Nouveau départ
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Nouveau départ
Je ne m’y résous pas. Chaque fois que j’ouvre la bouche, je suis tétanisé.
Je dois trouver un autre moyen de le lui faire comprendre. Mais le comprendra-t-elle jamais ?
Je me suis décidé hier. Il m’aura fallu des mois pour me rendre à l’évidence. Pour me persuader que c’était la seule bonne solution.
Et ça fait des heures que j’essai de lui avouer.
Que mon cœur ne lui est plus dévoué.
Qu’il appartient tout entier à une autre.
Qu’il me faut la quitter.
Qu’il n’y aura pas d’autre chance, qu’il n’y aura plus de « nous ».
A chaque fois que mon regard se pose sur elle, tout mon courage s’enfuit.
Elle n’a commis aucune faute, j’ai simplement cessé de l’aimer.
Je ne saurais même pas dire si ce fût brutal.
Mais quelques temps après ce constat, je rencontrais Alexia.
Son cœur était libre, elle était tout ce que j’espérais chez une femme.
Je n’ai même pas tenté de résister.
Entre ce que ma femme était devenue – absente, indifférente, râleuse, lunatique _ et ce qu’Alexia m’offrait, j’ai parfois du mal à comprendre ce qui m’a retenu si longtemps auprès d’elle.
Le poids des années, des habitudes ?
La peur de l’inconnu, de l’incertitude ?
C’était plutôt l’appréhension.
La Culpabilité.
C’est son regard que je redoute le plus.
Son incompréhension.
Ses larmes peut-être. Sa tristesse.
Depuis son accident, sa tristesse était permanente.
Elle s’était déjà éteinte avant de perdre de ses facultés mentales. Mes sentiments pour elle étaient déjà morts, et son état n’a pas arrangé les choses. Cela m’a juste fait rester plus longtemps.
Si j’étais arrivé plus vite …
Si à son appel à l’aide, j’avais abandonné le chantier immédiatement.
Mais elle m’avait énervée.
M’appeler sur mon téléphone professionnel en m’invectivant de revenir vite à la maison, qu’elle avait besoin de moi, là, tout de suite…
J’ai cru au caprice d’une femme qui s’ennuie, seule au foyer. Son deuxième appel m’a convaincu de rentrer, j’ai donné mes instructions à mon assistant, en prenant mon temps.
Elle avait fait une chute dans l’escalier. Une violente chute.
Elle n’avait eu qu’une entorse, mais sa tête avait tout de même cogné contre le mur.
Au début, elle n’avait pas fait le rapprochement avec ses maux de tête, ses hallucinations, les pertes de mémoire temporaires. Les sautes d’humeur perpétuelles. Ses crises de paniques démesurées.
Elle n’a jamais plus été la même. Si elle n’avait pas eu cet accident, il y a bien longtemps que je l’aurais quitté.
Depuis deux ans qu’elle attend, Alexia est patiente, très patiente.
Mais moi, aujourd’hui, je ne le suis plus.
Je ne tiens plus.
Six mois que je repousse l’échéance.
Ma femme est dans son fauteuil, tricotant doucement. Ses doigts travaillent mécaniquement, elle fixe un point invisible, sur le mur d’en face. Elle souri légèrement, je me dis que ce n’est pas le moment, elle est encore dans son « ailleurs ».
M’entendra-t-elle seulement ?
Mais si je ne me lance pas de suite, je sens que je ne le ferais jamais.
Je l’appelle doucement par son prénom. Agathe…
Elle ne réagit pas. Ma main sur son épaule la fait tressaillir et elle tourne la tête vers moi.
Pas complètement, pas au point de me regarder vraiment.
Comme si elle se méfiant, comme si me voir si prés d’elle l’étonnait, et la perturbait.
Toujours son triste sourire béat. Depuis combien de temps n’avons-nous pas échangé quelques mots ?
En une dizaine de minute, je lui en ai dis plus qu’au cours du mois dernier.
Elle ne cilla pas une seule fois. Je priais intérieurement, tout en parlant, qu’elle comprenne ce que je disais.
Je n’aurai pas eu le courage de recommencer.
Lorsqu’ après ce que me sembla être une éternité, je me tût, son sourire avait disparu.
Etrangement, cela me rassura. Elle m’avait entendu, je n’aurais pas besoin de me répéter, de revivre ce calvaire.
Mais elle ne dit rien.
Impassible.
Immobile.
Juste les doigts crispés sur ses aiguilles à tricoter.
A nouveau, ses lèvres qui s’étirent très très lentement.
« Tu en a mis, du temps »
Que répondre à cela ?
Le silence …
« Allez, fait tes valises et va-t-en loin. Je me débrouillerais. »
J’avais imaginé tous les scénarios, sauf celui-ci.
Je ne suis même pas soulagé. Je fais ce qu’elle m’a dit, honteusement.
Elle sourit toujours lorsque je lui adresse un signe d’adieu.
En refermant la porte, je l’aperçoit une dernière fois, le ballet incessant des aiguilles et du fil a reprit entre ses doigts si fragiles.
Fermer la porte sur ma vie, mon ancienne vie.
Si j’avais su, je n’aurais pas tant attendu. Je brûle d’impatience de l’annoncer à Alexia.
Mais pas ce soir.
Je ne pourrais pas me montrer enthousiaste et triomphant.
Elle ne doit pas voir en moi ce reste de culpabilité. Elle pourrait l’interpréter comme des regrets. J’irais lui annoncer demain. Une nuit d’hôtel me fera du bien…
J’ai dormi comme un bébé.
Je prends soudain conscience qu’il s’agit d’une renaissance. Tant d’années perdues, de temps à rattraper à ses cotés.
Le travail attendra, j’appellerais pour prévenir, plus tard.
Alexia habite au bout de la ligne de métro. Vingt minutes me séparent d’elle.
Il me tarde de pouvoir la réconforter. Elle semblait morose la dernière fois, au téléphone. Ses mails me manquent. Elle m’en envoyait par dizaine quotidiennement, mais ça fait 3 jours que mon accès Internet est bloqué.
La serrer fort dans mes bras, lui annoncer la bonne nouvelle. Je vais m’installer chez elle dans un premier temps, puis on cherchera un appartement plus confortable. Plus calme.
Un pavillon peut-être …
Ses volets sont fermés. Elle doit encore dormir.
L’excitation fait battre mon cœur plus vite qu’il ne le faudrait, mes mains deviennent moites, je m’imagine déjà la joie qui inondera son visage…
Escalier gravit quatre à quatre, enfin devant sa porte.
Ma nouvelle vie…
Je fourrage dans mes poches pour y trouver la clef qu’elle m’avait offert, avec un petit cœur dessiné au vernis à ongle sur le métal… je souris déjà …
A l’intérieur, tout est éteint, sauf l’ordinateur qui diffuse une lueur faiblarde et bleutée.
La porte de sa chambre est grande ouverte.
Le lit défait.
Mais personne.
Ni aux toilettes.
Je repasse au salon, où l’écran clignote spasmodiquement.
Elle a reçu un mail. Mon regard s’y perd et finalement se fige.
Un mail déjà lu, reçu hier soir, dont je serai l’auteur.
Je ne lui ai pas écrit depuis 3 jours…
Lui annonçant que je la quittait. Que je ne l’aimais plus. Que j’allais m’occuper de ma femme.
Des mots durs. Tranchés.
Comment a-t-elle osé !
Son calme olympien et son sourire niais de la veille s’expliquent désormais. Elle savait la punition qu’elle allait m’infliger, en s’attaquant à celle qui allait prendre sa place…
Retrouver Alexia… lui expliquer… ignorer ma femme et sa cruauté…
J’ai besoin d’un verre d’eau, ma gorge est plus sèche que jamais…
Je me précipite vers le lavabo de la salle de bain, le liquide m’apaise et je respire un grand coup. Relève la tête.
Mon image dans le miroir… pas seulement…
Son image…
Estomac qui se noue… vertiges qui me fait m’agripper au rebord…
Dans la pénombre, livide, étendue, nue …
Mon cerveau fonctionne au ralenti…
Dans un souffle, je me jette sur elle, l’eau est encore tiède, son sang se déverse lentement de son poignet… si elle est morte…si … mais la veine de son cou bat encore, très faiblement…
Encore quelques longues secondes avant que je ne saisisse le téléphone pour alerter les secours…
Elle a perdu beaucoup de sang, mais par chance, notre groupe sanguin concordait. J’étais arrivé juste à temps, selon les médecins.
Quand je repense à ce qu’a fait ma femme… je ne la savais pas même capable de se servir d’un ordinateur ! Elle devait connaître ma liaison depuis un moment, mais tant que je restais à ses cotés…
Le lendemain de la sorti d’hôpital d’Alexia, elle m’a envoyé un SMS.
« pensais pas qu’elle irait jusque-là. Cette fille est instable. Quitte-là. Reviens-moi »
J’ignore de quelle manière elle a su pour la tentative de suicide d’Alexia…
J’ai changé de numéro de téléphone.
On a déménagé.
J’ai divorcé.
Par prudence, j’ai gardé un œil sur mon ex-femme, tout en restant invisible à ses yeux.
Depuis une semaine, un homme lui rend visite, ils se sont embrassés devant le seuil de la porte.
Elle a tourné la page.
Je suis soulagé.
Je vais pouvoir me consacrer pleinement à Alexia, et profiter de mon bonheur de « jeune marié » …
Je dois trouver un autre moyen de le lui faire comprendre. Mais le comprendra-t-elle jamais ?
Je me suis décidé hier. Il m’aura fallu des mois pour me rendre à l’évidence. Pour me persuader que c’était la seule bonne solution.
Et ça fait des heures que j’essai de lui avouer.
Que mon cœur ne lui est plus dévoué.
Qu’il appartient tout entier à une autre.
Qu’il me faut la quitter.
Qu’il n’y aura pas d’autre chance, qu’il n’y aura plus de « nous ».
A chaque fois que mon regard se pose sur elle, tout mon courage s’enfuit.
Elle n’a commis aucune faute, j’ai simplement cessé de l’aimer.
Je ne saurais même pas dire si ce fût brutal.
Mais quelques temps après ce constat, je rencontrais Alexia.
Son cœur était libre, elle était tout ce que j’espérais chez une femme.
Je n’ai même pas tenté de résister.
Entre ce que ma femme était devenue – absente, indifférente, râleuse, lunatique _ et ce qu’Alexia m’offrait, j’ai parfois du mal à comprendre ce qui m’a retenu si longtemps auprès d’elle.
Le poids des années, des habitudes ?
La peur de l’inconnu, de l’incertitude ?
C’était plutôt l’appréhension.
La Culpabilité.
C’est son regard que je redoute le plus.
Son incompréhension.
Ses larmes peut-être. Sa tristesse.
Depuis son accident, sa tristesse était permanente.
Elle s’était déjà éteinte avant de perdre de ses facultés mentales. Mes sentiments pour elle étaient déjà morts, et son état n’a pas arrangé les choses. Cela m’a juste fait rester plus longtemps.
Si j’étais arrivé plus vite …
Si à son appel à l’aide, j’avais abandonné le chantier immédiatement.
Mais elle m’avait énervée.
M’appeler sur mon téléphone professionnel en m’invectivant de revenir vite à la maison, qu’elle avait besoin de moi, là, tout de suite…
J’ai cru au caprice d’une femme qui s’ennuie, seule au foyer. Son deuxième appel m’a convaincu de rentrer, j’ai donné mes instructions à mon assistant, en prenant mon temps.
Elle avait fait une chute dans l’escalier. Une violente chute.
Elle n’avait eu qu’une entorse, mais sa tête avait tout de même cogné contre le mur.
Au début, elle n’avait pas fait le rapprochement avec ses maux de tête, ses hallucinations, les pertes de mémoire temporaires. Les sautes d’humeur perpétuelles. Ses crises de paniques démesurées.
Elle n’a jamais plus été la même. Si elle n’avait pas eu cet accident, il y a bien longtemps que je l’aurais quitté.
Depuis deux ans qu’elle attend, Alexia est patiente, très patiente.
Mais moi, aujourd’hui, je ne le suis plus.
Je ne tiens plus.
Six mois que je repousse l’échéance.
Ma femme est dans son fauteuil, tricotant doucement. Ses doigts travaillent mécaniquement, elle fixe un point invisible, sur le mur d’en face. Elle souri légèrement, je me dis que ce n’est pas le moment, elle est encore dans son « ailleurs ».
M’entendra-t-elle seulement ?
Mais si je ne me lance pas de suite, je sens que je ne le ferais jamais.
Je l’appelle doucement par son prénom. Agathe…
Elle ne réagit pas. Ma main sur son épaule la fait tressaillir et elle tourne la tête vers moi.
Pas complètement, pas au point de me regarder vraiment.
Comme si elle se méfiant, comme si me voir si prés d’elle l’étonnait, et la perturbait.
Toujours son triste sourire béat. Depuis combien de temps n’avons-nous pas échangé quelques mots ?
En une dizaine de minute, je lui en ai dis plus qu’au cours du mois dernier.
Elle ne cilla pas une seule fois. Je priais intérieurement, tout en parlant, qu’elle comprenne ce que je disais.
Je n’aurai pas eu le courage de recommencer.
Lorsqu’ après ce que me sembla être une éternité, je me tût, son sourire avait disparu.
Etrangement, cela me rassura. Elle m’avait entendu, je n’aurais pas besoin de me répéter, de revivre ce calvaire.
Mais elle ne dit rien.
Impassible.
Immobile.
Juste les doigts crispés sur ses aiguilles à tricoter.
A nouveau, ses lèvres qui s’étirent très très lentement.
« Tu en a mis, du temps »
Que répondre à cela ?
Le silence …
« Allez, fait tes valises et va-t-en loin. Je me débrouillerais. »
J’avais imaginé tous les scénarios, sauf celui-ci.
Je ne suis même pas soulagé. Je fais ce qu’elle m’a dit, honteusement.
Elle sourit toujours lorsque je lui adresse un signe d’adieu.
En refermant la porte, je l’aperçoit une dernière fois, le ballet incessant des aiguilles et du fil a reprit entre ses doigts si fragiles.
Fermer la porte sur ma vie, mon ancienne vie.
Si j’avais su, je n’aurais pas tant attendu. Je brûle d’impatience de l’annoncer à Alexia.
Mais pas ce soir.
Je ne pourrais pas me montrer enthousiaste et triomphant.
Elle ne doit pas voir en moi ce reste de culpabilité. Elle pourrait l’interpréter comme des regrets. J’irais lui annoncer demain. Une nuit d’hôtel me fera du bien…
J’ai dormi comme un bébé.
Je prends soudain conscience qu’il s’agit d’une renaissance. Tant d’années perdues, de temps à rattraper à ses cotés.
Le travail attendra, j’appellerais pour prévenir, plus tard.
Alexia habite au bout de la ligne de métro. Vingt minutes me séparent d’elle.
Il me tarde de pouvoir la réconforter. Elle semblait morose la dernière fois, au téléphone. Ses mails me manquent. Elle m’en envoyait par dizaine quotidiennement, mais ça fait 3 jours que mon accès Internet est bloqué.
La serrer fort dans mes bras, lui annoncer la bonne nouvelle. Je vais m’installer chez elle dans un premier temps, puis on cherchera un appartement plus confortable. Plus calme.
Un pavillon peut-être …
Ses volets sont fermés. Elle doit encore dormir.
L’excitation fait battre mon cœur plus vite qu’il ne le faudrait, mes mains deviennent moites, je m’imagine déjà la joie qui inondera son visage…
Escalier gravit quatre à quatre, enfin devant sa porte.
Ma nouvelle vie…
Je fourrage dans mes poches pour y trouver la clef qu’elle m’avait offert, avec un petit cœur dessiné au vernis à ongle sur le métal… je souris déjà …
A l’intérieur, tout est éteint, sauf l’ordinateur qui diffuse une lueur faiblarde et bleutée.
La porte de sa chambre est grande ouverte.
Le lit défait.
Mais personne.
Ni aux toilettes.
Je repasse au salon, où l’écran clignote spasmodiquement.
Elle a reçu un mail. Mon regard s’y perd et finalement se fige.
Un mail déjà lu, reçu hier soir, dont je serai l’auteur.
Je ne lui ai pas écrit depuis 3 jours…
Lui annonçant que je la quittait. Que je ne l’aimais plus. Que j’allais m’occuper de ma femme.
Des mots durs. Tranchés.
Comment a-t-elle osé !
Son calme olympien et son sourire niais de la veille s’expliquent désormais. Elle savait la punition qu’elle allait m’infliger, en s’attaquant à celle qui allait prendre sa place…
Retrouver Alexia… lui expliquer… ignorer ma femme et sa cruauté…
J’ai besoin d’un verre d’eau, ma gorge est plus sèche que jamais…
Je me précipite vers le lavabo de la salle de bain, le liquide m’apaise et je respire un grand coup. Relève la tête.
Mon image dans le miroir… pas seulement…
Son image…
Estomac qui se noue… vertiges qui me fait m’agripper au rebord…
Dans la pénombre, livide, étendue, nue …
Mon cerveau fonctionne au ralenti…
Dans un souffle, je me jette sur elle, l’eau est encore tiède, son sang se déverse lentement de son poignet… si elle est morte…si … mais la veine de son cou bat encore, très faiblement…
Encore quelques longues secondes avant que je ne saisisse le téléphone pour alerter les secours…
Elle a perdu beaucoup de sang, mais par chance, notre groupe sanguin concordait. J’étais arrivé juste à temps, selon les médecins.
Quand je repense à ce qu’a fait ma femme… je ne la savais pas même capable de se servir d’un ordinateur ! Elle devait connaître ma liaison depuis un moment, mais tant que je restais à ses cotés…
Le lendemain de la sorti d’hôpital d’Alexia, elle m’a envoyé un SMS.
« pensais pas qu’elle irait jusque-là. Cette fille est instable. Quitte-là. Reviens-moi »
J’ignore de quelle manière elle a su pour la tentative de suicide d’Alexia…
J’ai changé de numéro de téléphone.
On a déménagé.
J’ai divorcé.
Par prudence, j’ai gardé un œil sur mon ex-femme, tout en restant invisible à ses yeux.
Depuis une semaine, un homme lui rend visite, ils se sont embrassés devant le seuil de la porte.
Elle a tourné la page.
Je suis soulagé.
Je vais pouvoir me consacrer pleinement à Alexia, et profiter de mon bonheur de « jeune marié » …
Iryane- Nombre de messages : 314
Age : 44
Localisation : là où je dois être ...enfin, sans certitude.
Date d'inscription : 26/01/2010
A creuser.
Salut,
Je ne sais qu'en dire. Il y a beaucoup de justesse dans les sentiments que tu analyses. Maintenant, sur la forme... Le récit à la première personne permet des raccourcis, donc le personnage raconte, on est dans un mode narratif qui privilégie l'introspection, au détriment de l'action objective. Le format court ne permet pas non plus de laisser le temps au lecteur de déchiffrer seul ce qui se passe, donc forcément on lui mâche le travail...
Ce texte a les défauts de ses qualités, dirons-nous.
Mais en dehors de ces considérations, le style est agréable.
La rupture. Le boulet auquel on est attaché, qu'on n'arrive plus à quitter. La situation qui s'enlise. J'ai connu, en temps et heure. Ensuite, quand tu parles de la maîtresse, et la vengeance de l'autre, là, ma foi... Des mails, c'est protégé, faut des mots de passe. Tu y as pensé ? Remarque, ton bonhomme a tout bêtement noté ça dans un carnet qu'il n'a pas assez planqué. Mais la femme, comment est-elle sortie de son état pseudo végétatif ? A-t-elle feint au début, ou si c'était réel, quel fut le facteur de cette soudaine rémission ?
Enfin, tout cela serait à creuser... Si tu te sens d'y revenir.
En tous cas, c'est toujours agréable de te lire,
Bises et encouragements,
Ubik.
Je ne sais qu'en dire. Il y a beaucoup de justesse dans les sentiments que tu analyses. Maintenant, sur la forme... Le récit à la première personne permet des raccourcis, donc le personnage raconte, on est dans un mode narratif qui privilégie l'introspection, au détriment de l'action objective. Le format court ne permet pas non plus de laisser le temps au lecteur de déchiffrer seul ce qui se passe, donc forcément on lui mâche le travail...
Ce texte a les défauts de ses qualités, dirons-nous.
Mais en dehors de ces considérations, le style est agréable.
