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Le murmure des bergers (fin) chap. 47 à 54

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Message  Hellian Ven 10 Juil 2009 - 19:43

Chapitre 47 - Inexorable

La bibliothèque ! C'est là que s'achève la mission. Après... Après... Il n'y a pas d'après. Qu'importe le devenir. Il n'est pas de destin personnel qui compte devant la convergence des siècles. Et voici que lui, Ésope, est le porteur de ce message venu du passé et pourtant si actuel. Il y a deux temps : celui de l’individu, insignifiant, et celui du destin qui recouvre comme une marée les histoires personnelles. Il y a la vie quotidienne, mesquine, et qui le demeurerait si elle n'avait rendez-vous avec l'universel. Et c'est dans l'universel qu'il allait se fondre comme un kamikaze plongeant sur sa cible.
Ésope erre dans Belmont dont le plan encore si familier il y a peu lui est devenu étranger. Tout son être tend vers sa proie. Lee hasard de ses pas l'a mené devant la porte de Sheppard ; de même, il retrouvera la médiathèqye… . Qu’importe le chemin, son instinct le guidera. Obstinélent, lui revient le visage d'Hélène, son sourire hypocrite. Elle ne perd rien pour attendre. La trahison ne reste jamais impunie.

Hélène aimait son métier plus que les livres eux-mêmes. Organiser, ranger, telle était sa passion depuis toute petite. Aussi avait-elle fait le ravissement de ses parents qui n'avaient jamais eu à la houspiller pour qu'elle mette de l'ordre dans sa chambre, participe aux tâches ménagères et fasse ses devoirs. Enfant modèle, elle avait suivi sans effort, mais sans brio, ses études qui l'avaient conduite jusqu'à la profession de bibliothécaire. Elle serait donc une bibliothécaire modèle. Tout avait été facile et son premier poste à Belmont couronnait naturellement son parcours. Dans sa mise tout autant que dans sa vie, l'organisation tenait une place prépondérante. Elle n'était pas naturellement belle ; elle aurait même été plutôt banale si elle ne s'était composé un visage de magazine patiemment élaboré grâce aux revues de mode qui, plus que les livres, envahissaient sa chambre. Elle avait donc un visage convenu mais avenant ; sourcils épilés et rehaussés lui donnant un regard plus ouvert, bouche rendue pulpeuse par surcroît de rouge à lèvres, le tout agrémenté d'une chevelure à frange blonde où l'on soupçonnait quelque artifice. Hélène se levait toujours très tôt, par discipline. Sitôt avalé un diététique petit déjeuner, elle s'adonnait à son premier labeur, le maquillage. C'était une entreprise qu'elle considérait comme partie intégrante de son travail et lorsqu'elle posait au bout d'une demi-heure le dernier pinceau, elle lançait un ultime regard au miroir en prononçant à voix haute, pour elle-même, un « tout à fait » qui en disait long sur sa satisfaction face à l'ouvrage accompli.
Ce matin, le « tout à fait » avait été long à venir en raison de la trahison impardonnable d'un fond de teint acheté la veille, qui ne tenait manifestement pas ses promesses. Réparer l'erreur l'avait mise en retard, ce qu'elle ne détestait. Aussi c'est à neuf heures passées de cinq minutes qu'elle glissa sa carte dans la serrure magnétique. Dieu merci, il n'y avait encore personne à la médiathèque dont la fréquentation estivale se manifestait surtout l'après-midi. Quelques ouvrages à ranger, des relances à faire à l'adresse d'incorrigibles retardataires, toujours les mêmes. Décidément, il faudrait qu'elle songe à mieux organiser le système des rappels à la rentrée. Enfin, si ce n'avait été ce fond de teint, la journée s'annonçait de bel augure avec cette douceur ensoleillée. Hélène poussa un soupir de jeune femme épanouie. Elle songea à sa photo qui avait dû paraître dans le journal d'hier. Il ne faudrait pas qu'elle oublie de l'acheter. Elle découperait l'article pour l’envoyer à ses parents. Elle avait réussi à se rendre photogénique depuis quelques années. Cela aussi participait à son bonheur.



Voilà des heures qu'Ésope arpentait Belmont de manière erratique, dépensant ses dernières énergies, jusqu'à ce que le sommeil à nouveau ne vienne l’engourdir. Sa rage ne pouvait l'affranchir totalement des contingences naturelles. La faim et le sommeil ne sont pas étrangères au kamikaze. Et si manger et dormir ne sont plus pour lui de l'ordre du plaisir, ils relèvent des besoins élémentaires auxquels même le " bras armé " de la vengeance doit concéder. Il avait chipé quelques fruits à l'étalage, avait bu à même la fontaine et s'était endormi d'un coup dans l'un des recoins formé par les contreforts de l'église saint- Romain. Réveillé par le barouf du camion poubelle, il s'était remis en route, agacé de ne pas retrouver aussi vite qu'il le voulait la médiathèque. L'impératif se faisait encore plus fort. Son errance le mit en présence de la gare. Un taxi attendait les passagers du 8 h 45. Il fouilla dans ses poches, y trouva un billet qu'il brandit sous le nez du chauffeur, se contentant de prononcer un seul mot : « médiathèque ». L'homme qui lisait son journal parut surpris par ce bras tendu au bout duquel flottait le billet. Il avait rêvé meilleure course. La médiathèque était à deux pas. Il eut envie d'envoyer paître le client, puis se ravisa. Avec la circulation fluide, il en avait pour moins de cinq minutes. Il serait tout juste de retour pour le 8 h 45.
« Montez ! lança-t-il à l’individu hirsute qui s'engouffra dans la voiture. On dirait que la nuit a été chaude, mon gars ! »
L'autre ne répondit pas. Le chauffeur s'abstint d'insister, mettant l'air hagard de son client sur le compte d'une nuit agitée. Il prit la direction de la médiathèque à la porte de laquelle il laissa son passager.
« Attendez, votre monnaie ! »
La portière avait claqué. Ésope ne pensait pas à son billet. Il ne se retourna même pas.




