FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
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Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Merci à vous tous. J'arrive pas à faire du long en ce moment et puis j'arrive pas non plus à commenter et je m'en excuse, ça va revenir.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
vertigeo, j'"aime vraiment ton écriture
juste à la fin, la dernière phrase qui sonne trop au présent du présent, alors que tout le reste, on est dans l'histoire racontée déjà fait non ?
juste à la fin, la dernière phrase qui sonne trop au présent du présent, alors que tout le reste, on est dans l'histoire racontée déjà fait non ?
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Le ciel est bleu
Le froid dur je vole vers vous
Le soleil blanc brûle les cuirs
Mil bourgeons éblouissants
Sonne la fleur de sel
Le ciel est bleu
M’étendre sous vos yeux me trouble
Le soleil blanc brûle les cuirs
Ce refrain au charme épicé
Saigne sur la langue lande
Tue-tête
Le froid dur je vole vers vous
Le soleil blanc brûle les cuirs
Mil bourgeons éblouissants
Sonne la fleur de sel
Le ciel est bleu
M’étendre sous vos yeux me trouble
Le soleil blanc brûle les cuirs
Ce refrain au charme épicé
Saigne sur la langue lande
Tue-tête
Pussicat- Nombre de messages : 4846
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Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
L'ange assis sirote un verre de jus d'orties puis nage jusqu'à l'îlot sans rêver. Comme il est beau, bien loti, sans démon dans ce monde. Il peut sans peur cueillir la rose, oser l'offrir à Eros ou la garder pure sans un regard pour le sacre de César ; la Beauté érigée en égérie.
Pussicat- Nombre de messages : 4846
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Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Moi je veille sur l'insomnie alors lis moi, et garde moi près de toi.
Je suis la nuit, celle qui dévore et pousse dans ta chair comme un poulpe.
Je découpe tes rêves en quartiers pointillés. J'étends mes tentacules jusque sur les rivages de l'aube voilée de notre fin encore endormie.
Les délicates morsures de ma torpille électrisent la poupée aux yeux d'argent de lune révulsés sanglée dans ta mémoire. Ma danse l'exécute, sans pitié. Victime en croix, tu aboies le silence incompris des condamnés innocents. Mais déjà la lumière me fait de l'ombre.
Un sang amer aux reflets zingués perle aux commissures de tes lèvres ; quelle élégance... Quand vient l’urgent état lubique, je te souris ; l’étoile gicle mais tu n'en gardes aucun souvenir.
Je mourrai à l'aube, je le sais. Je t'imagine, l'air heureux, allongée sur la fraîche coupe d'un pré à l’odeur familière, un bouquet d'herbes folles maquille ta bouche tordue. Nous n'aurons pas eu le temps de nous dire adieu.
Je suis la nuit, celle qui dévore et pousse dans ta chair comme un poulpe.
Je découpe tes rêves en quartiers pointillés. J'étends mes tentacules jusque sur les rivages de l'aube voilée de notre fin encore endormie.
Les délicates morsures de ma torpille électrisent la poupée aux yeux d'argent de lune révulsés sanglée dans ta mémoire. Ma danse l'exécute, sans pitié. Victime en croix, tu aboies le silence incompris des condamnés innocents. Mais déjà la lumière me fait de l'ombre.
Un sang amer aux reflets zingués perle aux commissures de tes lèvres ; quelle élégance... Quand vient l’urgent état lubique, je te souris ; l’étoile gicle mais tu n'en gardes aucun souvenir.
Je mourrai à l'aube, je le sais. Je t'imagine, l'air heureux, allongée sur la fraîche coupe d'un pré à l’odeur familière, un bouquet d'herbes folles maquille ta bouche tordue. Nous n'aurons pas eu le temps de nous dire adieu.
Pussicat- Nombre de messages : 4846
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Recette
Canneberge abricot
Pêche framboise
Groseille à maquereaux
Cassis mûroise
Orange tamarin
Sureau merise
Datte figue raisin
Mûre cerise
Pêche myrte kiwi
Prune aronia
Carambole litchi
Fe'i ananas
Grenade kaki noix
de coco
Fruit de la passion noix
de ginkgo
Poire coing citron fraise
des bois
Prunelle melon fraise
Curuba
Pêche framboise
Groseille à maquereaux
Cassis mûroise
Orange tamarin
Sureau merise
Datte figue raisin
Mûre cerise
Pêche myrte kiwi
Prune aronia
Carambole litchi
Fe'i ananas
Grenade kaki noix
de coco
Fruit de la passion noix
de ginkgo
Poire coing citron fraise
des bois
Prunelle melon fraise
Curuba
Pussicat- Nombre de messages : 4846
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Seconde
Moi je veille sur l'insomnie alors lis moi et garde moi près de toi
Je suis la nuit
Celle qui dévore et pousse dans ta chair comme un poulpe
Je découpe tes rêves au rasoir succulent
J'étends mes tentacules jusque sur les rivages de l'aube
Les morsures délicates de ma torpille électrisent la poupée aux yeux révulsés d'argent de lune sanglée dans ta mémoire
Ma danse l'exécute sans pitié
Victime en croix
Tu aboies le silence incompris des condamnés innocents
Quand vient l’urgent état lubique je te souris
L’étoile gicle mais tu n'en gardes aucun souvenir
Tu mourras à l'aube
Je le sais
Un sang amer aux reflets zingués perlera aux commissures de tes lèvres (;) quelle élégance (...)
