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FRAGMENTS : le fil de vos textes courts

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FRAGMENTS : le fil de vos textes courts - Page 24 Empty Léonore

Message  Invité Jeu 17 Oct 2013 - 7:58

C’est comme un objet cassé depuis longtemps et qui ne retrouvera plus vraiment sa fonction. Un mécanisme d’horloge aux rouages devenus soudain capricieux.
La peur a toujours habité ici dans les tissus écarlates, si puissante et si docile. Elle se sent chez elle, au creux des conversations décousues et sans queue ni tête qui abreuvent les ruisseaux au désordre scintillant. Alors tu parles fort et tu t’esclaffes.
Elle est là tout autour de toi, elle est dans cette pièce inondée de soleil et vidée de ses meubles, tellement blanche, à la pureté absolue d’une lame.
Entre le cuir et le chaos, elle creuse plusieurs fois dans tes bras lourds des sillons au goût marin.
Ton bonheur poisseux le long des doigts, tu souris à la panse vermeille des nuages et tu dis tout bas « Voilà, maintenant je sais pourquoi j’ai mal.»

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Message  Jha Jeu 17 Oct 2013 - 23:52

Les champs Elysium


Or, il fut un temps brillant sur l'archipel où

Les cités existaient

Battues, des vents levés, sur l'onde dressaient-elles

Alors

Bannières, batailles et vents salés


Or, en plomb transformé

Le monde des mondes ont sombré
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Message  Pussicat Ven 18 Oct 2013 - 7:09

vertigo a écrit:Entre le cuir et le chaos, elle creuse plusieurs fois dans tes bras lourds des sillons au goût marin.
j'aime !
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Message  bertrand-môgendre Sam 19 Oct 2013 - 9:16

Moïse qui, investi à fond dans son rôle de futur père, gagatisait avec le ventre rond d'Anita. Il prit peur le pauvre, lorsque la sage femme lui proposa d'être présent pendant l'accouchement.
Il fut tenté de maudire son maître d'école, de ne jamais lui avoir enseigné la manière de se comporter lors d'un accouchement. À quoi bon apprendre par cœur l'histoire de France, tracer avec justesse les figures géométriques ou buter sur le calcul mental quand on se retrouve inculte entre les cuisses ouvertes de sa bien aimée qui souffle, souffre, à décompter les secondes après chaque contractions ?
Moïse aurait pu croire que l'habitude d'assister les animaux lors de vêlages ou d'agnelages aurait pu faciliter la tâche. Que nenni. Là, en l'occurrence, il s'agissait d'un être aimé qui, pour la première fois se livrait à lui, totalement, revêtant en prime un masque de douleur peu valorisant.
Tout se passa bien pour lui, jusqu'au moment où la tête de l'enfant distendit les chairs intimes jusqu'à la rupture. Des bouffées de chaleur envahirent son esprit. Il s'assit un moment.  il ne se rendit pas compte qu'il perdait connaissance, ni combien le temps il abandonna Anita à son travail. C'était comme si c'était lui qui, acteur, revivait le passage de sa vie douloureuse.  Une infirmière jurait qu'elle avait d'autre chose à faire de s'occuper du père de l'enfant.
Moïse se réveilla penaud, s'excusant de n'avoir pas été à la hauteur et constata combien la petite Fleur était vilaine, fripée, tâchée, maculée de glaires. Il constata combien Anita était fatiguée, soulagée. La vision de sa fille sur le ventre de sa mère lui réchauffa le cœur et le transporta vers un autre ailleurs.
À ce moment précis, il se sentit investi d'une mission très forte, celle de protecteur. Il devait à tout prix protéger ces deux êtres qu'il avait de plus chers au monde. Ne plus jamais être faible et les entourer de ses bras. C'est ce qu'il fit. La magie opéra. Fleur se rapprocha du sein nourricier sans pour autant trouver tout de suite le lait qui perlait déjà.
Elle devint alors et pour toujours la plus belle de toutes les filles du monde, et même d'ailleurs.
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Message  Invité Sam 19 Oct 2013 - 9:27

je
je crois bien n'avoir jamais eu accès
à une aussi bouleversante transcription
du ressenti paternel, lors d'un tel évènement.
parce que tu as eu les mots à mettre là-dessus...après, après le submergement.

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Message  Invité Mar 22 Oct 2013 - 11:16

poucette orpheline
doucette selon toi
sème des kleenex en boule
partout dans le salon
attend que le vent
autant les emporte

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FRAGMENTS : le fil de vos textes courts - Page 24 Empty Princesse pirate

Message  Invité Ven 25 Oct 2013 - 19:06

Bouge-toi ma charogne.
Traîne ton petit cul d’éponge sur le parquet.
Viens jusqu’à moi.
Viens manger des fruits doux,
Des dattes,
Des figues de Padoue.

