Le murmure des bergers (IV) - Chap. 6 et 7
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Le murmure des bergers (IV) - Chap. 6 et 7
Chapitre 6 - Un médecin scrupuleux
Le docteur Sheppard raccompagna sa patiente jusqu'à la porte. Il n'était pas mécontent d'avoir pu hâter sa dernière consultation.
« Vous êtes sûr, docteur ? »
La dame, sur le pas de la porte, tenta une dernière fois de le persuader de la gravité de son cas.
« Douteriez-vous de mon diagnostic, chère madame ? »
La question déplaçait le débat, mettant la femme aux prises avec la confiance en son médecin. Sheppard avait une manière bien à lui de prononcer son « chère madame », prolongeant le « âme » en y posant un accent circonflexe qui faisait immédiatement de lui un homme du monde. Il était rare alors qu'une patiente relève le défi. La dame émit un petit gloussement qui signifiait qu'elle n'oserait jamais un tel blasphème et libéra la place. Sheppard attendit quelques secondes que s'éloigne le cliquetis des hauts talons, poussa un profond soupir et songea à la soirée paisible qui l'attendait : un bon whisky en main, devant la télé vautré à regarder le quart de finale de la coupe de France, il se viderait l'esprit. Il oublierait cette harassante journée à palper les ventres, scruter les gorges, écouter les battements de cœur, autant de gestes qui faisaient de lui le témoin navré de l'histoire des corps belmontais.
Au terme d'une carrière commencée dans l'enthousiasme, le docteur Sheppard avait fini par détester la chair et ses métamorphoses morbides. La boursoufflure d'une entorse, l'émergence purulente d'un furoncle le dégoutaient, l'hypertrophie d'un panaris le révulsait; quant aux varicelles et autres rutilances pelliculeuses, elles lui inspiraient presque du mépris. Il rêvait de corps parfaits délivrés des avatars de la maladie et de l'âge. Il les eut voulus abstraits, des principes de corps, maudissant ces défroques porteuses dès la naissance des germes du pourrissement. Bref, Sheppard n'était plus en phase avec sa profession. Cependant, cette approche nauséeuse des souffrances d'autrui lui conférait une grande aptitude au diagnostic ; s'il n'aimait guère les corps qu'il auscultait, en raison de leur pitoyable fragilité il éprouvait de la compassion pour la condition humaine et faisait de sa lutte contre la maladie une affaire personnelle avec Dieu ; il croyait, non pas en un dieu magnanime, mais en un créateur non dénué de perversité s'ingéniant à mettre l'homme aux prises avec sa propre évanescence. Les misères du monde dont il était l'observateur, les cancers, les scléroses, les sidas, tout ce qui transformait les humains en pantins décharnés, lui donnaient la mesure de l'acharnement du divin à ruiner sa créature. Il y discernait une sorte de malfaçon délibérée du fabricant préoccupé dès l'origine à récupérer au plus tôt son produit. Il croyait en Dieu, mais ne l'aimait point et chaque maladie qu'il parvenait à guérir était pour lui une manière d'entraver ses desseins.
Il roulait ces sombres pensées quand le téléphone le rappela à sa pénible condition. Un coup d’œil sur sa montre le persuada que s'il répondait, s'en était foutu de la première mi-temps. Une hésitation le figea sur place un instant avec l'espoir ridicule d'une erreur. La sonnerie persista. Comme un vieux chien bien dressé, il répondit au sifflement de son maître. À l'autre bout il re connut la voix inquiète de madame Galichon.
« Allô docteur, faudrait que vous veniez tout de suite. C'est Hubert, y va pas bien du tout. Il nous fait des drôles de choses. »
– Mais encore, chère madame. Pouvez-vous préciser ?
– Il faudrait que vous voyiez vous-même, parce que ce n'est pas facile à dire.
- J'arrive ! »
Il y avait de la résignation dans ce j'arrive. Quoi qu'il en soit, sacoche en main, le scrupuleux docteur Sheppard monta dans sa voiture et prit la direction opposée à celle du match de foot.
La bâtisse des Galichon était une maison de maître située en périphérie. Naguère isolée dans la proche campagne, elle avait été rejointe puis encerclée par les pavillons cubiques et sans charme des années soixante. Aussi, la repérait-on de loin avec sa haute silhouette de briques rouges comme un berger surveillant ses moutons. La situation devait être grave, car madame Galichon s'était postée à la barrière pour attendre le médecin.
« Ah merci, docteur ! Merci beaucoup d'être venu si vite. »
Sur le visage de la femme se lisait l'inquiétude et derrière ses fines lunettes ses yeux étaient rougis. Sheppard se demanda si c'était la fatigue ou les pleurs. Les deux sans doute.
« Alors, madame Galichon, que se passe-t-il ?
– Venez, docteur ! »
Vivement, la petite femme précéda le médecin, grimpa l'escalier de bois qui craquait à chaque marche et ouvrit la porte de la chambre d'Hubert. Le jeune homme dans son lit était assis, le dos calé contre le mur, les yeux grand ouverts et fixes.
« Eh bien, mon garçon, comment va-t-on ? Cette jambe, elle ne nous fait pas trop mal ? »
Hubert demeura silencieux. Le regard halluciné portait au-delà du médecin.
« Voilà ! C'est comme ça qu'il est depuis qu'on nous l'a ramené de l'hôpital.
– Ce doit être les séquelles de l'anesthésie, avança Sheppard se voulant rassurant.
– Attendez, docteur, c'est pas tout. Vous allez voir »
elle appela avec tendresse : « Hubert ! » Les yeux ahuris s'écarquillèrent un peu plus comme si, venant du plus profond une panique était montée à l'assaut.
