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Chimères - Prologue

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Chimères - Prologue - Page 2 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Invité Dim 12 Oct 2008 - 0:40

Décidément, pour moi l'histoire se rapproche beaucoup du conte, avec l'histoire du vieil homme que les héros aident et à qui il fait une révélation en retour... cf. la fée déguisée en vieillarde que le jeune homme au cœur pur aide à porter son bois. Une lecture toujours agréable.

"nous allons aller en aval du fleuve" me semble vraiment maladroit.

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Chimères - Prologue - Page 2 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Lucy Dim 12 Oct 2008 - 8:11

Lu sur fond de musique médiévale, ça aide. J'avais du retard à rattraper. ^^

L'ensemble se lit avec plaisir. Ton écriture fluide y contribue, malgré les petites horreurs orthographiques dispersées çà et là. C'est peut-être un peu trop lisse pour moi, cependant.

La " véritable naissance " de l'héroïne m'a interpellé. Pourquoi véritable ? Je comprends l'idée mais l'association des deux termes me paraît maladroite. Elle est une noble qui s'ignorait et souhaite, probablement, être reconnue comme telle puisqu'elle déplore sa vie de paysanne. Moui ! J'ai peu de sympathie pour ceux qui cherchent à retrouver leur splendeur d'antan ou qui voudraient marcher au côté des puissants. L'appât du gain se lit presque entre les lignes. Grosso modo, elle se sent supérieure aux autres ( on le ressent dans le langage qu'elle emploie par rapport à ceux du village qu'elle vient de quitter ) et j'ai, encore une fois, un peu de mal avec ça.

L'épée me fâche, également. Elle apprend à se défendre, soit, mais j'ai peur que tu en fasses une guerrière accomplie. La nana qui les combat tous, cela revient trop souvent dans ce type de récit. J'attends de voir ce que tu vas en faire. Surprise me!

Après manger, il leur fit une petite démonstration de poterie. Il ne vendait pas ses œuvres, ou rarement, et passait un temps infini à modeler et remodeler sur son tour.
Pendant que Sengrüs faisait sa sieste quotidienne, Eïs entreprit d’expliquer à la jeune fille ce qu’il appelait « sa façon de voir le monde », à travers son art.
J'ai un peu de mal, aussi, avec l'idée d'un " passe-temps ". L'époque ne s'y prête pas. Passer le temps c'est occuper son temps libre et, de la liberté, quand on n'a pas droit au confort moderne, il y en a peu ou pas. J'ai apprécié l'image de l'argile modelable et de l'être qui doit s'adapter.
Quant à Sengrüs, il prend le temps de faire des siestes. Oui, peut-être mais n'a-t-il pas une tâche dont il doit s'acquitter ? Il flagorne un peu, le gars. ^^

Dans l'ensemble, je le répète, ton écrit se lit sans déplaisir et c'est une qualité, surtout quand il s'agit de déchiffrer un texte sur un écran de PC. Maintenant, j'attends quelque chose de surprenant, plus que cette histoire de collier que le grand-père reconnaît, plus aussi que la révélation de sa naissance.

Je te souhaite, encore, bon courage pour la suite des aventures de tes héros. Encanaille-moi tout ça, et ça le fera ! ^^
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Chimères - Prologue - Page 2 Empty Chapitre 2 - fin

Message  Loreena Ruin Dim 12 Oct 2008 - 9:06

Socque, pour le conte, je suis heureuse que tu vois les choses comme cela. Quant à toi Lucy, je trouve que tu as bien cerné le personnage d'Elorä qui a un orgueil bien placé...disons qu'à force d'être mise à l'écart des autres, elle a fini par s'y croire supérieure! D'autant qu'elle a quelques pouvoirs qui la rendre vraiment différente (cf: son ouïe, sa force...et tout ce que vous allez découvrir par la suite) c'est normal que le personnage te paraisse du coup un peu antipathique, mais c'est justement le propre de ce personnage de penser comme il pense. Là dessus, je ne reviendrai pas, car comme je l'ai dit Elorä n'est pas faite pour être l'héroïne qu'on aime ou à laquelle on s'attache (cf: ma remarque sur le personnage tragique page précédente^^), et même si son histoire est centrale dans tout le début de l'histoire, elle se couple ensuite avec celle de plusieurs autres personnages hautement plus intéressant, dont vous en rencontrerez un dans la suite (que je vais me faire un plaisir de poster): il faut noter qu'ils sont tous présentés comme des personnages "type" au début, mais que l'histoire les rend humains (je me répète par rapport à une autre remarque), à noter qu'Elorä, elle passe par l'humanité pour après devenir autre chose (surprise ;-)) mais qu'il est une nécessité pour l'histoire qu'elle sache se battre, c'est dans son sang, si l'on peut dire! Mais remarquez tout de même que ce n'est pas un don mais un long et pénible apprentissage (dans la première version, manier l'épée était presque innée chez elle, je trouvais ça anti-réaliste au possible^^). Bon, après cette courte^^remarque, voici la suite qui, je l'espère vous plaira!

Après avoir traversé le pont, Elorä et Sengrüs se trouvèrent à l’orée de la Grande Forêt. Le chemin qu’ils avaient suivi jusque-là y pénétrait, longé d’arbres illuminés par la lumière chaleureuse de l’après-midi.
- C’est une belle forêt, constata Elorä.
- Je n’aime pas ça. Une route droite comme celle-ci, peu fréquentée, avec un tronc d’arbre en travers – le piège idéal. Ça me rappelle de mauvais souvenirs. Ces forêts qui ne finissent jamais, je les connais bien. La sortie paraît toujours toute proche mais en fait, la nuit est tombée avant d’en avoir vu le bout. Et je n’ai aucune envie d’être arrêté par une bande de gredins en pleine nuit.
Elorä avait du mal à imaginer une forêt d’apparence si paisible et accueillante en repère de bandits sans foi ni loi.
- Je ne suis jamais passé par ici et je ne connais pas suffisamment la région pour passer ailleurs. Si tu n’y vois aucun inconvénient, nous allons accélérer le pas.
Ils s’engouffrèrent dans le bois et trottèrent à vive allure pendant une heure. Le paysage défilait sans qu’Elorä, accrochée tant bien que mal à la taille de Sengrüs, ne puisse lever les yeux pour regarder.
Elle commençait à avoir des courbatures à force de s’agripper et pria pour qu’ils sortent au plus vite de la forêt. Cependant, le bois semblait ne pas vouloir prendre fin et Sengrüs dû se résoudre à laisser le cheval ralentir pour ne pas le fatiguer inutilement. Elorä en profita pour descendre se dégourdir les jambes.
Les pensées se bousculaient dans sa tête depuis qu’ils avaient quitté Eïs. Le comportement étrange de celui-ci en voyant son collier, l’avait bien plus touchée qu’elle ne l’avait laissé paraître. Les Fées ? Elle ne savait rien d’elles au juste. Mais l’idée que ses origines aient un lien avec ces magiciennes lui donnait davantage de raison de vouloir savoir la vérité. Elle sentait qu’il y avait là un mystère sous jacent, qu’elle comptait bien mettre à nu. Cependant, elle était envahie d’un étrange malaise en y songeant : peut-être craignait-elle de découvrir un secret qu’elle aurait préféré ignorer en s’aventurant plus avant dans cette quête. Elle se força à endurcir son cœur pour en écarter les doutes : ce n’était pas le moment d’hésiter. Elle était partie et sa nouvelle vie lui tendait les bras.
Le chant des oiseaux n’était troublé que par le bruit des sabots sur le sol; le soleil entamait lentement sa descente vers l’horizon. Le sous-bois était frais, parsemé de petits sapins qui apparaissaient en groupe de deux ou trois parmi les feuillus dénudés dont les feuilles vertes, à peine écloses, frémissaient à la moindre bourrasque de vent.
Sengrüs tendit l’oreille, méfiant. Il fit signe à sa compagne de remonter en selle.
- C’est maintenant que nous sommes dans la plus mauvaise position…Ce n’est pas le moment de faire une balade d’agrément !
Comme Elorä s’apprêtait à protester, il la coupa :
- Il faut rester le plus silencieux possible. Inutile d’attirer davantage l’attention.
La jeune fille fit la moue mais se tu. Tendu, se retournant au moindre bruit suspect, Sengrüs prenait à ses yeux la menace trop au sérieux.
Quelques minutes s’écoulèrent ainsi sans qu’ils n’échangent mot. Puis tout à coup, la forêt devint silencieuse. Plus un chant d’oiseau, juste le souffle du vent dans les arbres.
Elorä se surprit à regarder à son tour autour d’elle, craignant pour la première fois d’apercevoir quelqu’un.
- Quelque chose ne va pas, souffla t-elle à l’oreille de Sengrüs.
- Il me semble aussi. Soyons sur nos gardes.
À peine disait-il cela que des bruits d’épées entrechoquées, ponctués d’insultes, se mirent à résonner un peu plus loin sur le chemin.
- Arrière marauds ! Vauriens ! Vous voulez me voler ? Moi ? Arrière, vous dis-je !
Sengrüs mit pied-à-terre et fit signe à Elorä, qui était restée bouche bée, de le suivre discrètement. Elle descendit en souplesse et attacha le cheval à l’arbre le plus proche, un peu en retrait du chemin. Sengrüs entra dans les bois et se faufila entre les buissons, longeant la route sans le moindre bruit dans la direction d’où provenaient les cris. Il fit signe à Elorä qui marchait dans ses pas, de s’arrêter sans faire de bruit.
D’où ils étaient, cachés par les arbrisseaux du bas-côté de la voie, ils pouvaient observer à loisir la scène, sans se faire repérer. À quelques mètres, de dos, trois hommes armés de vieilles épées émoussées entouraient un quatrième, visiblement tombé de cheval et déjà blessé à l’épaule, qui leur lançait des menaces cinglantes de sa voix fluette. Il était plus jeune qu’Elorä et à en juger par ses vêtements brodés et son épée scintillante, il devait être noble.
Dans ses beaux habits blancs, tachés de sang, le jeune garçon blond aux yeux clairs tentait désespérément de repousser ses assaillants tout en gardant sa contenance. Cependant, il était évident que le maniement de l’épée n’était pas son point fort. Il jouait plus de sa chance que de sa technique.
- Arrière ! cria t-il encore, en repoussant courageusement une attaque portée sur son flan gauche, sous le ricanement rauque des trois brutes.
- Mon père vous fera tous pendre pour cette offense ! fit-il, avec un semblant d’assurance dans la voix.
Les bandits ne firent que ricaner de plus belle. Le garçon pâli. Il se retrouva vite acculé contre le talus, l’épée rouillée de l’un de ses assaillants pointée sur sa poitrine.
- Donne ta bourse, gamin, et nous te laisseront partir !
- Jamais ! hurla le jeune homme, brandissant son épée devant lui, prêt à combattre jusqu’au bout. Les trois hommes s’esclaffèrent et s’élancèrent sur leur victime.
Elorä n’avait pas perdu un instant de la scène: elle voulut s’emparer de son épée, prête à secourir le garçon.
Sengrüs la retint.
- Que fais-tu? Ils sont trois et nous ne sommes que deux…Tu ne sais même pas te battre correctement, murmura t-il.
- Tu veux le laisser mourir ? Je préfère faire ce que je peux quitte à risquer ma peau, plutôt que d’avoir la mort de ce garçon sur la conscience pour le reste de mes jours.
Sengrüs fut étonné de l’aplomb de la jeune fille dans une situation si délicate, et se sentit soudain honteux devant une telle franchise. Cela faisait des années qu’il ne se préoccupait plus des problèmes des autres et qu’il se battait uniquement pour défendre sa famille et son bonheur. Cela datait de l’époque où il avait été soldat : il avait appris à sauver sa vie, par tous les moyens, parfois aux dépens de celles des autres. Lui qui ne jurait autrefois que par les mots entraide et fraternité, avait très vite déchanté sur le champ de bataille en voyant ses amis le trahir ou mourir sans qu’il puisse rien y faire.
Il avait été généreux et bon autrefois, aidant tous ceux qu’il pouvait, mais s’était finalement aperçu que sa bonté naïve lui attirait plus de profiteurs que de véritables amis. « Chacun sa vie, chacun ses problèmes. » C’était devenu sa devise. Il savait que, sans Elorä, il ne serait pas plus venu en aide au vieux Eïs qu’à ce gosse malchanceux. Cependant, la jeune fille avait sur lui une influence étonnante et son ton convaincu lui rappelait ses jeunes années et ses principes d’antan. Sa voix faisait appel à son honneur, ce vieux gredin, qu’il avait choisi de laisser de côté durant toutes ces années, pour s’assurer la vie paisible et sans risques dont il avait toujours rêvé. Mais c’était bien lui, à présent, qui lui nouait la gorge et lui ordonnait d’aller se battre.
Il tira son épée.
- Puisqu’il le faut…Profitons de l’effet de surprise. Reste derrière moi.
Les yeux d’Elorä s’illuminèrent devant la détermination inattendue de son compagnon. Celui-ci s’était redressé de toute sa hauteur. Il ne lui avait jamais paru si grand et fier. Il ne restait aucune trace sur son visage de ce sourire amical qu’il portait en permanence. C’était comme si le guerrier qui sommeillait en lui était enfin de retour.
Il s’élança vers les trois bandits qui lui tournaient le dos. Avant même qu’ils aient pu réagir, sous le regard ébahi du jeune noble, il trancha d’un geste net et précis la gorge du premier des assaillants. Les deux autres eurent à peine le temps de se retourner que déjà, Sengrüs était sur eux. Le deuxième bandit s’étala par terre, la cuisse légèrement entaillée, tandis que le dernier, plus chanceux, réussissait à éviter un troisième coup visant son abdomen.
Elorä – restée sans voix devant cette démonstration de rapidité et de violence dont elle n’imaginait pas Sengrüs capable – reprit à temps ses esprits pour éviter un coup maladroit porté sur elle par le deuxième bandit qui s’était relevé malgré sa jambe blessée. Sans réfléchir, elle se précipita vers le jeune garçon, resté pétrifié devant le corps inerte et sanglant du premier de ses assaillants, consciente que le bandit était à ses trousses. Elle prit le gamin par le bras, l’arrachant à sa torpeur, et l’attira dans le bois auprès du cheval. Il la suivit sans savoir ce qui lui arrivait. L’homme qui les poursuivait étant ralenti par sa blessure, ils n’eurent aucun mal à rejoindre le sous-bois.
Lorsqu’Elorä se retourna pour faire face à leur poursuivant, elle découvrit avec soulagement qu’il avait renoncé à les suivre. Alors qu’elle s’apprêtait à rejoindre Sengrüs, le garçon la retint par le bras.
- Qu’est ce que vous faites ? Venez ! s’écria t-il en montant d’un mouvement expert sur le cheval. Il lui tendit la main pour l’aider à monter.
- Mon ami est là-bas ! protesta t-elle.
- Il se débrouille très bien tout seul. Venez.
Elorä ignora cette dernière remarque et se précipita sur le chemin. Lorsqu’elle arriva, les trois hommes étaient à terre. Sengrüs essuyait tranquillement son épée. Il sourit en la voyant arriver.
- Tout va bien ? demanda t-il.
- Oui – mais j’aurais voulu t’aider, avoua t-elle, mal à l’aise.
- Tu as fait ce que tu devais faire. Le garçon va bien ?
La jeune fille allait acquiescer lorsqu’un bruit sourd retentit derrière eux. Sengrüs réagit au quart de tour, brandissant son épée prêt à combattre un nouvel ennemi.
- Ce n’est rien, il avait repris conscience – je l’ai assommé.
Le jeune homme se tenait debout, souriant devant le corps inerte de l’un de ses assaillants, les rênes du cheval dans une main et son épée dans l’autre. Satisfait de l’expression étonnée de ses deux sauveurs, il continua en prenant un air supérieur :
- Je vous remercie de m’être venu en aide. Mais, bien entendu, je serais venu à bout de cette vermine tout seul…
Elorä ne pu s’empêcher de se demander s’il était sérieux ou s’il cherchait à être drôle.
- Vous ne vous débrouillez pas mal, ajouta t-il à l’adresse de Sengrüs. Cependant, si je n’avais pas été là, termina t-il fièrement, en désignant avec mépris l’homme inconscient qui gisait à ses pieds.
- Il n’y a rien de glorieux à assommer un blessé, répliqua Sengrüs, feignant l’indifférence.
- J’imagine que vous auriez préféré finir le travail vous-même mais, comme je vous l’ai déjà dit, je m’en serais très bien sorti tout seul.
Sengrüs, hors de lui, s’apprêtait à lui lancer quelques répliques cinglantes, mais Elorä s’interposa entre eux.
- Et nous direz-vous qui vous êtes, Maître ? demanda t-elle en imitant le ton condescendant du garçon.
- Ce serait plutôt à vous de vous présenter, remarqua t-il.
Son regard s’attarda alors sur les vêtements rapiécés de la jeune fille :
- Mais je conçois que l’on ne vous ait pas appris la politesse d’où vous venez…
Voyant Elorä virer au rouge à son tour, il afficha un sourire satisfait.
- Je suis le Prince Chärl, fils du puissant Seigneur Héar, Roi de Minéas.

