Le bureau de Mademoiselle F.
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Kash Prex
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Plotine
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Le bureau de Mademoiselle F.
Personne ne savait véritablement ce que contenait ce fameux bureau. A dire vrai, nous préférions tous présupposer des horreurs que courir le risque de les voir de nos propres yeux: scorpions, serpents, membres découpés, cervelles entassées, flots de sang, voire même, pourquoi pas, des cadavres ? Nous avions tous nos préférences, et les déclinions des plus atroces façons pendant la pause de dix heures.
J'étais attitrée aux histoires de macchabées: car s'ils n'étaient pas tués, que devenaient les petiots qui disparaissaient tous les soirs? Le matin, nous arrivions très en avance, deux ou trois heures avant l'ouverture officielle des portes. Notre institutrice, Mademoiselle F., faisait s'installer au bureau central, ce fameux bureau qui alimentait nos plus glauques conversations, le premier, ou le dernier arrivé à l'école, selon son humeur. Nous ne le revoyions jamais. Parce que nous avions peur de disparaître également, nous faisions toujours en sorte de n'être ni premier ni dernier. Et si nous étions l'un des deux, nous priions pour que l'autre soit choisi.
En règle générale, nous préférions que ce soit le premier qui soit convoqué: lorsque Mademoiselle F. désignait sa place à sa nouvelle cible c'était le signe qu'il allait en pâtir, et cruels, nous le bousculions et le traitions de fayot chaque fois que nous en avions l'occasion. Le pauvre gamin pleurait d'avance d'ignorer ce qui lui arriverait, et nous entendions parfois notre maîtresse annoncer à la sonnerie de seize heures trente: « je n'aime pas beaucoup les chiards qui pleurnichent pendant la leçon ». Elle fermait ensuite la porte, de sorte que nous ne pouvions ni voir, ni écouter ce qui pouvait bien se passer à l'intérieur.
Lorsqu'elle décidait que ce serait le dernier venu qui serait installé au bureau fatal, nous le défendions tous, car après tout, chacun de nous craignait d'un jour se réveiller un peu trop tard ou bien d'être coincé dans les bouchons du matin. Nous ne savions jamais à quoi nous attendre: la salle de classe était dépourvue de fenêtres, et lorsque nous entrions à quatre ou cinq heures du matin, nous tremblions d'avance à l'idée de peut être trouver la classe vide, et d'être le premier entré, ou alors d'être cerné par des dizaines d'yeux qui n'attendaient que nous pour que la leçon commence. Mademoiselle F. passait sans aucun doute ses nuits à l'école, car elle était toujours présente, à toute heure, sachant parfaitement quelles étaient les deux victimes possibles, qui appréhendaient déjà dès leur réveil d'être installées à la mauvaise place.
Curieusement, nous pouvions nous conduire de la pire façon, si nous n'étions ni le premier ni le dernier arrivé, nous ne craignions rien du tout. Nous nous défoulions donc tous de la terreur qui nous envahissait chaque matin pendant au moins deux heures. Mademoiselle F. assistait au spectacle sans sourire, tout à fait immobile, inexpressive. Puis, à partir de neuf heures, elle se levait soudain, et nous nous calmions immédiatement, sauf le mal-plaçé qui n'avait rien fait que sangloter à petit bruit depuis son arrivée.
A force d'assister au spectacle depuis des mois, et persuadée que j'étais que le bureau contienne les corps des élèves choisis au fil des ans, ma curiosité s'accrut à tel point que je décidai d'à mon tour être la mal-placée. J'arrivai à huit heures, heure à laquelle les enfants des autres classes arrivaient tous, confiants et souriants. Poussant la porte avec précaution, je pus voir avec satisfaction que le bureau central était vide, et toutes les autres places occupées: j'étais choisie! Je bredouillai quelques vagues mots d'excuse à l'intention de mon institutrice, puis allai m'asseoir à la chaise qui m'était attitrée. Je passai l'heure à examiner mon pupitre, et peinais à contenir mon excitation lorsque je découvrais sur le rebord quelques taches qui ressemblaient grandement à du sang séché. Comme il était fermé à clef, je ne pouvais à nouveau qu'imaginer l'amoncellement de dépouilles qui devaient s'entasser sous mes bras, et me griser des visions cauchemardesques qui m'emplissaient l'esprit.
A seize heures trente, Mademoiselle F. me demanda de la rejoindre. Docile, je vins à sa table, tête baissée, trépignant intérieurement de découvrir enfin ce qui m'obsédait depuis des mois. L'enseignante sortit une clé de sa poche, et me fit m'asseoir devant le terrible bureau. « Regarde » me dit elle en tournant doucement l'instrument dans la serrure. J'engouffrai ma tête dans le pupitre, avide de découverte, sans prêter attention au fait que Mademoiselle F. en rabattait précipitamment le couvercle sur mon crâne qui craqua désagréablement.
« C'était donc ça les tâches de sang! ».
Le bureau en lui même ne contenait rien du tout: il n'était que l'arme des crimes de Mademoiselle F., qui à juste titre, avait jugé plus prudent d'entasser les corps dans son propre secrétaire car, de la sorte, l'odeur ne parvenait pas aux narines de ces petits morveux qui crevaient avec une facilité déconcertante.
J'étais attitrée aux histoires de macchabées: car s'ils n'étaient pas tués, que devenaient les petiots qui disparaissaient tous les soirs? Le matin, nous arrivions très en avance, deux ou trois heures avant l'ouverture officielle des portes. Notre institutrice, Mademoiselle F., faisait s'installer au bureau central, ce fameux bureau qui alimentait nos plus glauques conversations, le premier, ou le dernier arrivé à l'école, selon son humeur. Nous ne le revoyions jamais. Parce que nous avions peur de disparaître également, nous faisions toujours en sorte de n'être ni premier ni dernier. Et si nous étions l'un des deux, nous priions pour que l'autre soit choisi.
En règle générale, nous préférions que ce soit le premier qui soit convoqué: lorsque Mademoiselle F. désignait sa place à sa nouvelle cible c'était le signe qu'il allait en pâtir, et cruels, nous le bousculions et le traitions de fayot chaque fois que nous en avions l'occasion. Le pauvre gamin pleurait d'avance d'ignorer ce qui lui arriverait, et nous entendions parfois notre maîtresse annoncer à la sonnerie de seize heures trente: « je n'aime pas beaucoup les chiards qui pleurnichent pendant la leçon ». Elle fermait ensuite la porte, de sorte que nous ne pouvions ni voir, ni écouter ce qui pouvait bien se passer à l'intérieur.
Lorsqu'elle décidait que ce serait le dernier venu qui serait installé au bureau fatal, nous le défendions tous, car après tout, chacun de nous craignait d'un jour se réveiller un peu trop tard ou bien d'être coincé dans les bouchons du matin. Nous ne savions jamais à quoi nous attendre: la salle de classe était dépourvue de fenêtres, et lorsque nous entrions à quatre ou cinq heures du matin, nous tremblions d'avance à l'idée de peut être trouver la classe vide, et d'être le premier entré, ou alors d'être cerné par des dizaines d'yeux qui n'attendaient que nous pour que la leçon commence. Mademoiselle F. passait sans aucun doute ses nuits à l'école, car elle était toujours présente, à toute heure, sachant parfaitement quelles étaient les deux victimes possibles, qui appréhendaient déjà dès leur réveil d'être installées à la mauvaise place.
Curieusement, nous pouvions nous conduire de la pire façon, si nous n'étions ni le premier ni le dernier arrivé, nous ne craignions rien du tout. Nous nous défoulions donc tous de la terreur qui nous envahissait chaque matin pendant au moins deux heures. Mademoiselle F. assistait au spectacle sans sourire, tout à fait immobile, inexpressive. Puis, à partir de neuf heures, elle se levait soudain, et nous nous calmions immédiatement, sauf le mal-plaçé qui n'avait rien fait que sangloter à petit bruit depuis son arrivée.
A force d'assister au spectacle depuis des mois, et persuadée que j'étais que le bureau contienne les corps des élèves choisis au fil des ans, ma curiosité s'accrut à tel point que je décidai d'à mon tour être la mal-placée. J'arrivai à huit heures, heure à laquelle les enfants des autres classes arrivaient tous, confiants et souriants. Poussant la porte avec précaution, je pus voir avec satisfaction que le bureau central était vide, et toutes les autres places occupées: j'étais choisie! Je bredouillai quelques vagues mots d'excuse à l'intention de mon institutrice, puis allai m'asseoir à la chaise qui m'était attitrée. Je passai l'heure à examiner mon pupitre, et peinais à contenir mon excitation lorsque je découvrais sur le rebord quelques taches qui ressemblaient grandement à du sang séché. Comme il était fermé à clef, je ne pouvais à nouveau qu'imaginer l'amoncellement de dépouilles qui devaient s'entasser sous mes bras, et me griser des visions cauchemardesques qui m'emplissaient l'esprit.
A seize heures trente, Mademoiselle F. me demanda de la rejoindre. Docile, je vins à sa table, tête baissée, trépignant intérieurement de découvrir enfin ce qui m'obsédait depuis des mois. L'enseignante sortit une clé de sa poche, et me fit m'asseoir devant le terrible bureau. « Regarde » me dit elle en tournant doucement l'instrument dans la serrure. J'engouffrai ma tête dans le pupitre, avide de découverte, sans prêter attention au fait que Mademoiselle F. en rabattait précipitamment le couvercle sur mon crâne qui craqua désagréablement.
« C'était donc ça les tâches de sang! ».
Le bureau en lui même ne contenait rien du tout: il n'était que l'arme des crimes de Mademoiselle F., qui à juste titre, avait jugé plus prudent d'entasser les corps dans son propre secrétaire car, de la sorte, l'odeur ne parvenait pas aux narines de ces petits morveux qui crevaient avec une facilité déconcertante.
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
Sales petits morveux ! Bien fait pour eux !
Je ne m'attendais pas du tout à ça : bravo. On n'est jamais déçu avec toi.
Je te l'ai déjà dit je crois mais il faut un talent certain pour faire rire avec de telles horreurs.
J'espère qu'un jour tous ces petits chef d'oeuvre seront publiés. Ils le méritent.
Je ne m'attendais pas du tout à ça : bravo. On n'est jamais déçu avec toi.
Je te l'ai déjà dit je crois mais il faut un talent certain pour faire rire avec de telles horreurs.
J'espère qu'un jour tous ces petits chef d'oeuvre seront publiés. Ils le méritent.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Post mortem.
Salut toi,
Si l'on veut bien faire fonctionner ce que Todorov ( sauf erreur de ma part ) appelle "la suspension d'incrédulité", et qu'on admet donc que dans un certain cadre, la disparition des mouflets ne donne pas lieu à enquête puis arrestation, si on s'extrait du cadre traditionnel pour admettre d'emblée l'existence de cet autre monde où les règles sont légèrement différentes, restent tout de même quelques petites choses qui me chiffonnent. La grande répétition des mots "premier" et "dernier", mais il est vrai qu'on voit difficilement par quoi les remplacer, ce ne sont pas des mots faciles à changer. Et sinon, for exemple :
... Idem, dans la continuité :
Ensuite, une petite répétition qui aurait pu facilement être évitée :
Cela étant, le texte est par ailleurs agréable à lire, fluide et toujours empreint de cet humour qui te caractérise.
Au plaisir de te croiser again,
Ubik.
Si l'on veut bien faire fonctionner ce que Todorov ( sauf erreur de ma part ) appelle "la suspension d'incrédulité", et qu'on admet donc que dans un certain cadre, la disparition des mouflets ne donne pas lieu à enquête puis arrestation, si on s'extrait du cadre traditionnel pour admettre d'emblée l'existence de cet autre monde où les règles sont légèrement différentes, restent tout de même quelques petites choses qui me chiffonnent. La grande répétition des mots "premier" et "dernier", mais il est vrai qu'on voit difficilement par quoi les remplacer, ce ne sont pas des mots faciles à changer. Et sinon, for exemple :
Il me semble qu'on est attiré par.M-arjolaine a écrit:J'étais attitrée aux histoires de macchabées:
Là, on devrait dire je suppose fût choisi.M-arjolaine a écrit:Parce que nous avions peur de disparaître également, nous faisions toujours en sorte de n'être ni premier ni dernier. Et si nous étions l'un des deux, nous priions pour que l'autre soit choisi.
... Idem, dans la continuité :
Je pense que là, c'est commençât qui convient.M-arjolaine a écrit:et d'être le premier entré, ou alors d'être cerné par des dizaines d'yeux qui n'attendaient que nous pour que la leçon commence.
Ici, c'est contînt.M-arjolaine a écrit:A force d'assister au spectacle depuis des mois, et persuadée que j'étais que le bureau contienne les corps des élèves choisis au fil des ans,
Ensuite, une petite répétition qui aurait pu facilement être évitée :
Ceci mis à part, un paradoxe subsiste : indépendamment de l'absence de toute frayeur, du côté quasi suicidaire de l'opération, une question demeure : le crâne de l'intéressée ayant soudainement craqué, nous raconte-t-elle cette histoire depuis l'au-delà ? Sous quelle forme ? Est-ce un écrit, une confidence chuchotée par un spectre au creux de l'oreille de quelque inspecteur d'Académie ?M-arjolaine a écrit:J'arrivai à huit heures, heure à laquelle les enfants des autres classes arrivaient tous, confiants et souriants.
Cela étant, le texte est par ailleurs agréable à lire, fluide et toujours empreint de cet humour qui te caractérise.
Au plaisir de te croiser again,
Ubik.
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
C'st "attitré" par "attiré".
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
Une longue description qui ne lasse pourtant pas, et un suspense qui se construit très progressivement, finement. J'ai trouvé ton texte prenant, mais j'ai été plutôt déçu par la chute... trop facile, peut-être.
nous nous calmions immédiatement, sauf le mal-plaçé
"d'être à mon tour" sonnerait mieux je trouve.ma curiosité s'accrut à tel point que je décidai d'à mon tour être la mal-placée
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
C'est "attitrée" pas "attirée".
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
So what ?
Oui mais alors je ne comprends pas la phrase. "J'étais attitrée aux histoires de macchabées", je ne vois pas ce que ça veut dire. Attitré veut dire "à qui on a attribué un titre". Et là, soit il y a quelque chose qui m'échappe ( mais tant de choses m'échappent, me diras-tu ), soit la construction est bancale ou le choix de l'expression malheureux.Plotine a écrit:C'est "attitrée" pas "attirée".
Ubik.
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
Le sens en est un peu (même beaucoup) plus large je crois mais bon... on n'a pas le droit de discuter ici.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
On a parfaitement le droit de discuter ici du moment qu'il s'agit de parler du texte ou du contexte.
On demande juste à l'auteur lui-même de ne pas réagir systématiquement
je croyais vraiment que cette petite "règle" était intégrée...
On demande juste à l'auteur lui-même de ne pas réagir systématiquement
je croyais vraiment que cette petite "règle" était intégrée...
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
Pas d'accord du tout avec Ubik. La concordance des temps avec le subjonctif imparfait n'est plus obligatoire depuis longtemps, elle rend parfois les propos assez pédants. En l'occurence ici, si l'auteur choisit un subjonctif présent, l'Académie française, si vétilleuse soit-elle, n'en prendra pas ombrage.
Quant à ce texte... je repasserai plus tard pour le lire. Je ne pense pas être déçu, c'est simplement une question de temps.
Quant à ce texte... je repasserai plus tard pour le lire. Je ne pense pas être déçu, c'est simplement une question de temps.
Invité- Invité
Concordance des temps.
alex a écrit:Pas d'accord du tout avec Ubik. La concordance des temps avec le subjonctif imparfait n'est plus obligatoire depuis longtemps, elle rend parfois les propos assez pédants. En l'occurence ici, si l'auteur choisit un subjonctif présent, l'Académie française, si vétilleuse soit-elle, n'en prendra pas ombrage.
Quant à ce texte... je repasserai plus tard pour le lire. Je ne pense pas être déçu, c'est simplement une question de temps.
Salut Alex,
Il est en effet bien possible que cette concordance ne soit plus obligatoire. C'est mon côté "vieux jeu" qui ressort... Cela dit, il y a eu des fois où moi-même j'ai hésité à respecter ladite concordance car je trouvais que ça donnait un côté un peu pédant. Cela dépend du texte. Ce que je sais aussi, c'est que dans mon roman, j'ai commencé ainsi, donc je continue. Et mon éditeur, de toutes façons, si je m'abstenais, ne laisserait pas passer, parce que dans le genre vieux jeu, il me bat, de très loin. Il est du reste de la haute, ou en tous cas, en donne nettement l'impression.
Pour le reste, je persiste et signe, je trouve que la phrase sur les macchabées est bizarroïde, enfin, tourné comme ça on bute dessus, et moi je suis pour la fluidité. Maintenant, c'est moi qui ai peut-être l'esprit borné, va savoir.
Ubik.
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
D'abord, excuse-moi, car après 36 relectures de mon commentaire, je constate qu'on peut y lire un petit ton agressif, tout petit petit, mais qui serait totalement fautif. Ce n'est pas dans mon intention.
Ensuite, je ne dis pas le contraire : ton style s'y prête très bien ! Et si d'aventure je venais à reposter un texte dans cette section, sois assuré que tu y trouveras des verbes au subjonctif imparfait, parce que mon écriture, souvent pédante précisément, reste plutôt d'une tenue classique.
Je te donne raison pour la phrase des macchabées, du reste.
Content d'avoir croisé le grand Ubik ce soir quand même. ;-)
Et surtout : mes excuses à Marjorie, puisque je perds mon temps à commenter les commentaires au lieu de prendre le temps de lire son texte.
Ensuite, je ne dis pas le contraire : ton style s'y prête très bien ! Et si d'aventure je venais à reposter un texte dans cette section, sois assuré que tu y trouveras des verbes au subjonctif imparfait, parce que mon écriture, souvent pédante précisément, reste plutôt d'une tenue classique.
Je te donne raison pour la phrase des macchabées, du reste.
Content d'avoir croisé le grand Ubik ce soir quand même. ;-)
Et surtout : mes excuses à Marjorie, puisque je perds mon temps à commenter les commentaires au lieu de prendre le temps de lire son texte.
Invité- Invité
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
*Marjolaine, pardon. Quelle abominable méprise... encore.
Je suis décidemment très très étourdi.
Je suis décidemment très très étourdi.
Invité- Invité
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
C'est toujours une plaisante promenade que de vous lire, damoiselle, tant sur les thèmes que sur la forme.
Dans le cas présent, cependant, l'histoire m'a parue un peu vite emballée, avec d'assez grosses ficelles, et la fin plutôt décevante, car sans cohérence avec le propos général. Sont-ce des mémoires d'outre-tome, comme relevé plus haut ? Et sinon, et si l'on admet que le parti-pris est l'absurde et le nonsense, pourquoi là seulement ?
Ce ne sont que chipotages. C'est agréable à lire, ce qui excuse tout.
Dans le cas présent, cependant, l'histoire m'a parue un peu vite emballée, avec d'assez grosses ficelles, et la fin plutôt décevante, car sans cohérence avec le propos général. Sont-ce des mémoires d'outre-tome, comme relevé plus haut ? Et sinon, et si l'on admet que le parti-pris est l'absurde et le nonsense, pourquoi là seulement ?
Ce ne sont que chipotages. C'est agréable à lire, ce qui excuse tout.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
il y a du Barbe Bleue dans cette histoire...
Mais je suis à peine emballée. D'abord je ne vois pas comment un bureau, aussi vaste soit-il pourrait contenir un amoncellement de cadavres, pas plus que le secrétaire de Mme F, soit dit en passant. Sans compter que l'odeur de cadavres pourrissants ne se confinerait pas à un coin de la salle.
Ensuite, c'est un peu fort de café que la narratrice au crâne soigneusement écrabouillée par le rabattant du bureau soit toujours là pour nous conter sa mésaventure. Un regard extérieur aurait peut-être mieux valu (la petit souris...)
Bref, je suis rabat-joie à couper les cheveux en quatre, mais crois-moi je n'ai d'autre objectif que de faire un commentaire constructif.
mal placé (sans tiret)
Mais je suis à peine emballée. D'abord je ne vois pas comment un bureau, aussi vaste soit-il pourrait contenir un amoncellement de cadavres, pas plus que le secrétaire de Mme F, soit dit en passant. Sans compter que l'odeur de cadavres pourrissants ne se confinerait pas à un coin de la salle.
Ensuite, c'est un peu fort de café que la narratrice au crâne soigneusement écrabouillée par le rabattant du bureau soit toujours là pour nous conter sa mésaventure. Un regard extérieur aurait peut-être mieux valu (la petit souris...)
Bref, je suis rabat-joie à couper les cheveux en quatre, mais crois-moi je n'ai d'autre objectif que de faire un commentaire constructif.
mal placé (sans tiret)
Invité- Invité
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
Et bien moi j'ai bien aimé et ça ne me gêne pas de savoir d'ou on raconte l'histoire .
Pour "attitré" c'est vrai ça fait bizarre "abonnée" peut-être ou "spécialiste de"
Pour "attitré" c'est vrai ça fait bizarre "abonnée" peut-être ou "spécialiste de"
monique- Nombre de messages : 58
Age : 75
Date d'inscription : 25/02/2010
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
Ce "attitré à" ne m'a pas du tout choquée mais il gêne beaucoup de mon on dirait. J'ai donc cherché et trouvé :
attitré, adjectif
Féminin ée.
Sens 1 Chargé par un titre d'un rôle, d'une fonction. Synonyme patenté Anglais appointed, accredited
Sens 2 Préféré, réservé à son usage. Ex Sa voiture attitrée. Synonyme habituel Anglais usual
C'est vrai que dans le dictionnaire de l'académie française, il n'y a pas "attitré à" dans les exemples :
(1)ATTITRÉ, -ÉE adj. XIIIe siècle, atitlé. Participe passé du verbe atiteler, « charger en titre d'une fonction », forme ancienne d'attitrer, dérivé de titre.
Qui a la préférence exclusive sur d'autres ; patenté. Fournisseur attitré de la Cour. Vous êtes son représentant attitré. Le chroniqueur attitré d'une revue. Le médecin attitré de la famille.
Mais est-ce qu'on ne peut pas dire : "le chroniqueur est attitré à la rubrique des chiens écrasés" ?
Je n'en sais rien.
attitré, adjectif
Féminin ée.
Sens 1 Chargé par un titre d'un rôle, d'une fonction. Synonyme patenté Anglais appointed, accredited
Sens 2 Préféré, réservé à son usage. Ex Sa voiture attitrée. Synonyme habituel Anglais usual
C'est vrai que dans le dictionnaire de l'académie française, il n'y a pas "attitré à" dans les exemples :
(1)ATTITRÉ, -ÉE adj. XIIIe siècle, atitlé. Participe passé du verbe atiteler, « charger en titre d'une fonction », forme ancienne d'attitrer, dérivé de titre.
Qui a la préférence exclusive sur d'autres ; patenté. Fournisseur attitré de la Cour. Vous êtes son représentant attitré. Le chroniqueur attitré d'une revue. Le médecin attitré de la famille.
Mais est-ce qu'on ne peut pas dire : "le chroniqueur est attitré à la rubrique des chiens écrasés" ?
Je n'en sais rien.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
Kash Prex a écrit:Ne serait-ce pas plutôt la rubrique qui lui a été attitrée...?
Si, bien sûr, mais dans le sens "je suis attitrée à la vaisselle" (le sens que lui a donné Marjolaine), qui veut dire que la personne est désignée spécialement pour, ça ne me gêne pas. Mais c'est peut-être une faute.
Tout le problème est de savoir si on peut dire "attitré à" ou pas.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
C'est sûr que le "dévolue à" de Mentor est plus chic !
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
"Les histoires de macchabées m'étaient attitrées" est la bonne formulation.
Sinon, Marjolaine, ce texte est assez plaisant mais j'attends désormais beaucoup plus de toi.
La rançon du succès et du talent !
Je t'ai attitré le statut de "jeune écrivain ébouriffante " et tes quelques maladresses et défaillances resteront en ce qui me concerne désormais impardonnées.
Tes récits implacables impliquent l'implacabilité de mon jugement.
J'aime ton univers loin des couleurs sucrées . Donc , ceci reste un commentaire couleur de fan.
Sinon, Marjolaine, ce texte est assez plaisant mais j'attends désormais beaucoup plus de toi.
La rançon du succès et du talent !
Je t'ai attitré le statut de "jeune écrivain ébouriffante " et tes quelques maladresses et défaillances resteront en ce qui me concerne désormais impardonnées.
Tes récits implacables impliquent l'implacabilité de mon jugement.
J'aime ton univers loin des couleurs sucrées . Donc , ceci reste un commentaire couleur de fan.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
Rebecca a reformulé mon message :Plotine a écrit:Kash Prex a écrit:Ne serait-ce pas plutôt la rubrique qui lui a été attitrée...?
Si, bien sûr, mais dans le sens "je suis attitrée à la vaisselle" (le sens que lui a donné Marjolaine), qui veut dire que la personne est désignée spécialement pour, ça ne me gêne pas. Mais c'est peut-être une faute.
Tout le problème est de savoir si on peut dire "attitré à" ou pas.
"Les histoires de macchabées m'étaient attitrées" est la bonne formulation.
Sinon, je préfère "préposée aux histoires de macchabées".
Re: Le bureau de Mademoiselle F.
Un peu moins emballé que d'habitude, je classerai ce dernier texte dans le bas du panier, ni particulièrement bon, ni médiocre pour autant. Tu as écrit bien mieux.
La lecture est plaisante, agréable, servie par un bon style... mais l'histoire ne m'a pas plue, me paraît tirée par les cheveux (de l'absurde, mais quand même !), j'en attendais plus.
Vraiment désolé pour cette fois.
La lecture est plaisante, agréable, servie par un bon style... mais l'histoire ne m'a pas plue, me paraît tirée par les cheveux (de l'absurde, mais quand même !), j'en attendais plus.
Vraiment désolé pour cette fois.
Invité- Invité
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