Laisse-moi !

On ne peut vivre qu'en dominant ses peurs, pas en refusant le risque d'avoir peur.
[Nicolas Hulot]



S'emplir du bruit de craie de la route et marcher comme on part, comme on quitte sa vie en portant le brasier marqué sous la chemise.
Partir de dos, chuter dans le silence. Ne plus dire ``tu`` jamais.
De ses lèvres, tourner les sons de l'air qui diraient l'entre-vie au milieu de son ventre et du centre de sa
bouche faire couler le désir qu'il ne parte jamais.
Une sève douce et amère en même temps. Je suis perdue dans mes contradictions...

Se retrouver, comment? Et peu à peu, des miroirs, des crucifix et des peignoirs se balancent derrière des portes qui ne ferment plus.. Un balancement léger comme des grappes de lilas dans le vent...
Ô seule solitude qui n'accompagne rien sur le chemin de la poudre opaque! Avec quel destin fêter ses retrouvailles!

L'ours sort du sentier foulant le sol de toute la plante de ses pieds. Son ventre est très musclé. Il peut facilement broyer des têtes avec ses griffes acérées mais sa vue est réduite pour voir toute la peur. Mais il la sent parfaitement bien et la mienne est évidente.

Ours! J'ai ce pouvoir sur toi, de te sortir de moi, de déplacer ta masse de poil, ta pelure d'animal, de te mettre hors de moi!

Laisse-moi.

Etrange texte, triste et poétique. Un joli moment.

Des belles images ! Par contre, ça manque un peu de fluidité dans leurs enchaînements à mon goût. On a des images très différentes les unes des autres dans des environnements différents, mais les liens ne me permettaient pas d'accepter ces changements de décors subits comme étant naturels.

C'est joli, l'idée est forte. Cependant cela ne me touche pas au coeur. Je ne saurais trancher : si ça vient du texte ou de moi, donc je m'arrête là. Bonne continuation !

"Et peu à peu, des miroirs, des crucifix et des peignoirs se balancent derrière des portes qui ne ferment plus.. Un balancement léger comme des grappes de lilas dans le vent..."
Que c'est beau ! Que c'est visuel !

Et ceci : "S'emplir du bruit de craie de la route et marcher comme on part, comme on quitte sa vie en portant le brasier marqué sous la chemise.
Partir de dos, chuter dans le silence. "

Vraiment, je suis fan. J'ai aimé me laisser porter par les mots, les images. La survenue de l'ours m'a un instant déstabilisée, en même temps cette apparition - en plus de la rupture de rythme - dédramatise en quelque sorte ma lecture tout en lui conférant une impression de puissance, presque de gravité. Chouette texte allégorique.

Quel beau mouvement ! Le texte est fluide pour moi et me touche.
J'ai aimé... ceci surtout : "S'emplir du bruit de craie de la route et marcher comme on part, comme on quitte sa vie en portant le brasier marqué sous la chemise.
Partir de dos, chuter dans le silence. "

Ce "brasier marqué sous la chemise" me porte à la rêverie.

Merci colline-De, Easter(island), Lifewithwords, Ratz19, Dusha. Vos commentaires me font bien plaisir. En effet on se sent bien déstabilisé devant un ours autant qu'avec la peur...

Très beau texte empli d'images à la fois intrigantes et belles.
Une phrase détonne un peu je trouve : "Son ventre est très musclé."
Autrement : on doit précéder les ! et les ? d'un espace insécable. Il y a aussi deux "mais" très rapprochés.
J'aime beaucoup ! Bravo Gaeli !