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Auréliane (les enragées)

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Auréliane (les enragées) Empty Auréliane (les enragées)

Message  bertrand-môgendre Mar 10 Juin 2008 - 8:47


Auréliane

les enragées



Pelotonnée dans son fauteuil empire, sous les plis d'une mante de pourpre, la tête renversée en arrière, elle se laissait doucement envahir par cette langueur voisine du sommeil, nommée lassitude chez les uns, ennui chez les autres. De quelques intérêts qu'eut pu être son livre, reposant à présent sur sa robe silencieuse, elle plongeait l'esprit trouble vers un abîme vertigineux. Étrange phénomène du paraître au réel, sans frontières à franchir, les images défilèrent devant ses yeux fixes. D'hier, elle ne retient que cette journée maussade, sur laquelle glissait la pluie fine. De son visage impavide émanait une douceur reposée, troublée par la seule fonction mécanique d'une respiration discrète.

« Auréliane, ma chère ! »
Arrachée à son délassement, elle sursauta, déséquilibrée par cette interpellation digne d'un rustre voisinage. Déstabilisée, elle tendit les bras, qu'un individu saisit avec une gestuelle froide. Après l'avoir aidée à se mettre sur pied, l'homme, détaché, rigoureux, accompli sans jambages, les politesses de convenance.
« Permettez Auréliane, que mon salut apaisât sans tarder, l'émoi suscité par mon intrusion, non annoncée. »
Elle reconnut le maître tailleur. Une main sur la poitrine, l'autre en éventail battait l'air frénétiquement près de sa joue. Ils convinrent d'une sortie sur la terrasse arborée. 
« Expliquez-vous, l 'Hospital ? En quoi le motif de votre apparition, aussi subite qu'inattendue, doit-il atténuer mon apoplexie ? 
— Ne voyez en ma conduite, aucune nuisance chagrine capable de prédire chose fâcheuse ou désagréable. Non, c'est plus grave que cela, Auréliane.
— Mais parlez, cher ami, Parlez ! Annoncez sans plus tarder votre étrange affaire, capable d'émettre chez vous, cet à propos subversif.
— Soit. Les mauvaises nouvelles concernent votre tenue de cérémonie, prévue pour le mariage de la comtesse Le Roy de Bardot avec le tsarévitch Pélodosnikov.
— Je m'en doutais ! Continuez l'Hospital.
— À l'église de Saint-Thomas-d'Aquin, le cousin du tsarévitch, Monsieur de Liamandinov, portera la Grand'croix de la Rose-Croix.
— Cessez sur le champ, votre tentative visant à troubler mon désappointement ! De cette journée, je ne m'occuperai que des toilettes sans outrepasser mes fonctions, en m'insinuant dans les affaires politiques de mon neveu. Je vous serai reconnaissante, à l'avenir, de ne plus aborder ce sujet. Votre bienveillance favorisera la somme de douceur dont nous aurons tous besoin jusqu'à l'accomplissement de ce fabuleux évènement.
Qu'en est-il de la robe de notre demoiselle favorite ?
— La délicieuse robe, en velours Liberty bleu bleuet, fut tout de suite adoptée par mademoiselle Jacqueline.
— Je lui veux un corsage décolleté en carré, sur empiècement de satin blanc.
— Madame votre mère proposa quelques broderies, de fines soutaches bleues, à condition ... hum, qu'elle-même ne soit pas dans la ligne de bancs, du cousin du tsarévitch Pélodosnikov.
— Monsieur de l'Hospital ! Dois-je vous rappeler à l'ordre, ou faudra-t-il, à mon oreille attentive, entendre avec ravissement, bruisser le doux chuintement de vos excuses ?
— L'agacement me gagne, Auréliane, et j'ai, sans conteste, dépassé les bornes de votre patience. Acceptez, mes excuses.
— Donc, manches bouffantes. Notez : ceinture en satin blanc, elle-même soulignée par les identiques broderies de soutache.
— Mademoiselle Jacqueline, ne désirait-elle pas de ceinture plus lâche ?
— Monsieur de l'Hospital, retenez ceci : s'il est important d'apprendre aux petites filles, ces êtres charmants, à ménager comme des plantes rares, à soigner leur petite personne, il est nécessaire aussi, d'éloigner de leur esprit, toute pensée de coquetterie. Donc, pas de luxe outré pour les fillettes, mais une mise toujours correcte et soignée. La femme a le devoir de donner à sa personne, le charme extérieur qui attire et la toilette est un des moyens dont elle dispose pour l'assurer. Pour conclure, notez : les manches bouffantes seront surmontées d'une bouillonnée formant jockey. »

