Vos écrits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

Chimères - Prologue

+16
Kilis
lilicub
Louve69
Écriture
Krystelle
Marc Galan
Yali
Reine.De.Beauté
Tristan
Lucy
kazar
Sahkti
Evanescent
mentor
moun
Loreena Ruin
20 participants

Page 4 sur 7 Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7  Suivant

Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Evanescent Dim 9 Nov 2008 - 21:21

Ah... J'avais pas fête le lien, là. ^^

merci Mentor
Evanescent
Evanescent

Nombre de messages : 2997
Age : 32
Localisation : Ailleurs, comme d'habitude.
Date d'inscription : 03/07/2008

http://lr-maquetteetmiseenpage.fr

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  mentor Dim 9 Nov 2008 - 21:29

Evanescent a écrit:Ah... J'avais pas fête le lien, là. ^^
fallait être au fait de l'intrigue, enfet

mentor

Nombre de messages : 20248
Age : 45
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – — -
Date d'inscription : 12/12/2005

http://www.vosecrits.com

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Loreena Ruin Lun 10 Nov 2008 - 12:09

LOL

yo girl, brûlé à mort!!! (hum désolé c'est sorti tout seul - Ruin sort discrètement sous le regard effaré d'Eva...)

Pour le langage parlé (ou plutôt certaines expressions) tu as raison Eva, et c'est voulu puisqu'on est à moitié dans les pensées de Rita (j'adopte en partie son point de vue, c'est comme lorsque je suis dans les pensée de Chärl, j'essaye d'utiliser des mots plus élaborés et "nobles") mais c'était pas une raison pour que je fasse autant de maladresses et de fautes, je te l'accorde (le coup du trouble-fête, pas mal dans le genre bourde...)
Sinon j'aime mon morceau de viande et, pour une chasseuse, ça me choque pas. Tout le reste je le revérais, promis! Pour la petite histoire, ce passage est très récent, écrit un peu sur le vif et pas beaucoup relu (deux fois peut-être dont une juste avant de poster sur VE) donc attends toi à trouver des maladresses dans ce chapitre...en sachant que les chapitres suivants sont plus travaillés!

Socque, pour les noms, tu me poses une colle! Je vais réfléchir à ma réponse.

La suite bientôt.
Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Evanescent Lun 10 Nov 2008 - 20:03

Il me semble que tu pourrais faire entendre plus clairement que tu es dans les pensées de Rita. Au bout de tout ce temps on commence à connaître ta manière d'écrire alors le léger doute est dérangeant.

yo girl, brûlé à mort!!!
Quoique je me demande si y'a pas des trucs qui m'inquiètent plus... ^^
Evanescent
Evanescent

Nombre de messages : 2997
Age : 32
Localisation : Ailleurs, comme d'habitude.
Date d'inscription : 03/07/2008

http://lr-maquetteetmiseenpage.fr

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Chapitre 6 - Attentes - suite

Message  Loreena Ruin Dim 16 Nov 2008 - 12:03

Bon bah voilà la suite qui, comme je l'ai déjà dit, mériterait sans doute d'être encore retravaillée (je veux dire, plus que d'autres chapitres), malgré la relecture que je viens d'en faire...Vos commentaires m'aideront dans ce sens!

Socque, pour l'histoire des noms, j'ai réfléchi à ma réponse. Je crois que c'est une question de prononciation en fait...Je mets des trémas pour signaler une syllabe plus longue, Rita est un "a" court, Elorä est un "a" long...sur un "e" comme dans Ilarië ou Adrëmor c'est un "é" plus long. Mais j'avoue qu'il y a aussi une question d'esthétisme, un nom avec "¨" est à mes yeux plus connoté qu'un nom sans "¨", cela marche bien puisque Rita est un personnage secondaire, non-noble...(héhé, tu vas me dire que je fais de la discrimination par les noms^^) enfin voilà, j'espère que ce petit topo t'aura un peu éclairé.



La matinée était déjà bien avancée lorsque la porte du garde-manger s’ouvrit à nouveau. Après la visite de Rita, Elorä et Chärl s’étaient senti un peu revigorés, mais la complexité de la situation les déroutait. Ils avaient décidé de s’en remettre entièrement à la jeune chasseresse, puisque c’était pour l’instant leur seule option. Mais, si jamais celle-ci ne parvenait pas à convaincre Aären et qu’on décidait de les éliminer, ils chercheraient à s’enfuir pas tous les moyens.
C’est donc avec appréhension qu’ils regardèrent entrer leur visiteur. C’était un homme d’âge mûr plutôt grand, le regard profond. Ses cheveux blond paille, courts, étaient humides de sueurs, et ses yeux brillaient d’une lueur étrange. Elorä reconnu immédiatement l’œuvre de la fièvre et se demanda ce qu’un homme malade venait faire là.
Malgré son état, il dégageait une force et un calme déstabilisants. L’habit de chasseur semblait taillé pour lui ; il se déplaçait avec élégance, d’un pas léger étonnant pour sa taille et sa carrure. Lorsqu’elle remarqua qu’il portait un bras en écharpe et s’inclinait légèrement vers l’avant – de toute évidence pour épargner une blessure récente – Elorä le reconnu : c’était l’homme qu’elle avait secouru la nuit précédente.
Il fit signe à Rita de rester dehors. La jeune femme fronça les sourcils et voulut protester, mais il lui murmura quelques mots qui la calmèrent ; elle referma la porte derrière lui avec un sourire.
- Je suis Aären, fit-il simplement, confirmant ainsi ce qu’Elorä savait déjà.
N’attendant pas leur réponse, il s’approcha d’eux et sorti son couteau. Devant leurs mines effrayées, il éclata de rire.
- Ne me regardez pas ainsi, je ne suis pas votre ennemi!
Comme Elorä et Chärl continuaient à le regarder avec méfiance, il resta muet quelques secondes, agitant son arme entre ses doigts. Finalement, il immobilisa le couteau entre son pouce et son index, et ajouta :
- Je ne peux couper vos liens avec mon bras blessé. Tenez.
Il se pencha et mis l’arme dans les mains d’Elorä de façon à ce qu’elle n’ait qu’à frotter la lame contre les cordes pour se libérer. Il s’écarta et continua à les observer tandis qu’ils coupaient leurs liens. Une fois tous deux debout devant lui, il haussa un sourcil et attendit. Elorä lui rendit le couteau. Aären le prit en riant.
- Vous êtes vraiment tels qu’elle vous a décrits!
Les deux compagnons le dévisagèrent sans comprendre, ce qui provoqua un nouvel éclat de rire.
- Vous êtes retenus ici contre votre grès et savez que vous risquez gros. Je viens vous voir, seul et incapable de me défendre. Je vous donne une arme : et que faites-vous ? Vous me la rendez ! D’autres m’auraient pris en otage sans hésiter.
- Nous ne sommes pas ce genre de personne, s’exclama Chärl.
- Je le vois bien. Et cela m’apprend une chose : vous êtes naïfs au point de croire en la bonne foi du premier venu – cela m’étonnerait qu’un fils de marchant qui prétend avoir volé son père ait autant de considération pour autrui. Vous ne parlez pas non plus comme des paysans ou des marchands. Sans oublier vos armes, de la meilleure qualité, y compris celle de mademoiselle. Vous croyez vraiment qu’une paysanne puisse savoir utiliser une telle lame ? Il est évident que vous venez d’une famille noble. La seule chose qui m’ait intrigué, c’est qu’avec tout l’argent que vous aviez sur vous, vous vous déplaciez à pied et non à cheval. Mais en tout cas, l’état presque neuf de vos bottes m’indique que vous ne venez pas de très loin, probablement de Minéas.
Les deux jeunes gens restèrent bouche bée. Cet homme qui ne les avait pour ainsi dire jamais vu, venait en quelques minutes de découvrir leur secret.
Aären prit leur silence pour un assentiment. Il continua :
- Ne vous inquiétez pas, je ne dirais rien. Je me moque bien de qui vous êtes, mais je tenais à vous montrer qu’on ne me dupe pas si facilement. Vous pensez que je vais vous aider?
- Ce n’est pas le cas ? s’enquit froidement Elorä.
- Selon moi, vous n’avez pas plus de raison d’être retenu dans notre village qu’un oiseau d’être enfermé dans une cage. Mais ce n’est pas l’avis d’Orion. Alors, voilà ce que je vous propose : je vais sortir et vous allez m’accompagner. Je leur dirais que je souhaite votre libération. J’ai demandé à Rita d’aller chercher vos affaires. Si les choses dégénèrent, ne vous en mêlez pas : partez. Bien sûr, je compte sur votre discrétion à notre sujet lorsque vous serez libres…
Chärl et Elorä se consultèrent du regard avant d’acquiescer. Aären sourit en ouvrant la porte.
- Allez-y avant que je ne change d’avis.

Les rayons du soleil de midi tombèrent, brûlants, sur la figure des deux amis ; à peine sortit de la pénombre du garde-manger, ils en furent éblouis. Mais ce n’était pas le soleil qui faisait couler de la sueur sur leurs tempes tandis qu’ils suivaient Aären jusqu’au centre du village. Lorsque le chasseur s’arrêta, les prisonniers l’imitèrent, évitant de croiser le regard des villageois qui se rassemblaient déjà en murmurant.
- Où sont les prisonniers ? cria une voix qu’ils reconnurent immédiatement.
Galekïn apparut au milieu de la foule. Il se campa devant Aären, l’accusant du regard. Aären ne bougea pas d’un poil.
- Qu’est ce qui te prend, Aären ? Il a été décidé ce matin que les étrangers seraient exécutés.
- Il n’en sera rien. Ces jeunes gens ne nous veulent aucun mal et je leur ai fait promettre de ne parler de nous à personne. La fille aux cheveux bleus nous a sauvés, moi et les enfants, et il va sans dire que le garçon ne serait jamais arrivé ici si tu ne l’avait pas toi-même amené, Galekïn. Comment pourrait-on lui en faire porter la responsabilité ?
Se tournant vers la foule, il continua :
- Je sais que vous avez peur ! J’ai moi aussi connu les pillards et vu brûler ma maison. Mais regardez ce que nous sommes devenu : nous en sommes réduits à capturer des gamins à peine plus âgé que nos enfants et à les retenir prisonniers alors qu’ils nous sont venu en aide ! Nous ne valons, à l’heure qu’il est, pas mieux que des pillards…
Aären se tu et attendit. Après une seconde de silence, il y eut un cri d’approbation dans la foule et brusquement, tout le monde s’accorda sur le bien fondé de ses paroles. Galekïn serra les poings. Quelques villageois se rangèrent aux côtés de celui-ci, bloquant l’accès à la sortie.
- Laissez-nous passer, mes amis, demanda calmement Aären. Nous vivons ensemble comme des frères depuis trop longtemps pour nous déchirer ainsi.
Les hommes baissèrent la tête et semblèrent prêts à s’écarter, mais Galekïn leur fit signe de rester où ils étaient. Pour la première fois, Aären parut déstabilisé. Orion émergea de l’attroupement.
- Aären a raison, nous ne devrions pas nous quereller, fit-il d’une voix grave.
Elorä s’étonna de le voir si compréhensif. Quelque chose n’allait pas. Le chef continua :
- C’est une affaire entre toi, Galekïn, et toi, Aären. Pourquoi ne pas régler cela en combat singulier ? Entant que chef du village, je donnerai raison au gagnant.
Elorä tressaillit : c’était donc ça. Orion voulait profiter de l’occasion pour se débarrasser d’Aären et prendre ainsi le contrôle du village.
La foule indécise murmura et, comme personne ne semblait prêt à défendre l’un ou l’autre parti, elle se mit bientôt à réclamer le duel avec enthousiasme.
- Vous êtes fous ! s’écria Rita, qui venait d’apparaître avec les affaires des prisonniers dans les bras. Aären n’est pas en état de se battre !
Elle vint se placer aux côtés de Chärl et d’Elorä. Galekïn ricana.
- Tu es donc dans le coup, traîtresse ! Je savais bien qu’on ne pouvait pas faire confiance à une femme comme toi.
Rita ne trouva pas la force de répondre. Elle se tourna vers les villageois, espérant y trouver un appui :
- Je vous connais tous depuis que je suis née – nous avons traversé tant d’épreuves ensembles ! Je ne peux pas croire que ce soit vous qui imposiez ce duel à Aären, alors que vous savez tous, comme moi, ce qu’il a fait pour nous !
Certains villageois semblèrent sensibles à ses mots, mais quelqu’un dit :
- Tu fais partie du village, Rita, et tout le monde t’aime bien. Cette histoire ne te regarde pas. Laisses-les régler leurs affaires.
- Imbéciles ! Vous ne voyez pas qu’elle défend son amant ?
Les mots de Galekïn s’écoulèrent comme autant de venin dans les oreilles des villageois. En temps normal, cela n’aurait pas été une révélation déterminante pour l’assemblée – tout juste un ragot de plus à raconter – mais pour l’heure, on ne voyait là qu’une infamie : Rita l’Intouchable aimait en secret Aären, celui qui n’avait jamais pris aucune femme dans son lit. Toute la rancœur des hommes que la jeune femme avait repoussés et des filles qui avaient été abusées par Galekïn se transforma en un hurlement d’indignation. Les insultes se mirent à fuser.
Rita sentit les larmes monter à ses yeux. Elle renonça à nier, sachant que cela ne ferait que l’enfoncer davantage. Comment ces gens, qu’elle appelait ses amis, pouvaient-ils brusquement s’être changés en cette meute haïssable ?
Elle jeta un regard à Aären, craignant de le voir se détourner d’elle, mais celui-ci ne semblait plus tout à fait conscient de ce qui se passait. Sa peau ruisselait de sueur et ses yeux étaient voilés par la fièvre. Il n’était pas en état de se battre, ni même de riposter aux assauts verbaux de Galekïn. La situation était en train de leur échapper complètement. Si le duel n’avait pas lieu, la foule ferait justice elle-même.
- Laissez-moi prendre la place d’Aären, déclara brusquement Elorä, à l’étonnement général.
Galekïn éclata de rire.
- Tu crois être à la hauteur, morveuse ?
Orion lui intima le silence, affichant un petit sourire.
- Voyez ! La jeune fille veut jouer avec les armes. Que penseriez-vous de lui donner une petite leçon ? Aären est blessé, nous ne sommes pas du genre à lui imposer un duel inéquitable, n’est-ce pas ? La fille n’a qu’à défendre elle-même ses intérêts !
Des acclamations accueillirent cette proposition. Aären devint livide et Elorä se demanda un instant si elle avait fait le bon choix. Elle croisa le regard de son adversaire. Ce dernier lui adressa un sourire pervers :
- Tu n’as aucune chance. Dis adieu à tes amis.
Il tira son épée et la brandit devant lui. Elorä déglutit avec difficulté, mais se mit tout de même en position. La foule fit un cercle autour d’eux.


Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Chapitre 6 - Attentes - fin

Message  Loreena Ruin Dim 16 Nov 2008 - 12:05

Il n’y avait plus un bruit, sinon celui du vent dans les feuilles. Il faisait terriblement chaud et la terre rouge, tout juste sèche, brillait de mille feu sous les rayons de l’astre. L’assemblée attendait muette que son chef donne le départ.
- Si la Fille aux Cheveux Bleus gagne, j’épargnerai sa vie et celle de son compagnon ; si elle perd, ils seront exécutés, rappela Orion.
Aären, luttant contre une nouvelle montée de fièvre, examina Elorä, et vit la peur se dessiner sur son visage. Chärl était toujours à côté de lui, il était en proie à une grande tension, les muscles de son cou se contractant de façon visible, comme s’il était corps et âme avec son amie. Aären eut un faible sourire. La maladresse et le courage de ces étrangers étaient aussi étonnants qu’attendrissants. Malheureusement, leur inexpérience allait probablement leur coûter la vie. D’ailleurs, puisqu’il venait lui-même de perdre tout crédit aux yeux des villageois, sans doute lui réserverait-on le même sort.
Quelle situation étrange : lui qui avait toujours cru pouvoir compter sur chaque villageois, était maintenant forcé de mettre sa confiance entre les mains d’une inconnue. Mais comment garder espoir, alors que l’issue du combat lui apparaissait déjà clairement : Galekïn avait appris à manier l’épée dans l’armée lorsqu’il était jeune, et tous savaient qu’il n’avait rien perdu de son aisance.
Son esprit avait beau être troublé par la fièvre, il lui semblait voir plus clair que jamais. Et dire que Rita n’avait eu de cesse de le prévenir ! Comment avait-il pu rester aveugle aussi longtemps ? Peut-être n’était-il qu’un lâche, après tout.
Et cette fille aux cheveux bleus ? Même si par miracle elle parvenait à battre Galekïn, rien ne garantissait qu’Orion tienne parole. Elle avait certainement conscience de ce détail ; et malgré tout, elle se dressait devant son ennemi, pleine de craintes et pourtant avec détermination : cela forçait le respect.

§

Elorä était au bord de la panique. Qu’est-ce qui lui était passé par la tête en proposant de remplacer Aären ? En même temps, vu l’état de celui-ci, elle avait fait pri la bonne décision, d’autant que cette histoire la concernait plus elle que lui. Cependant, seule l’injustice de la situation lui donnait assez de courage pour se dresser devant Galekïn. Elle jeta un regard à Chärl, qui lui criait des mots d’encouragement, et cela lui mit du baume au coeur. La captivité avait vraiment changé son ami. Il semblait conscient de la nécessité de rester soudé l’un à l’autre dans cette situation difficile. Elle s’était attendue à le voir terrifié, prêt à prendre ses jambes à son cou, et n’aurait jamais soupçonné qu’il puisse être capable de faire preuve d’autant de sang-froid alors qu’elle-même perdait espoir. C’était un peu comme si le courage et l’honneur coulaient dans les veines de cet enfant chétif, le poussant à ne jamais se dérober malgré le désespoir, quitte à y perdre la vie.
Le savoir à ses côtés lui redonna de la force tandis que Galekïn se plaçait face à elle dans le cercle formé par les villageois. Derrière elle, Aären et Rita se tenaient côte à côte, de la pitié plein les yeux : étrangement elle trouva cela assez ignoble : Chärl était véritablement le seul à croire qu’elle avait une chance de réussir. Cependant, bientôt, d’autres voix se mêlèrent aux encouragements de son ami : Sorcha et Sô avaient réussi à échapper à la surveillance de leur mère pour la soutenir. Elorä laissa ces voix résonner en elle comme une petite victoire sur les villageois. Elle vit que Raki se tenait près des deux autres enfants, silencieux. Il regardait Orion avec défi, sans pour autant oser joindre ses cris à ceux de ses compagnons. Mais pour Elorä, sa présence muette valait bien tous les encouragements du monde.
Elle raffermit sa prise sur son arme, dont la poignée était déjà imprégnée de sueur, et se mit en position de combat. Galekïn, en face d’elle, prit exactement la même posture. Le coeur d’Elorä se mit à battre plus rapidement : elle avait eu l’espoir de se trouver devant un novice afin d’être avantagée par la technique – apparemment elle n’avait pas cette chance.
Orion lança le départ. Avant même qu’elle ne réagisse, Galekïn se jeta sur elle. Cette attaque éclair la prit par surprise : elle réagit une seconde trop tard. Un bond sur le côté lui permit d’éviter le coup, mais l’épée de Galekïn, partie en pointe vers son torse, effleura légèrement son épaule. Ignorant la douleur, elle se dégagea, prête à attaquer son adversaire, dont le dos n’était plus protégé. Mais, avec une rapidité surprenante, celui-ci se retourna et elle dû reculer rapidement pour éviter une nouvelle attaque.
Elorä sentit la peur l’envahir. Non seulement cet homme savait manier l’épée, mais il était plutôt bon et ne laissait filer aucune occasion. Il était complètement surexcité par le combat et cela la déstabilisait. De plus, l’épaule de son bras armé était maintenant blessée et, même si ce n’était qu’une éraflure, cela la brûlait suffisamment pour la déconcentrer. Le monde était devenu sourd autour d’elle, les cris de la foule et les encouragements de ses amis n’étant plus qu’un bourdonnement lointain à ses oreilles. Son cœur battait trop vite pour lui permettre de se focaliser sur sa tâche ; la peur qui lui nouait les entrailles empêchait son corps de fonctionner correctement. C’est à peine si elle bougea lorsque son adversaire porta sa seconde attaque. Seuls les automatismes acquis durant deux années d’entraînement intensif lui permirent de dévier à temps la lame qui filait vers sa gorge.
Que diraient Sengrüs, Räak et les autres, s’ils la voyaient ainsi malmenée ? Cette pensée la ramena brusquement à la réalité. Les cris de la foule redevinrent clairs et elle perçu la voix familière de Chärl au milieu du tumulte :
- Tu peux le faire ! Tu as déjà vaincu des soldats beaucoup plus fort que lui ! Ne te laisse pas faire sous prétexte qu’il est plus grand et plus expérimenté que toi. Prends donc l’offensive !
Il y avait quelque chose de comique à entendre Chärl répéter mot pour mot les paroles que Räak lui hurlait à longueur de journée lorsqu’elle s’entraînait au château. Mais il avait raison. Elle était en train de renoncer sans même avoir fait une tentative. Il était temps qu’elle se réveille et reprenne le contrôle. Elle essaya de ne pas penser au fait que leur vie reposait sur ce combat pour se mettre en condition d’entraînement : elle était face à un adversaire coriace, mais pas invincible. Il devait bien avoir une faille.
Galekïn, qui n’avait rien remarqué de son changement, attaqua à nouveau. Cette fois-ci, Elorä l’observa attentivement pour anticiper son prochain mouvement. Lorsqu’il arriva sur elle et déplaça son bras armé sur la droite – sans doute pour la blesser à l’épaule – elle était prête à parer. Elle le repoussa avec une violence qui surpris l’assemblée toute entière. Galekïn, pris dans son élan, tomba dans la foule qui les entourait. On le releva. Il lui lança une insulte à laquelle elle ne prit pas attention. En revanche, elle vit l’étonnement dans son regard et le changement d’expression des visages autour d’eux. Chärl et les enfants exultaient, ne se gênant pas pour exprimer leur joie. Un bref coup d’œil lui apprit qu’Aären et Rita, qui se tenaient maintenant par la main, avait joint leurs encouragements à ceux des enfants.
Toute la panique qu’elle avait ressenti au début du duel s’étant envolée, Elorä eut l’impression d’être une autre personne. Elle se sentait pleine d’énergie : son épée était comme une partie d’elle-même, prête à obéir au moindre de ses ordres. Il était temps de montrer ce dont elle était capable. Elle se précipita sur son adversaire, de la même manière qu’il l’avait fait quelques instants plus tôt, afin de le surprendre. Faisant mine d’attaquer sa jambe droite elle profita de la maladresse de son adversaire qui, n’ayant pas eut le temps de faire un écart, se servit de son épée comme protection, baissant sa garde. Au dernier moment, elle changea de trajectoire pour diriger son épée vers le torse de Galekïn. Celui-ci réalisa bien trop tard la feinte: la lame d’Elorä s’enfonçait déjà dans sa chair. Il tomba à terre en lâchant son épée, pétrifié de surprise plus que de douleur, car l’entaille n’était pas profonde. Elorä donna un coup de pied dans l’épée qu’il avait lâchée afin de l’éloigner de la main de son propriétaire, puis se plaça au-dessus de lui et pointa son épée sur sa gorge.
- Tu as perdu.
- Maudite sois-tu sorcière ! cracha t-il. Je n’ai pas dit mon dernier mot !
Il palpa le sol à côté de lui, cherchant son épée. Lorsqu’il réalisa qu’elle n’était plus là, son visage se décomposa. Quelques villageois ne purent s’empêcher de rire. Elorä se tourna vers Orion, tenant toujours en joue Galekïn, au cas où. Le chef du village était perplexe. Il n’avait visiblement pas prévu l’éventualité de la défaite. Ce fut Aären qui prit la parole :
- Il semble que les étrangers aient gagné leur liberté, n’est-ce pas Orion ?
L’homme à la barbe rousse hésita, contemplant son frère, immobile sur le sol, puis Elorä, qui tenait toujours fermement son épée. Enfin, son regard se posa sur Aären. Tous les enjeux de la situation se bousculaient dans sa tête, mais un soupçon d’honneur, sorti de quelques profondeurs de son âme, lui arracha un soupir :
- Les étrangers sont libres.
Les enfants et Chärl poussèrent des cris de victoire et Rita adressa son plus beau sourire à Aären. Elorä essuya son épée avec l’extrémité de sa tunique et la remit au fourreau. Galekïn se releva en se tenant le ventre, une lueur de folie dans le regard. Orion le retint par l’épaule avant qu’il ne fasse une bêtise.
- Il faut savoir perdre parfois, mon frère. Ma parole ne peut être remise en question.
Galekïn lui jeta quelque chose comme « sale traître » avant de disparaître dans la foule. Le cercle du combat se déforma progressivement et bientôt l’assemblée commença à se disperser. Elorä banda son épaule blessée puis imita Chärl qui endossait son sac de voyage, préférant partir avant que la chance ne tourne. Sorcha et Sô vinrent les voir pour leur dire au revoir, les yeux pleins de larmes, puis rejoignirent leur mère qui les attendait à bonne distance.
- Elle ne nous aime toujours pas, remarqua Elorä.
- Ne vous tracassez pas avec ça, lui conseilla Aären en posant une main paternelle sur son épaule. Ils ne sont pas encore prêts.
Elle n’eut pas le temps de lui répondre car Raki venait d’apparaître à leur côtés.
- C’était un beau combat, fit-il. Je ne savais pas qu’une fille pouvait manier l’épée comme ça.
Il évitait son regard, mais la rougeur de ses joues n’échappa pas à Elorä. Elle posa sa main sur sa tête.
- Je te remercie Raki. Je sais que tu as essayé de me défendre. Tu es courageux.
Le garçon garda la tête baissée.
- Galekïn est mon oncle, vous savez. C’est un homme mauvais.
- Cela ne veut pas dire que tu es comme lui, le rassura Elorä. Seuls nos actes comptent – nos origines n’ont aucune importance.
Ces mots à peine prononcés, elle su que ce n’était pas vrai. Mais cela eut la vertu de rendre son sourire au garçon.
- Merci de nous avoir sauvés, dit-il simplement.
Et il partit en courrant. Elorä resta quelques secondes silencieuse, avec l’impression étrange que ces mots avaient un sens profond qui lui échappait.
- Elorä, nous partons ? demanda Chärl, inquiet de la voir traîner.
Elle leva les yeux vers lui et acquiesça en souriant, ce qui rassura aussitôt son compagnon, content de voir que tout allait bien.
Aären et Rita les accompagnèrent jusqu’à l’entrée du village, leur expliquant le chemin à suivre pour retrouver la route. Lorsque les deux compagnons eurent passé la porte, Aären déclara :
- Nous n’allons pas plus loin. Il y a encore beaucoup de chose à régler ici avant que le calme ne soit rétabli.
- Vous êtes sûrs que vous n’aurez pas de problèmes ? s’enquit Elorä.
- Nous en aurons très certainement, affirma Aären. Mais il est plus facile de les affronter lorsqu’on est deux. Et puis, vous m’avez redonné envie de me battre pour ce que je crois juste. J’ai commis des erreurs, mais je pense aujourd’hui être capable de ne plus les répéter.
- Ce village est notre village, ajouta Rita. Nous ne nous laisserons pas chasser si facilement. La journée d’aujourd’hui nous a montré qu’il y a encore beaucoup à faire avant de trouver la paix à laquelle nous aspirons. Il n’est pas question de renoncer. Merci de tout coeur.
- Je regrette de ne pas pouvoir vous proposer de revenir quand vous le voudrez, déclara Aären avec un demi sourire.
- Nous nous en passerons avec grand plaisir, affirma Chärl, sur le même ton.
Puis, plus sérieux, il déclara :
- Si un jour cette vie venait à vous déplaire, ou si vous rencontrez des difficultés, venez au château de Minéas en mon nom, vous y serez bien accueillit.
Après quoi, ils s’éloignèrent. Rita regarda Aären.
- Mais qui sont-ils au juste ?
Aären eut un petit rire.
- J’ai mon idée, mais tu ne me croirais pas si je te le disais.


Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Invité Dim 16 Nov 2008 - 12:16

J'ai bien aimé, c'est enlevé, surtout les réactions lâches de la foule.

Ce bout de dialogue m'a paru maladroit :
"Tu peux le faire ! Tu as déjà vaincu des soldats beaucoup plus fort que lui ! Ne te laisse pas faire"

(Loreena Ruin, je vous vouvoie, merci de faire de même à mon égard s'il vous plaît.)

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Loreena Ruin Dim 16 Nov 2008 - 13:26

Désolée de ma maladresse, socque, je ne voulais pas me montrer familière, mais j'avoue qu'à force de répondre à des commentaires, je me mélange un peu entre vouvoiement et tutoiement...Je m'excuse si je répète cette erreur plus tard, ne vous en offensez pas surtout! Mais normalement (normalement^^) j'y penserai. Je respecte le plus possible ce genre de choix, mais parfois, emportée par...enfin, sincèrement désolée! Si vous souhaitez me tutoyez en revanche je n'y vois aucun problème ;-)!
Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Chimères

Message  Louve69 Lun 17 Nov 2008 - 18:12

J'aime beaucoup ton histoire, j'ai téléchargé le fichier PDF et j'ai vraiment aimé la lire, là j'suis en train de poursuivre avec les autres posts sur ce forum, super, vraiment

J'te souhaite une bonne continuation

(Je te tutoie, j'espère que tu n'y vois pas d'inconvénient =D)

Louve69

Nombre de messages : 10
Age : 32
Date d'inscription : 15/11/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Evanescent Lun 17 Nov 2008 - 18:25

C’est donc avec appréhension qu’ils regardèrent entrer leur visiteur. C’était un homme d’âge mûr plutôt grand, le regard profond. Ses cheveux blond paille, courts, étaient humides de sueurs, et ses yeux brillaient d’une lueur étrange.
C'est pas contradictoire mais ça en donne vaguement l'impression et c'est gênant.

- Vous êtes retenus ici contre votre grès et savez que vous risquez gros. Je viens vous voir, seul et incapable de me défendre. Je vous donne une arme : et que faites-vous ? Vous me la rendez ! D’autres m’auraient pris en otage sans hésiter.
Très joli, ça. J'avais pas envisagé non plus cette possibilité ^^

- Allez-y avant que je ne change d’avis.
Si c'est ironique, précise le. On l'a vu tellement de fois dans n'importe quel fantastique...

Elle renonça à nier, sachant que cela ne ferait que l’enfoncer davantage.
très familier.

Comment ces gens, qu’elle appelait ses amis, pouvaient-ils brusquement s’être changés en cette meute haïssable ?
haïssable ? Elle va quand même vite. Méprisable, oui. "Haïssable" ça la rend moins sympathique.
Evanescent
Evanescent

Nombre de messages : 2997
Age : 32
Localisation : Ailleurs, comme d'habitude.
Date d'inscription : 03/07/2008

http://lr-maquetteetmiseenpage.fr

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Loreena Ruin Lun 17 Nov 2008 - 18:48

Merci Eva et Louve69!

Eva, comme d'habitudeuh je prends note de tous ces détails...Mais je suis triste, tu ne m'as pas dit l'impression d'ensemble que cela t'avait fait...snif!

Louve69, c'est un grand honneur pour moi que d'avoir ma première lectrice par pdf interposé^^car tu es la première à avoir téléchargé le fichier (d'après ce que j'en sais) et si en plus ça te plaît! c'est que du bonheur ;-)! j'espère que tu me diras tout ce que tu en penses au fur et à mesure de ta lecture, et je prendrais le temps d'ajouter les chapitres 4 et 5 en pdf dès que je les aurais retravaillés. En attendant, tu peux toujours les lire sur le poste, ils sont tous les deux entièrement postés.

A bientôt sous vos lignes,

Ruin.
Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Evanescent Lun 17 Nov 2008 - 18:51

Il faisait terriblement chaud et la terre rouge, tout juste sèche, brillait de mille feu sous les rayons de l’astre.
Ca c'est pas très naturel... l' "astre", c'est un peu en trop. Dis le soleil, tout bêtement, ici je trouve que ça fait pseudo poésie mal placée.

L’assemblée attendait, muette, que son chef donne le départ.
il manque des virgules

Chärl était toujours à côté de lui, il était en proie à une grande tension, les muscles de son cou se contractant de façon visible, comme s’il était corps et âme avec son amie.
Ca aussi, trois propositions ; les trois sont des images bachées et rabachées.

et malgré tout, elle se dressait devant son ennemi, pleine de craintes et pourtant avec détermination : cela forçait le respect.
Je mettrais un point à la place des deux points.

En même temps, vu l’état de celui-ci, elle avait fait pri la bonne décision, d’autant que cette histoire la concernait plus elle que lui.
"En même temps" est un peu maladroit. "D'un autre coté" ?
et la concernait plus elle ; tu dis deuxfois la mêm chose.
"la concernait plus que lui"
ou
"concernait plus elle que lui"

mais il était plutôt bon et ne laissait filer aucune occasion.
Je croyais qu'il était excellent. non ? Là elle fait un peu méprisante, ça colle pas avec la peur.

elle su que ce n’était pas vrai. Mais cela eut la vertu de rendre son sourire au garçon.
Le don plutot que la vertue, non ?

- Nous nous en passerons avec grand plaisir, affirma Chärl, sur le même ton.
euh, la plaisenterie est pas à l'envers, là ?

Là voilà mon impression d'ensemble, j'avais pas encore lu l'épisode suivant ^^
J'ai adoré le combat. Tu a très bien su mélanger le duel en lui-même et les réactions des autres pa l'intermédiaire des pensées d'Elorä. J'ai beaucoupaimé cette manière de faire dans ces deux derniers épisodes, mais dans le duel c'est encore bien mieux. Bravo, vraiment.
Evanescent
Evanescent

Nombre de messages : 2997
Age : 32
Localisation : Ailleurs, comme d'habitude.
Date d'inscription : 03/07/2008

http://lr-maquetteetmiseenpage.fr

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Chapitre 7 - Rêves

Message  Loreena Ruin Lun 17 Nov 2008 - 19:05

Bon comme je suis en tête du forum, je répond direct et je poste la suite, mais promis, je ne le ferais plus (il faut jamais dire jamais je sais :-)).

Au passage, Eva, ton "bravo" résonne encore dans ma tête comme autant de petites cloches de victoire...petites, hein, parce que je me fais pas d'illusion, du travail encore du travail (^^)! Mais ça fait toujours plaisir, et ça me permet de savoir que pour le coup, j'étais pas trop hors du coup, c'est le cas de le dire. Pour la plaisanterie de Chärl à la fin, je vais revoir mais il me semble qu'il n'y a pas de bourde (encore qu'avec mon inattention chronique ces temps ci...).