« Hubert ? » répéta-t-elle, au bord des larmes.
Le buste du garçon se raidit, puis s'avança de quelques centimètres. On percevait l'effort. Il voulait dire quelque chose. Les mains agrippèrent les draps. La bouche s'ouvrit. Le visage s'empourpra. On eût dit que toute sa musculature se trouvait asservie à la prononciation de la syllabe qu'il voulait émettre. Elle claqua avec violence contre les murs de la chambre, résonna en écho dans toute la maison :
« Ma... »
Sheppard qui connaissait Hubert depuis toujours ne reconnut pas sa voix. C'était un son guttural, issu du plexus, produit avec toute la force de ses poumons, comme craché par la bouche autant que par les yeux. Le garçon sembla pris d'une nouvelle convulsion. Il avait encore à dire. La deuxième syllabe sortit avec la même véhémence.
« lé... »
Madame Galichon avait reculé d'un pas, presque à l'extérieur de la chambre. Ce n'était plus l'inquiétude, mais la terreur qui glaçait son visage. Sa main se ortait vers son front. Hubert s'évertuait à vomir un troisième son :
« dic... »
Le docteur Sheppard ne le quittait plus des yeux. Aussi ne vit-il pas le signe de croix rapide que dessina la femme, percevant à peine le frôlement des doigts sur le tissu la blouse.
«... tion ! » éructa le fils Galichon avant de s'effondrer en cognant sa tête contre le mur.
« Mazette ! » fit le docteur en guise de diagnostic.
Le docteur Sheppard raccompagna sa patiente jusqu'à la porte. Il n'était pas mécontent d'avoir pu hâter sa dernière consultation.
« Vous êtes sûr, docteur ? »
La dame, sur le pas de la porte, tenta une dernière fois de le persuader de la gravité de son cas.
« Douteriez-vous de mon diagnostic, chère madame ? »
La question déplaçait le débat, mettant la femme aux prises avec la confiance en son médecin. Sheppard avait une manière bien à lui de prononcer son « chère madame », prolongeant le « âme » en y posant un accent circonflexe qui faisait immédiatement de lui un homme du monde. Il était rare alors qu'une patiente relève le défi. La dame émit un petit gloussement qui signifiait qu'elle n'oserait jamais un tel blasphème et libéra la place. Sheppard attendit quelques secondes que s'éloigne le cliquetis des hauts talons, poussa un profond soupir et songea à la soirée paisible qui l'attendait : un bon whisky en main, devant la télé vautré à regarder le quart de finale de la coupe de France, il se viderait l'esprit. Il oublierait cette harassante journée à palper les ventres, scruter les gorges, écouter les battements de cœur, autant de gestes qui faisaient de lui le témoin navré de l'histoire des corps belmontais.
Au terme d'une carrière commencée dans l'enthousiasme, le docteur Sheppard avait fini par détester la chair et ses métamorphoses morbides. La boursoufflure d'une entorse, l'émergence purulente d'un furoncle le dégoutaient, l'hypertrophie d'un panaris le révulsait; quant aux varicelles et autres rutilances pelliculeuses, elles lui inspiraient presque du mépris. Il rêvait de corps parfaits délivrés des avatars de la maladie et de l'âge. Il les eut voulus abstraits, des principes de corps, maudissant ces défroques porteuses dès la naissance des germes du pourrissement. Bref, Sheppard n'était plus en phase avec sa profession. Cependant, cette approche nauséeuse des souffrances d'autrui lui conférait une grande aptitude au diagnostic ; s'il n'aimait guère les corps qu'il auscultait, en raison de leur pitoyable fragilité il éprouvait de la compassion pour la condition humaine et faisait de sa lutte contre la maladie une affaire personnelle avec Dieu ; il croyait, non pas en un dieu magnanime, mais en un créateur non dénué de perversité s'ingéniant à mettre l'homme aux prises avec sa propre évanescence. Les misères du monde dont il était l'observateur, les cancers, les scléroses, les sidas, tout ce qui transformait les humains en pantins décharnés, lui donnaient la mesure de l'acharnement du divin à ruiner sa créature. Il y discernait une sorte de malfaçon délibérée du fabricant préoccupé dès l'origine à récupérer au plus tôt son produit. Il croyait en Dieu, mais ne l'aimait point et chaque maladie qu'il parvenait à guérir était pour lui une manière d'entraver ses desseins.
Il roulait ces sombres pensées quand le téléphone le rappela à sa pénible condition. Un coup d’œil sur sa montre le persuada que s'il répondait, s'en était foutu de la première mi-temps. Une hésitation le figea sur place un instant avec l'espoir ridicule d'une erreur. La sonnerie persista. Comme un vieux chien bien dressé, il répondit au sifflement de son maître. À l'autre bout il re connut la voix inquiète de madame Galichon.
« Allô docteur, faudrait que vous veniez tout de suite. C'est Hubert, y va pas bien du tout. Il nous fait des drôles de choses. »
– Mais encore, chère madame. Pouvez-vous préciser ?
– Il faudrait que vous voyiez vous-même, parce que ce n'est pas facile à dire.
- J'arrive ! »
Il y avait de la résignation dans ce j'arrive. Quoi qu'il en soit, sacoche en main, le scrupuleux docteur Sheppard monta dans sa voiture et prit la direction opposée à celle du match de foot.
La bâtisse des Galichon était une maison de maître située en périphérie. Naguère isolée dans la proche campagne, elle avait été rejointe puis encerclée par les pavillons cubiques et sans charme des années soixante. Aussi, la repérait-on de loin avec sa haute silhouette de briques rouges comme un berger surveillant ses moutons. La situation devait être grave, car madame Galichon s'était postée à la barrière pour attendre le médecin.