Annoncés pour onze heures, les mariés arrivèrent à midi vingt, le tsarévitch Pélodosnikov en costume ordinaire orné de toutes ses décorations, la comtesse portait diadème de pierreries, surmontée d'étoiles d'or à cinq pointes. L'orgue joua la procession des chevaliers de Parsifal.
Monsieur de l'Hospital fut également invité à déjeuner dans l'hôtel particulier que le tsarévitch Pélodosnikov possédait, boulevard Suchet.
Sujette au jeu des élégances olfactives, Auréliane se fit remarquer grâce à la subtile odeur de musc, suffisamment diluée pour soutenir la note sensuelle du parfum Cannelle, afin d'en exalter l'audace qu'une femme de son rang puisse s'autoriser.
Courtisée, Auréliane garda voilette jusqu'au dîner.

Ça s'est passé comme ça chez ces gens là.
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Message  Invité Mar 10 Juin 2008 - 9:57

Ça s'est passé comme ça chez ces gens là.
Et voilà. Qui est bien, très bien même.
Question : ce texte fait partie d'une série ?
Remarque :
l'homme, détaché, rigoureux, accomplit sans jambages, les politesses de convenance.

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Message  mentor Mar 10 Juin 2008 - 19:42

Island a écrit:Question : ce texte fait partie d'une série ?
la série c'est LES ENRAGES, oui,
si tu vas ici :
http://rollotomasi.free.fr/VE_cat
tu trouveras tout B-Mô ;-)

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Message  mentor Mar 10 Juin 2008 - 19:44

c'est délicieusement snob et futile tout ça, j'adore cette caricature, même si, peut-être, il est arrivé que la réalité égale ou dépasse même la caricature
oui, bien vu, B-Mô

et bravo pour le vocabulaire chiffons, y a de la recherche ;-)

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Message  apoutsiak Mar 10 Juin 2008 - 20:10

.

Délicieux exercice de style.

De quelques intérêts qu'eut pu être

De quelque intérêt qu'eût pu être

cet à propos subversif

à-propos
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Message  Manu(manisa06) Mar 10 Juin 2008 - 21:54

J'aime beaucoup le début qui prédisait une suite plus intéréssante à mon goût.
Le style et l'écriture sont à mes yeux très réussis.
L'histoire a fait un peu "plouf dans l'eau" .

Toujours est-il qu'il faut que j'en lise plus.

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Message  Lucy Mer 11 Juin 2008 - 0:40

Plume élégante qui nous livre les mondanités ( ou futilités, c'est selon ) d'un monde qui semble vivre dans une indolence seulement troublée par l'art de converser.
Tu as rendu cet univers, qui me semble à des années lumières du mien, tellement accessible.
De biens jolies tournures se posent ça et là tout au long de ce texte. Du bien bel ouvrage !
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Message  Invité Mer 11 Juin 2008 - 1:24

D'hier, elle ne retient que cette journée maussade, sur laquelle glissait la pluie fine

Non. L'homme ne se sert pas de son énergie mentale pour se souvenir d'un truc aussi banal que la météo locale.

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Message  Invité Mer 11 Juin 2008 - 1:27

L'orgue joua "La procession des chevaliers de Parsifal".
Syntaxe d'entre les guillemets à vérifier.

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Message  Invité Mer 11 Juin 2008 - 1:29

il est nécessaire aussi, d'éloigner de leur esprit, toute pensée de coquetterie.
Drôle de deuxième virgule.

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Message  Gobu Mer 11 Juin 2008 - 8:02

Ca a un peu le côté carnet mondain que l'on trouve chez Proust, le désespoir en moins. Je ne vois pas bien ce que ce texte vient faire dans la série des "Enragées". Où est la rage ?

Concernant le monde surranné que tu décris d'une plume au demeurant assez alerte, plusieurs remarques.

