Un soir de juillet
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ubikmagic
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Lamarjo
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Un soir de juillet
Ce serait le grand soir, il l'avait décidé.
La veille encore ils s'étaient embrassés longuement, fougueusement, derrière un garage, sous les lauriers en fleurs, puis il avait fallu rentrer, les doigts entrelacés jusqu'au dernier moment, étourdis de désir, puis se séparer, puisque c'était l'heure.
Ils marchèrent un moment dans l'allée qui longeait la plage, sans voir les gens qui passaient à contre-sens.
Il l'entraîna vers le sable noir. Bientôt l'allée ne fut plus qu'une ligne de lumière, au loin.
Il avait tout prévu. Il extirpa de sous sa chemise une serviette de plage. Il s'assirent, s'embrassèrent. S'allongèrent. Des doigts fébriles, tout à la fois hésitants et déterminés, se glissèrent sous les étoffes légères.
Elle se laissa faire d'abord, anxieuse, curieuse... pensant déjà à ce qu'elle raconterait à ses copines. Puis leurs gestes se firent plus pressés, plus précis. Elle savait comment cela devait se passer, un peu. Lui aussi, même s'il n'était pas sûr, de moins en moins sûr, peut-être.
Un souffle de panique, tel un courant d'air faisant vaciller la flamme d'une bougie, atteignit, contint, éteignit finalement son ardeur affolée.
Elle se sentit déçue, vaguement soulagée, lui dépité plutôt, furieux contre sa vaine et stupide préméditation.
Les inexorables et railleuses minutes, elles, copulaient dans l'obscurité, et minuit approchait.
Des voix aussi s'avançaient, et des ombres, des silhouettes affairées. Ils se relevèrent pantelants, s'apprêtèrent à laisser la place aux indiscrets qui venaient s'approprier leur petit carré de plage sans rien soupçonner de leur embarras.
Un éclair blanc s'éleva dans le ciel, claqua, puis se répandit en étincelles. Il fut bientôt suivi d'un autre, rose celui-ci, sous les acclamations un peu éméchées du groupe.
Ils fuirent la plage, laissant se déchaîner dans leur dos les pétards ironiques.
Il la raccompagna.
Avant de la laisser s'échapper, il saisit à deux mains sa chevelure et l'aspira un grand coup.
Pour se souvenir.
Les vacances étaient terminées, le lendemain matin elle devait repartir.
La veille encore ils s'étaient embrassés longuement, fougueusement, derrière un garage, sous les lauriers en fleurs, puis il avait fallu rentrer, les doigts entrelacés jusqu'au dernier moment, étourdis de désir, puis se séparer, puisque c'était l'heure.
Ils marchèrent un moment dans l'allée qui longeait la plage, sans voir les gens qui passaient à contre-sens.
Il l'entraîna vers le sable noir. Bientôt l'allée ne fut plus qu'une ligne de lumière, au loin.
Il avait tout prévu. Il extirpa de sous sa chemise une serviette de plage. Il s'assirent, s'embrassèrent. S'allongèrent. Des doigts fébriles, tout à la fois hésitants et déterminés, se glissèrent sous les étoffes légères.
Elle se laissa faire d'abord, anxieuse, curieuse... pensant déjà à ce qu'elle raconterait à ses copines. Puis leurs gestes se firent plus pressés, plus précis. Elle savait comment cela devait se passer, un peu. Lui aussi, même s'il n'était pas sûr, de moins en moins sûr, peut-être.
Un souffle de panique, tel un courant d'air faisant vaciller la flamme d'une bougie, atteignit, contint, éteignit finalement son ardeur affolée.
Elle se sentit déçue, vaguement soulagée, lui dépité plutôt, furieux contre sa vaine et stupide préméditation.
Les inexorables et railleuses minutes, elles, copulaient dans l'obscurité, et minuit approchait.
Des voix aussi s'avançaient, et des ombres, des silhouettes affairées. Ils se relevèrent pantelants, s'apprêtèrent à laisser la place aux indiscrets qui venaient s'approprier leur petit carré de plage sans rien soupçonner de leur embarras.
Un éclair blanc s'éleva dans le ciel, claqua, puis se répandit en étincelles. Il fut bientôt suivi d'un autre, rose celui-ci, sous les acclamations un peu éméchées du groupe.
