L'exilée du val perdu
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Re: L'exilée du val perdu
Je lis avec plaisir depuis le début cette histoire au ton doux amer . Un bon équilibre entre narration descriptive et introspection . Des portraits touchants et crédibles. What else ? Je reviendrai ici, on est en bonne compagnie.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: L'exilée du val perdu
Du vécu !!
...Je passais tous mes samedi après-midi chez ma disquaire qui ne s'occupait des clients que pour encaisser. Dans son magasin elle mettaient les disques de son choix et du mien. Elle m'a fait connaître le jazz arabo andalou de de Rabih Abou Khallil...Une merveille de rythmes improvisés.
Elle a dû fermer boutique à cause de l'implantation d'une grande surface avec un espace "culturel" où le rayon disques s'étalait sur 175 m2 (surface des étagères comprises).
Elle est toujours en unité de soins psychiatriques.
Je suis monté dans une cabane de berger restaurée par une amie, avec mon chien ratier chiperc que j'avais appelé Zaïm (le Valeureux en Arabe).
Le poêle était Aspois et je n'ai pas pu renoncer aux cigarettes. ça sentait bon le crottin de pottok (importés d'un pays voisin).
Sur ma guitare sèche je jouais Carcassi pour sa nostalgie et sa mélancolie. C'est dans cette bergerie que j'ai lu pour la première fois L'Impromptu d'Alfred de Musset (l'amant terrible de George Sand. À ce propos elle a bien fait mal à Chopin, qui s'en est expliqué dans La Chanson de l'Adieu).
En redescendant dans la vallée où personne ne m'attendait, j'ai fait du stop pour me conduire sur les rives océaniques. J'ai rejoint mon coin préféré: le seul delta sauvage d'un courent non endigué...
Adïou, beth léou...
...Je passais tous mes samedi après-midi chez ma disquaire qui ne s'occupait des clients que pour encaisser. Dans son magasin elle mettaient les disques de son choix et du mien. Elle m'a fait connaître le jazz arabo andalou de de Rabih Abou Khallil...Une merveille de rythmes improvisés.
Elle a dû fermer boutique à cause de l'implantation d'une grande surface avec un espace "culturel" où le rayon disques s'étalait sur 175 m2 (surface des étagères comprises).
Elle est toujours en unité de soins psychiatriques.
Je suis monté dans une cabane de berger restaurée par une amie, avec mon chien ratier chiperc que j'avais appelé Zaïm (le Valeureux en Arabe).
Le poêle était Aspois et je n'ai pas pu renoncer aux cigarettes. ça sentait bon le crottin de pottok (importés d'un pays voisin).
Sur ma guitare sèche je jouais Carcassi pour sa nostalgie et sa mélancolie. C'est dans cette bergerie que j'ai lu pour la première fois L'Impromptu d'Alfred de Musset (l'amant terrible de George Sand. À ce propos elle a bien fait mal à Chopin, qui s'en est expliqué dans La Chanson de l'Adieu).
En redescendant dans la vallée où personne ne m'attendait, j'ai fait du stop pour me conduire sur les rives océaniques. J'ai rejoint mon coin préféré: le seul delta sauvage d'un courent non endigué...
Adïou, beth léou...
Re: L'exilée du val perdu
Après l'herbier de Zenobi, la montagne d'Elea. Je me sens bien avec vous deux, ta dernière phrase Elea entre en résonnance avec mon propre ressenti actuel, je l'écris sans tristesse, une réalité qui rencontre une histoire fort bien écrite.
Je suis (du verbe suivre) toujours. A bientôt.
Je suis (du verbe suivre) toujours. A bientôt.
Re: L'exilée du val perdu
Merci à tous et toutes pour vos commentaires et de m’avoir suivie jusqu’au bout. Si j’ai pu réveiller des souvenirs, susciter des envies d’air ou faire passer un bon moment de lecture avec ce texte un peu plus personnel que les autres, j’en suis ravie. J’ai fini par rêver une fin à mon exilée…
Depuis des mois, lorsqu’il est présent, un des employés d’Henri me fait de l’œil quand je passe prendre mes victuailles. Rien de lubrique, ni d’appuyé mais de timides regards en coin, un peu gourmands. Je me contente de sourire, aucune raison de faire la tête à une œillade flatteuse, un regard chaleureux et une visible envie d’un contact plus poussé. L’homme, teint hâlé et bronzage agricole, est plutôt bien fait de sa personne et un charme suranné s’en dégage. Il a fini par faire partie de mon paysage familier, sans que je sache rien sur lui. Si ce n’est la douceur de son sourire. Nous n’avons pas échangé plus que de simples « bonjour, au revoir ». Certains regards se passent de dialogues. Ses yeux me disent son désir, les miens renvoient mon deuil.
