FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
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Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Simple allusion au film Le salaire de la peur (le sale air de la peur)igloo a écrit:dommage qu'un palaire de sapeur ne veuille rien dire...et puis en contrepèteries je suis nulle.
muzzo- Nombre de messages : 618
Age : 90
Localisation : Va savoir...!
Date d'inscription : 13/07/2008
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
ah voui,
bon sang
...et je n'y ai vu que du feu...!
;-)
bon sang
...et je n'y ai vu que du feu...!
;-)
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Il faisait nuit ; l'ombre immense s'approchait à pas feutrés.
L’œil gauche de la jeune fille s'ouvrit, puis l’œil droit.
Elle se redressa sur son lit livide de peur, tandis que dans le parc hululait une chouette.
Un corbeau croassait près du balcon.
Elle comprit rapidement que ses jours étaient en danger.
Mais comme il faisait nuit, elle se rendormit immédiatement.
L’œil gauche de la jeune fille s'ouvrit, puis l’œil droit.
Elle se redressa sur son lit livide de peur, tandis que dans le parc hululait une chouette.
Un corbeau croassait près du balcon.
Elle comprit rapidement que ses jours étaient en danger.
Mais comme il faisait nuit, elle se rendormit immédiatement.
Invité- Invité
Écho
L'ombre d'un doute, c'était quand elle avait l'impression qu'il lui manquait toujours.
Ça lui tombait dessus parfois, pour rien ou quelque chose mais comme ça, chaque fois à l’improviste.
Comme les fraîches éclaboussures de vagues arrivant par derrière, et qui font sursauter en donnant des frissons.
Elle le savait, pourtant, qu’il n’y aurait pas de quoi revenir sur ses pas.
Ça lui tombait dessus parfois, pour rien ou quelque chose mais comme ça, chaque fois à l’improviste.
Comme les fraîches éclaboussures de vagues arrivant par derrière, et qui font sursauter en donnant des frissons.
Elle le savait, pourtant, qu’il n’y aurait pas de quoi revenir sur ses pas.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
zut, ci dessus je voulais donner pour nom à ce post: Écho, et puis j'ai oublié...!
-l'écho a fonctionné -
-l'écho a fonctionné -
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Ils ont l’air d’anges à rire fort et à mettre les doigts dans la neige. Parfois ils sont ses enfants et elle les aime, comme il arrive d’aimer son propre labeur. Elle s’applique pourtant à les déshériter de tout, car le printemps venu elle n’espère qu’une chose : échapper à leur fraîcheur agitée devant ses yeux ainsi qu’une marotte en vue d’un territoire à conquérir.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
l'écho vous remercie...!igloo a écrit:-l'écho a fonctionné -
Invité- Invité
Instinct.
C’est toujours délicat de retoucher un texte sans bousculer l’équilibre fragile de la spontanéité, l’essence d’une effusion première qui préserve la clé. Cette clé qui remonte doucement à la surface, en toute innocence, portée par le flux de l’instinct.
Invité- Invité
Fleurs de peaux.
Les contentieux pourraient-ils s’effacer définitivement, pour que renaisse la fleur de l’innocence, la nudité du verbe, la rondeur poudrée d'un tendre baiser, et les peaux qui se reconnaissent sans se scarifier… peut-on choisir d’y croire…? C’est le vent qui pousse la graine…des graines meurent sans donner de fleur. Il suffit d’une larme pour accepter que rien ne pousse dans le sel. Et laisser le sel se faire fleur, au pays des peaux salées.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
"Pan pan" fit le chasseur avec son beau fusil chargé de chevrotine.
Mais le lapin eut un doute : "m'aurait-il raté ?"
"Oui", fit un ragondin qui se tenait les tripes à proximité.
"Je suis vraiment désolé", répondit le lapin.
"Pas autant que moi" dit le ragondin en exprimant son dernier soupir.
"Il aurait pu se laver les dents", pensa le lapin écœuré.
Mais le lapin eut un doute : "m'aurait-il raté ?"
"Oui", fit un ragondin qui se tenait les tripes à proximité.
"Je suis vraiment désolé", répondit le lapin.