Dans tes chiffons polychromes, tu pleurniches et puis tu ris.
Les fleurs brodées sur ta poitrine minuscule sentent le vieux lait.
Le jour, la nuit, le jour, la nuit
Tes grains de riz mordillent sans cesse mon index rougi.

Ta main, dans ma main.
Deux poupées de chair brûlante.
Animal encore lisse, rose comme le Japon dans ma paume.
Viens je t’emmène à la plage cueillir des pousse-pied, jouer aux pirates, faire la guerre aux châteaux, voir la course des nuages dans l’écume rouge.
Allez lève-toi ma charogne,
Mon doux fruit,
Ma princesse,
Ma pétasse en layette.

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Message  Invité Ven 25 Oct 2013 - 19:14

haha,
ça c'est de la prose qui botte.

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Message  Cerval Ven 25 Oct 2013 - 21:23

trois textes crétins.



VERTU DU PLAGIAT


qui plagie est comme une abeille
qui butine l'inspiration
corolle ou coeur voyez ce sont
encor ce calice à merveilles
qui plagie est comme une abeille

étamine des poétiques
dispersons le pollen du mot
plutôt qu'avoir idées pudiques
il est bien là le moindre maux

entrez dans la vie ou l'amour
comme on enfile ses chaussures
voulez-vous voir une blessure
entrez-y comme dans le jour

ce n'est pas grave d'être nul
si les autres sont là pour vous
si votre noûs a mis un pull
c'est le génie qui se dévoue



séduire


vivre tout haut ce qu'on pense tout bas
voilà qui ne saurait déplaire aux femmes ;
car sachez messieurs, ce que les femmes aiment
ce n'est pas qu'on récite des poèmes :

MAIS QUON LEUR DONNE DE GROS COUPS DE BITE

toujours à voir le danger, jamais je n'évite.
dans le ciel amoureux, avec mes wing
-mens, nous sommes plus acérés qu'un string
aux fesses d'une mangeuse de frites ;

l'épée qui sépare iseult de tristan
fait pâle figure face à mon dard
à mes regards très très très provocants
et mes blagues de sensible bâtard

apprenez, que si la vie est un jeu
c'est moi qui ai gagné gros fils de pute
toute femme pense que je suis dieu
l'amour se vit le temps d'une turlute ;

maintenant, je vais grailler au macdo
sa mère comment mon game est perfect
close-up frame bifton ghb etc
ensuite je ferai quelques abdos.



"je" (ce poème a été écrit sous l'influence de la drogue (!))


je suis tellement beau
on dirait que les anges pleurent
je suis tellement drôle
on dirait que les anges meurent
je suis je suis moi
et c'est très bien comme ça

(bis)

mon dieu j'arrive et on croirait le soleil
descendu à toutes les joues fatiguées
le rayon qui console le rayon qui appelle
je suis une instance du charme éternel

roses pleurez à mon passage
tout se défâne si je le touche
se défait comme des habits
et tu mets du rouge à ta bouche
même la nuit se montre toute nue
mais qu'ai-je à faire de vos regards
sachez
que l'infini
je sais ce que c'est

sachez que j'ai aimé et c'était comme
si durant mille ans on avait dérobé le ciel
aux regards qui le cherchaient
on avait retiré leurs lèvres
aux amants qui les voulaient
on avait retiré ses rêves
au très bel enfant que j'étais
tel était le monde avant que j'aime
tel ne l'est plus dans mes poèmes

je sus grand on dirait une statue
je parle de mon esprit, en fait
toujours les oiseaux me disent
"salut collègue"
moi je dis : salut, mec

applaudissez moi mers rouges
des deux mains de vos miracles
dussiez-vous être eau de lac
ou ruisselet de pisse sur le trottoir

je vous aime je vous aime je vous aime je vous aime
ô création
éternel théâtre renouvelé de ma joie
de mes jeux
comme je m'amuse en toi
tout me vêt et m'organise
ô beau théâtre qui s'éternise

cent écolières perdues ont retrouvé leur chemin
les goûters ont repoussé là où ils étaient absents
et ma main a trouvé le chemin de ta main
ton idée je l'élève comme on fixe une étoile
ce boulot je m'en suis acquitté
il y a mille milliard d'années

mais malgré ça je n'ai pas oublié
je ne t'ai pas oubliée
mon amour
même en dehors du langage
même en dehors des paupières
que je suis né pour t'aimer
je t'aime et je t'aimerai

je t'aime et je t'aimerai

embrasse-moi maintenant

merci

le monde ressemblera à ma vie

Cerval

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Message  Invité Sam 26 Oct 2013 - 10:56

vertigo a écrit:Bouge-toi ma charogne.
Traîne ton petit cul d’éponge sur le parquet.
Viens jusqu’à moi.
Viens manger des fruits doux,
Des dattes,
Des figues de Padoue.

