La laisse de mer

A basse mer j’ai vu dans la laisse
Les trésors que l’océan délaisse
Les filets pris dans le goémon
Les bois flottés glissés de l’amont

Les cordages bleus noués en tresse
Les os de seiches et les flotteurs
Et sur le sable cette merveille
Un bris de verre au poli caresse

A su faire chavirer mon cœur
Le doux tesson vert d’une bouteille
Où se blottissait de la tendresse
Un je t’aime jeté à la mer

Par l'anonyme de la foule
Dans la détresse de la houle

Très visuel, j'ai même senti l'odeur iodée du goémon.
Je n'aurai pas écrit les deux derniers vers... un je t'aime jeté à la mer, est tellement évoquateur. Et puis l'idée de foule me gêne.

Même impression que celle de Croisic. Une évocation sensible dont j'ai sous les doigts le poli-caresse mais les deux derniers vers me rejettent brutalement hors du rêve. (c'est peut-être l'effet que tu voulais donner ?)

Enfin un joli poème comme je les aime , un poème doux avec la langue française , avec des phrases qui coulent et des mots qui font rêver . J'ai juste regretté que l'auteur ait fait rimer "laisse" avec "délaisse" trop riche et qui me privait de la surprise d'une rime plus inattendue, mais bon , c'est très bien comme ça. Dans mon vieux code civil on parlait des "lais et relais de la mer".Merci de m'avoir donné le courage de poursuivre ma lecture.

Oui "laisse"et "délaisse" Cette rime trop facile casse l'ivresse , malgrè tout l'ambiance est donnée et ça sent bon la mer.

J'ai également beaucoup aimé cette douce évocation maritime.

J'aime beaucoup les deux premières strophes, mais j'ai ensuite du mal à imaginer de la tendresse blottie dans le doux tesson vert d'une bouteille. Peut-être mon imagination n'est-elle pas assez poétique... Et pourtant, qu'est-ce j'aime "Un je t'aime jeté à la mer", pour les sonorités autant que le sens.

Est-ce volontaire de n'avoir pas fait rimer la troisième strophe ?

Lu à marée basse sans rien effacer.

J'aime beaucoup les deux dernieres strophes, et quelle fin!

Une bouteille jetee a la mer, un veritable cri coeur!

La laisse de mer... Combien de fois n'ai-je pas rempli mes poches de coquilles brisées, de bouts de verre usés !
J'ai apprécié ton poème sauf :
"Un bris de verre au poli caresse" que je ne comprends pas bien...

Peut-être bien que les évocations du début finiraient par lasser, toutes construites sur la même syntaxe... Et puis ce bris de vers qui vient rompre la monotonie... On imagine le marcheur enthousiasmé par sa soudaine découverte. Le tout dernier vers me paraît bien se fondre dans le thème, alors que celui qui le précède n'a pas du tout le même charme que l'ensemble du poème.