Reflets

Pascal-Claude Perrault Mar 21 Fév 2012 - 21:31

Reflets

L’eau dans le lit de la Loire luit de loin en loin
De la longue et laiteuse lueur de Lune au lointain.

Le rythme de publication est de un texte par semaine et par catégorie (prose/poésie), merci de lire la page d'accueil.
Par ailleurs, il existe sur ce forum un fil pour les textes courts où l'on peut poster sans avoir à observer cette restriction : ICI
Pour finir, ce serait bien de venir vous présenter ici : http://www.vosecrits.com/t10392-presentez-vous-ici, comme il vous a déjà été suggéré à votre arrivée sur le site.
La Modération

Pascal-Claude Perrault Mar 21 Fév 2012 - 22:22

Reflets

L’eau dans le lit de la Loire luit de loin en loin
De la longue et laiteuse lueur de Lune au lointain.

Modération Mar 21 Fév 2012 - 22:38

Songez svp que chaque texte édité ici est destiné à être encodé au catalogue de VOS ECRITS (accessible par un bouton du menu du haut de la page d'accueil).
Alors un "texte" de 2 lignes devra de préférence figurer dans le sujet des "Textes courts".

Et pourquoi donc reposter ce "texte" en section Prose alors qu'1 heure auparavant la Modération vous avait verrouillé le même en section Poésie avec des remarques à la clé ??

On demande de respecter la règle du "1 texte par semaine et par catégorie au maximum"...

Merci de bien vouloir parcourir le site pour vous familiariser avec son fonctionnement et de lire ou relire attentivement le texte de notre page d'accueil pour commencer.

Chako Noir Mer 22 Fév 2012 - 0:33

Modération a écrit:Songez svp que chaque texte édité ici est destiné à être encodé au catalogue de VOS ECRITS

Ah bon? Dans ce fil, c'est encodé?

Rebecca Mer 22 Fév 2012 - 5:53

non ici ça ne l'est pas c'est pour ça que le mini texte y a été déplacé

Modération Mer 22 Fév 2012 - 8:34

Exactement.
Merci Rebecca.

Jha Mer 22 Fév 2012 - 19:11

Le mistral aux alouettes

ça souffle dur part ici et gifle les oreilles
Ce vent et sa virgule

Ce point d'honneur à faire le point sur la virgule

bertrand-môgendre Mer 22 Fév 2012 - 21:29

Un livre tombe à terre.
Délivrées, les idées s'envolent.
Des lettres restent au sol.
Clouées.

Les mots ne manquent pas d'air.
Je respire.
C'est bon de lire aussi.

bertrand-môgendre Jeu 23 Fév 2012 - 3:39

Du visage, je ne me souviens que de l'uniforme bleu de ses yeux.
Coup de pinceau à rebrousse poils peignant fins Cécile cambrée.

Ba Ven 24 Fév 2012 - 19:41

- C’est terrible ce qui est arrivé à votre copine, ma femme m’a dit ce matin
- En effet, c’est une miraculée…
Elle pousse sa mobylette dans le placard à balai.
- Je te l’ai dit, un coup de vis ! Ils ont monté ce moteur de travers. Si ça continue le roulement va péter.
- Mmum, ouais.
Il est retourné vers le rideau qui sépare le garage des voyous détrousseurs de caves. Son voisin aux mille motos labellisées collection rock and roll l’écoute. Un pied sur l’autre. Le cambouis sous les ongles traine ses preuves mécaniques. Ils aiment les mécaniques bien huilées, roulées des cuisses et du carburateur.
Il, encore fort des halles, vient de pousser sa belle voiture bleu marine afin qu’elle passe avec son maigre deux-roues crotteux.
« Ma copine est une miraculée du tonneau dans les virages. Je vois dans ma tête échevelée rouler les os des morts tirés au sort. »
Les images remontées de la nuit de son temps chiffonnent ses nerfs. Elle moite des mains et des genoux depuis.
Eux, entre le jour et l’obscur, démontent les ferrailles, roulent les vis, estiment les dégâts sans compromettre l’ordre des choses mortes.
La parole s’évapore entre deux quintes de toux. Elle n’a ouvert aucune portière qui aurait permis au sens de descendre entre ces passagers sans ramage.
C’est ainsi.
Certains sortent des déchirures en souriant.
D’autres les écartent par effraction.
Tout le reste consulte pour se raccommoder…