Je t'imagine
Allongée
L'air heureux
Un bouquet d'herbes folles maquille ta bouche tordue
Nous n'aurons pas eu le temps de nous dire adieu
Je suis la nuit
Celle qui dévore et pousse dans ta chair comme un poulpe
Je découpe tes rêves au rasoir succulent
J'étends mes tentacules jusque sur les rivages de l'aube
Les morsures délicates de ma torpille électrisent la poupée aux yeux révulsés d'argent de lune sanglée dans ta mémoire
Ma danse l'exécute sans pitié
Victime en croix
Tu aboies le silence incompris des condamnés innocents
Quand vient l’urgent état lubique je te souris
L’étoile gicle mais tu n'en gardes aucun souvenir
Tu mourras à l'aube
Je le sais
Un sang amer aux reflets zingués perlera aux commissures de tes lèvres (;) quelle élégance (...)
Je t'imagine
Allongée
L'air heureux
Un bouquet d'herbes folles maquille ta bouche tordue
Nous n'aurons pas eu le temps de nous dire adieu
Pussicat- Nombre de messages : 4846
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Impressions de bords de nuit
Sous les reflets changeants d'une lune pâle
comme un cadavre elles flottent sur l'océan bleu nuit.
Algues cheveux aux reflets perle émeraude
des tuiles en écume aux pupilles diamants
se fracassent et coupent la vague.
Le ciel comme un parapluie troué.
comme un cadavre elles flottent sur l'océan bleu nuit.
Algues cheveux aux reflets perle émeraude
des tuiles en écume aux pupilles diamants
se fracassent et coupent la vague.
Le ciel comme un parapluie troué.
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
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Date d'inscription : 17/02/2012
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Au creux des fosses
1
Un à un, il soulevait les crânes, leur passait un coup de torchon à poussière et les reposait délicatement à l'endroit où ils furent jadis jetés.
2
Elle avait pris gout à habiller tous les crânes de la fosse avec des bonnets en laine jusqu'au printemps, quand elle distribuait du muguet entre les tibias.
3
Il s'était mis en devoir de faire de l'ordre dans ce foutoir de pieds, de mains, de genoux , de dents tombées. Un travail de titan, même pour un si petit village.
1
Un à un, il soulevait les crânes, leur passait un coup de torchon à poussière et les reposait délicatement à l'endroit où ils furent jadis jetés.
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Elle avait pris gout à habiller tous les crânes de la fosse avec des bonnets en laine jusqu'au printemps, quand elle distribuait du muguet entre les tibias.
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Il s'était mis en devoir de faire de l'ordre dans ce foutoir de pieds, de mains, de genoux , de dents tombées. Un travail de titan, même pour un si petit village.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
4
Un jour de chance, elle avait reconstitué un squelette de pied-en-cap, avait ensuite donné le corps pour la science pour le geste pour ne pas le laisser à la fosse. Beaucoup de pour et très peu de contre.
5
Son pèlerinage le menait de hameau en hameau par les départementales. Il soulevait la dalle et plantait sa tente dans la terre battue par la chute des clavicules. Il leurs racontait une histoire pour les endormir.
Un jour de chance, elle avait reconstitué un squelette de pied-en-cap, avait ensuite donné le corps pour la science pour le geste pour ne pas le laisser à la fosse. Beaucoup de pour et très peu de contre.
5
Son pèlerinage le menait de hameau en hameau par les départementales. Il soulevait la dalle et plantait sa tente dans la terre battue par la chute des clavicules. Il leurs racontait une histoire pour les endormir.
Invité- Invité
Au feux des crosses
4pandaworks a écrit:Au creux des fosses
1
Un à un, il soulevait les crânes, leur passait un coup de torchon à poussière et les reposait délicatement à l'endroit où ils furent jadis jetés.
2
Elle avait pris gout à habiller tous les crânes de la fosse avec des bonnets en laine jusqu'au printemps, quand elle distribuait du muguet entre les tibias.
3
Il s'était mis en devoir de faire de l'ordre dans ce foutoir de pieds, de mains, de genoux , de dents tombées. Un travail de titan, même pour un si petit village.
Elle rentra au foyer préparer le souper. Titan, retour de son labeur funéraire, avait la dalle. C'est bien le mot. Elle vérifia qu'elle avait rapporté sufisamment d'orteils et de coccyx ; son cher et tendre raffolait de la soupe d'orteils au hachis de coccyx. Il faut dire qu'elle la préparait à merveille.
5
Il rota d'aise et réclama un verre de rachidine, délicieuse et roborative eau-de-vie de bulbe rachidien, distillée sous la chasuble par le vicaire de la paroisse, son meilleur ami et fournisseur. "Hâte-toi, femme, le gosier de ton époux se ratatine". Elle s'empressa de le servir. La patience n'était pas le vice principal de son titan.
6
Au soir, ils se couchèrent l'un près de l'autre, sur le grand lit à la courtepointe festonnée de fémurs entrecroisés, non sans avoir récité avec beaucoup de ferveur leur prière du soir. Après quoi, boogie-woogie, mes bien chers frères !
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Enfer ! Il en a tiré une autre brodée entretemps. Tant pis...
