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Chimères - Prologue

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Chimères - Prologue - Page 3 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Evanescent Sam 18 Oct 2008 - 20:35

Ce matin-là, le roi se réveilla de très bonne humeur.
Oulà comme début tu pourrais être (un tout petit peu) plus originale...

A part ça j'aime beaucoup, rien à dire à part ce que socque a déjà signalé.
J'ai l'impression que plus tu avances dans ton histoire mieux tu écris.
Continue, je veux la suite.
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Chimères - Prologue - Page 3 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  Loreena Ruin Dim 19 Oct 2008 - 12:14

Merci Evanescent et Socque! En fait, s'il y a une "progression" dans la qualité de l'écriture, c'est normal puisque mon style s'est disons, "amélioré" au fur et à mesure (car j'écris tout dans l'ordre à par quelques passages) ! Mais surtout, pour le chapitre 2, 3 et ceux que vous allez lire, c'est que j'ai passé l'été à les retravailler, à améliorer, pour les remettre au niveau par rapport à mon style actuel. Il est à espérer que je continue à m'améliorer pour pouvoir éliminer les derniers passages "moyens" que vous avez relevés (merci encore au passage) et rendre encore plus lisible ce qui l'est déjà! Voici la suite.

PS: Une amie m'a demandé si ce genre de forum était sécurisé (elle voudrait poster ses textes, mais comme c'est un produit "fini" qu'elle pense publier après avoir eu des avis, elle a peur du plagia). Même si, à mon sens, il n'y a pas de risque, je voudrais pouvoir lui donner une réponse précise pour qu'elle accepte de poster! Merci de vos réponses!


- Mais où ai-je bien pu égarer cette ceinture ?
Chärl traversa sa chambre, fouilla son armoire, revint vers le lit, regarda en dessous, secoua les draps, s’empara du coussin, le jeta, palpa le matelas moelleux, s’arracha les cheveux et tomba, vaincu, sur son fauteuil.
Il fixa quelques instants la porte des appartements d’Elorä, située juste en face de lui. Frappé d’une idée lumineuse, il se précipita dans la chambre de celle-ci, passa comme un bourdon devant sa couche et ouvrit en grand fracas la garde-robe.
Il écarta les quelques rares tenues de soirée, lança en boules les chemises bien rangées et entreprit de faire de même de la dizaine de chausses alignées en dessous.
- Je peux savoir ce que tu fais ? demanda une voix endormie.
Chärl sursauta.
- Ah, tu es là…fit-il sans sortir la tête du placard.
- Bien sûr que je suis là ! Le soleil est à peine levé !
Ce dernier cessa aussitôt de s’agiter et se releva en jetant un regard agacé à la jeune fille en robe de chambre, à demi redressée dans son lit, qui le dévisageait d’un air étonné. Réalisant soudain qu’elle ne portait presque rien sur elle, il détourna légèrement les yeux et déclara, sur un ton d’excuse :
- Je ne retrouve pas la ceinture que Père m’a offerte l’année dernière…
Elorä secoua la tête en soupirant.
- Je sais que ce jour est particulier pour toi et je comprends que cela te mette dans tous tes états – mais tu as confié cette ceinture au cordonnier, il y a une semaine.
Chärl baissa les yeux et vint s’asseoir sur le bord du lit.
- C’est juste. Je ne suis plus tout à fait moi-même. Je n’ai pas dormi de la nuit.
Elorä le regarda avec bienveillance et s’approcha de lui. Elle posa une main amicale sur son épaule.
- Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer…
- Non ! Cela ne se passera pas bien ! s’écria t-il d’une voix tremblante en prenant sa tête entre ses mains.
Comme si ces simples mots venaient de révéler l’ampleur de son malheur, il éclata en sanglots. Elorä ne l’avait jamais vu dans pareil état – il en avait oublié son parlé distingué et ses manières superficielles. Elle vint s’installer à ses côtés, mal à l’aise, et attendit que ses larmes cessent.
- Père est persuadé que ce voyage me réjouit, murmura t-il en reniflant.
- Pourquoi ne lui demandes-tu pas de le remettre à plus tard ? Tout s’est fait si précipitamment ; tu viens à peine d’avoir l’âge requis.
- Mais tu ignores ses manières ! Avec toi, il est toujours indulgent. Il est toujours tellement fier, quoi que tu fasses ! Moi…Il ne sait pas qui je suis ! Il voudrait me façonner à son image, il voudrait que j’aime me battre, que je sois un homme digne de ce nom – lorsque je perds en duel contre toi, il me dit avec un sourire compatissant : « Ca viendra, avec le temps » – si seulement je pouvais croire en ces paroles! Sait-il seulement que j’ai toute cette violence en horreur ? Il m’envoie risquer ma vie à la Montagne de Glace pour chercher une épée dont la seule vue me répugnera! Quelle ironie ! Mais je ne peux pas le décevoir, comprends-tu? Je suis le Prince Chärl, fils du grand roi Héar, celui qui trône avec l’aigle dans les cieux !
- Cesses donc de t’apitoyer ainsi ! Tu ne songes qu’à toi-même et tu vois le seigneur Héar avec les yeux d’un petit garçon…Pourquoi le laisser dans l’ignorance de ce que tu ressens ? C’est le roi, certes, mais c’est aussi un homme bon et compréhensif. Tu es toujours prompt à t’affirmer devant les autres, mais devant lui, c’est à peine si tu oses lever les yeux ! Ne songes-tu pas qu’à chaque instant où tu fais semblant d’être un autre pour lui faire plaisir, tu insultes la confiance qu’il t’accorde ?
- Assez ! Tais-toi ! Je croyais trouver auprès de toi un peu de réconfort et voilà que tu me blâmes, ravivant de plus belle ma souffrance !
Il se releva et la toisa du regard. Elorä ne put s’empêcher de sourire : la colère semblait faire resurgir les vieilles habitudes de son ami.
- Que sais-tu d’ailleurs de l’adversité qui me frappe ? Ce n’est point toi qui dans quelques heures va partir au loin, affronter les durs tourments de la vie, sur de sombres chemins peuplés de bandits…
- Pauvre petit - homme !
- De quel droit te moques-tu ? Ignoble créature !
- Au contraire mon Prince, je vous comprends ! Vous ne devriez pas prendre tant de risques. L’extérieur est si terrifiant – des monstres à chaque détour et de maléfiques sorcières derrière chaque arbre! Je tremble à la seule pensée des malheurs qui vous guettent ! Votre témérité vous perdra Monseigneur.
Elorä lui jeta un regard moqueur, puis éclata d’un rire clair devant son air déconfit. Elle se leva, enfila un pantalon qui traînait sur une chaise, se retourna, sa nuisette transparente battant comme un voile sur sa peau pâle, et alla à son tour fouiller dans l’armoire. Elle en tira une belle ceinture à la boucle moulée en aigle d’or, et la lui tendit.
- Elle n’est pas aussi belle que la tienne, mais j’ose croire qu’elle fera l’affaire…Va te préparer maintenant !
Chärl contempla un instant ce présent inattendu puis tourna les talons et rejoignit, un peu égaré, sa propre chambre.

Elorä le regarda partir et attendit qu’il ait refermé la porte. Elle ramassa rapidement les vêtements éparpillés, choisissant par la même occasion sa tunique du jour. Une fois habillée, elle se regarda dans le grand miroir accroché au mur.
Elle y contempla un reflet familier, aux formes féminines grossières, gâchant ce corps svelte et musclé, qu’elle aurait préféré droit et plat comme celui d’un garçon. Son cou portait toujours le collier d’argent qu’elle ne devait jamais retirer. Elle examina ses yeux – seuls éléments appréciés dans ce visage ovale des plus communs dont le nez un peu gros était de toute évidence, trop long. Elle crut distinguer une lueur d’inquiétude dans ces iris qui la dévisageaient silencieusement.
Elle n’avait rien voulu en laisser paraître à son ami, mais elle aussi était soucieuse. La perspective de se retrouver seule après son départ ne la réjouissait pas. Il était étrange de songer que deux ans plus tôt, elle aurait tout donné pour être débarrassé de lui.
Lorsqu’elle avait décidé d’accepter de vivre à la cour du roi, elle ne se doutait pas de ce que ce choix allait lui apporter. Sengrüs lui avait proposé de l’accompagner à Eban et de vivre avec lui et sa famille. Elle avait longtemps hésité, mais avait senti que sa place était aux côtés du roi Héar, qui lui avait si gentiment et malgré tout ce qui les séparait, proposé de vivre dans sa demeure comme sa fille adoptive. Aujourd’hui, elle savait qu’elle ne regretterait jamais ces années pleines de joie et de découvertes qui lui avaient presque fait oublier sa condition d’antan.
Si elle s’était attaché sans difficulté au roi, avec qui elle avait naturellement des affinités, son amitié avec Chärl était passée par l’habitude. Elle avait supporté ses longs discours, apprenant à profiter des rares moments où il n’était pas enfermé dans son rôle de prince gâté. Ces moments de paix étaient d’ailleurs devenus de plus en plus fréquents. Elle avait fini par rire des attitudes extravagantes du jeune prince – irritantes pour qui ne savait pas y lire un profond besoin d’exister. À présent, elle avait pour Chärl une affection presque fraternelle, et l’idée de ne plus le voir lui semblait inconcevable. Elle lui avait accordé sa confiance, sachant que cet honneur ne serait pas bafoué car Chärl partageait avec elle cette sensibilité profonde propre à ceux qui vivent dans la peur d’être abandonné. Il était son appui et son confident dans tout ce qu’elle faisait, mais aussi la seule personne au château qui ne la jugeait ni en bien, ni en mal.
Elle avait en effet fini par s’apercevoir qu’elle rencontrait les mêmes difficultés avec les courtisans qu’avec les habitants de son ancien village. Le langage et les activités étaient différents, mais les moqueries absolument semblables. Elle avait dû admettre que le fait de vivre en ville et d’être cultivé, ne rendait pas les gens meilleurs. Cela l’avait un peu attristé, comme toute désillusion, mais en même temps, cette similitude avait été un repère pour elle dans ce monde qu’elle ne connaissait pas.
On lui donnait des cours d’histoire, de calcul et de lettres qui l’ennuyaient, mais qu’elle suivait avec assiduité par respect pour ses professeurs. Les séances de maintien avec Chärl tournaient quant à elles inévitablement en chahut, et les exercices dispensés par le maître d’arme aux jeunes gens de la cour ne correspondaient ni à sa condition physique, ni à ses aptitudes particulières. Se rendant compte de ses capacités, le maître d’arme, un dénommé Raäk, l’avait fait s’entraîner avec les nouvelles recrues de l’armée. Elle y avait trouvé des adversaires à sa taille – ou bien plus forts qu’elle – ce qui lui avait permis de progresser à une vitesse impressionnante.
Elle aimait retrouver Titus, le garde qui l’avait accueilli le jour de son arrivée à Minéas, lors de ses entraînements semainiers. Elle s’entendait bien avec lui et allait régulièrement, en cachette, au Bois Vert en sa compagnie. Lui et ses hommes étaient des gens simples mais fiers, qui l’acceptaient par respect pour son talent d’épéiste et non par pitié, comme elle en avait l’habitude. La jeune fille ne se sentait jamais mal à l’aise avec eux, malgré leur différence d’âge, et ils riaient de ses manières de garçon, si mal vues à la cour. Karmä, qui n’avait pas les yeux dans les poches, avait remarqué ses absences répétées, mais n’en avait dit mot, lui rappelant simplement de temps à autre qu’il lui fallait accorder plus d’attention à ses études. Chärl lui aussi, avait fini par découvrir ses excursions secrètes ; il l’avait d’abord mal pris, prétendant que ce n’était pas là des fréquentations pour une jeune fille et boudant lorsqu’elle passait ses après-midi avec eux. Malgré tout, il n’avait jamais rien dit et l’avait même couverte à plusieurs reprises.
Elorä n’avait jamais osé l’évoquer avec le roi, mais elle rêvait d’accomplir la quête de l’Epée : après tout, elle en avait autant les capacités que les jeunes nobliaux de la cour, et certainement plus que Chärl. Elle plaisantait souvent avec ce dernier, songeant que les choses auraient été plus simples si leurs places avaient été inversées. Mais le roi semblait trouver un certain réconfort à la savoir près de lui et, s’il n’avait pas remarqué ses aspirations, c’était sans doute qu’il refusait de les voir.
Maintenant que le départ de Chärl approchait, son désir de partir se faisait plus fort ; tout en sachant qu’elle n’avait rien fait pour accéder à ce droit, elle vivait comme une injustice le fait de ne pouvoir en bénéficier. Elle méritait bien cet honneur, après tous ces entraînements – d’ailleurs, si le roi croyait aujourd’hui son fils prêt à partir, c’était bien grâce à elle.
En effet, il arrivait encore au prince de se perdre en allant se promener seul dans la forêt : c’était alors Elorä qui partait à sa recherche, peu avant la tombée du jour et dans la plus grande discrétion, sachant pertinemment qu’il l’attendait, assis quelque part dans les bois, incapable de retrouver son chemin. De même, s’il avait fait quelques progrès dans le maniement de l’épée, c’était surtout à force qu’elle le pousse, passant des heures à essayer de lui enseigner les mouvements les plus simples. C’était aussi elle qui rassurait le seigneur Héar, lui répétant que son fils progressait ; Chärl n’y croyait pas lui-même. En effet, les deux seules facilités de ce dernier étaient son aisance sociale et son art oratoire : autant dire que cela ne lui seraient pas d’un grand secours lors de son voyage.