1) Tsarévitch désigne de façon exclusive chez les Russes l'héritier du trône, et il ne saurait en aucun cas s'appeler Podelskine (la famille impériale russe se nomme Romanov) Il est de coutume d'appeler les souverains par leurs prénom, et leur héritier par le prénom suivi du nom patronymique (prénom du père) Par exemple, le dernier tsarévitch, fils du Tsar Nicolas II (assassinés avec toute leur famille en 1918 par les bolcheviks) se prénommait Alexeï (ou Alexis), on l'appelait donc Alexeï Nicolaïévitch.

2) Les maîtres tailleurs coupaient uniquement les vêtements des hommes. Ceux des femmes étaient réalisés par des couturières. Il aurait été très malséant qu'une femme du Monde se dévêtit en présence d'un homme qui n'était ni son époux ni son amant.

3) A l'époque où est sensé se situer ce récit, le Boulevard Suchet était une adresse bourgeoise, où résidaient des chefs d'entreprise, des avocats, des notaires, des hommes d'affaires, ou même des aigrefins, mais généralement pas des gens biens nés et du meilleur monde tels que tu les décrits. La plupart d'entre eux résidaient Faubourg Saint-Germain (le Noble Faubourg) ou parfois dans le Marais (Place des Vosges, par exemple) mais en aucun cas dans un de ces nouveaux quartiers résidentiels bâtis par Haussmann. C'eût été déchoir.
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Message  bertrand-môgendre Mer 11 Juin 2008 - 8:18

Oui Gobu, d'où mes banques hésitations à le poster.
Effectivement Panda, sauf ta première remarque, je maintiens.
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Message  Charles Mer 11 Juin 2008 - 8:29

comme Gobu, un peu surpris de ce texte dans ta série ...

j'avoue que j'ai eu un peu de mal à me passionner pour ces personnages et leurs préoccupations.
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Message  Sahkti Ven 13 Juin 2008 - 9:47

Gobu a soulevé quelques remarques judicieuses et importantes.

Pas de rage en effet dans ce texte, pas ce côté sombre et dramatique non plus qu'on a pu trouver dans d'autres volets de la série. Il me manque donc quelque chose pour arriver à inclure ce morceau dans l'ensemble. Mais une fois cette question de classification passée, je relis le texte et je reste tout de même perplexe. Si j'apprécie les tournures, le style et l'élégance de quelques propos, je ressens toutefois une trop grande impression d'exercice d'écriture, de style poussé à l'extrême de manière parfois trop flagrante.
J'aurais préféré, mais ceci est éminemment subjectif, une ironie plus grinçante dans le propos ou l'esquisse d'une scène de vie familière, exceptionnelle dans sa banalité, racontée par exemple à la manière de Virginia Woolf. Ici, je me sens baladée entre deux envies, inabouties toutes les deux.

Ceci dit, chapeau pour la recherche de vocabulaire, il y a un fameux travail là-derrière.
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Message  kazar Ven 13 Juin 2008 - 13:31

C'est bien écrit, mais le sujet ne m'a pas intéressé (...) et même s'il est sûrement volontaire, le manque de discours indirect, de pauses descriptives dans les dialogues, pêche cruellement à mes yeux !
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Message  Arielle Ven 13 Juin 2008 - 14:52

"Tout va très bien madame la marquise..." etc
Je n'ai pas pu m'empêcher de fredonner ce petit air en lisant ton texte Bertrand. Rassure-moi, il s'agit bien d'une parodie dont l'humour est à lire au second degré!
Comme Sahkti, je suis impressionnée par le vocabulaire technique de ces bouillonnées et autres broderies de soutache

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Message  bertrand-môgendre Dim 15 Juin 2008 - 11:15

bm un écrit avec un gant de boxe :
Oui Gobu, d'où mes banques hésitations à le poster.
traduire par : longues.

Pour donner suite à vos judicieuses remarques, j'espère être en mesure, ce soir, de vous poster la version corrigée, tentant à la fois d'affiner le trait de ce personnage, tout en conservant sa distinction de langage, jusqu'à traduire la sérendipité dévolue à la vie d'une Auréliane plus enragée qu'il n'y paraît (ainsi brossée, l'esquisse reste dans le ton).
Que celui qui a dit "écrivons simple" pourfende sur le champ ma plume à l'abandon.