Et hop, temps que j'y suis, le chapitre 7 (et je vous laisse en haleine, car je suis en train de retravailler la suite) :

– VII –
Rêves


- Ariëge, enfin ! s’écria Chärl.
Elorä gravit les derniers mètres de la pente et rejoignit son compagnon qui s’extasiait devant le paysage en contrebas. Sur le terrain accidenté, jusque-là parfaitement désertique, apparaissait à présent prés et enclos, maisons et murets de pierre. Partout paissaient chevaux et troupeaux de moutons, vaches aux longs poils roux, tandis que des chiens de bergers allaient et venaient en aboyant joyeusement. Des cavaliers sillonnaient les collines rocailleuses, trottant sur les routes pavées.
Depuis les hauteurs sur lesquelles ils se trouvaient, Elorä apercevait la mer Ethérée, toute proche. Dans le lointain, la Montagne de Glace au sommet nimbé de brume se dressait fièrement, blanche et solitaire. Cette vision fantomatique la remplit d’excitation : ils touchaient au but. Elle se retourna et contempla le chemin parcourut, avec un mélange étrange de soulagement et de nostalgie.
Même du haut de cette colline, elle ne pouvait distinguer Minéas et ses plaines sans fin. Elle se surprit à se demander si un jour, elle y retournerait. Ils avaient laissé derrière eux le Bois Bleu, sa terre rouge et ses fougères, et avançaient en territoire Aubien depuis deux jours. La campagne et les forêts s’étaient muées progressivement en un terrain maritime, les arbres se raréfiant en faveur des rochers et de la lande. Se rappelant l’incident du Bois, Elorä songea que sa captivité lui avait appris beaucoup de choses sur elle-même et sur son compagnon. Chärl devait avoir le même sentiment. C’était en quelques sortes, leur première véritable aventure : cela devait rester gravé en eux à jamais. Beaucoup d’illusions avaient volé en éclats ; c’est avec amusement qu’elle se les rappelait à présent. Vivre des choses extraordinaires n’était pas de doux repos ; ce que l’on s’imaginait au coin du feu les soirs d’hiver n’avait rien à voir avec la réalité.
Chärl avait beau lui répéter qu’elle s’était montrée à la hauteur, elle continuait à penser que s’il n’avait pas été là, elle aurait baissé les bras. Les sentiments qu’elle avait ressentis lors de son combat avec Galekïn la troublaient encore. La rage, la peur, l’impuissance et finalement, cette excitation silencieuse et ce calme presque froid qui l’avaient envahie alors qu’elle tranchait les chairs de son adversaire…Jamais elle n’avait fait couler le sang auparavant ; franchir le pas avait changé quelque chose en elle : comme si s’être battu pour sa vie avait donné à cette dernière une véritable raison d’être.
Ces événements n’avaient pas opéré que des changements sur elle et sur son ami : leur relation, elle aussi, avait évolué. En effet, depuis qu’ils savaient qu’ils étaient capables de faire face à des situations difficiles, le besoin infantile de se prouver des choses l’un à l’autre les avait quitté. Chärl se plaignait beaucoup moins et elle, apprenait à apprécier chaque instant, contente d’être simplement en vie.
Elle avait à présent la certitude que la vie de château n’était pas faite pour elle ; il ne rimerait à rien de retourner à Minéas. Cette idée n’avait pas encore tout à fait mûri dans son esprit, et cela lui pinçait encore le cœur d’y songer ; mais viendrait un temps où elle devrait se pencher sur la question. Il y avait trop de chose à découvrir et des gens extraordinaires à rencontrer ; elle ne pouvait pas, comme Chärl, se contenter d’aller et venir entre un point de départ et un point d’arrivée prédéfinis à l’avance ; elle voulait aller toujours plus loin, en apprendre toujours davantage, et il lui importait peu que cela la mène quelque part.
Son regard se porta vers l’Ouest où depuis quelque temps déjà, elle pouvait distinguer, se détachant sur l’herbe sèche et jaunie, les grands arbres d’une gigantesque forêt. Cette apparition sombre et inhospitalière exerçait sur elle une étrange attraction, son aspect mystérieux faisant travailler son imagination quant aux secrets qu’elle pouvait cacher. L’Airë. Elle se souvenait de toutes les histoires qu’elle avait lu au sujet de cet endroit où le temps n’existait pas, où les légendes prenaient vie. Un obscur sentier tapissé de mousse, surgissant d’entre les troncs centenaires, lui revint en mémoire.
- Elorä, tu viens ?
Elle se força à détourner les yeux de la silhouette des arbres et se remit en marche derrière son compagnon, qui dévalait la pente en direction de la prochaine colline, derrière laquelle Ariëge les attendait.

La ville s’étendait sur un plateau, sans fortifications, avec ses centaines de petites maisons, ses multiples échoppes, sa place du marché, ses auberges et ses dizaines d’écuries – à l’image d’un grand village qui se serait agrandi un peu au hasard, là où le terrain le permettait. Partout aux alentours, des cultures en terrasse irriguées permettaient aux habitants de subvenir à leurs besoins malgré le climat sec. Tout semblait avoir été fait pour faciliter le passage des bêtes et des chariots ; les routes et les rues étaient larges et entretenues. Faute d’avoir une terre propre à l’agriculture, les habitants d’Ariëge s’étaient spécialisés – depuis des générations – dans l’élevage et le commerce, faisant de leur cité une ville de passage privilégiée. Sa position stratégique, au croisement des grandes routes reliant le Nord au Sud, et sa proximité avec la mer Ethérée, avait encore renforcé cette tendance. Les plus grands seigneurs se fournissaient en chevaux à cet endroit, et Chärl et Elorä entendaient bien les imiter.

Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Invité Lun 17 Nov 2008 - 20:33

Toujours intéressant. Je crois que c'est une bonne idée, d'un point de vue narratif, d'avoir fait l'impasse sur les quelques jours de voyage écoulés après le village : l'action avance bien.

Attention aux quelques fautes d'inattention, je vous signale la première :
"apparaissaient à présent prés et enclos (...)"

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Evanescent Mar 18 Nov 2008 - 18:51

Partout paissaient chevaux et troupeaux de moutons, vaches aux longs poils roux,
ton énumération est bizarre. le "et" qui est pas en fin d'énumération est censé rapprocher deux termes plus que les autres.
Donc "chevaux et troupeaux de moutons / vaches aux longs poils roux" ?
si c'est ça je ne comprends pas pourquoi ce "et".
ou "chevaux / et troupeaux de moutons, [de] vaches aux longs poils roux"
en tous cas c'est pas clair.

Vivre des choses extraordinaires n’était pas de doux repos
Tu as voulu dire "n'était pas de tout repos" ? parce que ton expression, là, je crois pas qu'elle existe.

Tu nous fais pas poireauter trop longtemps, einh ? J'veux la suite, moi ^^
Elle accroche de plus en plus ton histoire :-)
Evanescent
Evanescent

Nombre de messages : 2997
Age : 32
Localisation : Ailleurs, comme d'habitude.
Date d'inscription : 03/07/2008

http://lr-maquetteetmiseenpage.fr

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Loreena Ruin Jeu 27 Nov 2008 - 16:22

Voilà voilà, je profite d'un peu de temps pour poster la suite, nous entrons dans l'un des anciens chapitres qui, malgré des remaniements plus ou moins récents, comporte différents problèmes que je n'ai pas encore résolus, ainsi que, plus grave je pense, des éléments que je serais probablement amenée à supprimer pour la cohérence de l'histoire et des personnages...Mais j'attend vos remarques pour en dire plus, j'en ai vraiment besoin (à tous les niveaux: cohérence, qualité, psychologie, déroulement de l'histoire, dialogues...).

Au passage:
Eva! Moi énumération aimer qui a pas les mots dans attendu ordre. Fière moi avoir provoqué questionnement toi^^ (oui, je suis vraiment fatiguée, c'est de pire en pire - je sors).




§



- Vous voulez des chevaux ?
Le gros homme aux joues rouges éclata d’un rire tonitruant. Chärl et Elorä se regardèrent, interloqués.
- Je crains que vous ne soyez pas au bon endroit.
Les deux jeunes gens le dévisagèrent sans comprendre, ce qui leur valut un nouveau gloussement de sa part.
- Je ne vends pas de « chevaux » : ici, il n’y a que des étalons, des pur sangs, des pouliches, des palefrois, des alezans…
Chärl s’avança et pointa un doigt accusateur sur le marchand :
- Qu’importe ! Montrez nous vos bêtes et cessez de railler ! Nous sommes vos clients !
L’homme se renfrogna. Il étudia longuement leur accoutrement, cherchant à évaluer l’étendue de leurs richesses. Elorä trouva cette attitude particulièrement déplacée.
- Vous avez de quoi payer? demanda t-il, les menaçant de ses petits yeux de fouine.
- Cela dépendra de la qualité de vos bêtes, répondit Elorä en retenant Chärl qui s’apprêtait à lancer quelques répliques cinglantes.
La réponse sembla déplaire au palefrenier, mais il finit par sortir de derrière son établi, les invitant d’un geste nonchalant à le suivre. Ils traversèrent une cour, dépassèrent une première écurie bien entretenue. Elorä eut le temps d’apercevoir plusieurs étalons, le poil soyeux et les oreilles attentives, qui tournèrent la tête dans leur direction tandis qu’ils passaient. Plusieurs jeunes écuyers s’affairaient tout autour d’eux, tandis qu’une jeune fille brossait avec vigueur une bête attachée le long d’un enclos. Tous s’arrêtèrent un instant pour saluer leur maître et jetèrent un coup d’œil indifférent à ses suivants avant de reprendre leur tâche dans un silence religieux.
Dès qu’ils étaient arrivés en ville, la chose avait frappé la jeune fille : les Ariégeois étaient des gens plutôt taciturnes, fiers et chastes, parlant peu mais observant beaucoup. Ils n’aimaient pas êtres dérangés et ne se montraient pas particulièrement accueillants – ce qui avait immédiatement déplu à Chärl. Elorä, quant à elle, trouvait cette retenue et ce côté un peu abrupt en parfaite harmonie avec le pays dans lequel ils vivaient : dénudé et rocheux, vaste et uniforme, authentique. À force de vivre avec les animaux, ils avaient fini par adopter leur silence et leur méfiance de l’étranger, commerçant pour gagner leur vie et non par plaisir du contact. Leur peau hâlée, ridée avant l’âge, et leur cheveux secs, abîmés à force de vent, ne retiraient rien à leur charme, mettant au contraire en valeur leurs yeux clairs et perçants qui souvent se perdaient dans le lointain, scrutant un espace infini, invisible à tout autre.

Ils pénétrèrent finalement dans la plus petite écurie. Il y régnait une chaleur humide qui se mêlait désagréablement à la forte odeur des bêtes, rendant l’air presque irrespirable. À leur approche, certains chevaux se mirent à trembler nerveusement tandis que les autres, placides, ne bougeaient que pour écarter les mouches bourdonnant autour d’eux. Le sol était recouvert de paille fraîche, mais les murs s’effritaient par endroits et certains abreuvoirs semblaient vides depuis des lustres. Les animaux étaient vieux et maigres, leur robe, luisante de sueur ; la plupart avaient les jambes cagneuses ou étaient malades.
Ces détails semblèrent ne perturber personne d’autre qu’Elorä, Chärl s’avançant entre les différents enclos sans poser de question, le marchand sur les talons, affichant une mine faussement professionnelle. De toute évidence, l’homme était décidé à les escroquer. Elorä n’arrivait pas à croire que Chärl ne dise rien, car il connaissait bien mieux qu’elle les chevaux ; l’insalubrité du lieu ne pouvaient lui avoir échappé.
- Etes-vous sûr de ne pas vous être trompé d’écurie ? demanda t-elle en adoptant un ton volontairement niais.
Le gros homme se retourna et lui jeta un regard soupçonneux. Elle essaya de paraître la plus innocente possible.
- C’est tout ce que j’ai à vous proposer, répliqua t-il catégoriquement.
Elorä sentit monter la colère en elle. Elle rejoignit Chärl, qui était resté planté devant le dernier enclos, dévisageant un cheval gris qui n’avait rien de particulier – sinon qu’il était plus vieux et plus puant que les autres. Elle le prit par le bras et le tira vers la sortie.
- Viens. Nous partons.
Mais Chärl semblait ne pas l’entendre. L’ignorant royalement, il se tourna vers l’escroc avec un regard étrangement vide, en demandant d’une voix monocorde :
- Combien pour ce cheval ?
L’homme parut un instant aussi effaré qu’Elorä, considérant avec dégoût la créature sur laquelle le garçon avait jeté son dévolu, mais dissimula bien vite son étonnement derrière un sourire aguicheur :
- Je vous le laisse pour dix sylvions – c’est une affaire à saisir !
S’en était trop pour Elorä qui s’écria :
- Ce n’est pas un cheval, c’est une carcasse ! Il ne vaut même pas dix orins !
Mais Chärl sortait déjà sa bourse. Elle fut tellement abasourdie de le voir en tirer les dix pièces – c’est à dire presque tout ce qu’il avait emmené avec lui – et les remettre sans un mot au vendeur, qu’elle n’eut pas le temps de l’en empêcher. L’homme s’empara avidement de l’argent et le glissa dans son tablier.
Chärl, l’air absent, contempla son acquisition comme s’il eut s’agit d’un trésor. Le marchand n’y prêta pas attention : il passa un licol à la bête et mis la corde dans la main du garçon. Après quoi, il les conduisit jusqu’à la porte de derrière et les fit sortir en douce – sans doute pour qu’on ne voit pas quel genre d’animaux il osait vendre à ses clients. Il les poussa dehors et referma la porte sans même leur dire au revoir.