« Ah merci, docteur ! Merci beaucoup d'être venu si vite. »
Sur le visage de la femme se lisait l'inquiétude et derrière ses fines lunettes ses yeux étaient rougis. Sheppard se demanda si c'était la fatigue ou les pleurs. Les deux sans doute.
« Alors, madame Galichon, que se passe-t-il ?
– Venez, docteur ! »
Vivement, la petite femme précéda le médecin, grimpa l'escalier de bois qui craquait à chaque marche et ouvrit la porte de la chambre d'Hubert. Le jeune homme dans son lit était assis, le dos calé contre le mur, les yeux grand ouverts et fixes.
« Eh bien, mon garçon, comment va-t-on ? Cette jambe, elle ne nous fait pas trop mal ? »
Hubert demeura silencieux. Le regard halluciné portait au-delà du médecin.
« Voilà ! C'est comme ça qu'il est depuis qu'on nous l'a ramené de l'hôpital.
– Ce doit être les séquelles de l'anesthésie, avança Sheppard se voulant rassurant.
– Attendez, docteur, c'est pas tout. Vous allez voir »
elle appela avec tendresse : « Hubert ! » Les yeux ahuris s'écarquillèrent un peu plus comme si, venant du plus profond une panique était montée à l'assaut.
« Hubert ? » répéta-t-elle, au bord des larmes.
Le buste du garçon se raidit, puis s'avança de quelques centimètres. On percevait l'effort. Il voulait dire quelque chose. Les mains agrippèrent les draps. La bouche s'ouvrit. Le visage s'empourpra. On eût dit que toute sa musculature se trouvait asservie à la prononciation de la syllabe qu'il voulait émettre. Elle claqua avec violence contre les murs de la chambre, résonna en écho dans toute la maison :
« Ma... »
Sheppard qui connaissait Hubert depuis toujours ne reconnut pas sa voix. C'était un son guttural, issu du plexus, produit avec toute la force de ses poumons, comme craché par la bouche autant que par les yeux. Le garçon sembla pris d'une nouvelle convulsion. Il avait encore à dire. La deuxième syllabe sortit avec la même véhémence.
« lé... »
Madame Galichon avait reculé d'un pas, presque à l'extérieur de la chambre. Ce n'était plus l'inquiétude, mais la terreur qui glaçait son visage. Sa main se ortait vers son front. Hubert s'évertuait à vomir un troisième son :
« dic... »
Le docteur Sheppard ne le quittait plus des yeux. Aussi ne vit-il pas le signe de croix rapide que dessina la femme, percevant à peine le frôlement des doigts sur le tissu la blouse.
«... tion ! » éructa le fils Galichon avant de s'effondrer en cognant sa tête contre le mur.
« Mazette ! » fit le docteur en guise de diagnostic.
Hellian- Nombre de messages : 1858
Age : 74
Localisation : Normandie
Date d'inscription : 14/02/2009
Re: Le murmure des bergers (IV) - Chap. 6 et 7
Chapitre 7 – L’enquête avance
D'un geste familier Gulliver regarda sa montre. Cette façon de faire remonter sa manche gauche sur son avant-bras n'avait pas été étrangère au départ de sa femme. C'est un peu pour cela qu'elle l'avait quitté, cette manière de signifier qu'il avait quelque chose d'autre à faire. Elle avait fini par se sentir de trop et finalement, c'est lui qui était devenu superflu dans sa vie à elle. Un jour, sans prévenir, elle avait fait ses valises, lui avait laissé un mot sur la table « je m'en vais, j'ai quelque chose d'autre à faire, excuse-moi pour le mal que je te fais, mais, je ne t'aime plus. » Il ne l'avait pas excusée du tout. Il avait eu très mal et lui en avait beaucoup voulu. Elle aurait dû comprendre qu'un policier, ne s'appartient pas vraiment, qu'il appartient à cette réalité supérieure qui s'appelle l'ordre public. Gulliver, avant d'être mari et amant était policier, commissaire même. Depuis le départ de sa femme, il n'était plus que policier et comme sa retraite approchait, bientôt, il ne serait plus rien.
Comme d'habitude, le procureur le faisait attendre. C'était sa manière d'affirmer sa suprématie. Toujours, il faut faire attendre un subordonné, ne serait-ce que pour lui montrer que l'on a des impératifs d'importance. Et monsieur le procureur de la République avait des choses importantes à faire : Il lisait le journal. D’ailleurs, il n'aimait pas, mais pas du tout , ce qui s'y trouvait écrit : « Belmont en état de choc ! » en première page. Ce titre, il pouvait l'admettre, mais ce qu'il n'admettait pas, c'était le commentaire : « L'enquête piétine. La police ne dispose d'aucune piste.... La peur s'installe sur la ville » En tant que responsable et garant de la sécurité, monsieur Sylvain se sentait personnellement visé. D'ailleurs, il se sentait toujours visé. Sa conception de l'ordre public était totalitaire ; dans son idéal de procureur, il aurait voulu que chaque acte, chaque mot et, pourquoi pas, chaque pensée des habitants de la circonscription soient observés, comptabilisés, notés. C'est pourquoi, toute personne qu'il rencontrait donnait lieu à l'établissement d'une fiche secrète qu'il faisait évoluer régulièrement. Il était ainsi devenu le biographe d'une multitude d'individus, persuadé que répertorier le passé des gens les dépossédait d'une partie d'eux-mêmes et renforçait son pouvoir. Gulliver avait sa fiche : « policier consciencieux, sans imagination, divorcé, ayant du mal à asseoir son autorité... » Suivait l'énoncé de toute une série de petits faits précis qui avaient meublé la vie professionnelle du commissaire. Estimant l'avoir suffisamment fait attendre, il le fit entrer.