Chapitre 48 - Colloque


Commissaire Gulliver, ici le procureur Sylvain ! »
Gulliver avait été réveillé, au moment précis où Bellemare, comme un grand oiseau préhistorique planait en cercles concentriques au-dessus de lui. C'est avec soulagement qu'il ouvrit les yeux pour se saisir du combiné :
« Lui-même.
— Venez immédiatement au parquet ! »
Gulliver avait passé l'âge de recevoir des ordres. Mais il n'eut pas envie de répliquer.
« Il y a du nouveau ? »
Il n'obtint d'autre réponse qu'un clic péremptoire. Il lui fallait renoncer au brin de toilette habituel. Il enfila son costume négligemment jeté la veille au soir au pied du lit, aplatit vaguement la dernière mèche rebelle avec laquelle, quand on lui en laissait le temps, il s'appliquait à grand renfort de laque à masquer sa calvitie. Lorsqu'il voulut garer sa voiture au bas du tribunal, toutes les places réservées étaient occupées. En dépit de l’heure matinale, il serait le dernier. Il repéra l’immatriculation 75 du véhicule de Dulouard et en déduisit que si le professeur faisait partie du staff, la réunion était d’importance. C'est un homme essoufflé qui frappa à la porte du Procureur.
«Vous connaissez l'officier de police Gutenberg, je crois », l'accueillit sans autre bonjour Monsieur Sylvain.
Le jeune homme avait les traits tirés. La fatigue ne l'avait pas empêché de disposer méticuleusement devant lui trois piles de papier. Un rétro-projecteur trônait à côté, orienté vers un écran. Un parfum d'eau de toilette planait alentour témoignat de la coquetterie matinale du président. Gulliver s'en voulut de cette odeur de transpiration qui l’aaccompagnait depuis le début de l'affaire. Il s'assit un peu à l'écart.

« Messieurs, reprit le Procureur, maintenant que tout le monde est là, je passe la parole à Éloi Gutenberg qui a d'importantes révélations à nous faire. Inspecteur, si vous voulez bien nous faire part du résultat de vos travaux... »
Éloi Gutenberg se sentit tout à coup le point de mire de l'assistance. De ce qu'il allait dire dépendait l'issue de l'affaire. Il devinait qu'au-delà de son public, c'est tous les médias qui allaient bientôt se faire l'écho de sa découverte : «, le mystère de Belmont dévoilé grâce à la compétence d'un jeune policier! »

Silence ponctué d'un raclement de gorge.
« Il y a grosso-modo deux formes de cryptage, le cryptage par codage et le cryptage par intégration. C’est cette dernière catégorie qui nous intéresse aujourd'hui. En reprenant pour base de travail les premiers travaux de Turing, j'ai mis au point un logiciel de décryptage spécifique. Ainsi, je peux soumettre n'importe quel texte à une infra lecture qui agit comme une radiographie littérale. Nous avons plusieurs degrés de lecture. Une première approche par récurrence fait apparaître les dominantes textuelles. De la sorte, nous pouvons déterminer ce que j'appelle la température du document, son orientation cachée si vous préférez. Puis, je le soumets à une lecture par résonance qui nous donne son intention globale...
— Si vous en veniez au fait, interrompit le Procureur que ces préalables théoriques commençaient à agacer.
— Laissez-le continuer, je vous en prie, trancha Dulouard. Ce que dit ce garçon est très instructif. »
Voyant son autorité publiquement contestée, Monsieur Sylvain se mordit les lèvres.
« J’y viens, Monsieur le Procureur, reprit le jeune inspecteur. J'y viens, mais il est important que je justifie la pertinence de mes investigations... Enfin, je procède à une troisième analyse que j'appelle infra syntaxique.
— Ce qui veut dire ? » L'interrogation venait de Gulliver que l'explication intéressait plus qu’il ne l’aurait cru.
« On pourrait appeler cela la recherche du sens caché. C'est en réalité l'objectif principal de tout travail de décryptage ; le message secret du texte.
— Balivernes ! » L'attaque venait d'un collègue en jean et blouson de cuir baroudeur. « N'importe quel texte contient le message que l'on veut y lire. Il suffit simplement de prendre les mots nécessaires à la reconstitution d’un autre. C'est le principe de la lettre anonyme composée à partir de mots découpés dans le journal. Tout le monde sait ça.
— Erreur, cher collègue et voici pourquoi : tout d'abord, si nous recoupons les trois approches et qu'elles se superposent selon les constantes que nous avons dégagées, cela signifie que la reconstruction du message n'est pas aléatoire mais cohérente. »
Le mot avait été prononcé : cohérence. Gulliver était aux anges ; ce jeune homme était décidément intéressant.
« Ensuite et surtout, c’est la récurrence du message qui confirme l'analyse. Mon logiciel ne se contente pas d’un seul passage. D’abord, il ne retient que ce qui relève de la cohérence maximum, ensuite, lorsqu'il trouve en plusieurs endroits quasiment le même message, il n’y a plus d'hésitation. Cela devient mathématique. Simple application de la théorie des probabilités. »
La question brûlait les lèvres de chacun. C'est Dulouard qui le premier la posa :
« Le moment est venu, Monsieur l’Inspecteur, de révéler ce que vous avez découvert. Je sens, en effet, que Monsieur le Procureur ne pourra contenir plus longtemps son impatience. »
La porte du bureau s'ouvrit brutalement. Le policier qui entra semblait préoccupé.
« Monsieur le Procureur, il faut que je vous parle d'urgence. C'est important.
— Vraiment ? interrogea Monsieur Sylvain au comble de l'exaspération.
— question de vie ou de mort !




Chapitre 49 – Paradis perdu

C'était un soleil fixe et blanchâtre qui le brûlait sans douleur. C'était donc bien l'au-delà. Il avait entendu parler de cette fontaine lumineuse qui après la mort apparaît au fond d'un long couloir, lumière insoutenable et néanmoins bienfaisante. Cela le réconfortait. Il était comme libéré de son corps, léger, inconsistant. Il ne sentait plus ses membres, ni sa tête qui l'avait fait tant souffrir de son vivant. C'était ça la mort, cette légèreté immobile face à la lumière. Il n'attendait rien ni personne, il était bien tout simplement. Quelque part dans le lointain, des voix, ou plutôt un murmure, comme un bruissement dans le feuillage. Il n'était pas seul. D'autres âmes en maraude sans doute. Ne dit-on pas dans certains livres initiatiques qu'elles viennent vous accueillir une fois franchie la grande porte ? Il était prêt à rendre compte, n'avait rien à cacher de ce qui avait été sa vie au service des autres, quelques lâchetés peut-être, plus exactement des petites compromissions avec les principes de sa jeunesse. Mais, dans l'ensemble, il s'en était plutôt bien tiré. Il avait été... comment dire ? Ah oui, voilà le mot : loyal. Il le leur dirait. Ils comprendraient. Surtout, il n'avait jamais haï personne, même pas son meurtrier. Pourtant, n'aurait-on pas de bonnes raisons de haïr son meurtrier ? Les voix se rapprochent. C'est le moment de la grande explication : « Je suis prêt. Venez donc, amis du paradis ! Conduisez-moi jusqu'au créateur. J'ai quelques comptes à lui demander. » Il regretta aussitôt cette pensée blasphématoire.

