Je hais les medecins
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Je hais les medecins
Dehors, le soleil caresse les bâtiments du CATTP de Nimpec-naouel. Le mercredi est réservé aux rendez-vous. A droite l’horloge agite son pendule comme une enfant ferait pendre ses jambes. Un vibraphone diffuse une adaptation somnolente de John Barry baisant la Russie, une ondulation psychotrope pour nostalgiques visqueux. Le blanc des murs se ramollit et réverbère l’abandon avec détachement. Au centre de la pièce, le Professeur Laievski-Vonkoren tente de fixer Oleg dans les yeux, pratiquant une danse proxémique digne d’un géranium toxico fan de contre espionnage, et improvise finalement une stratégie moins apathique. Il se racle la gorge, ouvre un dossier, réajuste ses lunettes :
« Tu dis avoir été abusé par ton père dans une communauté de poneys mort-vivants??»
Silence.
«La guerre c’est horrible…Enfin… Ici on ne fait plus ça. Internet, les droits de l’homme… Tu comprends ces mots ? »
Silence. Le docteur fronce tout ce qu’il a de poils.
« Sans leur pugnacité et le défibrillateur, tu tuais ces infirmières.»
Oleg suit une mouche qui l’insulte au plafond, du regard pour l’instant.
Le médecin frémit, pupilles vitrifiées. Postillonnant sa détresse, il déborde plus humainement:
« Te rends-tu comptes ?
-C’est maman qui l’a dit. »
Les sourcils du psy chutent brusquement sur ses chaussures, le reste de son visage se fripe comme une pomme dans un four à céramique. Oleg plonge un bras dans son caleçon et observe le radiateur de l’angle gauche:
« Les ordres de ta mère n’excusent en rien ton comport…
-Il faut pas donner du lait au petit chat ! »
Le psychiatre compose rapidement une mine de circonstance, pomme dans l’autre sens moins le four, concernée mais distante. Opération tonnerre, l’écoute sociale électrochoquée. Oleg n’a pas remarqué, il suce la main survivante. Ses doigts ressortent :
«Après il va en redemander et il devient attiré par le sang des mammifères, et donc celui des humains. Il devient vampire le petit chat. Après le vampire, il cherche qu’à créer des autres vampires et les humains ils sont obligés de faire intervenir l’armée. Mais l’armée c’est des humains, alors le président il est obligé de faire exploser une bombe atomique chez lui, et du coup, vu que c’est dans un pays qui empêche les autres pays de tout faire péter, les autres ils vont avoir envie eux aussi et tout va péter partout. »
Le psychiatre dégonfle de résignation et abandonne son buste au fauteuil, Oleg n’avait pas terminé, il se lèche l’avant bras:
« C’est pour ça que Maman elle a tué Papa, parce qu’il avait donné du lait au petit chat. »
L’autre bras remonte son filet de pêche, Oleg le renifle fièrement:
« Il est 9h37 ! »
Le thérapeute déglutit, déplace lentement sa main droite vers le coupe-papier, sa main gauche vers le champignon en forme d’interphone. Oleg ne comprend pas son sourire, il trouve le visage du monsieur luisant et ses yeux un peu plats.
Deux éducatrices rentrent en sifflotant l’air d’Oleg, Emilie a même amené son pull préféré. Oleg enfile la camisole, dit au revoir à la mouche et à sa mère.
Le médecin pousse l’interphone presque soulagé :
« Brittany ? Qu’avait-on dit pour les cahiers de liaison ? Oui… Et non je ne pense pas que ses progrès soient à porter au crédit de… Prévoyez la dose sanction sur trois jo… Le fait de voir sa grand mère n’arrang… La question n’est pas là, c’est moi qui dit combien de grammes et vous convoquez les cadres, les moins cadres, intitulé Le cahier de liaison management et communication pour une… Oui demain et on…Patient suivant Brittany ! »
Le bureau accueille un jeune homme et son monde. Un monde simple et qui sent. Le docteur déplace son porte stylo face à lui, dépose des trombones en petit tas, puis se lève dans une jovialité excessive, prétextant un soleil salvateur, une luminosité revitalisante, là à portée de main. D’ailleurs il ouvre la fenêtre dans son dos. Teddy, c’est le jeune homme, bat de l’œil comme une ampoule grésille, implosion à l’affut. Il finit par s’asseoir. Sa partie droite tremble, sa gauche appartient à une chaussette mauve et verte jusqu’au coude.