Ils fuirent la plage, laissant se déchaîner dans leur dos les pétards ironiques.
Il la raccompagna.
Avant de la laisser s'échapper, il saisit à deux mains sa chevelure et l'aspira un grand coup.
Pour se souvenir.
Les vacances étaient terminées, le lendemain matin elle devait repartir.
Lamarjo- Nombre de messages : 77
Age : 47
Localisation : marjobonne51@laposte.net
Date d'inscription : 27/11/2011
Re: Un soir de juillet
Bonsoir,
Un joli petit texte qui ne fait pas mentir cette citation de Clemenceau : "Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier".
Amicalement,
midnightrambler
Un joli petit texte qui ne fait pas mentir cette citation de Clemenceau : "Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier".
Amicalement,
midnightrambler
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 71
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
Re: Un soir de juillet
J'ai beaucoup aimé te lire Larmajo ;
Ta prose est très agréable, pleine de douceur pour tes personnages.
Très réussi, vraiment.
Ta prose est très agréable, pleine de douceur pour tes personnages.
Très réussi, vraiment.
Re: Un soir de juillet
Ah, c'est vraiment très joli, très frais, très vrai !
J'ai adoré les minutes qui, elles, copulent !!! C'est une trouvaille délicieusement drôle !
J'ai adoré les minutes qui, elles, copulent !!! C'est une trouvaille délicieusement drôle !
Invité- Invité
Re: Un soir de juillet
Une petite remarque pour commencer, dans cette phrase "puis il avait fallu rentrer, les doigts entrelacés jusqu'au dernier moment, étourdis de désir, puis se séparer, puisque c'était l'heure."
Un "puis" pourrait être supprimé, et le "puisque c'était l'heure" ne me paraît pas très utile.
J'avais aimé tes textes précédents, Lamarjo, en ce qui concerne celui-ci, je n'ai pas du tout accroché. Je trouve ça un peu brouillon, pas abouti, je n'ai pas eu le temps de cerner les personnages, certains passages me paraissent confus, comme celui-ci : Un souffle de panique, tel un courant d'air faisant vaciller la flamme d'une bougie, atteignit, contint, éteignit finalement son ardeur affolée et sur celui-là : Un éclair blanc s'éleva dans le ciel, claqua, puis se répandit en étincelles. Il fut bientôt suivi d'un autre, rose celui-ci, sous les acclamations un peu éméchées du groupe. je ne vois pas l'intérêt des couleurs de l'éclair, si cela a un sens.
Même si je peux comprendre ce que tu as voulu raconter au travers de ce petit texte, je trouve que ça manque de profondeur ou d'émotion, quelque chose comme ça.
Un "puis" pourrait être supprimé, et le "puisque c'était l'heure" ne me paraît pas très utile.
J'avais aimé tes textes précédents, Lamarjo, en ce qui concerne celui-ci, je n'ai pas du tout accroché. Je trouve ça un peu brouillon, pas abouti, je n'ai pas eu le temps de cerner les personnages, certains passages me paraissent confus, comme celui-ci : Un souffle de panique, tel un courant d'air faisant vaciller la flamme d'une bougie, atteignit, contint, éteignit finalement son ardeur affolée et sur celui-là : Un éclair blanc s'éleva dans le ciel, claqua, puis se répandit en étincelles. Il fut bientôt suivi d'un autre, rose celui-ci, sous les acclamations un peu éméchées du groupe. je ne vois pas l'intérêt des couleurs de l'éclair, si cela a un sens.
Même si je peux comprendre ce que tu as voulu raconter au travers de ce petit texte, je trouve que ça manque de profondeur ou d'émotion, quelque chose comme ça.
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Un soir de juillet
Deux remarques, infimes :
– « qui passaient à contre-sens » : « contresens » ;
– « d'abord, anxieuse, curieuse... » : ces points de suspension ne sont pas les points de suspension traditionnels « … », accessibles à partir de la combinaison Alt + 0133 sur le pavé numérique.
Un texte au style fortement évocateur et affirmé, vivifiant. J'ai aimé, beaucoup.