La porte du paradis s'ouvrit, un peu trop brutalement peut-être.
« Alors, mon vieux Sheppard, vous nous avez fait peur. »
« C'est curieux, ils connaissent mon nom. C'est vrai qu'ils savent tout ici. Je l'ai lu dans le livre des morts tibétain. » Il voulut ouvrir la bouche mais se souvint que dans l'au-delà, il suffit de penser pour être compris. Il pensa « Soyez bienvenus amis du paradis. »

— vous avez le cœur bien accroché, dites donc.
— « Bien sûr que j'ai le cœur bien accroché, mais accroché à quoi ? »
— Allons, confrère, il faut vous réveiller ! Il faut nous parler !
« Mais pourquoi me disent-ils de parler ? Ils doivent pouvoir me comprendre comme ça, par télépathie. »
— On vous a shooté à la morphine. Une sacrée dose. C'est le professeur Dulouard qui nous l'a demandé, contre la douleur.
« La douleur ! Ça c'était avant, quand j'avais un corps. C'est de l'histoire ancienne. Fini, la douleur ! Ils devraient le savoir les gens du paradis. »
— Il ne nous entend pas, dit la voix
— Réaction anesthésique normale, précisa l’autre.
— Sheppard, Sheppard ! Réveillez-vous mon vieux ! Dites quelque chose !
« Mais ! Vont-ils me laisser en paix avec ce nom ridicule ? À quoi servent les noms maintenant ? D'ailleurs, je n'ai jamais aimé celui-ci. Pasteur ! Oui, ça c'est un nom ! Mais Sheppard... »
La voix insistait.
— Il faut parler ! Comment vous appelez-vous ?
« Les imbéciles, il me demandent mon nom alors qu'ils viennent de le prononcer... Tiens, on va rigoler...
— Je m'appelle Pasteur ! »
Les deux médecins penchés sur lui se regardèrent, interloqués.
« Amnésie postopératoire. Ça peut arriver.
— J'espère que ça n'est pas plus grave, observa l'autre. Dulouard craignait une cyanose cérébrale. »
« Dulouard... Tiens ils connaissent Dulouard au paradis. C'est amusant. »
— Est-ce que Dulouard est mort lui aussi ?
— Personne n'est mort Sheppard, et surtout pas vous !
— Comment ?
— Je dis que vous êtes vivant, grâce à Dieu !
— Ah non, pas à Dieu, grâce à Dulouard peut-être. Où est-il Dulouard ?
— Surtout ne bougez pas, vous êtes encore faible. Il ne va pas tarder, on l'a fait prévenir. Maintenant, il faut vous reposer, mais sans vous rendormir. Nous avons baissé l'intensité du plafonnier pour ne pas trop vous éblouir.
— Ah, le plafonnier, c'était donc ça...
— Ça quoi ?
— Non rien, mais je préférais l'autre version. »
Les deux médecins ne répondirent pas, à nouveau intrigués.
« Je me demande quand même, fit l'un d’eux.
— Tu sais, répondit l'autre, il n'est pas passé loin. »
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Message  Hellian Ven 10 Juil 2009 - 19:46

Chapitre 50 – hep, taxi !


« De quoi s'agit-il ? J'espère que vous avez une bonne raison de me déranger. »
Le policier en tenue qui faisait face au procureur n'était autre que Landrin dont les projets de carrière avaient été modérés par les sinistres avatars de l'affaire Bellemare. Aussi la sévérité du ton déclencha-t-elle chez lui un début de panique. Depuis quelques jours, Landrin n'était plus sûr de rien, pas même de vouloir demeurer dans la police.
« C'est-à-dire que voilà, commença-t-il avec appréhension, voilà... C'est-à-dire qu'il y a un homme qui est venu au commissariat.
— Mais encore ?
— Eh bien, c'est-à-dire que cet homme, il nous dit des choses inquiétantes. Alors j'ai pensé qu'il fallait que je vous en parle.
— Et que vous dit-il, cet homme, qui puisse justifier que vous perturbiez notre réunion ? »
Landrin commençait à douter de son initiative.
«Vous n'avez qu'à recueillir sa déposition.
— Eh ben oui, mais comme j'ai pensé que c'était urgent, j'ai préféré l'amener pour que vous l'entendiez vous-même.
— Quoi ! Mais c'est contraire à toutes les règles de procédure.
— C'est-à-dire que j'ai pensé que, vu les circonstances... Et puis, il faut que je vous dise aussi, Monsieur le... Voyez-vous, il y a autre chose par rapport aux noms que le commissaire nous a dit qu'il fallait qu'on cherche... C'est aussi pour ça que j'y ai dit de venir.
— Les noms, quels noms ?
— Ben, les noms de berger, vous savez, Monsieur le...
— Qu'est-ce que vous me racontez, agent Landrin ? Voudriez-vous être plus clair ! Qu'est-ce que cet homme a à voir avec les noms ? Il s'appelle Berger peut-être ?
— Ah non ! Pas exactement Monsieur le... Mais il y a quelqu'un d'autre qui... »
Monsieur Sylvain était à la limite de ce qu'il pouvait endurer.
« Où est-il, cet homme ?
— Euh, dans le couloir, là, Monsieur le... »

Fatigué des tergiversations de Landrin, le magistrat décida d’entendre lui même l’interessé. Il se dirigea vers l'extrémité du couloir. L'homme attendait sagement, casquette en main, jambes serrées.
« Qui êtes-vous, Monsieur ?
— Marcel Ballotin... Caporal de réserve, ajouta-t-il, presque au garde-à-vous.
— Votre profession ?
— Chauffeur de taxi
— Quel est l'objet de votre visite au commissariat ? »
Landrin qui avait suivi le procureur cru bon de préciser :
« C'est rapport aux noms, Monsieur le... »


Le regard qui lui fut décoché le dissuada de toute nouvelle intervention.
«Voilà, Monsieur le... C'est à cause du gars que j'ai chargé à la gare. Il était comme qui dirait pas catholique.
— C'est-à-dire ?
— Ben d'abord, y puait et ça j'aime pas trop. Vous comprenez dans un taxi c'est pas bon pour la clientèle. Et puis surtout...
— Je vous écoute.
— Y m'a payé ma course sans reprendre sa monnaie.
— Et c'est pour ça que vous me dérangez, Landrin ?
— Ben, c'est-à-dire, Monsieur le... Un billet de cinquante euros pour une course à trois euros... C'est pas tous les jours.
— J'ai pas l'habitude, Monsieur le... confirma le chauffeur de taxi. Comme qui dirait, ça collait pas avec le type. En général, ces mecs-là, ils auraient plutôt tendance à pas payer du tout. »
La couleur que prenait le visage de Monsieur le... était annonciatrice d'orage. Il posa néanmoins une dernière question.
« Et où l'avez-vous conduit ?
— Ben, à la médiathèque.
— Voilà, c'est ce que je voulais dire, risqua Landrin.
— Je ne comprends rien, soyez plus clair, Landrin.
— Vous comprenez, reprit le taxi, par les temps qui courent, j'ai pensé qu'il valait mieux que j'en parle aux flics... Je veux dire la police.
— Qu'est-ce que c'est que cette histoire de médiathèque, Landrin ?
— Eh bien voilà, Monsieur le... C'est le coup des noms que le commissaire m'a dit de chercher.
— Quel rapport avec la médiathèque ?
— Eh bien justement, Monsieur le... À la médiathèque, je veux dire, il y a une fille qu'à un nom de berger. C'est la Directrice, je veux dire.
— Mais, la directrice ne s'appelle pas Bergère que je sache, elle s'appelle...
— Lepastre ! Monsieur le... C'est du pareil. »
Le procureur marqua un moment de stupeur puis s'exclama : « Gulliver ! » Comme s'il avait écouté derrière la porte, le commissaire jaillit immédiatement.
« Prenez tous vos hommes et allez tout de suite à la médiathèque. Mademoiselle Lepastre est en danger.
— Ah ben, voilà ! observa judicieusement Landrin. Je l'avais bien dit. »
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Message  Invité Ven 10 Juil 2009 - 19:55