Janis Sam 25 Fév 2012 - 13:53

j'adore ce fil
presque mon préféré

Ba Sam 25 Fév 2012 - 14:04

L'intelligence, un jour, prendra sa place à table comme chef des convives et non comme valet du pire, rôle qui lui semble assigné depuis longtemps.
Ce jour-là, les puissants d'aujourd'hui ramasseront les miettes de plats qu'ils n'ont jamais goûtés, tant leurs couverts est loin de l'assiette. Ils n'en connaîtront donc ni les saveurs ni les délicatesses.
Comment pourrait-il en être autrement pour ceux-là même qui siégèrent sur le fumier du monde ?
Les tristes me diront que ce repas tarde bien à venir.
Les souriants à demi qu'il faut garder sa serviette autour du cou.
Les gourmands qu'ils sont prêts.
Les vivants qu'ils ont déjà commencé l'entrée...

Janis Sam 25 Fév 2012 - 14:09

Elle a quoi, vingt-deux ans ? Pleine santé mais mal fagottée.

Elle dit : ce qu'il y a vous voyez, c'est que vous ne vivez pas assez l'instant présent.
Nous allons apprendre à vivre l'instant présent. Tous ensemble. (tous ensemble tous ensemble yeh ! yeh !)

Nous sommes là, plus ou moins chauves, plus ou moins cabossés mais néanmoins présents.
Nous sommes venus. Nous nous sommes levés, lavés habillés maquillés parfumés. Nous avons fait le chemin. Plein d'instants présents. Elle affiche une gueule de maîtresse d'école revêche. Ne semble guère savourer l'instant présent.

Après une heure de séance - une sorte de torture -, je lève le doigt.
Oui, mais quand l'instant présent s'obstine à être nul ?
Faut le vivre pleinement, l'instant présent nul ? (j'ai un tas d'exemples)
Elle dit vous êtes rétive. Vous cherchez à me déstabiliser.

Or je suis une incorrigible gentille.
Je dis non mais
souvent je préfère les instants absents.
Comme ça je peux rêver.

Elle m'inscrit néanmoins.
je n'y vais jamais.
Elle me téléphone souvent.
Elle ne comprend pas.
Je m'obstine à préférer les instants absents.

Jha Sam 25 Fév 2012 - 17:02

Janis a écrit:j'adore ce fil
presque mon préféré

Depuis longtemps mon préféré

Sans autre forme de jugement, eu égard aux pépites postées en poésie

On se voit toujours à 17h ?
;-)

Janis Sam 25 Fév 2012 - 17:05

nan, t'as lyra sur le feu je te rappelle
honneur aux jeunes filles

Janis Sam 25 Fév 2012 - 17:47

en vérité
en vérité
cette fifille qu'avait pas préparé son truc, devant son assemblée de dézingués, serinant ses instants présents (les seuls qu'elle semblât approcher), j'avais envie de lui dire : et ma main sur la tronche, tu la sens bien ?

Puis j'ai traversé la ville. J'avais assorti mes yeux bleus à mon turban. J'étais belle. Je sentais les regards. On me souriait. Je rendais. Je fendais littéralement la foule, avec mes bottes de sept lieux.

J'ai bu une bière avec une copine. C'était un bon instant présent.
M'énervent.

quellesuite.com Sam 25 Fév 2012 - 22:01

Je découvre ce forum avec ce fil de discussion
Et je dois dire que je suis très surpris
De trouver autant de textes bien écrits
Je pense continuer de surveiller cette réunion.

mentor Sam 25 Fév 2012 - 22:04

un petit passage par ici peut-être ? ;-)

Janis Dim 26 Fév 2012 - 10:00

Les uluberlus

Depuis que ce gars, qui collectionne les copines, m'a révélé qu'il avait une érection toutes les vingt minutes, je fais de savants calculs et m'éclipse à dix-neuf, puis réapparais à vingt-et-une, et ainsi de suite. Problème : souvent j'ignore où commencer le compte.

Un cousin m'écrit des mails d'une poésie qu'il ne soupçonne pas : des photos de vannes en polypropylène. Ces mails s'appellent : En cas de destruction cet hiver, par le gel ou installation parabole en milieu hostile. Dernièrement, il m'envoya des photos de ses vacances. Là où je pensais trouver ses filles, sa femme, j'eus la surprise de découvrir des tuyaux, des écrous, une antenne de télé qu'il avait installée, la vieille gouttière, puis la nouvelle, la débroussailleuse en panne. Je me garde bien d'ironiser.

