Photographie 6

Je retrouve tes thèmes de prédilection, lu-k. Cette photo-ci - notamment le dernier paragraphe - a des échos des "cris miniatures", si je ne me trompe... En tout cas, je me félicite d'avoir poursuivi ma lecture au-delà du premier paragraphe, qui ne m'a pas accrochée, m'a paru trop "irréel" en quelque sorte.

Sinon, il y a une petite omission ici il me semble :

"j'ai toujours bien aimé Nicole continua-t- en écoutant,"

Une écriture toujours aussi riche, dense, toujours porteuse d’émotions quand on s’y abandonne. Tes photographies ne sont pas d’un abord facile, il faut parfois baisser la garde pour entrer dedans, mais alors il est dur d’en sortir, elles persistent de longs instants et résonnent parfois bien profondément.
Celle-ci est plus canalisée il me semble mais pas moins forte.

Vous êtes quelques uns ici, souvent jeunes, à privilégier ce type d'écriture automatique. Automatique dans le sens où les mots jaillissent du psychisme sans passer par la réflexion, ou très peu. On assiste alors à un déballage désordonné où les mots s'entassent pêle-mêle, chargés de significations pour l'auteur mais souvent hermétiques pour le lecteur.
Plus qu'un échange, cette approche de l'écriture me semble être une thérapie, un moyen d'exorciser fantasmes, douleurs, frustrations, blessures, une auto-psychanalise en sorte.
Je ne déteste pas et me laisse porter, sans chercher à comprendre, ce qui serait bien inutile n'ayant pas les clés. Je me contente de suivre ce défoulement verbal, avec le sourire quand je repère des bribes de ma propre existence.

Contrairement à Easter, le premier paragraphe a ma préférence, pour l'imaginaire, et surtout pour le rythme. Tes phrases ont un rythme hypnotique, prends garde, ton rythme fait décrocher du sens...
J'ai également apprécié le deuxième paragraphe, plus narratif, plus maitrisé (dans le sens de plus simple à lire, compréhensible). Je crois que sur la longueur (je ne connais pas ton projet), donner un sens relativement abordable, une histoire, est indispensable si tu veux que des lecteurs assez "simples " comme moi te suivent.
Le troisième paragraphe me plait moins, à vrai dire je crois qu'il est trop obscur, les dernières lignes avec ce M.Bertrand virent dans un surréalisme dont je suis exclue. Tant pis.
Merci.

Jano a écrit:Vous êtes quelques uns ici, souvent jeunes, à privilégier ce type d'écriture automatique. Automatique dans le sens où les mots jaillissent du psychisme sans passer par la réflexion, ou très peu. On assiste alors à un déballage désordonné où les mots s'entassent pêle-mêle, chargés de significations pour l'auteur mais souvent hermétiques pour le lecteur.
Plus qu'un échange, cette approche de l'écriture me semble être une thérapie, un moyen d'exorciser fantasmes, douleurs, frustrations, blessures, une auto-psychanalise en sorte.
Je ne déteste pas et me laisse porter, sans chercher à comprendre, ce qui serait bien inutile n'ayant pas les clés. Je me contente de suivre ce défoulement verbal, avec le sourire quand je repère des bribes de ma propre existence.

J'apprécie moyennement votre analyse arbitraire. J'aurais réagi de manière tout à fait conventionnelle à votre commentaire s'il ne prétendait pas détenir la vérité. Ainsi, être englobé dans votre généralisation me semble dégradant, surtout qu'elle me paraît révéler une certaine hiérarchie, perçue également à travers votre ton, subtil dans la condescendance — l'ordre établi est peut-être évident pour vous, il ne l'est pas pour moi.
En tous les cas, je suis heureux d'apprendre que mon écriture est absolument typée, automatique, que mes mots jaillissent du psychisme sans passer par la réflexion, que ce texte est un déballage désordonné. Ainsi, tous les jeunes de ce forum et moi, nous appartenons à la même caste, celle cathartique de l'émotion vive et spontanée, celle du repli sur soi, de la non-ouverture au monde, de l'introspection, du crachoir oublieux de toute rationalité ; traditionnellement, nous sommes tous artistiquement réunis sous l'égide de l'adolescence.
Scission schématique, s'il en est. Je n'aurais jamais cru en appeler, en littérature, à l'obstacle épistémologique que constitue l'opinion, tel que le définissait Bachelard.
Je m'excuse pour cette réaction brutale et irraisonnée — c'est-à-dire que je suis jeune.

Aux autres, merci pour leurs commentaires instructifs.

Lu-K a écrit :

c'est-à-dire que je suis jeune[

Assurément, pour répondre sur ce ton il faut manquer de maturité. Etonnante cette interprétation totalement erronnée de mon commentaire. J'ai du appuyer quelque part où ça faisait mal.
Pourtant mon propos ne se voulait pas condescendant mais tentait simplement de comprendre vos tentatives littéraires, à vous et cette jeunesse pleine d'élan et habitée par l'innovation. Une écriture que j'admire - voyez comme on s'est mal compris - une audace dans l'expression qui colle mal avec votre réaction de vierge outragée.

Vous ne m'avez pas bien compris. Que vous me fassiez un commentaire à consonance négative n'est pas du tout un problème, évidemment — d'autant que le vôtre était en l'occurrence positif, et je l'avais compris. Je ne vous attaque pas parce que j'ai mal interprété votre propos en croyant qu'il disait du mal de mon écriture et de mon texte. Vous auriez pu détester ce texte et me le proclamer, il n'y aurait eu aucun mouvement de recul, aucune vexation de ma part — je reçois régulièrement des commentaires négatifs. A l'inverse, c'est vous qui interprétez mal ce que je vous réponds : c'est votre manière de dire et ce que vous avez dit qui m'a agacé. Ces espèces de considérations absolues (à aucun moment nuancées par un "je pense que", "de mon avis", etc, etc.) dans un registre bienveillant, non merci. C'est gentil de tenter de comprendre la jeunesse ; je ne vois pas en quoi c'est tenter de me comprendre moi. Car, que ça vous plaise ou non, vous continuez vos connexions faciles, primitives et paternelles. Merci à l'avenir de ne pas confondre réaction puérile à un commentaire négatif et réaction légitime à un commentaire idiot — maladroit, si vous préférez.