Solitude chérie, c'est moi qui te reviens
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Arielle
Marvejols
nini031
7 participants
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Solitude chérie, c'est moi qui te reviens
Inconnue et perdue, je marche dans les rues
Qui tournoient sourdement comme au milieu d’un verre.
Il est donc arrivé, ce point où révolues
Toutes les joies du monde en moi chantent l’hiver.
Je marche, danse et courre en me chantant la fin
M’agrippant fermement à mon croissant de lune
Comme un arc qui fend et souffle mes rancunes
Solitude chérie, c’est moi qui te reviens.
Et mes doigts assassins continuent leur carnage.
Ils grattent les visages, cherchent les défauts
Dans ces âmes carmin, ils tuent certaines pages
Qui tournoient doucement dans de gris caniveaux.
Des étoiles tombant, se décollent du puits
Où s’abreuve mon âme en buvant de la nuit.
Elles tombent alors, comme flétries, mâchées
Dans les eaux où je vois des milliers de papiers.
Que le ciel semble noir dans un triste décor,
Combien les chants du soir me rappellent la mort.
C’est un train qui me passe aujourd’hui sur le corps
Les décombres ramasse et s’en va vers l’aurore…
Qui tournoient sourdement comme au milieu d’un verre.
Il est donc arrivé, ce point où révolues
Toutes les joies du monde en moi chantent l’hiver.
Je marche, danse et courre en me chantant la fin
M’agrippant fermement à mon croissant de lune
Comme un arc qui fend et souffle mes rancunes
Solitude chérie, c’est moi qui te reviens.
Et mes doigts assassins continuent leur carnage.
Ils grattent les visages, cherchent les défauts
Dans ces âmes carmin, ils tuent certaines pages
Qui tournoient doucement dans de gris caniveaux.
Des étoiles tombant, se décollent du puits
Où s’abreuve mon âme en buvant de la nuit.
Elles tombent alors, comme flétries, mâchées
Dans les eaux où je vois des milliers de papiers.
Que le ciel semble noir dans un triste décor,
Combien les chants du soir me rappellent la mort.
C’est un train qui me passe aujourd’hui sur le corps
Les décombres ramasse et s’en va vers l’aurore…
nini031- Nombre de messages : 87
Age : 31
Localisation : France
Date d'inscription : 14/07/2009
Re: Solitude chérie, c'est moi qui te reviens
Excusez-moi, je viens de remarquer trop tard quelques fautes, et répétitions
nini031- Nombre de messages : 87
Age : 31
Localisation : France
Date d'inscription : 14/07/2009
Re: Solitude chérie, c'est moi qui te reviens
... Arggh! avec ce début je ne peux m'empêcher de me rappeler la chanson d'Eddy Mitchell & les chaussettes noires (sic) 1966 ca. "Je marche seul dans la rue pour tout 'blier, mais il y a toujours un coin qui me rappelle..." (https://www.youtube.com/watch?v=znNeGF_ZJWQ&feature=fvwrel). Même si ici le thème est moins simplement sentimental-moi et plus totale bourrasque.nini031 a écrit:Inconnue et perdue, je marche dans les rues
<...>Toutes les joies du monde en moi chantent l’hiver.
... Je partage la remarque de Zénobi sur le 7/5 :
"Ils grattent les visages, cherchent les défauts"
... Puis-je suggérer un simple " Grattent les visages, cherchent les défauts" ? ce qui donnerait :
"Et mes doigts assassins continuent leur carnage,
Grattent les visages, cherchent les défauts
Dans ces âmes carmin, ils tuent certaines pages"
même si un "Ils grattent les sages, cherchent les défauts" pourrait peut-être aussi convenir...
... Enfin la strophe finale m'apparaît puissante, voire très mallarméenne:
et j'y apprécie en sus les rimes internes à la césure noir/soir et passe/ramasse bien que l'inversion du verbe me semble nuire au vers et qu'un plus simple "Ramasse les décombres et...." serait plus équilibré tout en maintenant l'assonance interne. Chipotements...nini031 a écrit:Que le ciel semble noir dans un triste décor,
Combien les chants du soir me rappellent la mort.
C’est un train qui me passe aujourd’hui sur le corps
Les décombres ramasse et s’en va vers l’aurore…
Re: Solitude chérie, c'est moi qui te reviens
Exceptée la maladresse de ce vers Ils grattent les visages, cherchent les défauts que signale zenobi ( je ne suivrais pas la proposition de Marvejols qui vous suggère un vers de 11 syllabes ) je trouve un bel équilibre dans vos alexandrins, une ampleur non dépourvue d'émotion qui me donne envie de vous lire plus avant.