"Pas autant que moi" dit le ragondin en exprimant son dernier soupir.
"Il aurait pu se laver les dents", pensa le lapin écœuré.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
:-))
n'importe quoi ! ;-)
c'est le castor tueur qui t'a inspiré cette histoire ?!
n'importe quoi ! ;-)
c'est le castor tueur qui t'a inspiré cette histoire ?!
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Au niveau de la catharsis je pense comme Hannah Arendt et Walter Benjamin. Il en faut pas mélanger le côté "castorien" et son autre versant "ragondin".
Chacun à sa manière symbolise l'humanité dans sa tranche la plus persillée, et comme disait Margaret Duras : "I feel so good when I drink verigoud"( http://bachybouzouk.free.fr/souvenirs/marques/verigoud_01.html ).
Ce manque en devenir est un plein en activité, le côté Total, le côté Esso qui ne sauraient échapper au lecteur, jusqu'à provoquer l'émotion d'une marée noire de souvenirs, ce qui en termes Althusseriens, voudrait confondre le tout avec le particulier.
Et Lacan aurait ajouté : "oui, mais rat-gond-daim ; on entre ici dans l'espace où le son fait corps entre deux animaux pourtant opposés, l'un au rat-du-sol, ce qui s'harmonise avec le "gond", l'autre dans la forêt, et qui, ayant tué le père, fera feu de tout bois en criant "bambi, bambi !" , victime de sa cerf-vitude dont je ne sais que dire".
J'espère avoir éclairci ce texte, qui reste pourtant un mystère.
Ou alors, tout est dans le "pan pan", une sorte de "lapin disnélien", comme aurait encore proclamé Margaret Duras (gondin ? ).
Chacun à sa manière symbolise l'humanité dans sa tranche la plus persillée, et comme disait Margaret Duras : "I feel so good when I drink verigoud"( http://bachybouzouk.free.fr/souvenirs/marques/verigoud_01.html ).
Ce manque en devenir est un plein en activité, le côté Total, le côté Esso qui ne sauraient échapper au lecteur, jusqu'à provoquer l'émotion d'une marée noire de souvenirs, ce qui en termes Althusseriens, voudrait confondre le tout avec le particulier.
Et Lacan aurait ajouté : "oui, mais rat-gond-daim ; on entre ici dans l'espace où le son fait corps entre deux animaux pourtant opposés, l'un au rat-du-sol, ce qui s'harmonise avec le "gond", l'autre dans la forêt, et qui, ayant tué le père, fera feu de tout bois en criant "bambi, bambi !" , victime de sa cerf-vitude dont je ne sais que dire".
J'espère avoir éclairci ce texte, qui reste pourtant un mystère.
Ou alors, tout est dans le "pan pan", une sorte de "lapin disnélien", comme aurait encore proclamé Margaret Duras (gondin ? ).
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
"A fond la caisse", disait l'automobiliste irresponsable.
"A fion la caisse", lui répondait le pétomane consciencieux.
"A fion la caisse", lui répondait le pétomane consciencieux.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Ha mais j'avais point vu !! Un petit délice et comme dis easter, du n'importe quoi. Comme j'aime !aseptans a écrit:"Pan pan" fit le chasseur (...)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
et celui-ci... extra, tout simplement génial ! J'en redemande :-)aseptans a écrit:Au niveau de la catharsis je pense comme Hannah Arendt et Walter Benjamin (...)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
exactement, on en redemandeSahkti a écrit:et celui-ci... extra, tout simplement génial ! J'en redemande :-)aseptans a écrit:Au niveau de la catharsis je pense comme Hannah Arendt et Walter Benjamin (...)
avec le Castor sartrien cette fois :-)
en voiture, Simone !
