Une épée de vent
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CROISIC
gaeli
Jano
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Marine
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Re: Une épée de vent
Désolée, je ne sais pas ce qu'a mon word, je n'arrive plus à poster dans le bon format...
< C'est rétabli.
La Modération >
.
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La Modération >
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Invité- Invité
Re: Une épée de vent
Alors là ! Parfaite adéquation entre la forme et le fond, selon la formule consacrée. Et c'est sûrement ce qui me gêne un peu dans ce récit, à travers ce personnage insaisissable, éphémère, agaçant dans sa façon de se dérober, à peine réel, sans vraie consistance, bulle de savon en effet. Heureusement, il y a ces perles très terre à terre auxquelles se raccrocher, comme une pause (une longue pause dans le cas du deuxième exemple) dans cette tourbillonnante linéarité.
Elle passa plusieurs hivers sur sa banquise. Le dégel vint d’entendre sa petite protégée préférée parler d’elle :
« l’autre chieuse… »
et :
Sourire sous six pieds de terre, finalement, elle aima - brièvement - l'idée.
Ses proches mal avisés la firent incinérer.
J'ai le sentiment que tu pourrais peut-être étoffer le tout, te servir de ces tranches successives pour du plus copieux....
Elle passa plusieurs hivers sur sa banquise. Le dégel vint d’entendre sa petite protégée préférée parler d’elle :
« l’autre chieuse… »
et :
Sourire sous six pieds de terre, finalement, elle aima - brièvement - l'idée.
Ses proches mal avisés la firent incinérer.
J'ai le sentiment que tu pourrais peut-être étoffer le tout, te servir de ces tranches successives pour du plus copieux....
Invité- Invité
Re: Une épée de vent
Quelle écriture ! Magnifique.
C'est glaçant, cynique, parfait.
Toute une vie en moins d'une page qui se lit d'une traite, il fallait y arriver.
Heureux de t'avoir lu à nouveau, Coline.
C'est glaçant, cynique, parfait.
Toute une vie en moins d'une page qui se lit d'une traite, il fallait y arriver.
Heureux de t'avoir lu à nouveau, Coline.
Re: Une épée de vent
"Cette scène – ridicule – : Grégoire, les narines écartées par la colère, qui lui demandait, dents serrées : « t’as couché avec ? Hein, t’as couché avec ? »"
Je lis La Bête Humaine en ce moment, et, mon dieu que cette scène m'a fait penser à celle entre Roubaud et sa femme ! A des milliers d'autres, aussi, mais cette coïncidence m'a faite rire !
"Il s’était estampillé « veuf inconsolable avec fillette » et ses aventures ultérieures, quelle qu’ait été leur durée, n’avaient rien pu changer à la légende, plus coriace que la réalité."
J'aime bien, Colline, cette place que tu donnes au symbolisme auquel nous avons tous recours un jours, pour nous réfugier dans les idées faciles, celles qui font moins mal ; et en même temps toute l'absurdité que ça accumule, le fait que le père ne puisse rencontrer personne d'autre parce qu'il s'est attaché à un souvenir, qu'il s'y noie parce qu'il semble s'y trouver confortable, comme c'est sans doute ce qu'il a toujours connu.
"Même si vous donnez un frigo à un eskimo." J'adore ! Ces petites perles donnent à un style maîtrisé un caractère envoûtant.
La fin est horrible mais exquise !
Finalement, c'est un texte qui demande pas mal de réflexion, de prendre le temps ; c'est pourquoi je relirai (tu as l'ordre de me le rappeler si je ne l'ai pas fait avant le week-end prochain). J'aime beaucoup te lire, Coline, tes textes sont une drogue douce !
Je lis La Bête Humaine en ce moment, et, mon dieu que cette scène m'a fait penser à celle entre Roubaud et sa femme ! A des milliers d'autres, aussi, mais cette coïncidence m'a faite rire !
"Il s’était estampillé « veuf inconsolable avec fillette » et ses aventures ultérieures, quelle qu’ait été leur durée, n’avaient rien pu changer à la légende, plus coriace que la réalité."
J'aime bien, Colline, cette place que tu donnes au symbolisme auquel nous avons tous recours un jours, pour nous réfugier dans les idées faciles, celles qui font moins mal ; et en même temps toute l'absurdité que ça accumule, le fait que le père ne puisse rencontrer personne d'autre parce qu'il s'est attaché à un souvenir, qu'il s'y noie parce qu'il semble s'y trouver confortable, comme c'est sans doute ce qu'il a toujours connu.
"Même si vous donnez un frigo à un eskimo." J'adore ! Ces petites perles donnent à un style maîtrisé un caractère envoûtant.
La fin est horrible mais exquise !
Finalement, c'est un texte qui demande pas mal de réflexion, de prendre le temps ; c'est pourquoi je relirai (tu as l'ordre de me le rappeler si je ne l'ai pas fait avant le week-end prochain). J'aime beaucoup te lire, Coline, tes textes sont une drogue douce !