Et le temps passait…La cérémonie allait avoir lieu dans quelques heures, avant midi. Il fallait trouver une solution. Et vite.


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Message  Invité Dim 19 Oct 2008 - 13:44

Hum, je pressens une inversion de rôles dans pas longtemps...

J'aime toujours, mais j'ai trouvé cette portion de dialogue artificielle :
"- Assez ! Tais-toi ! Je croyais trouver auprès de toi un peu de réconfort et voilà que tu me blâmes, ravivant de plus belle ma souffrance !
Il se releva et la toisa du regard. Elorä ne put s’empêcher de sourire : la colère semblait faire resurgir les vieilles habitudes de son ami.
- Que sais-tu d’ailleurs de l’adversité qui me frappe ? Ce n’est point toi qui dans quelques heures va partir au loin, affronter les durs tourments de la vie, sur de sombres chemins peuplés de bandits…
- Pauvre petit - homme !
- De quel droit te moques-tu ? Ignoble créature !" (les répliques du prince me semblent trop "écrites").

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Message  Evanescent Dim 19 Oct 2008 - 20:35

- Au contraire mon Prince, je vous comprends ! Vous ne devriez pas prendre tant de risques. L’extérieur est si terrifiant – des monstres à chaque détour et de maléfiques sorcières derrière chaque arbre! Je tremble à la seule pensée des malheurs qui vous guettent ! Votre témérité vous perdra Monseigneur.
Ah oui la technique 'claque dans la gueule', je l'aime bien aussi. Ca marche pas mal du tout normalement.

Elle y contempla un reflet familier, aux formes féminines grossières, gâchant ce corps svelte et musclé, qu’elle aurait préféré droit et plat comme celui d’un garçon.
droit et plat... Je connais beaucoup de mecs qui te tueraient pour ça ^^

ces années pleines de joie et de découvertes qui lui avaient presque fait oublier sa condition d’antan.
Pourquoi ? elle était si malheureuse avant ?

Elle se change pas un peu en petite sal*** de base ton Elorä, là ? c'est volontaire ?
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Message  mentor Dim 19 Oct 2008 - 20:40

Loreena Ruin a écrit:PS: Une amie m'a demandé si ce genre de forum était sécurisé (elle voudrait poster ses textes, mais comme c'est un produit "fini" qu'elle pense publier après avoir eu des avis, elle a peur du plagia). Même si, à mon sens, il n'y a pas de risque, je voudrais pouvoir lui donner une réponse précise pour qu'elle accepte de poster! Merci de vos réponses!
"sécurisé" ?? pas possible je pense. N'importe qui peut venir ici et faire un copié-collé
maintenant, si ton amie veut protéger ses textes, on l'a déjà dit ici ou là, la méthode la moins onéreuse reconnue fiable et juridiquement solide est de s'envoyer à soi-même ses textes en recommandé avec avis de réception, et à réception de ne pas ouvrir le pli et de le mettre de côté précieusement.

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Message  Evanescent Dim 19 Oct 2008 - 20:46

xD eh eh
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Message  Yali Dim 19 Oct 2008 - 21:07

mentor a écrit:
maintenant, si ton amie veut protéger ses textes, on l'a déjà dit ici ou là, la méthode la moins onéreuse reconnue fiable et juridiquement solide est de s'envoyer à soi-même ses textes en recommandé avec avis de réception, et à réception de ne pas ouvrir le pli et de le mettre de côté précieusement.
Non, enveloppe Soleau. Voir du côté de l'INPI;
Cela dit, un auteur qui a peur d'être plagié, c'est, de fait, un auteur qui manque de style.

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Message  mentor Dim 19 Oct 2008 - 21:33

Yali a écrit:
mentor a écrit:maintenant, si ton amie veut protéger ses textes, on l'a déjà dit ici ou là, la méthode la moins onéreuse reconnue fiable et juridiquement solide est de s'envoyer à soi-même ses textes en recommandé avec avis de réception, et à réception de ne pas ouvrir le pli et de le mettre de côté précieusement.
Non, enveloppe Soleau. Voir du côté de l'INPI
tu as vu la taille de l'enveloppe Soleau ? tu mets rien dedans !
et le prix ?
non, je crois que la méthode de l'envoi en LR avec AR est sûr au niveau juridique, donc bien suffisant

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Chimères - Prologue - Page 3 Empty Re: Chimères - Prologue

Message  kazar Lun 20 Oct 2008 - 9:21

Coucou Loreena.
Bon, j'ai mis du temps.
Mais voilà !
Au passage, essaye de grouper tes posts, par exemple une fois par semaine (ou encore moins) pour ne pas occuper le haut du forum en permanence ;-)

*******


Sur l'histoire : Lu jusqu'à la fin du chapitre 1.
C'est un bon début, l'intrigue est posée (enfin, UNE intrigue est posée) et ne demande qu'à être résolue. À n'en pas douter, ça promet !

Sur la forme : C'est mieux, mais parce qu'il y a moins d'action, plus de réflexion, d'introspection et autres trucs en -tion. J'attends de lire la suite : le départ !

Les détails :

Sengrüs était resté à son chevet, il lui avait raconté ses voyages
(deuxième paragraphe chapitre 1)

Il raconte à qui ? Le sujet féminin le plus proche ici est Ilonë.

Ilonë lui avait souvent dit, lorsqu’elle était petite, après qu’elle se soit plainte des mauvaises blagues faites par les gamins du village
qu'elle se fût plainte ?

Leurs esprits étriqués
Leur esprit étriqué. Là, c'est de l'anglais, au pluriel :-) Chacun a UN esprit.

Bon, voilà, en fait j'ai pas relevé tant de trucs que ça (à part quelques fautes d'orthographe....)

;-)
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Chimères - Prologue - Page 3 Empty Chapitre 4 - Renouveau - Fin

Message  Loreena Ruin Lun 20 Oct 2008 - 21:00

Alors d'abord Socque: c'est vrai que le passage que tu as relevé peu paraître superficiel, je vais y réfléchir. En revanche pour le côté "littéraire" du langage de Chärl, c'est voulu, le but étant de lui donner un "sur-style" très reconnaissable, qui va évoluer avec le personnage...je le vois un peu comme un personnage de théâtre, qui "joue" véritablement un rôle

Evanescent: Elorä, une peste? Meuh non ^^! Pourquoi les gens qui regardent la vérité en face avec un peu d'ironie seraient-ils nécessairement insupportables? ;-) Enfin tu n'es pas la seule personne à m'avoir fait la remarque, donc peut-être devrais-je le revoir pour que tout le monde comprenne bien la façon de penser de ce personnage. Personnellement, je trouve ça plutôt réaliste, d'autant qu'on a déjà vu qu'elle avait un orgueil bien placé. Je la vois mal en grande soeur aux petits soins avec son frère...D'ailleurs, j'ai plutôt tendance à penser que parfois, les gens ont besoin d'un bon coup de pied là où je pense de la part d'un vrai ami, plutôt que de la pitié d'un tas d'hypocrites.

Merci pour vos réponses Mentor et Yali (et désolé si je vous ai fait répéter quelque chose que vous aviez déjà dit) ! Je ferais passer le message. Juste une remarque, Yali : je ne pense pas qu'on puisse faire un lien direct entre la qualité du style d'une personne et sa peur d'être plagiée: certes un style banal sera plus facilement copié...mais je ne pense pas que les gens qui ont peur du plagia pensent les choses de cette manière (car en général, si leur style est mauvais ou leur histoire sans intérêt, ils n'en ont pas conscience. Sinon, pourquoi tenteraient-ils de publier?? ou alors c'est vraiment être de mauvaise foi, ce qui n'est en tout cas pas le cas de l'amie dont je parle).

Kazar, bien contente d'avoir ton commentaire, même s'il nous ramène trois chapitres en arrière. J'espère que tu apprécieras la suite. Je vais essayer de faire attention pour les postes, de répondre à tous les commentaires et en même temps de poster la suite plutôt que de faire deux postes séparés par exemple, mais par contre ça m'ennuie vraiment de poster tout un chapitre directement, parce que, personnellement, si j'avais dix pages à lire d'un coup, surtout sur écran, j'abandonnerai vite...

Voici la fin du chapitre 4:



Le roi était assis sur le trône. La salle était bondée, ouverte pour cette grande occasion à tous les domestiques, qui s’agglutinaient de part et d’autre de l’allée centrale au milieu des convives. Des guirlandes de fleurs en tissu recouvraient les murs, grimpaient le long des colonnes ; les grandes fenêtres du fond avaient été ouvertes afin de laisser passer la lumière. Les vitraux répandaient des couleurs festives dans toute la pièce.
Héar se remémora le déroulement de la journée. Dans un premier temps, Chärl allait venir se présenter à lui et à l’assemblée, il réciterait les paroles – que tous les chevaliers ici présents avaient déclamées avant lui – lui prêtant allégeance et l’adjurant de l’autoriser à prouver son mérite en entreprenant la Quête de l’Epée. Après quoi, les invités seraient conviés à un festin dans la salle voisine. L’après-midi se déroulerait à la chapelle où aurait lieu la cérémonie religieuse durant laquelle Chärl recevrait la bénédiction des Elémentaires. Ce dernier préparerait ensuite ses affaires et partirait le lendemain, à l’aube.
Tout paraissait bien en place, mais Chärl tardait à arriver. Scrutant la foule impatiente, il n’aperçut pas non plus Elorä. À sa droite, les bardes se tenaient prêts à entonner la mélodie traditionnelle de la cérémonie du Passage. Il eut un mauvais pressentiment.
Alors qu’il s’apprêtait à demander qu’on aille chercher son fils, ce dernier apparut dans l’immense encadrement des portes, la lumière dans le dos, éblouissant les regards. Comme les musiciens se mettaient à jouer, Chärl avança solennellement, en rythme. Au même instant, Elorä émergea de l’assemblée, adressant un sourire encourageant à son ami. Le roi se détendit : tout allait bien.
Reportant son attention sur son fils, il admira son maintien parfait, ses vêtements blancs brodés d’or, sa cape flottant derrière lui et son visage angélique aux yeux bleus très pâles – le tout mis en valeur par une coiffure étudiée donnant une allure vaporeuse à sa chevelure. Son expression semblait déterminée. Cela rassura le souverain : il avait craint que son fils, en proie à ses émotions, ne se montre moins habile qu’à son habitude.
Chärl vint s’agenouiller à ses pieds et commença à prononcer la longue litanie de ses vœux, sur un ton si convaincu que le roi en eut les larmes aux yeux. C’était un moment merveilleux pour lui, qui voyait enfin son fils prendre au sérieux le rôle pour lequel il était né.
Le prince était sur le point d’achever le passage où il affirmait vouloir se lancer dans la Quête de l’Epée lorsque ses paroles se distinguèrent de celles habituellement prononcées. Le roi décida qu’il pouvait se montrer indulgent sur la forme, car seule la foi et la sincérité comptaient : victime de trop de tension, Chärl était simplement en train d’improviser une fin adaptée à son discours…
Cependant, lorsque la phrase « C’est pourquoi mon roi, je vous demande humblement à genoux, d’accorder cette même faveur à Elorä qui, malgré son âge avancé, la mérite tout autant que moi, et même davantage. » parvint à ses oreilles, il réalisa que quelque chose n’allait pas. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant Elorä rejoindre le prince et se prosterner à son tour à ses pieds ! Il manqua de s’étouffer, passant du rouge de la colère au blanc livide en voyant le regard déterminé, presque provocateur, de son fils.
Les deux jeunes gens attendirent son verdict dans le plus grand silence, sous les regards abasourdis de la foule. Comme rien ne se produisait, un murmure désorienté parcouru la salle – murmure qui devint de plus en plus fort à mesure que les esprits s’échauffaient. Le roi sonda l’assistance, dont les membres criaient pour faire entendre leur avis, puis baissa les yeux vers les deux misérables êtres, restés immobiles à ses pieds.
Elorä fixait avec insistance le sol et Chärl dissimulait son visage, incliné derrière son bras, prêts à subir les conséquences de leur acte. Une fois de plus, son fils le décevait. Lui-même, n’aurait jamais osé agir de la sorte avec son père – et encore moins avec son roi. Il n’y aurait même pas songé. N’avait-il rien appris à son enfant ? Avait-il été un si médiocre père ? Et Elorä ? Il découvrait un nouveau visage de la jeune fille – un visage dont il avait toujours redouté l’existence. Elle se tenait là, comme elle s’y était tenue deux ans auparavant – mais la détermination avait remplacé les doutes : elle avait pleinement conscience de ce qu’elle était en train de faire et assumait sa décision. Cette assurance faisait partie d’elle ; il l’avait souvent senti poindre dans son regard ou dans ses gestes, sans qu’elle se manifeste pleinement. Ces deux années à la Cour lui avaient appris à s’affirmer et à revendiquer ce qu’elle croyait juste pour elle.
Il avait écarté l’idée qu’Elorä puisse désirer accomplir la quête de l’Epée, bien qu’il eut souvent songé à le lui proposer. En fait, il s’était figuré qu’elle appréciait la tranquillité qu’il lui avait offerte et qu’elle comptait se comporter comme toute fille aimante. Peut-être se faisait-il vieux, au fond. Lui qui se considérait comme plutôt perspicace, s’était voilé la face du tout au tout. Elorä était une aventurière, pas une courtisane, et il le savait. Il l’avait traité comme un fils, plus que comme une fille, et il en voyait maintenant le résultat. Ce n’était pas vraiment une déception, c’était seulement inattendu. D’une certaine manière elle ne faisait, en agissant de la sorte, qu’appliquer ce qu’il lui avait appris. Il ne put s’empêcher de ressentir une certaine fierté en se disant qu’il était finalement parvenu à faire d’une paysanne désorientée une femme de caractère.
C’est cependant avec un pincement au cœur qu’il se leva et demanda le silence avant de se tourner vers sa protégée :
- Ce qu’il dit est-il vrai ? Souhaites-tu accomplir la quête de l’Epée ? Nous voulons l’entendre de ta bouche.
Elorä releva la tête et plongea ses magnifiques yeux turquoise dans les siens :
- C’est mon souhait le plus cher, monseigneur.
Ces mots confirmèrent les soupçons du roi, qui ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel avant de déclarer, sur un ton solennel :
- Malgré l’étrange de cette situation, nous en convenons, nous pensons qu’il ne faut pas ignorer une demande sincère et légitime – quoiqu’elle eut pu se faire dans de meilleures conditions.
Ces derniers mots furent appuyés par un regard lourd de reproches en direction de Chärl, qui baissa aussitôt le nez en signe de repentir. La foule approuva ces paroles et certains sourirent avec indulgence.
- En conséquence, exceptionnellement, puisque nos lois exigent que les jeunes femmes désirant accomplir la Quête partent avec au moins un écuyer, Chärl accompagnera Elorä. Quant à lui, par soucis d’équité envers tous les jeunes hommes ayant entamé leur quête seuls, nous lui retirons le destrier qui devait être son seul compagnon durant son périple. Il marchera ou échouera. De plus, il devra partager les vivres et l’argent qui devaient normalement lui revenir, avec sa partenaire ; ils ne recevront rien d’autre. Si quiconque désire s’opposer à cette décision, qu’il parle maintenant.
Personne ne dit mot. Tous savait combien un tel voyage, à pied, pouvait être long et dangereux – d’autant plus pour deux jeunes gens inexpérimentés, dont les ressources venaient d’être divisées par deux. Là où un cavalier pourrait aller et revenir en moins d’un mois, il leur en faudrait sans doutes le double.
Elorä jeta un regard en biais à son nouveau compagnon de voyage. Celui-ci ne cacha pas son sourire rayonnant. Elle soupira : au moins, ils avaient évité le pire.

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Message  mentor Lun 20 Oct 2008 - 21:01

et si tu pouvais poster en hauteur de police 16, ça m'éviterait de rectifier à chaque fois :-)))

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Message  Invité Lun 20 Oct 2008 - 21:15

Tiens, j'aurais cru qu'ils échangeraient leur place en se divisant... Très respectueux, finalement, ces jeunes gens. Bon, alors ils partent sur les routes ?

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Message  Invité Lun 20 Oct 2008 - 21:16

"déguisant", pas "divisant". Hum.

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Message  Loreena Ruin Lun 20 Oct 2008 - 21:56

En 16 c'est "grand", non? (je parle des tailles de texte) Je mets toujours mon texte en "grand" quand il est en times new roman...Aurais-je oublié cette fois? Désolé si c'est le cas. Merci pour les commentaires.
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Message  Marc Galan Lun 20 Oct 2008 - 22:11

Très bon texte, et bravo à Evanescent qui fait un véritable travail d'éditeur.
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Chimères - Prologue - Page 3 Empty Chapitre 5 - Voyage - Début

Message  Loreena Ruin Sam 25 Oct 2008 - 9:53

Voilà après une petite absence, le retour des aventures d'Elorä et Chärl...

merci à toi, Marc Galan pour ton avis favorable, et je suis d'accord: bravo à Evanescent pour son travail méticuleux! (Et à tous les autres - je ne pensais pas avoir autant de lecteurs, c'est vraiment formidable!! Merci merci!!)


- V -
Voyage



Cela faisait deux heures qu’ils marchaient. Et ce qu’Elorä redoutait depuis l’instant où ils avaient quitté le château, arriva.
- Je crains de ne plus être en état de marcher – mes pieds…Je souffre atrocement, fit une voix plaintive dans son dos.
Sans chercher à masquer son agacement, elle se retourna et déclara :
- Je t’avais dit de ne pas prendre de bottes neuves. Tu ne m’as pas écouté. Cela t’apprendra.
Chärl feignit de n’avoir rien entendu. Il la dépassa sans lui jeter le moindre regard et allongea le pas à grand renfort de grimaces douloureuses. Elorä le laissa prendre la tête, sans accélérer son pas tranquille et assuré : qu’il boude si cela lui chantait.
Elle le regarda qui s’éloignait et songea que les vêtements de voyages – si l’on omettait leur aspect parfaitement neuf – lui conféraient un air presque ordinaire. Toute la nuit lui avait été nécessaire pour convaincre Chärl d’abandonner jusqu’au dernier soupçon de couleur criarde et de dorures accessoires. Il portait donc une chemise couleur crème, des bas bouffants en feutre marron, un pourpoint en daim – le plus neutre possible – des gants en cuir encore rigides, et de « merveilleuses » bottes évasées, auxquelles il aurait dû préférer une paire déjà portée.
Comme elle, il avait revêtu une longue cape à capuchon qu’il arborait fièrement rejetée sur son épaule, en toge improvisée. En définitive, songea t-elle, et malgré tous ses efforts, si l’on pouvait le confondre de loin avec un voyageur anodin, quiconque viendrait l’examiner de près pourrait aisément le démasquer, tant ses manières altières et ses cheveux blonds – trop propres pour donner l’illusion – laissaient transparaître ses origines nobles et donnaient à cette tenue simple des airs de costume grotesque.
L’heure qui venait de s'écouler avait été un supplice pour la jeune femme : elle n’arrivait pas à calquer son pas sur celui de son compagnon, tantôt trop allongé ou trop court : ils passaient donc leur temps à se dépasser l’un l’autre. Pire, il ne cessait de se plaindre, affamé ou assoiffé, son gosier s’asséchant sous un ciel nuageux comme une pierre mouillée sous le soleil de midi. Et comme si tout cela ne suffisait pas, il avait maintenant mal aux pieds.
Voyant sans étonnement Chärl s’asseoir par terre et retirer avec empressement ses bottes, Elorä pivota sur elle-même pour scruter la route, se prenant à espérer qu’un chariot apparaisse pour les emmener au prochain village. Mais la voie rocailleuse reliant Minéas aux régions de l’Ouest était désespérément vide – ils étaient comme deux minuscules fourmis, perdues au milieu d’une plaine sans fin. L’herbe nouvelle, agitée par un vent froid et humide, se déployait partout autour d’eux. La masse sombre de la Grande forêt se dressait au Nord et, du côté opposé, le terrain plat s’éloignait jusqu’à la mer, ligne bleue se détachant sur le ciel gris.
Si le jour précédent avait été ensoleillé, invitant au départ et aux adieux joyeux, celui-ci était en tout son contraire, le climat ingrat de la contrée Idormienne ayant repris le dessus sur les agréments printaniers. C’est avec émotion qu’Elorä avait quitté Titus, Räak et les autres qui, apprenant son départ, étaient venus l’encourager. Il y avait eu aussi les domestiques et les professeurs ; Karmä leur avait fait à tout deux un long sermon sur leur irrespect, leur impolitesse et leur irrévérence, avant de les prendre affectueusement dans ses bras. Elle avait dû prendre son courage à deux mains pour faire ses adieux au roi, croyant s’exposer à ses foudres ; mais il l’avait accueillie chaleureusement en lui disant qu’il comprenait, qu’il aurait dû y songer plus tôt et qu’il espérait qu’elle revienne avec une épée. Il lui avait aussi demandé, plus ou moins clairement, de prendre soin de son fils. Son entretien avec celui-ci avait été houleux et, même si elle n’en avait rien entendu, les larmes que Chärl essuyait en sortant de la grande salle lui en avaient assez dit sur les propos tenus. Elle avait essayé tant bien que mal de le réconforter, mais il l’avait repoussé et s’était isolé jusqu’à la nuit. La lune était haute lorsqu’il avait consenti à la voir pour préparer leur périple. Ils n’avaient pas reparlé de son altercation avec le roi.
Elorä rejoignit son ami. Elle banda en silence ses pieds rougis et cloqués, songeant qu’il était triste que lui et son père se soient quittés sur une si mauvaise impression. Après cette courte pause, elle insista pour se remettre en route, malgré ses protestations. Ils repartirent donc, l’un claudiquant et maudissant son infortune, l’autre plongée dans de lointains souvenirs.

§

Ils arrivèrent à la nuit tombée dans un petit hameau silencieux.
Après avoir suivi un sentier qui quittait la route, sortant du bois dans lequel ils s’étaient aventurés au cours de l’après-midi, ils débouchèrent sur des champs cultivés qu’ils longèrent jusqu’à apercevoir les lumières d’un village, non loin. Ils hésitèrent à demander asile aux villageois avant d’apercevoir une grange à l’écart des habitations, qu'ils jugèrent parfaite pour passer la nuit. Chärl ne protesta même pas à cette idée, se contentant de pousser un gémissement en tombant éreinté sur le sol matelassé de foin, avant de sombrer dans un profond sommeil.
Elorä s’assit sur un ballot de paille et contempla la campagne paisible. Les nuages avaient été chassés par un vent venu de la mer, laissant apparaître le ciel étoilé. Les blés ondulaient sous le souffle de la brise nocturne, reproduisant le murmure apaisant des vagues. L’odeur du foin, farineuse et piquante, se mêlait à celle, âcre, des vaches, tandis qu’un courant d’air portaient à ses narines le parfum frai de l’herbe humide. Elle s’allongea et se laissa bercer, soudain ramenée sur le seuil de la chaumière de son enfance.
Elle pouvait sentir les arbres et la caresse du soleil sur sa peau, elle entendait à nouveau les rires de sa nourrice – habillée de son éternelle robe grise et de son tablier de travail – qui se mariaient aux chants des oiseaux. Elle revit le petit lot de terre dans lequel elle avait passé des journées entières à arracher les mauvaises herbes, et se rappela sa fierté, chaque printemps, à la vue des pousses de courge qui sortaient de terre. Il lui en fallait si peu pour être heureuse à cette époque : traverser un torrent à la nage, rivaliser à la course avec un chevreuil effrayé, sauver un oisillon tombé du nid – autant de petits riens qui lui semblaient de grands exploits. Elle rêvait alors d’aventures exaltantes, de rencontres passionnantes et d’amours mystiques…
Enfin, elle était en route. Mais ce voyage ne prenait aucunement la tournure de ses rêves. Elle était fatiguée et poisseuse, elle avait marché dans la poussière toute la journée sans croiser personne – sinon des vaches qui la suivaient du regard, avec leurs grands yeux noirs et bêtes. Où étaient donc les terribles bandits, les dangereuses créatures et les sorcières? Il n'y avait ni beau chevalier ni voyageur mystérieux à conquérir – et le seul prince charmant à des kilomètres à la ronde était en train de ronfler bruyamment à ses côtés. Tout cela était d'un ennui profond. Elle sourit intérieurement. Ses pensées étaient dignes des plaintes insupportables et permanentes de Chärl. À croire que tout ce temps passé à la cour l'avait davantage transformée qu'elle ne l'imaginait.
Comme elle s’enfonçait doucement dans le sommeil, ses yeux contemplèrent une dernière fois le ciel parsemé d’étoiles. Ses paupières devinrent lourdes et les cieux s’assombrirent, avalés par les ténèbres.