Dans tes chiffons polychromes, tu pleurniches et puis tu ris.
Les fleurs brodées sur ta poitrine minuscule sentent le vieux lait.
Le jour, la nuit, le jour, la nuit
Tes grains de riz mordillent sans cesse mon index rougi.

Ta main, dans ma main.
Deux poupées de chair brûlante.
Animal encore lisse, rose comme le Japon dans ma paume.
Viens je t’emmène à la plage cueillir des pousse-pied, jouer aux pirates, faire la guerre aux châteaux, voir la course des nuages dans l’écume rouge.
Allez lève-toi ma charogne,
Mon doux fruit,
Ma princesse,
Ma pétasse en layette.
le rouge revient souvent dans tes écrits.
je suis décidément toujours aussi impressionnée par ta manière.

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Message  Pussicat Sam 26 Oct 2013 - 11:36

voilà ce que je ne comprends pas Cerval,
et qui finit par m'exaspérer - mais cela est sans doute le but recherché :
la mise en scène de vos textes.
Cerval a écrit:trois textes crétins.
Cerval a écrit:"je" (ce poème a été écrit sous l'influence de la drogue (!))
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Message  Invité Sam 26 Oct 2013 - 12:00

Igloo a écrit:le rouge revient souvent dans tes écrits.
Oui grande Igloo, c'est ce qui m'attire comme un aimant vers Croisiquette. D'ailleurs, je ne vais pas tarder à la demander en mariage.

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Message  Invité Sam 26 Oct 2013 - 12:07

:-)
ha,
tu me fais rire!
merci
:-)

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Message  Invité Sam 26 Oct 2013 - 12:09

n'oublie pas d'amener les coquelicots!
;-)
(ils sont aussi mes fleurs préférées, mais bon je ne dis pas tout)

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Message  Cerval Sam 26 Oct 2013 - 13:09

Pussicat a écrit:voilà ce que je ne comprends pas Cerval,
et qui finit par m'exaspérer - mais cela est sans doute le but recherché :
la mise en scène de vos textes.
Cerval a écrit:trois textes crétins.
Cerval a écrit:"je" (ce poème a été écrit sous l'influence de la drogue (!))
certes. en revanche les extraits par vous relevés ne sont pas constitutifs de cette mise en scène : ce sont simplement des faits. du théâtre il y en a, on appelle ça l'humour, et si on ne rit pas ici on rira bien ailleurs

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Message  Invité Sam 26 Oct 2013 - 13:26

méééé
olàlàaa
ce n'est pas grave, tout ça!

ne pas trop s'attarder sur des détails, un peu de légèreté que diable...fff
je dis ça sans viser l'un ou l'autre,
ou alors les deux,
et de quoi je me mêle?
ben: de la non-mauvaise humeur.



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Message  Invité Sam 26 Oct 2013 - 13:26

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Message  Invité Sam 26 Oct 2013 - 13:28

< À tous : fil dédié aux fragments et textes courts, pas à la causette. Merci.
LM. >

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FRAGMENTS : le fil de vos textes courts - Page 24 Empty Une nuit

Message  Invité Mar 5 Nov 2013 - 9:48

La peur s'est couchée sur le ventre rond des collines, et vue d'ici, elle offre un horizon violet que zèbrent des éclats cinglants. Nous lançons dans l'air nous séparant, des noms d'êtres chers. Ce sont des déflagrations qui répondent à nos appels. Une à une, là-bas, les dernières loupiotes s'éteignent, craignant le déluge des projectiles qui frappent au hasard, mais préfèrent tout de même cibler leur tir.

Soudain dans la nuit, une vague clameur, un remue-ménage. Puis des cris déchirants.
Le silence qui suit vide nos poitrines de tout air, de tout souffle. Tétanisés. Nous sommes tétanisés.
Des heures se passent à interroger du regard les ténèbres.
Par la fenêtre de la chambre, on distingue à peine, derrière le clocher pointu de l'église, les masses sombres des sommets.
Telles des guirlandes lumineuses qui clignotent dans le lointain, les phares jaunes des véhicules  descendant en convoi de virage en virage, illuminent la nuit.

- Éteignez les lumières !  Éteignez les lumières !