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Message  Invité Dim 12 Oct 2008 - 9:40

Des péripéties classiques, toujours agréables à lire grâce à votre style... Effectivement les personnages commencent à s'animer !

"une attaque portée sur son flan gauche" : son flanc, sinon vous êtes en train d'expliquer que le jeune prince se balade avec deux Flanby, un de chaque côté.

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Message  Loreena Ruin Dim 12 Oct 2008 - 10:00

"une attaque portée sur son flan gauche" : son flanc, sinon vous êtes en train d'expliquer que le jeune prince se balade avec deux Flanby, un de chaque côté.

^^
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Message  Tristan Dim 12 Oct 2008 - 16:12

J'ai lu le prologue. l'héroïc-fantasy n'est pas trop ma tasse de thé (j'y suis totalement hermétique), mais tu as une belle plume. ça compense
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Message  Loreena Ruin Lun 13 Oct 2008 - 14:35

Chacun ses genres de prédilection...pour moi le style et la psychologie des personnages est ce qui compte le plus...l'histoire n'est qu'un support au développement de l'un et de l'autre!!

Au plaisir de te lire,

Ruin.
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Message  Sahkti Lun 13 Oct 2008 - 14:39

Je n'avais pas vu toute cette suite, m'en vais l'imprimer!
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Message  Loreena Ruin Lun 13 Oct 2008 - 14:42

ok Sahkti! j'attend tes commentaires avec impatience ;-)
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Message  Reine.De.Beauté Lun 13 Oct 2008 - 14:52

Moi j'aime beaucoup le prologue
Surtout la "citation"
Ensuite, sa serai mentir de dire que j'ai tout lu,
J'aime pas trop l'histoire de guerre, de fin d'une espece.
Mais c'est juste une affaire de goût
T'as une plume trés fine.

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Message  Loreena Ruin Lun 13 Oct 2008 - 17:01

Surtout la "citation"

Une petite invention de ma part^^(mon côté poète sans doute)

Merci pour ton commentaire Reine.de.Beauté, et ne culpabilise pas de ne pas tout lire!! Je profite de votre retour sur le prologue pour en montrer un variante récente (établie à partir de vos commentaires) dites-moi ce que vous en pensez!

PROLOGUE



Une goutte de sang s’écoule,
Un chant s’élève...
Le chant de la mort ;
Le dernier chant.


La lame avait fendu l’air et durant un instant, le temps avait suspendu sa course. Un vent venu de la mer se mit à souffler ; les oriflammes se gonflèrent, les brins d'herbes frémirent à son passage. La plaine n'était plus qu'une étendue sèche et piquante, brûlée par le froid ; partout, des cadavres jetaient vers le ciel leurs regards aveugles, plongés dans l'attente d'une lumière qui ne viendrait plus.
Et puis, une plainte émergea des ténèbres. Comme le lointain échos d'une mélodie enfantine, elle semblait venue d'un autre temps, portant en elle toute la tristesse et la beauté du monde. Par-delà les montagnes et les ruines, dans chaque royaume et dans chaque foyer, jusqu’au plus profond de l’antre du Géant, elle murmura ses regrets. Elle fit vaciller les bannières Immortelles ; et l’on raconte qu’à son passage, les guerriers lâchèrent leurs épées pour verser des larmes. Avant qu’elle ne s’évanouisse, les âmes errantes s'arrêtèrent pour regarder en arrière ; et ceux qui depuis des années n’entendaient plus, tendirent l’oreille.
Jamais cette mélodie ne résonna à nouveau sur les Terres Fertiles, mais l’on garda longtemps encore le souvenir de sa mélancolie ; le souvenir de cette guerre, qui prenait fin.

Ainsi s’éteignit l’une des races les plus anciennes qu’ait portées cette terre. Son dernier représentant venait de rejoindre ses aïeux.
La quête s’achevait.

§


Tout avait pourtant commencé un matin d’hiver ensoleillé comme tant d’autres matins, à l’heure où l’air est encore frais quand la neige est tombée toute la nuit…

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Message  kazar Lun 13 Oct 2008 - 17:02

Je lis bientôt.
Promis.
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Message  Tristan Lun 13 Oct 2008 - 17:13

j'aime moins cette version, Loreena. Peut-être parce qu'elle est trop grandiloquente. En même temps, le genre veut peut-être ça.

T'es de Nancy même, ou tu t'es exilée pour la prépa ?
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Message  Loreena Ruin Lun 13 Oct 2008 - 17:33

Kazar: t'inquiète, rien ne presse!! (ça fait plaisir de te revoir^^)

Tristan: merci pour ton impression sur le prologue - oui j'en ai un peu rajouté, mais quelque part ça me paraît moins maladroit...mais je ne suis toujours pas satisfaite (faut dire que je suis très exigeante). Nan je suis une nancéenne de pure souche! (Mais du coup je vis toujours chez mes parents :-( !!) et toi?
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Message  Tristan Lun 13 Oct 2008 - 17:35

pas de Nancy même, non. J'habite à 15 mn de la ville. ça me permet d'éviter de louer un logement étudiant
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Chimères - Prologue - Page 2 Empty Chapitre 3 - Seuil

Message  Loreena Ruin Mar 14 Oct 2008 - 11:51

Voilà la suite, début du dernier chapitre de la première partie ("Naissance"). Bonne lecture!!

– III –

Seuil



- Il semblerait que ton fameux comte ait eu de l’avancement, murmura Sengrüs à l’oreille d’Elorä.
- Rien ne prouve qu’il s’agisse du même homme, répliqua t-elle.
En réalité, elle savait bien que la coïncidence était trop évidente. Dans sa lettre, Ilonë expliquait clairement qu’elle avait dû quitter le château en période de conflit entre les seigneurs d’Idorm – le comte Héar avait probablement réussit à s’imposer. D’autre part, le message qu’il avait envoyé deux ans plus tard évoquait la naissance de son fils et l’âge de Chärl concordait. Cependant, elle préférait laisser son compagnon dans le doute, le temps de se faire à ce petit arrogant. L’idée d’avoir un rapport quelconque avec lui était déplaisante, et elle se demandait quel genre d’homme, roi ou comte, pouvait avoir élevé son enfant de la sorte.
Ils marchaient depuis une bonne heure maintenant ; après avoir traversé la forêt, ils avaient débouché sur un immense plateau d’herbe rase et sèche, parsemé de quelques pins courbés à force de vent, et allaient bientôt entamer la descente vers les plaines.
- Que faites-vous donc ? cria Chärl.
A deux cents mètres derrière lui, Elorä et Sengrüs l’ignorèrent royalement.
- Tu crois qu’il réalise que, dans ma grande générosité, je lui ai laissé le cheval uniquement parce qu’il était blessé ?
- Je crois qu’il ne se pose pas la question, répondit Elorä.
- J’oubliais, Monsieur est le fils du Roi et nous sommes ses humbles serviteurs, railla t-il.
Ils rattrapèrent le jeune noble, qui avait pris soin de se recoiffer en les attendant. A leur approche, il descendit de cheval en rejetant sa cape d’un geste théâtral, avant de se diriger d’un pas assuré vers un aplomb rocheux, à quelques mètres d’eux. Elorä ne put s’empêcher de l’imaginer, perdant malencontreusement l’équilibre, et allant rouler jusqu’en bas, couvrant de boue ses fastueux vêtements. Le sourire qui se dessina au même instant sur les lèvres de Sengrüs, lui appris que la même idée lui avait traversé l’esprit – ou pire. Cependant, Chärl se contenta de se camper fièrement à quelques centimètres du bord et lança d’une voix exagérément forte :
- Voici mon Royaume ! !
Les deux compagnons avancèrent à leur tour et se tinrent à ses côtés, bouche bée. Au pied de l’aplomb sur lequel ils se tenaient, s’étendaient les plaines d’Idorm, peuplées de pâturages et de champs de blé, avec ses petites fermes construites en bois et en torchis. Le fleuve Anib traversait la plaine du nord au sud et disparaissait au loin pour aller se jeter dans la mer. Mais le plus spectaculaire restait la cité de Minéas, trônant au centre de la plaine, avec ses immenses remparts et sa haute tour qui dominait toute la ville.

§


- Ouvrez les portes! ! ordonna le sergent Titus.
De son poste, en haut des remparts, il avait immédiatement reconnu les habits excentriques du Prince Chärl, scintillants à l’horizon. Le jeune seigneur rentrait de sa promenade quotidienne. Pourtant, s’étonna t-il, il ne montait pas son palefroi blanc, chose parfaitement anormale. Le garçon, connu pour ses caprices, n’aurait jamais accepté de monter un autre étalon que celui qu’il avait lui-même choisi.
Qu’est-ce que ce gamin a encore trouvé pour s’attirer des ennuis ? pensa t-il.
- Sergent, il semble que deux individus le suivent à pied. Une femme et un homme…
Le Sergent fronça les sourcils et vérifia de lui-même. Mettant sa main en visière, il aperçut, effectivement, deux silhouettes qui se détachaient à une centaine de mètres derrière le cavalier. Ce dernier s’arrêtait régulièrement pour les attendre, puis repartait avant même qu’ils aient pu le rejoindre.
Lorsqu’il vit les portes de la cité s’ouvrir à son intention, le Prince renonça à ses suivants et, poussant sa monture au galop, il traversa la plaine à grande vitesse, ses cheveux blonds dans le vent, sa cape ondulant sur ses épaules, la tête haute et fière. A ce moment précis, le soleil prit les teintes rougeoyantes du couchant, illuminant son visage d’une lumière dorée.
Derrière le Sergent, plusieurs gardes s’esclaffèrent à la vue de ce spectacle digne d’un conte. Il les rappela aussitôt à l’ordre :
- Silence ! Il n’y a rien de drôle.
- Avouez quand même, chef, qu’il y a de quoi se moquer, osa l’un des hommes.
- Il s’agit de votre Prince, Bringän ! Le futur roi !
- Eh quoi ? Ne parlez pas de désastre…
Tout en parlant, il se tourna vers ses camarades puis lança fièrement :
- Longue vie au Roi Héar!
Les soldats reprirent en cœur cette dernière réplique. Titus renonça à faire une remontrance. Le garçon avait depuis longtemps assuré sa réputation : tous le voyaient comme le fils gâté du roi, non comme un prétendant au trône. Personne n’osait reprocher au souverain l’éducation qui était donnée à son fils : le roi avait perdu très tôt sa femme, ce dont il ne s’était jamais vraiment remis, et avait d’autres occupations. Par ailleurs, on le disait plutôt sévère avec le jeune homme, bien que passant peu de temps avec lui ; l’effronterie du prince était donc plutôt à mettre sur le compte des domestiques et des professeurs particuliers qui n’osaient rien lui interdire que sur une quelconque faiblesse du roi. Ce dernier était d’ailleurs le seul à avoir quelqu’influences sur son fils. Titus, qui avait servi longtemps dans la garde royale, aimait à penser que le garçon n’était pas un mauvais bougre – et qu’il perdrait son mauvais caractère avec l’âge. Mais ce n’était pas l’avis de la majorité.
Si au moins il était aussi bon combattant que cavalier…
Mais le garçon n’avait aucun talent dans le maniement des armes. Quelques semaines plus tôt, d’après les dires d’une servante du château, il avait même failli se couper une jambe en nettoyant son épée. Par contre, il semblait extrêmement doué pour s’attirer des ennuis – et pour s’en tirer tant bien que mal. Au château, on prétendait qu’il était né sous une bonne étoile. Cela ne rassurait pas Titus, et sans doute encore moins le roi, qui avait toujours été déçu de voir son fils plus prompt à se pavaner devant les dames de la cour qu’à apprendre ses lettres ou à manier les armes.

Arrivant à la hauteur des portes, Chärl ralentit sa course. Fier de sa performance, il rejeta ses cheveux en arrière et afficha son plus beau sourire. Apercevant un gradé perché sur les remparts, il s’adressa directement à lui, passant devant les soldats qui lui ouvraient le chemin comme s’ils étaient parfaitement invisibles.
- Sergent ! fit-il.
L’homme aux cheveux bruns coupés courts descendit aux pas de course. Une fois arrivé à la hauteur du garçon, il s’inclina poliment. D’âge mûr, avec son attirail de garde et sa carrure imposante, il ressemblait à la plupart des soldats mais n’avait pas cet air bourru et stupide que le jeune homme méprisait par-dessus tout. Ses yeux brillaient d’une lueur qui laissait transparaître l’homme d’honneur, droit et juste, se cachant derrière l’uniforme commun des gardes. Chärl se félicita d’être à cheval, car il détestait s’adresser à des sujets qui le dominaient, en taille comme en charisme.
- Oui, Monseigneur ?
- Quel est votre nom, sergent ?
- Titus, de la neuvième section, en poste de surveillance sur les remparts, Monseigneur.
- Bien, fit le jeune homme. Deux voyageurs ne vont pas tarder à arriver. Conduisez-les au château, je vous charge personnellement de leur accueil. Ce sont mes invités.
- Il en sera fait comme vous le désirez, Monseigneur.
Titus répondait de façon quasi automatique, comme tous ses camarades. Pas de questions, pas de réflexions. Cela évitait les bavardages inutiles, et les ennuis causés par un mot dit de travers. Ce protocole lui répugnait, mais il s’y était vite contraint, après une altercation qui avait mal tourné avec un officier plus gradé que lui et qui lui avait valu cette affectation lamentable aux portes de la cité.
Alors qu’il s’inclinait devant le jeune homme pour prendre congé, il réalisa que les vêtements blanc du garçon étaient tachés de sang.
- Vous êtes blessé ? s’étonna t-il.
- Ce n’est qu’une égratignure, fit Chärl en époussetant son épaule avec dédain. J’ai été attaqué par des bandits, dans les bois…
- Dans les bois ! ? Vous ne devriez pas vous promener sans escorte, c’est dangereux, Monseigneur.
Vous êtes une montagne de pierres précieuses ambulante, il ne faudrait même pas vous laisser sortir…
- Voyons, sergent ! Je n’ai nul besoin d’une quelconque escorte ! Ces deux voyageurs sont venus me prêter main-forte et j’ai réduit ces malfrats au silence.
- Je l’espère, Monseigneur.
- Sans doute avez-vous des difficultés à vous imaginer un tel combat : vous ne devez pas beaucoup sortir, vous autres gardes…Savez-vous à quoi ressemble un bandit, au moins ? Ils sont vraiment terrifiants !
Cette déclaration fut suivie d’un lourd silence. Titus, qui tentait vainement de ne rien laisser paraître de sa fureur, avait l’étrange impression que tout le monde le regardait. Il croisa le visage de l’un de ses hommes, littéralement rouge écarlate à force de se retenir de rire. Le garçon quant à lui, le regardait d’un air supérieur, attendant visiblement une réaction. Finalement, prenant sur lui, il rompit le silence:
- Votre père doit se faire du souci, vous devriez rentrer.
- En fait, je m’y rendais.
Chärl le salua de la tête, remis sa cape en place et talonna son cheval qui partit au galop, projetant de la poussière sur les passants. Le sergent se détendit, soulagé de s’être débarrassé du garçon sans trop de mal. Ses hommes se mirent à siffloter dans son dos en regardant ailleurs.
- Tout le monde retourne à son poste ! Et aucun commentaire, compris ? hurla t-il.
Tous les soldats acquiescèrent en vitesse et se bousculèrent pour remonter au plus vite sur les remparts. La foule qui s’était amassée autour d’eux estima par la même occasion qu’il était temps de quitter les lieux.


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Message  Invité Mar 14 Oct 2008 - 12:10

Ouais, ça roule, et ça commence même à être marrant ! J'ai juste trouvé bizarre :
"A ce moment précis, le soleil prit les teintes rougeoyantes du couchant, illuminant son visage d’une lumière dorée."

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Message  Loreena Ruin Mar 14 Oct 2008 - 12:12

Hihi! Profite bien de ces moments "marrants", je crains qu'ils ne soient pas nombreux...Mais merci d'avoir lu comme toujours!
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Message  Evanescent Mar 14 Oct 2008 - 20:07

étrange vieux bonhomme portant un gros fagot de bois sur son dos.
Un peu beaucoup d'adjectifs

ce dernier leur adressa un sourire édenté.
Un peu banal comme image

Ils se remirent en route, dirigés par les indications de leur étrange guide

encore ?

Après manger,
après qu'ils eurent mangé

Il leva le bras et laissa tomber la cruche qui se brisa en mille morceaux sur le sol.

Lorsqu’il est petit, l’homme est pur, on peut l’influencer et le « modeler » facilement.

Drole de vision des enfants. des êtres facilement modelables. Ca cadre pas bien avec l'idée qu'on a de ton vieillard.

On lui inculque des principes moraux, des idées, une façon de penser. Il doit se trouver une utilité et choisir un métier.
pareil

- Il arrive parfois, continua t-il, que des événements inattendus remettent en cause tous nos principes. L’homme peut perdre un être cher, être gravement blessé, ou tout simplement devenir vieux et sénile et ne pas s’en remettre
Un peu dommages ces exemples banals dans cette sympathiques philosophie.

- C’est une façon un peu simpliste de voir les choses…fit Sengrüs qui venait de se réveiller.
simpliste ? imagée, oui, mais simpliste ? il est pas gentil avec ce pauvre homme. ^^

- Bon voyage à vous ! Vous serez toujours la bienvenue dans ma modeste demeure.
'modeste demeure'. un peu banal, aussi, contradictoire avec l'image que tu cherche à donner de cet homme.
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Message  Evanescent Mar 14 Oct 2008 - 20:14

- Arrière marauds ! Vauriens ! Vous voulez me voler ? Moi ? Arrière, vous dis-je !
trop facile pour toi.

- Je suis le Prince Chärl, fils du puissant Seigneur Héar, Roi de Minéas.
eh eh ça devient interessant ^^ heureusement que j'ai assez de retard pour avoir la suite à lire :-)
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Message  Evanescent Mar 14 Oct 2008 - 20:21

Titus, qui tentait vainement de ne rien laisser paraître de sa fureur, avait l’étrange impression que tout le monde le regardait.
Je trouve bizarre que tu le dises furieux alors que ton prince est juste completement ridicule. Il ne devrait pas être mort de rire ?


ca avance bien ton histoire, bravo. Je continue à suivre même si je prends du retard de temps en temps.
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Message  Loreena Ruin Mar 14 Oct 2008 - 20:59

Merci Evanescent!!
J'avoue que je t'attendais un peu pour poster la suite^^! Apparemment mon vieillard ne t'a pas convaincu...mais je l'aime bien et je tiens à ma métaphore de l'argile...Ensuite c'est normal que Titus ne soit pas mort de rire: c'est son prince qui lui parle, il ne peut pas se permettre de faire ce genre de chose...d'autant que contrairement à ses hommes (qui sont, eux, en train de pouffer dans son dos), il considère qu'entant que fils du roi, le prince doit être traité avec le même respect que le souverain, même s'il n'est pas d'accord avec lui...

Je m'excuse d'avance pour les passages qui vont suivre: beaucoup de références à des régions de mon monde et à sa religion. Je précise qu'une carte est sensée accompagner le roman, qui permettrait au lecteur de se repérer! Cela vous paraîtra donc peut-être ennuyant mais c'est nécessaire pour planter le décor...


- C’est incroyable ! ! laissa échapper Elorä, devant la foule qui s’activait tout autour d’elle. Autant de personnes regroupées au même endroit…
- La ville attire beaucoup de gens mais la plupart est de passage, pour le commerce, répondit le sergent Titus d’un air détaché tout en s’écartant pour laisser passer un cavalier.
Ils déambulaient depuis une dizaine de minutes dans les ruelles étroites de la cité pour rejoindre le château. Le sergent avait préféré éviter la voie principale, particulièrement encombrée à toute heure de la journée.
Tandis qu’Elorä s’attardait, curieuse, devant chaque magasin et chaque bâtiment un peu imposant, Sengrüs cherchait vainement à se repérer. La ville, en perpétuelle évolution, avait complètement changé depuis sa dernière visite. De nouvelles maisons étaient apparues donnant naissance à de nouveaux quartiers et les vieux établis avaient été rénovés ou détruits si bien qu’il ne reconnaissait rien. Le labyrinthe des rues s’était encore étendu, au point qu’il soit impossible, pour un étranger, de s’y repérer. Il doutait de pouvoir retrouver facilement la maison du marchand auquel il devait remettre son message. Tout ce qu’il savait était son nom ainsi que celui d’une auberge à côté de laquelle il habitait – enfin, si cette auberge existait toujours.
- Dites, Sergent, vous semblez bien connaître la ville…
- Oh, vous savez, je suis né ici. A force d’arpenter ces ruelles, je les connais par cœur, mais j’avoue que ces dernières années il y a eu beaucoup de nouvelles constructions – la cité ne semble plus pouvoir contenir autant de gens. On parle même d’étendre la ville autour des remparts actuels et d’en construire de nouveaux. Mais nous sommes encore loin des cinq Murs de la cité d’Eban…Cinq niveaux d’habitations pour une seule ville, je trouve cela difficile à imaginer, pas vous ?
- Je ne suis pas bien placé pour vous répondre. J’habite précisément derrière le troisième rempart d’Eban.
- Vraiment ? Vous venez d’Eban ? Excusez-moi, je ne pensais pas avoir à faire à un Alogëis ! Eban me paraît bien loin de nos contrées…
- Oui, un long voyage – pour celui qui n’a pas les moyens de payer le trajet en bateau depuis le Port du Sud.
- On dit que c’est la guerre entre Hédom et Alogar, est-ce vrai ?
- Il y a toujours des tensions, mais on ne parle plus de guerre. Un traité de paix venait d’être signé au moment où je suis parti…il y a un peu plus de deux mois.
- Qu’est ce qui vous amène à Minéas ?
- J’ai un message à remettre à un certain Emissën Garë…
- Cela ne me dit absolument rien.
- Dans ce cas, peut-être connaissez-vous l’auberge du Bois Vert ?
- Ah ça ! Je connais même plutôt bien – la fille du patron est ma fiancée.
- C’est loin d’ici ?
- Non, c’est sur la rue principale, trois minutes à pied, tout au plus.
- Vous pourriez m’y conduire ? Lorsque votre Prince en aura fini avec nous, bien sûr.
- Désolé, je suis de service toute la nuit…
- Ce n’est rien, je comprends.
Elorä profita de ce moment de silence pour relancer Sengrüs :
- Pourquoi les Alogëis et les Hédomiens étaient-il en guerre ?
- Cela dure depuis des années, au point que les raisons du conflit échappent à la plupart des gens. Quand j’étais petit, les Hédomiens étaient déjà considérés comme nos pires ennemis. Certaines versions de l’histoire insinuent qu’ils nous ont volés notre terre il y a bien longtemps et que c’est pour la reprendre que nous devons les combattre – d’autre prétendent qu’ils ont été nos alliés autrefois, mais qu’ils nous ont finalement donnés à l’ennemi pour des raisons mystérieuses et que depuis, Alogar crie vengeance.
- Vous n’avez pas l’air d’être très convaincu, remarqua Titus. Je suis étonné que vous ne défendiez pas votre contrée !
- Disons que je pense qu’aucune des deux versions n’est vraie.
Tout en marchant, il continua, perdu dans ses souvenirs :
- Mon grand-père m’a raconté un jour une histoire bien plus ancienne, qu’il tenait de son propre père…Selon cette légende, le conflit remonterait à l’époque ancestrale où les régions d’Alogar et d’Hédom ne formaient qu’une seule et même terre, et où tous les hommes qui y vivaient croyaient en la toute puissance des Elémentaires, comme c’est encore le cas aujourd’hui en Alogar. Mais un jour, les étrangers sont arrivés de l’océan d’Owë – dans la région qui correspond aujourd’hui à Hédom – apportant avec eux de nouvelles techniques et une nouvelle religion basée sur l’adoration de la Création et de la Destruction. Une partie de la population se convertit à ce nouveau culte : elle fut dès lors considérée comme hérétique et ce fut la guerre civile. Le Roi qui régnait alors, pour mettre fin au conflit, accepta de couper son royaume en deux. Les combats cessèrent un temps, mais les Hédomiens finirent par vouloir prendre leur totale indépendance vis-à-vis d’Eban, la cité royale. Pour faire face à l’armée du Roi, ils firent appel à ceux qui leur avaient apporté leur religion : les Sääriens. Avec leur aide, ils finirent par obtenir l’indépendance et les deux régions furent séparées à jamais.
- Alors tout serait basé sur une mésentente religieuse ? Remarquez, j’ai du mal à comprendre que l’on puisse renier la puissance des Elémentaire : l’histoire même de nos peuples est basée sur leur existence. Mais déclarer une guerre sous le prétexte de défendre leurs intérêts, cela me paraît exagéré! Si les Hédomiens les avaient offensés en s’attachant à d’autres croyances, les Elémentaires se seraient manifestés d’eux-mêmes et auraient jeté le malheur sur ces hérétiques…Sans vouloir vous offenser, je pense que les hommes n’ont pas à décider à la place des Dieux ce qui est bon et ce qui est mauvais – mais ce n’est là que l’avis d’un humble soldat, qui ne connaît rien aux affaires de religion, avoua Titus.
- Vous ne m’offensez point, mon ami, et parlez sagement ; vous êtes la première personne qui me fait pareille réponse, et je me sens soulagé de ne plus être seul à penser ainsi, s’exclama Sengrüs.
Elorä se souvint qu’Ilonë était très croyante. Elle ne manquait jamais de prier les Elémentaires pour qu’ils leur donnent de bonnes récoltes. Elle lui avait souvent raconté l’histoire de la création des Races par ces Dieux de la nature. Cependant, elle ne lui avait jamais imposé de croire en leur existence car, pour elle, tant que l’on respectait ce qui nous avait gracieusement été offert, il n’y avait pas de raison de nous blâmer.
- Voilà le château ! s’exclama soudain Titus.
De l’autre côté de la rue, une large porte en bois de chêne s’ouvrait sur une cour, et au bout de cette cour se dressait un bâtiment immense, doté de deux ailes habitables et d’une tour centrale gigantesque couverte de lierre. Un large escalier de granit montait jusqu’à une petite plate-forme, au pied de la tour dont quatre soldats gardaient l’accès. Ils portaient l’uniforme de la garde personnelle du Roi, un plastron orné de l’aigle d’argent, symbole de la maison du Seigneur Héar, surmonté d’une couronne dorée.
L’émerveillement qu’Elorä avait jusque-là ressentit s’effaça. Elle ignorait ce que le prince comptait faire d’eux une fois qu’il aurait pénétré entre ces murs. Elle craignait de rencontrer le roi et de ne pas savoir comment se comporter.
- Dites-moi, sergent, quel genre d’homme est le seigneur Héar ?
Titus sembla étonné et Elorä comprit que sa question était maladroite. Mais comme elle rougissait, le garde eut un sourire compréhensif.
- C’est un homme bon et magnanime ; un souverain exemplaire. Il est très différent du prince, si c’est là votre question. Lorsque vous le rencontrerez, montrez un cœur sincère et noble ; ainsi, tout ce passera pour le mieux.
Alors qu’ils s’avançaient dans la cour, Elorä découvrit qu’une chapelle aux vitraux colorés s’élevait sur sa droite ; avec son toit pointu et ses murs recouverts de torchis, qui montaient obliquement vers le ciel, comme si les deux façades opposées tentaient de se rejoindre, c’était là l’exemple traditionnel d’un lieu de culte voué aux Elémentaires. De l’autre côté, dans le prolongement du château, se tenaient les écuries royales – qui comptaient, à vue d’œil, une trentaine de chevaux de la meilleure race. Quelques poules gambadaient autour d’eux, et un chien aboyait non loin. De l’un des bâtiments s’échappaient des odeurs de cuisine et des bruits de casseroles entrechoquées, tandis que servantes et serviteurs s’affairaient, passant sans cesse d’une aile à l’autre, les bras chargés de linge propre, de balais ou de nourriture. Plus loin, un cavalier pestait contre un écuyer d’une dizaine d’année, terrifié, qui tentait maladroitement de se justifier, ce qui ne faisait qu’irriter davantage son maître. À l’image de la ville, le château grouillait de vie et Elorä s’y sentait perdue, en terre inconnue.
- Vous voilà enfin!
Chärl venait d’apparaître, impatient, sur le seuil de la grande tour. Les mains sur les hanches, il attendit que ses deux visiteurs daignent le rejoindre, laissant le sergent retourner à son poste après un bref salut. Elorä remarqua qu’il avait échangé ses vêtements tachés de sang pour un pourpoint violet et une chemise blanche – sans doute avait-on pris soin de bander son bras blessé, qui semblait d’ailleurs à nouveau parfaitement fonctionnel.
- J’ai rapporté votre petit exploit au roi, mon père. Il tient à remercier lui-même ceux qui ont prêté main-forte à son fils. C’est un honneur qu’il vous fait, étrangers !
Sengrüs s’inclina respectueusement, maladroitement imité par Elorä.
- Nous serions ravis de répondre à son invitation, déclara t-il.
- Entrez, lança Chärl, faisant signe aux gardes de leur ouvrir les portes.




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Message  Loreena Ruin Mer 15 Oct 2008 - 17:37

On dirait que mon texte vous as complètement matraqué...est-il ennuyeux au point que personne n'ait eu envie de le commenter? J'espère avoir de vos nouvelles bientôt...Une journée sans remarques sur Vos écrits, c'est comme un livre sans lecteurs: triste.

;-)

Amicalement,

Ruin.
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Message  Evanescent Mer 15 Oct 2008 - 18:35

voilà voilà, le temps de le lire et je te dis ^^
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Message  Evanescent Mer 15 Oct 2008 - 18:50

Cela vous paraîtra donc peut-être ennuyant mais c'est nécessaire pour planter le décor...
ennuyEux. pitié. pas ça. ^^

Tandis qu’Elorä s’attardait, curieuse, devant chaque magasin et chaque bâtiment un peu imposant,
"...chaque bâtiment jusqu'aux moins imposant" ? (elle s'attarede pas que devant les petits ^^

Je trouve bizarre la manière qu'on ces gens d'appréhender la religion. Y'a presque une forme d'athéisme comme tu le dis. Ils sont censés être moyenâgeux (je ne sais pas l'écrire, tiret ou non ?) sur les bords, la question de la croyance ne devrait pas se poser. A cette époque on ne croit pas, c'est "comme ça" qu'on soit très interressé par la question ou non. Ca me gène qu'Ilonë n'oblige pas Elorä à croire en ces dieux. Ou plutot que ça soit envisageable pour elle que ça puisse être le cas. (pas grande importance, ça me gène mais je suis sans doute la seule)

c’était là l’exemple traditionnel d’un lieu de culte voué aux Elémentaires.
Si ce sont les pensées d'Elorä, ça m'étonnerait qu'elle pense avec ces mots. Si c'est juste de la narration faudrait prévenir un peu plus clairement.

Quelques poules gambadaient autour d’eux,
Des poules qui gambadent ? ça gambade une poule ?

Plus loin, un cavalier pestait contre un écuyer d’une dizaine d’année, terrifié, qui tentait maladroitement de se justifier, ce qui ne faisait qu’irriter davantage son maître.
grrrr ^^


L'histoire n'avance pas tellement mais les infos étaient en effet nécessaire et tu t'es bien débrouillée pour les caser sans nous ennuyer. J'ai beaucoup aimé ce petit passage.
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Message  Invité Mer 15 Oct 2008 - 21:44

Honnêtement, j'ai vu cette dernière partie comme un moment de transition où on explique des trucs, du contexte, je n'avais donc pas de remarque particulière... J'ai simplement lu.

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Message  Loreena Ruin Jeu 16 Oct 2008 - 17:01

Encore un passage avec beaucoup d'explications, mais sur le mode descriptif ou du conte cette fois.

Evanescent: pour l'histoire de la religion, même si le contexte semble moyenâgeux, je me range plutôt du côté de l'heroic fantasy: tu verras par la suite plein de comportements ou de civilisations qui sembleraient parfaitement anachroniques par rapport au moyen âge. Tu es dans un monde où les hommes et les autres "races" (tu vas les découvrir dans le passage qui suit) honorent les élémentaires comme dieux de la nature: pas de dieu vengeur ou d'obligation de culte, pas de "règles" à respecter, sinon celle du respect de la nature et de ses créatures (sans pourtant tomber dans un pacifisme total, puisque c'est le propre des puissances de la nature d'entrer en opposition de temps à autre)... le système est féodal dans la région où Elorä est pour l'instant, mais tu verras un empire avec parlement et un sénat (adapté à mon monde, hein), un consulat...Je tiens à toucher à des thèmes contemporains (acceptation de la différence, de l'étranger...) tout en restant dans l'ambiance générale: c'est aussi histoire qu'il n'y ait pas que des "bons" et des "méchants" mais des chocs culturels...cependant si cela est trop choquant ici, peut-être le modifierai-je ! ;-)


Ils pénétrèrent alors dans un long couloir aux murs ornés de bas-relief, éclairés à la lueur des torches. Le sol était pavé de pierres alternativement noires et blanches, en forme de losange. Les dalles centrales, en marbre, avaient été gravées de noms accompagnés de symboles animaliers.
- Nous sommes dans le Couloir des Mémoires, fit Chärl comme s’il s’agissait d’une évidence. Les noms des anciens rois des Terres Fertiles ont tous été gravés ici, survivant ainsi pour l'éternité. Vous n’ignorez pas je suppose, que cette ville fut construite jadis par le premier d'entre eux, Minéas l’Illuminé ?
Le prince ne fit pas attention à l’air de parfaite ignorance s’affichant sur les visages de ses compagnons et continua fièrement :
- Ceci est la preuve qu’à l’aube des temps, les Hommes vivaient ici, en Idorm ! N’est-il pas injuste que tous se soient tournés vers Eban, cette ville lointaine, oubliant que leurs racines se tenaient ici, en cette terre que nos aïeux avaient choisie…
Elorä ne fit pas davantage attention au flot de paroles qui suivirent cette déclaration. Elle était fascinée par les décorations murales, véritables pages de l’histoire humaine qui défilaient devant ses yeux. Les siècles les avaient abîmées, les murs avaient été noircis par un ou plusieurs incendies, mais les détails n’avaient rien perdus de leur finesse et de leur force.
Sur sa droite, un combattant ouvraient les bras en signe de bienvenue à un être aux longues oreilles pointues ; plus loin, un jeune prince au visage paisible était couronné par ce même homme, à présent voûté par l’âge. Elle vit aussi un chevalier qui, après avoir achevé un horrible monstre, épousait une femme dont la beauté transparaissait par-delà la rudesse de la roche. Ces gravures avaient traversé le temps pour raconter les périples d’hommes et de femmes dont on avait oublié jusqu’à l’existence et qui, pourtant, avaient marqué leurs époques.
Alors qu’ils approchaient de la seconde porte – Chärl ayant continué son long discours sous le regard amusé de Sengrüs – elle fut frappée par l’un des bas-reliefs, dont le personnage principal, pointant un doigt autoritaire vers les haute tours d’une puissante cité, avait été martelé au point de ne plus être reconnaissable. Non loin de lui, six jeunes femmes couronnées et armées, étaient représentées. Chacune incarnaient l'une des six Races: la première, en position de prière, ne pouvait qu'être une Fée : elle portait l'habit traditionnel des guérisseuses. La Nymphe, à l'inverse, avait une expression malicieuse, des ongles semblables à des griffes et des yeux à la pupille verticale ; la représentante des Dragons avait quant à elle deux visages: l’un d’une jeune fille souriante, l’autre d’un monstre effrayant. Celle des Wars, aux cheveux courts, portait la tenue des guerriers et les deux suivantes, étaient celle des Elfes, aux oreilles pointues et aux yeux en amandes, et celle des Hommes, une gerbe de blé à la main, montée sur un fier destrier.
- Qui sont-elles ? demanda Elorä, coupant Chärl dans son explication des différentes étapes de la construction de Minéas.
Celui-ci se retourna et désigna le bas-relief.
- Ce sont les filles de Mauë l’Usurpateur, qui furent transformées en Epée de Pouvoir par les Elfes…Vous n’ignorez tout de même pas cette légende ?
Comme elle ne répondait pas, il eut un sourire qui en disait long sur ce qu’il pensait de la médiocre formation de la jeune fille. Puis, avec un soupir, il entama le récit de la légende. A la grande surprise de ses hôtes, il se révéla bon conteur.
- "L'histoire commence en l’an 750 sous le règne d’Urüus, fils d’Emeüs, grand roi de la race des Hommes. Il avait à son service bien des seigneurs et parmi eux, le plus remarquable se nommait Mauë. On le disait fier, craint par ses ennemis et adulé du peuple, ami du roi. Ses opposants comme ses alliés connaissaient sa bravoure et personne n’ignorait sa passion pour les belles armes. Insatiable collectionneur, il finissait toujours par obtenir ce qu’il convoitait. Ce furent d’abord les richesses de ses voisins puis, par goût de la guerre et du pouvoir, il trahit son propre roi. Son aura et sa popularité étaient telles qu’il parvint à gagner le cœur de l’armée – Urüus fut forcé à abdiquer. Pendant un temps, la soif de possession de Mauë sembla s’apaiser. Il prit femme et celle-ci lui donna cinq filles, qu’il chérit comme son plus grand trésor. Cependant, la reine vint à mourir en donnant naissance à leur sixième et dernière enfant. Mauë en fut inconsolable – il sombra dans la folie. Commença alors une triste période où il n’eut de cesse de piller ses propres sujets, déshéritant ses plus proches amis, dévastant son royaume à force de conflits. Mauë le Brave, comme on l’avait appelé, était devenu « l’Usurpateur », « l’Avide ». Un jour, le bruit lui parvint que les Elfes forgeaient des épées aux pouvoirs magiques. Mauë désira immédiatement posséder l'une d'entre elles. Les elfes n’étant pas des adversaires comme les autres, il préféra la ruse au combat. Il leur proposa toutes les richesses qu’il avait jusque-là accumulées, et même une partie de son territoire – la forêt de Borogar – en échange de quelques unes de ces fameuses épées. Mais les elfes, qui ne voyaient aucun intérêt dans les biens matériels, déclinèrent son offre. Il insista longtemps puis, à bout de patience, envoya lança l’assaut sur la cité de Bëlem, où réside le roi des elfes. Ces derniers lui opposèrent une résistance acharnée et, malgré l’aide inattendue qu’elle obtint des Nymphes du Marais (qui avaient, dit-on, quelques griefs contre les Elfes) l’armée de Mauë fut décimée. L’Usurpateur implora les vainqueurs de l’épargner, leur offrant tout ce qu’il possédait en échange de la vie sauve. Il perdit Borogar, mais les Elfes refusèrent ses biens ; ils voulurent au contraire lui faire un cadeau. Ils exposèrent devant lui six épées, plus belles les unes que les autres. Ils lui dirent qu’il pourrait les obtenir si, en échange de chacune d’elle, il offrait une de ses filles. Mauë, incapable de résister à la tentation, fit d’abord venir Bélandre, la cadette, qu’il avait toujours détestée parce qu’elle était née en donnant la mort à sa femme. Elle le supplia de la garder, mais il lui ordonna de suivre les elfes. On lui donna la première épée : à peine la tenait-il entre ses mains qu’il désira toutes les autres. Il échangea d’abord Menindra, la plus jeune après Bélandre, garçonne et rebelle; puis Vivian, qu’il trouvait moqueuse et imbue d’elle-même. Les deux épées qu’on lui tendit étaient si belles qu’il songea qu’une quatrième valait bien un autre sacrifice: il renonça à Nëa, son aînée, trop pieuse pour être mariée, décidant de ne garder avec lui que les deux dernières. Cependant, l'une d'entre elles, Tirë, au lieu de lui être reconnaissante, pleura chaudement le départ de ses sœurs et se détourna de lui. Il entra dans une colère noire et l’envoya rejoindre ses soeurs. La dernière, dénommée Lyra, se retrouvant seule avec cet père indigne, perdit le goût de la vie et tenta de le tuer avant d’attenter à ses propres jours. Sans pitié, Mauë l'amena aux elfes et reçut en échange la sixième épée. Mais le coeur des hommes, même les plus fous, n'aime pas la solitude: quelques mois à peine après le départ de Lyra, l'Usurpateur commença à regretter sa colère ; sans personne pour les admirer avec lui, ils ne trouvaient plus les épées si jolies et brillantes. Il retourna donc chez les elfes avec les armes et demanda humblement qu’on lui rende ses filles. Les habitants de Bëlem lui jetèrent un regard empli de pitié : « Tes filles ne t’ont jamais quitté. Tu portes avec toi ton plus grand trésor : leurs âmes reposent désormais dans ces épées ». L’horreur de ce qu’il avait fait apparu alors clairement aux yeux du roi. Il quitta les lieux, abandonnant les épées aux elfes et disparaissant à jamais. On dit qu’il erra comme un fou dans les marais et que les nymphes, autrefois ses alliées, l’y dévorèrent vivant ; d’autres racontent que ce furent finalement ses remords qui le tuèrent. Après ce sombre épisode, les elfes décidèrent de cacher toutes les armes qu'ils avaient forgées dans les entrailles de la Montagne de Glace, afin que nul ne puisse les obtenir sans leur accord. Seuls les initiés peuvent aujourd’hui prétendre posséder l’une de ces épées de pouvoir: à l’âge de 15ans, tous les jeunes hommes nobles partent ainsi en quête de l'une d'entre elles, et les plus méritant sont récompensés. Quant aux six épées contenant les âmes des filles de Mauë, leur magie resta mystérieuse et leur histoire hanta les esprits, jusqu’à devenir une légende. On leur attribua le pouvoir de faire de leur possesseur un roi ou un homme fort riche ; puis on les considéra comme maléfiques, capables d’apporter une mort atroce à quiconque les touchait. La vérité étant que personne ne savait. Un curieux hasard fit revenir Bélandre à Eban, où elle fut – et est toujours – exposée, en mémoire des souffrances endurées par le peuple sous le règne de l’Usurpateur. Vivian et Menindra furent volées aux Elfes par les Wars durant la guerre du Pyres, mais aucune des deux n'est aujourd'hui à Ilarië, la cité des Wars. En effet, personne ne sait vraiment où est Menindra, mais il est certain que Vivian disparut dans les Marais Lunaires, engloutie par les eaux. Les elfes firent présent de Nëa aux Fées, en symbole de leur alliance millénaire. Tirë fut longtemps portée par les rois de Bëlem, avant que la paix ne rende cette tradition désuète : on la suppose toujours en leur possession. On perdit la trace de Lyra peu après la mort de Mauë et personne ne sait aujourd’hui où elle se trouve."
Une sorte de chaleur avait envahi la pièce tandis que le prince parlait, et il contait avec tant d’assurance que même Sengrüs sembla s’en émouvoir.
- J’ignorais tout de cette légende, avoua Elorä. N’est-il pas injuste que les six jeunes filles aient subi les conséquences de l’avidité de leur père ?
Le prince, encore plongé dans les transports de son récit, avait perdu toute arrogance; il pointa les six malheureuses.
- Il n’est pas en notre pouvoir de juger les punitions divines. Qui sait si ces six épées n’ont pas un rôle à jouer ? J'aime à croire que ces jeunes femmes n'ont pas été sacrifiées en vain; une vieille légende prétend que, lorsque notre monde sera menacé par le chaos, elles sortiront de l'ombre pour se mettre au service des puissants, afin de rétablir l'équilibre.
Ses paroles résonnèrent entre les murs comme autant de phrases prophétiques. Les six petites ombres du bas-reliefs représentant les filles de Mauë, projetées sur le mur par la lueur des torches, semblaient souligner le mystère entourant leur destin.
- Qui est-il ? interrogea Sengrüs en désignant le personnage du dernier mur, un homme à l’expression bienveillante qui semblait voler dans les airs, rayonnant sur le monde alentour.
- C’est Théophile le Juste, qui succéda à Mauë, premier de la dynastie des Théophiliens. Cette noble famille a maintenu la paix sur Alogar pendant près de six cents ans. De grands hommes ont appartenu à cette lignée, affirma Chärl, soudain rêveur. Père dit que le sang de Théophile coule dans nos veines…Mais l’histoire serait bien trop longue à vous raconter et nous avons déjà trop tardé. Entrez plutôt, et tachez d’être digne de l’honneur que vous fait le roi !


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Message  Invité Jeu 16 Oct 2008 - 17:38

Jolie histoire que celle des épées, et effectivement bien racontée ! Mais le conte est trop "mastoc", présenté ainsi en un seul paragraphe... Il faudrait passer à la ligne de temps en temps, je pense.

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Message  Loreena Ruin Jeu 16 Oct 2008 - 17:41

Oui c'est sur! mais en fait je ne sais pas comment le présenter comme c'est toujours la même personne qui parle...si tu peux m'indiquer comment on fait habituellement dans ce genre de situation (en jouant sur les guillemets et les tirets je suppose?) ça m'aiderai!
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Message  Invité Jeu 16 Oct 2008 - 17:59

Eh bien, chez les deux éditeurs avec qui je travaille (je suis traductrice), on pratique en faisant précéder le nouveau paragraphe d'un guillemet fermant :
— Ouverture du discours ; je vais passer à la ligne.
» Ici commence le nouveau paragraphe.

...Mais je ne suis pas sûre qu'il s'agisse là de la convention habituelle, parce que, quand je l'ai indiquée ailleurs, Yali n'a pas paru d'accord, et je le crois très au fait des questions de typographie ; peut-être vaudrait-il mieux lui demander à lui.

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Message  Loreena Ruin Jeu 16 Oct 2008 - 18:16

Merci! je vais faire comme tu dis en attendant, ça me paraît le mieux.

A bientôt!!
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Message  Evanescent Jeu 16 Oct 2008 - 20:05

(ils sont trop courts tes tirets pour les dialogues. arg ^^)

Les siècles les avaient abîmées, [...] mais les détails n’avaient rien perdus de leur finesse et de leur force.
Euh... tu serais pas un tout petit peu contradictoire là ?

dont le personnage principal, pointant un doigt autoritaire vers les haute tours d’une puissante cité, avait été martelé au point de ne plus être reconnaissable.
martelé ? tu es sûre que c'est le bon mot ? Et reconnaissable ? parce qu'elle le connait ? (mauvais choix de vocabulaire dans cette phrase, je trouve)

montée sur un fier destrier.
Trop banal. C'est dommage.

qu’il avait toujours détestée parce qu’elle était née en donnant la mort à sa femme.
On croirait presque que c'était volontaire. 'Parce que sa naissance avait tué sa femme', tout bêtement.

sans personne pour les admirer avec lui, ils ne trouvaient plus les épées si jolies et brillantes.
Jolies et brillantes ? Il a donné ses six filles parce qu'ils les trouve jolies et brillantes ? Un peu de conviction... Elles sont magnifiques, sublimes, somptueuses, splendides, extraordinaires, superbes, parfaites et chatoyantes, scintillantes, étincellantes, miroitantes... Mais pas jolies et brillantes !

La vérité étant que personne ne savait.
Pas très jolie comme phrase =s

- J’ignorais tout de cette légende, avoua Elorä. N’est-il pas injuste que les six jeunes filles aient subi les conséquences de l’avidité de leur père ?
Non, elle délire, c'est tout à fait juste bien sûr. (tu trouves pas que c'est un peu naïf comme question pour un personnage comme Elorä ?)


Ben tu nous embrouilles bien le cerveau avec tous ces noms, tous ces lieux. Mais bien, j'attends la suite.
(j'ai abandonné la subtilité et la fine politesse dans mes critiques, c'est juste que c'est plus clair comme ça. J'aime ton texte, et j'aime bien le critiquer aussi ^^)
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Message  Loreena Ruin Jeu 16 Oct 2008 - 20:55

Hoy Evanescent! Pour le côté naif de la réponse d'Elorä, tu as raison, mais pour le reste (à par l'histoire du brillant des épées^^) je maintiens ma version ;-). Sinon, c'est vrai que ça peut embrouiller mais pour le coup, dur de faire autrement (je pense pas avoir fait aussi compliqué que le Silmarion de Tolkien quand même, parce que dans le genre, c'est lui le meilleur!!) Pour les tirets, désolé c'est pas ma faute, dans le texte d'origine c'est des vrais tirets de dialogue! La suite demain.

Amicalement,

Ruin.
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Chimères - Prologue - Page 2 Empty Chapitre 3 - Seuil (fin)

Message  Loreena Ruin Ven 17 Oct 2008 - 17:39

Voici la suite et fin du chapitre 3, qui marque aussi la fin de la première partie de l'histoire (à savoir que 9 parties sont prévues en tout). En espérant vous donner envie de savoir la suite, bonne lecture !!

La salle du trône était immense, baignée d’une lumière presque aveuglante au sortir du long Couloir des Mémoires. Les losanges noirs et blancs s’étaient mués en grosses dalles rectangulaires couleur crème et l’espace confiné, intimiste, en une pièce gigantesque entourée d’arcades, au plafond haut. Une cheminée au feu crépitant diffusait une chaleur accueillante entre les murs austères, parsemés d’enclaves abritant les statues Elémentaires.
Elorä avança d’un pas hésitant, ayant conscience d’aller au devant d’un roi et surtout, de l’homme qui détenait les réponses aux questions qu'elle se posait. Elle était, à l'idée de le rencontrer, submergée par un mélange terrible d’excitation et de crainte, se demandant comment elle allait pouvoir révéler au souverain qui elle était sans se montrer grossière ou maladroite. Elle était pleine de curiosité quant à l’apparence qu’allait avoir cette homme, qu’elle avait maintes fois tenté d’imaginer sans y parvenir.
Des chandeliers géants étaient suspendus au milieu de la pièce, de part et d’autre de deux longues tables en chênes pouvant accueillir près de vingt convives chacune. Contre le mur du fond, sur un petit promontoire dominant toute la salle, se tenait le trône royal. Ce n’était pas l’un de ces sièges dorés des contes, massif et incrusté de pierres précieuses; plutôt une sorte de chaise habilement sculptée dans le bois dont le dossier était recouvert d’une peau de biche. Son seul faste était l’aigle argenté, perché sur l’un de ses larges accoudoirs, qui écartait les ailes comme figé dans un éternel désir d’envol.
Il n’y avait personne. Elorä se tourna vers Sengrüs qui haussa les épaules en signe d’incompréhension, puis vers Chärl. Ce dernier lui adressa un grand sourire supérieur, en lui faisant signe d’avancer.
A ce moment précis, une porte s’ouvrit derrière eux et un homme d’âge mûr bien portant et élégamment vêtu – quoique à la va vite – déboucha en trombe dans la pièce, immédiatement suivi d’une flopée de serviteurs.
- Où sont-ils ?
Tout en avançant, il se tourna vers l’un des suivants – qui tentait vainement d’arranger sa tenue – et lui lança, irrité:
- Laissez-moi donc!
Puis, apercevant Chärl, il sembla se ressaisir et s’exclama d’une voix caverneuse :
- Où sont t-ils, Fils ?
Le prince, dont le sourire s’était effacé dès que l’homme était entré, se contenta de désigner Elorä et Sengrüs d’un mouvement de la tête. L’homme, rouge d’essoufflement, se tourna vers eux, rayonnant, et se précipita dans leur direction, les bras écartés :
- Que les Elémentaires vous bénissent, vous et tous vos descendants ! Venez que je vous embrasse !
Unissant le geste aux paroles sans leur laisser le temps de réagir, il les prit dans ses bras, sous les regards amusés des domestiques et des gardes.
- Mon fils m’a confié vos exploits ; croyez en la sincérité de ma reconnaissance et acceptez que je vous appelle mes amis ! ajouta t-il en relâchant son étreinte.
Après un instant de silence gêné où les deux arrivants dévisagèrent, stupéfaits, l’inconnu venant d’émerger de nulle part, Sengrüs sembla reprendre ses esprits et mit un genou à terre :
- Nous n’avons agi que selon notre conscience, Seigneur. Ne nous remerciez pas. C’est trop d’honneurs pour si peu…
Il donna un discret coup de coude dans le mollet d’Elorä qui s’empressa de s’incliner à son tour. Le roi éclata d’un rire joyeux.
- Allons, relevez-vous. Vous êtes ici chez vous.
Sans plus de cérémonie, il passa magistralement devant leurs silhouettes prosternées et alla s’installer sur le trône comme s’il eut s’agit d’un simple fauteuil. Le siège royal sembla disparaître sous lui tant il était imposant et élégant, avec sa barbe et ses cheveux grisonnants. L’un de ses suivants se précipita pour le coiffer de la couronne, oubliée dans sa hâte; puis il attendit patiemment que ses hôtes viennent se présenter à lui. Chärl se plaça à sa droite, non sans un regard condescendant pour ses invités.
Sengrüs et Elorä se relevèrent et s’avancèrent devant le roi, dont seuls les yeux rieurs témoignaient encore de sa récente extravagance.
- Allons, présentez-vous, fit-il d’une voix solennelle.
Devant la visible panique d’Elorä, Sengrüs prit la parole :
- Sengrüs Ahénobarbüs, messager à la Cour du roi Claym, pour vous servir.
Le roi inclina dignement la tête, puis tourna un regard encourageant vers Elorä, restée muette. Les idées se bousculaient dans sa tête. Allait-elle ou n’allait-elle pas lui révéler qui elle était ? La situation ne semblait pas appropriée, mais elle craignait que les doutes ne l’empêchent plus tard de revenir sur le sujet – et peut-être avait-elle là sa seule occasion de parler au roi. Elle finit par se lancer, dans un semblant d’imitation du ton formel de Sengrüs :
- Elorä, fille adoptive d’Ilonë la Paysanne, ancienne servante du comte Héar, aujourd’hui décédée.
Cette révélation tomba comme un froid dans la grande salle. Personne ne dit mot, pas même Chärl qui pour une fois, préféra garder le silence en affichant une mine étonnée. Le sourire du roi s’effaça, son regard bienveillant se changeant en un regard glacial et perçant. Elorä regretta instantanément sa déclaration. Contrairement à tout ce qu’elle s’était imaginé, elle n’était pas la bienvenue et Héar avait visiblement oublié sa promesse. Elle en ressentit une telle déception et une telle colère qu’elle eut presque du dégoût pour le roi, qui la regardait à présent avec ce mélange insupportable de méfiance et de crainte, comme si elle eut été là pour lui prendre ce qu'il avait de plus cher. Elle sentit son visage rougir et sa gorge se nouer. Le roi déclara d’une voix neutre :
- Je vous présente toutes mes condoléances pour la mort de votre mère adoptive. Soyez sûre qu’elle sera reçue au sein du grand Tout, comme fidèle servante des Dieux, et que son âme reposera dans l’Arche des Immortels pour l’éternité.
Elorä sentit la dureté de son ton, même si ses paroles semblaient conciliantes. Elle se sentait honteuse et aurait souhaité disparaître, échapper à tous ces visages inconnus qui s’étaient tournés vers elle ; même celui de Sengrüs, marqué par l’étonnement et le reproche, lui semblait étranger à cet instant. Pourtant, elle ne pouvait laisser le roi s’en sortir ainsi. Pas après tout ce chemin, après toutes ces années, années qu’elle avait passé dans l’ignorance, dans l’ombre et le doute.
- Merci de votre sollicitude, Messire, et croyez que vos paroles me vont droit au cœur. Cependant, je ne peux vous mentir plus longtemps : je fus par le hasard mise sur le chemin de votre fils que nous avons secouru, mais mon voyage à Minéas était dès le départ voué à l’unique but de vous rencontrer…
Tandis qu’elle parlait, la méfiance se fit plus grande dans les yeux du roi, mais elle crut aussi y lire autre chose, qu’elle perçut comme étant de la gêne. Elle se demanda s’il venait soudain de ce souvenir de sa promesse, si son expression était due à quelques remords ; cela apaisa sensiblement sa colère et, à nouveau, elle se mit à douter. Elle fut surprise lorsqu’il la coupa, d’un ton presque doux comparé à celui dont il avait usé quelques secondes plus tôt :
- N’en dites pas plus jeune fille. Je vous entendrai tantôt. J’apprécie votre sincérité, mais il est un moment pour chaque chose et l’instant est aux récompenses : mon fils est sauvé, je me dois de vous témoigner notre reconnaissance.
Après quoi, il se tourna vers l’homme en chasuble violette, à la barbe blanche effilée, se tenant à sa gauche ; le vieillard avait l'air alerte, mais soucieux: sans doute en savait-il davantage sur les secrets du roi que le reste de l’assemblée.
- Karmä, donnez donc à nos héros de quoi les remercier.
Ce dernier s’inclina et sortit deux petites bourses rebondies de sa manche, qu’il vint remettre à Sengrüs et à Elorä. La jeune fille, un peu dépassée par les événements, imita son ami qui se prosternait en remerciant le roi de sa bonté.
Héar fit alors signe à Elorä de s’avancer et demanda à toute sa suite de se retirer, y compris à Chärl qui en parut vexé. Il invita poliment Sengrüs à faire de même et celui-ci s’exécuta, jetant un regard de soutien à sa jeune amie. Une fois seul avec celle-ci, le roi se leva et vint à sa hauteur. Elorä remarqua qu’il était troublé et que l’inquiétude qu’elle avait vu dans ses yeux plus tôt s’était renforcée, prenant le dessus sur la méfiance. Elle fut encore plus étonnée de lire de l'hésitation sur son visage lorsqu'il déclara :
- Je ne pensais pas que vous viendriez.
Cela sonnait comme un reproche. N'y tenant plus, la jeune fille laissa échapper sa colère :
- Que pouvais-je faire d’autre, Messire ? N’est-ce pas à vous que j’ai été confiée ? Les circonstances ne m’ont pas été favorables, je le conçois, et vous avez dû me laisser à une autre. Mais aujourd’hui, je n’ai plus personne. Je viens d’apprendre que j’ai une famille, quelque part, qui peut-être, m’attend. N’est-il pas normal que je parte à sa recherche ?
Elorä savait, à cet instant, qu’elle avait été trop loin. Malgré tout, les mots sortaient de sa bouche sans pouvoir s’arrêter, et toute la tristesse et la colère qu’elle avait accumulées depuis des années remontaient, la poussant en avant.
- Vous connaissez les réponses à mes questions ! Je me moque de ce que vous pensez de moi ; si il y a quelque honte à ma naissance ou quelque secret inavouable – je suis prête à tout entendre. Mais, au nom de la promesse que vous avez faite, dites-moi ce que vous savez !
Contre toute attente, le roi sembla soulagé de l’entendre parler ainsi. Il releva progressivement les yeux qu’il avait jusque-là gardés baissés. La crainte fit place dans son regard à la pitié et, d’un geste maladroit, il la prit par les épaules :
- Allons, calmez votre colère, si cela vous est possible. Je vois à présent mon erreur – j’ai cru que vous veniez ici pour vous vengez, mais il me semble qu’il n’en est rien. Si vous le voulez bien, asseyons-nous quelques instants, nous serons plus à l’aise pour parler.
Elorä cessa instantanément de s’agiter et le regarda sans vraiment comprendre. Il la lâcha, les mains tremblantes comme s’il craignait de l’avoir blessée, et prit place à l’extrémité de l’une des tables de banquet, l’invitant à s’asseoir en face de lui. Après un long silence, il commença :
- Je suis sincèrement désolé de la mort de votre nourrice; ce fut une de mes plus fidèles servantes – d’autant plus maintenant que je sais qu’elle s’est bien acquittée de ma dernière requête. J’ignore ce qu’elle vous a dit exactement et si cela ne vous est pas trop pénible, j’aimerais que vous me le racontiez.
Elorä acquiesça. Elle raconta comment elle avait été élevée sans savoir qui était ses parents et dans l’ignorance de sa véritable histoire. Elle lui parla des lettres qu’elle avait retrouvées et surtout, de la « Dame » qui l’avait confiée à lui ; finalement, elle évoqua la proposition qu’il avait faite dans sa lettre, de l’accueillir à l’âge de ses 14 ans. Ce dernier point sembla troubler le roi plus que les autres: il baissa à nouveau les yeux.
- Ne croyez pas que je vienne revendiquer une place qui n’est pas la mienne, s’empressa t-elle d’expliquer. Je me suis montrée rude à votre égard, mais je vois dans vos yeux que mon histoire ne vous laisse pas indifférent. Je regrette de m’être emportée. Vous avez sans doute bien des raisons d’avoir agi comme vous l’avez fait et de vous être méfié de moi…
- Ce n’est pas cela qui me fait soucis, jeune fille. J’ai écouté votre histoire et comprends maintenant que vous soyez si promptement venue à ma rencontre. Mais détrompez-vous, votre colère contre moi n’était que trop justifiée - quoique vous ignoriez les véritables raisons de ma conduite. De longues années se sont écoulées depuis le jour où vous êtes arrivées dans ma demeure ; et contrairement à ce que vous pensez, je n’ai pas d’excuses pour vous avoir si lâchement abandonnée. J’avoue avoir craint votre retour au château, au moins autant que je culpabilisais de vous en avoir éloigné.
- Et pourquoi donc, Monseigneur, une telle crainte et une telle culpabilité ? Ne m’aviez-vous pas confié à votre servante pour qu’elle me mette en lieu sûr ?
Le roi soupira.
- En effet, mais je n’aurais jamais dû vous écarter de ma famille, car j’avais fait la promesse de vous traiter comme ma fille.
- Cela aurait-il un lien avec cette « Dame » qui m’a confiée à vous ?
- Vous avez l’esprit vif, remarqua t-il avec un faible sourire. Le souvenir de ce soir pluvieux où vous arrivâtes en ma demeure m’a longtemps hanté. Tout cela est à présent confus dans ma mémoire ; tant de cauchemars s’y sont mêlés que je ne saurais dire ce qui est vrai et ce qui ne l’est point. Je vois encore cette silhouette encapuchonnée devant ma porte, dégoulinante d’eau, vous tendre vers moi, emmaillotée dans quelques vieux tissus, tandis que les éclairs brisaient le ciel noir…Et j’entends encore cette voix de femme, aussi claire que le chant d’une rivière, me disant ces mots : « Prend-la, humain, et occupe toi-en ». Je vous pris dans mes bras, sans vraiment réaliser ce que j’étais en train de faire. « Ton cœur est bon » avait continué la voix, « Aimes-la. De grands malheurs s’abattront sur ta maison si tu ne t’acquittes pas de cette tâche. Prends garde à toi si, à l’âge de 14 ans, elle n’est pas princesse comme ton fils sera prince. ». Je tentais de lui demander davantage d’explications, car je n’avais pas de fils, même si mon épouse et moi en désirions un depuis longtemps ; mais elle me repoussa en disant : « Va ; elle est ta fille désormais. Elle porte une chaîne d’argent, ne la lui enlève que si sa vie en dépend. Son nom est Elorä. ». Avant que je ne puisse protester, elle avait disparu dans le brouillard.
Il fit alors une pause. Elorä était suspendue à ses lèvres, incapable de dire un mot.
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Message  Loreena Ruin Ven 17 Oct 2008 - 17:41

La suite de la suite qui était trop longue, désolé!

- Ainsi, continua t-il en déglutissant avec difficulté, quand vous vous êtes présentée à moi tout à l’heure, j’ai un instant vu à travers vous cette femme mystérieuse qui me poursuis dans mes nuits les plus profondes depuis tant d’années. Car enfin, j’ai d’abord voulu m’occuper de vous. Mon épouse vous a accueilli dans la famille comme l’enfant tant désiré, et j’ai pensé pouvoir m’acquitter sans difficulté de la tâche qui m’avait été confiée. Mais la guerre est arrivée. Vous étiez trop petite pour endurer la famine et malgré les prières de mon épouse, je préférais vous éloigner de la demeure, pensant ainsi vous préserver. Deux ans s'écoulèrent et je fus désigné comme successeur du défunt roi. Comme cette femme l’avait prédit, mon épouse tomba enceinte et me donna un fils. Je commençais alors à craindre que les paroles, et les menaces, que m’avait faites cette voix ne soient véritables : je crus protéger ma famille et surtout mon épouse, qui était restée affaiblie de son accouchement, en ne vous rappelant pas auprès de moi. Cependant, par acquis de conscience, j’envoyais une lettre avec de l’argent, disant que vous pourriez revenir à l’âge de 14 ans. Ne recevant aucune réponse, j’eus quelques remords. La voix recommença à venir troubler mon sommeil mais, alors que j’envisageais de vous aller chercher, mon épouse tomba gravement malade. Elle ignorait tout de la malédiction qui pesait sur nous depuis que j’avais renoncé à vous prendre comme fille et je n’eus pas le courage de lui en parler. Lorsqu’elle mourut, mon chagrin fut si violent que je mettais sa disparition sur le compte des prédictions funestes de cette sorcière encapuchonnée. Je la maudissais, elle et l’enfant qu’elle m’avait apportée, préférant oublier jusqu’à votre existence. La voix me laissa en paix, mon cœur s’apaisa, mais je gardais pour moi la culpabilité de la mort de mon épouse et de vous avoir abandonnée. Il y a un an cependant, je me souvins de ma lettre et me demandais si vous alliez venir, tout en redoutant votre visite. En effet, tant d’années étaient passées sans que j’ai de nouvelles de vous ! Et je ne savais comment justifier votre existence à mon fils. Mais vous ne vîntes pas, ce qui me laissa l’espoir - égoïste je l’avoue - d’en avoir fini avec cette histoire qui m’avait déjà tant coûté…D’où ma surprise et mon désenchantement lorsque vous vous êtes présentée à moi tantôt.
Elorä assimila toutes ces informations avec un détachement dont elle ne se croyait pas capable. Le comportement du roi avait été si humain, même si on pouvait lui reprocher de n’avoir pas tenu promesse, qu’elle n’avait plus le cœur de lui en vouloir. Elle avait même honte de lui avoir causé tant de soucis, et l’idée qu’elle put avoir une part dans le décès de son épouse lui était insupportable. Elle savait à présent que cet homme n’était pas mauvais et que sa méfiance première vis-à-vis d’elle était due à la culpabilité qu’il ressentait. Elle songea, en le regardant, qu’il avait l’air fatigué et que son récit lui avait coûté. Il semblait attendre une réaction, un pardon peut-être, mais elle ne savait plus vraiment s’il lui fallait pardonner ou si c’était à elle de demander pardon. Ce qu’elle venait d’apprendre la laissait troublée, car elle réalisait maintenant qu’à part les mystérieuses paroles de la femme encapuchonnée, rien ne la rattachait à ses véritables origines. Si elle se sentait soulagée de connaître les détails de son abandon, elle n’en avait pas moins été abandonnée et en ignorait toujours les raisons. Elle entrevoyait le secret qui pointait derrière cette histoire et se sentait d’autant plus découragée de n’avoir rien découvert qui puisse l’aider à comprendre.
- Je suis désolée d’avoir été la cause de tant de malheurs pour vous, Messire, et je vous présente toute ma sympathie pour la perte de votre épouse qui m’a donné, j’en suis certaine, aussi court que fut mon passage dans votre famille, l’amour d’une mère. Je crois maintenant qu’il est temps pour moi de vous laisser en paix.
Elle avait la sensation terrifiante d’être dans la peau d’une autre, qui aurait pu se tenir là et débiter de belles paroles, comme le font si bien les héroïnes de légende. Mais elle n’avait rien de l’aplomb d’une princesse, rien pour parler à ce roi dont le regard plein de remords et légèrement apeuré, lui faisait perdre tous ses moyens. Il lui semblait qu’elle n’avait qu’à attendre pour se réveiller de ce rêve dans lequel elle n’avait pas sa place. A quoi pensait-elle, lorsqu’elle avait décidé de révéler son identité ? Cela n’avait servi à rien, à part à tourmenter un homme bon qui avait autrefois cru agir comme il se devait, effrayé par l’étrange de cette adoption forcée. Et maintenant, elle partait sans avoir vraiment avancé, toujours aussi incertaine, toujours aussi seule.
Elle se leva précipitamment en cherchant vainement à cacher sa figure humide. Dans son élan, elle renversa sa chaise qui tomba à grand fracas sur le sol dur. Tout était si compliqué et qu’elle était ridicule ! Elle avait mis tant de choses dans cette rencontre. Que faisait-elle là ? Pourquoi n’était-elle pas resté dans sa vieille chaumière, là où personne ne lui demandait rien, là où elle savait ce qu’elle faisait, qui elle était ? Elle avait cru que partir la changerait, la rendrait courageuse. Elle avait un but : découvrir ses origines. Elle n’avait à présent plus qu’un désir : fuir. Loin – loin de cette cité qui ne lui disait rien, retrouver ses arbres, son calme…
- Attendez ! s’écria Héar, en la saisissant par le bras. Vous ne pouvez partir ainsi.
Alerté par le bruit, un garde passa la tête par l’une des portes, jetant un regard soupçonneux à l’intérieur avant de demander, en apercevant le roi qui retenait Elorä :
- Tout va bien, Monseigneur ?
- Oui, vous pouvez disposer.
Le garde, déconcerté, referma la porte et Héar ramena délicatement Elorä vers la table. Il la força à se rasseoir et lui tendit un mouchoir brodé d’or qu’elle fut gênée de salir. Quand elle cessa de renifler, il s’assit en face d’elle et déclara :
- J’ai pris une décision. Vous allez rester ici quelques jours avec votre compagnon. Vous serez bien traité, comme mes invités personnels. Du reste nous déciderons plus tard, lorsque vous vous serez reposée.
Elorä acquiesça, soulagée par ce ton décisif en contraste parfait avec la confusion régnant dans son esprit. Les choses lui parurent plus claires et son cœur cessa de battre à tout rompre.
Quelques minutes silencieuses s’écoulèrent. Le roi la regardait, souriant de la voir retrouver des couleurs. Elle lui rendit son sourire et leurs regards se croisèrent. En une seconde, ce lien furtif exprima tous les mots qu’ils eussent pu dire, les unissant dans une compréhension mutuelle limpide. Elorä se détendit et le froid qui l’avait gagné s’envola pour faire place à la chaleur amicale, cette chaleur feutrée, timide mais bien présente, qui lui avait échappé à la mort d’Ilonë et dont elle mesurait à présent toute la force.
La salle, qu’elle avait trouvé tellement immense à son arrivée, lui semblait maintenant trop petite pour contenir toute la gratitude qu’elle ressentait. Elle avait eu une famille, ici, il y a bien longtemps. Il y a bien longtemps, ce fier roi avait voulu faire d’elle sa propre fille. Peut-être était-il temps d’oublier les remords et les douleurs du passé pour commencer à construire.
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Message  Invité Ven 17 Oct 2008 - 18:42

Le récit est toujours bien enlevé et donne envie de connaître la suite.

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Message  Evanescent Ven 17 Oct 2008 - 22:04

Il releva progressivement les yeux qu’il avait jusque-là gardés baissés.
Un peu lourde cette phrase.

- Cela aurait-il un lien avec cette « Dame » qui m’a confiée à vous ?
- Vous avez l’esprit vif, remarqua t-il
C'est pas tout à fait la preuve la plus évindente de la vivacité de son esprit mais bon... Ca donne presque l'impression que c'est ironique. (moi si je réponds ça à quelqu'un qui me dis un truc aussi évident, ça sera pire qu'ironique ^^) oui, je cherche la petite bète.

J'aime beaucoup ce passage (à part que j'ai rien à critiquer snif ^^)
J'aime toujours tes descriptions et là (enfin) tes personnages et même (incroyable) Elorä sont humains :-)
J'attends la suite avec impatience.
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Message  Loreena Ruin Sam 18 Oct 2008 - 13:45

Ah voilà des remarques qui me font bien plaisir! Je vous avais dit de prendre patience ;-) Ensuite pour l'histoire de l'esprit vif, je crois que moi aussi j'aurais dit ça ironiquement^^donc je changerai la réplique. La suite bientôt.

Ruin.
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Chimères - Prologue - Page 2 Empty Chapitre 4 - Renouveau

Message  Loreena Ruin Sam 18 Oct 2008 - 17:56

Premier chapitre de la deuxième partie: Transformation. Bonne lecture!

– IV –

Renouveau


Ce matin-là, le roi se réveilla de très bonne humeur. Les murs portaient encore la fraîcheur de l’aube, mais la journée s’annonçait ensoleillée. Se couvrant d’un long manteau de laine, il se dirigea vers la fenêtre et l’ouvrit. Il huma l’air vif, emplit du parfum de l’herbe et de la terre, bientôt remplacé par celui des fleurs nouvellement ouvertes.
Le Printemps était vraiment une belle saison. L’hiver avait été rigoureux, mais les récoltes abondantes de l’année précédente avaient évité les famines. Le nombre de bandit s’était par la même occasion, considérablement amoindrit. Les conflits entre vassaux étaient pour l’instant oubliés, comme si chacun mettait du sien pour maintenir une paix durable et féconde. La ville se portait bien, à l’image du royaume tout entier.
Ces multiples réussites lui procuraient une immense satisfaction même si au fond de lui, il savait que cela ne pouvait durer. Il décida de mettre son pessimisme habituel de côté pour profiter pleinement du bonheur de cette journée si particulière : son fils avait quinze ans, la cérémonie rituelle du Passage et du Départ devait avoir lieu le jour même.
À cette pensée, un sourire étira ses lèvres. Chärl avait beaucoup grandi durant ces deux années. Il était non seulement devenu un beau jeune homme très courtisé, mais aussi cultivé et aimable. Finalement, l’arrivée d’Elorä avait été un grand bien pour son fils.
Elorä…
Il avait du mal à imaginer que la jeune femme qui parcourait maintenant sans crainte les couloirs du palais – riant avec les domestiques et taquinant le vieux Karmä – avait été l’adolescente pâle et désorientée qui s’était présentée à lui deux ans auparavant. Tout avait été fait pour qu’elle se sente chez elle, même si beaucoup de nobles influents voyaient cette arrivée d’un mauvais œil, le faisant douter de ses convictions. Cependant, son sentiment de culpabilité vis-à-vis de la jeune fille était tel qu’il était prêt à tout pour la rendre heureuse – et le temps avait fini par lui donner raison. Elorä s’était adaptée à la vie de château. Bien que l’on sente toujours chez elle la réserve et le naturel propre à ses origines modestes, elle ne lui avait jamais fait honte et il ne pouvait que se réjouir de sa présence à ses côtés.
Au début, il avait passé beaucoup de temps avec elle, cherchant à créer des liens qui la mettent en confiance, mais aussi dans l’espoir de voir s’estomper son propre malaise. La méfiance avait étrangement très vite fait place à l’attachement. Mettant d’abord cette affection sur le compte de l’apaisement de sa culpabilité, il s’était rapidement aperçu que cela était aussi dû au caractère d’Elorä – un peu farouche mais serviable, plus intéressée de lui et de ses activités que Chärl ne l’avait jamais été. Il avait eu l’impression de trouver en elle l’enfant vif, curieux et avide de savoir qu’il avait toujours désiré avoir. Une véritable complicité s’était installée entre eux.
Elorä avait suivi les mêmes enseignements que Chärl, ainsi que quelques cours de maintien dispensés par ce dernier – sans grands résultats. En effet, si elle se débrouillait dans les domaines d’extérieur, étonnant le maître chasseur par sa connaissance des plantes, et s’entraînant plusieurs heures par jour au maniement de l’épée avec le maître d’arme, elle n’avait jamais vraiment acquis la finesse et l’assurance nécessaires à la vie en bonne société. Elle préférait ne faire que de rares apparitions aux grandes réceptions car elle s’y retrouvait souvent dans des positions inconfortables – son côté un peu sauvage et sa sensibilité à fleur de peau n’arrangeant pas les choses…
Au bal, lorsqu’elle ne trébuchait pas dans ses robes, sa façon de se mouvoir, sa tête haute, son attitude et sa touffe de cheveux bleu-vert ramassée à grand peine en chignon, lui valait les moqueries des courtisanes et l’indifférence des hommes. Les fastueux vêtements et les nombreux inconnus la gênaient : il lisait presque de la crainte dans ses yeux lorsqu’on lui adressait ne serait-ce qu’un sourire – comme si tout geste bienveillant était vécu en raillerie.
À l’inverse, lorsqu’il l’emmenait avec lui à la chasse et qu’elle revêtait sa chemise bouffante, son corsage et son pantalon de cuir, loin des regards des courtisans, elle redevenait la véritable Elorä. Les cheveux ébouriffés par le vent, pleine de vie, il voyait en elle une beauté fragile qui pouvait se passer de tous les atours, et dont la féminité se manifestait dans la simplicité. De même, s’il l’observait, lors de ses longues heures de conversation enflammée avec Chärl dans la bibliothèque, il ne pouvait s’empêcher de chérir en silence le destin qui l’avait confiée à lui, alors qu’il l’avait tant maudit à une époque.
Ces deux années avaient été les plus belles qu’il ait connu depuis la mort de sa tendre épouse, neuf ans auparavant. Son fils riait à nouveau, il batifolait avec d’autres jeunes gens et ne se mettait plus en colère pour un oui ou pour un non. Grâce à Elorä, qui aimait les histoires de chevaleries et les contes, la curiosité de Chärl pour les livres s’était éveillée ; ce dernier avait fait de considérables progrès en lecture et en écriture – chose inespérée pour Karmä, son instructeur. Il s’était mis à dévorer tous les ouvrages, de la poésie jusqu’aux vieux grimoires, s’entourant de piles de manuscrits et passant ses journées assis à lire, sous le regard impressionné d’Elorä. De temps à autre, il pouvait ainsi entendre son fils, depuis ses appartements, entonnant d’anciennes chansons ou récitant des poèmes à une conquête invisible. Qu’il était fier de cet enfant, qui n’était peut-être pas celui dont il avait rêvé, mais dont tous lui louaient la beauté, la chaleur et la délicatesse ! Cet enfant qui venait d’avoir quinze ans, et qui s’apprêtait à devenir un homme. Il savait que tous les jeunes garçons attendaient ce moment avec la plus grande impatience et aimait à croire que son fils en était lui aussi emplit de joie.
C’est dans cet esprit qu’il revêtit sa chemise de la veille, ses culottes et ses guêtres – trouvant inutile de faire appel à des serviteurs agités de si bon matin. Après quoi, il sortit, traversa le long couloir qui longeait les appartements destinés aux courtisants, et empreinta un autre corridor sur sa gauche, bordé de statues, qui menait à la salle du trône. Les gardes ensommeillés s’empressèrent de lui faire place et ouvrirent les portes.
La gigantesque pièce avait été nettoyée à grand soin pour l’occasion : on avait retiré les deux grande tables, les remplaçant par un long tapis rouge central. La salle paraissait à cette heure encore plus vaste qu’à l’habitude ; en face de lui, le trône était comme un homme solitaire perdu sur une île, au milieu d’un océan de lumière.
Tout était silencieux. Une vague de nostalgie le submergea. Lui aussi, il y a bien longtemps, s’était tenu en ces lieux à l’aube de son premier grand voyage. Il était parfaitement enthousiaste alors ; son cœur battait au rythme des mots « aventure » et « danger ».
Tandis qu’il s’avançait sur le tapis rouge, une foule invisible l’acclama. Partout, murmuraient les fantômes et brillaient les regards des seigneurs d’autrefois. Emporté par ses souvenirs, il marcha à grands pas vers le trône où le roi l’attendait pour accomplir la cérémonie d’Adieu ; il était jeune et vigoureux, tout excité par son départ prochain. Arrivé devant le siège royal, il s’arrêta, prêt à mettre genou à terre.
Mais nul ne l’attendait. Tout ceci n’était que mémoire et illusion, et lui seul pouvait à présent prendre place sur le trône, aux côté de l’aigle d’argent. Les ombres s’éloignèrent et il se trouva à nouveau seul.
Il regarda avec dévotion le rapace – son fidèle compagnon de toujours. Que d’années s’étaient écoulées depuis qu’il avait été couronné, ici même. Tant d’hivers étaient passés sans qu’il ne s’aperçoive que le temps, doucement, lui échappait. Il posa avec tendresse les yeux sur sa vieille épée, exposée aux yeux de tous sur un présentoir doré et en caressa la garde, gravée de cet oiseau si cher à son cœur, dont il avait fait son emblème.
Cette épée, il l’avait rapportée de la Montagne de Glace – lieu où Chärl devait à son tour se rendre. Ces épées étaient la preuve que le voyage d’initiation avait abouti. Elles étaient l’ultime but de tous les jeunes chevaliers, quoique très peu en réalité, reviennent avec l’une de ces lames elfiques. Il espérait de tout cœur que son fils serait de ceux-là.

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Message  Invité Sam 18 Oct 2008 - 18:08

Toujours intéressant, mais j'ai remarqué plusieurs fautes : par exemple, on écrit "il était empli", sans "t" à la fin, et "il emprunta" et non "il empreinta".

Par ailleurs, attention à cet endroit où, à mon avis, les "était" sont par trop rapprochés :
"La salle paraissait à cette heure encore plus vaste qu’à l’habitude ; en face de lui, le trône était comme un homme solitaire perdu sur une île, au milieu d’un océan de lumière.
Tout était silencieux. Une vague de nostalgie le submergea. Lui aussi, il y a bien longtemps, s’était tenu en ces lieux à l’aube de son premier grand voyage. Il était parfaitement enthousiaste alors ; son cœur battait au rythme des mots « aventure » et « danger »."

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