- J’attends une explication.
Elorä s’était arrêté au milieu de la pente et Chärl, qui la suivait, faillit la percuter. Ils avaient quitté l’enceinte de la ville, la jeune fille marchant droit devant elle d’un pas furieux, et étaient à présent à nouveau dans la campagne, entourés de collines. Chärl leva vers elle un regard implorant et commença :
- Ne vois-tu pas que le cheval…
- Tu appelles ça un cheval ? Je veux bien comprendre que tu aies pitié de cette pauvre bête – mais de là à la payer le prix de deux montures en parfaite santé !
- Me laisseras-tu t’expliquer…
- M’expliquer quoi ? Que tu as oublié de faire usage de ta cervelle ? Regarde cet animal – ne me dis pas que tu comptes le monter !
Elle lui jeta un regard noir qui lui coupa l’envie de répondre et alla s’asseoir sur une grosse pierre, à une vingtaine de mètres de lui. Chärl prit sa misérable monture par la bride et s’éloigna sans se retourner. Quand il ne la vit plus, il s’arrêta et s’assit à son tour en soupirant.
- Tu ne m’es pas d’un grand secours, lança t-il au cheval.
Ce n’est pas grave.
Chärl resta pensif.
- Sans doute n’es-tu que le fruit de mon imagination.
Nous avons tous une part de réel et d’imaginaire en nous.
- Pourquoi ne pas lui avoir parlé, comme lorsque nous étions dans l’écurie?
J’ai essayé. Je n’ai pas réussi.
- Alors, je suis fou.
Pourquoi serait-ce un mal ?
- Allons donc ! Si je suis le seul avec lequel tu puisses parler, il m’est impossible de justifier la façon dont je me suis comporté !
Ne te fait-elle pas confiance ?
Chärl ne répondit pas. Après quelques instants, il demanda brusquement :
- Pourquoi m’avoir choisi ?
Tu es un Rêveur.
- Cela n’a pas de sens.
Je suis fait de rêve.
Chärl ne comprit pas cette réponse. Il changea de tactique :
- Ne devais-tu pas m’aider si je te libérais ?
Je suis ton serviteur. Depuis ce jour et jusqu’à ta mort – où la mienne.
- Et que crois-tu que je puisse faire d’un cheval sénile et puant ?
Aussitôt, comme pour confirmer ses dires, l’odeur devint plus forte et l’animal maigrit un peu plus.
- Par les cornes de Diar ! Quel est ce prodige ? s’écria Chärl.
Je suis un Changeant.
- Pardon ?
Un Changeant. Je change.
- Qu’est ce qu’un vieux cheval comme toi pourrait bien changer ? s’exclama Chärl.
Je peux changer. Avec le temps. Cela dépendra de la force de tes rêves.
- Tes paroles ne veulent rien dire. Je ne comprends pas.
Cela viendra. Cela finit toujours pas venir. Tu es un Rêveur – je changerai. Mon nom est Aramis.





Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Invité Jeu 27 Nov 2008 - 16:40

Très belle idée, le coup du cheval de Rêve !

J'aime toujours, mais :
"Dès qu’ils étaient arrivés en ville, la chose avait frappé la jeune fille : les Ariégeois étaient des gens plutôt taciturnes, fiers et chastes"... Observatrice, la minette ! Comment peut-elle voir une chose pareille ? Réservés, oui, d'accord, et même pudiques, mais chastes, non, pour moi ce n'est pas quelque chose qu'on discerne au premier regard chez les gens.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  lilicub Jeu 27 Nov 2008 - 17:16

Bonjour Loreena Ruin,

Il y a de la matière et je n'ai pas tout lu encore. En tous cas l'évolution dans l'écriture est évidente. Je reviendrai.

lilicub

Nombre de messages : 147
Age : 52
Date d'inscription : 18/11/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Loreena Ruin Jeu 27 Nov 2008 - 17:41

Remarque sur la chasteté tout à fait pertinente, socque! je ne manquerais pas de changer ça. Contente que mon Changeant vous ait plu!

Lilicub, si tu souhaites lire la version la plus récente du texte (les trois premiers chapitres en fait), elle est disponible en format pdf en tête de ce poste (en haut de la première page). Tu n'es pas obligé de tout lire bien sûr, mais autant lire ce qui est le plus "finalisé" (je veux dire: ce que j'ai déjà revu en fonction des commentaires des véliens!!!). A bientôt j'espère! ;-)

Ruin.
Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Loreena Ruin Dim 30 Nov 2008 - 14:31

La suite. Sans conviction.


§


La nuit tombait sur les collines. Chärl avait disparu depuis une bonne demi-heure. Bien sûr, elle regrettait de s’être emporté ; mais ce qu’il avait fait ne répondait à aucune logique. Dire qu’elle avait cru qu’il avait changé ! Mais non, Monseigneur n’en faisait toujours qu’à sa tête.
Son amour-propre souffrait de faire le premier pas vers la réconciliation, mais il était encore plus idiot de laisser durer cette querelle. Elle savait qu’elle avait froissé Chärl en ne prenant pas le temps de l’écouter : dans ces conditions, il était assez têtu pour l’ignorer jusqu’à ce qu’elle prenne la décision de le rejoindre. Étant l’aînée, elle considérait qu’elle devait se comporter en adulte, même si cela lui demandait de malmener un peu son ego. Elle se répétait que c’était pour cette raison qu’elle partait à la recherche de son ami ; ce prétexte était en effet plus glorieux que la réalité : c’était surtout la peur de la solitude, dans ce lieu venteux et inhospitalier, qui la poussait à agir de la sorte.
Elle s’était davantage attachée à la présence de son ami qu’elle ne le pensait. En son absence, les doutes et la peur l’assaillaient ; elle se sentait minuscule sous le ciel étoilé, minuscule et insignifiante dans ce monde qui, lui semblait-il, aurait très bien pu se passer d’elle. Au moins, lorsqu’elle était avec son compagnon, aucune de ces questions ne la préoccupait, elle ne se sentait jamais perdue et avançait avec assurance vers un but fixé. C’était un peu comme si deux personnes cohabitaient dans son corps : une jeune fille forte, qui jouait les grandes sœurs avec Chärl, et une petite fille, apeurée à la simple vue de son ombre. Cette constatation lui fit une impression étrange qu’elle préféra écarter pour se concentrer sur la recherche de son ami.
Elle erra quelque temps dans les collines puis, ne le voyant nulle part, elle s’arrêta. Son regard fut alors attiré par les lueurs chaleureuses de la ville, en contrebas. Les ruelles étaient éclairées à la torche, comme on le faisait souvent dans les grandes cités : cela dissuadait les voleurs et les coupe-gorges qui préféraient agir dans l’ombre.
Comme les petites flammes vacillantes grandissaient dans ses yeux, des souvenirs d’enfance lui revinrent. Elle se remémora les soirées d’hiver en compagnie d’Ilonë, un livre sur les genoux, le visage éclairé par le feu qui crépitait dans l’âtre. Ses pensées vagabondèrent et bientôt, elle fut à nouveau dans la grande salle du château : les ombres orangées dansaient sur les murs blancs tandis que Chärl et elle jouaient les conteurs, frissonnant au récit de vieilles légendes. Toutes ces images, qui renaissaient si promptement de sa mémoire, se mirent à flotter autour d’elle ; il lui sembla durant ce bref instant, revivre tous ces moments de bonheur. Et puis, aussi vite qu’elles étaient venues, ces visions s’enfuirent, laissant derrière elles comme un souffle, une caresse, qui s’évanouit à son tour dans la nuit.
Elorä se retrouva seule, un peu égarée, en haut de l’une des collines qui surplombait la ville. Les images s’en étaient allées, mais elle les sentait encore, presque palpables autour d’elle, prêtes à revenir dès qu’elle les appellerait. Étrangement, cela lui procura un certain réconfort. « Rien n’est perdu à jamais, si l’on sait faire renaître le passé. » : ces mots lui vinrent, sans qu’elle sache d’où ils étaient sortis ; elle trouva que c’était une belle idée.
Le cœur allégé, elle se remit en route, dirigeant ses pas vers la lumière.

§


Chärl errait dans les larges ruelles d’Ariëge. Des cavaliers, pressés de retrouver leurs foyers, passaient à côté de lui sans prendre garde, l’obligeant à s’écarter de leur chemin. Le pavé était mal éclairé, malgré les torches fixées à intervalle régulier sur les murs des maisons.
Tout ne lui semblait que dépit et égarement. Par tous les Elémentaires ! Pourquoi ce cheval lui parlait-il ? Il jeta un regard à la bête qui le suivait sans broncher : avec sa démarche clopinante et sa silhouette chétive, à peine visible dans la pénombre, elle lui faisait vraiment pitié. Les « Changeants » n’existaient pas. Aucun des livres qu’il avait lus – et il y en avait déjà un certain nombre – n’évoquait de telles créatures. D’ailleurs, si tout cela était bien réel, pourquoi était-il le seul à entendre cette satanée bête ? Ce ne pouvait qu’être le fruit de son imagination.
Et que faire à présent ? Il n’avait plus un sou, même pas de quoi se payer un repas chaud. Il aurait aimé qu’Elorä soit là. La présence de son amie le rassurait toujours dans ces moments où il ne savait plus vraiment où il en était. Mais il l’avait laissée dans les collines et hésitait à y retourner maintenant que la nuit était tombée. Il ne pouvait de toute façon pas se présenter devant elle pour lui dire qu’un cheval parlait dans sa tête.
Tout se brouillait dans son esprit : sa quête, son envie de rentrer chez lui, sa peur de revoir son père…et pardessus tout, il y avait maintenant ce cheval ! N’avait-il pas assez de soucis ?
Cesses d’avoir de mauvaises pensées.
Chärl sursauta. Comment savait-il ? Il regarda le cheval en plissant les yeux – espérant percevoir quelque malice dans ses pupilles laiteuses. Mais l’animal restait immobile dans le noir, le fixant d’un air indifférent.
Dieux ! Qu’il était laid !
Tu recommences !
Cette fois, le jeune homme l’ignora et repris sa route, cherchant un endroit où s’installer pour dormir.

§


Des chevaux par milliers traversaient la plaine. Ils tournaient et tournaient devant ses yeux, dans un tourbillon de poussière. Le fracas de leurs sabots sur le sol résonnait dans sa tête comme le grondement du tonnerre, leurs hennissements furieux claquaient dans l’air aussi vivement que la foudre. De là où il était – en haut ou en bas, il ne le savait pas vraiment – il pouvait les observer sans risque. Fasciné, il se sentait à la fois empli d’excitation et angoissé, comme s’il attendait et redoutait à la fois la suite des évènements.
Soudain, le troupeau changea de direction et se dirigea vers lui à vive allure. Hypnotisé par le roulement répétitif de la vague en furie, il mit quelques secondes à prendre conscience du danger. Terrifié, il commença alors à courir.
Il courut pour échapper au troupeau déchaîné qu’il sentait près à l’engloutir, l’engloutir et le noyer sans qu’il puisse rien y faire. Les sabots le poursuivaient et leur assaut vengeur se rapprochait : déjà leur souffle brûlant chatouillait son dos. Il était lent, ses jambes étaient lourdes – il lui aurait fallu une monture, un cheval rapide comme le vent, qui l’emmène loin, loin de cette terrible charge…
Une colline se dressa subitement devant lui. Il la gravit avec la force du désespoir. Peut-être, s’il en atteignait le sommet, pourrait-il échapper à la colère des Dieux ? Alors qu’il parcourait les derniers mètres, il fut brusquement arrêté. Une lumière éblouissante jaillit des cieux et illumina les hauteurs inaccessibles vers lesquelles il avançait péniblement. Il leva les yeux.