Une balle à la trajectoire oblique vient se planter dans le mur. Le lendemain, on découvrira quelques impacts effritant le crépi. Et là-haut sur la colline, nul n'osera encore se montrer, chacun  se terrant, se taisant entre ses quatre murs. Un temps suspendu entre la terreur et la stupeur. Un temps d'incompréhension, de déni, avant d'ouvrir les yeux sur l'horreur.

Le journal du jour ne mentionnera pas l'évènement. Une broutille dans le chaos !

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Message  Invité Mar 5 Nov 2013 - 10:29

La houle argentée des oliviers s'est éteinte, et moi qui l'avais toute entière dans la main.
Au loin le soir donnait ses derniers coups de ciseaux, les collines bossues devenaient violettes et sentaient les herbes sauvages.
La gorge tendue, j'avais envie de pleurer, la tête posée sur la hanche nue des étoiles.
Te souviens-tu ? On s'est pris la main comme deux orphelins, étourdis de beauté en cette fin du monde presque muette.

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FRAGMENTS : le fil de vos textes courts - Page 24 Empty À propos d'« Une nuit »

Message  Jano Mar 5 Nov 2013 - 10:31

La peur s'est couchée sur le ventre rond des collines, et vue d'ici, elle offre un horizon violet que zèbrent des éclats cinglants. Nous lançons dans l'air nous séparant, des noms d'êtres chers. Ce sont des déflagrations qui répondent à nos appels. Une à une, là-bas, les dernières loupiotes s'éteignent, craignant le déluge des projectiles qui frappent au hasard, mais préfèrent tout de même cibler leur tir.

Soudain dans la nuit, une vague clameur, un remue-ménage. Puis des cris déchirants.
Le silence qui suit vide nos poitrines de tout air, de tout souffle. Tétanisés. Nous sommes tétanisés.
Des heures se passent à interroger du regard les ténèbres.
Par la fenêtre de la chambre, on distingue à peine, derrière le clocher pointu de l'église, les masses sombres des sommets.
Telles des guirlandes lumineuses qui clignotent dans le lointain, les phares jaunes des véhicules  descendant en convoi de virage en virage, illuminent la nuit.

- Éteignez les lumières !  Éteignez les lumières !

Une balle à la trajectoire oblique vient se planter dans le mur. Le lendemain, on découvrira quelques impacts effritant le crépi. Et là-haut sur la colline, nul n'osera encore se montrer, chacun  se terrant, se taisant entre ses quatre murs. Un temps suspendu entre la terreur et la stupeur. Un temps d'incompréhension, de déni, avant d'ouvrir les yeux sur l'horreur.

Le journal du jour ne mentionnera pas l'évènement. Une broutille dans le chaos !
"La peur s'est couchée sur le ventre rond des collines".
Cette image n'est pas assez puissante pour évoquer la peur je trouve, elle manque d'accroche. Par exemple j'aurais mis : "la peur, féroce, s'est insinuée dans les entailles, les escarpements des collines."

Pareil pour "loupiotes". C'est plutôt un terme amusant, qui fait sourire, en décalage avec l'ambiance angoissante que vous cherchez à rendre.

Quelques confusions entre ceux qui se cachent dans les collines ("la colline, nul n'osera encore se montrer, chacun  se terrant") et d'autres dans leurs chambres ("Par la fenêtre de la chambre, on distingue à peine, derrière le clocher"). Pas très clair tout ça.
Surtout que les agresseurs descendent "en convoi de virage en virage". Ils descendent des collines ????

L'idée est bonne car elle entretient le mystère et porte une charge dramatique mais je la trouve insuffisamment traitée.
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Message  Invité Mar 5 Nov 2013 - 11:51

vertigo a écrit:La houle argentée des oliviers s'est éteinte, et moi qui l'avais toute entière dans la main.
Au loin le soir donnait ses derniers coups de ciseaux, les collines bossues devenaient violettes et sentaient les herbes sauvages.
La gorge tendue, j'avais envie de pleurer, la tête posée sur la hanche nue des étoiles.
Te souviens-tu ? On s'est pris la main comme deux orphelins, étourdis de beauté en cette fin du monde presque muette.
étourdiE de beauté, dans mon cas.
que c'est beau !
dame Colette n'est pas loin, son ombre tutélaire effleure tes mots.


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Message  Invité Mar 5 Nov 2013 - 13:35

La peur s'est couchée sur le ventre rond des collines, et vue d'ici, elle offre un horizon violet que zèbrent des éclats cinglants. Nous lançons dans l'air nous séparant, des noms d'êtres chers. Ce sont des déflagrations qui répondent à nos appels. Une à une, là-bas, les dernières loupiotes s'éteignent, craignant le déluge des projectiles qui frappent au hasard, mais préfèrent tout de même cibler leur tir.