Invité- Invité
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
le monde c'est une perspective
le soleil s'est couché sur le pont
on rigole sous les jets d'eaux
oh la boisson fraîche de l'ombre
le coutelet de la lumière
mais il y a la vie qui tombe
au beau milieu de la clairière
qui brille comme la clef dans l'herbe
sont-ce tes dents quand tu t'allonges
est-ce ta voix qui trouble l'air
printemps piqué à tes cheveux
il n'y a plus lieu du regret d'hier
faut-il le dire comme un aveu
jugez ma pensée comme le
printemps a jugé ses arbres
les voilà tous en fleurs
tu t'es assise sur les marches
juste le temps d'un quart d'heure
le soleil s'est couché sur le pont
on rigole sous les jets d'eaux
oh la boisson fraîche de l'ombre
le coutelet de la lumière
mais il y a la vie qui tombe
au beau milieu de la clairière
qui brille comme la clef dans l'herbe
sont-ce tes dents quand tu t'allonges
est-ce ta voix qui trouble l'air
printemps piqué à tes cheveux
il n'y a plus lieu du regret d'hier
faut-il le dire comme un aveu
jugez ma pensée comme le
printemps a jugé ses arbres
les voilà tous en fleurs
tu t'es assise sur les marches
juste le temps d'un quart d'heure
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 33
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Comme je n'ai rien d'autre à faire, sinon ramasser des vieillards et des enfants (ramassage antiquaire et ramassage scolaire), je me suis dit comme ça : "on va faire un texte court".
Le texte court est un exercice de style peu évident ; lu rapidement, non indexé au catalogue, il n’appelle que peu de commentaires, ce qui est parfaitement normal.
Il se savoure sans apprêt, et sans après non plus, ce qui fait son charme indéniable.
J'aime les textes courts, parfois plus longs que certains textes longs, mais qui n'en ont pas la prétention.
Le texte court est à l'amour, ce que que Cupidon est à La Flèche.
Comment vous ne connaissez pas le prytanée ?
Je plaisante sans doute ; je n'ai pas assez de recul, car j'ai un fusil de qualité moyenne.
"Pan pan" fait mon fusil, et j'avoue que le ragondin en daube ne vaut pas tripette.
La prochaine fois j'essaie avec une fronde :
"Shlac shlac", la pierre traverse le vent.
"Merde" fait le perdreaux voletant au hasard,
Qui voit à ses côtés,
Tomber le balbuzard,
La tronche ensanglantée.
Aucune compassion : il voulait le bouffer.
C'est cruel, mais c'est la vie.
Le texte court est un exercice de style peu évident ; lu rapidement, non indexé au catalogue, il n’appelle que peu de commentaires, ce qui est parfaitement normal.
Il se savoure sans apprêt, et sans après non plus, ce qui fait son charme indéniable.
J'aime les textes courts, parfois plus longs que certains textes longs, mais qui n'en ont pas la prétention.
Le texte court est à l'amour, ce que que Cupidon est à La Flèche.
Comment vous ne connaissez pas le prytanée ?
Je plaisante sans doute ; je n'ai pas assez de recul, car j'ai un fusil de qualité moyenne.
"Pan pan" fait mon fusil, et j'avoue que le ragondin en daube ne vaut pas tripette.
La prochaine fois j'essaie avec une fronde :
"Shlac shlac", la pierre traverse le vent.
"Merde" fait le perdreaux voletant au hasard,
Qui voit à ses côtés,
Tomber le balbuzard,
La tronche ensanglantée.
Aucune compassion : il voulait le bouffer.
C'est cruel, mais c'est la vie.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
le ciel est ce que je vois par la fenêtre
le soleil est ce qui me brûle les paupières
qui éclaire ma peau
réchauffe mon coeur
un bon concept
plût-il à dieu de l'inventer le troisième jour !
avant on y voyait rien
mais dieu a des yeux de chat
je lui parle parois quand je le croise
au détour de la rue guillaume apollinaire
attablé à un café
mais il est dans moi dieu il est dans moi il est dans moi
il est dans moi vous dis-je dans moi
moi moi moi moi moi moi moi moi moi moi moi moi
amen
je plonge parfois la tête dans le grand sceau d'eau fraîche de l'avenir
je me dis quand je serai grand, mais moins que les étoiles
je serai sûrement un homme plutôt sympathique et aimable
le ciel est dans mes poèmes aux lignes entre les vers
il y a aussi ton image qui comme celle du Christ a les yeux verts
et je t'embrasse...