Parfois, un seul être me manque, et tout est dépeuplé.

Ça s'appelle groupe de parole, or personne ne parle. Seules bruissent nos pensées, et nos chaises. Je préfère ma chaise paillée, et mon jardin peuplé de bambous et de petits oiseaux.

Il me dit "j'ai pensé à toi, machine est morte, elle avait exactement ce que tu as". Croyant me faire une manière de mot doux. J'éclate de rire et il se vexe. Me voilà obligée de le consoler.

Invité Dim 26 Fév 2012 - 10:51

Les creux sont par définition plus profonds que les bosses.

Janis Lun 27 Fév 2012 - 12:33

parfois je pousse un long, profond soupir.
Ça fait du bien.

Un ami m'envoie un texto : P.C. mort, la cata
Je cherche qui est P.C., à tout hasard j'envoie des condoléances
j'ajoute : qui est PC ?

Bien sûr, c'est l'ordi

Je pense à d'autres catas
je vois C. qui rentre dans la chambre d'hôpital avec sa tête et dit : j'ai une terrible nouvelle
je sens encore comme la terre s'ouvre et comme nous tombons tombons tombons
je n'avais jamais fait une telle expérience de chaos

je dis c'est triste
il engrange, il a trouvé un chinois qui ressucite
ses données seront sauvées
le chanceux

Ba Lun 27 Fév 2012 - 12:59

Voilà de quoi méditer au creux des jours qui effilochent nos gorges nouées : " Qui est ce PC dont la mort lente mais sûre plonge l'être au fond des affres? "
Un ami familier et distant. On l'ouvre, il la ferme toujours. Il relie les " hommes aux hommes" disparus de la carnation. Il appelle d'air.
Je sais que je peux lui distribuer des mots gris sans qu'il rechigne.
Il n'est pas fidèle, il ne promet rien.
Il ne donne pas plus que les saisons en cours.
Il nuage.
Il nous ressemble.
Sans doute vaut-il que sa mort nous rappelle la nôtre...

Janis Mer 29 Fév 2012 - 14:49

Un samedi, attendant mon infirmière j'ouvris la porte et eus la surprise de tomber sur un très grand, très gros garçon : le meilleur ami de mon fils.

M. était morte en début de semaine, c'était aujourd'hui qu'on la brûlait.
Il n'avait pas osé se manifester, je le comprenais.

On la brûlait aujourd'hui et j'étais trop épuisée pour y aller, ce qui me brisait un peu plus le cœur. Les médecins avaient dit : non, un malheur, ça suffit, vous ne voulez pas vous effondrer au milieu de la cérémonie ? Vous trouvez pas que ça va comme ça ?

Je leur en voulais, bande de salauds, mais j'obéissais. Cela faisait du bien de les insulter : leur confrère avait laissé M. se vider de son sang sur un lit à l'autre bout du département. En quelques minutes c'était fini. Au petit jour, ils avaient appelé sa mère, qui avait appelé mon fils, lequel fut retrouvé évanoui sur le tapis. J'étais à l'hôpital et C. était entré soudain, la figure défaite : j'ai une terrible nouvelle.

Ensuite, chaque jour mon fils allait au dépositoire, pour la voir, comme il disait. Mais elle n'avait plus rien à lui dire, immense et définitivement morte.

Ce grand gros garçon aux yeux clairs, flamboyants, magnifiques, son meilleur ami, répétait des choses bêtes comme : c'est terrible, elle avait des objectifs.

À chacune de ses phrases, je répondais oui.

Il prenait toute la place sur le canapé, mais sa présence massive était consolante;
Quand je n'ai pas réussi à me lever, il m'a portée.
Il est resté là jusqu'au soir. On parlait, on parlait pas. On regardait n'importe quoi à la télé, peut-être Les Bronzés font du ski. On riait comme des ânes aux dialogues à deux balles. Je réapprenais le rire, c'était bon.

Et ainsi, cette journée du 13 février a fini par passer, tout le monde est rentré, il avait commandé les pizzas, la mère de M. était là aussi, toute blanche.

Il a serré son ami mon fils dans ses bras.

Polixène Mer 29 Fév 2012 - 17:06

Arrachée au temps,
la vie se retourne sur elle-même
-comme glisse la peau d'un lièvre suspendu-

Polixène Mer 29 Fév 2012 - 17:22

Ah! retourner enfin le masque du langage et manger ses racines d'argile...