(siqné : trois fois Ah ! Ah ! Ah !)
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Message  bertrand-môgendre Dim 15 Juin 2008 - 18:34

 

Auréliane

les enragées






. . . . . Pelotonnée dans son fauteuil empire, sous les plis d'une mante de pourpre, la tête renversée en arrière, elle se laissait doucement envahir par cette langueur voisine du sommeil, nommée lassitude chez les uns, ennui chez les autres. De quelque intérêt qu'eût pu être son livre, reposant à présent sur sa robe silencieuse, elle plongeait l'esprit trouble vers un abîme vertigineux. Cette grande pièce était desservie par deux portes à droite, deux autres à gauche. Entre les portes, de lourdes consoles se faisaient vis-à-vis. Au-dessus des consoles, au centre des boiseries dorées que surmontaient les fleurs de lys en stuc vénitien, se défiaient les deux orgueilleux portraits d'ancêtres familiaux. Ce salon jouxtait l'appartement qu'habitait Auréliane dans une aile du château. Les portes de gauche ouvraient sur sa chambre, qui était celle-là même où son grand-père, marquis de Cabarcas, défia Charles de Rohan en l'aspergeant de sa sauce à l'oignon qu'il voulait absolument baptiser du nom de soubise. Les portes de droite ouvraient sur l'enfilade des salons que l'on traversait lorsqu'on venait du dehors.
. . . . . Auréliane s'était installée là pour se reposer : grande table couverte de livres, de papiers. Autour de la table, plusieurs fauteuils de bois sculptés, recouverts d'admirables tapisseries. Sur sa gauche, un peu en biais, une psyché dont le visiteur ne voyait que le dos de laque noire. Étrange phénomène du paraître au réel, sans frontières à franchir, les images défilèrent devant ses yeux fixes. D'hier, elle ne retint que cette journée maussade, sur laquelle glissait la pluie fine. De son visage impavide émanait une douceur reposée, troublée par la seule fonction mécanique d'une respiration discrète.

. . . . . L’HOSPITAL. Madame la baronne, ma chère ! »
. . . . . Arrachée à son délassement, elle sursauta, déséquilibrée par cette interpellation digne d'un rustre voisinage. Déstabilisée, elle tendit les bras, qu'un individu saisit avec une gestuelle froide. Après l'avoir aidée à se mettre sur pied, l'homme, détaché, rigoureux, accomplit sans jambages, les politesses de convenance.
. . . . . L’HOSPITAL. Permettez, madame la baronne, que mon salut apaisât sans tarder, l'émoi suscité par mon intrusion, non annoncée. »

. . . . . Elle reconnut le maître-tailleur. Une main sur la poitrine, l'autre en éventail battait l'air frénétiquement près de sa joue. Manquant d'étouffer, ils convinrent d'une sortie sur la terrasse arborée. Entre les deux murailles de hauts buis taillés où s'enchâssait le statuaire de marbre, s'étalait le parcours fleuri du jardin à la française. Au bout des parterres, dans le prolongement des courbes douces de la pièce d'eau, au faît d'une éminence gazonnée, silhouettant sur fond de ciel ses arcades blanches, la gloriette cernait, immobile, un petit salon de jardin en fer forgé, délicatement ouvragé, orné des volutes élégantes que clématites et glycines disposaient en touches parfumées. 