le jour est partout latent
la vie ? je n'ai pas révisé moi j'y vais au talent
(ta ta tss)
le soleil est ce qui me brûle les paupières
qui éclaire ma peau
réchauffe mon coeur
un bon concept
plût-il à dieu de l'inventer le troisième jour !
avant on y voyait rien
mais dieu a des yeux de chat
je lui parle parois quand je le croise
au détour de la rue guillaume apollinaire
attablé à un café
mais il est dans moi dieu il est dans moi il est dans moi
il est dans moi vous dis-je dans moi
moi moi moi moi moi moi moi moi moi moi moi moi
amen
je plonge parfois la tête dans le grand sceau d'eau fraîche de l'avenir
je me dis quand je serai grand, mais moins que les étoiles
je serai sûrement un homme plutôt sympathique et aimable
le ciel est dans mes poèmes aux lignes entre les vers
il y a aussi ton image qui comme celle du Christ a les yeux verts
et je t'embrasse...
le jour est partout latent
la vie ? je n'ai pas révisé moi j'y vais au talent
(ta ta tss)
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 33
Date d'inscription : 09/09/2012
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
ta ta tss
c'est le petit bruit qu'on fait à la batterie après une bonne blague dans les spectacles comiques désuets.
Cerval- Nombre de messages : 286
Age : 33
Date d'inscription : 09/09/2012
Le haiku du lapin
Dédicace : Spécialement pour Panda qui milite contre les merguez roussies et les fondues au chocolat ce pur instant de sérénité poétique orientalisante, juste au moment où les cerisiers sont en fleur (enfin chez nous !) :
Trou du bout
Brise du matin
Haïku
Trou du bout
Brise du matin
Haïku
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
On avait refait le lit, après avoir mis le linge sur la fenêtre pour qu'il s'aère.
Il était trop tard pour le petit déjeuner, et comme l'on ne se connaissait que depuis la veille, chacun a évité l'autre, en lisant les quatre coins cardinaux du petit studio.
L'évitement est une chose difficile quand on a vingt ans et assez peu d'expérience.
Mais on a dû y arriver : plus de trente ans après il ne reste rien ou vraiment plus grand chose.
Il n'y a même plus un visage à se rappeler pour faire un lien objectif.
Il était trop tard pour le petit déjeuner, et comme l'on ne se connaissait que depuis la veille, chacun a évité l'autre, en lisant les quatre coins cardinaux du petit studio.
L'évitement est une chose difficile quand on a vingt ans et assez peu d'expérience.
Mais on a dû y arriver : plus de trente ans après il ne reste rien ou vraiment plus grand chose.
Il n'y a même plus un visage à se rappeler pour faire un lien objectif.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Il faut que je te voie. D'accord, je prends la voiture, le bateau, le cheval. Il faut que tu dises au revoir. D'accord, je serre des mains, j'embrasse des joues, je fume une dernière fois à la fenêtre. Il faut que tu viennes débarrassé. D'accord, j'enlève mes habitudes, mes préjugés, mes vêtements. Il faut que tu oublies les raisons et les torts. Je rebrousse chemin.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Mais qu'ai je fait des clefs, se demandait le gardien de la prison de Nantes, où la fille du geôlier est parait-il avenante ?
Il a regardé dans le vide-poches fait d'une coquille saint-Jacques, reste d'un repas pris sur le pouce, un surgelé Findus, car "heureusement qu'il y a Findus, Finduuuuuuuuuuuus".
Mon dieu cela est embêtant ! Comment donner aux détenus, le couvert et les boissons dues ?
On commençait à gueuler sur les coursives ; la faim, la soif passaient pour une double peine.
Jamais, au grand jamais ces délinquants ingrats, ne surent tout l'émotion qu'ils firent au maton ...
Ce n'est qu'au bout de trois jours et de trois nuits qu'on trouva enfin le trousseau.
On mariait la fille du directeur, et il était indiqué sur le faire-part que le trousseau, comme le veut la tradition, était fourni par la famille.
Comme chacun sait, à la prison de Nantes, le personnel pénitentiaire est une grande famille.
Depuis on a viré le DRH et on l'a remplacé par celui de France-Télécom.