« Bonjour Monsieur le… »
Sans le laisser achever sa salutation, ni même la lui rendre, il lui tendit le journal.
« Vous avez vu ? »
Bien sûr, Gulliver avait vu et il savait que l'entretien commencerait par ce journal brandi comme un reproche. Il risqua une réponse toute faite :
« Oh, vous savez, les journalistes...
– Quoi, les journalistes ? C'est faux peut-être, ce qui est écrit là ? Vous avez du nouveau ? »
Gulliver attendait cette question. Non, il n'avait pas vraiment du nouveau, juste deux ou trois broutilles. Néanmoins, il ne se pressa pas.
« Je vous écoute, Gulliver !
Monsieur Gulliver, ça lui écorcherait la gueule peut-être ? pensa-t-il, avant d'ajouter :
« Comme vous le savez, monsieur le procureur, nous avons fait expertiser l'épée. Une chose est sure, c'est qu'elle est ancienne.
– Ah, bravos !
– C'est une très belle arme de collection du dix-huitième.
– Vous vous êtes procuré la liste des collectionneurs d'armes blanches, je suppose.
– Attendez, ce n'est pas tout. Le labo a également pu procéder à la datation de l'échantillon du cordon qui se trouvait dans la main de madame Schaefer. Il est de la même époque.
– Et alors, vous en concluez quoi ? »
Gulliver n'en concluait rien du tout. Il aurait bien voulu esquisser une hypothèse, rapporter au procureur, comme un bon chien de chasse, un peu de substance, identifier la coulée par laquelle le gibier s'était échappé. En l'occurrence, les constatations du labo n'avaient même pas valeur d'indices.
« eh bien, pour autant que le cordon provienne du tueur, on peut dire que c'est un gars qui a un faible pour le dix-huitième siècle. »
– Et, pour le jeune Galichon, vous avez quelque chose ? »
Gulliver manifesta une gêne.
« Pour ne rien vous cacher, monsieur le procureur, là, c'est une autre paire de manches. Impossible de l'interroger !
– Que voulez-vous dire ?
– Il ne parle plus. Il est dans son lit, prostré. Parfois, il se redresse et il crie « malédiction ! ». Mais, si vous voulez mon avis, il n'y a pas de lien entre les deux affaires.
– Et l'arme qu'on a retrouvée plantée dans sa cuisse ?
– Un vulgaire coupe-papier, monsieur le procureur, qui appartenait à la bibliothèque. J'ai ma petite idée... »
Le commissaire Gulliver prit l'air mystérieux de celui qui en sait plus qu'il n'a envie d'en dire, ce qui ne manqua pas de provoquer l'irritation du magistrat. S'il y avait bien une chose qu'il ne supportait pas c'était les cachoteries. Monsieur Sylvain voulait tout savoir. La moindre opacité lui était insupportable. S'il avait pu dégarnir les crânes de leur enveloppe osseuse pour mettre à nu les cerveaux, s'en saisir comme d'un linge humide qu'on essore jusqu'à la moindre goutte de pensée, il n'aurait pas manqué de le faire.
« Et c'est quoi, cette petite idée ? »
Gulliver se rendit compte qu'il en avait trop dit... ou pas assez.
« Je me demande si ce garçon n'est pas un simulateur et s'il ne se serait pas infligé lui-même cette blessure à la cuisse.
– Qu'est-ce qui vous fait dire ça?
– Eh bien voilà, Hubert Galichon venait de se faire larguer par sa petite copine, Josiane Bellemare, la fille de la concierge de la mairie. Alors, vous comprenez, à cet âge là, tous les moyens sont bons. Il a trouvé un coupe-papier et il nous a fait le coup de la tentative de suicide. Comme il s'est raté, il ne sait plus comment s'en sortir et il joue les dingues ! c'est classique. »
– Mouais... fit le procureur que l'hypothèse séduisait à moitié. Vous avez interrogé la gamine ?
– Pas encore, on vient d'avoir l'info de la rupture des deux gosses ce matin. »
Monsieur Sylvain se montra véhément .
« Mais, bon Dieu, Gulliver, ça devrait déjà être fait. Vous savez bien que je ne peux pas retenir le dossier encore longtemps. Demain, je dois saisir le juge d'instruction et lui transmettre l'affaire. Et là, terminé! ça n'est plus de mon ressort. Qu'est-ce que je vais dire à la presse, moi ? Ça fait cinq jours que vous êtes sur le coup et la seule chose que vous êtes capable de me dire c'est que l'épée qui a tué madame Schaefer est une arme ancienne. C'est ça que vous voulez que je raconte à la presse ? »
Gulliver ne se le fit pas répéter. Il se leva et prit congé.
De rage, une fois seul dans son bureau, monsieur Sylvain s'empara de la fiche du policier et y porta d'une écriture colérique : « homme négligé avec chemise sale sur ventre adipeux et braguette ouverte... »
D'un geste familier Gulliver regarda sa montre. Cette façon de faire remonter sa manche gauche sur son avant-bras n'avait pas été étrangère au départ de sa femme. C'est un peu pour cela qu'elle l'avait quitté, cette manière de signifier qu'il avait quelque chose d'autre à faire. Elle avait fini par se sentir de trop et finalement, c'est lui qui était devenu superflu dans sa vie à elle. Un jour, sans prévenir, elle avait fait ses valises, lui avait laissé un mot sur la table « je m'en vais, j'ai quelque chose d'autre à faire, excuse-moi pour le mal que je te fais, mais, je ne t'aime plus. » Il ne l'avait pas excusée du tout. Il avait eu très mal et lui en avait beaucoup voulu. Elle aurait dû comprendre qu'un policier, ne s'appartient pas vraiment, qu'il appartient à cette réalité supérieure qui s'appelle l'ordre public. Gulliver, avant d'être mari et amant était policier, commissaire même. Depuis le départ de sa femme, il n'était plus que policier et comme sa retraite approchait, bientôt, il ne serait plus rien.