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Oh purée de mezosses
Ah ben non pas tant pis
La conjugaison de vos délires
pour le lecteur
c'est plaisir de lire
Ah ben non pas tant pis
La conjugaison de vos délires
pour le lecteur
c'est plaisir de lire
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Sans toi il ne peut rien, ni vaincre la peur panique qui paralyse et tétanise le moindre muscle de son corps pour le rendre ficelle et corde et bois si dur, l'ébène n'est rien parlons titane, ou bien iridium ou diamant, de ceux qui raient éblouissants le carreau double du foyer brûlant, feux de clarté.
Sans toi il ne peut rien, alors à prendre ou à laisser, il prend le tout, précipité, baigné naïade en ignorance et pas à pas faire cui-cui, apprendre à marcher, à gravir un tas de choses, une montagne, et puis une autre, et puis sauter des falaises hautes de craie plissée, pas si précoce, du bord du monstre – c'est dit mental – la tentation est orgasmique.
Sans toi il n'aurait pas pu déployer ses ailes aux forts courants de l'inconnu azuréen, quitter l'hardground et son passé vert, brun, ou ferrugineux rouge et s'élancer ; il ne sait plus, il ne sait rien, plus, rien, que lui arrive t-il ?
Sans toi il ne peut rien, alors à prendre ou à laisser, il prend le tout, précipité, baigné naïade en ignorance et pas à pas faire cui-cui, apprendre à marcher, à gravir un tas de choses, une montagne, et puis une autre, et puis sauter des falaises hautes de craie plissée, pas si précoce, du bord du monstre – c'est dit mental – la tentation est orgasmique.
Sans toi il n'aurait pas pu déployer ses ailes aux forts courants de l'inconnu azuréen, quitter l'hardground et son passé vert, brun, ou ferrugineux rouge et s'élancer ; il ne sait plus, il ne sait rien, plus, rien, que lui arrive t-il ?
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
l'instant d'avant
il était juste assis
sur le bord de la fenêtre
l'instant d'après
on ne l'a plus revu
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Pussicat de couleurs fourbes et Lajanis pousse sont petit Bashung.
Qui c'est qui l'a poussé ?
Qui c'est qui l'a poussé ?
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Sun Ling se promenait par monts et par vaux , la serpe sur l'épaule. Avec son complet sombre à deux sous et ses espadrilles de paysan, il demandait l’hospitalité pour la nuit et prenait les vies au matin. Il continuait sa marche à l'aube, accompagné des cris de coqs, de la danse du colza. C'est à peine s'il existait. Dans les villages, on se faisait du soucis; huit cents millions de suspects demanderaient cinq cents millions d'inspecteurs de police. On ne pouvait pas claquer la porte au nez de tout le monde et partout. Pour l'heure, les comités de villages se contentaient de compter les corps mutilés et de redistribuer les terres laissées vacantes dans la plus stricte légalité, un mort étant, au regard des textes, un absent à long terme. Puis ils rédigeaient leur rapport qu'ils faxaient à Pékin. Heureusement, un sur deux n'arrivait jamais, soit qu'il fut envoyé au numéro d'une usine de feux de Bengale par erreur; soit qu'il soit mis à la poubelle par le flicaillon d'état en charge des télécommunications peu désireux de s'attirer des ennuis. Sun La Serpe se foutait pas mal que la radio l'appelle " Le Boucher ", il n'écoutait jamais la radio.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Bien sur, mon Sun Ling s'inspire de Yang Xinhai, le tueur sans raisons.
Invité- Invité
Essai : Les allumettes
J'ai cherché à comprendre pourquoi cette campagne sur l'éjaculation précoce, pourquoi sommes-nous bombardés de messages – la petite allumette à peine effleurée (mignonne au passage, l'allumette, trognon) sitôt enflammée.
Et plus je cherchais à comprendre, à trouver une explication tout en astiquant mon frigo, oui je me parle à moi-même et à haute voix quand je travaille, cela fait partie de mes hab... de mes manies, un trait de carac... d'esquisse de ma personnalité, à la maison, au boulot, je parle haut et commente ce que je suis en train de faire, écrire, penser, et comme cela ne dérange pas, personne, sinon j'aurais eu tôt fait d'effacer cette hab... cette manie de ma carte comportementale : changer les menus ! je poursuis, et tout en finissant d'astiquer mon frigo qui reluit, n'en peut plus de reluire, fichtre ! jamais vu aussi luisant, impeccable, et mon interrogation en friche :
pourquoi cette campagne sur l'éjaculation précoce ?
Quand, tirant la chaînette libérant l'eau sale de l'évier, une idée me traversa... une pensée... un truc me vint à l'esprit, ça m'a fait : blop ! dans la tête, l'exact son du mélange levure boulangère, eau, huile d'olive préparé la veille pour la pâte à pizza. Il se trouve que je me suis lancée depuis une quinzaine de jours dans la confection de pizzas maison, je pensais le défi à ma portée. La première, les deux en fait, il y en avait deux, j'avais abusé sur la quantité de farine, fut un flop. Carton-béton. En revanche hier soir, une pâte légère, bien levée d'au moins sept millimètres, mais c'est la garniture qui n'allait pas, j'ai pêché par prudence, pas assez, mais à présent que je maîtrise la pâte.