Invité Mer 29 Fév 2012 - 17:31

Polixene; je t'offre une veste en veau retourné.

Invité Mer 29 Fév 2012 - 17:33

Ba a écrit:Voilà de quoi méditer au creux des jours qui effilochent nos gorges nouées : " Qui est ce PC dont la mort lente mais sûre plonge l'être au fond des affres? "
Un ami familier et distant. On l'ouvre, il la ferme toujours. Il relie les " hommes aux hommes" disparus de la carnation. Il appelle d'air.
Je sais que je peux lui distribuer des mots gris sans qu'il rechigne.
Il n'est pas fidèle, il ne promet rien.
Il ne donne pas plus que les saisons en cours.
Il nuage.
Il nous ressemble.
Sans doute vaut-il que sa mort nous rappelle la nôtre...

Le parti communiste ?

Polixène Mer 29 Fév 2012 - 18:47

pandaworks a écrit:Polixene; je t'offre une veste en veau retourné.

ouf merci!
J'ai échappé à la peste en peau retournée!

Ba Mer 29 Fév 2012 - 19:17

Panda, voyons pas ce PC là ! ;-)

Invité Mer 29 Fév 2012 - 19:33

désolé, je suis fatigué et ému d'un truc... j'hallucine, mais dit calmement, pas à la parisienn-euh.
je perla bouleuh.

Ba Mer 29 Fév 2012 - 19:42

Mais, ç'aurait pu...

Invité Mer 29 Fév 2012 - 19:47

Polixène : merci pour ton avatar ! c'est évidement involontaire mais pour moi cette couverture d'album est ma madeleine de proust ! rien que cela ! il s'agit tout simplement d'un album que me lisait ma mère, lorsque j'avais pas plus de 4 ou 5 ans, dans un pays sans doute étranger, en vacances, et surtout le soir dans une tente igloo, la vraie tente d'origine en grosse toile bleu épaisse. Bref le souvenir unique de moments protégés de tout, par une mère entièrement disponible le temps d'un album...

Polixène Mer 29 Fév 2012 - 20:14

oh, Cilou, je suis contente pour toi !
En ce qui me concerne les "albums du Père Castor" ont été un pilier de mon enfance; puis, quand j'ai eu mes enfants, j'ai remis ça avec eux ...
Cette collection est un trésor familial...et c'est vrai que j'ai un petit faible pour Boucle d'Or .
Quant aux vacances sous tente (la grosse canadienne bleue) ,je partage ça avec toi aussi ! Le bruit de la fermeture-éclair de la tente, je l'entendrai toute ma vie !!!

Rebecca Mer 29 Fév 2012 - 20:27

pourquoi tu perla bouleuh panda ?

bertrand-môgendre Jeu 1 Mar 2012 - 3:00

Ce mois,
L'être soie,
Me toise en bois.

Par foi
En toi
Je bois l'émoi.

Janis Jeu 1 Mar 2012 - 8:24

ya des oiseaux de nuit par ici

grieg Ven 2 Mar 2012 - 13:26

je te cherche

midnightrambler Ven 2 Mar 2012 - 13:37

Je n'ai pas vu Coline par ici !

midnightrambler

Janis Lun 5 Mar 2012 - 9:56

Morceaux de choix

Pour passer le temps dans le lit qui tangue
je joue au scrabble sur internet
un inconnu me drague d'une façon éhontée, me prenant peut-être pour quelque jeunette nue sur la plage
Or, hasard ou malice, je ne trouve à placer que des mots scabreux, jusqu'à un formidable "enculage" qui, enjambant allègrement un c, me rapporte 14x9+50.
Chaud bouillant, il me demande mon 06, je dis ça va pas non ? et me fais copieusement insulter.
M'en fous, j'ai gagné !

Cet ancien élève continue à me téléphoner, avec maintenant une voix d'homme. Il dit : allô maîtresse ? et me raconte ses frasques. Quand il est arrivé au CE2 en cours d'année dans la ville sinistrée où j'enseignais, le directeur a dit : çui là, c'est un p'tit con, faut l'casser. Or, cassé il était déjà puisque c'est lui qui avait découvert son père pendu dans le salon.
Je n'ai pas suivi ce judicieux conseil.

Marine Lun 5 Mar 2012 - 12:29

J'adore, Janis
De façon différente pour les deux mais j'adore

(Tu joues à "Scrabble Pro", sur internet, ou c'est un autre logiciel ?)

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