Les premières secondes sont éprouvantes, le bras de Teddy parle en flash bang et mitraille en barrage :
« Je… je commence tous les jours au moment où jeje fais ma première pause café-cigarette, cigarette, cigarette, cigarette, vers 10h 93. C’est Emilie, elle m’a dit de faire comme jeje voulais, mais quand même de pas mâcher les filt…
-Cela ne m‘intéresse pas ! »
Le corps médical marque une pause. Teddy se saisit d’un trombone qu’il jette au visage de son interlocuteur. Ce dernier l’esquive en inclinant la tête :
« C’est une blague Teddy, détendez-vous et enlevez cette chaussette. »
L’œil de Teddy pique un sprint, le psychiatre jubile calmement, un doigt sur le coupe papier.
« Poursuivez…
-Je… Je prends le combiné de téléphone, ceux qu’il y avait chez Papa, jeje regarde si Patrick a bien mis la mousse, et moi jeje m’occupe de revisser la partie qui pue par là où la voix passe. C’est France Orange qui nous donne le travail, ils disent que c’est la gratuité struc-tu-rante et nous on veut pas mourir, parce que chez France Orange ils croquent des vers par les pissenlits, il dit Patr...
-Jeje vous interromps. La remise en cause des contraintes, socialisantes en l’espèce, et leur impact dans l’édification d’un « Vous » solide, sans objet transitionnel ni maquillage, est d’une infinie complexité, cela ne peut faire sens pour vous, le travail vous est nécessaire. Ce qui me semble intéressant lors de nos séances est d’aborder plus humblem… Nan, écoutez, c’est plus simple si je vous l’explique de la manière suivante. Jeeuuhh… »
Son doigt reste pointé vers l’abstrait. Ses lunettes hypnotisent le blanc, accommodant l’au-delà. Le psy subit l’attaque des lignes précédentes et figure un cortège d’employés suicidaires et minuscules, la bouche pleine de laitue, pleuvant du plafond. Une pluie France Orange. Il en suit plusieurs dans leur chute et rebondit sur l’œil de Teddy qui s’injecte.
Teddy riposte à l’arme blanche, c’est une image. Il jette tout de même un stylo par la fenêtre.
« Et… Et nous, on aime bien, Patrick, Sidonie, Aurélien et moi, parce que Emilie, elle rigole avec de nous et nous pareil que elle. Jj’adore, parce que, pendant un instant, tout roule, jusqu’à ce que jeje repose le combiné et que jeje prenne le coup de fil suivant… C’est des appels muets, elle dit Emilie, elle m’a dit que aussi jj’étais standard, mais Papa il disait que jj’étais pas grave.
-Poursuivez. »
Le médecin tend son buste vers le tiroir :
« Surtout dis ce que je fais à tout le monde, c’est un secret ! »
L’œil est parcouru d’un frisson. Le psy sort une cigarette et l’allume. Il amorce une apnée puis souffle une bouffée au visage de Teddy :
«Ah, j’oubliais, ton père t’abandonne et tu es privé de flambi à la cantine ! »
Teddy s’effondre, une trainée de morve épileptique.
Le toubib n’a pas quitté son air narquois et fait courir une caresse jusqu’au champi. Les éducatrices, celles de l’intervention précédente, pénètrent alors que pour Carly Simon personne ne le fait mieux. Elles raccompagnent l’invité.
Le médecin calcule le poids de la fumée, une idée en l’air, le monde ne suffit pas, remonte légèrement ses manches puis presse une nouvelle fois l’interphone, il n’en fait pas un jus non plus :
« Il me fait un bien fou ce gamin Brittany… Ah nan vraiment, il est dépressif… Oui maintenant, c’est mieux que la confusion des genres du moi dernier… J’ai requalifié… Voilà. Oui, bon, patient suiv… Oui, oui c’est ça, vous aussi vous êtes formid… Oui, patient suivant mon p’tit. »
Un gnignigni de roulements grippés devance Xavier, son véhicule et l’éducatrice-une nouvelle- qui le pousse du pied, appliquée à ne pas faire tomber un carton de mouchoirs alors qu’elle ferme la porte.