Ils repartirent aux premières lueurs du jour, réveillés par les villageois qui, déjà, s’affairaient à leurs tâches quotidiennes. Ils rejoignirent le chemin sans échanger le moindre mot, pressés de reprendre leur route vers l'horizon.
La luminosité matinale éclairait le sous-bois, les enveloppant dans une atmosphère douce et tamisée. Ils marchèrent ainsi une heure – peut-être deux – chacun plongé dans ses pensées ou tourmenté par le souvenir de quelques songes de la nuit. Comme l’astre entamait sa longue course dans le bleu du ciel, la lumière se fit plus vive et secoua leurs esprits somnolents. Ils continuèrent jusque midi, Chärl ayant oublié ses pieds douloureux et Elorä avançant d’un pas rapide, à la fois étonnée et ravie de prendre un si grand plaisir à retrouver le milieu forestier. Ses anciennes habitudes lui revenaient – elle cessa de réprimer ses sens, qu'elle s'était accoutumée à ignorer pour supporter le bruit permanent du château – et se laissa envahir par tous les sons et les odeurs environnants. Elle sentait la mousse et les fougères qui poussaient autour d'eux et l'écorce fraîche des arbres ; elle pouvait entendre clairement le coulis du ruisseau, se délectant du parfum sucré des violettes qui le bordaient. Le sol vibrait au rythme de son pas et derrière elle, celui de son compagnon, plus hésitant, y faisait échos. Les rayons du soleil projetaient les ombres des feuilles sur le chemin, agitées tantôt par un souffle de vent.
Ils mangèrent dans une clairière ensoleillée. Les désagréments de la journée passée semblaient loin, effacés par la douceur de cette matinée sans défaut. Pour la plus grande satisfaction d'Elorä, si Chärl ne pu résister à faire des commentaires sur la viande séchée – soi-disant trop salée – il se montra bien plus docile et enjoué par le voyage que le jour précédent. Ils traversèrent les dernières étendues de plaine en début d'après-midi et arrivèrent sans encombre à l'orée du Bois Bleu.
− Le Bois Bleu ? Voilà un nom bien étrange, s'exclama Chärl en regardant la carte par-dessus l'épaule d'Elorä.
− Nous devrions passer à l'écart de cette forêt, se contenta t-elle de répondre.
Chärl la dévisagea comme s'il s'inquiétait de son état de santé.
− Je m’étonne de te voir te méfier d'un simple bois…Celui-ci est d’ailleurs ridiculement petit ! remarqua t-il en désignant le point noir représentant la forêt sur la carte.
− Je me méfie des apparences.
− Et vous avez bien raison, si je peux me permettre…
Un bûcheron, jusque-là hors de leur champs de vision, sortit de derrière un tas de bois et s’avança vers eux.
- Excusez-moi, mais j’ai surpris votre conversation. Vous ne devriez pas passer par là.
- Et pourquoi cela, mon brave ? demanda Chärl d’une manière si hautaine qu’Elorä eut envie de le gifler.
Le bûcheron ignora sa question et se tourna directement vers la jeune fille. Il se pencha vers elle comme s’il craignait qu’on ne le surprenne et chuchota :
- Le bois est hanté.
Chärl éclata de rire. Elorä fit signe à l’homme de continuer.
- Ici, on raconte que tous ceux qui entrent là-dedans ne reviennent jamais. Même moi, je ne m’aventure jamais au-delà de la lisière des arbres.
- Soit ! Nous ne craignons pas les fantômes, il ne peut donc rien nous arriver. N’est-ce pas Elorä ?
Celle-ci intima le silence à son compagnon, reportant son attention sur le bûcheron qui, visiblement heureux de l’intérêt qu’on lui portait, ajouta :
- La nuit, depuis le village, on peut entendre de terribles hurlements et des cris de bête…Beaucoup de gens sont partis à cause de ça. Mais moi, j’ai ma maison et mes enfants – alors je reste. Parfois quelqu’un décide d’aller chasser les créatures, mais aucun ne revient jamais.
Après une légère hésitation, il désigna d’un doigt tremblant l’orée de la forêt :
- Vous voyez l’entrée du bois – là où il y a une pancarte avec écrit dessus « Forêt maudite, passez votre chemin. » ? Figurez-vous qu’un jour, j’ai découvert la carcasse d’un homme à cet endroit. Il avait été dévoré et était méconnaissable. Je m’y connais un peu ; je fréquente les bois depuis longtemps, bien avant que ces choses ne commencent à se produire, et ça, j’avais jamais vu. Prenez un autre chemin, il y a une route qui contourne la forêt, à l’Est.
- Nous allons y réfléchir, assura Chärl en tirant Elorä par le poignet pour l’éloigner du bûcheron, merci de vos conseils avisés.
- Chärl ! On ne traite pas les gens de la sorte ! s’écria la jeune fille dès que l’homme fut hors de vue.
- Par la barbe d’Io, croirais-tu à ces sornettes ?
- Cet homme a peur – son regard t’a donc échappé ? Fantôme ou pas, ce bois ne m’inspire pas confiance.
- Il ne faisait que tenter de nous détourner de notre chemin, pour que nous empreintions la route qu’il voulait : sans doute quelques-uns de ses complices nous y attendent-ils pour nous détrousser…
- Tu as lu trop d’histoires ; personne ne nous attend ! Pourquoi veux-tu absolument traverser cette forêt ?
- Ne serais ce pas plutôt toi qui cherche absolument à l’éviter ? Aurais-tu peur ? rétorqua t-il en lui adressant un sourire malicieux.
Elorä le dévisagea avec colère.
- Très bien, allons-y. Mais si nous rencontrons la moindre difficulté, tu n’auras qu’à t’en prendre à toi-même!
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Message  Invité Sam 25 Oct 2008 - 10:11

L'écriture est toujours soignée... J'ai trouvé la première journée de voyage un peu languissante ; mais vos descriptions sonnent toujours juste pour moi.

La répétition m'a un peu gênée ici :
"Mais la voie rocailleuse reliant Minéas aux régions de l’Ouest était désespérément vide – ils étaient comme deux minuscules "

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Chimères - Prologue - Page 3 Empty Chapitre 5 - Voyage - suite et fin

Message  Loreena Ruin Dim 26 Oct 2008 - 16:02

Comme je ne serais probablement pas là la semaine prochaine, je poste tout le chapitre 5 d'un coup, en plus ça évitera de bloquer le haut du forum...J'espère comme toujours que cela vous plaira (Evanescent où es-tu? tu me maaanques ;-)), on rentre un peu plus dans l'action, donc moins de description :-(, mais ce chapitre ainsi que le suivant ont été très récemment retravaillés, donc j'ai l'espoir qu'il ne soit pas trop mauvais...Une vraie nouveau que toute cette action pour moi, je suis curieuse de connaître votre avis!

À peine avaient-ils pénétré le bois que le ciel s’assombrit. Un grondement sourd résonna au-dessus de leur tête et plusieurs souffles violents firent claquer le feuillage des grands chênes. Bientôt, la pluie commença à tomber et ils durent quitter la route pour ne pas être trempés.
Tandis que le ciel se fendait d’éclairs, ils s’abritèrent sous un immense hêtre, se serrant l’un contre l’autre pour ne pas avoir froid. Ils entendirent un terrible craquement, non loin de leur cachette, et le grincement déchirant d’un arbre qui chute. Il y eut un cri.
- Tu as entendu ? demanda Elorä, aussitôt redressée.
- Quoi donc ?
- Quelqu’un a crié, j’en suis certaine.
- Tu te fais des idées, il y a tellement de bruit…
Elorä ignora sa réponse. Elle se leva et lui fit signe de rester où il était.
- Que fais-tu ? s’écria t-il.
Mais elle s’éloignait déjà. Chärl ramena sa cape sur lui, tentant de protéger ses vêtements de l’humidité. Il maudit son entêtement à vouloir traverser la forêt, puis se raisonna en songeant qu’ils n’auraient pas non plus échappé à l’orage sur la route de l’Est.
Les nuages noirs qu’il entrevoyait entre les feuillages lui indiquait que la pluie n’était pas prête de se calmer. Dans quoi s’était-il embarqué ? Jamais il n’aurait imaginé qu’un voyage puisse être aussi éprouvant. Il avait mal aux jambes et aux pieds, il avait faim et soif. Il était las de marcher, et l’idée que des semaines dans ces conditions l’attendaient lui retournait le cœur. Son lit douillet et ses domestiques lui manquaient.
À la pensée du château, le visage du roi se dessina dans son esprit. Il sentit les larmes pointer au bord de ses yeux : le souvenir de sa dernière altercation avec son père était encore douloureux. C’était à croire que tout ce qu’il faisait déplaisait à cet homme, qu’il avait cru aimer. Il avait beau faire tous les efforts du monde pour lui plaire, rien n’y faisait. Même s’il avait été aussi doué qu’Elorä, aussi débrouillard et endurant, il doutait que cela eut changé quelque chose. Qu’avait-il fait pour mériter une telle indifférence ?
Refusant de se laisser aller à la complainte, il savoura la colère et se répéta que ce voyage était l’occasion rêvée de prouver qu’il n’était pas un incapable. Il ramènerait une épée à son père, puisque c’était là ce qui était censé faire de lui un homme. Lorsque tout le monde aurait constaté sa réussite, il jetterait l’arme si durement obtenue et s’en irait, marquant ainsi définitivement sa différence d’avec le roi. Oui, il aurait sa vengeance.
Un éclair le fit sursauter, le tirant de ses rêveries. Où était Elorä ? Il scruta les environs, mais ne la vit nulle part. Etait-elle partie depuis longtemps ? Il était dangereux de s’éloigner ainsi…Que ferait-il si elle ne le revenait pas ?
De plus en plus inquiet, il se leva et fit quelque pas dans la pénombre. Un craquement dans son dos le fit se retourner. Il prit un violent coup sur la tête et perdit connaissance.

§


Elorä avançait presque à l’aveuglette, au milieu des branches et des torrents d’eau. Elle glissait dans la pente terreuse, ruisselante, se tenant tant bien que mal aux troncs des arbres qui l’entouraient. La pénombre se déroulait devant elle ; seuls les éclairs qui illuminaient pas intermittence son chemin, lui permettaient de voir où elle allait. Elle tendait l’oreille, espérant percevoir un nouveau cri – mais aucun appel n’avait retentit depuis qu’elle avait quitté Chärl et leur abri.
- À l’aide ! Quelqu’un !
Elorä trébucha. Se raccrochant de justesse à une branche, elle évita une chute malencontreuse, mais manqua de se démettre l’épaule. Après avoir stabilisé sa prise, elle tenta de se concentrer sur la voix. À en juger par son timbre fluet, c’était celle d’un enfant ; cela venait d’en bas. Elle se remit en marche, accélérant le pas.
- Au secours !
- J’arrive ! cria t-elle, sans véritable espoir qu’on l’entende.
Les appels cessèrent. Elle était plus près qu’elle ne le pensait.
- Par ici ! se mit à crier une autre voix, plus aiguë.
Elorä bifurqua sur la droite et arriva là où l’arbre était tombé. Un homme était coincé sous une grosse branche, que trois enfants – deux garçons et une fille – tentaient désespérément de soulever. Lorsqu’ils la virent arriver, la petite fille s’exclama :
- Tu vois que j’avais raison ! Il y a quelqu’un.
- C’est une étrangère, elle ne nous aidera pas, marmonna le plus âgé des garçons.
- Que se passe t-il ? demanda Elorä, faisant mine de n’avoir pas entendu leur conversation.
La petite fille tourna vers elle un regard emplit d’inquiétude. Les larmes se mêlaient sur son visage aux gouttes de pluies.
- Aären est venu nous chercher. La foudre a frappé l’arbre, il est resté coincé en dessous…
- Tais-toi Sorcha ! fit le garçon en la prenant par le bras.
Puis, se tournant vers Elorä :
- Allez-vous en ! Nous pouvons nous débrouiller seuls.
La jeune femme dévisagea les trois enfants. Ils n’étaient pas bien grands – le plus âgé devait avoir douze ou treize ans. Ils portaient des vêtements en peau de bête et chacun avait un petit couteau attaché à sa ceinture. Elle en déduisit qu’ils devaient s’agir d’habitants de la forêt, ce qui expliquait leur crainte des inconnus. Elle sourit avec indulgence :
- Je ne veux pas vous causer d’ennuis, mais je doute que vous puissiez, même à vous trois, soulever cette branche.
L’aîné baissa les yeux et serra les poings.
- Même si vous nous aidiez nous ne pourrions rien faire, c’est bien trop lourd.
- Il faut fabriquer un levier avec une autre branche, déclara Elorä en se mettant à chercher autour d’elle un morceau de bois assez solide pour remplir cet effet.
Surpris mais rassurés de la voir prendre les devant, les enfants décidèrent de l’aider. Ils eurent tôt fait de débusquer un gros morceau de bois et le ramenèrent près de l’arbre tombé. Elorä s’agenouilla près du blessé. Il avait perdu connaissance et respirait difficilement : son bras droit et une partie de sa cage thoracique étaient bloqués sous la branche.
- Il m’a poussé pour me protéger – c’est pour ça que l’arbre est tombé sur lui, murmura le cadet en se penchant au-dessus du corps. C’est de ma faute s’il est…
- Ne t’inquiète pas, il va s’en sortir, assura Elorä sans trop savoir si c’était vrai. Ce n’est pas ta faute. Et maintenant, aide-nous, nous ne serons pas trop de quatre.
Ils placèrent le levier sous la branche, dégageant comme ils pouvaient la boue qui se déversait dans l’espace ainsi formé. Lorsque Elorä leur dit d’appuyer de toute leur force, ils obéirent sans rechigner. La branche ne se souleva pas du premier coup et la boue, qui les faisaient glisser, ne facilita pas les choses. Ils durent s’y reprendre à trois fois avant de soulever suffisamment la branche pour permettre à Sorcha de dégager le corps de l’homme. Les deux garçons se précipitèrent vers lui en poussant des cris de victoire. Elorä laissa retomber le levier, épuisée.
Il fallait maintenant s’occuper de l’homme et le transporter à l’abri. Elle ramassa deux morceaux de bois de petite taille pour lui faire une attelle, déchirant sa manche pour faire tenir le tout.
- Je vais lui mettre cela en attendant qu’il puisse recevoir d’autres soins, expliqua t-elle aux enfants en approchant.
L’homme avait repris conscience ; elle fut rassurée de voir qu’il ne semblait pas mourrant. Son bras était cassé, peut-être quelques côtes, mais aucun organe vital n’avait été endommagé et il respirait mieux.
- Où habitez-vous ? demanda t-elle lorsqu’elle eut fini.
Les trois enfants se regardèrent en silence, puis baissèrent le nez.
- Vous avez bien une maison !
- Nous n’avons pas le droit d’amener des étrangers au village, souffla le cadet.
Elorä allait s’énerver, mais l’homme se mit à parler, et toute l’attention des enfants se dirigea sur lui.
- Faites ce qu’elle dit. Il faut renter au village, vos parents vont s’inquiéter.
Quelques secondes après avoir prononcé ces mots, il retomba dans une demi conscience fiévreuse. Ses paroles eurent l’effet d’un déclencheur sur les enfants, qui se mirent à se battre pour indiquer le chemin.
- Ce n’est pas très loin, un kilomètre peut-être, avança l’aîné.
- Comment allons-nous faire pour transporter Aären ? s’enquit brusquement Sorcha.
Elorä ne répondit pas. Elle venait de se rappeler que Chärl l’attendait quelque part, plus haut dans la forêt. Le connaissant, il devait s’inquiéter, voire être au bord de la panique. Cela faisait plus d’une heure qu’elle s’était absentée. Si elle accompagnait les enfants, surtout avec le blessé, elle ne pourrait pas rejoindre son ami avant deux autres heures. Si ce n’était déjà fait, Chärl allait partir à sa recherche. Avec cette pluie, il se perdrait inévitablement…
- Alors, que faisons-nous ? demanda Sorcha, qui la croyait en train de réfléchir au transport du blessé.
Les enfants attendaient qu’elle leur apporte leur aide. Et puis le blessé – Aären, si elle avait bien compris – lui avait accordé sa confiance. Elle ne pouvait laisser les enfants seuls avec lui pendant qu’elle partait à la recherche de Chärl, d’autant que l’état de l’homme pouvait empirer à chaque instant. Sans son aide, les enfants ne pourraient pas transporter un homme de cette taille jusqu’à leur village.
- Vous, fit-elle en désignant Sorcha et l’ainé, allez chercher deux morceaux de bois solides, qui fassent la taille de votre sauveur. Et toi, continua t-elle en se tournant vers le cadet, va chercher des branchages et des fougères.
Les enfants s’exécutèrent sans poser de question. Elorä réfléchit à un moyen d’indiquer à Chärl le chemin qu’elle avait empreinté. Elle demanda à Sorcha de lui prêter son couteau ; ainsi armée, elle retourna sur ses pas, jusqu’à la pente qu’elle avait descendue une heure plus tôt. Elle s’étonna de ne pas voir plus nettement les traces de son précédent passage. Levant les yeux vers le ciel, qui continuait à verser une pluie dense, elle réalisa que toute cette eau avait dû effacer le gros de ses empreintes. Le désespoir l’envahit : même si Chärl partait dans la bonne direction, il aurait encore moins de chance de la retrouver dans ces conditions.
- Où êtes-vous ? cria Sorcha depuis la clairière où ils l’attendaient.
Elorä soupira. Elle fit une croix avec le couteau sur le tronc de l’arbre le plus proche, espérant, si son ami la voyait, qu’il penserait à tourner. Elle regarda une dernière fois dans la direction d’où elle était arrivée ; le chemin boueux qu’elle avait empreinté disparaissait au milieu des fougères et des trombes d’eau, s’éloignant dans les ténèbres naissantes de la nuit. Elle frissonna et, avec une dernière pensée pour son compagnon, rejoignit les enfants.

§


- Que fait-on de lui ?
- Le chef décidera lorsque tout le monde sera rentré.
- Cela fait près de trois heures que cet imbécile d’Aären est parti chercher les gamins ! Il en faut moins pour les retrouver – ils traînent toujours près du camps.
- Ton pessimisme nous portera malheur.
- Je dis juste les choses comme elles sont. Et lui ? Nous pourrions le tuer tout de suite et lui prendre ses vêtements. J’ai bien besoin de nouvelles bottes et toi, d’un pantalon – il n’est pas trop petit et tu n’es pas bien grand, ça devrait t’aller.
- Le chef a dit de ne pas le toucher.
- Dois-je te rappeler que suis le frère du chef ? J’ai trouvé ce morveux : j’en fais ce que je veux.
- Tu n’es pas au-dessus de tout le monde, Galekïn. Un jour, il t’arrivera une embrouille à force de n’en faire qu’à ta tête.
Les deux hommes s’éloignèrent. Chärl avait atrocement mal au crâne. Une fois ses yeux habitués à l’obscurité, il constata qu’il était dans une sorte de hutte de bois cordé où l’on entreposait le garde-manger. Coincé entre deux énormes sac de grain, ses mains étaient liées dans son dos ; on avait pris soin d’entraver ses jambes et il était bâillonné de façon à ne pouvoir appeler au secours.
Sa situation n’était pas brillante. Il n’en savait pas beaucoup sur les bandits, mais ceux-là étaient assurément de la pire espèce. Qu’allait-on faire de lui ? L’un des brigand semblait décidé à ne lui laisser aucune chance. D’un autre côté, les paroles de l’autre lui laissaient un espoir. S’il se montrait coopératif, peut-être lui laisserait-on la vie sauve ?
Sa lâcheté lui retourna le cœur. Il n’avait aucune envie de lécher les bottes de ces brutes. L’idée que sa vie puisse prendre fin d’une minute à l’autre, selon leur bon vouloir, lui était intolérable. Malgré tout, il tremblait de tous ses membres, incapable de songer à s’enfuir. La peur l’empêchait de réfléchir.
« Ne jamais renoncer » : les mots de son père résonnèrent dans sa tête. Ces paroles lui redonnèrent du courage. Il se les répéta plusieurs fois mentalement ; les battements de son cœur se firent plus réguliers et la peur disparut. Il ne mourrait pas comme un rat, enfermé dans une cage. Il allait s’en sortir.
Son épée était posée contre le mur, de l’autre côté de la pièce. S’il parvenait jusqu’à elle, peut-être pourrait-il couper ses liens. Il oublia un instant qu’il était prince et tenta de ne pas penser à la position ridicule dans laquelle il allait se mettre. Il se laissa tomber sur le sol ; par un tour de force, il parvint à se tourner sur le ventre. Alors, lentement, misérablement, il se mit à ramper.
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Chimères - Prologue - Page 3 Empty Chapitre 5 - Voyage - fin