Toutes les joies du monde en moi chantent l’hiver.
J'aime bien ce romantisme assumé sans fausse note
Le mot âme se répétant dans le troisième et quatrième quatrain me gêne un peu (mais j'ai une dent contre ce mot en poésie, c'est personnel )
Toutes les joies du monde en moi chantent l’hiver.
J'aime bien ce romantisme assumé sans fausse note
Le mot âme se répétant dans le troisième et quatrième quatrain me gêne un peu (mais j'ai une dent contre ce mot en poésie, c'est personnel )
Re: Solitude chérie, c'est moi qui te reviens
C'est bien. Ça pourrait être très bien. Certaines tournures un peu plates (c'est peut-être la faute au vers régulier) empêchent l'image de déployer toute sa puissance d'évocation, pour donner outre un vrai souffle un vrai visage/caractère/machin au poème (là je n'en concède qu'un demi). Enfin ce genre de choses viennent avec le temps (il paraît)
- blanc de l'espace infini qui sépare l'intention de pensée de sa formulation dans ce commentaire -
Bref.
- blanc de l'espace infini qui sépare l'intention de pensée de sa formulation dans ce commentaire -
Bref.
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 35
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Solitude chérie, c'est moi qui te reviens
La régularité est parfois un carcan qui peut brider le sens ou la beauté. Il est vrai toutefois que l'ensemble étant écrit en alexandrins l'auteure s'est donné une règle systématique. Il n'y aurait pourtant pas de problème, à mon avis, pour insérer dans une série d'alexandrins des vers de 11 ou 10 pieds, c'est un choix et tout dépend du résultat.Arielle a écrit: je ne suivrais pas la proposition de Marvejols qui vous suggère un vers de 11 syllabes
Re: Solitude chérie, c'est moi qui te reviens
Oups, je réponds trop tardivement mais je tenais à vous remercier chaleureusement pour vos commentaires. Contente de savoir que ce que j'écris commence un peu à plaire!
Mon principal défaut, tenait à ce que j'écrivais sans réelle inspiration. Et avec tous les efforts du monde, ça restait naturellement médiocre.
Je vous remercie pour votre proposition Marjevols, mais j'ai réglé le problème ainsi :
"Grattent les visages pour chercher les défauts" d'autant plus que "visage" n'est pas ici par hasard, le remplacer par "sage" nuirait au sens. J'avoue, ce n'est peut-être pas clair mais je n'avais pas assez de "place" pour préciser l'image. Quand au dernier vers, malgré la lourdeur je préfère le laisser tel quel, cette inversion a seulement l'avantage de maintenir l'alexandrin, et la liaison entre les deux hémistiches. Ça serait dommage qu'un seul vers déroge à la règle! Pour l'instant, j'apprécie la forme classique, surtout l'alexandrin qui me semble puissant et j'avoue que je me sens complètement perdue dans la forme libre (peut-être qu'une question d'habitude). Mais la forme libre est sans doute plus intéressante, j'irai doucement dans ce sens.
Excuser cette lourde faute, "courre", je devais vraiment avoir la tête ailleurs!
Louis, pour l'instant je ne pense pas pouvoir faire mieux, j'essaye de concilier images/sentiment que je veux retranscrire mais je vacille toujours entre les deux et j'ai l'impression que dans mon cas l'un va au détriment de l'autre.
Je posterais prochainement un poème un peu plus "libre", il ne me reste plus qu'à laisser mon poème se faire happer par le fond du forum.
Bonne soirée
Mon principal défaut, tenait à ce que j'écrivais sans réelle inspiration. Et avec tous les efforts du monde, ça restait naturellement médiocre.
Je vous remercie pour votre proposition Marjevols, mais j'ai réglé le problème ainsi :
"Grattent les visages pour chercher les défauts" d'autant plus que "visage" n'est pas ici par hasard, le remplacer par "sage" nuirait au sens. J'avoue, ce n'est peut-être pas clair mais je n'avais pas assez de "place" pour préciser l'image. Quand au dernier vers, malgré la lourdeur je préfère le laisser tel quel, cette inversion a seulement l'avantage de maintenir l'alexandrin, et la liaison entre les deux hémistiches. Ça serait dommage qu'un seul vers déroge à la règle! Pour l'instant, j'apprécie la forme classique, surtout l'alexandrin qui me semble puissant et j'avoue que je me sens complètement perdue dans la forme libre (peut-être qu'une question d'habitude). Mais la forme libre est sans doute plus intéressante, j'irai doucement dans ce sens.