À l’approche de l’automne, dans une fin de mois de septembre qui s’écoulait en pluies quasi ininterrompues, j’ai bêtement glissé sur une pierre enfouie dans l’herbe humide. Verdict : entorse et trois semaines avec interdiction de trop marcher, plus de balades ni de ravitaillement. Je me suis retrouvée emmurée dans ma grange. Nicole est passée souvent en journée, me tenir un peu compagnie. Henri s’est déplacé la première semaine, pour m’apporter des douceurs et vérifier, sans doute, que j’allais bien. Mais la semaine suivante il a été retenu pour je ne sais quelle raison et a envoyé son employé, dans la soirée, me fournir en denrées fraîches. Avec le recul je me demande si quelque chose a réellement retenu Henri. L’homme s’est encadré dans la porte, après avoir timidement toqué contre et a attendu que je vienne ouvrir.
J’ai été attendrie par son allure pataude, il se dandinait sur place, sans oser entrer, l’air gêné, le panier à la main. Il avait tout de l’adolescent à son premier rendez-vous, j’ai éclaté de rire et ça a brisé la glace. Il a ri avec moi et n’est redescendu que le lendemain matin. Un peu emprunté, touchant, il m’avait donné envie de me blottir dans ses bras, de profiter de sa chaleur. L’âme est triste mais le corps exulte. Quand il est parti j’ai vite chassé de mon esprit ma pensée coupable vis-à-vis de Valère. C’était étrange cette peau contre la mienne, ce souffle inconnu sur mon cou, ces caresses timides. Étrange mais bon. Je me suis sentie vivante.
Il se nomme Hadrien, avec un H, comme l’empereur, parce que sa mère, férue de littérature, ne jure que par les mémoires de Yourcenar. Je ne doute pas que dans un petit village comme celui où il est né, ce prénom fut difficile à porter. Il me l’a confirmé en me racontant comment ses petits camarades, dans la cour de l’école, l’avaient surnommé l’empereur des vaches, puis des bouseux. Hadrien en avait gardé une méfiance de l’être humain qui l’avait poursuivie dans sa vie adulte. Il fallut plusieurs nuits de confidences pour qu’il ose m’avouer tout cela. Je partageais avec lui les souvenirs des moqueries sur mon prénom, masculin, et tout ragaillardi de cette blessure d’enfance en commun, il devint plus assuré avec moi. N’hésitant plus à me laisser l’appeler par son prénom. Et prenant un visible plaisir à prononcer avec fierté, à l’acmé de nos ébats, mes quatre syllabes, comme pour me signifier sans conteste ma féminité. Hadrien connait comme personne la montagne, les secrets des bêtes et j’aime l’écouter s’enthousiasmer de longues heures sur une fleur fragile ou des vêlages délicats.
Il est venu de temps en temps au début, passer la nuit avec moi, s’occuper du feu et du bois, s’attabler avec gourmandise devant un plat que j’avais préparé une bonne partie de l’après-midi. Peu à peu, avant que l’hiver ne soit là, j’ai fini par attendre ses visites avec impatience, puis par les désirer, avant de les provoquer, descendant chez Henri dans la journée pour lui demander de venir le soir. Il a fallu l’apprivoiser, lui apprendre que je n’étais pas une porcelaine à toucher du bout des doigts de peur de la briser. Il a fini par prendre avec moi l’assurance qui lui avait manqué toute sa vie et par ne plus s’excuser de rester pour la nuit, de peur de faire sa longue route à pied dans la montagne enneigée.
Un matin de janvier, en faisant une toilette sommaire dans la pièce glacée qui me servait de salle de bain, j’ai aperçu dans le miroir mes seins alourdis, mon ventre arrondi et l’évidence que je refusais d’admettre depuis quelques semaines s’est enfin imposée. J’avais un petit Hadrien en moi. J’ai cessé de voir le grand pendant plusieurs jours. Je ne voulais pas lui annoncer la nouvelle dont je savais qu’il allait la prendre en sautant de joie. J’avais besoin de décider seule. Mais j’étais complètement perdue. Aucun des deux ne faisait partie de mes projets, d’ailleurs je n’avais pas de projets. À la mort de Valère j’avais pensé que n’ayant déjà plus de famille, je venais aussi de perdre toute envie ou tout espoir d’en créer une à moi.