Le coupe papier finit sa rotation, il pointe sa menace vers l’anonymat d’un tableau, faisant perdre toute saveur aux prémisses d’évasion rahanesque :
« ghlflblkmsvhgblu »
Xavier a des questions qui coulent très bas sur le visage. Son corps est un évier qui fait une marelle sur l’équateur imprimant à sa tête un Coriolis aléatoire.
Horizon plutôt stérile pour le médecin qui cherche un début dans le plafond, il croise ses doigts, pose son menton dessus, souffle, et dans un bourgeonnement de son lui intérieur, détend ses bras sans libérer un ongle. Son buste quitte le moelleux du dossier. Il se penche d’avantage réduisant la distance à ses interlocuteurs tandis que ses coudes pistonnent un réflexe de rameur, s’échouant sur le bureau pour le droit.
Une falaise égyptienne, un sphinx aux yeux d’or, le médecin règle son épaule au dernier cran, parallèle au sourire, sans quitter l’éducatrice du regard, celui de Xavier vaque là bas :
« EPO, whiskey, Subutex? sourire
-khgvtffkluprt mouchoir
-Oui , Subutex, whiskey, cabillau ! sourire
-plfalleliodtghbl mouchoir
- c’est ça, pour la mémoire…»
Là bas.
La mouche d’Oleg fait du topless en bord de plage, celle dessinée par la flaque France Orange, Xavier ne rêvait pas, d’ailleurs l’attention mirador du psy, entraînée à poursuivre, s’atèle à recomposer le bureau en dodécaèdres rétiniens, curiosité mimétique. Lui aussi manque de faire couler le sang des sages, il ravale in extremis un filet de bave. Un éclair semble agité son cortex. Il presse le fameux champignon:
« Brittany ? Non c'est ma compil de James Bond qui m'a fait penser... Décalez le RDV pour les normes Isotercian… Oui, une peccadille, vendredi c’est jour de conférence… Non cette fois-ci, c’est magistral, il s’agit du syndrome Aladin, le cas Gregory Herre, l’orphelin arboricole… Bien sur, rappelez-vous mon ouvrage Spécialisation occipitale, l’oscillation communicante, du myosotis au deltaplane… »
Un texte par semaine, Krebs. Celui-ci sera déverrouillé lundi 2 mai.
« Tu dis avoir été abusé par ton père dans une communauté de poneys mort-vivants??»
Silence.
«La guerre c’est horrible…Enfin… Ici on ne fait plus ça. Internet, les droits de l’homme… Tu comprends ces mots ? »
Silence. Le docteur fronce tout ce qu’il a de poils.
« Sans leur pugnacité et le défibrillateur, tu tuais ces infirmières.»
Oleg suit une mouche qui l’insulte au plafond, du regard pour l’instant.
Le médecin frémit, pupilles vitrifiées. Postillonnant sa détresse, il déborde plus humainement:
« Te rends-tu comptes ?