Il a regardé dans le vide-poches fait d'une coquille saint-Jacques, reste d'un repas pris sur le pouce, un surgelé Findus, car "heureusement qu'il y a Findus, Finduuuuuuuuuuuus".
Mon dieu cela est embêtant ! Comment donner aux détenus, le couvert et les boissons dues ?
On commençait à gueuler sur les coursives ; la faim, la soif passaient pour une double peine.
Jamais, au grand jamais ces délinquants ingrats, ne surent tout l'émotion qu'ils firent au maton ...
Ce n'est qu'au bout de trois jours et de trois nuits qu'on trouva enfin le trousseau.
On mariait la fille du directeur, et il était indiqué sur le faire-part que le trousseau, comme le veut la tradition, était fourni par la famille.
Comme chacun sait, à la prison de Nantes, le personnel pénitentiaire est une grande famille.
Depuis on a viré le DRH et on l'a remplacé par celui de France-Télécom.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Sublime et grignotée, une feuille d'iris m'a dit: "je suis la vie".
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Narbah a écrit:Dédicace : Spécialement pour Panda qui milite contre les merguez roussies et les fondues au chocolat ce pur instant de sérénité poétique orientalisante, juste au moment où les cerisiers sont en fleur (enfin chez nous !) :
Trou du bout
Brise du matin
Haïku
lu. Yo. Je te souhaite une dédicasse aussi.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Mimosant mimosa
Nous vaccine d'été
Fièvres hallucinées
Myriades pomponnées
Nous vaccine d'été
Fièvres hallucinées
Myriades pomponnées
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Le "peuple en marche" des tulipes
manifeste
pour le droit à l'erreur
manifeste
pour le droit à l'erreur
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Mercredi 22 mai
Je monte dans la navette, comme toujours, assommé.
Je remonte les marches et d’un regard de travers repère un siège.
Ca me fera du bien de me savoir conduit.
Si je le sais, c’est que je prends la navette depuis 8 mois.
Le chaos de la route m’endormira.
Et je sais qu’après quelques kilomètres de bercement, je me retrouverai.
Kilomètre 5
Martial nous a annoncé aujourd’hui avec toute la finesse de son prénom qu’il démissionnait
Une bonne raison pour boire ce soir : le dernier de mes amis qui prend le large
Kilomètre 15
J’ai effacé ma tristesse et m’interroge : « bon et maintenant qu’il est parti que vas-tu faire ? »
Kilomètre 16
Je pense à mon patron et à ses exigences : « Ca va. Je continuerai à les assumer »
Kilomètre 25
« Ca va. Je vais continuer à les assumer »
On approche de la station de métro où je fais mon changement, le conducteur m’y dépose.
Là, c’est le grand bordel : « suspicion de colis piégé sur la ligne»
Je m’en amuse le temps que le métro arrive
Je passe par chez Carrefour
Finalement rien d’insurmontable pour arriver chez moi
Je monte dans la navette, comme toujours, assommé.
Je remonte les marches et d’un regard de travers repère un siège.
Ca me fera du bien de me savoir conduit.
Si je le sais, c’est que je prends la navette depuis 8 mois.
Le chaos de la route m’endormira.
Et je sais qu’après quelques kilomètres de bercement, je me retrouverai.
Kilomètre 5
Martial nous a annoncé aujourd’hui avec toute la finesse de son prénom qu’il démissionnait
Une bonne raison pour boire ce soir : le dernier de mes amis qui prend le large
Kilomètre 15
J’ai effacé ma tristesse et m’interroge : « bon et maintenant qu’il est parti que vas-tu faire ? »
Kilomètre 16
Je pense à mon patron et à ses exigences : « Ca va. Je continuerai à les assumer »
Kilomètre 25
« Ca va. Je vais continuer à les assumer »
On approche de la station de métro où je fais mon changement, le conducteur m’y dépose.