Re: Une épée de vent
On ne peut pas mieux dire sur la " vie et ses panneaux " de circulation à contre-sens ?
Jolie chute poudrée ;-)
Jolie chute poudrée ;-)
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Une épée de vent
Incontestablement tu as un réel talent qui, franchement, mériterait le sacre de la publication si ce n'est déjà fait. Ton écriture incisive et limpide a le don d'aller au fond des choses en peu de mots, sans tricotage ni subterfuge. J'admire la finesse de tes analyses psychologiques, typiquement féminines, mais dans lesquelles finalement tout le monde se retrouve.
Le premier paragraphe, "Cette scène ... sa naissance", est époustouflant. Une dizaine de phrases non ponctuées, jetées d'une traite, entrecoupées de dialogues et de pensées acerbes qui tiennent en haleine, franchement faut le faire !
Le premier paragraphe, "Cette scène ... sa naissance", est époustouflant. Une dizaine de phrases non ponctuées, jetées d'une traite, entrecoupées de dialogues et de pensées acerbes qui tiennent en haleine, franchement faut le faire !
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Une épée de vent
J'ai bien aimé :lui murmurait en prenant un irrésistible accent québécois : « T’es ben platte, ma fille ! », ( petit velours à la québécoise que je suis fière d'être, suis-je la seule d'ailleurs sur ce site? )
Peut-être un peu trop chronologique ce texte mais une belle analyse d'une femme dans toutes ses prises de position inrérieures qui changent constamment au cours de la vie. Ah! les femmes...
Peut-être un peu trop chronologique ce texte mais une belle analyse d'une femme dans toutes ses prises de position inrérieures qui changent constamment au cours de la vie. Ah! les femmes...
gaeli- Nombre de messages : 417
Age : 78
Date d'inscription : 21/05/2011
Re: Une épée de vent
Epoustouflant carrousel d'une vie de femme...
Il est vrai qu'une épée "devant" ça change tout.
J'ai beaucoup aimé Coline.
Il est vrai qu'une épée "devant" ça change tout.
J'ai beaucoup aimé Coline.
Re: Une épée de vent
Délicieux ! Mais je suis d'accord avec Easter, ça pourrait être étoffé un peu. J'en veux plus ! :-)
Re: Une épée de vent
Toute une vie qui se déroule, accidentée, chaotique, jusqu’à la fin en forme d’épitaphe cruelle. C’est effleuré, presque résumé, joliment résumé et d’une lecture très agréable mais on quitte le personnage à regret en ayant l’impression de ne pas l’avoir assez saisie, de l’avoir frôlée seulement alors qu’elle donnait envie de plus.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Une épée de vent
Merci de vos commentaires, surtout Easter et Elea qui me font voir ce qui cloche.
- Spoiler:
- Mais les autres, vous gênez pas pour me dire des mots doux, hein, je supporte aussi...
Invité- Invité
Re: Une épée de vent
…Une accumulation de clichés qui enlevait à la situation toute son épaisseur de vérité. Pourquoi cette phrase me saute aux yeux ?
Va savoir.
J'ai l'impression, à lire ce texte, de découvrir le synopsis d'un livre qui ne demande qu'à être ouvert.
Va savoir.
J'ai l'impression, à lire ce texte, de découvrir le synopsis d'un livre qui ne demande qu'à être ouvert.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Une épée de vent
Oui c'est vrai ce texte mériterait d'être étoffé (pour donner plus de poids, pour lester), ce sentiment est renforcé par la façon dont sont découpées les phrases je crois. Sinon l'écriture est vraiment superbe, j'ai particulièrement aimé :
"Pourtant elle s’entêta : se cogner au désir des hommes lui procurait un sentiment d’existence, l’intensité des sensations longtemps confondue avec la densité des sentiments." et puis ça "Une accumulation de clichés qui enlevait à la situation toute son épaisseur de vérité."
Et puis, pour reprendre son souffle "...Sourire sous six pieds de terre, finalement, elle aima - brièvement - l'idée."
Mais il y a tellement de passages qui happent dans ce texte que chacun pourra y puiser son écho et relire encore.
Merci d'avoir fait remonter ce texte.
"Pourtant elle s’entêta : se cogner au désir des hommes lui procurait un sentiment d’existence, l’intensité des sensations longtemps confondue avec la densité des sentiments." et puis ça "Une accumulation de clichés qui enlevait à la situation toute son épaisseur de vérité."
Et puis, pour reprendre son souffle "...Sourire sous six pieds de terre, finalement, elle aima - brièvement - l'idée."
Mais il y a tellement de passages qui happent dans ce texte que chacun pourra y puiser son écho et relire encore.
Merci d'avoir fait remonter ce texte.
Invité- Invité
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