Monsieur
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Monsieur
La peau des lèvres qui se déchire, les doigts tordus, les ongles retournés, la langue arrachée, les cheveux brûlés, les yeux qui fondent, et il crie.
Oui, comme ça je le vois très bien. Il ne me regarde pas là, sur sa chaise, avachi comme un âne en train de jouer avec un stylo. Il n’imagine même pas ce qui me trotte dans la tête je pense. Il y a l’autre à côté de moi, qui me regarde avec son air d’abruti. On dirait qu’il débarque à peine d’un autre monde. Je pousse un long soupir, là je crois qu’il a compris. Et je reprends ma rêverie.
Cette fois-ci j’imagine l’âne se lever pour aller à la poubelle et s’étaler par terre là, devant tout le monde. Vous pourriez penser que je serais la première à rire, mais non ! J’émettrais juste un petit bruit histoire de lancer la machine, toute la salle commencerait à rire et alors seulement je prendrai un petit rictus, le plus sournois possible, et mes yeux diraient « Vois, vois comme je te hais et comme je suis contente de ce qui t’arrive ». Et personne ne remarquerait rien.
Tant de haine peut peut-être paraître choquant, mais il n’en est rien. Rien n’est choquant dans ce monde, il suffit de regarder la télé, les informations pour le voir. C’est en les regardant que je me suis octroyée ce droit de haïr, moi aussi. Après tout, il n’y a pas de raison !
Et ça y est, l’âne semble émerger. Il rigole avec son copain, sûrement un truc très intelligent dites-donc !
Oui, je sais bien que je ne devrais pas m’acharner sur lui à ce point là, je sais. Mais voyez-vous, c’est plus fort que moi. Regardez-le, avec son T-shirt Lacoste, il est tellement sûr de lui. Il se moque de tout ce qui est à peu près différent de lui et qui ne l’adule pas. Ce qui lui manque à lui, c’est un peu de tolérance. J’ai donc décidé d’être très intolérante vis-à-vis des gens intolérants, avec une mention spéciale pour Monsieur. C’est la fin du cours, nous sortons. Monsieur bouscule tout le monde, c’est facile, puisque Monsieur est plus grand. Monsieur garde les mains dans ses poches, il en profite pour se gratter un peu ça fait toujours du bien n’est ce pas ? Le voilà qui sort, bien sûr, il ne lui viendrait pas à l’idée de tenir la porte pour éviter qu’elle ne fasse volte-face dans la gueule du suivant. Ca y est, je m’énerve. Oui, il m’énerve, c’est physique, j’y peux rien… Une petite fille vient de le bousculer, il se retourne d’un air si accusateur ! J’ai cru qu’il allait la bouffer ! Quand même, ça n’est qu’une petite fille il pourrait lui faire un sourire je ne sais pas moi… Le voilà qui dit au revoir à tout le monde maintenant, moi je passe sans même le regarder, ça me dégoûte. Et on l’entend qui gueule une blague du genre sortie de placard, une phrase toute faite, signe d’une originalité et d’une créativité défiant l’imagination !
Le voilà juste derrière moi, il ne manquait plus que ça, me voilà bien. Allez, tu as 500 mètres à faire après tu seras tranquille. J’essaye d’oublier qu’il est là. On me dit au revoir, je réponds poliment. Je traîne avec la personne histoire de le laisser passer et qu'il prenne beaucoup, beaucoup d’avance. Mais non, cet imbécile tarde encore plus que moi et la personne que j’ai en face semble me trouver lourde. Tant pis.
Deuxième tactique, voilà que j’accélère brusquement, mais bon je n’allais tout de même pas me mettre à courir. Je crois être un peu tranquille. Que nenni, le voilà à ma hauteur. Je fais semblant de ne rien voir quand j’entends :
« Il était chiant le cours d’histoire tu ne trouves pas ? »
J’essaye de m’ôter l’air ébahi que je dois avoir et je reprends toute ma contenance. D’une voix, entre la plus faible et la plus agressive possible, je réponds : « Ouais. » J’aime beaucoup ce mot, il est tellement fin, tellement subtil quand on y pense ! Que voulez-vous penser après une réponse pareille, rien n’est-ce pas ? C’est le but. Mais le voilà qui dégaine à nouveau :
« Moi je n’aime pas du tout ce chapitre, je le trouve chiant ! » Oui, comme toi en fait.
« Tu l’aimes bien toi ? »
Alors, voyons, je n’ai pas écouté je réponds instinctivement :
« Ouais. »
« Je meurs de soif, ça te dirait de t’arrêter boire un verre quelques part ? »
Je suis restée bouche-bée, sans en avoir l’air bien sûr. Et bien sûr vous devinerez, j’ai sorti la réponse qui me venait comme ça :
« Ouais. »
Et je le suis. C'est toujours comme ça que ça se passe...
Oui, comme ça je le vois très bien. Il ne me regarde pas là, sur sa chaise, avachi comme un âne en train de jouer avec un stylo. Il n’imagine même pas ce qui me trotte dans la tête je pense. Il y a l’autre à côté de moi, qui me regarde avec son air d’abruti. On dirait qu’il débarque à peine d’un autre monde. Je pousse un long soupir, là je crois qu’il a compris. Et je reprends ma rêverie.
Cette fois-ci j’imagine l’âne se lever pour aller à la poubelle et s’étaler par terre là, devant tout le monde. Vous pourriez penser que je serais la première à rire, mais non ! J’émettrais juste un petit bruit histoire de lancer la machine, toute la salle commencerait à rire et alors seulement je prendrai un petit rictus, le plus sournois possible, et mes yeux diraient « Vois, vois comme je te hais et comme je suis contente de ce qui t’arrive ». Et personne ne remarquerait rien.
Tant de haine peut peut-être paraître choquant, mais il n’en est rien. Rien n’est choquant dans ce monde, il suffit de regarder la télé, les informations pour le voir. C’est en les regardant que je me suis octroyée ce droit de haïr, moi aussi. Après tout, il n’y a pas de raison !
Et ça y est, l’âne semble émerger. Il rigole avec son copain, sûrement un truc très intelligent dites-donc !
Oui, je sais bien que je ne devrais pas m’acharner sur lui à ce point là, je sais. Mais voyez-vous, c’est plus fort que moi. Regardez-le, avec son T-shirt Lacoste, il est tellement sûr de lui. Il se moque de tout ce qui est à peu près différent de lui et qui ne l’adule pas. Ce qui lui manque à lui, c’est un peu de tolérance. J’ai donc décidé d’être très intolérante vis-à-vis des gens intolérants, avec une mention spéciale pour Monsieur. C’est la fin du cours, nous sortons. Monsieur bouscule tout le monde, c’est facile, puisque Monsieur est plus grand. Monsieur garde les mains dans ses poches, il en profite pour se gratter un peu ça fait toujours du bien n’est ce pas ? Le voilà qui sort, bien sûr, il ne lui viendrait pas à l’idée de tenir la porte pour éviter qu’elle ne fasse volte-face dans la gueule du suivant. Ca y est, je m’énerve. Oui, il m’énerve, c’est physique, j’y peux rien… Une petite fille vient de le bousculer, il se retourne d’un air si accusateur ! J’ai cru qu’il allait la bouffer ! Quand même, ça n’est qu’une petite fille il pourrait lui faire un sourire je ne sais pas moi… Le voilà qui dit au revoir à tout le monde maintenant, moi je passe sans même le regarder, ça me dégoûte. Et on l’entend qui gueule une blague du genre sortie de placard, une phrase toute faite, signe d’une originalité et d’une créativité défiant l’imagination !
Le voilà juste derrière moi, il ne manquait plus que ça, me voilà bien. Allez, tu as 500 mètres à faire après tu seras tranquille. J’essaye d’oublier qu’il est là. On me dit au revoir, je réponds poliment. Je traîne avec la personne histoire de le laisser passer et qu'il prenne beaucoup, beaucoup d’avance. Mais non, cet imbécile tarde encore plus que moi et la personne que j’ai en face semble me trouver lourde. Tant pis.
Deuxième tactique, voilà que j’accélère brusquement, mais bon je n’allais tout de même pas me mettre à courir. Je crois être un peu tranquille. Que nenni, le voilà à ma hauteur. Je fais semblant de ne rien voir quand j’entends :
« Il était chiant le cours d’histoire tu ne trouves pas ? »
J’essaye de m’ôter l’air ébahi que je dois avoir et je reprends toute ma contenance. D’une voix, entre la plus faible et la plus agressive possible, je réponds : « Ouais. » J’aime beaucoup ce mot, il est tellement fin, tellement subtil quand on y pense ! Que voulez-vous penser après une réponse pareille, rien n’est-ce pas ? C’est le but. Mais le voilà qui dégaine à nouveau :
« Moi je n’aime pas du tout ce chapitre, je le trouve chiant ! » Oui, comme toi en fait.
« Tu l’aimes bien toi ? »
Alors, voyons, je n’ai pas écouté je réponds instinctivement :
« Ouais. »
« Je meurs de soif, ça te dirait de t’arrêter boire un verre quelques part ? »
Je suis restée bouche-bée, sans en avoir l’air bien sûr. Et bien sûr vous devinerez, j’ai sorti la réponse qui me venait comme ça :
« Ouais. »
Et je le suis. C'est toujours comme ça que ça se passe...
Lifewithwords- Nombre de messages : 785
Age : 32
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 27/08/2007
Re: Monsieur
J'apprécie le jeu d'opposition, mais trouve certains passages inutiles, alourdissant l'ensemble.
Bref, je crois que tu pourrais gagner un peu en concision. Ramassé, ton texte deviendrait plus efficace.
Bref, je crois que tu pourrais gagner un peu en concision. Ramassé, ton texte deviendrait plus efficace.
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 66
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Monsieur
Je trouve assez impressionant la haine que certaines personnes peuvent ressentir envers d'autre, et je trouve que tu l'exprimes bien
Mais j'ai moins aimé l'avant fin (^^)
J'aimerais bien la suite ...
Mais j'ai moins aimé l'avant fin (^^)
J'aimerais bien la suite ...
Re: Monsieur
Quelques incorrections dans l'expression, des lignes inutiles qui n'apportent rien de plus à un texte par ailleurs vivant, caustique, et qui pourrait l'être plus encore.
La fin me plaît, cette espèce d'admission lucide de la défaite en dépit des résolutions prises.
Contrairement à Peach, je ne pense pas qu'une suite soit souhaitable, ta démonstration est suffisamment explicite. C'est bien.
La fin me plaît, cette espèce d'admission lucide de la défaite en dépit des résolutions prises.
Contrairement à Peach, je ne pense pas qu'une suite soit souhaitable, ta démonstration est suffisamment explicite. C'est bien.
Invité- Invité
Re: Monsieur
En fait je l'ai posté je ne savais pas si j'allais faire une suite ou non, mais je pense effectivement qu'elle n'est pas utile sauf si je m'engage dans quelque chose de beaucoup plus long et profond mais là je le sens pas^^
Peach :
Peach :
Et oui malheureusement ça existe mais il faut la combattre littéralement pour ne pas sombrer dedans, ça peut faire des dégâts...Je trouve assez impressionant la haine que certaines personnes peuvent ressentir envers d'autre
Lifewithwords- Nombre de messages : 785
Age : 32
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 27/08/2007
Re: Monsieur
La haine est là, présente, palpable, mais malheureusement noyée, à mes yeux, au milieu de détails inutiles, de répétitions d'idées, d'impressions et aussi d'un récit qui manque de tripes. Elle le déteste, elle le hait mais tout cela a un côté très scolaire, trop bien raconté. L'envie de tuer ou de coller son poing dans la figure, ça commence dans l'estomac; or ici, tout se passe dans la tête. Il me manque un truc important pour que le texte fonctionne.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Monsieur
J'ai bien aimé, manière très sympa de parler de quelque chose de, il faut le reconnaître, assez banal. J'aime beaucoup la haine, mais j'ai également trouvé qu'il y avait trop de mots inutiles, tu devrais peut-être épurer le texte de ses répétitions (dans le sens j'entends)
Penny- Nombre de messages : 98
Age : 33
Date d'inscription : 15/05/2008
Re: Monsieur
J’ai trouvé ton texte percutant et tout à fait plausible. J’avais vraiment l’impression de me retrouver dans la tête d’une adolescente.
J’ai pris beaucoup de plaisir à te lire et j’ai (un peu) pensé à cette fille, jeune, qui écrit sur sa banlieue (comment elle s’appelle, déjà ?)
J’ai juste eu un peu de mal à situer les lieux. Ça commence au lycée, mais après, où est-ce ? Dans la rue ? (il y a la petite fille).
Et puis, petit détail, en parlant d’une leçon d’histoire, je ne crois pas que l’on parlerait de « chapitre ».
La fin m’a vraiment amusée (il ne faut pas aller plus loin à mon sens).
J’ai pris beaucoup de plaisir à te lire et j’ai (un peu) pensé à cette fille, jeune, qui écrit sur sa banlieue (comment elle s’appelle, déjà ?)
J’ai juste eu un peu de mal à situer les lieux. Ça commence au lycée, mais après, où est-ce ? Dans la rue ? (il y a la petite fille).
Et puis, petit détail, en parlant d’une leçon d’histoire, je ne crois pas que l’on parlerait de « chapitre ».
La fin m’a vraiment amusée (il ne faut pas aller plus loin à mon sens).
Re: Monsieur
Merci pour vos commentaires ! Je retiens surtout le problème de répétitions et d'"inutilités", j'essaierai d'arranger ça !
Anne :
Pour la petite fille il me semble que certains lycées font collège en même temps, j'ai donc pris le risque de la mettre ici, même si je ne suis pas sûre qu'ils puissent réellement se croiser dans une cours de récré (manque de perfectionnisme sur ce coup-là^^). Moi j'ai connu des cours primaire/collège où l'on pouvait se cottoyer, c'est pour ça. D'ailleurs j'en profite pour dire que c'est vraiment une bêtise (les petits apprennent les subtilités du langage ado un peu trop tôt à mon goût!) !
Concercant l'histoire, nous l'étudions par chapitre. Il y a "le chapitre sur la guerre froide", le chapitre sur la décolonisation... Peut-être n'était-ca pas comme ça avant, ou peut-être que je me suis mal exprimée...?
Sinon je pense voir de quelle adolescente tu parles, je l'aurais aperçue chez Ruquier, mais je ne me souviens pas de son nom.
Merci en tout cas!
Anne :
Pour la petite fille il me semble que certains lycées font collège en même temps, j'ai donc pris le risque de la mettre ici, même si je ne suis pas sûre qu'ils puissent réellement se croiser dans une cours de récré (manque de perfectionnisme sur ce coup-là^^). Moi j'ai connu des cours primaire/collège où l'on pouvait se cottoyer, c'est pour ça. D'ailleurs j'en profite pour dire que c'est vraiment une bêtise (les petits apprennent les subtilités du langage ado un peu trop tôt à mon goût!) !
Concercant l'histoire, nous l'étudions par chapitre. Il y a "le chapitre sur la guerre froide", le chapitre sur la décolonisation... Peut-être n'était-ca pas comme ça avant, ou peut-être que je me suis mal exprimée...?
Sinon je pense voir de quelle adolescente tu parles, je l'aurais aperçue chez Ruquier, mais je ne me souviens pas de son nom.
Merci en tout cas!
Lifewithwords- Nombre de messages : 785
Age : 32
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 27/08/2007
Re: Monsieur
L'écrivain dont je te parlais est Faïza Guène. J'ai lu Kiffe kiffe demain. Génial. Elle n'était peut-être pas adolescente quand elle l'a publié, mais pas plus de de vingt ans.
Re: Monsieur
Je rajoute quelque chose concernant la petite fille. C’est peut-être possible, mais ça ne me semble pas vraisemblable (c’est la différence entre le vrai et le vraisemblable). A moins que ça ne se passe dans l’enseignement privé… Dans le public, je suis sûre qu’il ne peut pas y avoir de petite fille dans un lycée. Il y a, peut-être, des établissements lycée-collège. Mais, dans les collèges, il y a des « petits 6ème », pas des petites filles.
Et puis, l’important, ce n’est pas la vérité mais ce que le lecteur croit.
Ce n’est qu’un tout petit détail, bien sûr. Mais, quelquefois, des tous petits détails peuvent perdre le lecteur. Ou bien, avec des petits détails, on peut perdre la confiance du lecteur. Il n'y croit plus. Il n'est plus dans l'histoire.
Et puis, l’important, ce n’est pas la vérité mais ce que le lecteur croit.
Ce n’est qu’un tout petit détail, bien sûr. Mais, quelquefois, des tous petits détails peuvent perdre le lecteur. Ou bien, avec des petits détails, on peut perdre la confiance du lecteur. Il n'y croit plus. Il n'est plus dans l'histoire.
Re: Monsieur
Parce que j'allais te dire que l'on remarque ses propres défauts chez les autres sans tenter jamais de se corriger ;
parce que j'ai bien visualisé cette scène, emprunte de la tonalité d'adolescence qui lui sied à merveille ;
parce que la crédibilité du récit engage une réflexion sur nos erreurs de jugements ;
je veux t'encourager à continuer à observer ceux que tu c ôtoies, en les dépouillant de leur superficialité, pour en découvrir leur vraie nature .
parce que j'ai bien visualisé cette scène, emprunte de la tonalité d'adolescence qui lui sied à merveille ;
parce que la crédibilité du récit engage une réflexion sur nos erreurs de jugements ;
je veux t'encourager à continuer à observer ceux que tu c ôtoies, en les dépouillant de leur superficialité, pour en découvrir leur vraie nature .
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Monsieur
D'accord alors c'est un simple mal-entendu, car je considère une "petite 6e" (10-11 ans), comme une "petite fille"^^Anne Veillac a écrit:Je rajoute quelque chose concernant la petite fille. C’est peut-être possible, mais ça ne me semble pas vraisemblable (c’est la différence entre le vrai et le vraisemblable). A moins que ça ne se passe dans l’enseignement privé… Dans le public, je suis sûre qu’il ne peut pas y avoir de petite fille dans un lycée. Il y a, peut-être, des établissements lycée-collège. Mais, dans les collèges, il y a des « petits 6ème », pas des petites filles.
Et puis, l’important, ce n’est pas la vérité mais ce que le lecteur croit.
Ce n’est qu’un tout petit détail, bien sûr. Mais, quelquefois, des tous petits détails peuvent perdre le lecteur. Ou bien, avec des petits détails, on peut perdre la confiance du lecteur. Il n'y croit plus. Il n'est plus dans l'histoire.
Lifewithwords- Nombre de messages : 785
Age : 32
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 27/08/2007
Re: Monsieur
Eh oui, on est toujours le petit de quelqu'un... Moi, les CM2, je le trouve super grands et déjà super pré-adolescents...Faustine a écrit:D'accord alors c'est un simple mal-entendu, car je considère une "petite 6e" (10-11 ans), comme une "petite fille"^^
Re: Monsieur
Elle m'a bien amusé ton histoire, Faustine.
Je trouve que tu racontes bien. Le texte est très fluide, on lit vite pour savoir ce qui va se passer et avec un sourire de bout en bout. Les personnages sont bien typés.
J'aime bien la réflexion sur le "mouais". Elle vient mettre une touche d'humour au bon moment, comme pour dire : c'est pas si grave mon histoire.
Et c'est une histoire amusante finalement : je trouve que c'est bien vu cette espèce de haine-fascination du "Monsieur" sur la fillette.
D'une manière générale, je pense qu'il faut commencer dans l'écriture à s'exercer avec ce type de textes : des histoires qui sont vécues, même si c'est imaginé, ça reste dans le milieu quotidien qu'on connaît bien. Et alors, on en parle bien.
Elle pourrait même avoir une suite cette histoire : Le "Monsieur" qui tombe amoureux de la fille, la fille qui le fait marcher...
Enfin, hem ! ...je te laisse imaginer. ;-))
Je trouve que tu racontes bien. Le texte est très fluide, on lit vite pour savoir ce qui va se passer et avec un sourire de bout en bout. Les personnages sont bien typés.
J'aime bien la réflexion sur le "mouais". Elle vient mettre une touche d'humour au bon moment, comme pour dire : c'est pas si grave mon histoire.
Et c'est une histoire amusante finalement : je trouve que c'est bien vu cette espèce de haine-fascination du "Monsieur" sur la fillette.
D'une manière générale, je pense qu'il faut commencer dans l'écriture à s'exercer avec ce type de textes : des histoires qui sont vécues, même si c'est imaginé, ça reste dans le milieu quotidien qu'on connaît bien. Et alors, on en parle bien.
Elle pourrait même avoir une suite cette histoire : Le "Monsieur" qui tombe amoureux de la fille, la fille qui le fait marcher...
Enfin, hem ! ...je te laisse imaginer. ;-))
Saint Jean-Baptiste- Nombre de messages : 440
Localisation : Ottignies Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Monsieur
[quote="Faustine"]La peau des lèvres qui se déchire, les doigts tordus, les ongles retournés, la langue arrachée, les cheveux brûlés, les yeux qui fondent, et il crie.
Wah, ça c'est de la violence. Une putain d'entrée en matière !
Oui, comme ça je le vois très bien. Il ne me regarde pas là, sur sa chaise, avachi comme un âne en train de jouer avec un stylo. Il n’imagine même pas ce qui me trotte dans la tête je pense. Il y a l’autre à côté de moi, qui me regarde avec son air d’abruti. On dirait qu’il débarque à peine d’un autre monde. Je pousse un long soupir, là je crois qu’il a compris. Et je reprends ma rêverie.
Cette fois-ci j’imagine l’âne se lever pour aller à la poubelle et s’étaler par terre là, devant tout le monde. Vous pourriez penser que je serais la première à rire, mais non ! J’émettrais juste un petit bruit histoire de lancer la machine, toute la salle commencerait à rire et alors seulement je prendrai un petit rictus, le plus sournois possible, et mes yeux diraient « Vois, vois comme je te hais et comme je suis contente de ce qui t’arrive ». Et personne ne remarquerait rien.
Excellent !
il en profite pour se gratter un peu ça fait toujours du bien n’est ce pas ?
Il manque quelque chose entre "un peu" et "ça fait" non ? une virgule ou mieux, un point-virgule !?
Le voilà qui sort, bien sûr, il ne lui viendrait pas à l’idée de tenir la porte pour éviter qu’elle ne fasse volte-face dans la gueule du suivant.
Cette phrase est lourde. D'une part à cause de la virgule après "sort". Deux points, ou un point-virgule (encore) et on respirerait plus. Et "fasse volte-face" est maladroit. Tu pourrais dire "pour éviter que le suivant ne la prenne dans la gueule" ?!
Une petite fille vient de le bousculer, il se retourne d’un air si accusateur !
La succession d'actions est encore mal utilisée. Un point, ou n'importe quoi qui coupe, sépare.
J’ai cru qu’il allait la bouffer !
Tu écris au présent, et ce passage est au passé....