Et soudain tout est devenu clair : maîtriser ! connaître son corps, savoir se maîtriser. Très bien, une fois qu'on a dit cela, on a dit quoi ? Cela ne répond pas à l'interrogation : pourquoi cette campagne sur l'éjaculation précoce ? Et là je suis revenue à l'idée qui me traversa... à la pensée... au truc qui me vint à l'esprit alors que j'astiquais mon frigo : et si c'était planifié tout ça. Si cette campagne avait été pensée et réalisée pour servir les intérêts du gouvernement.
Imaginez le nombre de petites allumettes capable de maîtriser le feu qui les anime pour les brûler tout entière – aïe !
Imaginez une société où toutes ces allumettes éjaculateurs précoces seraient enfin en mesure de maîtriser leurs pulsions pour satisfaire leurs compagnes allumettes !
Imaginez combien de couples de petites allumettes toucheraient enfin au nirvana en dehors de tous rapports extra-conjugaux - ce qui n'empêche pas de... mais cela est une autre histoire.
La jouissance à deux à la portée de tous.
La crise ? Quelle crise ? Le chômage ? Quel chômage ? D'accord, je suis sans emploi actuellement mais quel bonheur au lit ! j'ai jamais connu ça de ma vie, vous comprenez ?!... Y a d'la joie bonjour bonjour les hirondelles...Y a d'la joie dans le ciel par dessus le toit...Y a d'la joie et du soleil dans les ruelles... Y a d'la joie partout y a d'la joie... pom pom pom...
Et plus je cherchais à comprendre, à trouver une explication tout en astiquant mon frigo, oui je me parle à moi-même et à haute voix quand je travaille, cela fait partie de mes hab... de mes manies, un trait de carac... d'esquisse de ma personnalité, à la maison, au boulot, je parle haut et commente ce que je suis en train de faire, écrire, penser, et comme cela ne dérange pas, personne, sinon j'aurais eu tôt fait d'effacer cette hab... cette manie de ma carte comportementale : changer les menus ! je poursuis, et tout en finissant d'astiquer mon frigo qui reluit, n'en peut plus de reluire, fichtre ! jamais vu aussi luisant, impeccable, et mon interrogation en friche :
pourquoi cette campagne sur l'éjaculation précoce ?
Quand, tirant la chaînette libérant l'eau sale de l'évier, une idée me traversa... une pensée... un truc me vint à l'esprit, ça m'a fait : blop ! dans la tête, l'exact son du mélange levure boulangère, eau, huile d'olive préparé la veille pour la pâte à pizza. Il se trouve que je me suis lancée depuis une quinzaine de jours dans la confection de pizzas maison, je pensais le défi à ma portée. La première, les deux en fait, il y en avait deux, j'avais abusé sur la quantité de farine, fut un flop. Carton-béton. En revanche hier soir, une pâte légère, bien levée d'au moins sept millimètres, mais c'est la garniture qui n'allait pas, j'ai pêché par prudence, pas assez, mais à présent que je maîtrise la pâte.
Et soudain tout est devenu clair : maîtriser ! connaître son corps, savoir se maîtriser. Très bien, une fois qu'on a dit cela, on a dit quoi ? Cela ne répond pas à l'interrogation : pourquoi cette campagne sur l'éjaculation précoce ? Et là je suis revenue à l'idée qui me traversa... à la pensée... au truc qui me vint à l'esprit alors que j'astiquais mon frigo : et si c'était planifié tout ça. Si cette campagne avait été pensée et réalisée pour servir les intérêts du gouvernement.
Imaginez le nombre de petites allumettes capable de maîtriser le feu qui les anime pour les brûler tout entière – aïe !
Imaginez une société où toutes ces allumettes éjaculateurs précoces seraient enfin en mesure de maîtriser leurs pulsions pour satisfaire leurs compagnes allumettes !
Imaginez combien de couples de petites allumettes toucheraient enfin au nirvana en dehors de tous rapports extra-conjugaux - ce qui n'empêche pas de... mais cela est une autre histoire.
La jouissance à deux à la portée de tous.
La crise ? Quelle crise ? Le chômage ? Quel chômage ? D'accord, je suis sans emploi actuellement mais quel bonheur au lit ! j'ai jamais connu ça de ma vie, vous comprenez ?!... Y a d'la joie bonjour bonjour les hirondelles...Y a d'la joie dans le ciel par dessus le toit...Y a d'la joie et du soleil dans les ruelles... Y a d'la joie partout y a d'la joie... pom pom pom...
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Pussicat, le carton jaune ne saurait tarder!
Et franchement, je préfère quand tu écris.
Janis! tu commences le tome 2?
Panda, je ne commente pas souvent mais je te lis systématiquement: tes cartes postales littéraires? Un vrai rafraîchissement!
Et franchement, je préfère quand tu écris.
Janis! tu commences le tome 2?
Panda, je ne commente pas souvent mais je te lis systématiquement: tes cartes postales littéraires? Un vrai rafraîchissement!
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
tome 2 :
Il volait, il volait ce gros garçon, léger comme une plume.
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Mon inconnu
Avec toi
Toi seul!
Un rendez-vous, enfin...
Pour toi seul préparée, fébrilement je m'organise
Tendue d'attente
J'ironise
Anticipant surprises, intensité...
Et soudain
Tu es là
Je te regarde, je te suis, ta voix me guide.
Tu m'invites en ton domaine!
Tes mains seront ma religion et mon corps ta doctrine.
A demi-nue déjà, je m'en remets à ta magie, et nous passons outre-parole.
Tes bras m'enrobent.