Une belle Hélène plus agaçante que jamais, Un Esope en justicier déboussolé et un chauffeur de taxi qui se permet dans un récit intitulé "Le murmure des bergers" de penser combien "Il eut envie d'envoyer paître le client". Les délices continuent.
Tu es dur avec tes lecteurs Hellian, à faire lanterner cette fameuse révélation... On ne peut qu'attendre la suite des événements et espérer que tout soit enfin révélé !

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Message  Invité Ven 10 Juil 2009 - 20:03

Oui, Hellian, vous avez le sens du suspense... C'est formidable comme vous avez su soutenir l'intérêt de bout en bout dans votre récit. Une des grandes qualités, selon moi, en est la vivacité des personnages et des dialogues.

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Message  Invité Ven 10 Juil 2009 - 20:06

Un dernier pour la route, et pas le moindre. Tu as le don de brosser des personnages pittoresques, il m'ont presque attendrie le planton et son acolyte pleins de bonne volonté.

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Message  Hellian Ven 10 Juil 2009 - 20:12

Chapitre 51 - Messages




« Messieurs, je vous prie d'excuser cette interruption, mais, comme nous pouvions le craindre, les choses se précipitent. J'espère seulement que les hommes du commissaire Gulliver arriveront à temps pour empêcher un nouveau massacre. M. Gutenberg, veuillez reprendre votre exposé.
— Peut-être, Monsieur le Procureur, suggéra le président, pourriez-vous nous informer de ce qui se passe ?
— Pardonnez-moi, mais je ne sais plus très bien où j'en suis. Vous avez raison. Un personnage insolite a été aperçu à proximité de la nouvelle médiathèque. Or, figurez-vous que la responsable de cette médiathèque s'appelle Lepastre, Hélène Lepastre ! »
Étonnement de l'assistance.
« Certes, certes, observa le président dans un soupir, Je connais Mademoiselle Lepastre, charmante personne au demeurant. Mais en quoi est-ce inquiétant ?
— Je crois que Monsieur Gutenberg est en mesure de nous l'expliquer. »
C’était Dulouard, dont le regard se trouva soudain animé d'une vivacité inhabituelle chez lui à huit heures du matin
« En effet, reprit le jeune policier, en effet, tout ceci confirme mon hypothèse.
— Au fait, Monsieur, au fait ! commanda le Procureur.
— Voilà, j’ignore ce que raconte ce livre que je me suis bien gardé de lire pour les raisons que vous savez. En revanche, je suis en mesure de vous révéler le message caché qu'il contient.
— Quel message caché ? questionna le baroudeur.
— J'y viens. Il y a dans le texte un infra texte répété à loisir. On pourrait appeler cela, si Monsieur le professeur n'y voit pas d'objection, un message subliminal.
— Et que dit ce message ? interrogea Dulouard.
— Le mieux est sans doute que je vous le montre. Il ne vous étonnera pas qu'il y soit question de "berger" ».
Gutenberg se leva, tira les rideaux et glissa une première feuille dans le rétro-projecteur. Sur l'écran apparut en flou ce que l'on devinait être un texte. Une rapide mise au point en précisa le libellé :









Montorgueil, tu es mon frère !
C’est toi le roc ciselé qui
Étincelle et frappe mon esprit.
À la vie et à mort je te salue
Toi le gardien du troupeau fidèle,
Le seigneur des guerriers,
Le guide de cet étrange monde.
Tous les témoins le clament,
En vociférant tant dans les cieux
Qu’en enfer. Tu es] pour moi
Le chemin d’espérance
Splendeur du mont de l’orgueil !
Je veux vivre et connaître avec toi
La folle épopée de la mort




«Voici donc le document initial. Il s'agit d'une sorte d'imprécation à caractère religieux. Maintenant, regardez attentivement le milieu du texte. Vous y discernerez une légère surimpression. ,Regardez, je vais renforcer cette partie et faire disparaître le reste. »

Sur l'écran, apparut sous les yeux stupéfaits de l'assistance le dessin d'une sorte de glaive ou de cimeterre formé par les mots. Mais l'étonnement augmenta lorsque chacun put déchiffrer le message qu'il contenait :





tu e!
oc cis
et frappe
à mort
le gardien du troupeau
des,
cet
ins,
tant
Tu
es
mon
e
pée







« Évidemment, vous aurez remarqué la forme que prend le message une fois détachée de son contexte. »


« Et ce n'est pas tout, ajouta Gutenberg. Ce qui est plus étonnant encore, c'est que le même phénomène est décelable en de multiples parties de l'ouvrage. En voici deux autres exemples, proposa-t-il en insérant successivement quatre autres feuilles. La première offrait une injonction de même nature. Semblable légère surimpression, même dessin à peine perceptible :


Non, ta gloire ne sera pas tue, Allah le miséricordieux.
Je veux que cette vie soit occise, toi le seul Dieu.
Que plutôt le malheur me frappe si je délaisse l’éternel.
Il vaudrait mieux être mis à mort qu’ignorer le Maître,
L’omniscient, le berger des agneaux bêlants, le parfait.
Les idoles de bois et d’or des mains de l’homme faites
Je les brûlerai au feu de cette fournaise ardente.
Plus elles ont bouches, moins bien elles parlent,
Tant elles ont aussi d’yeux tant elles ne savent voir.
À leur oreille tout bruit est tu et leur nez ne sent pas.
En toi seul Allah est notre espérance, toi le vivant,
Le souverain créateur du monde, le guide bienfaisant/
Que ton nom soit magnifié ! Qu’il soit honoré et béni !
Par cette très chétive mélopée ! Amen. Amen. Amen.


