Ce soir là
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Janis
Maryse
Manon Lunalice
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Ce soir là
Ce soir là je rentrais d'un dîner chiant avec un mec raciste que je ne supportais pas, qui m'adorait (ce con) et qui m'avait fait manger à m'en exploser le ventre comme un préservatif gonflé avec du sirop de grenadine light.
Il était tard, j'étais pressée, prise dans mes pensées. J'insultais l'homme dans ma tête, je réfléchissais, je plaignais le monde de subir tant de haine et de mépris de la part d'un seul homme, j'avais le cœur gros comme mon ventre.
Le soir pesait sur moi comme s'il était tout droit sorti d'une dure nuit d'été, lourde, orageuse, et je m'enfonçais dans ma propre tête, je m'enracinais au fond de mes « pourquoi ».
Mais tout à coup j'ai trébuché.
Et ça m'a réveillée.
J'ai regardé à gauche, à droite
Je me suis retournée pour vérifier
Que personne ne m'avait vue
Bizarrement j'ai regardé mes pieds
J'ai regardé le ciel
Et je l'ai vu
Le monde
Le monde est une boule à neige
Au début du printemps
Quand elle a laissé ses flocons s'éclipser pour un ciel immense
Et bleu clair, alors qu'il fait nuit
Et que les étoiles et la lune scintillent à travers le tissu du ciel pâle et sombre
Éclairé par les lumières de la ville qui montent jusqu'à lui.
Le monde c'est la ville, le firmament, unis
C'est les lumières des alentours qui montent, attirées par la nuit
Et qui forment au ciel
Des milliers de petites lunes
Que je pourrais saisir entre mes doigts
Détacher du ciel et poser très délicatement
Un peu plus haut encore
Et rire
La nuit était si douce,
Le ciel était si grand...
Et la rue si brillante
Me draguait
Je l'aimais
Mes talons hauts
Me rendaient si légère
Et j'ai marché plus vite
Plus lentement
J'aurais bien pu courir
J'aurais bien pu danser
Et chanter à tue-tête
Pour faire de ce vif éclair
Un soir de fête
Une éternité
Ce soir là j'ai chopé la lune
J'ai vu le monde, ce globe infini, immense
Aux parois translucides
Transpercées
Par des flocons d'espoir
Il était tard, j'étais pressée, prise dans mes pensées. J'insultais l'homme dans ma tête, je réfléchissais, je plaignais le monde de subir tant de haine et de mépris de la part d'un seul homme, j'avais le cœur gros comme mon ventre.
Le soir pesait sur moi comme s'il était tout droit sorti d'une dure nuit d'été, lourde, orageuse, et je m'enfonçais dans ma propre tête, je m'enracinais au fond de mes « pourquoi ».
Mais tout à coup j'ai trébuché.
Et ça m'a réveillée.
J'ai regardé à gauche, à droite
Je me suis retournée pour vérifier
Que personne ne m'avait vue
Bizarrement j'ai regardé mes pieds
J'ai regardé le ciel
Et je l'ai vu
Le monde
Le monde est une boule à neige
Au début du printemps
Quand elle a laissé ses flocons s'éclipser pour un ciel immense
Et bleu clair, alors qu'il fait nuit
Et que les étoiles et la lune scintillent à travers le tissu du ciel pâle et sombre
Éclairé par les lumières de la ville qui montent jusqu'à lui.
Le monde c'est la ville, le firmament, unis
C'est les lumières des alentours qui montent, attirées par la nuit
Et qui forment au ciel
Des milliers de petites lunes
Que je pourrais saisir entre mes doigts
Détacher du ciel et poser très délicatement
Un peu plus haut encore
Et rire
La nuit était si douce,
Le ciel était si grand...
Et la rue si brillante
Me draguait
Je l'aimais
Mes talons hauts
Me rendaient si légère
Et j'ai marché plus vite
Plus lentement
J'aurais bien pu courir
J'aurais bien pu danser
Et chanter à tue-tête
Pour faire de ce vif éclair
Un soir de fête
Une éternité
Ce soir là j'ai chopé la lune
J'ai vu le monde, ce globe infini, immense
Aux parois translucides
Transpercées
Par des flocons d'espoir
Re: Ce soir là
Très agréable comme ambiance, à part peut-être : "et qui m'avait fait manger à m'en exploser le ventre comme un préservatif gonflé avec du sirop de grenadine light" . Quitte à remplier une capote autant le faire avec ... de la vraie grenadine.