Soudain dans la nuit, une vague clameur, un remue-ménage. Puis des cris déchirants.
Le silence qui suit vide nos poitrines de tout air, de tout souffle. Tétanisés. Nous sommes tétanisés.
Des heures se passent à interroger du regard les ténèbres.
Par la fenêtre de la chambre, on distingue à peine, derrière le clocher pointu de l'église, les masses sombres des sommets.
Telles des guirlandes lumineuses qui clignotent dans le lointain, les phares jaunes des véhicules descendant en convoi de virage en virage, illuminent la nuit.

- Éteignez les lumières ! Éteignez les lumières !

Une balle à la trajectoire oblique vient se planter dans le mur. Le lendemain, on découvrira quelques impacts effritant le crépi. Et là-haut sur la colline, nul n'osera encore se montrer, chacun se terrant, se taisant entre ses quatre murs. Un temps suspendu entre la terreur et la stupeur. Un temps d'incompréhension, de déni, avant d'ouvrir les yeux sur l'horreur.

Le journal du jour ne mentionnera pas l'évènement. Une broutille dans le chaos !
Je trouve que ton écriture s'affine, se cisèle, qu'elle se précise au fil du temps.
Une grande maîtrise ici, une sobriété remarquable pour dire l'indicible inconnu.

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Message  Invité Mar 5 Nov 2013 - 22:48

Iris a écrit:La peur s'est couchée sur le ventre rond des collines, et vue d'ici, elle offre un horizon violet que zèbrent des éclats cinglants. Nous lançons dans l'air nous séparant, des noms d'êtres chers. Ce sont des déflagrations qui répondent à nos appels. Une à une, là-bas, les dernières loupiotes s'éteignent, craignant le déluge des projectiles qui frappent au hasard, mais préfèrent tout de même cibler leur tir.

Soudain dans la nuit, une vague clameur, un remue-ménage. Puis des cris déchirants.
Le silence qui suit vide nos poitrines de tout air, de tout souffle. Tétanisés. Nous sommes tétanisés.
Des heures se passent à interroger du regard les ténèbres.
Par la fenêtre de la chambre, on distingue à peine, derrière le clocher pointu de l'église, les masses sombres des sommets.
Telles des guirlandes lumineuses qui clignotent dans le lointain, les phares jaunes des véhicules  descendant en convoi de virage en virage, illuminent la nuit.

- Éteignez les lumières !  Éteignez les lumières !

Une balle à la trajectoire oblique vient se planter dans le mur. Le lendemain, on découvrira quelques impacts effritant le crépi. Et là-haut sur la colline, nul n'osera encore se montrer, chacun  se terrant, se taisant entre ses quatre murs. Un temps suspendu entre la terreur et la stupeur. Un temps d'incompréhension, de déni, avant d'ouvrir les yeux sur l'horreur.

Le journal du jour ne mentionnera pas l'évènement. Une broutille dans le chaos !
Iris, j'ai beaucoup aimé ton texte, cette première phrase qui fait tout de suite entrer le lecteur dans une intrigue qui garde tout son mystère, toute son étrangeté. Pour moi c'est une ambiance très cinématographique, très dynamique avec des phrases courtes sur la fin qui viennent comme un coup de poing. S' il te plait ne doute pas.

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Message  Invité Mer 6 Nov 2013 - 6:00

Quand les mythes eurent fini de ronger les carapaces, il leur fallut apprendre à vivre nus.
En liberté, sans tuteurs.

(oui, c'est très court :-) un tout petit "post-it", en fait)

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Message  Invité Mer 6 Nov 2013 - 6:11

vertigo a écrit:La houle argentée des oliviers s'est éteinte, et moi qui l'avais toute entière dans la main.
Au loin le soir donnait ses derniers coups de ciseaux, les collines bossues devenaient violettes et sentaient les herbes sauvages.
La gorge tendue, j'avais envie de pleurer, la tête posée sur la hanche nue des étoiles.
Te souviens-tu ? On s'est pris la main comme deux orphelins, étourdis de beauté en cette fin du monde presque muette.
C'est superbe.

Heuuuuu, y'avait pas un nouvelle en cours dans le forum prose (Dans mon dos) ??? Elle attend sa suite (la princesse).
Pour la retrouver, c'est ici : CLIC

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Message  Invité Mer 6 Nov 2013 - 8:52

Iris a écrit:La peur s'est couchée sur le ventre rond des collines, et vue d'ici, elle offre un horizon violet que zèbrent des éclats cinglants. Nous lançons dans l'air nous séparant, des noms d'êtres chers. Ce sont des déflagrations qui répondent à nos appels. Une à une, là-bas, les dernières loupiotes s'éteignent, craignant le déluge des projectiles qui frappent au hasard, mais préfèrent tout de même cibler leur tir.