. . . . . Auréliane reprenant ses esprits, réussit enfin à s'exprimer :
. . . . . AURÉLIANE. Expliquez-vous, l'Hospital ? En quoi le motif de votre apparition, aussi subite qu'inattendue, va-t-il atténuer mon apoplexie ? 
. . . . . L’HOSPITAL. Ne voyez en ma conduite, aucune nuisance chagrine capable de prédire chose fâcheuse ou désagréable. Non, c'est plus grave que cela.
. . . . . AURÉLIANE. Mais parlez, cher ami, parlez ! Annoncez sans plus tarder votre étrange affaire, capable d'émettre chez vous, cet à-propos subversif.
. . . . . L’HOSPITAL. Soit. Les mauvaises nouvelles concernent votre tenue de cérémonie, prévue pour le mariage de la comtesse Le Roy de Bardot avec Monsieur le comte Pélodosnikov.
. . . . . AURÉLIANE répliqua excédée. Je m'en doutais ! Continuez l'Hospital.
. . . . . L’HOSPITAL. À l'église, le cousin de Monsieur le comte, Monsieur de Liamandinov, votre neveu, portera redingote vert nuit avec les poignets très étroits en poil de chèvre et tissu d'écorce d'arbre. Son gilet à six boutons, dont trois, grande élégance, resteront déboutonnés en haut. N'est-ce pas trop hautain pour la circonstance ?
. . . . . AURÉLIANE. Cessez sur-le-champ, votre tentative visant à troubler mon désappointement. De cette journée, je ne m'occuperai que des toilettes sans outrepasser mes fonctions, en m'insinuant dans les affaires politiques de mon neveu. Je vous serai reconnaissante, à l'avenir, de ne plus aborder ce sujet. Votre bienveillance favorisera la somme de douceur dont nous aurons tous besoin jusqu'à l'accomplissement de ce fabuleux évènement. Qu'en est-il de la robe de notre demoiselle favorite ?
. . . . . L’HOSPITAL. La délicieuse robe, en velours Liberty bleu bleuet, fut tout de suite adoptée par mademoiselle Jacqueline.
. . . . . AURÉLIANE. Je lui veux un corsage décolleté en carré, sur empiècement de satin blanc.
. . . . . L’HOSPITAL. Madame votre mère proposa quelques broderies, de fines soutaches bleues, à condition... hum, qu'elle-même ne soit pas dans la ligne de bancs, du cousin du comte Pélodosnikov.
. . . . . AURÉLIANE. L'Hospital ! Dois-je vous rappeler à l'ordre, ou faudra-t-il, à mon oreille attentive, entendre avec ravissement, bruisser le doux chuintement de vos excuses ?
Les mots fusaient entre les dents d'Auréliane d'où s'échappait l'ampleur de son agacement difficilement retenu.
. . . . . Penaud, tête basse, le tailleur marchait à reculons devant Auréliane qui tentait de l'éviter :
. . . . . L’HOSPITAL. La déraison me gagne, Madame la baronne, et j'ai, sans conteste, dépassé les bornes de votre patience. Acceptez, mes excuses. Il trébucha.
. . . . . AURÉLIANE. Donc, manches bouffantes. Notez : ceinture en satin blanc, elle-même soulignée par les identiques broderies de soutache.
. . . . . L’HOSPITAL. Mademoiselle Jacqueline ne désirait-elle pas de ceinture plus lâche ? s'empressa le maître-tailleur en proie au plus grand désarroi.
. . . . . AURÉLIANE. Monsieur de l'Hospital, retenez ceci : s'il est important d'apprendre aux petites filles, ces êtres charmants, à ménager comme des plantes rares, à soigner leur petite personne, il est nécessaire aussi d'éloigner de leur esprit toute pensée de coquetterie. Donc, pas de luxe outré pour les fillettes, mais une mise toujours soignée et correcte. La femme a le devoir de donner à sa personne le charme extérieur qui attire, et la toilette est un des moyens dont elle dispose pour l'assurer. Pour conclure, notez : les manches bouffantes seront surmontées d'une bouillonnée formant jockey. »
. . . . . Suivant avec peine Auréliane qui dictait ses exigences, l'Hospital se trouva mal à l'aise lorsqu'en équilibre précaire devant le bassin aux nénuphars, il quémanda l'aide d'une main secourable. C'est d'un coup de pied bien placé au derrière que la baronne attribua sa sentence au maladroit. L'effet immédiat conduisit l'individu à savourer la fraîcheur de l'eau peu profonde.
. . . . . AURÉLIANE. Et cessez, de vous rendre intéressant ! C'est d'un mauvais goût. À l'avenir, tâchez de m'avertir de votre venue.

. . . . . Annoncés pour onze heures, les mariés arrivèrent à midi vingt, le comte Pélodosnikov, en costume ordinaire orné de toutes ses décorations, la comtesse portait diadème de pierreries, surmontées d'étoiles d'or à cinq pointes. L'orgue joua la procession des chevaliers de Parsifal.
. . . . . Monsieur de l'Hospital fut également invité à dîner dans la somptueuse demeure que le comte Pélodosnikov possédait.
. . . . . Sujette au jeu des élégances olfactives, la baronne Auréliane se fit remarquer grâce à la subtile odeur de musc, suffisamment diluée pour soutenir la note sensuelle du parfum Cannelle, afin d'en exalter l'audace qu'une femme de son rang puisse s'autoriser.
Courtisée, Auréliane garda voilette jusqu'au dîner.
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Message  bertrand-môgendre Dim 15 Juin 2008 - 18:34