J’ai hésité longuement avant d’avouer mon état à Nicole, elle m’a grondé de ne pas avoir osé lui en parler plus tôt.
– Je ne suis pas en sucre tu sais, et je suis capable de t’épauler sans faire une jaunisse de jalousie.
J’ai eu honte de l’avoir sous-estimée ainsi.
Elle m’a beaucoup aidé, je me sentais coupable de laisser pousser la vie en moi quand celui avec qui j’aurai aimé partager ce bonheur était mort. Jusqu’au dernier jour du délai légal j’ai songé à renoncer, au-delà même, sachant l’Espagne toute proche. Quand le délai de là-bas a expiré aussi, je me suis sentie soulagée, je n’avais plus à regretter ma décision de garder cet enfant, les choses étaient faites. J’ai pu commencer à sentir naître l’amour pour le petit être que je portais. Sans culpabilité ni aigreur, la vie fait parfois de jolis cadeaux finalement.
Je tiens à Hadrien mais je ne souhaite pas vivre avec lui, il l’a compris, il sait que mon cœur sera toujours à un seul homme, qu’il n’est pas. Peiné mais impuissant, il a accepté cet état de fait. Il sait aussi que je ne souhaite pas le priver de son rôle de père. Je crois qu’il se console avec cette idée. Et celle que mes bras lui seront toujours ouverts.
Plus de quatre ans après m’être retranchée du monde, je suis plus entourée que jamais, de sommets éternellement enneigés, d’un grand-père attentif bien que quasi muet, de grands-parents adoptifs pour mon fils et d’un homme avec qui je ne vie pas mais qui vient tous les jours passer du temps avec Koltès et moi, partageant sa tendresse également entre sa maîtresse et son fils. Certains mois sont rudes dans la bergerie avec un nouveau-né mais rien ne le sera jamais plus que la solitude qui les a précédés. Et quand un babil d’enfant s’envole en écho dans la montagne, sa petite musique sonne délicieusement à mes oreilles.
***
Depuis des mois, lorsqu’il est présent, un des employés d’Henri me fait de l’œil quand je passe prendre mes victuailles. Rien de lubrique, ni d’appuyé mais de timides regards en coin, un peu gourmands. Je me contente de sourire, aucune raison de faire la tête à une œillade flatteuse, un regard chaleureux et une visible envie d’un contact plus poussé. L’homme, teint hâlé et bronzage agricole, est plutôt bien fait de sa personne et un charme suranné s’en dégage. Il a fini par faire partie de mon paysage familier, sans que je sache rien sur lui. Si ce n’est la douceur de son sourire. Nous n’avons pas échangé plus que de simples « bonjour, au revoir ». Certains regards se passent de dialogues. Ses yeux me disent son désir, les miens renvoient mon deuil.
À l’approche de l’automne, dans une fin de mois de septembre qui s’écoulait en pluies quasi ininterrompues, j’ai bêtement glissé sur une pierre enfouie dans l’herbe humide. Verdict : entorse et trois semaines avec interdiction de trop marcher, plus de balades ni de ravitaillement. Je me suis retrouvée emmurée dans ma grange. Nicole est passée souvent en journée, me tenir un peu compagnie. Henri s’est déplacé la première semaine, pour m’apporter des douceurs et vérifier, sans doute, que j’allais bien. Mais la semaine suivante il a été retenu pour je ne sais quelle raison et a envoyé son employé, dans la soirée, me fournir en denrées fraîches. Avec le recul je me demande si quelque chose a réellement retenu Henri. L’homme s’est encadré dans la porte, après avoir timidement toqué contre et a attendu que je vienne ouvrir.
J’ai été attendrie par son allure pataude, il se dandinait sur place, sans oser entrer, l’air gêné, le panier à la main. Il avait tout de l’adolescent à son premier rendez-vous, j’ai éclaté de rire et ça a brisé la glace. Il a ri avec moi et n’est redescendu que le lendemain matin. Un peu emprunté, touchant, il m’avait donné envie de me blottir dans ses bras, de profiter de sa chaleur. L’âme est triste mais le corps exulte. Quand il est parti j’ai vite chassé de mon esprit ma pensée coupable vis-à-vis de Valère. C’était étrange cette peau contre la mienne, ce souffle inconnu sur mon cou, ces caresses timides. Étrange mais bon. Je me suis sentie vivante.
Il se nomme Hadrien, avec un H, comme l’empereur, parce que sa mère, férue de littérature, ne jure que par les mémoires de Yourcenar. Je ne doute pas que dans un petit village comme celui où il est né, ce prénom fut difficile à porter. Il me l’a confirmé en me racontant comment ses petits camarades, dans la cour de l’école, l’avaient surnommé l’empereur des vaches, puis des bouseux. Hadrien en avait gardé une méfiance de l’être humain qui l’avait poursuivie dans sa vie adulte. Il fallut plusieurs nuits de confidences pour qu’il ose m’avouer tout cela. Je partageais avec lui les souvenirs des moqueries sur mon prénom, masculin, et tout ragaillardi de cette blessure d’enfance en commun, il devint plus assuré avec moi. N’hésitant plus à me laisser l’appeler par son prénom. Et prenant un visible plaisir à prononcer avec fierté, à l’acmé de nos ébats, mes quatre syllabes, comme pour me signifier sans conteste ma féminité. Hadrien connait comme personne la montagne, les secrets des bêtes et j’aime l’écouter s’enthousiasmer de longues heures sur une fleur fragile ou des vêlages délicats.
Il est venu de temps en temps au début, passer la nuit avec moi, s’occuper du feu et du bois, s’attabler avec gourmandise devant un plat que j’avais préparé une bonne partie de l’après-midi. Peu à peu, avant que l’hiver ne soit là, j’ai fini par attendre ses visites avec impatience, puis par les désirer, avant de les provoquer, descendant chez Henri dans la journée pour lui demander de venir le soir. Il a fallu l’apprivoiser, lui apprendre que je n’étais pas une porcelaine à toucher du bout des doigts de peur de la briser. Il a fini par prendre avec moi l’assurance qui lui avait manqué toute sa vie et par ne plus s’excuser de rester pour la nuit, de peur de faire sa longue route à pied dans la montagne enneigée.
Un matin de janvier, en faisant une toilette sommaire dans la pièce glacée qui me servait de salle de bain, j’ai aperçu dans le miroir mes seins alourdis, mon ventre arrondi et l’évidence que je refusais d’admettre depuis quelques semaines s’est enfin imposée. J’avais un petit Hadrien en moi. J’ai cessé de voir le grand pendant plusieurs jours. Je ne voulais pas lui annoncer la nouvelle dont je savais qu’il allait la prendre en sautant de joie. J’avais besoin de décider seule. Mais j’étais complètement perdue. Aucun des deux ne faisait partie de mes projets, d’ailleurs je n’avais pas de projets. À la mort de Valère j’avais pensé que n’ayant déjà plus de famille, je venais aussi de perdre toute envie ou tout espoir d’en créer une à moi.
J’ai hésité longuement avant d’avouer mon état à Nicole, elle m’a grondé de ne pas avoir osé lui en parler plus tôt.
– Je ne suis pas en sucre tu sais, et je suis capable de t’épauler sans faire une jaunisse de jalousie.
J’ai eu honte de l’avoir sous-estimée ainsi.
Elle m’a beaucoup aidé, je me sentais coupable de laisser pousser la vie en moi quand celui avec qui j’aurai aimé partager ce bonheur était mort. Jusqu’au dernier jour du délai légal j’ai songé à renoncer, au-delà même, sachant l’Espagne toute proche. Quand le délai de là-bas a expiré aussi, je me suis sentie soulagée, je n’avais plus à regretter ma décision de garder cet enfant, les choses étaient faites. J’ai pu commencer à sentir naître l’amour pour le petit être que je portais. Sans culpabilité ni aigreur, la vie fait parfois de jolis cadeaux finalement.
Je tiens à Hadrien mais je ne souhaite pas vivre avec lui, il l’a compris, il sait que mon cœur sera toujours à un seul homme, qu’il n’est pas. Peiné mais impuissant, il a accepté cet état de fait. Il sait aussi que je ne souhaite pas le priver de son rôle de père. Je crois qu’il se console avec cette idée. Et celle que mes bras lui seront toujours ouverts.