Mais c'est vrai :
"Le monde est une boule à neige
Au début du printemps
Quand elle a laissé ses flocons s'éclipser pour un ciel immense
Et bleu clair, alors qu'il fait nuit
Et que les étoiles et la lune scintillent à travers le tissu du ciel pâle et sombre
Éclairé par les lumières de la ville qui montent jusqu'à lui."
J'aime très beaucoup.
Mais c'est vrai :
"Le monde est une boule à neige
Au début du printemps
Quand elle a laissé ses flocons s'éclipser pour un ciel immense
Et bleu clair, alors qu'il fait nuit
Et que les étoiles et la lune scintillent à travers le tissu du ciel pâle et sombre
Éclairé par les lumières de la ville qui montent jusqu'à lui."
J'aime très beaucoup.
Invité- Invité
Re: Ce soir là
Beaucoup aimé
Maryse- Nombre de messages : 811
Age : 81
Localisation : Montélimar
Date d'inscription : 22/09/2010
Re: Ce soir là
C'est un beau texte d'adolescence, d'éveil à la vie.
Le fâcheux du début nuit un peu à l'unité du texte, il faudrait penser à le laisser tomber pour de bon, peut-être.
Invité- Invité
Re: Ce soir là
bravo, c'est vraiment bien plein de vie et de rage
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Ce soir là
Alors moi je vais aller parfaitement à contresens des autres commentaires: c'est cette fameuse phrase du début à laquelle j'ai totalement accroché, et je voulais voir les suites de l'indigestion de grenadine light. Du coup, je ne m'attendais pas à ce rebond de la nuit est belle (très jolie, cela dit, l'image d'un monde boule à neige... à creuser un peu plus) et suis agréablement surpris que des talons hauts puissent rendre légère (alors qu'on en voit beaucoup que, visiblement, ça handicape). Au final, en effet ça manque d'unité, mais c'est aussi ça qui fait le charme des textes de jeunesse. Mais c'est vrai que, cette première phrase imposant un poids tellement lourd comparé au reste du texte, elle fait office de nuisance, même si je confesse encore que c'est elle qui me plaisait le plus.
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Ce soir là
C'est vachement bon
J'adore le contraste entre la première phrase, très ras des pâquerettes, et ce superbe quintil :
Le monde est une boule à neige
Au début du printemps
Quand elle a laissé ses flocons s'éclipser pour un ciel immense
Et bleu clair, alors qu'il fait nuit
Et que les étoiles et la lune scintillent à travers le tissu du ciel pâle et sombre
Éclairé par les lumières de la ville qui montent jusqu'à lui.
J'adore le contraste entre la première phrase, très ras des pâquerettes, et ce superbe quintil :
Le monde est une boule à neige
Au début du printemps
Quand elle a laissé ses flocons s'éclipser pour un ciel immense
Et bleu clair, alors qu'il fait nuit
Et que les étoiles et la lune scintillent à travers le tissu du ciel pâle et sombre
Éclairé par les lumières de la ville qui montent jusqu'à lui.
Invité- Invité
Re: Ce soir là
J'aime beaucoup , une poésie déchaînée , à mon sens elle tend a s'éloigner dans ses lignes étirées et se rapprocher de soi dans ses lignes courtes ...
Invité- Invité
Re: Ce soir là
Belle (r)évolution où l'on passe d'une intro prosaïque à une envolée poétique.
Jean Lê- Nombre de messages : 591
Age : 65
Localisation : Bretagne
Date d'inscription : 22/11/2010
Re: Ce soir là
Très bien. Ça démarre modern'prose comme on en voit des tonnes (par ex. sur VE), de la production de masse. 2 lignes de plus et j'abandonnais. La grenadine et le préservatif c'est très tendance (dedas y a "ça me gonfle" et rose = fille : va savoir). Et puis ça déraille. Ça glisse en poésie, presque comme du fantastique Edgar Poe ou Landolfi. Et là c'est bien. Attention à la charnière: on pourrait se passer de:
Et ça m'a réveillée.
et même du "Tout à coup" qui précède. En cinéma on s'en passerait.
Et ça m'a réveillée.
et même du "Tout à coup" qui précède. En cinéma on s'en passerait.
Re: Ce soir là
comme quoi d'un diner galére, la suite peut avoir d'autres mystéres
j'aime
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nouga- Nombre de messages : 329
Age : 72
Localisation : ou l'iode enivre
Date d'inscription : 30/05/2012
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