De délicats diktats
Ouvrent mes portes intérieures.
Sans un mot, tu me délies de mes propres chaînes.
Sous l'empire de tes gestes -assurés, vifs- je me laisse aller...
J'accueille ta volonté.
Je craque.
Alors, renouant avec le temps, les mots du quotidien affleurent à nos lèvres.
Toi.
Encore.
Souvent.
Je l'avoue, tu m'épates.
Mon ostéopathe.
Toi seul!
Un rendez-vous, enfin...
Pour toi seul préparée, fébrilement je m'organise
Tendue d'attente
J'ironise
Anticipant surprises, intensité...
Et soudain
Tu es là
Je te regarde, je te suis, ta voix me guide.
Tu m'invites en ton domaine!
Tes mains seront ma religion et mon corps ta doctrine.
A demi-nue déjà, je m'en remets à ta magie, et nous passons outre-parole.
Tes bras m'enrobent.
De délicats diktats
Ouvrent mes portes intérieures.
Sans un mot, tu me délies de mes propres chaînes.
Sous l'empire de tes gestes -assurés, vifs- je me laisse aller...
J'accueille ta volonté.
Je craque.
Alors, renouant avec le temps, les mots du quotidien affleurent à nos lèvres.
Toi.
Encore.
Souvent.
Je l'avoue, tu m'épates.
Mon ostéopathe.
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Epitaphe
Elle aima tout, mais n'en fit rien ;
Elle adora vents et soleils
Et son destin de dispersée.
Elle adora vents et soleils
Et son destin de dispersée.
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
'reus'ment que j'sus t-été voir sur gougueule qui c'était ce Yang Xinhai, que sinon j' voyais pas de quoi tu voulais causer de dire.pandaworks a écrit:Bien sur, mon Sun Ling s'inspire de Yang Xinhai, le tueur sans raisons.
Mais quand on le sait ça prend une autre couleur. Rouge sang. Comment on dit "gore" en mandarin ?
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Polixène, je préfère quand tu écris que dans ton costume d'arbitre :pPolixène a écrit:Pussicat, le carton jaune ne saurait tarder!
Et franchement, je préfère quand tu écris.
euh, moi aussi... ;))
Et je te donne raison, on a tout à fait le droit de se délasser mais pas en public, à cause des odeurs. Cet essai pub est à mettre au panier !
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
le chat court
le café noir
je lis des poèmes de Lydia
une musique fait danser les rideaux
dehors le jour m'attend
le café noir
je lis des poèmes de Lydia
une musique fait danser les rideaux
dehors le jour m'attend
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Nous sommes d'accord!Pussicat a écrit:Polixène, je préfère quand tu écris que dans ton costume d'arbitre :pPolixène a écrit:Pussicat, le carton jaune ne saurait tarder!
Et franchement, je préfère quand tu écris.
euh, moi aussi... ;))
Et je te donne raison, on a tout à fait le droit de se délasser mais pas en public, à cause des odeurs. Cet essai pub est à mettre au panier !
Et je ne suis arbitre en aucune façon, ne te méprends pas sur mon intention: si cela avait été le cas, j'aurais carrément demandé aux modos pourquoi ils laissent ton "essai", alors que d'autres ont pris un carton jaune...
Polixène- Nombre de messages : 3298
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Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Pussicat a écrit:le chat court
le café noir
je lis des poèmes de Lydia
une musique fait danser les rideaux
dehors le jour m'attend
j'aime, ça!
Polixène- Nombre de messages : 3298
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Date d'inscription : 23/02/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Tome 3
Un petit attroupement s'était formé en bas et il pouvait voir tous ces visages tournés vers lui, avec les bouches ouvertes.
Janis- Nombre de messages : 13490
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Date d'inscription : 18/09/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Janis
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Polixène- Nombre de messages : 3298
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Date d'inscription : 23/02/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Tes phrases, à l'instar des dessins d'Iturria, en quelques esquisses légères suggèrent toute une scène.
Polixène- Nombre de messages : 3298
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Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Le jour est ordinaire, ni chaud ni froid avec une pointe de vent venue exciter nos nerfs et bercer notre fatigue. Nous sommes jeudi et c’est la même tension qui nous traverse, la même rapidité dans les gestes et dans la voix. Les gens se pressent contre nos bureaux, attendent leur tour. Certains sont calmes et se servent du café. D’autres gesticulent, tentent de passer avant les autres mais, la plupart du temps, nous n’avons qu’une seule réponse à leur offrir : qu’ils patientent le temps que nous appelions l’interprète. Nous nous agitons tous au milieu des feuilles de papier ; « La France est un pays de papiers » dit souvent une de mes collègues à ceux qui protestent ou se présentent avec le mauvais formulaire.
Une nouvelle famille arrive vers midi. Je compte : quatre adultes et sept enfants. Les gosses sont dans tous leurs états, ils se jettent sur les jouets en criant. Quand ils courent leurs pieds se soulèvent de leurs sandales et on voit qu’ils sont noirs de poussière et boue. Cela doit faire des jours qu’ils sont sur la route. Les adultes semblent épuisés alors, en allant refaire du café, je mets deux trois cuillères de plus qu’à l’ordinaire. Finalement ils n’en boivent pas. Une petite fille, yeux brillants, habits sales et longs cheveux noirs, me tire par la jupe et chuchote « you’re beautiful ». Nous rions et échangeons nos noms. Il est presque treize heures alors nous leur indiquons un endroit où manger. Ils reviendront cet après-midi.