Quand même, ça n’est qu’une petite fille il pourrait lui faire un sourire je ne sais pas moi…
Ponctuation, respiration.
Le voilà qui dit au revoir à tout le monde maintenant, moi je passe sans même le regarder, ça me dégoûte.
T'aimes pas les points (virgule) ou je fais une fixette dessus ? "[...]maintenant. Moi, je passe sans le regarder. Ca me dégoûte..."
Le voilà juste derrière moi, il ne manquait plus que ça, me voilà bien.
J'arrête avec les points ^^
Allez, tu as 500 mètres à faire après tu seras tranquille. J’essaye d’oublier qu’il est là. On me dit au revoir, je réponds poliment. Je traîne avec la personne histoire de le laisser passer et qu'il prenne beaucoup, beaucoup d’avance.
Quelle personne ? C'est assez indéfini et maladroit.
Deuxième tactique, voilà que j’accélère brusquement, mais bon je n’allais tout de même pas me mettre à courir.
Un peu lourd. Pour gagner en habillage et en fluidité, tu pourrais écrire :
"Deuxième tactique. J'accélère brusquement -je ne vais tout de même pas me mettre à courir." ??
D’une voix, entre la plus faible et la plus agressive possible, je réponds : « Ouais. » J’aime beaucoup ce mot, [...]
Petit saut de ligne entre Ouais et J'aime ?
« Moi je n’aime pas du tout ce chapitre, je le trouve chiant ! » Oui, comme toi en fait.
Pareil, entre chiant et oui
« Je meurs de soif, ça te dirait de t’arrêter boire un verre quelques part ? »
Je suis restée bouche-bée, sans en avoir l’air bien sûr. Et bien sûr vous devinerez, j’ai sorti la réponse qui me venait comme ça :
Deux remarques :
1) Récit au présent ! Donc, "je reste bouche-bée" et "je sors la réponse"
2) Bien sûr-bien sûr
Fin de la lecture au détail.
Dans l'ensemble, j'ai bien aimé ce récit. Celui d'une ado, révoltée comme il se doit, contre elle-même, les autres, le monde. Qui se résigne, qui ne peut pas vraiment résister à ce qu'elle est.
A bientôt
[quote]
Wah, ça c'est de la violence. Une putain d'entrée en matière !
Oui, comme ça je le vois très bien. Il ne me regarde pas là, sur sa chaise, avachi comme un âne en train de jouer avec un stylo. Il n’imagine même pas ce qui me trotte dans la tête je pense. Il y a l’autre à côté de moi, qui me regarde avec son air d’abruti. On dirait qu’il débarque à peine d’un autre monde. Je pousse un long soupir, là je crois qu’il a compris. Et je reprends ma rêverie.
Cette fois-ci j’imagine l’âne se lever pour aller à la poubelle et s’étaler par terre là, devant tout le monde. Vous pourriez penser que je serais la première à rire, mais non ! J’émettrais juste un petit bruit histoire de lancer la machine, toute la salle commencerait à rire et alors seulement je prendrai un petit rictus, le plus sournois possible, et mes yeux diraient « Vois, vois comme je te hais et comme je suis contente de ce qui t’arrive ». Et personne ne remarquerait rien.
Excellent !
il en profite pour se gratter un peu ça fait toujours du bien n’est ce pas ?
Il manque quelque chose entre "un peu" et "ça fait" non ? une virgule ou mieux, un point-virgule !?
Le voilà qui sort, bien sûr, il ne lui viendrait pas à l’idée de tenir la porte pour éviter qu’elle ne fasse volte-face dans la gueule du suivant.
Cette phrase est lourde. D'une part à cause de la virgule après "sort". Deux points, ou un point-virgule (encore) et on respirerait plus. Et "fasse volte-face" est maladroit. Tu pourrais dire "pour éviter que le suivant ne la prenne dans la gueule" ?!
Une petite fille vient de le bousculer, il se retourne d’un air si accusateur !
La succession d'actions est encore mal utilisée. Un point, ou n'importe quoi qui coupe, sépare.