– « qui passaient à contre-sens » : « contresens » ;
– « d'abord, anxieuse, curieuse... » : ces points de suspension ne sont pas les points de suspension traditionnels « … », accessibles à partir de la combinaison Alt + 0133 sur le pavé numérique.
Un texte au style fortement évocateur et affirmé, vivifiant. J'ai aimé, beaucoup.
Invité- Invité
Scanner.
Embruns, odeurs intimes, le tout entremêlé... Fièvres qui montent, qui retombent aussi vite...
Superbe texte. Pour une fois, on peut faire court sans laisse le lecteur sur sa faim.
Ai noté au passage cette phrase magnifique : "Les inexorables et railleuses minutes, elles, copulaient dans l'obscurité, et minuit approchait".
Bravo pour le sens de l'observation, et du raccourci. Bravo aussi pour cette vision quasi scannérisée de l'intérieur de chacun des personnages.
Au plaisir d'en lire encore de cette veine.
Ubik.
Superbe texte. Pour une fois, on peut faire court sans laisse le lecteur sur sa faim.
Ai noté au passage cette phrase magnifique : "Les inexorables et railleuses minutes, elles, copulaient dans l'obscurité, et minuit approchait".
Bravo pour le sens de l'observation, et du raccourci. Bravo aussi pour cette vision quasi scannérisée de l'intérieur de chacun des personnages.
Au plaisir d'en lire encore de cette veine.
Ubik.
Re: Un soir de juillet
Les amours adolescents, fougue et maladresse, tout un roman ! C'est plutôt bien évoqué même si le style a une désagréable impression de tape-à-l'oeil. J'en veux pour preuve la deuxième phrase excessivement hachée par les virgules : "La veille encore ils s'étaient embrassés longuement, fougueusement, derrière un garage, sous les lauriers en fleurs, puis il avait fallu rentrer, les doigts entrelacés jusqu'au dernier moment, étourdis de désir, puis se séparer, puisque c'était l'heure." Pourquoi ce découpage ? Je ne suis pas convaincu par l'effet recherché qui me semble artificiel.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
re : Un soir de juillet
Un moment autobiographique ? Pourquoi pas. On en a tous ainsi. Peut-être que l'écriture pourrait transposer davantage. Tu emploies le "il" mais ce "il" ne parvient pas trop à nous entraîner. Enfin ça a le mérite d'exister, d'être épinglé comme un papillon fugace sur le mur de tes souvenirs. Merci pour cette prose de l'amour quotidien.
Raoulraoul- Nombre de messages : 607
Age : 63
Date d'inscription : 24/06/2011
Re: Un soir de juillet
Merci à tous. Je suis contente que ça ait plu à ceux à qui ça a plu.
Sinon... Ma première phrase, je l'aimais bien. Maintenant que tu le dis Jano, oui, pourquoi toutes ces virgules? je ne sais pas trop. Sans doute ai-je voulu trop condenser le propos dans ce premier paragraphe. Il m'importait surtout que le lecteur comprenne d'emblée qu'il s'agissait d'adolescents, qui se cachent pour s'embrasser, qui ont la permission de minuit et guettent l'heure...
Pour répondre à Phylisse particulièrement, c'est rigolo, parce que j'ai repensé à ton texte que j'avais trouvé "trop romantique", en écrivant celui-ci, à ce qui m'avait gênée. Je ne voulais pas que l'émotion soit trop ostentatoire, je voulais un peu de recul, de légèreté parce que bon, ça reste une première expérience ratée... Avec le recul, c'est rigolo, attendrissant, pas de quoi sortir les violons.
Raoulraoul, je ne comprends pas ce que signifie l'expression "transposer davantage". En tout cas j'ai hésité entre le "je" et le "il". Mais le "je" impliquais un point de vue interne, et donc de parler de ce que ressent un seul des deux protagonistes. ça me plaisait moins...
Bonne soirée à tous!
Sinon... Ma première phrase, je l'aimais bien. Maintenant que tu le dis Jano, oui, pourquoi toutes ces virgules? je ne sais pas trop. Sans doute ai-je voulu trop condenser le propos dans ce premier paragraphe. Il m'importait surtout que le lecteur comprenne d'emblée qu'il s'agissait d'adolescents, qui se cachent pour s'embrasser, qui ont la permission de minuit et guettent l'heure...