Le temps s’écoulait maintenant au ralenti. Les hennissements irrités n’étaient plus qu’un lointain ronronnement à ses oreilles et leur course effrénée, un vague rythme d’arrière-plan – cela n’avait plus d’importance.
Un étalon blanc descendait du ciel. Ses sabots d’argent brillaient de diamant et sa crinière volait dans les airs, comme autant de fils de soie resplendissants. Lorsque cette créature bénie entre toutes se posa sur le sol, il lui sembla qu’elle lévitait encore, la tête tournée vers les nuages. Il regarda ce cheval mystique avec une admiration muette. Les nuages qui s’étaient écartés tantôt sur son passage se refermaient déjà au-dessus de lui. La lumière s’atténua. L’être divin tourna sa longue tête chevaline vers lui.
Rêveur…
- Eh ! Réveillez-vous !
Chärl émergea du sommeil comme s’il avait dormi pendant des siècles. Il ne se souvenait pas s’être assis dans cette sombre ruelle, le dos contre le mur froid d’une maison de pierre. Il se sentait engourdi et nauséeux. Et qui était cet homme qui le secouait avec vigueur, en lui criant de se lever ?
D’instinct, il parvint à se redresser et se tourna vers le gêneur, égaré. Le bougre – un garde à en juger par son accoutrement – semblait à bout de patience.
- Vous ne pouvez pas rester ici, c’est interdit ! Il y a une auberge au bout de la rue, vous n’avez qu’à y aller.
Chärl acquiesça d’un vague mouvement de tête. L’homme s’écarta pour le laisser passer. Il prit la direction qu’on lui avait indiquée – mais le gaillard le retint d’un mouvement vif. Agacé, Chärl se dégagea en lui jetant un regard mauvais. Que lui voulait-il ? Le réveiller ne lui avait-il pas suffit ?
- Votre cheval.
Le jeune homme soupira. Toute cette agitation soudaine lui avait presque fait oublier son principal soucis. Il prit machinalement la longe qu’on lui tendait.
- C’est une belle bête que vous avez là, prenez-en soin !
Chärl se demanda comment cet homme parvenait à faire de l’ironie sur un ton aussi sincère. Il marmonna un « merci » amer et tourna les talons.
Lorsqu’il arriva devant l’auberge, il contempla bêtement la porte, se demandant si quelqu’un allait lui donner une chambre à une heure pareille. D’ailleurs, il n’avait pas d’argent : cette simple constatation s’abattit sur lui comme une enclume tombée du ciel.
Il se sentait inutile et vulnérable. Il regarda aux alentours, sans vraiment savoir ce qu’il cherchait. Il était au milieu d’une petite place, illuminée par la lune, entouré de maisons et de magasins dont les fenêtres closes et les portes verrouillées lui rappelaient qu’il était loin de chez lui, dans une ville inhospitalière – et que sa meilleure amie n’était plus à ses côtés.
De plus en plus mal, il scruta la pénombre à la recherche d’une figure réconfortante. Un vent froid venu des collines, s’engouffrait en gémissant dans les ruelles, faisant vaciller la flamme des torches et claquer les volets. La lune répandait ses ombres sur les murs blancs des maisons. Tous dormaient paisiblement dans leurs lits – personne ne se souciait de son sort. Les épaisses portes de bois semblaient le regarder avec un sourire moqueur. Lui, le Prince, était condamné à dormir dehors comme les mendiants. Il était décidément tombé bien bas.
En dernier recours, il se tourna vers le cheval, espérant trouver un peu de réconfort auprès d’une bête affectueuse.
Il crut défaillir : à la place de sa vieille mule se tenait à présent un magnifique étalon blanc, les oreilles dressées dans sa direction – frémissant de vie et d’énergie. Chärl en perdit ses mots. Il s’écarta de plusieurs pas, le cœur battant.
Fais attention tu vas tomber…
Et de fait, le garçon trébucha contre un pavé, tombant lourdement sur son arrière-train. Devant sa mine effarée, le cheval émit un hennissement moqueur.
Je t’avais prévenu.
Chärl se frotta les yeux avec acharnement, se donna une claque et secoua la tête comme un demeuré, mais rien n’y fit : il ne rêvait pas. Il contempla le fabuleux destrier sans croire ce qu’il voyait.
- Tu es Aramis ? réussit-il à articuler, comme pour s’en convaincre lui-même.
Je t’avais dit que je changerai. Mais j’avoue que tu as été plus rapide et plus habile que tes prédécesseurs…
- Par les cornes de Diar, c’est à croire que ma folie se déchaîne !
Ne dis pas de bêtises. Le garde m’a vu comme tu me vois.
Les étranges paroles de l’homme qui l’avait réveillé un peu plus tôt lui revinrent en mémoire. Etait-il possible que…
Tu verras : bientôt, tu pourras me changer même quand tu seras éveillé. Au début, il est toujours plus facile de le faire en dormant. Mais j’ai confiance, tu es doué – dans peu de temps, tout sera possible.
Ne cherchant plus à comprendre ce qui lui arrivait, Chärl cessa de combattre ce qui s’imposait sous ses yeux. Il était un Rêveur. Cela n’avait pas de véritable signification pour lui mais étrangement, ce titre l’attirait. Le mot semblait être investi d’un pouvoir, comme s’il lui conférait une identité qu’il puisse porter et revendiquer bien au delà du monde commun.
- Soit, j’accepte ce que tu dis que je suis. Mais cela signifie que si je rêve d’un ignoble cheval, tu redeviendras celui que j’ai acheté ?
Les cauchemars sont des rêves comme les autres…
Cette réponse lui parut mystérieuse, mais il n’y accorda aucune attention. Il contempla sa nouvelle monture, musclée et fougueuse, avec fierté. Aramis était le plus beau cheval qu’il ait jamais vu. Et il en était le créateur. Cette constatation lui redonna toute sa contenance : Chärl, le Rêveur au Cheval Blanc ! Cela sonnait bien.
Il n’avait plus aucune raison de craindre les remarques désobligeantes d’Elorä. Devant une telle beauté, elle ne pourrait qu’admettre que son histoire était vraie. Le cœur soudain léger, il s’approcha du cheval et caressa son poil soyeux. Puis, pris d’une incontrôlable envie de monter cette créature sans pareille, il agrippa avidement sa crinière et se hissa sur son dos.
- Allons retrouver notre compagne, ordonna t-il joyeusement.


Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Evanescent Dim 30 Nov 2008 - 15:26

- Je ne vends pas de « chevaux » : ici, il n’y a que des étalons, des pur sangs, des pouliches, des palefrois, des alezans…
euh, encore une énumération bizarre... qu'est ce que vient faire l'alezan ici ? C'est pas tellement un critère que le cheval en question soit alezan, baie, noir ou vert pomme... (puis un étalon peut être pur-sang, et alezan, et aussi un palefroi...) J'a du mal à suivre la logique.


Fait attention à ne pas te casser la figure de ton cheval, loreena, ça sera pas forcément facile de rester en selle vu le chemin que tu as choisi... :-) Mais si tu t'en sors ça peut être sympa^^
Evanescent
Evanescent

Nombre de messages : 2997
Age : 32
Localisation : Ailleurs, comme d'habitude.
Date d'inscription : 03/07/2008

http://lr-maquetteetmiseenpage.fr

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Invité Dim 30 Nov 2008 - 15:43

J'aime toujours beaucoup cette idée du cheval Changeant. J'attends la suite !

Une remarque au début, quand Elorä est seule : je trouve que l'expression "son ami" pour désigner Chärl revient un peu trop souvent...

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Loreena Ruin Dim 30 Nov 2008 - 15:46

Fait attention à ne pas te casser la figure de ton cheval, loreena, ça sera pas forcément facile de rester en selle vu le chemin que tu as choisi...
J'avoue que pour le coup, tu me désarçonnes, Eva: je n'ai pas compris ce que tu voulais dire et ce que tu sous-entendais... :S! Peux-tu m'expliquer XD?

Merci socque. ;-)
Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Evanescent Dim 30 Nov 2008 - 15:51

le visage éclairé par le feu qui crépitait dans l’âtre.
le feu qui crépitait dans l'âtre"... c'est pas un tout petit peu banal ?

frissonnant au récit de vieilles légendes.
Cette phrase est bizarre... peut-être française, mais bizarre.
"aux récits de vieilles légendes" ou plutôt je préfèrerais "au récit des vieilles légendes".

Toutes ces images, qui renaissaient si promptement de sa mémoire, se mirent à flotter autour d’elle
Ca aussi c'est une image bachée et rabachée.

Terrifié, il commença alors à courir.
Il courut
volontaire ?

Il était lent, ses jambes étaient lourdes – il lui aurait fallu une monture, un cheval rapide comme le vent, qui l’emmène loin, loin de cette terrible charge…
Il a pas l'air terrifié... Enfin quand je suis terrifiée je ne fais pas de métaphores. J'aurais tendance à vouloir "un cheval très rapide", pas "rapide comme le vent". Opinion personnelle, einh.

Alors qu’il parcourait les derniers mètres, il fut brusquement arrêté. Une lumière éblouissante jaillit des cieux et illumina les hauteurs inaccessibles vers lesquelles il avançait péniblement. Il leva les yeux.
Ca fait pas un peu Biblio-Coranique ?

Lorsque cette créature bénie entre toutes se posa sur le sol, il lui sembla qu’elle lévitait encore, la tête tournée vers les nuages. Il regarda ce cheval mystique avec une admiration muette.
Euh... Tu pourrais trouver plus percutant que "une admiration muette".

Les nuages qui s’étaient écartés tantôt sur son passage se refermaient déjà au-dessus de lui.
Tu es belge ? En france on utilise plus le "tantôt" dans ce sens là...

La lumière s’atténua. L’être divin tourna sa longue tête chevaline vers lui.

D’ailleurs, il n’avait pas d’argent : cette simple constatation s’abattit sur lui comme une enclume tombée du ciel.
J'ai comme un doute sur cette image... une enclume tombée du ciel... =/

Il était au milieu d’une petite place, illuminée par la lune, entouré de maisons et de magasins dont les fenêtres closes et les portes verrouillées lui rappelaient qu’il était loin de chez lui, dans une ville inhospitalière – et sa meilleure amie n’était plus à ses côtés.
Sans le 'que'

Un vent froid venu des collines, s’engouffrait en gémissant dans les ruelles, faisant vaciller la flamme des torches et claquer les volets. La lune répandait ses ombres sur les murs blancs des maisons. Tous dormaient paisiblement dans leurs lits – personne ne se souciait de son sort.
Je me doute qu'ils ne dorment pas à coté ^^ En trop je trouve.

- Soit, j’accepte ce que tu dis que je suis. Mais cela signifie que si je rêve d’un ignoble cheval, tu redeviendras celui que j’ai acheté ?
Les cauchemars sont des rêves comme les autres…
Cette réponse lui parut mystérieuse,
Je vois pas ce qui est mystérieux dans cette réponse...

Mmmm fait gaffe ou tu vas faire un soleil avec ton beau cheval blanc... Là je ne suis pas sûre de comprendre où tu vas.
D'accord, d'accord, je traduis. C'est dangeureux un Pégase dans un texte, alors fais attention à ne pas passer du fantastique au merveilleux un peu foireux ^^

Pour l'instant tu t'en sors pas mal :-)
Evanescent
Evanescent

Nombre de messages : 2997
Age : 32
Localisation : Ailleurs, comme d'habitude.
Date d'inscription : 03/07/2008

http://lr-maquetteetmiseenpage.fr

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Loreena Ruin Dim 30 Nov 2008 - 16:14

Le côté biblique est voulu.
Bien vu pour les races de chevaux, faudra que je sois plus précise.

Je ne retoucherai pas le rêve de Chärl, à moins de le supprimer...Comme je l'avais dit en intro, ce chapitre est celui qui me paraît le plus décalé par rapport à l'esprit de l'histoire et aussi dans l'ambiance d'une certaine manière.

Mais j'avais besoin de donner une autre dimension à Chärl, dimension "magique mais humaine" qui aura des conséquences par la suite. J'avoue que le cheval est un être plus que secondaire qui n'a une place centrale que dans ce chapitre. Mais il symbolise aussi le mystère et la transformation qui vont accompagner mes héros (et surtout Chärl) jusqu'à la fin. Cela permet aussi de mettre une distance en Chärl et Elorä, de leur permettre progressivement d'exister l'un sans l'autre...A l'origine ce chapitre n'était pas prévu, mais maintenant que je l'ai écrit, je lui trouve une certaine importance...

Cependant je sens qu'il y a un truc qui ne va pas, que je n'identifie pas très bien. Je le trouve faible par rapport aux autres, un peu trop tombé dans le "merveilleux" comme tu dis (et la fin du chapitre est encore pire, prépare toi psychologiquement XD), enfin bref, je ne l'aime pas, même si il a une importance symbolique, comme je l'ai expliqué. Dis-moi ce que tu en penses, Eva, et comment tu as senti les choses, en dehors du cheval^^.
Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  lilicub Lun 1 Déc 2008 - 12:19

Loreena Ruin a écrit:Remarque sur la chasteté tout à fait pertinente, socque! je ne manquerais pas de changer ça. Contente que mon Changeant vous ait plu!

