L'homme en morceaux

Rien trop à redire à ce stade. C'est nerveux, j'aime comme ça se déroule, sans superfluité. Il y a une vraie personnalité dans l'écriture, des tournures bien trouvées ; le ton direct, clair mais pas plat, pas ennuyeux. Et puis tu frôles le glauque sans y succomber, c'est bien dosé.
Juste peut-être le passage après la gynéco ("Rentrée chez moi, j’ai tout de suite envie de voir mon fils. Son père l’a déjà couché...") qui m'a prise de court, mais je pense que l'effet de surprise est voulu.
Dommage pour le titre, qui m'a fait l'effet d'un jeu de mots au départ mais au fur et à mesure que j'ai avancé dans le récit, j'ai eu l'impression qu'il était sûrement à prendre au sens propre.
Pas mal de coquilles orthographiques, je t'indique celle qui m'a le plus gênée : "l'ère d'autoroute" ("aire").

Et une petite présentation du côté de "Conversations" ?

Ah oui les coquilles ! Merci pour tes commentaires, c'est bien de sortir de la complaisance toute douillette de ses proches. Il ne va peut-être pas se faire découper ce pauvre Etienne.

La barre est très haute, disais-tu ? ben, tu la sautes allègrement !
J'aime beaucoup la multiplicité des angles, tu nous fais des gros plans sur l'environnement, jamais trop longs mais assez détaillés pour être vivants. Du cul, du sentiment, de la psy, du fantasme, de la technique et tout ça avec cette écriture nerveuse, ça marche bien, pour moi.
Peut-être une petite longueur à propos du ramadan ? Ce passage m'a semblé faire une diversion pas forcément souhaitable.
Un peu chamboulée par le passage déjà cité par Easter, sur le père du bébé, qui " l'a déjà couché" ... Pas d'équarissage, alors ?...
Quelques coquilles oui, entre autres : "Peut importe "
La suite est déjà écrite ou en chantier ? J'ai hâte de lire ça !

Beaucoup apprécié le style d'écriture, "nerveuse" comme disent mes petites camarades mais sans sécheresse, juste comme j'aime. De jolies images aussi, par exemple : J’ai poussé dans la glace maternelle, chiendent entre deux plaques d’asphalte, pâle et souvent d’humeur grise.
Le passage sur la Goutte d'Or et son ambiance de ramadan m'a fait voyager avec plaisir dans ce monde Derrière la fine membrane [où] la vie s’organise sans moi,[où] je peux presque la toucher du doigt sans pour autant faire céder la paroi Un monde pas plus réel pour la narratrice, que celui qui grouille derrière son écran d'ordinateur.(Et puis, Tardi, j'aime ! Alors...)

Bon, cette histoire de fils et de père qui débarquent soudain sans prévenir... ça me chiffonne un peu aussi. La narratrice semblait si bien installée dans sa solitude ! S'il n'y avait ce "Rentrée chez moi" on pourrait imaginer un couple séparé dont le gamin... mais là, difficile de voir comment on peut matériellement concilier une vie de famille avec cette course virtuelle qui semble occuper l'essentiel des jours et des nuits de la dame.

J'attends la suite qui m'éclairera sans doute.
Bienvenue sur Vos Ecrits !

Je vais être un tout petit peu moins enthousiaste que mes camarades. Pas sur l’écriture que j’apprécie, admire et même envie !
Il y a du bon et du très bon dans ce début. L’écriture déjà, (je me répète !) inventive, originale dans les images, les descriptions, précise et pleine d‘évocations comme ce « Je suis leur petit ulcère qui ne guérit jamais ». Ce n’est qu’un exemple mais ils fourmillent.
Et puis le ton, la justesse des portraits et des sentiments, avec des touches poignantes, tout en finesse.

Mais au niveau de la construction de l’histoire, du déroulé narratif, je trouve que c’est un peu touffu et un peu fouillis. Je me demande si ce n’est pas à cause d’une volonté de brouiller les pistes et d’avoir un effet de surprise. Je n’ai, par exemple, compris la première phrase qu’à la fin du texte. Mais c’est peut-être moi.
Bienvenue.

Tout à fait d’accord pour l’histoire du père d’autant que cette partie de l’histoire n’est pas inventée et mérite d’être développée pour la compréhension. Je vais avoir du mal à poursuivre pour plusieurs raisons : il faut vraiment trouver une issue dont le lecteur ne s’attend absolument pas (j'ai de vagues idées mais pas vraiment de plan), parce que je suis feignante et parce que je finis rarement ce que je commence. Vos encouragements m’aideront certainement à poursuivre et pour cela je vous en remercie. Je réfléchis aussi au côté touffu.

J'ai beaucoup aimé ta manière de passer d'une histoire à une autre au sein d'un ensemble plus vaste, de sauter du coq à l'âne pour créer un tout doté d'une cohérence certaine. Attention toutefois à ce que cette manière de faire ne devienne pas trop brouillonne. Perdre le lecteur peut être intéressant, voire amusant, mais il convient alors de jouer le jeu jusqu'au bout, de le déstabiliser (comme peut le faire Lynch par exemple). Ici, c'est un entre-deux qui laisse un peu sur sa faim. On y goûte, on a envie de replonger le doigt dans la sauce et hop, tout revient sur des rails dont on aimerait s'écarter.
Ceci mis à part, j'aime l'univers que tu dépeins et l'imagination dont tu fais preuve.