Pour répondre à Phylisse particulièrement, c'est rigolo, parce que j'ai repensé à ton texte que j'avais trouvé "trop romantique", en écrivant celui-ci, à ce qui m'avait gênée. Je ne voulais pas que l'émotion soit trop ostentatoire, je voulais un peu de recul, de légèreté parce que bon, ça reste une première expérience ratée... Avec le recul, c'est rigolo, attendrissant, pas de quoi sortir les violons.
Raoulraoul, je ne comprends pas ce que signifie l'expression "transposer davantage". En tout cas j'ai hésité entre le "je" et le "il". Mais le "je" impliquais un point de vue interne, et donc de parler de ce que ressent un seul des deux protagonistes. ça me plaisait moins...
Bonne soirée à tous!
Lamarjo- Nombre de messages : 77
Age : 47
Localisation : marjobonne51@laposte.net
Date d'inscription : 27/11/2011
Parenthèse.
Jano a écrit:Les amours adolescents, fougue et maladresse, tout un roman ! C'est plutôt bien évoqué même si le style a une désagréable impression de tape-à-l'oeil. J'en veux pour preuve la deuxième phrase excessivement hachée par les virgules : "La veille encore ils s'étaient embrassés longuement, fougueusement, derrière un garage, sous les lauriers en fleurs, puis il avait fallu rentrer, les doigts entrelacés jusqu'au dernier moment, étourdis de désir, puis se séparer, puisque c'était l'heure." Pourquoi ce découpage ? Je ne suis pas convaincu par l'effet recherché qui me semble artificiel.
Salut,
Sans vouloir aucunement polémiquer, moi qui bidouille beaucoup dans la musique, je peux te dire que j'utilise énormément les virgules, la précision du découpage, les lieux de pause et de respiration et j'aurais pu écrire ce genre de phrase sans chercher à faire un effet, quel qu'il soit, mais simplement parce que ça se serait opposé à moi, tout simplement. Combien de fois me suis-je battu avec mon éditeur à ce propos... On doit pouvoir lire le texte à haute voix, et il faut bien se poser, donner des repères, pour que ça ne se dévide pas n'importe comment. Non ?
Fin de la parenthèse.
Ubik.
Re: Un soir de juillet
Non pour moi, désolé. Ça me rappelle un peu les livres à l’ode-rose que je devais lire pour un cours de français. C'est le sujet probablement, mais ça me paraît un peu banal.
Re: Un soir de juillet
Ratz, je ne suis pas amatrice du genre, mais enfin il me semble que dans les romans à l'eau de rose les messieurs ne perdent pas leur érection au moment fatidique. Rassure-moi, ta prof de français ne te donnait pas à lire des Harlequin tout de même?
Lamarjo- Nombre de messages : 77
Age : 47
Localisation : marjobonne51@laposte.net
Date d'inscription : 27/11/2011
Re: Un soir de juillet
J'ai parlé vite un peu, j'étais un peu fatigué quand je l'ai lu, ce n'est sûrement pas comparable au roman à l'ode rose. Je crois que je ne suis sûrement pas fan du genre, mais ne t'inquiète pas, ça semble bien écrit !
Re: Un soir de juillet
J'aime bien, et je retrouve cette topographie dans tes textes, cet état des lieux qui me plaît beaucoup.
Le thème, ma foi, why not, mais ce sont surtout cette histoire de lieux, de trajets, qui me semblent être un sillon à creuser. (bouh, vilaine phrase mais tant pis) Comment ? Je ne sais pas !
Robert Pinget dans ses livres exploite beaucoup, avec légèreté mais pugnacité, la géographie, l'architecture des lieux où se passent ses histoires. Des histoires où d'ailleurs il n'arrive presque rien.
Le thème, ma foi, why not, mais ce sont surtout cette histoire de lieux, de trajets, qui me semblent être un sillon à creuser. (bouh, vilaine phrase mais tant pis) Comment ? Je ne sais pas !
Robert Pinget dans ses livres exploite beaucoup, avec légèreté mais pugnacité, la géographie, l'architecture des lieux où se passent ses histoires. Des histoires où d'ailleurs il n'arrive presque rien.
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
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