Plus de quatre ans après m’être retranchée du monde, je suis plus entourée que jamais, de sommets éternellement enneigés, d’un grand-père attentif bien que quasi muet, de grands-parents adoptifs pour mon fils et d’un homme avec qui je ne vie pas mais qui vient tous les jours passer du temps avec Koltès et moi, partageant sa tendresse également entre sa maîtresse et son fils. Certains mois sont rudes dans la bergerie avec un nouveau-né mais rien ne le sera jamais plus que la solitude qui les a précédés. Et quand un babil d’enfant s’envole en écho dans la montagne, sa petite musique sonne délicieusement à mes oreilles.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: L'exilée du val perdu
Un petit côté Lady Chatterley à ce dernier passage. C'est très bien cette fin, assez rapide pour éviter de devenir trop sentimentale. Je m'interroge sur la pertinence du dernier paragraphe, je trouve qu'il casse un peu la volonté de justement ne pas faire jouer les violons. Mais la dernière phrase est très belle.
celui avec qui j’aurai aimé partager ce bonheur (aurais)
un homme avec qui je ne vie (vis)
celui avec qui j’aurai aimé partager ce bonheur (aurais)
un homme avec qui je ne vie (vis)
Invité- Invité
Re: L'exilée du val perdu
J'ai tout lu d'affilé. C'était drôlement bien. On en redemanderait presque ! Que vas-tu faire de ce texte ? Il est magnifique et prenant, avec une écriture talentueuse. Tendre et juste, léger, avec ce côté idyllique de la montagne et de la solitude qui m'ont toujours attiré. S'il y a de la dureté et de la tristesse par moment, elles n'ont d'égal que la paix du retour sur soi et la simplicité de la vie quotidienne, avec ses petites joies. Très beau, vraiment.
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 35
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: L'exilée du val perdu
Elle me plait cette fin. Elle me plait cette femme douloureuse, aimante et moderne. Ton écriture m'a souvent émue... merci Elea pour ces jolis rendez-vous que nous avions et que nous allons continuer à partager, j'en suis certaine.
Re: L'exilée du val perdu
Le bonheur n'est peut-être qu'un malheur mieux supporté.
Marguerite Yourcenar
Extrait d' Alexis ou le traité du vain combat
Marguerite Yourcenar
Extrait d' Alexis ou le traité du vain combat
Re: L'exilée du val perdu
Je viens de tout relire, avec grand plaisir.
Une question me taraude : as-tu écrit et posté au fur et à mesure ou ton texte complet était-il prêt au départ?
Je crois que cet écrit, un peu étoffé, pourrait faire l'objet d'un roman.
Et l'étoffe ne manque pas : toute la partie du passé est très bien traitée mais il faudrait, si cette idée de roman te prenait, creuser un peu plus pour montrer comment l'héroïne se transforme dans cette solitude voulue, comment par exemple elle passe de l'envie de suicide à celle de prendre la décision de garder un enfant (le chiot peut aider).
"plus de quatre ans après m'être retranchée du monde..." Quatre ans, c'est long et il s'en passe des choses. Tu pourrais peut-être aussi faire jouer les saisons. Le premier hiver n'étant pas vécu comme le second, etc.
Ces quelques remarques ne sont qu'un encouragement à poursuivre. Alors si le cœur t'en dit, vas-y, fonce !
Une question me taraude : as-tu écrit et posté au fur et à mesure ou ton texte complet était-il prêt au départ?
Je crois que cet écrit, un peu étoffé, pourrait faire l'objet d'un roman.
Et l'étoffe ne manque pas : toute la partie du passé est très bien traitée mais il faudrait, si cette idée de roman te prenait, creuser un peu plus pour montrer comment l'héroïne se transforme dans cette solitude voulue, comment par exemple elle passe de l'envie de suicide à celle de prendre la décision de garder un enfant (le chiot peut aider).
"plus de quatre ans après m'être retranchée du monde..." Quatre ans, c'est long et il s'en passe des choses. Tu pourrais peut-être aussi faire jouer les saisons. Le premier hiver n'étant pas vécu comme le second, etc.
Ces quelques remarques ne sont qu'un encouragement à poursuivre. Alors si le cœur t'en dit, vas-y, fonce !
Clarisse- Nombre de messages : 227
Age : 72
Date d'inscription : 10/03/2011
Re: L'exilée du val perdu
Merci à vous.
Pour répondre à vos questions :
Je n’ai pas prévu de faire quoi que ce soit de ce texte. Comme les autres, il reste ici et c’est déjà beaucoup pour moi. Je n’ai, pour l’instant, pas d’autre ambition.
J’ai écrit au fur et à mesure, comme souvent, lorsque je commence un texte, qu’il soit plus ou moins long, je n’ai aucune idée de la suite ou de la fin, à quelques exceptions près qui ne sont pas forcément les plus réussies, voire même de vrais loupés.