***


. . . . . Le dîner achevé, les invités se répartirent par petits groupes, dans toutes les pièces accessibles, éclairées sans économies. Auréliane et son neveu, Liamandinov, se trouvaient au fond d'un salon grandiose formant antichambre des appartements du rez-de-chaussée. Les ameublements d'un goût exquis sont d'étoffes des Indes, décorées de tout ce qu'un luxe délicat peut inventer de plus recherché. Au coin de la pièce opposé à l'entrée, trônait l'orchestre de chambre composé d'un clavecin, d'un violon et d'un violoncelle. Les jeunes musiciennes, invitées à jouer leurs exercices de l'Académie, semblaient absorbées par une composition de Leclair.
. . . . . AURÉLIANE. La comtesse Anne est malheureuse, et c'est un bien grand drame !
. . . . . LIAMANDINOV. Mais je ne comprends pas ! Vous l'avez vue après la cérémonie ?
. . . . . AURÉLIANE. Oh ! non ! Non ! on nous introduit à peine en ce salon. S'il est de notoriété que ton cousin est un coureur de jupons au grand dam de sa favorite, il en est de même de sa passion pour le jeu. Et sans vouloir te vexer, cher neveu, les dires vont bon train quant à ton inaccointance à troubler les demoiselles dont le rire ajoute au clavecin des ritournelles.
. . . . . Liamandinov quelque peu gêné, sourit en lorgnant du côté des musiciennes.
. . . . . LIAMANDINOV. Oui, mais..., Oh ! mon cousin !
. . . . . AURÉLIANE. Un vaurien, qui te ruinera ! Mais tu l'excuses, c'est très bien.
. . . . . LIAMANDINOV. Ma tante, je vous trouve charmante. Veuillez je vous prie, ne pas ébruiter plus qu'il ne faut, cette raillerie à propos de mon état, dont je me fais gloire d'assurer la publicité en société. La virginité à défaut d'être affichée se doit d'être revendiquée par celui qui l'assume.
. . . . . Elle lui prit les mains et le fit asseoir près d'elle sur le fauteuil à deux places.
. . . . . AURÉLIANE. Attendons ensemble la suite des festivités et jasons si tu le souhaites, mon neveu.
. . . . . LIAMANDINOV. Jaser je le veux bien ma tante, tout comme vous je n'ai rien à dire.
. . . . . L'éventail d'Auréliane ne parvenait pas à dissiper le rire qui l'éclairait.

. . . . . Au moment où ils se regardaient, de la porte ouverte donnant accès au passage de dégagement conduisant au grand salon, s'élevèrent tumulte de voix et de rires, tourbillon de frivolités. La comtesse Anne parut, entourée d'un flot d'élégants et d'élégantes en costume d'apparat. Robes claires veloutées. Grands chapeaux. . . . . . Précédaient un enfant, de cinq à six ans, en uniforme de hussard, une minuscule pelisse sur l'épaule, et deux petites demoiselles dans leurs extraordinaires robes identiques, à corsage fin dont le discret décolleté rond d'organza drapé de plis horizontaux s'ornait d'un bouquet de minuscules fleurs de tissu au milieu devant le col berthe. Confectionnées de taffetas jaune maïs, le corps de la robe semblait de bengaline satinée .
. . . . . À cette apparition, les musiciennes cessèrent leur sonate sans demi-mesure supplémentaire.
. . . . . ANNE. Pour amuser la compagnie, je vous convie à une petite mascarade vous invitant à nous suivre, jusqu'au petit théâtre aménagé dans l'orangerie.
. . . . . AURÉLIANE. Pardonnez-moi mon neveu, je pensais à ce que mon mari et autres hommes disent de toi.
. . . . . LIAMANDINOV. Mon oncle est un gausseur.
. . . . . AURÉLIANE. N'as-tu jamais été amoureux, comme il le laisse entendre ?
. . . . . LIAMANDINOV. De cela nul n'en trahit le secret, car de cette notoriété, j'en fais mon atout auprès de ses demoiselles.
. . . . . AURÉLIANE. Comment se fait-il ? À ton âge ?
. . . . . LIAMANDINOV. Notre hôtesse nous convie à une distrayante comédie...
. . . . . AURÉLIANE. ...Est-ce possible ? N'as-tu jamais songé à soulever le voile du mystère de la femme ?
. . . . . LIAMANDINOV. Pardonnez mon inexpérience. À vous voir si inquiète, je souffre de ne pas être averti des dangers qui m'attendent.
. . . . . AURÉLIANE. Oserais-tu simplement, me définir ce qu'est une femme ?
. . . . . LIAMANDINOV. Mais tout à fait ma tante, avec vous cette conversation ne me dérange point. Est-ce bien le lieu idéal pour pareil aveu ?
. . . . . AURÉLIANE. Laissons les invités se bousculer. Je t'écoute.
. . . . . LIAMANDINOV. La confiance que je soumets à votre endroit, m'assure de l'attention que vous me portez. Pour répondre à votre sollicitation, j'avancerai, qu'une femme...
. . . . . AURÉLIANE. ... Oui ?
. . . . . LIAMANDINOV. Une femme est identique à l'homme, les cotillons en plus, tout comme les tétons, dont les nombreuses exubérances des courtisanes m'ont déjà usé les yeux.
Partie d'un éclat de rire qui lui fit se tenir les côtes, hoquetant à ce propos telle jument goulue s'étoufferait par l'avoine avalée avec précipitation, Auréliane souffla :
. . . . . AURÉLIANE. Grand sot que tu es mon neveu. Tu n'en saurais pas davantage ?
. . . . . LIAMANDINOV fier et droit, répondit : Non ma tante.
. . . . . AURÉLIANE. Il est urgent à présent que tu apprennes au plus vite les secrets de la femme. D'autres que toi, initiés à l'engeance que tu fuis, se moqueraient si d'aventure tu ne parvenais pas à combler cette lacune. Je ne veux plus que l'on se moquât de toi mon neveu. Feue ma soeur m'en voudrait de n'avoir pas su t'instruire en ce domaine si plaisant.
. . . . . LIAMANDINOV. Vous êtes trop bonne ma tante. Mais qui me tiendra le bras mieux que vous pour que tout cela n'arrivât plus ?
. . . . . AURÉLIANE. Et comment ?
. . . . . LIAMANDINOV. En m'apprenant.
. . . . . AURÉLIANE. T'apprenant la chose et quoi ?
. . . . . LIAMANDINOV. Tout ce que j'ignore qui font tant rire les hommes que vous côtoyez.
Amusée, Auréliane se leva, se trouvant proche de son neveu tentant de stopper son départ.
. . . . . LIAMANDINOV. Apprenez-moi, chère tante, ne me laissez pas dans l'ignorance.
. . . . . AURÉLIANE. Plus tard mon ami. Impossible ici. Je conviens que tu sois bon garçon et qu'en ta discrétion tu puisses m'assurer la détermination, mais je n'oserai accomplir la chose sous le toit de notre hôte.
. . . . . Se levant brusquement bousculé par l'envie, Liamandinov se retrouva tout contre Auréliane.
. . . . . LIAMANDINOV. Ah ! Tante Auréliane, apprenez-moi, je vous prie, séance tenante.
. . . . . AURÉLIANE. Je crains quelques oreilles entendre nos propos.
. . . . . LIAMANDINOV. Je brûle de savoir le grand mystère. Apprenez-moi sur l'heure. Je vous en aurai la plus grande reconnaissance. Poussant plus loin sa requête, le neveu saisit la main libre d'Auréliane, la supplia d'abdiquer en la lui serrant contre sa joue.
. . . . . AURÉLIANE. Je ne voudrais pas non plus que les yeux curieux trahissent cette effusion.
. . . . . LIAMANDINOV. Qui n'est en fait qu'un rapprochement naturel entre un neveu et sa vieille tante.
. . . . . Piquée au vif, plutôt que de le gifler sur le champ, Auréliane décidée baissa le ton de sa voix et entraîna son neveu par le bras .
. . . . . AURÉLIANE. Viens mon grand, il est temps, je crois, qu'une vieille tante comme moi, t'assure d'un apprentissage digne d'un roi.