Lilicub, si tu souhaites lire la version la plus récente du texte (les trois premiers chapitres en fait), elle est disponible en format pdf en tête de ce poste (en haut de la première page). Tu n'es pas obligé de tout lire bien sûr, mais autant lire ce qui est le plus "finalisé" (je veux dire: ce que j'ai déjà revu en fonction des commentaires des véliens!!!). A bientôt j'espère! ;-)

Ruin.

bonjour ruin,

accéder à ce lien : j'aimerais bien, certes, mais n'y arrive point...oin !
s'il existe une autre solution pour lire le texte finalisé, je le ferai avec plaisir.

lilicub

Nombre de messages : 147
Age : 52
Date d'inscription : 18/11/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Loreena Ruin Lun 1 Déc 2008 - 16:27

Tu es sûr que cela ne marche pas? :S, je viens d'essayer: pas de problèmes... http://www.mediafire.com/?sharekey=b2db1bfa1638e861d2db6fb9a8902bda puis tu clic sur "Chimère PDF" puis, sur la page qui s'affiche, tu clic sur "Clic here to start download"=> ça télécharge, tu n'as plus qu'à récupérer le fichier pdf dans tes téléchargements ou download. Sinon tu peux m'envoyer un message à l'adresse inlandys@hotmail.fr je te répondrais en t'envoyant le texte dans la même version que celle en pdf, qui est en effet plus aboutie (mais pas "finalisée", je suis trop exigeante pour être satisfaite à ce stade^^).

Voilà, j'espère qu'on va s'en sortir!

Amicalement,
Ruin.
Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  lilicub Mar 2 Déc 2008 - 16:13

n'étant pas des plus douées sur le plan informatique, souvent pour moi cela tique...je vais donc suivre le plan B !

bien sûr que nous allons y arriver.

lilicub

Nombre de messages : 147
Age : 52
Date d'inscription : 18/11/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Chapitre 7 - Rêves (suite)

Message  Loreena Ruin Mar 2 Déc 2008 - 16:23

Pas de problème lilicub ;-)! D'ailleurs je te comprend car je ne suis pas non plus une experte en informatique!!

J'en profite pour poster la suite (je précise pour Evanescent, avant qu'elle ne me fasse la remarque, que je trouve moi-même le début de ce passage un peu délirant et le dialogue en partie inutile, mais je ne savais pas comment rendre les choses autrement :-S!) :



Elorä arpentait les rues depuis plus d’une heure lorsqu’elle aperçut enfin son ami. Elle ne le reconnut pas immédiatement dans le noir – peut-être parce qu’il était à cheval. Pour tout dire, elle remarqua d’abord l’animal, dont la robe blanche se détachait nettement dans la pénombre environnante. En le voyant, elle crut se trouver devant un cavalier fantôme, errant dans les ténèbres. Puis, tandis qu’il se rapprochait, elle identifia la chevelure blonde et la silhouette familière de Chärl.
Arrivé à son niveau, celui-ci tourna vers elle son regard bleu inquisiteur et attendit en silence qu’elle dise quelque chose.
- Où as-tu eu ce cheval ? finit-elle par lancer.
- C’est le cheval que j’ai acheté, très chère, répondit-il, affichant toujours son air supérieur.
- C’est ça. Et moi je suis le Tout en personne !
Devant le ton ironique de son amie, le sourire de Chärl se transforma en grimace.
- Je te ramène là la plus belle monture de ce royaume, et tu ne trouve rien d’autre à dire ?
Elorä plongea son regard dans le sien. Elle vit qu’il ne plaisantait pas.
- Très bien, admettons que je te crois. Comment comptes-tu m’expliquer ce…changement ?
- J’ignore si tu es apte à entendre mon histoire et, de toute façon, elle ne se prête pas à un tel lieu. Quittons ces rues sans âme. Montes.
Il lui tendit la main et l’aida à enfourcher le cheval. Elle lui jeta un regard soupçonneux mais ne broncha pas.
Ils sortirent de la ville sous le ciel étoilé. Arrivés dans les collines, Chärl mit pied-à-terre et tendit galamment sa main à sa compagne, qui ignora son geste, rejoignant sans difficulté la terre ferme d’un bond agile. Elle le dévisageait toujours. Quelle histoire invraisemblable allait-il lui raconter ?
Chärl se plaça à côté du cheval, comme pour faire une démonstration.
- Aramis est un Changeant. Il est de mon pouvoir de le faire changer de forme en fonction de ce que je rêve.
Elorä éclata de rire. C’était de loin l’explication la plus étrange que son ami ait jamais inventée. Elle le regarda en biais, s’attendant à le voir s’esclaffer à son tour. Mais il restait impassible, une expression vexée sur le visage.
- Vraiment ? fit-elle, prise de doutes.
- Je crois n’avoir jamais été aussi sérieux.
Elle scruta son visage – craignant un instant qu’il n’ait perdu la raison. Mais aucune folie ne brillait dans son regard, seulement une profonde détermination.
- Montres-moi.
Chärl se tourna vers le cheval et ferma les yeux. Au bout d’une minute, il les rouvrit, visiblement déçu.
- Comment dois-je m’y prendre ? Cela n’est point si aisé que je le croyais, murmura t-il.
- Qu’est ce qui n’est pas aisé ? demanda Elorä, impatiente.
Mais il ne faisait déjà plus attention à elle. Ses paupières étaient à nouveau closes.
- Que fais-tu au juste ?
Il ne répondit pas. Soudain, il fronça les sourcils. Elle le dévisagea de plus belle, mais comme rien ne se produisait, elle se tourna vers le cheval et poussa un cri de surprise. À la place de l’étalon blanc se trouvait à présent un palefroi noir ébène, à la longue crinière ondulée.
- Comprends-tu à présent ? lança triomphalement Chärl.
- Mais…c’est impossible !
- Je me suis trouvé tout aussi étonné tantôt et je ne le réalise pas encore tout à fait, mais cette transformation est bien de mon fait.
Elorä s’approcha de la bête et posa les doigts sur son poil, comme pour vérifier qu’il était bien réel.
- Comment fais-tu cela ?
- Il est question d’imagination et de concentration. Par quelques mystères que je ne m’explique pas, il suffit que je l’imagine tel que je le voudrais pour qu’il se transforme. Enfin, c’est là une explication simplifiée. Je doute que tu puisses véritablement saisir l’essence de la chose – il faut la vivre pour la comprendre.
Elorä, trop occupée à admirer le fougueux étalon, ignora le ton condescendant adopté par son ami.
- C’est incroyable ! Peux-tu lui donner toutes les apparences que tu souhaites ?
Chärl resta muet quelque seconde avant de répondre :
- Il semblerait qu’il doive toujours « être » un cheval…Mais cette magie m’est encore trop étrangère pour...
- Tu en parles comme si c’était lui qui te l’avait dit.
- Je suis dans la mesure de communiquer avec lui – par la pensée, expliqua Chärl, fier de son effet.
Elorä n’en croyait pas ses oreilles. Tout cela était de plus en plus invraisemblable.
- Et il n’y a que toi qui puisse l’entendre ?
- Je l’ignore. J’imagine que c’est une sorte de lien, du fait que je sois son maître…
Elorä caressa du bout des doigts la crinière noire du cheval. Une telle créature pouvait-elle exister ?
- Peux-tu le faire redevenir blanc ? Je voudrais être sûre…
Chärl acquiesça et recommença le rituel. Cette fois, les choses se déroulèrent rapidement. Sous le regard ébahit d’Elorä, le poil noir du cheval s’estompa progressivement, faisant place à une fourrure blanche immaculée.
- Incroyable! répéta t-elle.
Puis, après une courte pause :
- Ne pourrait-on aller plus loin ? Te souviens-tu du conte que je t’ai lu, une fois, dans la bibliothèque ? Il parlait d’un cheval avec une longue corne sur la tête et d’un autre qui vivait dans les profondeurs de la mer, avec sa queue de poisson…
- Quelle idée étrange ! Et peux-tu me dire à quoi cela servirait ?
- Je n’en sais rien, mais demande lui !
Devant le ton pressant de sa compagne, Chärl se remit à regarder dans le vide. Elle se sentit frustrée de ne pas entendre, elle aussi, ce que disait Aramis. Car c’était bien cela : ils communiquaient sans qu’elle puisse les entendre. C’était une expérience nouvelle et parfaitement désagréable.
Son ami affichait la même expression que dans l’écurie quelques heures plus tôt. Elle reconstitua mentalement ce qui s’était passé. Tout prenait un sens nouveau : son comportement étrange, son absence d’explication claire, et le fait qu’il n’ait pas cherché à la rejoindre, sans doute trop perturbé par sa récente découverte.
- Il dit que tout dépend de moi, annonça t-il.
- Essayons alors ! Qu’est-ce que cela nous coûte ?
- Serais-tu folle ? Je ne peux pas faire une chose pareille – tu ignores les dégâts que cela pourrait provoquer !
- Tu n’en sais rien non plus ! Demandes-lui, puisque tu le peux, il saura sans doute.

- Il veut bien essayer.
Et le rituel reprit. Le cheval semblait nerveux. Son poil tremblait et il s’agitait impatiemment. Cependant, après quelques secondes, Chärl soupira.
- Je ne peux pas faire ça.
- Tu n’as même pas essayé !
Il se tourna vers elle et la foudroya du regard.
- Crois-tu que cela soit facile ? Ce cheval est mon ami, je ne dois pas agir sans réfléchir par pure fantaisie ! Ce n’est pas un objet que je peux manipuler à ma guise.
Ils se dévisagèrent avec colère, cherchant tous deux la faille dans le regard de l’autre. Finalement, Elorä se détourna :
- Tu as raison, admit-elle.
Toute excitation retombée, ils contemplèrent le cheval en silence. Quelque chose avait changé, Elorä le sentait. Chärl avait un nouveau compagnon, avec lequel il pouvait partager des choses exceptionnelles, et elle était exclue de cette relation privilégiée. Ce n’était peut-être qu’un cheval, mais quel cheval ! Cette situation la gênait : elle ne pouvait interférer en aucune manière entre eux et ils ne dépendaient pas d’elle, alors qu’elle avait besoin d’eux. Bien sûr, elle n’aurait jamais admis ces détails devant Chärl. La meilleure solution était donc de feindre de ne pas y attacher d’importance.
Refusant de se torturer davantage sur la question, elle demanda abruptement :
- Tu n’as pas sommeil ? Je n’ai pas dormi de la nuit.
Chärl – qui n’avait aucune envie de faire de nouveau un rêve peuplé de chevaux enragés – s’empressa de faire « non » de la tête. Elle haussa les épaules et tira une couverture de son sac. Après quoi, elle s’assit dessus, le dos contre un gros rocher, et s’emmitoufla dans sa cape, exténuée.
- Fais ce que tu veux. Moi, je dors. J’en ai vu assez pour aujourd’hui.
- Bonne nuit.
Elle marmonna une vague réponse, ponctuée d’un long bâillement, avant de sombrer dans le sommeil. Chärl déchargea et dessella Aramis puis, ne voyant pas ce qu’il pouvait faire de plus pour l’animal, se contenta de le caresser en chantonnant une vieille mélodie qui lui rappela son pays. Les pâturages et les forêts d’Idorm lui manquaient et, chose qui l’étonna davantage, il se faisait du souci pour le château et pour ses habitants. Meg, la cuisinière qui lui préparait toujours des douceurs, devait avoir accouché depuis le temps. Il regrettait les visages poudrés des jeunes gens de la Cour et les reproches du maître d’arme. Le vieux Karmä et ses sermons bien sentis lui manquaient tout autant. Depuis combien de temps était-il parti ? Tout cela lui semblait tellement lointain, comme les souvenirs d’une autre vie.
Elorä murmura dans son sommeil. Il la regarda tendrement. Sa peau blême faisait écho à la lueur de la lune qui baignait les collines et donnait aux rochers des reflets argentés. Il s’étonna de n’avoir pas remarqué plus tôt à quel point le visage de son amie était blanc et lisse, sans défauts. Ses cheveux bleu-vert ébouriffés ne lui paraissaient plus si choquants qu’autrefois sur cette figure ovale qui, malgré les cernes pointant sous ses paupières closes, conservait quelque chose de celle d’un enfant. Cette chevelure touffue lui donnait habituellement des airs de lutin espiègle, mais à cette heure, endormi paisiblement dans l’innocence la plus absolue, le lutin avait perdu toute sa malice et son orgueil. Il sentit monter en lui une affection inexprimable pour cette être charmant, si naturel au demeurant, qui s’abandonnait ainsi à la fraîcheur nocturne, loin de toute l’agitation de la vie humaine.
Il flatta pensivement l’encolure d’Aramis avant de venir s’asseoir à côté d’elle. Le contact de son épaule contre la sienne fit naître en lui un sentiment inconnu – ou si ancien qu’il l’avait oublié. Il eut envie de se blottir contre son sein et de partager sa chaleur. À cet instant, il songea que si elle était avec lui, même au milieu des ténèbres les plus profondes, il se sentirait toujours en sécurité.
Se laissant bercer par sa respiration paisible, il leva les yeux vers les étoiles. Comme il aurait aimé leur ressembler – dominer le monde entier et le contempler dans ses moindres détails ; inspirer les poètes et guider les voyageurs ! De là où il était, la voûte céleste paraissait inaccessible et en même temps, il avait la sensation qu’en se perdant dans cette immensité étincelante, il trouverait peut-être un sens à son existence. Il rêvait de rejoindre les cieux, tel un oiseau blanc libéré de ses entraves, afin d’explorer cet univers mystérieux et prometteur.
Rêves-moi.
Chärl regarda le cheval. Il se sentit soudain fatigué de sa présence et de ses exigences. Que devait-il faire pour avoir quelques instants de paix ?
Ensemble nous pouvons être l’oiseau de tes rêves.
- Je ne veux point être cet oiseau. Il m’est simplement plaisant d’imaginer l’être, répondit-il.
Comme il te plait, Rêveur.
Le jeune homme reporta son attention sur les étoiles. Mais le charme s’était rompu – et déjà, les paroles d’Aramis trottaient dans sa tête. Être l’oiseau de ses rêves ? Ensemble ? Encore une fois il ne comprenait pas ce que cela voulait dire. Ce cheval avait décidément un don pour les énigmes.
Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Invité Mar 2 Déc 2008 - 16:43