-C’est maman qui l’a dit. »
Les sourcils du psy chutent brusquement sur ses chaussures, le reste de son visage se fripe comme une pomme dans un four à céramique. Oleg plonge un bras dans son caleçon et observe le radiateur de l’angle gauche:
« Les ordres de ta mère n’excusent en rien ton comport…
-Il faut pas donner du lait au petit chat ! »
Le psychiatre compose rapidement une mine de circonstance, pomme dans l’autre sens moins le four, concernée mais distante. Opération tonnerre, l’écoute sociale électrochoquée. Oleg n’a pas remarqué, il suce la main survivante. Ses doigts ressortent :
«Après il va en redemander et il devient attiré par le sang des mammifères, et donc celui des humains. Il devient vampire le petit chat. Après le vampire, il cherche qu’à créer des autres vampires et les humains ils sont obligés de faire intervenir l’armée. Mais l’armée c’est des humains, alors le président il est obligé de faire exploser une bombe atomique chez lui, et du coup, vu que c’est dans un pays qui empêche les autres pays de tout faire péter, les autres ils vont avoir envie eux aussi et tout va péter partout. »
Le psychiatre dégonfle de résignation et abandonne son buste au fauteuil, Oleg n’avait pas terminé, il se lèche l’avant bras:
« C’est pour ça que Maman elle a tué Papa, parce qu’il avait donné du lait au petit chat. »
L’autre bras remonte son filet de pêche, Oleg le renifle fièrement:
« Il est 9h37 ! »
Le thérapeute déglutit, déplace lentement sa main droite vers le coupe-papier, sa main gauche vers le champignon en forme d’interphone. Oleg ne comprend pas son sourire, il trouve le visage du monsieur luisant et ses yeux un peu plats.
Deux éducatrices rentrent en sifflotant l’air d’Oleg, Emilie a même amené son pull préféré. Oleg enfile la camisole, dit au revoir à la mouche et à sa mère.
Le médecin pousse l’interphone presque soulagé :
« Brittany ? Qu’avait-on dit pour les cahiers de liaison ? Oui… Et non je ne pense pas que ses progrès soient à porter au crédit de… Prévoyez la dose sanction sur trois jo… Le fait de voir sa grand mère n’arrang… La question n’est pas là, c’est moi qui dit combien de grammes et vous convoquez les cadres, les moins cadres, intitulé Le cahier de liaison management et communication pour une… Oui demain et on…Patient suivant Brittany ! »
Le bureau accueille un jeune homme et son monde. Un monde simple et qui sent. Le docteur déplace son porte stylo face à lui, dépose des trombones en petit tas, puis se lève dans une jovialité excessive, prétextant un soleil salvateur, une luminosité revitalisante, là à portée de main. D’ailleurs il ouvre la fenêtre dans son dos. Teddy, c’est le jeune homme, bat de l’œil comme une ampoule grésille, implosion à l’affut. Il finit par s’asseoir. Sa partie droite tremble, sa gauche appartient à une chaussette mauve et verte jusqu’au coude.
Les premières secondes sont éprouvantes, le bras de Teddy parle en flash bang et mitraille en barrage :
« Je… je commence tous les jours au moment où jeje fais ma première pause café-cigarette, cigarette, cigarette, cigarette, vers 10h 93. C’est Emilie, elle m’a dit de faire comme jeje voulais, mais quand même de pas mâcher les filt…
-Cela ne m‘intéresse pas ! »
Le corps médical marque une pause. Teddy se saisit d’un trombone qu’il jette au visage de son interlocuteur. Ce dernier l’esquive en inclinant la tête :
« C’est une blague Teddy, détendez-vous et enlevez cette chaussette. »
L’œil de Teddy pique un sprint, le psychiatre jubile calmement, un doigt sur le coupe papier.
« Poursuivez…
-Je… Je prends le combiné de téléphone, ceux qu’il y avait chez Papa, jeje regarde si Patrick a bien mis la mousse, et moi jeje m’occupe de revisser la partie qui pue par là où la voix passe. C’est France Orange qui nous donne le travail, ils disent que c’est la gratuité struc-tu-rante et nous on veut pas mourir, parce que chez France Orange ils croquent des vers par les pissenlits, il dit Patr...
-Jeje vous interromps. La remise en cause des contraintes, socialisantes en l’espèce, et leur impact dans l’édification d’un « Vous » solide, sans objet transitionnel ni maquillage, est d’une infinie complexité, cela ne peut faire sens pour vous, le travail vous est nécessaire. Ce qui me semble intéressant lors de nos séances est d’aborder plus humblem… Nan, écoutez, c’est plus simple si je vous l’explique de la manière suivante. Jeeuuhh… »
Son doigt reste pointé vers l’abstrait. Ses lunettes hypnotisent le blanc, accommodant l’au-delà. Le psy subit l’attaque des lignes précédentes et figure un cortège d’employés suicidaires et minuscules, la bouche pleine de laitue, pleuvant du plafond. Une pluie France Orange. Il en suit plusieurs dans leur chute et rebondit sur l’œil de Teddy qui s’injecte.
Teddy riposte à l’arme blanche, c’est une image. Il jette tout de même un stylo par la fenêtre.
« Et… Et nous, on aime bien, Patrick, Sidonie, Aurélien et moi, parce que Emilie, elle rigole avec de nous et nous pareil que elle. Jj’adore, parce que, pendant un instant, tout roule, jusqu’à ce que jeje repose le combiné et que jeje prenne le coup de fil suivant… C’est des appels muets, elle dit Emilie, elle m’a dit que aussi jj’étais standard, mais Papa il disait que jj’étais pas grave.
-Poursuivez. »
Le médecin tend son buste vers le tiroir :
« Surtout dis ce que je fais à tout le monde, c’est un secret ! »
L’œil est parcouru d’un frisson. Le psy sort une cigarette et l’allume. Il amorce une apnée puis souffle une bouffée au visage de Teddy :
«Ah, j’oubliais, ton père t’abandonne et tu es privé de flambi à la cantine ! »
Teddy s’effondre, une trainée de morve épileptique.
Le toubib n’a pas quitté son air narquois et fait courir une caresse jusqu’au champi. Les éducatrices, celles de l’intervention précédente, pénètrent alors que pour Carly Simon personne ne le fait mieux. Elles raccompagnent l’invité.
Le médecin calcule le poids de la fumée, une idée en l’air, le monde ne suffit pas, remonte légèrement ses manches puis presse une nouvelle fois l’interphone, il n’en fait pas un jus non plus :
« Il me fait un bien fou ce gamin Brittany… Ah nan vraiment, il est dépressif… Oui maintenant, c’est mieux que la confusion des genres du moi dernier… J’ai requalifié… Voilà. Oui, bon, patient suiv… Oui, oui c’est ça, vous aussi vous êtes formid… Oui, patient suivant mon p’tit. »
Un gnignigni de roulements grippés devance Xavier, son véhicule et l’éducatrice-une nouvelle- qui le pousse du pied, appliquée à ne pas faire tomber un carton de mouchoirs alors qu’elle ferme la porte.
Le coupe papier finit sa rotation, il pointe sa menace vers l’anonymat d’un tableau, faisant perdre toute saveur aux prémisses d’évasion rahanesque :
« ghlflblkmsvhgblu »
Xavier a des questions qui coulent très bas sur le visage. Son corps est un évier qui fait une marelle sur l’équateur imprimant à sa tête un Coriolis aléatoire.
Horizon plutôt stérile pour le médecin qui cherche un début dans le plafond, il croise ses doigts, pose son menton dessus, souffle, et dans un bourgeonnement de son lui intérieur, détend ses bras sans libérer un ongle. Son buste quitte le moelleux du dossier. Il se penche d’avantage réduisant la distance à ses interlocuteurs tandis que ses coudes pistonnent un réflexe de rameur, s’échouant sur le bureau pour le droit.
Une falaise égyptienne, un sphinx aux yeux d’or, le médecin règle son épaule au dernier cran, parallèle au sourire, sans quitter l’éducatrice du regard, celui de Xavier vaque là bas :
« EPO, whiskey, Subutex? sourire
-khgvtffkluprt mouchoir
-Oui , Subutex, whiskey, cabillau ! sourire
-plfalleliodtghbl mouchoir
- c’est ça, pour la mémoire…»
Là bas.
La mouche d’Oleg fait du topless en bord de plage, celle dessinée par la flaque France Orange, Xavier ne rêvait pas, d’ailleurs l’attention mirador du psy, entraînée à poursuivre, s’atèle à recomposer le bureau en dodécaèdres rétiniens, curiosité mimétique. Lui aussi manque de faire couler le sang des sages, il ravale in extremis un filet de bave. Un éclair semble agité son cortex. Il presse le fameux champignon:
« Brittany ? Non c'est ma compil de James Bond qui m'a fait penser... Décalez le RDV pour les normes Isotercian… Oui, une peccadille, vendredi c’est jour de conférence… Non cette fois-ci, c’est magistral, il s’agit du syndrome Aladin, le cas Gregory Herre, l’orphelin arboricole… Bien sur, rappelez-vous mon ouvrage Spécialisation occipitale, l’oscillation communicante, du myosotis au deltaplane… »
Un texte par semaine, Krebs. Celui-ci sera déverrouillé lundi 2 mai.
Krebs- Nombre de messages : 22
Age : 80
Date d'inscription : 12/11/2010
Re: Je hais les medecins
Qui hait les médecins ? Un narrateur invisible, l'auteur ?
Ce médecin ne me paraît pas vraiment haïssable, plutôt à plaindre en fait, tant il sonne faux et pas à sa place dans ce milieu bizarre. Un milieu composé de personnages pas assez en rupture les uns avec les autres. Tu me diras, normal, le toubib est spécialiste et donc voit défiler des patients présentant des troubles pathologiques similaires ou proches. D'accord, mais alors, ce serait bien d'éviter l'effet catalogue et de réussir à distancier les destins, les vécus, sous peine de leur donner une coloration répétitive, ce qui est le cas entre le 1er et le 2e malade.
De plus, je trouve que le comportement du médecin est bien faiblard en regard de celui de ses patients. Ce serait sans doute pas mal de le rendre plus dingo encore ou alors complètement décalé. Là, rien à faire, je me demande ce qu'il fait là.
Ce médecin ne me paraît pas vraiment haïssable, plutôt à plaindre en fait, tant il sonne faux et pas à sa place dans ce milieu bizarre. Un milieu composé de personnages pas assez en rupture les uns avec les autres. Tu me diras, normal, le toubib est spécialiste et donc voit défiler des patients présentant des troubles pathologiques similaires ou proches. D'accord, mais alors, ce serait bien d'éviter l'effet catalogue et de réussir à distancier les destins, les vécus, sous peine de leur donner une coloration répétitive, ce qui est le cas entre le 1er et le 2e malade.
De plus, je trouve que le comportement du médecin est bien faiblard en regard de celui de ses patients. Ce serait sans doute pas mal de le rendre plus dingo encore ou alors complètement décalé. Là, rien à faire, je me demande ce qu'il fait là.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Je hais les medecins
Le CAT de Nimpec-Naouel, j'ai très bien connu !
Déjà rien que ça, ça me met en joie...
Ensuite... ben les barges sont plus barges que nature, le psy qui avoue que ça lui fait un bien fou les patients déprimé, je le trouve d'une sincérité absolument touchante : c'est vrai, quand on fait ces métiers-là, un jour où l'autre on est content d'être à la place où on est et pas à la leur !!! st'humain, non ? C'est cuirasse, normal, si t'es poreux tu dures pas longtemps...
Mais j'aime bien le côté ravageur et rageur de cet humour vengeur !
Déjà rien que ça, ça me met en joie...
Ensuite... ben les barges sont plus barges que nature, le psy qui avoue que ça lui fait un bien fou les patients déprimé, je le trouve d'une sincérité absolument touchante : c'est vrai, quand on fait ces métiers-là, un jour où l'autre on est content d'être à la place où on est et pas à la leur !!! st'humain, non ? C'est cuirasse, normal, si t'es poreux tu dures pas longtemps...
Mais j'aime bien le côté ravageur et rageur de cet humour vengeur !
Invité- Invité
Re: Je hais les medecins
Je n'apprécie pas du tout cette vision ironique de la maladie mentale. Ca me fait penser à l'humoriste Patrick Timsit qui s'était crû très malin en comparant les trisomiques à des crevettes : "Les trisomiques c'est comme les crevettes, tout est bon sauf la queue !" Manque de pot pour lui des familles ont porté plainte.
On est, toutes proportions gardées, dans le même cas de figure ici. De la caricature et de l'humour facile. On fait dire n'importe quoi à des "fous" en supposant que le lecteur va bien rigoler. Sais-tu que dans mon service de psychiatrie je me prends des raclées aux échecs par des schizophrènes ou que certains psychotiques trouvent les 7 lettres du scrabble comme on dit bonjour ? Et que dire de celui qui écrit de la poésie pleine de finesse ?
J'espère que tu ne travailles pas dans le milieu car il faut que tu m'expliques ces absurdités :
- dans les CATTP (Centre d'Accueil Thérapeutique à Temps Partiel) il n'y a pas d'éducateurs à ma connaissance mais des infirmiers. Je suis étonné que des psychiatres y consultent.
- "Oleg enfile la camisole" Il y a bien longtemps que la camisole est abandonnée. C'est de la psychiatrie du 20è siècle.
- "Prévoyez la dose sanction" Quelle horreur ! Une phrase qui laisse entendre que les psychiatres abrutissent les malades en substances chimiques pour les punir. Encore de la psychiatrie fantasmée.
J'ai relevé d'autres bêtises, surtout le psychiatre qui souffle de la fumée de cigarette au visage du patient, sa façon de prendre les entretiens à la légère et ses diagnostics foireux.
Je sais, c'est de l'humour, mais ça n'excuse pas tout. Il n'y a rien d'humain dans ce texte.
On est, toutes proportions gardées, dans le même cas de figure ici. De la caricature et de l'humour facile. On fait dire n'importe quoi à des "fous" en supposant que le lecteur va bien rigoler. Sais-tu que dans mon service de psychiatrie je me prends des raclées aux échecs par des schizophrènes ou que certains psychotiques trouvent les 7 lettres du scrabble comme on dit bonjour ? Et que dire de celui qui écrit de la poésie pleine de finesse ?
J'espère que tu ne travailles pas dans le milieu car il faut que tu m'expliques ces absurdités :
- dans les CATTP (Centre d'Accueil Thérapeutique à Temps Partiel) il n'y a pas d'éducateurs à ma connaissance mais des infirmiers. Je suis étonné que des psychiatres y consultent.
- "Oleg enfile la camisole" Il y a bien longtemps que la camisole est abandonnée. C'est de la psychiatrie du 20è siècle.
- "Prévoyez la dose sanction" Quelle horreur ! Une phrase qui laisse entendre que les psychiatres abrutissent les malades en substances chimiques pour les punir. Encore de la psychiatrie fantasmée.
J'ai relevé d'autres bêtises, surtout le psychiatre qui souffle de la fumée de cigarette au visage du patient, sa façon de prendre les entretiens à la légère et ses diagnostics foireux.
Je sais, c'est de l'humour, mais ça n'excuse pas tout. Il n'y a rien d'humain dans ce texte.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Je hais les medecins
(Rectification)
Patrick Timsit : "Les trisomiques c'est comme les crevettes, tout est bon sauf la tête et la queue !"
Patrick Timsit : "Les trisomiques c'est comme les crevettes, tout est bon sauf la tête et la queue !"
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Je hais les medecins
Démonstration faite qu'on est dans l'incompréhension la plus totale !
Invité- Invité
Re: Je hais les medecins
Texte froid, persillé de mots savants (pour épater la galerie?)
Portraits dépourvus d'humanité pour les malades, peu crédible pour le thérapeute...
Non, je n'ai pas trop apprécié.
Invité- Invité
Re: Je hais les medecins
"d’un géranium toxico fan de contre espionnage"
moi j'trouve que t'es pas honnête avec les géranium !
c'est vrai quoi ils sont pas tous toxicos et y'en a qui sont contre le contre espionnage , voir le geranium (ni femme) de ma concierge ...
sinon j'ai pensé à ça
https://youtu.be/4vZwuQWz9cc
moi j'trouve que t'es pas honnête avec les géranium !
c'est vrai quoi ils sont pas tous toxicos et y'en a qui sont contre le contre espionnage , voir le geranium (ni femme) de ma concierge ...
sinon j'ai pensé à ça
https://youtu.be/4vZwuQWz9cc
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Je hais les medecins
Sûr que ça décape, dans un style bien à toi. Ce n'est pourtant, à mon avis, pas ton meilleur texte, les raccourcis sont parfois abrupts, l'expression dense, pas toujours aisée à suivre. Mais c'est aussi, bien sûr, ce qui la singularise...
Invité- Invité
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