. . . . . Le brouhaha des gens présents couvrit l'ouverture de la porte de la chambre dans laquelle les complices se faufilèrent. La pièce était plongée dans la pénombre la plus absolue. Le calme et l'obscurité complices, ils étreignirent leurs mains jointes, pressés l'un contre l'autre. Il lui baisa les yeux. Elle le baisa sur les lèvres. Lorsqu'il sentit l'insistance molle d'une langue lissant ses dents serrées il eut tôt fait un mouvement de recul
. . . . . AURÉLIANE. Eh bien, mon grand, la leçon te déplaît-elle au point d'en écourter la séance ?
. . . . . LIAMANDINOV. Il est des nouveautés dont je ne soupçonnais pas l'existence.
. . . . . Auréliane amusée par la situation, lui prit la main et la conduisit à l'endroit où elle se devait d'échouer sans obstacle.
. . . . . LIAMANDINOV. Mais il n'y a rien ma tante, il n'y a rien ?
. . . . . Auréliane, habile maîtresse, se débarrassa des robes et des jupons qu'elle mit moins de temps à abandonner qu'il n'en fallait pour les revêtir. Elle dirigea les doigts du garçon qui, tétanisé, n'avait pas osé bouger de sa place. À son tour, sans détour, elle plaça sa main où cela n'est pas tout à fait de même que chez elle. Écourtant la distance qui les séparait en allongeant les caresses qui les troublaient, ils se retrouvèrent allongés dans le lit, elle sur lui et par conséquent lui sous elle. Ne le soulageant d'aucune fatigue, il fallait bien qu'elle le prît tout entier. Le neveu se livrait à si bonne instruction, de si bon coeur qu'il vint un instant où Auréliane crut qu'il en mourrait. Aussi troublé qu'elle, ne sachant ce qu'il disait, il s'écria :
. . . . . LIAMANDINOV. Ah ! Comtesse Anne, que vous me faites aises !
. . . . . AURÉLIANE troublée. Ne suis-je donc pas la première ?
. . . . . LIAMANDINOV. De cette façon non, mais de l'autre si.
. . . . . AURÉLIANE. Goujat que tu es !
. . . . . Tout en parlant, elle en petites injures, lui en mots d'excuse, il se trouvait lui sur elle, et par conséquence elle sous lui. Avouant après quelques repos qu'elle n'avait pas trouvé meilleur plaisir que de la première manière, ils se mirent sur le côté elle la tête penchée en avant les deux fesses collées contre les cuisses de son amant vigoureux.
. . . . . LIAMANDINOV. De cela j'en conviens, ma tante vous êtes le meilleur des repos.


. . . . . En ses habits réajustés, Auréliane eut une idée.
. . . . . AURÉLIANE amusée. Je veux parachever ma leçon par une petite gâterie dont tu me diras des nouvelles. Elle s'approcha de son amant, debout, défit sa braguette, sortit sa mentule recroquevillée.
. . . . . LIAMANDINOV. Ma tante n'êtes-vous donc pas suffisamment rassasiée de nos exercices qu'il vous faut gourmander à nouveau l'objet de vos désirs jusqu'à l'irradier de somptueux délices ?
. . . . . Léchant sans supplice la chose molle, elle expliqua ce qu'il retint depuis, comme leçon définitive.
. . . . . AURÉLIANE. Hum, mon neveu, si votre tante s'est prêtée au jeu... Hum... ce n'est sûrement pas moins pour vous plaire... Hum... que de satisfaire pour elle-même ses envies de fouteries légères... Hum... À cela, j'ajoute à votre supercherie du farouche petit puceau, une note personnelle... Hum... que vous aurez à coeur de ne pas oublier de si tôt.
. . . . . Ravissante Auréliane s'appliqua, tel couperet insensible, à mordre au sang, le prépuce du malhonnête Don Juan.


. . . . . Femmes, réservez envers l'appendice masculin , la certitude qu'il ne sera jamais qu'un diverticule creux en quête des bons soins que vous lui porterez.


Ça s'est passé comme ça pour Auréliane (bertrand. môgendre).
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Message  mentor Dim 15 Juin 2008 - 19:38

pas envie de relire le premier et de comparer ;-)

toujours délicieusement snob et futile tout ça, caricatural aussi,
et libertin en diable, si je ne m'abuse

effectivement, là on peut "classer" le texte dans les "enragées" ;-)

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