Là, c’est le grand bordel : « suspicion de colis piégé sur la ligne»
Je m’en amuse le temps que le métro arrive
Je passe par chez Carrefour
Finalement rien d’insurmontable pour arriver chez moi
Jha- Nombre de messages : 1374
Age : 48
Localisation : Archaeopteryx à l'envolée
Date d'inscription : 30/05/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Il ne s'agit pas d'être intolérable mais de chercher un absolu et un défendu. C'est comme hésiter entre une révolte lumineuse et un ennui confortable. C'est comme l'alcool dans le regard prescriptif des autres – qui ont sûrement raison. L'alcool est un paramètre du désordre, que ce soit directement par la sensation de puissance lucide qu'il procure, ou indirectement par la place symbolique qu'il occupe dans l'appareil transgressif. Ce désordre qui joue un rôle dans ce que nous contractons, dans ce que nous expulsons. Parfois on veut lâcher prise, acquérir une espèce de liberté provisoire en se laissant flotter bon gré mal gré. Mais la transgression provoque un bourdonnement sourd, un questionnement informulé et pesant. Peut-être parce que l’on peut vraiment dériver... mais dérive-t-on jamais d’où que ce soit ? Il faudrait déjà se situer quelque part, être amarré quelque part, alors qu'on a sans cesse cette impression de perte, de dépossession, d’absence. Des injonctions ancestrales et sociales déconstruisent nos désirs et reconstruisent la frontière de nos désirs. Il serait plus simple de boire et d’occulter le reste, de regarder la rivière couler sur les cailloux tout un après-midi, de ne rien faire sans culpabiliser aussitôt. Et dans la rivière tombent habitudes, fiertés, échecs. Couler, couler, ne plus se souvenir, et le temps se concentre dans les rires, les jeux de la chambre, les terrasses, le soleil par les fentes du store lorsque l’ivresse dure jusqu’au petit matin. Cette sphère de l’irresponsabilité, de l’évasion, fuis-la ou pénètre-la, cela revient au même. Je suis comme cette pièce noire envahissante et resserrée, comme la frontière reconstruite des désirs déconstruits.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
c'est plus qu'émouvant, ça.lu-k a écrit:Je suis comme cette pièce noire envahissante et resserrée, comme la frontière reconstruite des désirs déconstruits.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
J'aime beaucoup la manière dont "l'exceptionnalité" de la première situation est rattrapée par le caractère ordinaire de la suivante, tout glisse facilement, j'aime beaucoup cette non-transition.Jha a écrit:Là, c’est le grand bordel : « suspicion de colis piégé sur la ligne»
Je m’en amuse le temps que le métro arrive
Je passe par chez Carrefour
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Belle réflexion.lu-k a écrit:Peut-être parce que l’on peut vraiment dériver... mais dérive-t-on jamais d’où que ce soit ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Cette
Cette fois-ci les joies n'avaient pas eu la délicatesse d'attendre le vrai printemps.
Nous avions même brûlé, sous les ordres de coutumes, des liasses de faux dans les cuves de fontes réservées à cet usage .
Pour porter bonheur, pour porter chance.
C'est dire si.
Nous savions que l'amour nous submergeait, de par son sommeil de plomb.
Les gens qui n'aiment pas ne dorment pas. Ils font des grimaces et toutes sortes de fantaisies.
Leurs yeux clos, pour mimer, les envies de pisser en excuses.
Le soir, nous nous endormions dans le canapé, à trois.
Le matin, nous nous réveillions dans le lit, à trois.
Le matin nous nous levions tôt pour faire une omelette avant d'aller à l'école.
C'était à se demander où nous prenions l'espace-temps nécessaire.
Pour,
tranquilles
ou
moins
tranquilles
remplir nos bouches de saveurs sensationnelles et enduire nos corps de chaud.
Nous le trouvions.
Un jour, la petite nous avait mordu.
Un jour, la petite, endormie au milieu du trajet, avait perdu une chaussure.
Un jour, elle chantait à tue-tête la mélodie d'une série d'animation qui a pour vedette un lapin.
Elle se jetait dans nos bras comme un avion et tournicotait comme un hélicoptère.
Il y avait dans le salon ce bouddha qui nous aimait de haut, il surveillait cette histoire avec une bougie , une assiette de fruit assise à son coté.
Il y avait des soirs où les rats jouaient les hôtesses de l'air sur les câbles ballants, juste au dehors.