Je suis d’accord avec le fait qu’il pourrait être développé, mais je ne me sens pas capable d’un roman, ni d’étoffer les éléments qui, à mon avis, mériteraient de l’être.
J’avais besoin d’en finir avec ce texte, sinon effectivement il aurait pu durer plus longtemps et s’étendre sur de longues pages et je ne suis pas certaine que cela aurait apporté en qualité.
Pour répondre à vos questions :
Je n’ai pas prévu de faire quoi que ce soit de ce texte. Comme les autres, il reste ici et c’est déjà beaucoup pour moi. Je n’ai, pour l’instant, pas d’autre ambition.
J’ai écrit au fur et à mesure, comme souvent, lorsque je commence un texte, qu’il soit plus ou moins long, je n’ai aucune idée de la suite ou de la fin, à quelques exceptions près qui ne sont pas forcément les plus réussies, voire même de vrais loupés.
Je suis d’accord avec le fait qu’il pourrait être développé, mais je ne me sens pas capable d’un roman, ni d’étoffer les éléments qui, à mon avis, mériteraient de l’être.
J’avais besoin d’en finir avec ce texte, sinon effectivement il aurait pu durer plus longtemps et s’étendre sur de longues pages et je ne suis pas certaine que cela aurait apporté en qualité.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: L'exilée du val perdu
Oui il y a une sacrée accélération dans ce dernier chapitre ! Le temps se met à voltiger après avoir été délivré au goutte à goutte. Les évènements s'accélèrent.
Bon elea si tu ne veux devenir romancière, feuilletoniste c'est ton destin !
Bon elea si tu ne veux devenir romancière, feuilletoniste c'est ton destin !
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: L'exilée du val perdu
Ah, le fantasme (quasi) universel de se soutirer du monde pour vivre avec les chèvres :0)
J'ai bien aimé suivre ce récit, le personnage est attachant, même si parfois, je trouve que la manière de conter est un peu trop monocorde, très résignée, une tonalité toujours en demi-teinte avec des oscillations assez faibles, et en même temps je pense que ça colle bien avec cette femme et le caractère que tu voulais lui donner...
Et donc, on est vite pris dans cette histoire de se retrancher du monde, dans toute la première partie, c'est à la fois attirant et très angoissant!
J'ai bien aimé suivre ce récit, le personnage est attachant, même si parfois, je trouve que la manière de conter est un peu trop monocorde, très résignée, une tonalité toujours en demi-teinte avec des oscillations assez faibles, et en même temps je pense que ça colle bien avec cette femme et le caractère que tu voulais lui donner...
Et donc, on est vite pris dans cette histoire de se retrancher du monde, dans toute la première partie, c'est à la fois attirant et très angoissant!
Re: L'exilée du val perdu
J'ai également lu d'une traite votre texte. Très beau texte. Émouvant. J'ai beaucoup aimé, et il m'a touchée.
Peut-être un minuscule petit mais, cependant: je m'attendais légèrement à la fin. Cette femme imprégnée de douleur et hantée par son passé qui ne s'en défait pas, et qui pourtant, continue à vivre. Et qui prolonge même la vie. La fin est très bien adaptée, mais je n'ai pas été aussi surprise que je l'aurais souhaité.
Enfin, ça reste un misérable détail devant un texte comme celui-ci.
Merci
Peut-être un minuscule petit mais, cependant: je m'attendais légèrement à la fin. Cette femme imprégnée de douleur et hantée par son passé qui ne s'en défait pas, et qui pourtant, continue à vivre. Et qui prolonge même la vie. La fin est très bien adaptée, mais je n'ai pas été aussi surprise que je l'aurais souhaité.
Enfin, ça reste un misérable détail devant un texte comme celui-ci.
Merci
Miinda- Nombre de messages : 103
Age : 31
Date d'inscription : 07/07/2009
Re: L'exilée du val perdu
Bonsoir elea,
La nature (humaine) a horreur du vide ...
J'ai tout relu d'une traite, j'ai beaucoup aimé ce lent repeuplement de l'exil qui remplace sans le vouloir vraiment le Val définitivement perdu ...
Amicalement,
midnightrambler
La nature (humaine) a horreur du vide ...
J'ai tout relu d'une traite, j'ai beaucoup aimé ce lent repeuplement de l'exil qui remplace sans le vouloir vraiment le Val définitivement perdu ...
Amicalement,
midnightrambler
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 71
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
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