Message  Loreena Ruin Dim 26 Oct 2008 - 16:04


- Courage ! lança Elorä aux enfants.
Elle ne voyait pas quoi leur dire d’autre. Même pour elle, le corps d’Aären était lourd, bien qu’il reposa à présent sur le brancard qu’ils avaient fabriqué. La pluie s’était calmée, ne tombant plus que par brèves averses, mais ses vêtements trempés collaient à sa peau et le froid l’envahissait. Étant donné son propre état, il était étonnant que les enfants tiennent encore debout : ils l’aidaient à porter le brancard, se relayant régulièrement. Seule leur fidélité inconditionnelle pour leur sauveur leur permettait encore de mettre un pied devant l’autre. Si elle avait pu, elle aurait porté seule le blessé, sur son dos ; mais avec ces blessures, s’eut été dangereux.
- Je vois le village ! s’écria soudain Sô, le cadet, qui marchait devant eux.
Dans le dos d’Elorä, Sorcha et Raki, qui portaient à présent chacun une branche du brancard, poussèrent des soupirs de soulagement. Bientôt, se dessinèrent les contours d’une palissade de troncs coupés. Une grande porte, en bois elle aussi, se dressait devant eux, et un homme – sans doute chargé de la garde – scrutait les ténèbres grandissantes à la cherche d’éventuelles menaces. Lorsqu’il les aperçut, après avoir plissé les yeux, il afficha un grand sourire et s’empressa de donner l’alarme :
- Les enfants sont de retour ! Les enfants sont de retour !
Comme en échos, plusieurs voix répétèrent ces paroles de derrière la palissade et bientôt, une grande clameur s’éleva. La porte s’ouvrit et une femme bien portante en émergea, les joues rougies de larmes, se précipitant vers Elorä et ses compagnons en criant « mes enfants, mes enfants ! ». Sô se précipita dans ses bras ; elle le serra de toutes ses forces. Sorcha les rejoignit et la femme répéta « mes enfants, mes enfants » en l’étreignant à son tour. Puis elle leva les yeux et vit le brancard, jetant un regard soupçonneux à Elorä.
- C’est elle qui a sauvé Aären et nous a ramené, s’empressa d’expliquer Sorcha.
La joie de la petite fille à présenter sa nouvelle amie ne sembla pas toucher sa mère, qui continua à dévisager Elorä avec méfiance. Cette dernière trouva cet accueil si froid qu’elle ne parvint pas à dire un mot. Plusieurs hommes accoururent ; deux s’emparèrent du brancard et les autres tirèrent leur arc, encochant leur flèche dans la direction de la jeune femme. Elorä, ne comprenant pas ce qui se passait, voulu protester ; Raki se précipita à ses côtés:
- Laissez-la, c’est notre amie. Nous n’aurions pas pu sauver Aären sans elle.
Les chasseurs se consultèrent du regard puis baissèrent leurs armes. Cependant, la mère de Sô et de Sorcha s’avança, les sourcils foncés.
- Raki, depuis quand défends-tu les étrangers ? lui reprocha t-elle.
Raki baissa les yeux, laissant les chasseurs s’emparer d’Elorä. Celle-ci se laissa faire : il était inutile de résister face à quatre hommes armés.
Ils passèrent la grande porte et elle se retrouva dans le village. Tout y était entièrement construit en bois et, malgré la pluie, l’air sentait la fumée. Chaque maison avait son établit et son séchoir à viande ; des peaux de bête pendaient, suspendues aux portes et aux toits.
On la conduisit au centre du village, sous le regard étonné des habitants. Tous portaient des vêtements en cuir ou en tissu raccommodé ; elle remarqua que la plupart étaient armés. La présence d’une inconnue semblait susciter leur curiosité, mais c’était surtout du mépris qu’elle lisait dans leurs yeux.
Un homme de bonne taille, à l’épaisse barbe rousse, vint se camper devant elle.
- Qui es-tu et que viens-tu faire dans notre forêt, fille aux cheveux bleus ?
Elorä devina qu’il devait s’agir de leur chef.
- Je m’appelle Elorä et me rends en Aubaïn. Cette forêt m’a semblé être le plus court chemin pour y parvenir, c’est pourquoi je la traversais.
Ignorant les intentions de ces gens, elle préférait ne pas parler de son compagnon. Le « chef » hocha la tête, mais son regard lui indiqua qu’il savait qu’elle ne lui avait pas tout dit.
- Tu es sûre de ne rien oublier, fille aux cheveux bleus ?
- Je vous ai dit la vérité, affirma t-elle.
- C’est ce que nous allons voir. Amenez le prisonnier !
Les villageois qui les entouraient s’écartèrent pour laisser passer deux hommes, qui forçaient un troisième à avancer. Elorä écarquilla les yeux en reconnaissant son ami.
- Il gigotait par terre comme un asticot, ce morveux. Peut-être avait-il l’intention de s’enfuir en rampant ? s’exclama l’un des deux hommes en éclatant d’un grand rire.
Tous les villageois rirent à leur tour. L’homme à la barbe rousse leva la main pour rétablir le silence.
- C’est toi qui l’a trouvé, Galekïn, n’est-ce pas ? demanda t-il à l’homme qui venait de parler.
- Ouais. Il se cachait près d’un arbre, tout grelottant de froid, le pauvre petit ! répondit le dénommé Galekïn.
- Mais il y avait deux sacs, ce qui peut nous laisse penser que ce gamin n’était pas seul. N’est-ce pas ? ajouta le « chef ».
Galekïn acquiesça.
- Je crois que c’était vous, Mademoiselle, qui l’accompagniez, termina t-il en se tournant vers Elorä.
La jeune fille comprit qu’il était inutile de nier. Son expression en voyant Chärl l’avait déjà trahie.
- C’était bien moi. Cependant, je ne vois pas ce que cela change pour vous.
- Cela change, ma chère, que vous m’avez menti. Et je n’aime pas qu’on me mente, répondit l’homme à la barbe rousse en plissant les yeux.
Elorä regarda Chärl et lu l’impuissance dans ses yeux. Ce village n’était pas comme les autres. Elle réalisait maintenant qu’il s’agissait d’un repère de bandits, bandits qui se moquaient bien de ce qu’elle avait fait pour eux. Leur seul but était de trouver un prétexte pour les détrousser, voire les tuer.
- Je ne voulais pas vous offenser. Qu’attendez-vous de nous ? fit-elle sur un ton sec.
Le chef eut un rictus mauvais. Il tira son couteau et le lui mit sous la gorge.
- Ton arrogance me déplaît, Mademoiselle. Et ici, tout ce qui me déplaît fini en charpie.
Elorä le regarda fixement. Étrangement, cet homme ne lui faisait pas peur. Elle lisait dans ses yeux qu’il n’avait pas l’intention de faire ce dont il la menaçait. Il essayait juste de l’impressionner pour garder la face devant ses hommes. Il n’était peut-être pas si mauvais, au fond. Mais c’était lui qui tenait le couteau et, si elle répondait de travers ou qu’elle l’offensait à nouveau, il pouvait très bien la tuer pour sauver les apparences.
- Epargnez nos vies, le pria t-elle. Nous ne sommes que de simples voyageurs et ne voulons nuire à personne.
Le chef eut un rire moqueur.
- Voyez comme la petite perd son venin dès qu’elle comprend qui tient les rênes ! Emmenez-la dans l’entrepôt avec l’autre. Bien sûr, prenez-leur tous leurs objets de valeur.
- Et les vêtements, chef ? On peut aussi les prendre ? s’empressa de demander Galekïn.
- Tu veux ressembler à l’un de ces jeunes coqs de nobles, mon frère ? railla l’homme à la barbe rousse.
Galekïn le foudroya du regard sans oser répondre. Il tira Chärl pas le bras, le faisant trébucher. Tout le monde rit lorsqu’il le traîna dans la poussière pour le forcer à se relever. Un éclair de colère passa dans le regard de Chärl. Elorä sentit cette même colère monter en elle et pendant un instant, l’idée de se jeter sur l’homme qui malmenait ainsi son ami ne lui sembla pas si stupide. Cependant, ses mains avaient été fermement liées et son corps était épuisé. Renonçant à se débattre, elle se laissa emmener à la suite de son compagnon. En passant, elle vit Raki au milieu des villageois et chercha un peu de réconfort dans l’examen de ce visage amical. Mais le garçon détourna les yeux.


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Message  Invité Dim 26 Oct 2008 - 16:43

J'aime bien, ça bouge, l'écriture est nette. Attention toutefois à cette partie :
"(...) ils s’abritèrent sous un immense hêtre, se serrant l’un contre l’autre pour ne pas avoir froid. Ils entendirent un terrible craquement, non loin de leur cachette, et le grincement déchirant (...)" où presque tous les substantifs sont qualifiés. C'est trop fourni en adjectifs à mon goût...

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Message  Krystelle Dim 26 Oct 2008 - 17:29

Loreena Ruin, si ton texte est disponible en format pdf, tu peux, si tu le souhaites, donner le lien et on le placera en haut du fil. Cela ne t'empêche pas de continuer à poster mais ça permet à ceux qui souhaitent lire depuis le début d'avoir accès à l'intégralité du texte et, éventuellement de l'imprimer.

Krystelle

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Message  Loreena Ruin Dim 26 Oct 2008 - 17:33

Krystelle, vous surestimez mes talents en informatique, j'ignore comme faire pour passer mon texte en format pdf! Mais c'est une bonne idée assurément. Je vais me renseigner sur internet pour trouver une solution. Merci pour le conseil!

;-)

Ruin.
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Message  Krystelle Dim 26 Oct 2008 - 17:45

Loreena Ruin a écrit:Krystelle, vous surestimez mes talents en informatique, j'ignore comme faire pour passer mon texte en format pdf! Mais c'est une bonne idée assurément. Je vais me renseigner sur internet pour trouver une solution. Merci pour le conseil!

Il y a quelques infos ICI, si jamais...

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Message  Loreena Ruin Dim 26 Oct 2008 - 17:47

Merci Krystelle, mais je viens de trouver la technique! (je suis sous mac, en fait c'est plus simple) par contre je ne sais pas ce que je vais regarder sur votre lien pour voir comment faire pour que tout le monde puisse lire mes petits textes^^.

Merci encore.
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Message  Loreena Ruin Dim 26 Oct 2008 - 19:37

Oula, je ne sais plus parler moi:
Merci Krystelle, mais je viens de trouver la technique! (je suis sous mac, en fait c'est plus simple) par contre je ne sais pas ce que je vais regarder sur votre lien pour voir comment faire pour que tout le monde puisse lire mes petits textes^^.

Merci encore.
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Message  Écriture Mer 29 Oct 2008 - 21:16

Jusqu'à date je n'ai lu que le prologue et rapidement le début du premier chapitre, mais j'apprécie vraiment le style d'écriture et cela me donne envie de lire la suite.

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Message  Evanescent Dim 2 Nov 2008 - 20:45

La salle était bondée, ouverte pour cette grande occasion à tous les domestiques, qui s’agglutinaient de part et d’autre de l’allée centrale au milieu des convives.
Pas de virgule ><

puis baissa les yeux vers les deux misérables êtres, restés immobiles à ses pieds.
Pas de virgule non plus

- C’est mon souhait le plus cher, monseigneur.
Ces mots confirmèrent les soupçons du roi,
"soupçons" me paraît étrange. Il avait plus que des soupçons, non ? et elle fait plus que les confirmer, elle lui balance dans la tronche. (quoique tu puisses le dire plus subtilement ^^)

- Malgré l’étrange de cette situation, nous en convenons, nous pensons qu’il ne faut pas ignorer une demande sincère et légitime – quoiqu’elle eut pu se faire dans de meilleures conditions.
oulàlà il doit être fatigué ton roi à la fin de la journée si il cause toujours comme ça. Tu devrais simplifier (et enlever la répétion de 'nous')

Ces derniers mots furent appuyés par un regard lourd de reproches en direction de Chärl, qui baissa aussitôt le nez en signe de repentir.

C'est un peu, très légèrement, lourd.

(j'ai pris un peu de retard, je lis tout et je te dirai que j'aime beaucoup tout à l'heure :p )
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Message  Evanescent Dim 2 Nov 2008 - 21:05

Mais la voie rocailleuse reliant Minéas aux régions de l’Ouest était désespérément vide – ils étaient comme deux minuscules fourmis, perdues au milieu d’une plaine sans fin.
Avis personnel mais je remplacerais le tiret par un point virgule.
Elorä rejoignit son ami. Elle banda en silence ses pieds rougis et cloqués, songeant qu’il était triste que lui et son père se soient quittés sur une si mauvaise impression. Après cette courte pause, elle insista pour se remettre en route, malgré ses protestations. Ils repartirent donc, l’un claudiquant et maudissant son infortune, l’autre plongée dans de lointains souvenirs.

Où étaient donc les terribles bandits, les dangereuses créatures et les sorcières?
euh, sorcières ? Je suppose que "lool" n'était pas la réaction attendue. Si tu veux mettre des sorcière décris les nous, histoire qu'on oublie les classiques.

Les rayons du soleil projetaient les ombres des feuilles sur le chemin, agitées tantôt par un souffle de vent.
...et tantôt par... ? C'est pas français un 'tantôt' seul et abandonné.

− Le Bois Bleu ? Voilà un nom bien étrange, s'exclama Chärl en regardant la carte par-dessus l'épaule d'Elorä.
− Nous devrions passer à l'écart de cette forêt, se contenta t-elle de répondre.
Chärl la dévisagea comme s'il s'inquiétait de son état de santé.
− Je m’étonne de te voir te méfier d'un simple bois…Celui-ci est d’ailleurs ridiculement petit ! remarqua t-il en désignant le point noir représentant la forêt sur la carte.
− Je me méfie des apparences.
Là, j'ai pas compris qu'est-ce qui fait qu'elle se méfie.
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Message  Evanescent Dim 2 Nov 2008 - 21:21

(Evanescent où es-tu? tu me maaanques ;-))
Ui, ui je m'excuse ; je croyais pouvoir me conecter pendant cette semaines etc etc (et là on joue : "m'en voulez paaaas je suis innoceeeente")

Tandis que le ciel se fendait d’éclairs, ils s’abritèrent sous un immense hêtre, se serrant l’un contre l’autre pour ne pas avoir froid. Ils entendirent un terrible craquement, non loin de leur cachette, et le grincement déchirant d’un arbre qui chute. Il y eut un cri.
Ca va un 'tit peu vite. d'hab tu nous fait plus poireauter.

Il prit un violent coup sur la tête et perdit connaissance.
trop facile

on avait pris soin d’entraver ses jambes et il était bâillonné de façon à ne pouvoir appeler au secours.
parce qu'on peut bailloner les gens d'une autre façon ?
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Message  Evanescent Dim 2 Nov 2008 - 22:02

mais avec ces blessures, s’eut été dangereux.
tu veux nous tuer ? ^^
avec Ses blessures, C'eut été dangeureux.
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Message  Evanescent Dim 2 Nov 2008 - 22:05

Voilà je suis à jour ^^
Pas grand chose à dire, de moins en moins :-)
ça avance bien ton histoire. La suiiite !