Des nuits telles, qu'une odeur nauséabonde s'échappait des docks pour rentrer par les fenêtres.
Sans que nous leur en tenions rigueur.
Dans nos draps neufs achetés pour l'occasion.
Un jour, nous avions fait l'amour sous une couette qui portait encore son étiquette.
Nous avions posé nos mains très près du certificat du fabricant,
froissé involontairement le ticket de caisse. En vrai : on avait baisé comme des sauvages.
En revanche, c'était l'après-midi. Vous ne pouvez pas tout deviner.
Quand nous nous aimions, l’intérieur devenait tout d'un coup super souple, super spacieux et nous trouvions cela super-chouette avec des sourires.
On chuchotait alors, ensemble « David Copperfield ».
Cette
Cette fois-ci les joies n'avaient pas eu la délicatesse d'attendre le vrai printemps.
Nous avions même brûlé, sous les ordres de coutumes, des liasses de faux dans les cuves de fontes réservées à cet usage .
Pour porter bonheur, pour porter chance.
C'est dire si.
Nous savions que l'amour nous submergeait, de par son sommeil de plomb.
Les gens qui n'aiment pas ne dorment pas. Ils font des grimaces et toutes sortes de fantaisies.
Leurs yeux clos, pour mimer, les envies de pisser en excuses.
Le soir, nous nous endormions dans le canapé, à trois.
Le matin, nous nous réveillions dans le lit, à trois.
Le matin nous nous levions tôt pour faire une omelette avant d'aller à l'école.
C'était à se demander où nous prenions l'espace-temps nécessaire.
Pour,
tranquilles
ou
moins
tranquilles
remplir nos bouches de saveurs sensationnelles et enduire nos corps de chaud.
Nous le trouvions.
Un jour, la petite nous avait mordu.
Un jour, la petite, endormie au milieu du trajet, avait perdu une chaussure.
Un jour, elle chantait à tue-tête la mélodie d'une série d'animation qui a pour vedette un lapin.
Elle se jetait dans nos bras comme un avion et tournicotait comme un hélicoptère.
Il y avait dans le salon ce bouddha qui nous aimait de haut, il surveillait cette histoire avec une bougie , une assiette de fruit assise à son coté.
Il y avait des soirs où les rats jouaient les hôtesses de l'air sur les câbles ballants, juste au dehors.
Des nuits telles, qu'une odeur nauséabonde s'échappait des docks pour rentrer par les fenêtres.
Sans que nous leur en tenions rigueur.
Dans nos draps neufs achetés pour l'occasion.
Un jour, nous avions fait l'amour sous une couette qui portait encore son étiquette.
Nous avions posé nos mains très près du certificat du fabricant,
froissé involontairement le ticket de caisse. En vrai : on avait baisé comme des sauvages.
En revanche, c'était l'après-midi. Vous ne pouvez pas tout deviner.
Quand nous nous aimions, l’intérieur devenait tout d'un coup super souple, super spacieux et nous trouvions cela super-chouette avec des sourires.
On chuchotait alors, ensemble « David Copperfield ».
Cette
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Je le note dans mon cahier pour pouvoir le relirelu-k a écrit:Il ne s'agit pas d'être intolérable mais de chercher un absolu et un défendu.
thank's lu-k !
Jha- Nombre de messages : 1374
Age : 48
Localisation : Archaeopteryx à l'envolée
Date d'inscription : 30/05/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
C'est un beau texte Panda, dommage qu'il se cache par ici (je sais que c'est un choix...)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Les îles au soleil
Il me prend à repenser à toi
Je ne sais même pas où se situe la Guadeloupe, tu vois le genre ? ; )
Alors je me demande où tu es
Quel archipel
Quel plage perdue
Quel soleil
La mer est ivre
Il me prend à repenser à toi
Je ne sais même pas où se situe la Guadeloupe, tu vois le genre ? ; )
Alors je me demande où tu es
Quel archipel
Quel plage perdue
Quel soleil
La mer est ivre
Jha- Nombre de messages : 1374
Age : 48
Localisation : Archaeopteryx à l'envolée
Date d'inscription : 30/05/2011
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