Soudain dans la nuit, une vague clameur, un remue-ménage. Puis des cris déchirants.
Le silence qui suit vide nos poitrines de tout air, de tout souffle. Tétanisés. Nous sommes tétanisés.
Des heures se passent à interroger du regard les ténèbres.
Par la fenêtre de la chambre, on distingue à peine, derrière le clocher pointu de l'église, les masses sombres des sommets.
Telles des guirlandes lumineuses qui clignotent dans le lointain, les phares jaunes des véhicules  descendant en convoi de virage en virage, illuminent la nuit.

- Éteignez les lumières !  Éteignez les lumières !

Une balle à la trajectoire oblique vient se planter dans le mur. Le lendemain, on découvrira quelques impacts effritant le crépi. Et là-haut sur la colline, nul n'osera encore se montrer, chacun  se terrant, se taisant entre ses quatre murs. Un temps suspendu entre la terreur et la stupeur. Un temps d'incompréhension, de déni, avant d'ouvrir les yeux sur l'horreur.

Le journal du jour ne mentionnera pas l'évènement. Une broutille dans le chaos !
J'y reviens, Iris parce que je trouve ce texte tellement bon et maîtrisé, c'est dommage de le reléguer ici.
Il est à mes yeux, de la même veine qualitative que "J'étais en face" http://www.vosecrits.com/t13876-j-etais-en-face

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Message  Invité Jeu 7 Nov 2013 - 10:23

Les enfants considèrent les adultes comme des adultes. Les adultes, incapables de transposer, considèrent toujours les enfants comme des adultes.

Ma naissance anima mes parents d’un héroïsme céleste : ils devinrent soudain les équivalents des dieux grecs dans leur petit village provençal. Aujourd'hui ma mère jette un plaid sur les épaules d’Adam. Bien sûr qu'il a froid, maintenant qu'il est père. La paternité est une condamnation que personne n'assume. Jamais plus il ne sera pour ma mère ce réservoir de simplicité et de naturel, cette autre face du cynisme de la vie.

La maison, depuis longtemps, avait été inondée par un souffle quasi minéral. J'avais l’âge d’avoir mon âge, ou presque. Certains me disaient que j'étais petit encore. Je voyais pourtant tout, jusqu’à la vie mythique congestionnée dans la vieille pierre des murs, dans la floraison d'une pièce remplie d'histoires communes, dans les enlacements du rideau à perles séparant de sa membrane cliquetante la cuisine du salon, que ma mère ou ma sœur, avec leur talent pour l’élégance brutale, avaient dû pousser d'une main habituée à la colère pour venir faire la vaisselle.

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Message  Invité Lun 11 Nov 2013 - 13:00

Belle-maman n’a jamais eu de fille. Ça tombait bien pour celle à qui il fallait au moins deux mamans. Belle-maman a aujourd'hui deux belles-filles : celle d’avant, et celle d’après. Quand elle part en voyage, elle ramène un cadeau en double, puis elle les laisse choisir, car la couleur est toujours différente. Le hasard fait en sorte qu'elles tombent toujours d’accord pour ne pas choisir la couleur de l’autre. Mais pour Elle, il n’y aura jamais qu’un seul anniversaire, et c’est aujourd’hui.

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Message  Invité Lun 11 Nov 2013 - 13:42

Papa jouait du violon.
Comme son père qui jouait aussi de la mandoline.
Maman jouait à qui perd gagne
Mais elle perdait souvent
Principalement le nord
Et moi,
Moi qui ne jouais de rien,
Je me jouais de tout
Tout simplement.

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Message  Rebecca Lun 11 Nov 2013 - 13:44

Joli !
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FRAGMENTS : le fil de vos textes courts - Page 24 Empty Une branlieue bourgeoise

Message  Jha Lun 11 Nov 2013 - 20:51

Quartiers résidentiels
Attention !
Résidence «Les Arcs en Ciel »

Plan plan la vie quoi

Des bourges faciles à sauter

On s’en tape, elles s’en tapent

Bref, le truc qui fait qu’à la fin on se fait vraiment chier …

Mais alors où aller s'faire chier ?

Au Cambodge ?
En Ukraine ?