(oui je disparais, je loupe trois épisodes, je redébarque et je demande la suite. sans commentaires ^^)
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Chimères - Prologue - Page 3 Empty Lien PDF

Message  Loreena Ruin Mar 4 Nov 2008 - 13:35

Voilà le lien pour télécharger mes trois premiers chapitres en PDF, revus et corrigés grâce aux commentaires et aux critiques de VE. Merci à ceux qui ont pris le temps de me lire! (Pensée chaleureuse pour Socque et Evanescent, toujours présents à l'appel^^).
http://www.mediafire.com/?sharekey=b2db1bfa1638e861d2db6fb9a8902bda

A bientôt,

Ruin.
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Message  Loreena Ruin Mar 4 Nov 2008 - 18:09

Krystelle, est-il possible qu'on passe le lien que je viens de donner (message précédent) en tête du sujet, afin que les nouveaux venus puissent y aller directement?

Merci d'avance!

Ruin.

PS: Socque, Evanescent, je répondrais bientôt à vos remarques et je posterai la suite, mais là je suis un peu surbookée, désolée.
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Chimères - Prologue - Page 3 Empty Chapitre 6 - Attentes - début

Message  Loreena Ruin Mer 5 Nov 2008 - 19:55

Après un long vagabondage sur internet pour permettre à mes nombreux fans (^^) de lire mes textes en format pdf, me revoilà enfin sur le devant de la scène pour donner du travail à mes commentateurs acharnés (^^).
Pas de protestation suite aux critiques que j'ai lu, que ce soit de la part d'Evanscent ou de Socque (merci à Ecriture au passage pour son petit commentaire, ça fait toujours plaisir!) je reverrai bien sûr tous ces détails.

Juste pour Evanescent: l'histoire du "tantôt" tout seul, je sais pas si c'est français mais moi ça me choque pas...je trouve que c'est plus poétique que de dire "de temps en temps"ou"de temps à autre" mais je sais pas si ça passe, il m'arrive d'inventer des trucs!

Voici la suite de l'histoire:



– VI –
Attentes


- Voilà pour vous, fit une voix féminine en poussant la porte de l’entrepôt.
Elle vint à leur hauteur et déposa deux bol de ragoût sur le sol avant de défaire leurs liens pour qu’ils puissent manger.
Chärl jeta un regard méfiant à la nourriture, croisa les bras et fit mine de bouder.
- Vous devriez manger. La journée va être rude, avança l’inconnue.
- Savez-vous ce qu’ils comptent faire de nous ? osa Elorä.
- Je ne suis pas sensée parler de ça.
- Ils ont pris tout ce que nous possédions – nous sommes en droit de savoir pourquoi nous sommes retenus prisonniers.
À la faveur de la faible lueur de l’aube, Elorä distinguait vaguement les traits de leur visiteuse. C’était une jeune femme élancée, habillée à la façon des hommes, avec une longue tresse qui lui tombait jusqu’aux hanches. Elle ne semblait pas leur être hostile mais ses yeux marron, aux longs cils noirs, restaient dubitatifs ; son ton se voulait froid et distant.
- Vous avez vu notre village ; si quelqu’un venait à apprendre son emplacement, s’en serait fini de nous…
La chasseresse chercha le regard d’Elorä, espérant visiblement y trouver quelque encouragement. Elorä se força à sourire. Le visage de leur visiteuse s’éclaira imperceptiblement et elle ajouta, à voix basse:
- Vous représentez une menace pour nous et beaucoup pensent qu’il faudrait mieux vous supprimer. Cependant, une partie des villageois est de votre côté, parce que vous avez sauvé les enfants – mais ce n’est pas celle qui se fait entendre pour l’instant.
- Qui va prendre la décision ? Votre chef ? demanda Elorä.
La jeune fille avait conscience que cela ne faisait pas partie des questions auxquelles la chasseresse était autorisée à répondre, mais cette dernière prenait de toute évidence plaisir à transgresser l’interdit et Elorä comptait bien exploiter ce filon. Après un instant d’hésitation, leur visiteuse répondit :
- Orion est partagé. Je crois qu’il attend qu’Aären aille mieux pour prendre sa décision. En effet, si Aären dit qu’il faut vous épargner, beaucoup de villageois se rangeront de son côté.
- S’il s’agit de l’homme que j’ai aidé dans le bois, il se prononcera en notre faveur, remarqua Elorä.
- Détrompez-vous, objecta la jeune femme, les choses sont bien plus compliquées que vous ne le penser. Orion ne vous porte pas dans son cœur et votre mort ne fera verser de larme à aucun de ses hommes. En cas de mésentente entre Aären et lui, il y aura un vote et ce sera l’ensemble des villageois qui décidera de votre sort.
- Ne veniez-vous pas d’affirmer que les villageois suivraient Aären ? releva Chärl.
- Il y a deux « clans » dans le village ; les villageois et les hommes d’Orion…
Elle s’interrompit. Visiblement, elle venait de réaliser qu’elle était bien trop bavarde. Elorä eut l’impression que la jeune femme luttait intérieurement entre son désir d’expliquer la situation et le respect des règles qu’on lui avait imposées. Le besoin de parler prit cependant le dessus ; elle voulait justifier les actes de ses pairs, sans doute pour se convaincre elle-même que tout cela avait un sens.
- Je vais vous raconter une histoire. Il y a longtemps, un petit hameau fut rasé de la carte par des pillards ; tout avait brûlé et c’était l’hiver. Les quelques habitants qui survécurent se cachèrent dans les bois. Parmi eux, il y avait un jeune homme nommé Aären qui prit la tête du groupe et convainquit ses compagnons de construire un nouveau village dans la forêt, là où les pillards ne viendraient pas.
» La première année fut rude, mais ils s’habituèrent bientôt à cette vie, entre chasse et cueillette. Et puis un jour, des brigands pénétrèrent dans le bois avec la ferme intention d’en faire leur repère. La présence du village ne leur échappa pas longtemps. Ils voulurent s’en prendre à Aären et aux autres, mais ces derniers, endurcis par des années de vie dans la forêt, leur opposèrent une résistance acharnée. Voyant les pertes s’accumuler d’un côté comme de l’autre Orion, le chef des brigands, et Aären se rencontrèrent et décidèrent d’une trêve.
» Aären fut généreux : après plusieurs mois de cohabitation sans la moindre embrouille, il proposa aux bandits de vivre dans son village, espérant qu’ils renonceraient ainsi à leur vie de débauche. Les hommes d’Orion s’intégrèrent très vite à la petite communauté, il y eut des mariages et des enfants. Cependant, les anciens bandits ne renoncèrent pas à leurs habitudes : ils continuèrent à détrousser les voyageurs, prétextant qu’ils protégeaient ainsi le village. Aären parvint à les empêcher de tuer leurs victimes et fit tout pour que plus personne n’entre dans le bois : il chargea ses hommes, une fois par semaine, d’aller pousser des cris près du village voisin, afin de répandre la rumeur que le bois était hanté. Il fit même mettre le cadavre d’un vieillard, affreusement mutilé, près de l’entrée de la forêt, où un bûcheron finirait inévitablement par le trouver. L’imagination des gens fit le reste du travail et bientôt, plus personne ne s’aventura dans le bois. Une route fut même construite à l’Est pour le contourner.
Elle parut soulagée d’avoir ainsi parlé. C’est avec un aplomb nouveau qu’elle leur jeta:
- Je ne comprends pas pourquoi vous avez malgré toutes ces précautions, empreinté le chemin du Bois Bleu. N’avez-vous pas été dissuadé par l’un de ces bûcherons qui restent toujours à l’orée du bois ? N’avez-vous pas lu l’inscription placardée à l’entrée ?
- Nous avons écouté le bûcheron et lu la pancarte, expliqua Chärl d’un ton calme, mais il en fallait bien plus pour nous dissuader de suivre le chemin que nous avions décidé d’emprunter.
La jeune femme l’ignora, se tournant vers Elorä.
- Comment faites-vous pour supporter cette arrogance ? Les nobliaux comme lui m’exaspèrent. Ils se croient au-dessus de tout le monde et n’ont aucun respect pour les petites gents.
- Si nous n’avions pas traversé la forêt, je n’aurais pas pu venir en aide aux enfants, répliqua Elorä, sentant que la conversation était en train de s’envenimer.
L’expression de la chasseresse changea aussitôt et son visage fut à nouveau marqué par le doute. Elle hocha la tête.
- Soit. Mais qu’est-ce qui vous amenait par ici ?
Elorä fut rassurée. L’intérêt que la chasseresse portait soudain à leur histoire indiquait qu’elle était bien disposée à leur égard. Au fond, Elorä comprenait l’inquiétude des villageois : ils avaient peur de perdre ce qu’ils avaient mis tant de temps à construire, et étaient prêts à tout pour le préserver. Finalement, ils n’étaient pas différents des autres. L’espoir lui vint qu’en parvenant à convaincre cette jeune femme qu’ils n’étaient pas une menace, celle-ci puisse se ranger de leur côté.
Elle entama donc leur histoire. Bien sûr, pas la véritable histoire, car les origines royales de Chärl pouvaient leur porter préjudice, mais une histoire vraisemblable, assez proche de la réalité. Elle évoqua le décès brutal de sa nourrice et sa décision de partir à la recherche de ses origines, puis expliqua qu’elle devait se rendre en Aubaïn, où quelqu’un était sensé pouvoir la renseigner. Elle connaissait Chärl depuis l’enfance : il avait décidé de l’accompagner pour changer de vie.
La chasseresse écouta avec attention son récit, mais celui-ci ne sembla pas la convaincre. Elorä comprit un peu tard que la jeune femme lui avait posé la question uniquement pour tester leur sincérité.
- Vous aviez beaucoup d’argent sur vous, et vos vêtements sont presque neufs. Il m’est difficile d’imaginer que de simples paysans possèdent assez de bien pour s’acheter de telles étoffes.
Elorä se sentit piégée et resta muette, mais Chärl prit la relève avec assurance:
- Vous avez raison. Mon amie, prise dans son récit, a oublié quelques détails qui lui semblaient sans importance. Voyez-vous, mon père est commerçant. Il possède des biens qu’il n’aime pas beaucoup partager. Lorsque j’ai appris qu’Elorä partait, j’ai décidé de quitter la maison familiale, où je ne me trouvais plus à ma place depuis déjà longtemps. J’ai « emprunté » une belle somme d’argent à mon cher père pour que nous puissions partir. Ma seule excentricité fut d’acheter cette tenue que vous voyez, et je m’en repends encore, car mes vieux vêtements étaient assurément plus confortables. Pour tout dire, je ne serais pas fâché d’en être débarrassé, surtout si elle pouvait servir à d’autre que moi, qui en auraient, assurément, bien plus besoin.
La chasseresse dévisagea Chärl en plissant les yeux, comme pour s’assurer qu’il ne mentait pas ; le pouls d’Elorä s’accéléra et ses membres se raidirent : si cette femme trouvait une faille au récit de Chärl, ils perdraient leur seule chance de s’attirer sa sympathie. Mais la celle-ci se mit à rire :
- Quelle histoire étonnante ! Je suis désolée de m’être montrée si dure avec vous – je croyais avoir à faire à quelques nobles prétentieux. Je me disais aussi qu’il était étonnant qu’une jeune fille capable de faire les attelles et de soulever les arbres, accompagne un garçon de haut rang…
Les deux amis sourirent, autant par amusement que par soulagement. Ils parlèrent encore un peu de l’injustice du monde et de la prétention des riches, puis les sujets de conversation se tarirent et Rita – c’était ainsi que se nommait la jeune femme – leur annonça qu’elle devait les laisser. Elle ramassa leurs bols, qu’ils avaient vidés entre temps, et leur remit leurs liens.
Alors qu’elle ouvrait la porte, elle se retourna, comme prenant brusquement conscience d’un détail jusque-là oublié:
- Aären est un homme juste et bon ; cependant, il ne fera rien qui puisse mettre en danger le village. J’essayerais de le convaincre que vous n’êtes pas une menace, mais je ne peux rien vous promettre.
Sur ce, elle referma la porte derrière elle, les replongeant dans la pénombre.

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Message  Invité Mer 5 Nov 2008 - 20:08

Simplement une remarque à propos du récit que fait Rita aux deux héros, au cours du dialogue : en pareil cas, il me semble plus naturel d'employer le passé composé que le passé simple.

Et puis : "J’essayerai de le convaincre que vous n’êtes pas une menace". Il n'y a pas de "s" à la fin du verbe, puisqu'il s'agit d'un futur et non d'un conditionnel, d'autre part la forme "J'essaierai" me paraît là encore plus naturelle.

(Sinon, je suppose qu'il ne vont pas crever aussi bêtement, les rigolos, cela nuirait par trop pour la suite !)

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Message  Evanescent Jeu 6 Nov 2008 - 17:01

Juste pour Evanescent: l'histoire du "tantôt" tout seul, je sais pas si c'est français mais moi ça me choque pas...je trouve que c'est plus poétique que de dire "de temps en temps"ou"de temps à autre" mais je sais pas si ça passe, il m'arrive d'inventer des trucs!
du coup j'ai demandé confirmation aux chefs (sur le fil grammaire et orthographe) et apparemment en effet c'est très peu français (dans cette phrase en tous cas). C'est toi qui vois :-)

- Voilà pour vous, fit une voix féminine en poussant la porte de l’entrepôt.
Je pense pas qu'une voix, même féminine, puisse pousser la porte d'un entrepôt ni d'ailleurs de quoi que ce soit. Ta phrase est mal tournée.
"fit la voix de la femme qui poussait la porte de l'entrepôt"
ou simplement : "fit une femme en poussant la porte de l'entrepôt"
ou si tu tiens au "voix féminine" : "fit une voix féminine. La femme qui avait prononcé ces mots..."
Mais là ça va pas.

Elle vint à leur hauteur et déposa deux bol de ragoût sur le sol avant de défaire leurs liens pour qu’ils puissent manger.

Avis personnel, mais je préférerais "afin qu'ils puissent" plutôt que le "pour que" qui n'est pas magnifique.

» Aären fut généreux : après plusieurs mois de cohabitation sans la moindre embrouille,
Le mot "embrouille" fait bizarre là, par rapport au ton de la jeune femme.

Comme quoi ce qui est utile dans la vie c'est de savoir mentir de manière crédible ^^ belle leçon ;-)
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Message  Loreena Ruin Dim 9 Nov 2008 - 18:29

Socque: je vais réfléchir au passé composé, je pense que je peux améliorer de toute façon ;-). Et oui, ils vont pas mourir si facilement, d'ailleurs je trouve que c'est un peu trop évident pour le lecteur... c'est une vraie faiblesse de ce passage de l'histoire, il y a une cruelle absence de suspens et ça m'énerve, mais il faut bien qu'il y ait un peu d'action de temps en temps :S!

Evanescent: bien vu le coup de la voix, c'est le genre de truc pas logique qui m'échappe complètement lorsque je me relis et je suis d'accord avec tes deux autres remarques ^^.

La suite:




La porte à peine refermée, Rita regretta de s’être montrée aussi gentille avec les prisonniers. Malgré tout, maintenant qu’elle leur avait promis d’aller plaider leur cause auprès d’Aären, elle devait le faire. Elle n’était pas du genre à agiter un morceau de viande sous le nez d’un chien sans le lui donner. Il lui fallait de toute façon voir Aären pour lui faire ses excuses: elle s’était disputée avec lui avant l’orage et n’avait pas trouvé le temps, ni le courage, d'aller lui parler depuis. Sous le coup de la colère, elle lui avait dit des choses qu’elle ne pensait pas et le regrettait amèrement, d'autant plus que ces mots auraient pu être les derniers échangés entre eux.
- Alors, Rita ? On fait la conversation aux prisonniers ?
Rita s’arrêta sans avoir besoin de se retourner. Galekïn, encore. Elle détestait cet homme : de tous les sous fifres d’Orion, il était le plus sauvage et le plus vil. Le bruit courait qu’il avait violé plusieurs femme avant d’arriver au village. C'était par sa faute qu'elle s’était disputée avec Aären. Ce dernier était tellement naïf ! Il n’avait de cesse de défendre les pires crapules, sous prétexte que les gens pouvaient changer, que personne n’était mauvais par nature…
- Ça te dérange peut-être ? rétorqua t-elle en faisant mine de continuer son chemin.
Galekïn la rattrapa en la prenant par le bras.
- Si tu passes trop de temps avec eux, on va finir par croire que tu es de leur côté…Les gens parlent, tu sais.
Elle le força à la lâcher et s’éloigna :
- Libre à toi de dire et de penser ce que tu veux, j’ai ma conscience pour moi.
Il grogna, mais n’osa pas la poursuivre devant tout le monde. Dès qu’elle fut à bonne distance, Rita s’autorisa à respirer. Galekïn la convoitait depuis plusieurs mois. Cela avait commencé peu après que Jina lui ait cédé. Il fonctionnait comme ça : lorsqu’une fille lui plaisait, il la harcelait jusqu’à avoir ce qu’il désirait, puis passait à une autre. Rita était la seule à lui avoir résisté, mais la patience de Galekïn avait des limites ; peu lui importait maintenant de la prendre de grès ou de force.
Rita ne s’était pas méfiée au début, parce qu’elle était habituée à ce que les hommes soient sensibles à son charme. On lui disait souvent qu’elle était belle sans que cela l’atteigne vraiment : elle nattait ses longs cheveux châtains et s’habillait comme les chasseurs parce qu’elle voulait être vu comme telle – pas comme l’une de ces filles frivoles qui couchent avec n’importe qui.
Son erreur avait été de croire que Galekïn se contenterait comme les autres de la regarder. Il avait fallu qu’il s’en prenne physiquement à elle, un soir, pour qu’elle réalise qu’il n’avait pas l’intention de la laisser tranquille ; elle avait alors décidé d'aller se plaindre auprès d’Aären. Mais une fois devant lui, elle s’était sentie honteuse et n’avait pas osé lui avouer la véritable raison de sa visite : elle s’était contentée de prétendre que Galekïn était un trouble fait dangereux et violent, qu'il fallait mieux bannir du village. Cela n’avait bien sûr pas suffi à Aären : il ne pouvait prononcer un bannissement sur ce seul témoignage, et Galekïn était le frère d’Orion, ce qui lui conférait une casi invulnérabilité. Rita s’était sentie impuissante face à ces arguments, et c’est pour cette raison qu’elle s’était mise en colère.
Il était certes injuste que Galekïn s’en sorte sans être inquiété mais, elle le réalisait à présent, ce qui l’avait le plus frustrée était qu’Aären ne se range pas aveuglément de son côté. Elle n’avait pas de raison logique de lui en vouloir : elle avait été incapable de lui dire la vérité. Mais, comme beaucoup de jeunes filles, elle s’était figurée que l’homme qu’elle aimait allait voler à son secours sur un simple cri de détresse.
Devoir cacher ce qu’elle ressentait étaient terriblement pesant pour elle, mais sachant que ces sentiments n’étaient pas réciproques, elle voulait au moins conserver l’amitié de l’homme qu’elle respectait le plus. Quelle ironie ! celui qui faisait battre son cœur était aussi le seul qui ne la regardait pas avec envie.
Approchant de la hutte de son amour secret, elle se força à se concentrer sur le plus urgent : il fallait qu’elle essaye d’aider les étrangers.
La porte de la maison s’ouvrit, laissant émerger Halgaëlle, chargée d’un plateau portant les restes d’un dîner. Apercevant Rita, elle sourit.
- Comment va t-il ? lui demanda Rita.
- Bien mieux. Il peut se lever maintenant, mais il doit encore se reposer.
Rita se sentit soulagée.
- Et les enfants ? demanda t-elle par politesse.
- Les miens sont encore un peu sous le choc ; ils n’arrêtent pas de parler de l’étrangère. Je ne sais pas pour Raki. Apparemment, il fait pas mal de grabuge. On entend ses disputes avec Orion d’un bout à l’autre du village…J’ai toujours été la première à dire qu’Orion était dur avec son fils, mais ce gamin est tellement têtu ! Et ces étrangers ? Que diable venaient-il faire dans notre forêt ?
Sur ce, elle s’éloigna en grommelant. Rita n’osa pas lui faire remarquer que c’était grâce aux étrangers que ses enfants étaient sains et saufs : cela n’aurait servi à rien. Halgaëlle n’était pas une mauvaise femme, c’était même une bonne mère ; mais elle avait, comme la plupart des villageois, connu la crainte des pillards, les nuits de terreur à croire sa maison à nouveau attaquée, les sueurs froides des cauchemars. Cette peur ne l’avait jamais vraiment quittée et s’était de fil en aiguille, étendue à tous les étrangers. À l’image du reste des villageois, Halgaëlle se raccrochait à ce qui lui était commun, rejetant sans vergogne tout ce qui lui apparaissait comme une menace. Rita, qui se souvenait encore des flammes ravageant sa maison et de son père, trucidé alors qu’il tentait de la protéger, ne pouvait pas lui en vouloir. C’était, après tout, cette peur des étrangers qui les avait soudé les uns aux autres, assurant leur survie. Mais Rita était jeune et au fond d’elle, elle sentait que les choses pouvaient encore changer.
Les choses vont changer, pensa t-elle en poussant la porte de la hutte d’Aären.

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Message  Invité Dim 9 Nov 2008 - 19:28

Bien, ça avance, le personnage de Rita est cohérent... (Pourquoi le nom de la plupart des personnages comporte-t-il une voyelle avec tréma, mais pas de tous ? Ya -t-il une raison qu'on apprendra plus tard ?)

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Message  Evanescent Dim 9 Nov 2008 - 20:49

Elle n’était pas du genre à agiter un morceau de viande sous le nez d’un chien sans le lui donner.
Etrange métaphore pour la situation. Alors le chien c'est Elorä et Chärl, et le morceau de viande c'est leur vie ?

d'autant plus que ces mots auraient pu être les derniers échangés entre eux.
le "échangés entre eux" n'est pas indispensable. C'est évident et ça alourdit la phrase.

Le bruit courait qu’il avait violé plusieurs femme avant d’arriver au village.
Hum. Sympathique société où des viols peuvent ne rester qu'une rumeur. Je trouve que 'sauvage et vil' est un peu lég', là.

Galekïn la convoitait depuis plusieurs mois. Cela avait commencé peu après que Jina lui ait cédé.
"ait" ou "aie" ? Je ne sais jamais ; les sujbonctifs ne m'aiment pas ^^

Il fonctionnait comme ça :
... comme cela

Rita ne s’était pas méfiée au début, parce qu’elle était habituée à ce que les hommes soient sensibles à son charme.

Pas de virgule avant "parce que". D'ailleurs, tant que j'y suis, le "parce que" est assez lourd.

On lui disait souvent qu’elle était belle sans que cela l’atteigne vraiment :

"sans que cela ne l'atteigne".

elle nattait ses longs cheveux châtains et s’habillait comme les chasseurs parce qu’elle voulait être vu comme telle

Encore un "parce que" ?

elle s’était contentée de prétendre que Galekïn était un trouble fait dangereux et violent,
"... que Galekïn était un... quoi" ? Il ne manque pas un mot ? Parce que là je ne vois pas le sens de la phrase.

ce qui lui conférait une casi invulnérabilité.

une quasi invulnérabilité. Mais c'est très langage parlé, même sans faute d'orthographe ^^

Elle n’avait pas de raison logique de lui en vouloir : elle avait été incapable de lui dire la vérité.
euh... du coup tu nous la rends anthipathique. C'est à elle qu'elle doit en vouloir, elle n'a pas à rejeter la faute sur l'autre. C'est volontaire qu'elle nous devienne antipathique ?

À l’image du reste des villageois, Halgaëlle se raccrochait à ce qui lui était commun,
"... à tout ce qui lui était connu", non ?

rejetant sans vergogne tout ce qui lui apparaissait comme une menace.

tu es sûre que c'est ce que tu as voulu dire "sans vergogne" ? Ca me parrait bizarre dans le contexte...

Rita, qui se souvenait encore des flammes ravageant sa maison et de son père, trucidé alors qu’il tentait de la protéger,
trucidé ? euh... c'est pas très tragique comme mot... je sais pas, dis "brûlé à mort", tout bêtement

ne pouvait pas lui en vouloir.
Encore ?

J'ai l'impression que, dans ce passage, ton style est beaucoup plus parlé qu'avant. C'est volontaire ?
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Message  mentor Dim 9 Nov 2008 - 20:57

Evanescent a écrit:
elle s’était contentée de prétendre que Galekïn était un trouble fait dangereux et violent
"... que Galekïn était un... quoi" ? Il ne manque pas un mot ? Parce que là je ne vois pas le sens de la phrase.
un trouble-fête, sans doute ;-)

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