Le document suivant mettait en évidence la quintessence secrète du message :

tue
occis
frappe
à mort
le berger des agneaux bêlants
des
cet
ins
tant
tu
es
mon
é
pée.






Devant l'assistance médusée, Gutenberg opéra une troisième manipulation. Nouvelle projection :






Le monde se prostitue, il abandonne la foi,
Il se moque du froc cistercien comme de la croix.
Guerriers d’Islam frappez les ennemis de Dieu.
A chaux, à sable, à mortier édifiez de votre mieux
Pour le grand berger seigneurial, pour le Dieu unique
La muraille du père des croyants œcuméniques ;
Et tel Jonas dans le cétacé tous crieront - Yahvé !
Nous t’en supplions instamment, sauve-nous !
Car sommes repentants devant ta Sainte Face
Et sommes sans vertu à défaut de ta grâce.
L’oiseau lui-même s’est trouvé une maison.
Le trouverai-je enfin mon logis, mon donjon ?
Vois mon âme qui s’épuise à désirer tes parvis !
Reçois-la cette éclopée, donne-lui donc la vie !








Dépouillé de son environnement, sur la dernière feuille le texte à l’écran donnait ceci :





tue
oc cis.
frappe.
à mort
le grand berger seigneurial
des
cét
ins
tant
tu.
es.
mon
é
pée

Hellian
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Message  Hellian Ven 10 Juil 2009 - 20:13

« Comme vous pouvez le constater Messieurs, l'injonction est claire. Il s'agit bien de procéder à l'élimination du ou des bergers. Ce ne sont là que quelques exemples du message crypté. Les constantes du récit visent à distiller dans l'esprit du lecteur un ordre de soumission absolue. Tout ceci est parfaitement vérifiable, par l'examen des documents que voici. Cela étant, je ne saurais pour ma part expliquer comment se produit le phénomène d'addiction du lecteur. Peut-être qu'à ce sujet, nous pourrions solliciter l'avis de Monsieur le professeur. »

Dulouard qui était jusqu'alors demeuré silencieux, suspendu à la démonstration du jeune homme, attendait son tour. Il ne se fit pas prier.

« Très simple, commença-t-il. Imaginons le cerveau comme un ordinateur, ce qu'il est presque d'ailleurs. Nous disposons d'une mémoire vive, c'est la conscience. Nous avons également un disque dur, mémoire apparemment inerte que certains désignent sous le terme d'inconscient. Enfin, il existe une partie encore plus profonde, ce qu'en informatique on appelle le bios. C'est en fait le code le plus enfoui, celui qui relie l'individu à sa matière organique elle-même. »
L'explication pour le moins matérialiste ne manqua pas heurter le président.
« Sauf le respect que je vous dois Monsieur le professeur, n'est-ce pas là une explication un peu trop mécaniste de l'être humain, fort éloignée des théories plus spiritualistes auxquelles j'ai la faiblesse d'accorder crédit ? »
Dulouard lui adressa un sourire de convenance qui n'en révélait pas moins sa pensée profonde.
« Bien sûr Monsieur le président, je n'entends pas réduire l'identité de l'homme à ce schéma qui n'a ici qu’une vocation didactique. Je vous ai simplement proposé d'imaginer cette structure simplifiée du cerveau pour une le bonne compréhension des phénomènes mis à jour par Monsieur Gutenberg. Mais je vous concède que ce n'est là qu'une thèse à laquelle vous me pardonnerez d'accorder à mon tour quelque crédit. Cette architecture cérébrale est supposée stable. En tout cas, elle fonctionne généralement assez bien chez la plupart de nos semblables. Cependant, vous avez tous entendu parler, bien sûr, des virus informatiques, ces petits programmes clandestins qui s'infiltrent dans votre machine et sont capables de lui imposer, à un moment donné, un dysfonctionnement incontrôlable. Eh bien, le message subliminal peut induire très exactement le même phénomène dans la machine cérébrale.
— C'est-à-dire ? interrogea le procureur pour qui la notion d'inconscient se réduisait à quelques souvenirs subsistant de ses courtes études de philosophie.
— Je vais vous donner quelques exemples : vous savez que le cinéma donne l'impression du mouvement à l'aide de 24 images par seconde. Or, si sur ses 24 images vous introduisez une image qui n'a rien à voir avec la scène filmée, votre rétine ne la perçoit pas, tout du moins, elle ne la perçoit pas de manière consciente. Cependant, cette image s'imprime dans une partie de votre cerveau. Ainsi, dans L'Exorciste du réalisateur William Friedkin, des images d'horreur d'une durée de 0,04 milliseconde ont été intégrées sur la pellicule pour renforcer le sentiment de terreur du spectateur. Mieux encore, en 1958 aux États-Unis, un publicitaire du nom de James Vicary a diffusé lors d'une séance de cinéma à Fort Lee dans le New Jersey la phrase « Eat pop-corn, drink Coke » sur un mode subliminal. À l'entracte, les ventes auraient augmenté de 58 % pour le pop-corn et de 18 % pour le Coca-Cola. Cependant, je dois à la vérité de préciser que l'expérience a été fortement contestée comme ne reposant pas sur des bases scientifiques sérieuses.
— Tant que cela demeure limité à la publicité, ce n'est pas gênant.
— Détrompez-vous Monsieur le procureur, rectifia Dulouard, l'intérêt du procédé n'a pas échappé aux hommes politiques. Vous surprendrais-je en vous disant que durant sa campagne électorale de septembre 2000, le président Bush a fait diffuser un spot télévisé dans lequel le mot « rat » qui signifie « salaud » était incrusté subrepticement juste après une photo de son adversaire Al Gore. Je vous laisse à penser l'impact que cela a pu avoir sur l'électorat américain.
— Eh bien justement, c'est là où vous me permettrez d'avoir quelques doutes, reprit l’inspecteur partisan de Saint Thomas et qui avait apporté la contradiction à Éloi Gutenberg. Face à Dulouard, il modéra son attaque :
— Vous savez, dans la police, nous avons tendance à l'incrédulité. Or, ce que vous nous proposez ne relève que de l'hypothèse paranormale. Comment une information, à supposer que cela en soit une, pourrait-elle influencer le comportement ? »

Dulouard sentit qu'il devait passer à la vitesse supérieure.
« Vous avez raison, Monsieur, toute la question est là. Mettons de côté L'Exorciste et autre billevesées publicitaires. Le scientifique que je suis vous en fera volontiers la concession. Cependant, les neurosciences se sont penchées sur le problème et les travaux sont multiples. Je ne vous citerai que ceux de mon collègue, le professeur Stanislas Dehaene du service hospitalier du CEA à Orsay. Avec son équipe, il a démontré de façon expérimentale qu'une image subliminale pouvait influencer de manière significative le temps de réaction d'un sujet. L'analyse de l'activité cérébrale par imagerie indique sans conteste que la présentation d'un stimulus non perçu consciemment suscite une activation de certaines régions du cerveau.
— Admettons Monsieur le professeur, acquiesça le président. Admettons ! Mais de là à susciter un comportement criminel, il y a un pas que j'hésite à franchir.
— Il faut pourtant nous rendre à l'évidence poursuivit Dulouard. Les circonstances de cette affaire démontrent une relation probable, si ce n'est certaine, entre le livre et les crimes.
— Mais comment, par quel processus ? renchérit Monsieur Sylvain.
— L'abondance des recherches actuelles tant aux États-Unis qu'en Europe démontre que nous ne sommes qu'au début de nos découvertes. Mais elles étayent de façon incontestable le phénomène de la perception subliminale. S'agissant du livre, je dois reconnaître que les révélations de l’inspecteur Gutenberg sont stupéfiantes. Nous sommes en effet bien au-delà de la simple expérience de laboratoire. Il ne s'agit pas d'une seule image ou d'un mot glissé subrepticement dans un film, mais de toute une série de messages convergents, savamment élaborés et cachés, qui jouent sur plusieurs zones cérébrales à la fois. Permettez-moi Monsieur le président, de reprendre ma comparaison avec l’informatique. Ici, ce n'est pas un seul virus qui se trouve introduit sur le "disque dur" du lecteur-cible, mais une multitude, qui semble agir par récurrence. À un certain moment, le fonctionnement neuronal, à force d'être assailli, se trouve activé malgré lui pour générer un comportement obsessionnel : tuer et tuer toute personne qui porte un nom s'identifiant au mot "berger" !
— Mais alors, intervint le procureur, je pose à nouveau la question : qui a lu le livre ?
— À ma connaissance, pour l'instant trois personnes, que vous pouvez recenser aussi bien que moi d'ailleurs : Mademoiselle Gajour, votre greffière, Monsieur Ésope Galendon, le journaliste et... le jeune Hubert Galichon qui fut probablement le premier à le dénicher dans la bibliothèque lors du déménagement. J’y ajouterai Madame Lebon, elle-même victime de cette lecture voilà quelques décennies.
— Admettons que vous ayez raison pour Mademoiselle Gajour et pour Madame Lebon, mais Ésope Galendon n'a pas encore commis de crime, que je sache ; quant au jeune Galichon, il doit être mis hors de cause puisqu'il a été blessé et hospitalisé juste après avoir lu l'ouvrage.
— Pour Ésope Galendon, que je ne saurais identifier pour ne l'avoir jamais rencontré, rien n'est moins sûr. Tout me laisse à penser que c'est lui l'agresseur de mon ami Sheppard. Quant au passager du chauffeur de taxi, je ne serais pas surpris qu'il s'agisse de lui aussi. En ce qui concerne le jeune Galichon, j'avais la même conviction que vous Monsieur le procureur, jusqu'à ce que je recueille les confidences de Mademoiselle Bellemare.
— Quoi, qu'est-ce que vous dites ?
— Je dis tout simplement qu’Hubert Galichon est le meurtrier de Madame Schaefer !
— Mais c'est impossible !
— Désolé de ne pas vous l'avoir révélé plus tôt, mais c'est pourtant la vérité. Voyez-vous, j'attendais d'avoir certaines confirmations. À présent que nous sommes en mesure de démontrer l'irresponsabilité de ce garçon, je crois nécessaire de vous le révéler. Après son transport à l'hôpital, Hubert Galichon, mué par une volonté meurtrière irrépressible, est sorti de sa torpeur. Sa chute ne l'avait probablement que peu traumatisé et la perfusion a produit son effet, lui redonnant quelques forces. Aussi s'est-il enfui de l'établissement hospitalier vers vingt-trois heures trente, à l’heure où la surveillance se relâche, puis il a regagné sa chambre une heure après, la mission accomplie.
— Pendant ce temps, il aurait...
— Exactement, dans l'intervalle, il a regagné son domicile avec une idée fixe : se munir des armes nécessaires à l'élimination de cette bonne Madame Schaefer, l’épée qu’elle lui avait elle-même donnée et le cordon de la robe de bure, pour parfaire le travail si besoin.
— Mais pourquoi l’épée et le cordon ?
— Valeur symbolique sans doute. N'oubliez pas que ce jeune homme est historien. Et puis, que Madame Schaefer soit tuée avec les accessoires qu’elle lui avait elle-même donnés en témoignage d'affection, c'était peut-être une manière paradoxale de lui rendre hommage. Souvenez-vous que l'acte d'Hubert doit s'interpréter dans le contexte d'une perturbation majeure.
— Mais comment la petite Bellemare est-elle au courant de cela ?
— Parce qu'elle en a été le témoin direct. Ce soir-là, la jeune fille voulut rendre visite à son ex-amoureux pour tenter de le récupérer en lui révélant qu'elle était enceinte. Aussi pour se donner du courage, elle a voulu faire une sorte de petit pèlerinage en passant devant la maison de leurs étreintes, je veux parler de celle de Madame Schaefer. Arrivée à proximité, elle a entendu un hurlement, celui de Madame Schaefer qui venait d’être transpercée. Il faut croire que la mort n'a pas été instantanée car elle a pu se débattre et agripper de sa main droite le cordon que tenait Hubert. Ce cordon très ancien a dû se rompre dans ce simulacre de bagarre. Un morceau a été retrouvé dans la main de la victime. Quant à l'autre partie, Hubert a dû la laisser sur le trottoir dans sa fuite. Car c'est lui que Mademoiselle Bellemare, pétrifiée, a vu s'enfuir.
— Et pourquoi a-t-on retrouvé ce morceau de cordon chez ses parents ?
— Fort simple. Un dernier geste d'amour, pourrait-on dire. Elle l’a ramassé pour le cacher. Elle craignait qu’en le retrouvant sur le trottoir vos hommes ne parviennent à faire le rapprochement avec la robe de bure qui se trouvait chez les Galichon. Un excès de prudence en somme.
— Oui, eh bien voilà un excès de prudence qui lui a valu la mort de son père.
— Oh, vous savez Monsieur le procureur, les excès de prudence sont comme les bonnes intentions, l'enfer en est pavé.
— Mais comment le fils Galichon a-t-il identifié le nom de Madame Schaefer et le mot "berger" ?
— Ce garçon ne manque pas de culture que je sache, et puis il a appris l'allemand au lycée. »
La révélation de Dulouard avait produit un gros effet sur l'assistance. Tout se tenait et surtout l'hypothèse de la crise de folie suscitée par le message que Gutenberg avait décrypté. Les hommes avaient peine à retenir leurs questions ; mais le procureur n'en avait pas fini avec les siennes et l’une par-dessus toutes s'imposait :
« Et Ésope Galendon alors, il court toujours ?
— Effectivement, mais sans doute pas pour longtemps. Je ne serais pas étonné que le commissaire Gulliver parvienne enfin à l'arrêter. Sait-on jamais ? »
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Message  Hellian Ven 10 Juil 2009 - 20:16

Chapitre 52 – Le dernier rendez-vous

De l'autre côté de la vitre, elle minaude au téléphone, s'esclaffe comme une gamine. Ésope l'observe, planté telle une sentinelle, les yeux rivés sur elle. L'ombre portée de sa silhouette que le soleil du matin allonge s'étend jusqu'au bureau d'Hélène, s'y casse à angle droit pour s'échouer sur sa main. La jeune femme perçoit-elle ce jeu de lumière et d'ombre caressant son bras nu ? Elle change de position, se tourne vers l'intérieur comme pour redonner de l'intimité à sa conversation. Ésope ne bouge pas. Pas encore, attendant que jaillisse depuis la plante de ses pieds la pulsion qui lui permettra d'en finir, d'un geste. Il y a trois mètres à peine de la porte au bureau. Il va bondir comme au combat et abattre le maillet de son poing sur la nuque de cette blonde génisse. Un seul coup suffira. Il sait où frapper. La fille ne résistera pas. Sa constitution ne justifie pas une débauche d'énergie. Ce ne sera pas comme avec le médecin. Presque trop facile ! Le buste un peu penché vers l'avant, elle lui tourne le dos, nuque offerte.

C'est le moment. Muscles tendus à l'extrême. Quatre pas. Le poing comme une masse va tomber à la hauteur de la dernière vertèbre cervicale.

À l'autre bout du fil un jeune homme sourit. Il a enfin son rendez-vous. Hélène s'est fait un peu prier, comme il se doit de la part d'une jeune femme bien élevée, puis elle a finalement consenti. Oh, juste un verre en fin d'après-midi au Café de l'Agriculture.
« À ce soir » sourit-elle à son tour au moment de raccrocher.
La porte vitrée ouverte à la volée se brise. Hélène ne voit pas son agresseur. Elle crie lorsque le poing s'abat sur sa nuque. Elle tombe, sa petite jupe blanche remontée à mi-cuisse. Elle hurle avec ce qui lui reste de forces, longuement, du moins le croit-elle. Elle ne comprend rien, anéantie par cette insupportable douleur qui lui envahit toute la tête. Elle ne peut plus fermer la bouche. Un tremblement violent s'empare de son corps. Sa mâchoire ne lui obéit plus. Une chaleur noire étreint son cou. La respiration lui manque. Elle veut se débattre. Tout devient sombre soudain dans le hall d'accueil inondé de soleil. Son rendez-vous ! Elle va manquer son rendez-vous !



Chapitre 54 – Epilogue

Le quartier avait été bouclé.
« Ne prenez aucun risque, avait ordonné le procureur. Nous avons eu assez de pertes comme ça. »
La recommandation était inutile. Gulliver savait ce qu'il avait à faire. A la différence de ses hommes, Il n'avait pu revêtir son gilet pare-balles en raison de son embonpoint. Il s'en fichait, ne craignant pas de s'exposer une dernière fois. Tout ce dispositif avait pris du temps et ce n'est que vers neuf heures trente que le commando arriva à proximité de la médiathèque. Aucune présence à l'extérieur. Les hommes approchèrent, fusils d'assaut en main, procédant comme à l'exercice, par vagues, les uns protégeant les autres à chaque progression. À découvert, Gulliver s'approcha de l'entrée. C'est alors qu'il vit un homme d’aspect négligé foulant d'un air las le verre brisé de la vitre, le pas lourd, les yeux hagards dans un visage émacié qu'une barbe de trois jours rendait sauvage. Ignorer le déploiement de forces qui lui faisaient face, il porta plus loin son regard, bien au-delà des uniformes et des armes à feu pointées sur lui. Il se perdait, ce regard, vers la crête des collines où jadis s'était érigé le château des Montorgueil. Il y discernait la fantomatique architecture de la tour du haut de laquelle s'était jetée la jeune fille. Il lui semblait apercevoir en ce matin d'été s'élever dans le bleu profond du ciel les dernières fumerolles du terrible incendie dans lequel le seigneur du lieu avait péri. Alors, devant les policiers ébahis, Ésope s'immobilisa, ramassa ce qui lui restait de force et, la face tournée vers ses chimères, il cria :
« Montorgueil, te voici vengé désormais. Le murmure des bergers ne troublera plus ton repos. »
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Message  Invité Ven 10 Juil 2009 - 20:25

Oui, vraiment une excellente histoire. Grand bravo !

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Message  Invité Ven 10 Juil 2009 - 20:35

L'efficacité de la démonstration repose en très grande partie sur sa simplicité. C'est passionnant.
Et la belle Hélène trouve une triste mais prévisible fin.
Un récit mené de main de maître Hellian, de bout en bout. Merci.

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Message  Soliflore Dim 12 Juil 2009 - 21:57

Oserais-je dire que cette histoire est sublime? Non, ce serait exagérer, elle est passionnante. C'est juste pour dire que je suis tombée dans le panneau subliminal. En filigrane, des thèmes chers à l'auteur faisant passer des messages tels qu'une certaine antipathie pour les procureurs, par exemple, son amour des livres dont certains pourraient bien être subversifs , le goût de la réthorique s'agissant de métaphysique

Un deuxième épilogue s'impose: jeter ce livre au bûcher!...Pour les ordinateurs,c'est beaucoup plus difficile.

Quo qu'il en soit, un ouvrage qui m'a passionnée de bout en bout et c'est la marque d'un bon livre que de passionner le lecteur.

Je demeure toutefois sceptique quant à une telle efficacité des messages subliminaux. En ce sens , Je trouve que vous vous en êtes bien sorti en privilégiant la thèse scientifique bien que je demeure sceptique quant à une telle efficacité des messages subliminaux, peut-être parce que j'aime bien les histoires de fantômes.

Un grand BRAVO, Héllian pour m'avoir tenue en haleine. (j'adore les raccourcis!)
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Message  Hellian Dim 12 Juil 2009 - 22:19

Vos éloges me vont droit au coeur, chère amie. Je n'irai point y déceler quelque messsage caché. Ce premier degré de lecture comble ma petite vanité du soir et de temps en temps cela fait du bien...

Bonne nuit, Soliflore
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Message  Invité Mer 22 Juil 2009 - 15:45

hop.