Excuser cette lourde faute, "courre", je devais vraiment avoir la tête ailleurs!
Louis, pour l'instant je ne pense pas pouvoir faire mieux, j'essaye de concilier images/sentiment que je veux retranscrire mais je vacille toujours entre les deux et j'ai l'impression que dans mon cas l'un va au détriment de l'autre.
Je posterais prochainement un poème un peu plus "libre", il ne me reste plus qu'à laisser mon poème se faire happer par le fond du forum.
Bonne soirée
nini031- Nombre de messages : 87
Age : 31
Localisation : France
Date d'inscription : 14/07/2009
Re: Solitude chérie, c'est moi qui te reviens
A mon avis, le choix est peu judicieux, non d'un point de vue sémantique, mais sonore, le "e" de visage tombant à la césure.
zenobi- Nombre de messages : 892
Age : 54
Date d'inscription : 03/09/2010
Re: Solitude chérie, c'est moi qui te reviens
Je ne suis pas spécialiste du classique, d'autres vous ont donné leur avis. Pour moi les strophes trois et cinq , fond et forme sont les meilleures.
Invité- Invité
Re: Solitude chérie, c'est moi qui te reviens
Je suis généralement peu sensible à la plupart des poèmes en alexandrins publiés sur le forum, mais là ça semble maitrisé et ça coule tout seul.
Réponse à Nini avec un an de décalage
Je suis inscrit depuis une semaine, donc je n'ai pas pu prendre connaissance de ce poème avant.
1-
« Au milieu d’un verre » Pas compris, s’agit-il d’un verre d’eau ?
Attention ponctuation ! Ici il faut déplacer la virgule après « arrivé » et en ajouter une après « révolues » : « Il est donc arrivé ce point où, révolues, »
2-
Bon évidemment ici, on a tous compris qu’il ne s’agissait pas de chasse à courre !
Une virgule après « fin » et une virgule après « rancune » quoique personnellement j’aurais mis un point-virgule puisque vient ensuite une autre proposition.
3-
Bien entendu, il nous manque un pied ici, mais je vois que tu y as remédié.
4-
S’abreuver en buvant est pléonastique.
Une virgule après « mâchées »
5-
Une virgule après « corps » et une autre après « ramasse », cela permettra une meilleure compréhension, car l’inversion voulue dans le dernier vers ne m'a pas été immédiatement compréhensible.
Voilà, autrement, c’est très bien Nini, même si ton texte ne comporte que des rimes pauvres et suffisantes (c’est vrai qu’à partir de trois phonèmes, les rimes sont vraiment fortes).
La solitude est un thème qui m’inspire également.
1-
« Au milieu d’un verre » Pas compris, s’agit-il d’un verre d’eau ?
Attention ponctuation ! Ici il faut déplacer la virgule après « arrivé » et en ajouter une après « révolues » : « Il est donc arrivé ce point où, révolues, »
2-
Bon évidemment ici, on a tous compris qu’il ne s’agissait pas de chasse à courre !
Une virgule après « fin » et une virgule après « rancune » quoique personnellement j’aurais mis un point-virgule puisque vient ensuite une autre proposition.
3-
Bien entendu, il nous manque un pied ici, mais je vois que tu y as remédié.
4-
S’abreuver en buvant est pléonastique.
Une virgule après « mâchées »
5-
Une virgule après « corps » et une autre après « ramasse », cela permettra une meilleure compréhension, car l’inversion voulue dans le dernier vers ne m'a pas été immédiatement compréhensible.
Voilà, autrement, c’est très bien Nini, même si ton texte ne comporte que des rimes pauvres et suffisantes (c’est vrai qu’à partir de trois phonèmes, les rimes sont vraiment fortes).
La solitude est un thème qui m’inspire également.
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 64
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Solitude chérie, c'est moi qui te reviens
Merci à Lunalice d'avoir rappelé ce beau texte de Nini031 que l'on ne voir plus depuis l'été 2001 (je ne sais pas pourquoi l'été dernier a été déserteur ici). J'aimais bien les poèmes de NiniO31. Elle s'est éclipsée sur ces derniers vers, splendides:
Dans la douleur des mots d’hier
Pour voir si peut encore éclore
La douce paix des fins amères...
Dans la douleur des mots d’hier
Pour voir si peut encore éclore
La douce paix des fins amères...
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