Pendant la pause déjeuner l’équipe est inquiète. Je sens quelque chose qui bourdonne derrière mes oreilles, j’entends mal le tintement des couverts. Il n’y aurait plus de place en hôtel, cela fait quelques jours que les familles dorment dehors. « Est-ce qu’on essaye quand même de les mettre à l’abri dès ce soir ? » demande la chef de service. Toujours le bourdonnement. « Pourquoi ? » répond quelqu’un autour de la table. « Parce qu’ils sont syriens ? D’autres familles attendent depuis lundi… mais bon ils sont roms donc ça nous paraît sûrement moins grave qu’ils dorment dehors ». Personne ne parle mais le bruit s’amplifie. Le temps de relever la tête il est déjà quatorze heures et il faut ouvrir de nouveau la porte.
Mon bureau est adjacent à la salle de jeux alors j’entends bien que la nouvelle famille est revenue. Lorsque je passe dans le couloir pour faire des photocopies ils sont tous là, les adultes dormant à même le sol, les enfants éparpillés au milieu des peluches. Un homme s’est rasé dans les toilettes, je ne le reconnais qu’après quelques secondes. Je souris et je lui dit en français « Ah vous vous êtes rasé » en touchant mes joues et il hoche la tête en souriant lui aussi. Sa femme a cerné ses yeux de crayon bleu. Une de mes collègues les reçoit pour leur expliquer la procédure.
L’heure tourne et il est déjà plus de dix-sept heures. Mon dernier rendez-vous s’en va. Chacun doit aller chercher ses enfants à l’école ou à la garderie. La famille est toujours là. Nous rappelons le 115 mais il n’y a aucune place pour ce soir. Nous insistons. Il n’y a rien. « Nous n’avons aucune place pour ce soir » explique-t-on à la famille grâce à l’interprète. Les gens ne semblent pas inquiets. Quelqu’un dit « il va falloir fermer les locaux ». Alors tout le monde se presse dans les escaliers. Je remarque qu’ils portent quelques affaires dans des sacs plastiques. Nous ne sommes plus que deux en haut. Nous fermons les lumières, activons l’alarme. Comme tous les soirs, le couloir est sombre et l’odeur âcre. Ma collègue a le visage tiré. Devant la lourde porte d’entrée, elle murmure « il n’y a pas de nom pour ça »... Puis nous ouvrons. La famille est devant la porte, les bras ballants. « Il n’y a pas de nom pour ça ». J’ai ma veste et mon sac sur l’épaule. Un des hommes me regarde, nous sommes face à face et il dit dans un mauvais anglais « where do we go now ? ». Je ressens quelque chose que je n’avais jamais ressenti. « I don’t know, I’m sorry » je murmure. Quelque chose flotte. Je sens que je vais pleurer alors je me met à marcher et sans m’en rendre compte je suis déjà quelques mètre plus loin dans la foule avec des larmes sur les joues et dans les mains ; je n’ose pas me retourner. Je continue à marcher. Je marche une heure. Je m’assois sur un banc. Déjà la nuit tombe et le vent se lève. La ville est immense. Quelques gouttes de pluie tombent à mes pieds. Il n’y a pas de nom pour ça.
Une nouvelle famille arrive vers midi. Je compte : quatre adultes et sept enfants. Les gosses sont dans tous leurs états, ils se jettent sur les jouets en criant. Quand ils courent leurs pieds se soulèvent de leurs sandales et on voit qu’ils sont noirs de poussière et boue. Cela doit faire des jours qu’ils sont sur la route. Les adultes semblent épuisés alors, en allant refaire du café, je mets deux trois cuillères de plus qu’à l’ordinaire. Finalement ils n’en boivent pas. Une petite fille, yeux brillants, habits sales et longs cheveux noirs, me tire par la jupe et chuchote « you’re beautiful ». Nous rions et échangeons nos noms. Il est presque treize heures alors nous leur indiquons un endroit où manger. Ils reviendront cet après-midi.
Pendant la pause déjeuner l’équipe est inquiète. Je sens quelque chose qui bourdonne derrière mes oreilles, j’entends mal le tintement des couverts. Il n’y aurait plus de place en hôtel, cela fait quelques jours que les familles dorment dehors. « Est-ce qu’on essaye quand même de les mettre à l’abri dès ce soir ? » demande la chef de service. Toujours le bourdonnement. « Pourquoi ? » répond quelqu’un autour de la table. « Parce qu’ils sont syriens ? D’autres familles attendent depuis lundi… mais bon ils sont roms donc ça nous paraît sûrement moins grave qu’ils dorment dehors ». Personne ne parle mais le bruit s’amplifie. Le temps de relever la tête il est déjà quatorze heures et il faut ouvrir de nouveau la porte.
Mon bureau est adjacent à la salle de jeux alors j’entends bien que la nouvelle famille est revenue. Lorsque je passe dans le couloir pour faire des photocopies ils sont tous là, les adultes dormant à même le sol, les enfants éparpillés au milieu des peluches. Un homme s’est rasé dans les toilettes, je ne le reconnais qu’après quelques secondes. Je souris et je lui dit en français « Ah vous vous êtes rasé » en touchant mes joues et il hoche la tête en souriant lui aussi. Sa femme a cerné ses yeux de crayon bleu. Une de mes collègues les reçoit pour leur expliquer la procédure.