La rupture. Le boulet auquel on est attaché, qu'on n'arrive plus à quitter. La situation qui s'enlise. J'ai connu, en temps et heure. Ensuite, quand tu parles de la maîtresse, et la vengeance de l'autre, là, ma foi... Des mails, c'est protégé, faut des mots de passe. Tu y as pensé ? Remarque, ton bonhomme a tout bêtement noté ça dans un carnet qu'il n'a pas assez planqué. Mais la femme, comment est-elle sortie de son état pseudo végétatif ? A-t-elle feint au début, ou si c'était réel, quel fut le facteur de cette soudaine rémission ?
Enfin, tout cela serait à creuser... Si tu te sens d'y revenir.
En tous cas, c'est toujours agréable de te lire,
Bises et encouragements,
Ubik.
Re: Nouveau départ
C'est peu dire que le sujet m'indiffère, mais enfin, ça c'est moi. Plus gênant, je trouve le texte déséquilibré entre la longue description des sentiments du narrateur et l'emballement de événements à partir de la découverte d'Alexia dans sa baignoir. Hop, elle est sauvée, l'autre mégère essaie encore de faire se séparer les amants, et puis elle finit par tourner la page, c'est fini, voilà. Je pense qu'il serait intéressant ou bien de moins traîner sur les hésitations du gars au début, ou bien de développer davantage la période où l'épouse n'a pas renoncé.
Mais surtout, côté erreurs de langue, vous n'y êtes pas allée de main morte ! La lecture, à mon avis, s'en trouve sérieusement handicapée :
« ça fait des heures que j’essaie de lui avouer »
« Je ne saurais même pas dire si ce fut (et non « fût qui est la forme du subjonctif imparfait ; ici, on a un passé simple tout bête) brutal »
« Mais quelque (et non « quelques », parce que c’est « un temps », dans cette expression) temps après ce constat, »
« Son cœur était libre, elle était tout ce que j’espérais » : je veux bien que le style soit simple et dépouillé, mais deux fois être à l’imparfait en si peu de mots, je trouve cela maladroit
« Mais elle m’avait énervé (et non « énervée », puisque le narrateur est un homme) »
« il y a bien longtemps que je l’aurais quittée (que j’aurais quitté qui ? « l’ », mis pour la bonne femme ; on accorde le participe passé conjugué avec avoir avec le complément d’objet direct du verbe, placé avant le verbe) »
« tricotant doucement. Ses doigts travaillent mécaniquement, elle fixe un point invisible, sur le mur d’en face. Elle sourit légèrement » : trop d’adverbes en « ment » rapprochées, à mon avis
« Mais si je ne me lance pas de suite, je sens que je ne le ferai (et non « ferais » ; la concordance des temps exige ici un futur et non le conditionnel « ferais ») jamais »
« Comme si elle se méfiant (se méfiait, non ?), comme si me voir si prés d’elle l’étonnait »
« En une dizaine de minutes, je lui en ai dit plus »
« Je n’aurais pas eu le courage »
« Lorsqu’après ce qui me sembla être une éternité, je me tus »
« Allez, fais tes valises et va-t-en loin. Je me débrouillerai (et non « débrouillerais », le futur s’impose ici et non le conditionnel) »
« je l’aperçois une dernière fois, le ballet incessant des aiguilles et du fil a repris »
« J’irai et non « j’irais », le futur s’impose ici et non le conditionnel, d’ailleurs vous avez bien conjugué dans la phrase suivante) lui annoncer demain »
« j’appellerai (et non « j’appellerais », le futur s’impose ici et non le conditionnel) pour prévenir, plus tard »
« Elle m’en envoyait par dizaines »
« Escalier gravi (et non « gravit », clairement c’est le participe passé employé comme adjectif, ici) quatre à quatre »
« la clef qu’elle m’avait offerte (elle m’avait offert quoi ? la clef ; le participe passé du verbe conjugué avec avoir s’accorde avec le complément d’ibjet direct placé avant le verbe) »
« Un mail déjà lu, reçu hier soir, dont je serais (ici en revanche, c’est le conditionnel qui s’impose et non le futur, puisque le narrateur n’est pas l’auteur du mail) l’auteur »
« Lui annonçant que je la quittais »
« Le lendemain de la sortie d’hôpital »
« Quitte-la »
Mais surtout, côté erreurs de langue, vous n'y êtes pas allée de main morte ! La lecture, à mon avis, s'en trouve sérieusement handicapée :
« ça fait des heures que j’essaie de lui avouer »
« Je ne saurais même pas dire si ce fut (et non « fût qui est la forme du subjonctif imparfait ; ici, on a un passé simple tout bête) brutal »
« Mais quelque (et non « quelques », parce que c’est « un temps », dans cette expression) temps après ce constat, »
« Son cœur était libre, elle était tout ce que j’espérais » : je veux bien que le style soit simple et dépouillé, mais deux fois être à l’imparfait en si peu de mots, je trouve cela maladroit
« Mais elle m’avait énervé (et non « énervée », puisque le narrateur est un homme) »
« il y a bien longtemps que je l’aurais quittée (que j’aurais quitté qui ? « l’ », mis pour la bonne femme ; on accorde le participe passé conjugué avec avoir avec le complément d’objet direct du verbe, placé avant le verbe) »
« tricotant doucement. Ses doigts travaillent mécaniquement, elle fixe un point invisible, sur le mur d’en face. Elle sourit légèrement » : trop d’adverbes en « ment » rapprochées, à mon avis
« Mais si je ne me lance pas de suite, je sens que je ne le ferai (et non « ferais » ; la concordance des temps exige ici un futur et non le conditionnel « ferais ») jamais »
« Comme si elle se méfiant (se méfiait, non ?), comme si me voir si prés d’elle l’étonnait »
« En une dizaine de minutes, je lui en ai dit plus »
« Je n’aurais pas eu le courage »
« Lorsqu’après ce qui me sembla être une éternité, je me tus »
« Allez, fais tes valises et va-t-en loin. Je me débrouillerai (et non « débrouillerais », le futur s’impose ici et non le conditionnel) »
« je l’aperçois une dernière fois, le ballet incessant des aiguilles et du fil a repris »
« J’irai et non « j’irais », le futur s’impose ici et non le conditionnel, d’ailleurs vous avez bien conjugué dans la phrase suivante) lui annoncer demain »
« j’appellerai (et non « j’appellerais », le futur s’impose ici et non le conditionnel) pour prévenir, plus tard »
« Elle m’en envoyait par dizaines »
« Escalier gravi (et non « gravit », clairement c’est le participe passé employé comme adjectif, ici) quatre à quatre »
« la clef qu’elle m’avait offerte (elle m’avait offert quoi ? la clef ; le participe passé du verbe conjugué avec avoir s’accorde avec le complément d’ibjet direct placé avant le verbe) »
« Un mail déjà lu, reçu hier soir, dont je serais (ici en revanche, c’est le conditionnel qui s’impose et non le futur, puisque le narrateur n’est pas l’auteur du mail) l’auteur »
« Lui annonçant que je la quittais »
« Le lendemain de la sortie d’hôpital »
« Quitte-la »
Invité- Invité
Re: Nouveau départ
Iryane, je suis au regret de dire que d'une part l'histoire m'a ennuyée à mourir par son contenu et par le traitement que tu en fais : sirupeux et dégoulinant de clichés bon marché. Bâclé vers la fin.
A mon avis, si tu veux te contenter d'un format court, il va falloir rééquilibrer le texte ou couper du récit le long terme (s'arrêter à la tentative de suicide par exemple) ou alors se lancer carrément dans une nouvelle pour pouvoir amener tous les évènements sans donner l'impression que tu es pressée d'arriver à la fin.
D'autre part, je suis effarée par les fautes qui subsistent dans ce texte. Si l'on peut accepter qu'un auteur fasse des fautes, il tient à lui, au respect qu'il doit à ses lecteurs d'essayer de les corriger et de livrer un texte potable. Je m'aventure à t'en faire part cette fois-ci parce que c'est un défaut récurrent dans ce que tu postes et qu'à force ça m'agace. Regarde là (tu connais peut-être déjà) : http://bonpatron.com/ ça t'aidera.
Bon courage.
A mon avis, si tu veux te contenter d'un format court, il va falloir rééquilibrer le texte ou couper du récit le long terme (s'arrêter à la tentative de suicide par exemple) ou alors se lancer carrément dans une nouvelle pour pouvoir amener tous les évènements sans donner l'impression que tu es pressée d'arriver à la fin.
D'autre part, je suis effarée par les fautes qui subsistent dans ce texte. Si l'on peut accepter qu'un auteur fasse des fautes, il tient à lui, au respect qu'il doit à ses lecteurs d'essayer de les corriger et de livrer un texte potable. Je m'aventure à t'en faire part cette fois-ci parce que c'est un défaut récurrent dans ce que tu postes et qu'à force ça m'agace. Regarde là (tu connais peut-être déjà) : http://bonpatron.com/ ça t'aidera.
Bon courage.
Invité- Invité
Re: Nouveau départ
"l'emballement des événements à partir de la découverte d'Alexia dans sa baignoire", pardon pour les fautes de frappe.
Invité- Invité
Re: Nouveau départ
Dommage que ce ne soit pas assez travaillé. J’aime bien, c’est plausible, ce sont des sentiments certes communs mais qui touchent toujours le lecteur (non littéraire) parce que réels. La forme aussi. Des phrases courtes, qui tombent les unes après les autres, qui créent la vitesse puis l’enchaînement irrémédiable. Pour de la fiction, on pourrait trouver une fin plus détaillée, il n’y a pas de chute. On ne sait pas vraiment pourquoi l’homme surveille son ex femme. Il pourrait être jaloux à son tour ? La culpabilité. S’inquièterait-il vraiment après le coup qu’elle lui a fait ? Non vraiment, avant de mettre un texte sur ce site, il faut le travailler, le couper, l’affiner, chercher les mots exacts. Je comprends les personnes qui râlent à cause d’un travail bâclé. J’en ai fait les frais. Bon courage.
Dilo- Nombre de messages : 65
Age : 46
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Nouveau départ
Une idée exploitable à condition de l'approcher avec originalité, ce que tu fais en certains points, mais pas assez je pense. Il est vrai que ces sentiments ont l'avantage de toucher facilement, mais ce côté passe-partout constitue évidemment un piège : le déjà vu est difficile à éviter. Je pense que l'histoire de l'accident d'Agathe ajoute quelque chose, accentue la culpabilité du narrateur. Bon point, par exemple, qui demanderait peut-être à prendre plus de place, à être plus exploité. En revanche, certaines étapes de ton histoire demeurent assez plates, parce que trop rapides, trop faciles ou trop déjà vues. Le dénouement, par exemple, ne peut pas satisfaire le lecteur, comme les commentateurs précédents le remarquent déjà. Un autre passage qui coince à mon avis : lorsque le narrateur arrive chez Alexia et s'apprête à lui annoncer la bonne nouvelle. Tu insistes trop sur l'excitation, le "rêve qui se réalise", de sorte à ce qu'on s'attende à une surprise, qui par conséquent n'en est plus une... Effet raté. Mais je pense que tu tiens la base d'une histoire potentiellement prenante, si tu fais la démarche de revenir sur ce texte.
Quelques remarques plus ciblées.
J'espère que tu ne te sens pas trop plombée par ces critiques Iryane, je ne pense pas qu'il manque énormément à ce texte pour l'améliorer : il faut lui ajouter un peu de relief. =)
Quelques remarques plus ciblées.
Elle n’a commis aucune faute, j’ai simplement cessé de l’aimer.
Il me semble que ces deux passages se contredisent un peu.
Entre ce que ma femme était devenue – absente, indifférente, râleuse, lunatique _ et ce qu’Alexia m’offrait, j’ai parfois du mal à comprendre ce qui m’a retenu si longtemps auprès d’elle.
Exemple d'un gros problème de ton texte : l'alternance perpétuelle entre passé et présent. Tu n'as pas fixer le temps auquel tu racontes l'histoire, et du coup tu fais des va-et-vient tout le long.C’est son regard que je redoute le plus.
Son incompréhension.
Ses larmes peut-être. Sa tristesse.
Depuis son accident, sa tristesse était permanente.
J'espère que tu ne te sens pas trop plombée par ces critiques Iryane, je ne pense pas qu'il manque énormément à ce texte pour l'améliorer : il faut lui ajouter un peu de relief. =)
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