Comme d'habitude, le procureur le faisait attendre. C'était sa manière d'affirmer sa suprématie. Toujours, il faut faire attendre un subordonné, ne serait-ce que pour lui montrer que l'on a des impératifs d'importance. Et monsieur le procureur de la République avait des choses importantes à faire : Il lisait le journal. D’ailleurs, il n'aimait pas, mais pas du tout , ce qui s'y trouvait écrit : « Belmont en état de choc ! » en première page. Ce titre, il pouvait l'admettre, mais ce qu'il n'admettait pas, c'était le commentaire : « L'enquête piétine. La police ne dispose d'aucune piste.... La peur s'installe sur la ville » En tant que responsable et garant de la sécurité, monsieur Sylvain se sentait personnellement visé. D'ailleurs, il se sentait toujours visé. Sa conception de l'ordre public était totalitaire ; dans son idéal de procureur, il aurait voulu que chaque acte, chaque mot et, pourquoi pas, chaque pensée des habitants de la circonscription soient observés, comptabilisés, notés. C'est pourquoi, toute personne qu'il rencontrait donnait lieu à l'établissement d'une fiche secrète qu'il faisait évoluer régulièrement. Il était ainsi devenu le biographe d'une multitude d'individus, persuadé que répertorier le passé des gens les dépossédait d'une partie d'eux-mêmes et renforçait son pouvoir. Gulliver avait sa fiche : « policier consciencieux, sans imagination, divorcé, ayant du mal à asseoir son autorité... » Suivait l'énoncé de toute une série de petits faits précis qui avaient meublé la vie professionnelle du commissaire. Estimant l'avoir suffisamment fait attendre, il le fit entrer.
« Bonjour Monsieur le… »
Sans le laisser achever sa salutation, ni même la lui rendre, il lui tendit le journal.
« Vous avez vu ? »
Bien sûr, Gulliver avait vu et il savait que l'entretien commencerait par ce journal brandi comme un reproche. Il risqua une réponse toute faite :
« Oh, vous savez, les journalistes...
– Quoi, les journalistes ? C'est faux peut-être, ce qui est écrit là ? Vous avez du nouveau ? »
Gulliver attendait cette question. Non, il n'avait pas vraiment du nouveau, juste deux ou trois broutilles. Néanmoins, il ne se pressa pas.
« Je vous écoute, Gulliver !
Monsieur Gulliver, ça lui écorcherait la gueule peut-être ? pensa-t-il, avant d'ajouter :
« Comme vous le savez, monsieur le procureur, nous avons fait expertiser l'épée. Une chose est sure, c'est qu'elle est ancienne.
– Ah, bravos !
– C'est une très belle arme de collection du dix-huitième.
– Vous vous êtes procuré la liste des collectionneurs d'armes blanches, je suppose.
– Attendez, ce n'est pas tout. Le labo a également pu procéder à la datation de l'échantillon du cordon qui se trouvait dans la main de madame Schaefer. Il est de la même époque.
– Et alors, vous en concluez quoi ? »
Gulliver n'en concluait rien du tout. Il aurait bien voulu esquisser une hypothèse, rapporter au procureur, comme un bon chien de chasse, un peu de substance, identifier la coulée par laquelle le gibier s'était échappé. En l'occurrence, les constatations du labo n'avaient même pas valeur d'indices.
« eh bien, pour autant que le cordon provienne du tueur, on peut dire que c'est un gars qui a un faible pour le dix-huitième siècle. »
– Et, pour le jeune Galichon, vous avez quelque chose ? »
Gulliver manifesta une gêne.
« Pour ne rien vous cacher, monsieur le procureur, là, c'est une autre paire de manches. Impossible de l'interroger !
– Que voulez-vous dire ?
– Il ne parle plus. Il est dans son lit, prostré. Parfois, il se redresse et il crie « malédiction ! ». Mais, si vous voulez mon avis, il n'y a pas de lien entre les deux affaires.
– Et l'arme qu'on a retrouvée plantée dans sa cuisse ?
– Un vulgaire coupe-papier, monsieur le procureur, qui appartenait à la bibliothèque. J'ai ma petite idée... »
Le commissaire Gulliver prit l'air mystérieux de celui qui en sait plus qu'il n'a envie d'en dire, ce qui ne manqua pas de provoquer l'irritation du magistrat. S'il y avait bien une chose qu'il ne supportait pas c'était les cachoteries. Monsieur Sylvain voulait tout savoir. La moindre opacité lui était insupportable. S'il avait pu dégarnir les crânes de leur enveloppe osseuse pour mettre à nu les cerveaux, s'en saisir comme d'un linge humide qu'on essore jusqu'à la moindre goutte de pensée, il n'aurait pas manqué de le faire.
« Et c'est quoi, cette petite idée ? »
Gulliver se rendit compte qu'il en avait trop dit... ou pas assez.
« Je me demande si ce garçon n'est pas un simulateur et s'il ne se serait pas infligé lui-même cette blessure à la cuisse.
– Qu'est-ce qui vous fait dire ça?