L’heure tourne et il est déjà plus de dix-sept heures. Mon dernier rendez-vous s’en va. Chacun doit aller chercher ses enfants à l’école ou à la garderie. La famille est toujours là. Nous rappelons le 115 mais il n’y a aucune place pour ce soir. Nous insistons. Il n’y a rien. « Nous n’avons aucune place pour ce soir » explique-t-on à la famille grâce à l’interprète. Les gens ne semblent pas inquiets. Quelqu’un dit « il va falloir fermer les locaux ». Alors tout le monde se presse dans les escaliers. Je remarque qu’ils portent quelques affaires dans des sacs plastiques. Nous ne sommes plus que deux en haut. Nous fermons les lumières, activons l’alarme. Comme tous les soirs, le couloir est sombre et l’odeur âcre. Ma collègue a le visage tiré. Devant la lourde porte d’entrée, elle murmure « il n’y a pas de nom pour ça »... Puis nous ouvrons. La famille est devant la porte, les bras ballants. « Il n’y a pas de nom pour ça ». J’ai ma veste et mon sac sur l’épaule. Un des hommes me regarde, nous sommes face à face et il dit dans un mauvais anglais « where do we go now ? ». Je ressens quelque chose que je n’avais jamais ressenti. « I don’t know, I’m sorry » je murmure. Quelque chose flotte. Je sens que je vais pleurer alors je me met à marcher et sans m’en rendre compte je suis déjà quelques mètre plus loin dans la foule avec des larmes sur les joues et dans les mains ; je n’ose pas me retourner. Je continue à marcher. Je marche une heure. Je m’assois sur un banc. Déjà la nuit tombe et le vent se lève. La ville est immense. Quelques gouttes de pluie tombent à mes pieds. Il n’y a pas de nom pour ça.
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
C'était un soir de mai et sa mère n'était pas rentrée. Les mains ont cueilli les peluches près du lit. Les mains ne soignent pas mais découvrent le plaisir à fuir. Sa mère ne l'a pas reçue dans ses bras de mère. Elle n'est simplement pas venue, elle a recouvert la lâcheté d'une chape de pluie. On s'invente des tyrannies à subir mais on s'invente aussi toujours des orgueils tournés sur eux-mêmes.
Cette nuit on aurait dû noircir ses jambes de suie pour obtenir un fantasme immobile. Cette nuit elle a mangé jusqu'au mal de ventre. Alors elle pose la main sur la surface bombée et, devant le miroir, s'horrifie de ce qu'elle est devenue. Souvent elle recouvre le miroir d'un drap pour ne plus croiser son reflet. Elle a mangé jusqu'au mal de ventre et elle aime cette déconvenue, à demi programmée. Elle l'aime et la déteste à la fois. Tout prend en fait la forme d'un demi aveu, comme si au moment où elle se regardait vivre elle tombait dans un trou de complaisances coupables. Il lui prend la main et sa main, c'est celle d'un homme qui se sent responsable, carnassier et minuscule.
Cette nuit on aurait dû noircir ses jambes de suie pour obtenir un fantasme immobile. Cette nuit elle a mangé jusqu'au mal de ventre. Alors elle pose la main sur la surface bombée et, devant le miroir, s'horrifie de ce qu'elle est devenue. Souvent elle recouvre le miroir d'un drap pour ne plus croiser son reflet. Elle a mangé jusqu'au mal de ventre et elle aime cette déconvenue, à demi programmée. Elle l'aime et la déteste à la fois. Tout prend en fait la forme d'un demi aveu, comme si au moment où elle se regardait vivre elle tombait dans un trou de complaisances coupables. Il lui prend la main et sa main, c'est celle d'un homme qui se sent responsable, carnassier et minuscule.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Valentine’s day
Ce jour je les crie, croise les doigts sous tous les toits
(crayon papier poisson)
Foutaise du : je te branle, tu me branles
Ici on parle de Valentine’s day
C’est comme une branlette mais en mieux
On est chez soi
On partage le même regard et encore plus la même envie de se pénétrer
Et quand c’est fait, ce qu’il y a de dingue d'étonnnant, c’est cette envie d’y retourner
Ce jour je les crie, croise les doigts sous tous les toits
(crayon papier poisson)
Foutaise du : je te branle, tu me branles
Ici on parle de Valentine’s day
C’est comme une branlette mais en mieux
On est chez soi
On partage le même regard et encore plus la même envie de se pénétrer
Et quand c’est fait, ce qu’il y a de dingue d'étonnnant, c’est cette envie d’y retourner
Jha- Nombre de messages : 1374
Age : 48
Localisation : Archaeopteryx à l'envolée
Date d'inscription : 30/05/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
J'ai posé près du téléphone le petit cadavre, encore tiède dans son sac plastique.
Le combiné pèse une tonne.
- Allo ?
Ma gorge se contracte. Je dis :
- Snaffu est morte.
-...Ah ...
Le petit fantôme a dressé l'oreille, battu de la queue, une fois, deux fois, puis graduellement cessé.
Silence.
Silence.
Je ne sais à qui s'adresse la pitié qui déborde de moi.
- Je voulais quand même te le dire.
- Bon.
Je raccroche.
Le monde vient de se déchirer à nouveau.