Bof ...
Ca c'est aux saxons

Moi je préfère me repaître de l'herbe et de la terre de mon enfance
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Message  Jha Mer 13 Nov 2013 - 8:05

Rien

« On n’est rien m’a dit mon épicier »

Pourquoi toujours croiser ces allées et retours entre vous et moi :

« On est rien »

Sinon, que peu de choses peuvent se produire entre toi et moi
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Message  Invité Mer 13 Nov 2013 - 16:40

On voyait en passant dans la rue des Faux-Semblants, un immeuble éventré exhibant impudique des bribes de passé.
Une chambre à ciel ouvert, lambeaux de papier défraichi battant l'air, comme pour appeler à son secours l’œil de quelqu'un, avait encore à raconter.
Et le crucifix qui se balançait à un clou fermait les yeux sur sa déconvenue.

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FRAGMENTS : le fil de vos textes courts - Page 24 Empty Petite mort - l'attente

Message  Pussicat Sam 23 Nov 2013 - 20:23

Il est déjà tard, tu es parti. Je reste au lit et m'enroule dans les draps de lin blanc, je suis chenille accrochée à sa branche, chenille enterrée, endormie dans son cocon de soie.
Ton odeur, mon parfum, je me dis que c'est un sacré bon cocktail, et je ris seule de tout cœur, et je ris seule de toute joie.
Je sais que c'est idiot, infantile, tu me verrais tu te ficherais de moi, mais je n'arrive pas à quitter le carré, à virer de bord, ce pont me donne encore des frissons ; et là, là je me souviens d'une tempête.
Je m'accrochais comme je pouvais à la toile, au premier cou tendu. Je tanguais, roulais, valsais, je résistais, reprenais force, je répondais coup pour coup, et parfois même j'arrivais à renverser la situation en prenant la barre un instant... une illusion de néophyte, une vanité d'âme éperdue. Et comme il arrive au débutant de prendre l'uppercut fatal, j'ai baissé la garde et tu m'as eue ; mais je n'ai pas démérité, je t'ai retourné comme une crêpe et t'ai mordu à pleines dents. Tu as poussé un petit cri, j'ai joui de te sentir si faible.
Il est tard, tu es parti depuis longtemps déjà. Je suis restée en boule dans le lit. J'ai peur de quitter mon carré de lin blanc, de laisser place vide pourtant je sais que mon poison est en toi.
Je suis chenille accrochée à sa branche, chenille enterrée, endormie dans son cocon de soie. J'attends la métamorphose.

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Message  Pussicat Lun 25 Nov 2013 - 19:07

Suis-je celui que tu as rencontré dans le Café Bar, mal fagoté, bourré de complexes et fuyant ?
Suis-je celui que tu as épinglé d’un regard papillon bouleversé d’un mot, d’un jet d’œil ?
Une bouffée moite enfle et gonfle jusqu’à me serrer le cœur.
Des images jouent sans me ménager, cache-cache premières récréations.
Je garde le souvenir de mes cahiers d’écolier, l’odeur de la craie sur le tableau noir encore humide, les genoux râpés à sang, et le casse-croûte pain beurre chocolat que maman nous préparait pour le goûter.
Des images jouent sans me ménager, cache-cache premières récréations.
Une femme entre dans la chambre.
- Paul, la télécommande ne marche plus !
Je la suis jusqu’au salon et me plante devant le poste de télévision. Je pianote une partition improvisée ; voilà, cela repart.
Je retourne sur mes pas, m’arrête devant le miroir accroché sur un des murs du couloir - j’ai peine à me reconnaître : mon reflet m’ignore... Suis-je cet homme que tu as rencontré dans le Café Bar ?
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Message  Loïc Relly Jeu 12 Déc 2013 - 1:57

Ce matin j'ai d'abord mangé quatre ou cinq blinis rescapés du déballage de couleurs sur le comptoir: là se chevauchaient verres et assiettes rougies de sauce, polycopiés LLCE de Jade ; mon sachet (gris-vert) de blinis ployait lui-même sous de plus vives banderoles issues des dernières tequilas frappées… J'avais eu faim comme on peut avoir envie de vérifier, sur le pas de la porte et à l'heure de sortir, que la lumière est bien éteinte partout. Je me suis mise sur le sèche-linge parce que c'était libre a l'exception de quelques brochures, pour en feuilleter une: je crois qu'en l'absence d'opinions tempérées sur la pertinence des magazines féminins, on peut conclure qu'ils sont de bien public: parfois ceux qui ne s'en nourrissent pas se plaisent à voir traîner, dans les salles communes, leurs couvertures glacées et tapageuses, comme autant de larmes de cet onguent précieux qu'est la futilité des autres. Vous pourrez vous trouver dans un dilemme concernant une opportunité financière… Je suis Poisson… La suite se voulait consolatrice et la cafetière sifflait déjà. J'ai mis du sucre blanc, deux cuillères (toujours). Par excès. La première gorgée m'a fait une douche intérieure, longue et d'abord timide puis ruisselant dans chaque carré de chair embrumée, pour lui rendre consistance, par un exercice intime et mystérieux: défroissant mes poumons, mes épaules, mon cou sur son passage ; bordant mes yeux sous des paupières qui en tombaient de respect, malgré le pauvre millésime (Moulu Leader Price 2013). Je me suis promenée un peu molle, un peu fière, avec ma tasse à travers le salon ; j'étais heureuse finalement que personne ne dorme là. Juste une population de capsules tordues, beaucoup de poussière. Un paquet de Lucky trônait sur un bras de fauteuil, ouvert et visiblement plein mais je ne voulais pas d'une clope industrielle. J'ai cherché mon sac. C'est le meilleur moment quand l'horizon est dissolu comme ça par le matin pour fumer en regardant le vide. Un nuage, comment dire sa position… au niveau du soleil à midi au solstice d'hiver, a une vague forme de lézard, et c'est d'autant plus frappant qu'il est seul. Peut-être qu'un jour les gens voteront, pour choisir la couleur du ciel: pour celle d'aujourd'hui, le plus souvent. Bleu espéranto. Ou non: chacun aura le sien.