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Message  Sahkti Ven 24 Juil 2009 - 16:11

Ha mais je ne l'ai pas encore commenté celui-ci, je m'y mets ! :-)
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Message  Sahkti Ven 24 Juil 2009 - 16:12

pandaworks a écrit:hop.
D'ailleurs, merci pour ce hop cher ami :-)
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Message  Sahkti Ven 24 Juil 2009 - 16:24

Chapitre 47

Petit détail technique, j'ai trouvé que les donc et aussi se remarquaient un peu trop dans ce chapitre (mais détail, je le répète).
De plus, dans le dernier passage du chapitre, avec Esope, il me semble que la transition entre passé/présent/passé n'est pas des plus heureuses. Détail, encore.

Une partie mystérieuse dans la mesure où elle dit peu mais prépare l'action à venir. Peut-être plus faible que d'autres chapitres, moins abouti dans la recherche de la précision ou de la psychologie des personnages.

----------------------------------------------------------------

Chapitre 48

J'aime bien l'explication scientifique, complexe tout en demeurant accessible, à propos des messages cryptés.

Et puis zut, une interruption au moment où... bien joué !!

-------------------------------------------------------------------

Chapitre 49

Tu renoues avec le goût du détail, ça rend de la consistance au texte qui en avait un peu perdu dans les deux précédents chaîtres.

J'ai aimé l'irruption de cette pensée C'est curieux, ils connaissent mon nom, ça m'a fait sourire.

Dialogue de sourds, proche de l'absurde, dans lequel tu n'en fais pas trop, bien vu.

----------------------------------------------------------------

Chapitre 50

Beaucoup aimé la manière dont tu entrecroises tes informations, ce n'est jamais confus et ça reste vif. Tu relances de plus le récit en amenant ce beau monde à la poursuite d'Esope.
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Message  Sahkti Ven 24 Juil 2009 - 16:37

Chapitres 51- 52

Chapeau pour la mise en page graphique sur ce site qui est un manchot question facilité en la matière :-)

Partie plus longue, plus "épaisse", ça a du corps et pas mal d'intérêt, les explications sont claires et donnent une allure nouvelle au récit. On sent aussi que le dénouement pourrait être proche mais que des rebondissements sont toujours possible, bonne piste suivie.


----------------------------------------------------------------


Chapitre 53 (erreur de numérotation je suppose)

Peut-être un peu court, même si je comprends qu'il fallait laisser la place à la surprise d'Hélène et à l'action. Le personnage d'Esope doit sans doute sa teneur caricaturale au fait que le voilà "possédé"; je trouve qu'il manque un peu de consistance, qu'il est trop rapidement esquissé.


----------------------------------------------------------------


Chapitre 54

Un peu rapide à mon goût, même si il fallait bien clore tout ceci un jour. Si les explications antérieures permettent de comprendre les faits et gestes d'Esope, je trouve que ce personnage aurait pu être davantage développé, tout comme cette fin.


----------------------------------------------------------------


Au final

BRAVO HELLIAN !!

Et merci, aussi. Un récit qui tient en haleine, remarquablement bien mené du début à la fin, avec une narration fluide et des personnages intéressants. Beau et bon boulot !
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Message  Halicante Mer 5 Aoû 2009 - 10:03

Hellian, j'aimerais lire Le murmure des bergers avant Crozon, et je voudrais savoir s'il est possible de me le procurer en version imprimable (ou déjà imprimée) ? J'ai du mal à lire les textes longs sur écran (mais si ce n'est pas possible, je ferai un copié-collé de l'ensemble et je l'imprimerai !)
D'avance, merci !
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Message  Hellian Mer 5 Aoû 2009 - 10:39

Halicante,

Il n'existe pas (pour l'instant) de version imprimée, sauf 2 impressions que j'ai moi-même réalisées, l'une pour le dépôt du manuscrit et l'autre à l'attention d'un éditeur.

Cela étant, puisque que tu as la gentillesse de t'intéresser à ce petit ouvrage, je puis t'en transmettre une version informatique en pièces jointes, ce qui sera probablement plus confortable pour toi si tu souhaite effectuer toi-même une impression.

Je te confie donc mon adresse e-mail :

cabinet.jalet@normandnet.fr.



adresse-moi un message qui me permettra de te répondre.

Attention, il y a quand même près de 280 pages...
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Message  abstract Jeu 20 Aoû 2009 - 18:56

Hellian : juste pour te dire que si je ne fais pas l’exo de ce soir c’est de ta faute ! Ce soir, je reste au lit pour lire la fin du « Murmure des bergers » (je suis à la moitié), c’est malin !
Donc, première impression : j’aime beaucoup ton histoire et je me prends au jeu ! Je te commente plus longuement ce week-end, j’espère.
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Message  Sahkti Jeu 20 Aoû 2009 - 19:02

abstract a écrit:Hellian : juste pour te dire que si je ne fais pas l’exo de ce soir c’est de ta faute ! Ce soir, je reste au lit pour lire la fin du « Murmure des bergers » (je suis à la moitié), c’est malin !

Ho ben ce serait dommage !

pas de lire Hellian, mais de pas faire l'exo :-)
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Message  Halicante Jeu 10 Sep 2009 - 12:28

Chapitre 47 :
« Lee hasard de ses pas l'a mené devant la porte de Sheppard ; de même, il retrouvera la médiathèqye… . » (p. 260)

« Obstinélent, lui revient le visage d'Hélène, son sourire hypocrite. » (p. 260)

« Réparer l'erreur l'avait mise en retard, ce qu'elle ne détestait. » (p. 262)

« Dieu merci, il n'y avait encore personne à la médiathèque dont la fréquentation estivale se manifestait surtout l'après-midi. » : la « fréquentation » qui « se manifeste » me titille un peu… J’aurais vu quelque chose de moins chargé (du genre « qui était fréquentée surtout l’après-midi durant l’été. ») (p. 262)

Chapitre 48 :
« Un parfum d'eau de toilette planait alentour témoignat de la coquetterie matinale du président. » : témoignant (p. 266)

Chapitre 49 :
« Fini, la douleur ! » : Finie ? (p. 270)

Chapitre 50 :
Le « monsieur le… » m’a beaucoup fait rire, mais j’ai eu l’impression qu’il revenait un peu trop souvent.

Chapitre 51 :
« « Évidemment, vous aurez remarqué la forme que prend le message une fois détachée de son contexte. » » : détac (p. 280)

Chapitre 54 :
« Ignorer le déploiement de forces qui lui faisaient face, il porta plus loin son regard, bien au-delà des uniformes et des armes à feu pointées sur lui. » : Ignorant (p. 296)
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Message  Halicante Jeu 10 Sep 2009 - 12:48

Et j'en profite pour te remercier, Hellian, pour les bons moments passés avec tes personnages ! (même si beaucoup nous ont quittés en cours de route... ;-)) Peut-être qu'une fois en retraite tu auras l'occasion de nous livrer d'autres perles ?!
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