– Eh bien voilà, Hubert Galichon venait de se faire larguer par sa petite copine, Josiane Bellemare, la fille de la concierge de la mairie. Alors, vous comprenez, à cet âge là, tous les moyens sont bons. Il a trouvé un coupe-papier et il nous a fait le coup de la tentative de suicide. Comme il s'est raté, il ne sait plus comment s'en sortir et il joue les dingues ! c'est classique. »
– Mouais... fit le procureur que l'hypothèse séduisait à moitié. Vous avez interrogé la gamine ?
– Pas encore, on vient d'avoir l'info de la rupture des deux gosses ce matin. »
Monsieur Sylvain se montra véhément .
« Mais, bon Dieu, Gulliver, ça devrait déjà être fait. Vous savez bien que je ne peux pas retenir le dossier encore longtemps. Demain, je dois saisir le juge d'instruction et lui transmettre l'affaire. Et là, terminé! ça n'est plus de mon ressort. Qu'est-ce que je vais dire à la presse, moi ? Ça fait cinq jours que vous êtes sur le coup et la seule chose que vous êtes capable de me dire c'est que l'épée qui a tué madame Schaefer est une arme ancienne. C'est ça que vous voulez que je raconte à la presse ? »
Gulliver ne se le fit pas répéter. Il se leva et prit congé.
De rage, une fois seul dans son bureau, monsieur Sylvain s'empara de la fiche du policier et y porta d'une écriture colérique : « homme négligé avec chemise sale sur ventre adipeux et braguette ouverte... »
Hellian- Nombre de messages : 1858
Age : 74
Localisation : Normandie
Date d'inscription : 14/02/2009
Re: Le murmure des bergers (IV) - Chap. 6 et 7
On attend de voir comment ça évolue ...
Seule remarque : j'ai trouvé bizarre que Mme Galichon, si elle est si inquiète que ça, attende le docteur à la barrière. J'aurais plutôt pensé qu'elle serait restée à l'intérieur à garder un oeil sur son fils.
Sinon, je continue la lecture de près, si tu n'y voies pas d'inconvénient :
La boursouflure d'une entorse
l'émergence purulente d'un furoncle le dégoûtaient
Il les eût voulus abstraits
Il y discernait une sorte de malfaçon délibérée du fabricant préoccupé dès l'origine à récupérer : le TLFi indique "préoccupé de" , ou alors peut-être "occupé à"
À l'autre bout il re connut la voix
Sa main se ortait vers son front
Elle aurait dû comprendre qu'un policier, ne s'appartient pas vraiment
avait des choses importantes à faire : Il lisait le journal : minuscule
« L'enquête piétine. La police ne dispose d'aucune piste.... La peur s'installe sur la ville. »
Une chose est sûre,
Ah, bravo !
les cachotteries
Seule remarque : j'ai trouvé bizarre que Mme Galichon, si elle est si inquiète que ça, attende le docteur à la barrière. J'aurais plutôt pensé qu'elle serait restée à l'intérieur à garder un oeil sur son fils.
Sinon, je continue la lecture de près, si tu n'y voies pas d'inconvénient :
La boursouflure d'une entorse
l'émergence purulente d'un furoncle le dégoûtaient
Il les eût voulus abstraits
Il y discernait une sorte de malfaçon délibérée du fabricant préoccupé dès l'origine à récupérer : le TLFi indique "préoccupé de" , ou alors peut-être "occupé à"
À l'autre bout il re connut la voix
Sa main se ortait vers son front
Elle aurait dû comprendre qu'un policier
avait des choses importantes à faire : Il lisait le journal : minuscule
« L'enquête piétine. La police ne dispose d'aucune piste.... La peur s'installe sur la ville. »
Une chose est sûre,
Ah, bravo !
les cachotteries
Invité- Invité
Re: Le murmure des bergers (IV) - Chap. 6 et 7
je te suis très reconnaissant de cette lecture minutieuse et je t'en remercie chaleureusement.
Pour ce qui est de : "boursouflure, cachoterire, dégoûtait et sûre" je les avais orthographiés ainsi que tu me le suggères, mais le correcteur m'a orienté vers la version que tu as corrigée. D'ailleurs il souligne à l'instant en rouge ces mêmes mots. C'est bien entendu ta proposition qui est la bonne et je ne peux que déplorer de telles erreurs (ainsi que le manque de confiance en moi )
Même chose pour "préoccuper" . il va de soi que je retiens ta proposition.
Pour ce qui est de : "boursouflure, cachoterire, dégoûtait et sûre" je les avais orthographiés ainsi que tu me le suggères, mais le correcteur m'a orienté vers la version que tu as corrigée. D'ailleurs il souligne à l'instant en rouge ces mêmes mots. C'est bien entendu ta proposition qui est la bonne et je ne peux que déplorer de telles erreurs (ainsi que le manque de confiance en moi )
Même chose pour "préoccuper" . il va de soi que je retiens ta proposition.
Hellian- Nombre de messages : 1858
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Re: Le murmure des bergers (IV) - Chap. 6 et 7
Traine pas trop à nous donner la suite, je m'impatiente de voir coller les morceaux!
Le chapitre 6 est vraiment très bon dans sa construction et pose bien les bases du suspense. Attention peut-être au coté très fragmentaire de tes chapitres, je me doute bien que tu laisses de la place à ton lecteur, cependant n'hésite pas de temps en temps à le guider davantage . Mais peut-être que je dis cela par pure frustration...
juste un truc : concierge de mairie tu es sûr, ce n'est pas plutôt secrétaire de mairie?
Jamais vu de concierge de mairie moi, à moi que ce ne soit une double compétence.
(Quelque chose me dit que je ne viens pas de me faire que des copines)
Le chapitre 6 est vraiment très bon dans sa construction et pose bien les bases du suspense. Attention peut-être au coté très fragmentaire de tes chapitres, je me doute bien que tu laisses de la place à ton lecteur, cependant n'hésite pas de temps en temps à le guider davantage . Mais peut-être que je dis cela par pure frustration...
juste un truc : concierge de mairie tu es sûr, ce n'est pas plutôt secrétaire de mairie?
Jamais vu de concierge de mairie moi, à moi que ce ne soit une double compétence.
(Quelque chose me dit que je ne viens pas de me faire que des copines)
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
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Re: Le murmure des bergers (IV) - Chap. 6 et 7
Roz-gingembre a écrit:Traine pas trop à nous donner la suite, je m'impatiente de voir coller les morceaux!
Le chapitre 6 est vraiment très bon dans sa construction et pose bien les bases du suspense. Attention peut-être au coté très fragmentaire de tes chapitres, je me doute bien que tu laisses de la place à ton lecteur, cependant n'hésite pas de temps en temps à le guider davantage . Mais peut-être que je dis cela par pure frustration...
juste un truc : concierge de mairie tu es sûr, ce n'est pas plutôt secrétaire de mairie?
Jamais vu de concierge de mairie moi, à moi que ce ne soit une double compétence.
(Quelque chose me dit que je ne viens pas de me faire que des copines)
Je suis très touché ( et très flatté ) de ton intérêt pour ce récit.
deux observations :
Pour ce qui concerne " la concierge ", il aurait été plus juste de dire " concierge de l'hotel de ville". Dans la petite ville de dix mille habitants où je demeure, il existait encore il y a deux ans un poste de "concierge " de l'hôtel de ville" dont le logement de fonction se trouvait précisément dans les locaux de la mairie. Le logement était d'ailleurs occupé par un couple dont le mari était chauffeur du maire également sénateur. La tâche de la concierge gardienne était variée; elle détenait entre autres les clefs des monuments historiques qu'elle confiait aux touristes. Petits métiers bien utiles !
S'agissant de l'aspect fragmentaire du récit, je crois qu'il s'agit là d'un effet dû à la lecture espacée que tu en fais comte tenu des publications hebdomadaires. Une lecture plus fluide pemettrait évidemment d'en avoir une approche plus ramassée. Cela étant, la construction du roman, comme j'espère tu le verras si tu me fais l'honneur d'en poursuivre la lecture, participe d'un tissage de plusieurs histoires personnelles qui vont converger vers une action unique. Construction assez classique, somme toute, un peu à la manière d'un film d'Altman ( pour prendre une référence cinématrographique ) Mais je n'en dis pas plus.
Merci beaucoupde ta fidèlité et de celle des quelques amis qui me font le plaisir de me lire et de m'apporter l'aide précieuse de leur conseils. remarques et corrections. Vous ne soupçonnez probablement pas à quel point cette aide peut m'être utile !
Hellian- Nombre de messages : 1858
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Re: Le murmure des bergers (IV) - Chap. 6 et 7
J'aime toujours, et notamment la construction du genre thriller. Les personnages sont vraiment savourreux !
Invité- Invité
Re: Le murmure des bergers (IV) - Chap. 6 et 7
Un médecin scrupuleux
Pas assez de différenciation temporelle avec ce chapitre, or on apprend que Galichon est rentré de l'hôpital Gravement blessé, il a sans doute dû s'écouler quelques jours pourtant.
Attention aussi que dans ta description du Docteur Shepard, tu emploies des tournures plus élaborées que dans d'autres chapitres et ça me paraît moins fluide, même si intéressant.
Le Mazette de la fin tombe à pic, il apporte une bouffée d'oxygène. Tu t'y entends pour créer toujours cette tension, mais cela m'a paru moins harmonieux, moins vivant que dans les chapitres précédents.
Pas assez de différenciation temporelle avec ce chapitre, or on apprend que Galichon est rentré de l'hôpital Gravement blessé, il a sans doute dû s'écouler quelques jours pourtant.
Attention aussi que dans ta description du Docteur Shepard, tu emploies des tournures plus élaborées que dans d'autres chapitres et ça me paraît moins fluide, même si intéressant.
Le Mazette de la fin tombe à pic, il apporte une bouffée d'oxygène. Tu t'y entends pour créer toujours cette tension, mais cela m'a paru moins harmonieux, moins vivant que dans les chapitres précédents.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Le murmure des bergers (IV) - Chap. 6 et 7
L’enquête avance
Gulliver, avant d'être mari et amant était policier, commissaire même. Depuis le départ de sa femme, il n'était plus que policier et comme sa retraite approchait, bientôt, il ne serait plus rien. J'adore cette phrase !
Et je retrouve ici ce ton presque familier que tu avais développé dans les premières parties du récit, cette écriture qui rend tes personnages si attachants.
Allez, la suite… : - )
Gulliver, avant d'être mari et amant était policier, commissaire même. Depuis le départ de sa femme, il n'était plus que policier et comme sa retraite approchait, bientôt, il ne serait plus rien. J'adore cette phrase !
Et je retrouve ici ce ton presque familier que tu avais développé dans les premières parties du récit, cette écriture qui rend tes personnages si attachants.