J’ai cru qu’il allait la bouffer !
Tu écris au présent, et ce passage est au passé....
Quand même, ça n’est qu’une petite fille il pourrait lui faire un sourire je ne sais pas moi…
Ponctuation, respiration.
Le voilà qui dit au revoir à tout le monde maintenant, moi je passe sans même le regarder, ça me dégoûte.
T'aimes pas les points (virgule) ou je fais une fixette dessus ? "[...]maintenant. Moi, je passe sans le regarder. Ca me dégoûte..."
Le voilà juste derrière moi, il ne manquait plus que ça, me voilà bien.
J'arrête avec les points ^^
Allez, tu as 500 mètres à faire après tu seras tranquille. J’essaye d’oublier qu’il est là. On me dit au revoir, je réponds poliment. Je traîne avec la personne histoire de le laisser passer et qu'il prenne beaucoup, beaucoup d’avance.
Quelle personne ? C'est assez indéfini et maladroit.
Deuxième tactique, voilà que j’accélère brusquement, mais bon je n’allais tout de même pas me mettre à courir.
Un peu lourd. Pour gagner en habillage et en fluidité, tu pourrais écrire :
"Deuxième tactique. J'accélère brusquement -je ne vais tout de même pas me mettre à courir." ??
D’une voix, entre la plus faible et la plus agressive possible, je réponds : « Ouais. » J’aime beaucoup ce mot, [...]
Petit saut de ligne entre Ouais et J'aime ?
« Moi je n’aime pas du tout ce chapitre, je le trouve chiant ! » Oui, comme toi en fait.
Pareil, entre chiant et oui
« Je meurs de soif, ça te dirait de t’arrêter boire un verre quelques part ? »
Je suis restée bouche-bée, sans en avoir l’air bien sûr. Et bien sûr vous devinerez, j’ai sorti la réponse qui me venait comme ça :
Deux remarques :
1) Récit au présent ! Donc, "je reste bouche-bée" et "je sors la réponse"
2) Bien sûr-bien sûr
Fin de la lecture au détail.
Dans l'ensemble, j'ai bien aimé ce récit. Celui d'une ado, révoltée comme il se doit, contre elle-même, les autres, le monde. Qui se résigne, qui ne peut pas vraiment résister à ce qu'elle est.
A bientôt
[quote]
Re: Monsieur
Saint Jean Baptiste : je vais peut-être écrire une suite, je ne sais pas. Je pensais pourquoi pas, prendre le point de vue du garçon. Mais c'est risqué car je n'ai jamais été dans la peau d'un garçon...
Kazar : merci pour tes remarques pertinentes ! J'essairai de m'améliorer niveau ponctuation^^ En revanche, c'est vrai que je n'utilise jamais de point-virgule :-) (à tort sûrement...)
Kazar : merci pour tes remarques pertinentes ! J'essairai de m'améliorer niveau ponctuation^^ En revanche, c'est vrai que je n'utilise jamais de point-virgule :-) (à tort sûrement...)
Lifewithwords- Nombre de messages : 785
Age : 32
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 27/08/2007
Re: Monsieur
C'est toujours comme ça que ça se passe
une fin à la Bertrand-Mô ! ;-)
Je sens qu'elle va se faire avoir cette fille, comme d'hab.
Ouaip, encore ici un ton très juste, réaliste, pas ennuyeux.
Décidément j'aime bien cette série. Car c'est une série j'espère ? Tu vas nous en sortir d'autres des petits tableaux bien croqués comme ça, hein ?
Merci d'avance ! ;-)
une fin à la Bertrand-Mô ! ;-)
Je sens qu'elle va se faire avoir cette fille, comme d'hab.
Ouaip, encore ici un ton très juste, réaliste, pas ennuyeux.
Décidément j'aime bien cette série. Car c'est une série j'espère ? Tu vas nous en sortir d'autres des petits tableaux bien croqués comme ça, hein ?
Merci d'avance ! ;-)
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