Quarante ans plus tard, je regarde les yeux tendres d'une petite chienne qui ne s'appelle pas Snaffu et ça me fait encore froid.
Le combiné pèse une tonne.
- Allo ?
Ma gorge se contracte. Je dis :
- Snaffu est morte.
-...Ah ...
Le petit fantôme a dressé l'oreille, battu de la queue, une fois, deux fois, puis graduellement cessé.
Silence.
Silence.
Je ne sais à qui s'adresse la pitié qui déborde de moi.
- Je voulais quand même te le dire.
- Bon.
Je raccroche.
Le monde vient de se déchirer à nouveau.
Quarante ans plus tard, je regarde les yeux tendres d'une petite chienne qui ne s'appelle pas Snaffu et ça me fait encore froid.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Salut Coline,
Comme le disait le bien nommé Frédérique Dard : la masturbation est un génocide (contredisant ce faisant Woody Allen ... mais bon là tout de suite j'ai un peu moins confiance)
Une chose de sûre : Paix à Snuffa
Comme le disait le bien nommé Frédérique Dard : la masturbation est un génocide (contredisant ce faisant Woody Allen ... mais bon là tout de suite j'ai un peu moins confiance)
Une chose de sûre : Paix à Snuffa
Jha- Nombre de messages : 1374
Age : 48
Localisation : Archaeopteryx à l'envolée
Date d'inscription : 30/05/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
hello Jha.
Vu sous cet angle, je n'ai rien contre le génocide !!! ;-)))
Et heu : Snaffu, Fufu pour les intimes.
Vu sous cet angle, je n'ai rien contre le génocide !!! ;-)))
Et heu : Snaffu, Fufu pour les intimes.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Je ne sais pas trop si...
Bon, j'en ai un court en lien ici : http://short-edition.com/oeuvre/nouvelles/reveil-5
En compétition chez shortEdition, sur un thème érotique... toute lecture à laquelle s'ajoute un "like" est bienvenue!
Bon, j'en ai un court en lien ici : http://short-edition.com/oeuvre/nouvelles/reveil-5
En compétition chez shortEdition, sur un thème érotique... toute lecture à laquelle s'ajoute un "like" est bienvenue!
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
"Paix à Snuffa" je m'associe...Jha a écrit:Salut Coline,
Comme le disait le bien nommé Frédérique Dard : la masturbation est un génocide (contredisant ce faisant Woody Allen ... mais bon là tout de suite j'ai un peu moins confiance)
Une chose de sûre : Paix à Snuffa
ce faisant,
Woody Allen, j'ai moi aussi "un peu moins confiance"
se mettre à la colle avec sa fille adoptive,
c'est un peu glauque,
mais bon,
chacun chez soi,
et tout le monde est heureux,
je suis pas mère-la-morale...
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Elle rêve d'une rencontre.
Le plus tôt possible.
Qu'importe. Dans un bus à l'odeur fétide, il est là, debout, sa main tient la barre en acier, haute, leurs regards se croisent, elle existe. Sur un quai, crissements de rouille, le train s'arrête ; elle monte, il monte. Dans la queue d'un supermarché, un ascenseur, sur la route : un accident, tôles froissées, peintures griffées, amabilités, échange de coordonnées.
En été. L'air est suffocant, elle porte un chemisier en acrylique, sa poitrine enfle et dessine à chaque respiration un désir plein de vivre, un aveu, sa main dans les cheveux, des regards se croisent... encore ?
Une invitation... au restaurant, c'est quatorze juillet. Un manteau laissé à l'entrée, une robe rouge vin sang, deux places réservées, une table, une carte au sigle maison. La main muette s'interroge sur le choix des mets quand l'oblique de la pensée déjà glisse vers la sortie, gênée par une caresse imaginée, un fantasme.
Dans la voiture. Un parfum fumé de sueurs et de miel les enveloppe, la flagrance de leurs peaux moites improvisées, et l'odeur du tabac.
Sous le ciel incendié, vitrail écarlate. Un enfant sorti de nulle part lance un cri : au secours ! au secours !
Au bord de la Seine. Un corps gît dans une robe rouge vin sang.
Le plus tôt possible.
Qu'importe. Dans un bus à l'odeur fétide, il est là, debout, sa main tient la barre en acier, haute, leurs regards se croisent, elle existe. Sur un quai, crissements de rouille, le train s'arrête ; elle monte, il monte. Dans la queue d'un supermarché, un ascenseur, sur la route : un accident, tôles froissées, peintures griffées, amabilités, échange de coordonnées.
En été. L'air est suffocant, elle porte un chemisier en acrylique, sa poitrine enfle et dessine à chaque respiration un désir plein de vivre, un aveu, sa main dans les cheveux, des regards se croisent... encore ?
Une invitation... au restaurant, c'est quatorze juillet. Un manteau laissé à l'entrée, une robe rouge vin sang, deux places réservées, une table, une carte au sigle maison. La main muette s'interroge sur le choix des mets quand l'oblique de la pensée déjà glisse vers la sortie, gênée par une caresse imaginée, un fantasme.
Dans la voiture. Un parfum fumé de sueurs et de miel les enveloppe, la flagrance de leurs peaux moites improvisées, et l'odeur du tabac.
Sous le ciel incendié, vitrail écarlate. Un enfant sorti de nulle part lance un cri : au secours ! au secours !
Au bord de la Seine. Un corps gît dans une robe rouge vin sang.
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
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