Dans mon corps une enveloppe de pain et de café traçait la distinction entre la nausée de l'alcool et cette nouvelle cigarette que j'époussetais dans la tasse (c'est absurde mais j'avais moins envie, malgré sa condition présente, de salir le plancher qu'un espace clos), et j'ai traîné un peu en faisant ça. Je rallumais de temps à autre ma brune, avec une minuscule boîte d'allumettes de bistrot retrouvée dans la poche de mon imperméable. Il y a eu plusieurs oiseaux par la fenêtre. J'étais à même le sol, confortablement engourdie, et Jade ne devait pas rentrer du travail avant 17 heures. J'ai repris une allumette usagée pour casser au fond de ma tasse la plaque de sucre, pareille à celles qui recouvraient mes dents (lesdites dragées ont pu refaire leur oeuvre plus tard sur quelques tartines supplémentaires, et morceaux de chocolat). Tu ne me manques pas, Clément non plus. Ce n'est pas ça le manque.
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Message  Chonsdevie Mar 7 Jan 2014 - 19:32

Oui, je suis le rêveur ; je suis le camarade
Des automnes rouges et des sombres rêveries.
Des regards qui bougent, et des enfants qui rient,
Des atomes de pluie et des brûlures, des brûlures,
Des brûlures.

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Message  Chako Noir Mer 8 Jan 2014 - 20:20

j’imagine parfois que je suis invisible
que la foule autour vit sans me voir et je me fraie un chemin
- ne pas cogner les corps qui bougent -
m’arrête pour humer un parfum
frôle un long cheveu qui glisse sur ma peau sans éclat
puis te regarde entre les bras de ceux que tu aimes

t’arrive-t-il de rêver à un vol au-dessus de tout, assise sur un tapis magique ?

ces électrons autour de toi
je ne peux les approcher car si je vire
au négatif
je risque de briller du noir

l’œil des cyclones n’a pas de paupière
on peut jouer à saute-moutons sur les nuages
voir le dessus des oiseaux
recevoir le soleil avant les autres et se fondre dans un photon
traversant les courants d’air où restent
côtoyant la brise
des molécules de chanson
emportées par le vent (violent) jusqu’à pleuvoir des cordes (violons)
des gouttes de sol fa si dorés
l’envol me permettra peut-être
de

seulement toi
au-delà d’un songe
et deux atomes d’humanité
Chako Noir
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Message  Pussicat Jeu 9 Jan 2014 - 1:52

L'Homme retrouvé

Par on ne sait quelle opération magique, des mots surgis du fond des temps, du fond de sa mémoire, ont cristallisé sur l’écran de son modeste ordinateur toutes ses angoisses, toutes ses peurs, tous ses fantômes et ses démons.
Combat, bataille, duel, attaque, abandon, retraite… défaite ; tiré par une volonté nouvelle, l’Homme assis là devant le miroir de sa machine a poursuivi l’entreprise, coûte que coûte. Il a plongé ses yeux dans les siens puis s’est regardé en face.
Il s’est projeté au-delà de son horizon pour créer l’expérience, et ce qu’il a vu brisa le charme de sa plus lointaine enfance, et tendre.
Alors il devint idée, projet, ambition.
Il pouvait écrire la figure recomposée de son être.
Lui reconstitué.
Lui au passé retrouvé.
Et plus il écrivait, plus il devenait ce qu'il avait toujours été.
Un retour à soi, jusqu'au dégoût.
Pussicat
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