Allez, la suite… : - )
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Le murmure des bergers (IV) - Chap. 6 et 7
Exact ! Ces fonctions de concierges d'hôtel de ville sont assez fréquentes, notamment là où je bosse en ce moment... une dame charmante ! :-)Hellian a écrit:Pour ce qui concerne " la concierge ", il aurait été plus juste de dire " concierge de l'hotel de ville". Dans la petite ville de dix mille habitants où je demeure, il existait encore il y a deux ans un poste de "concierge " de l'hôtel de ville" dont le logement de fonction se trouvait précisément dans les locaux de la mairie. Le logement était d'ailleurs occupé par un couple dont le mari était chauffeur du maire également sénateur. La tâche de la concierge gardienne était variée; elle détenait entre autres les clefs des monuments historiques qu'elle confiait aux touristes. Petits métiers bien utiles !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Le murmure des bergers (IV) - Chap. 6 et 7
Des études de caractères essentiellement
J'ai beaucoup aimé celle du Dr shepperd et les considérations sur sa profession.
Le Proc, pas mal non plus! A peine caricatural.
...j'ai une petite idée et tiens à aller voir s'il y a confirmation.
J'ai beaucoup aimé celle du Dr shepperd et les considérations sur sa profession.
Le Proc, pas mal non plus! A peine caricatural.
...j'ai une petite idée et tiens à aller voir s'il y a confirmation.
Soliflore- Nombre de messages : 380
Age : 71
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Le murmure des bergers (IV) - Chap. 6 et 7
Chapitre 6 :
Les titres de chapitre apparaissent seulement à ce chapitre dans ma version papier, pour disparaître à nouveau au chapitre 12.
« La boursoufflure d'une entorse, l'émergence purulente d'un furoncle le dégoutaient, l'hypertrophie d'un panaris le révulsait; » : j’avais noté le doublement du f comme une erreur, mais mon correcteur (Cordial) m'indique qu’il s’agit de la nouvelle orthographe, alors moi qui ai déjà du mal avec l’ancienne, il va falloir que j’aille faire un tour dans le fil correspondant sur VE ! ;-) (p 34) - Mais je lis que cela a déjà été relevé et corrigé (malgré la nouvelle orthographe ! Je me demande d'ailleurs si elle est réellement appliquée, mais c'est une autre histoire...)
« Un coup d’œil sur sa montre le persuada que s'il répondait, s'en était foutu de la première mi-temps. » c’en était foutu (p 35)
« À l'autre bout il re connut la voix inquiète de madame Galichon. » il reconnut (p 35)
« Il y avait de la résignation dans ce j'arrive. Quoi qu'il en soit, sacoche en main, le scrupuleux docteur Sheppard monta dans sa voiture et prit la direction opposée à celle du match de foot. » : quoi qu’il en fut ? Comme la phrase précédente est à l’imparfait, je me pose la question… (p 35)
« Sa main se ortait vers son front. » se portait (p 37)
« Le docteur Sheppard ne le quittait plus des yeux. Aussi ne vit-il pas le signe de croix rapide que dessina la femme, percevant à peine le frôlement des doigts sur le tissu la blouse. » : le tissu de la blouse (p 37)
Chapitre 7 :
« Cette façon de faire remonter sa manche gauche sur son avant-bras n'avait pas été étrangère au départ de sa femme. » : il y a une erreur sur ma version (« étranger » à la place d’ « étrangère »), et, comme je ne sais pas à partir de quelle version tu effectues les corrections, je préfère te le signaler. (p 38)
Même chose p 39 pour « énoncée » à la place d’ « énoncé »
« Non, il n'avait pas vraiment du nouveau, juste deux ou trois broutilles. » de nouveau ? Ou "rien de nouveau" ? (p 40)
« Ah, bravos ! » : bravo (p 40)
Les titres de chapitre apparaissent seulement à ce chapitre dans ma version papier, pour disparaître à nouveau au chapitre 12.
« La boursoufflure d'une entorse, l'émergence purulente d'un furoncle le dégoutaient, l'hypertrophie d'un panaris le révulsait; » : j’avais noté le doublement du f comme une erreur, mais mon correcteur (Cordial) m'indique qu’il s’agit de la nouvelle orthographe, alors moi qui ai déjà du mal avec l’ancienne, il va falloir que j’aille faire un tour dans le fil correspondant sur VE ! ;-) (p 34) - Mais je lis que cela a déjà été relevé et corrigé (malgré la nouvelle orthographe ! Je me demande d'ailleurs si elle est réellement appliquée, mais c'est une autre histoire...)
« Un coup d’œil sur sa montre le persuada que s'il répondait, s'en était foutu de la première mi-temps. » c’en était foutu (p 35)
« À l'autre bout il re connut la voix inquiète de madame Galichon. » il reconnut (p 35)
« Il y avait de la résignation dans ce j'arrive. Quoi qu'il en soit, sacoche en main, le scrupuleux docteur Sheppard monta dans sa voiture et prit la direction opposée à celle du match de foot. » : quoi qu’il en fut ? Comme la phrase précédente est à l’imparfait, je me pose la question… (p 35)
« Sa main se ortait vers son front. » se portait (p 37)
« Le docteur Sheppard ne le quittait plus des yeux. Aussi ne vit-il pas le signe de croix rapide que dessina la femme, percevant à peine le frôlement des doigts sur le tissu la blouse. » : le tissu de la blouse (p 37)
Chapitre 7 :
« Cette façon de faire remonter sa manche gauche sur son avant-bras n'avait pas été étrangère au départ de sa femme. » : il y a une erreur sur ma version (« étranger » à la place d’ « étrangère »), et, comme je ne sais pas à partir de quelle version tu effectues les corrections, je préfère te le signaler. (p 38)
Même chose p 39 pour « énoncée » à la place d’ « énoncé »
« Non, il n'avait pas vraiment du nouveau, juste deux ou trois broutilles. » de nouveau ? Ou "rien de nouveau" ? (p 40)
« Ah, bravos ! » : bravo (p 40)
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