J'ai trouvé le dialogue assez bien enlevé, sauf que l'incrédulité d'Elorä me paraît durer un peu trop longtemps, après tout ce qu'elle a vécu avec Chärl...

Une remarque : je ne sais pas si on peut parler de "fourrure" pour un cheval, c'est plutôt "pelage" à mon avis.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Tristan Mar 2 Déc 2008 - 16:45

socque a écrit:

Une remarque : je ne sais pas si on peut parler de "fourrure" pour un cheval, c'est plutôt "pelage" à mon avis.

robe
Tristan
Tristan

Nombre de messages : 2951
Age : 36
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 24/06/2007

http://tapages.over-blog.fr/

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Invité Mar 2 Déc 2008 - 17:33

Oui !

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Evanescent Mar 2 Déc 2008 - 21:59

- Tu en parles comme si c’était lui qui te l’avait dit.
Je ne trouve pas qu'il en parle comme si le cheval le lui avait dit. C'est trop évident que tu avais besoin de cette remarque pour pouvoir finir l'explication.Tu dois pouvoir te débrouiller pour qu'elle puisse vraiment avoir cette impression.

faisant place à une fourrure blanche immaculée.
C'est bien robe. Ou poil. Une robe blanche ou un poil blanc immaculé.

- Fais ce que tu veux. Moi, je dors. J’en ai vu assez pour aujourd’hui.
Dans le genre pimbèche jalouse...

malgré les cernes pointant sous ses paupières closes, conservait quelque chose de celle d’un enfant.
pointant ?

Ce cheval avait décidément un don pour les énigmes.
Un peu plat comme phrase pour un cheval qui change de forme.

Pas mal, mais tu es en train de transphormer Elorä en une parfaite petite conne. C'est volontaire ?
Evanescent
Evanescent

Nombre de messages : 2997
Age : 32
Localisation : Ailleurs, comme d'habitude.
Date d'inscription : 03/07/2008

http://lr-maquetteetmiseenpage.fr

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Loreena Ruin Mer 3 Déc 2008 - 15:37

Hum, non je montre juste qu'elle ne supporte pas d'être mise à l'écart ou abandonnée: ce qui colle parfaitement avec la personnalité du personnage. Je crois que cela n'a rien à voir avec l'intelligence^^. D'ailleurs, quel intérêt si elle était "parfaite"? Pour le coup, le personnages serait vraiment plat. Sa réaction est au contraire très humaine! Imagine ce que c'est que d'avoir un seul véritable ami et de le voir se détourner de toi? Bien sûr la situation n'est pas exactement celle-ci, d'ailleurs la réaction d'Elorä est plutôt "soft": elle ne lui fait pas non plus une crise de jalousie, elle garde ça pour elle...cela prouve qu'elle peut faire preuve d'une certaine maturité, malgré sa frustration, quoique cette maturité soit teintée d'orgueil. C'est dans ce genre de passage je crois, que l'on voit vraiment les deux facettes d'Elorä. Une héroïne blessée en somme. Si tu n'as pas perçu cela je suis dans la mouise comme qui dirait (passée complètement à côté de ce que je voulais faire sentir au lecteur)

Je suis donc prête à accepter tout vos conseils pour réussir à obtenir l'effet voulu (car Eva, tu as peut-être raison, j'y suis peut-être allée trop fort, mais dans ce cas, comment aurais-tu voulu qu'elle réagisse toi? Comment percevais-tu le personnage avant ce passage? Peut-être que cela me donnerais des pistes pour perfectionner tout ;-)!)

Merci comme toujours, vos remarques me sont précieuses et je vais mettre ma robe :-)!

Ruin.
Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Kilis Mer 3 Déc 2008 - 16:19

J'ai lu le prologue et le chapitre 1. Je ne suis pas gourmande du genre, aussi j'en resterais là. Cependant, j'ai trouvé une belle constance dans ton écriture et un rythme qui parvient à installer une atmosphère. Je regrette toujours que ce genre fantastico-épique n'arrive à m'étonner de rien.
Kilis
Kilis

Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Kilis Mer 3 Déc 2008 - 16:21

Pili a écrit:J'ai lu le prologue et le chapitre 1. Je ne suis pas gourmande du genre, aussi j'en resterais là. Cependant, j'ai trouvé une belle constance dans ton écriture et un rythme qui parvient à installer une atmosphère. Je regrette toujours que ce genre fantastico-épique n'arrive à m'étonner de rien.

en rien
Kilis
Kilis

Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Evanescent Mer 3 Déc 2008 - 16:47

Loreena Ruin a écrit:Hum, non je montre juste qu'elle ne supporte pas d'être mise à l'écart ou abandonnée: ce qui colle parfaitement avec la personnalité du personnage. Je crois que cela n'a rien à voir avec l'intelligence^^. D'ailleurs, quel intérêt si elle était "parfaite"? Pour le coup, le personnages serait vraiment plat. Sa réaction est au contraire très humaine! Imagine ce que c'est que d'avoir un seul véritable ami et de le voir se détourner de toi? Bien sûr la situation n'est pas exactement celle-ci, d'ailleurs la réaction d'Elorä est plutôt "soft": elle ne lui fait pas non plus une crise de jalousie, elle garde ça pour elle...cela prouve qu'elle peut faire preuve d'une certaine maturité, malgré sa frustration, quoique cette maturité soit teintée d'orgueil. C'est dans ce genre de passage je crois, que l'on voit vraiment les deux facettes d'Elorä. Une héroïne blessée en somme. Si tu n'as pas perçu cela je suis dans la mouise comme qui dirait (passée complètement à côté de ce que je voulais faire sentir au lecteur)

Je suis donc prête à accepter tout vos conseils pour réussir à obtenir l'effet voulu (car Eva, tu as peut-être raison, j'y suis peut-être allée trop fort, mais dans ce cas, comment aurais-tu voulu qu'elle réagisse toi? Comment percevais-tu le personnage avant ce passage? Peut-être que cela me donnerais des pistes pour perfectionner tout ;-)!)

Merci comme toujours, vos remarques me sont précieuses et je vais mettre ma robe :-)!

Ruin.
Mmmm réflexion intense...
Mais Chärl ne se détourne pas d'elle au contraire. C'est peut-être ça le problème. Ce mec il est super, et elle, elle réagit comme s'il l'avait volontairement laissée tomber. (et puis garder ça pour elle c'est pas une preuve d'intelligence c'est une preuve d'hypocrisie. Si elle a un problème qu'elle le dise. Moi j'serais surtout furax si j'étais à la place de Chärl)
Si tu te débrouilles pour que Chärl la laisse vraiment tomber, là je comprendrai la réaction. Sinon, la réaction de quelqu'un de bien serait d'être contente pour son ami et épatée de voir Aramis.

En effet c'est une réaction humaine, mais heureusement que mes amis ne sont pas si "humains".


Quelqu'un d'autre ne voudrait pas donner son avis sur ce point, ch'il vous plait ? Peut-être que c'est moi, je voudrais pas donner des impressions perso's comme vérités générales ^^
Evanescent
Evanescent

Nombre de messages : 2997
Age : 32
Localisation : Ailleurs, comme d'habitude.
Date d'inscription : 03/07/2008

http://lr-maquetteetmiseenpage.fr

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Loreena Ruin Mer 3 Déc 2008 - 17:16

Merci d'avoir précisé ta pensée, ça m'éclaire un peu plus...Mais reconnaît qu'il y a une logique: Elorä a un problème psychologique avec l'abandon, du coup ses réactions face à tout ce qui ne tourne pas autour d'elle ou qui la mettent à l'écart sont un peu démesurées...(mais c'est aussi pour cela qu'elle n'abandonne jamais)?

Par ailleurs, d'expérience, je peux dire que ce n'est pas une preuve d'hypocrisie que de se taire: il y a des choses qu'il vaut mieux ne pas dire, surtout lorsqu'on a conscience de leur côté infantile...(peut-être que c'est la dessus que je devrais retravailler: la faire se rendre compte de l'excessivité de sa réaction). La franchise est la pire chose qui soit: elle pousse les gens à se dévoiler totalement ou à agir sans réfléchir et elle empoisonne les amitiés ou les amours, si tu connais la fin du Lys dans la Vallée de Balzac, tu devrais comprendre ce que je veux dire.

Mais sinon, je la comprend mon héroïne, parce que je suis un peu comme elle (sans complexes XD) mais je ne crois pas être une mauvaise personne ou une hypocrite pour autant...Elorä a vécu assez de traumatismes: la mort de sa nourrice, l'abandon par ses parents, le rejet des autres enfants...qui justifient sa réaction dès qu'elle se sent rejetée ou qu'elle sent la menace du rejet peser sur elle: elle se met alors à s'énerver ou, en désespoir de cause, à s'accrocher désespérément à celui qui la rejette. Je reconnais que cela n'en fait pas un personnage très reluisant, mais c'est ce qui explique tant de chose dans la suite...je pense que je vais juste m'arranger pour la faire un peu plus consciente de ses travers, histoire qu'elle ne devienne pas antipathique au lecteur avant le moment venu :-). Et t'inquiète, Eva, elle va se prendre suffisamment de claques pour se remettre en question, mais pour l'instant elle n'en a pas eu l'occasion, du moins sur ce point là.

Mais si Socque pouvait nous donner son avis, ce serait quand même mieux ;-)!
Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Loreena Ruin Mer 3 Déc 2008 - 17:20

Je précise que mon intention depuis le début n'est pas de faire d'Elorä un personnage pathétique comme cela aurait pu être le cas, d'où ma prise de parti un peu négative autour d'elle, alors que je valorise Chärl, qui lui, est un véritable héros comme on l'entend dans l'héroic fantasy traditionnelle.
Loreena Ruin
Loreena Ruin

Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Evanescent Mer 3 Déc 2008 - 17:27

Ok, Loreena :-)
Non, je ne connais pas Lys dans la vallée, je ne peux pas supporter balzac. Je parlais par rapport à mon expérience personnelle qui me la rend antipathique sur ce coup. P't'être moi qui ai l'habitude d'une franchise à outrance de la part de mes amis. Parfois agréable, souvent blessant, toujours sécurisant.
Evanescent
Evanescent

Nombre de messages : 2997
Age : 32
Localisation : Ailleurs, comme d'habitude.
Date d'inscription : 03/07/2008

http://lr-maquetteetmiseenpage.fr

Revenir en haut Aller en bas

Chimères - Prologue - Page 4 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 4 sur 7 Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum