Sans toi ni l'oie (Théâtre) - Premières scènes
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Re: Sans toi ni l'oie (Théâtre) - Premières scènes
scène 12, 1/2
Jérémie, Victor
La porte d'entrée s'ouvre. Jérémie soutient un peu Victor, qui avance d'un pas mal assuré. Jérémie le conduit vers le canapé.
- Jérémie : Assieds-toi. Repose-toi. Tu dois en avoir ta claque de marcher. (silence) Dans quel état, je te retrouve, mon pauvre Victor. Dans quel état ! Je finis même par me demander si c'est bien toi.
- Victor (façon officier de mairie) : Victor Délépine. Né le 10 août 1961 à Compiègne. Marié en premières noces à…
- Jérémie : Ça va, ça va, on n'est pas dans un service d'état-civil. Bon sang, tu t'es regardé dans la glace, une fois ou deux ? Tu dors où ?
- Victor : Par-ci, par-là.
- Jérémie : Chez des amis ?
- Victor : Plus d'amis.
- Jérémie (s'asseyant près de lui) : Et moi, je suis quoi, Victor ? C'est de ma faute, à moi, si j'ai mis trois mois à te trouver ?
- Victor : Fatigué. Victor est fatigué.
- Jérémie : Tu veux une douche ? C'est une bonne douche qu'il te faut pour commencer.
- Victor : Ton texte, Jérémie ! Il faut dire (prenant une voix pédante) : Notre histoire commune débute par un bon bain chaud, non ? (Il éclate de rire)
- Jérémie : Un bain chaud ? Par ce temps ?
- Victor : Victor sent si mauvais ?
- Jérémie : Je n'ai pas dit que tu sentais mauvais.
- Victor : Bizarre, je me suis lavé ce matin. …me souviens plus ce qu'il disait, ce con !
- Jérémie : Mais tu as beaucoup marché. Et ça détend toujours, une douche.
- Victor : …suis détendu, Jérémie, parfaitement détendu. Peut-être… trop.
- Jérémie (haussant les épaules) : Alors, pas de douche.
- Victor : Non, bien sûr. Un bain. Avec… tu sais… les petites perles, là. Rouges. Jaunes. Blanches. (Tentant de contrefaire une voix) Blanc, c'est vanille. Mes préférées. (il rit). Faut pas écouter aux portes, Victor. C'est mal élevé (silence). Vanille ! Il est délicat, le garçon. Non ?
- Jérémie : Tu nages en plein délire, mon vieux. J'espère qu'il n'est imputable qu'à l'alcool.
- Victor (se lève péniblement, se place devant Noé, lui agrippe le col) : …putable, Jérémie ? L'alcool ? Rien à voir, l'alcool ! Réfléchis ! Réfléchis ! Qui réchauffe Victor ? Qui lui murmure des mots doux ? Qui lui caresse le ventre ? Sa femme ? (Il fait mine de cracher) N'insulte pas une bonne amie !
- Jérémie : Je vais aller te préparer le bain. Je crois que c'est mieux. Il n'y a pas de perle mais il doit me rester du bain moussant. Les affaires que tu as laissées sont toujours là, tu sais ?
- Victor : Ah oui ? Et après le bain, tu veux voir Victor … en peignoir ou avec des habits ?
- Jérémie : Tu te rhabilles, tu te mets en pyjama, qu'est-ce qu'on s'en fiche, Victor !
- Victor : Victor dit ça pour le champagne !
- Jérémie : Aucune chance, mon vieux. Tu ne vois pas que tu as franchi la ligne rouge depuis longtemps ? Et arrête de parler de toi à la troisième personne, c'est agaçant !
- Victor : Tu as un invité, Jérémie !
- Jérémie : Tu es mon invité, Victor, c'est vrai, mais tu n'es pas en état de décider. Tu te détruis. Dès demain, je te mets au régime sec. Check-up complet. Consultations. Analyses. Désintoxication. La totale.
- Victor : Non ?
- Jérémie : Tu n'y couperas pas.
- Victor : Alors, tu es mon ange gardien (gémissant dans son giron) : Tu es mon copain, Jérémie. Jérémie ! Dis-moi que tu es mon copain ! Mon pote ! Tiens-moi chaud !
- Jérémie (lui entourant les épaules): Je suis ton ami, Victor.
Silence
- Victor : Dis-moi, Jérémie (il jette des regards dans la pièce).
- Jérémie : Oui.
- Victor : Ils… Ils habitent ici ?
- Jérémie : Non.
- Victor : Mais… Les meubles. Les photos. Mon linge. Je pige pas bien.
- Jérémie : Je loue l'appartement.
- Victor : Toi ? Riche comme Crésus et… tu loues ?
- Jérémie : Je n'y vis pas.
- Victor : Ah ? Alors qui ? Ta copine ?
- Jérémie : Non, personne.
- Victor : Ah ! Mystère et boule de gomme, hein ?
- Jérémie : Ça tombe bien, tu vas pouvoir te refaire une santé, ici.
- Victor : Pas fou, non ? Jamais ! Tu m'entends ? Jamais !
- Jérémie : Pourquoi tu dis ça ?
Victor hume l'air ostensiblement. Renifle un mur. Se dirige d'un pas hésitant vers la chambre du couple et respire, à la porte, vers l'intérieur. Il fait la même chose à la porte de l'autre chambre.
- Victor : Tu sens pas ?
- Jérémie : Quoi ?
- Victor : Les odeurs, Jérémie. Une infection. Un mélange de parfums. Envie de vomir.
- Jérémie : Qu'est-ce que tu racontes ? Personne ne s'est parfumé ici depuis…
- Victor : Tu sens vraiment pas ? (Il recommence à sentir) Égoïsme, là. (en humant ailleurs à plusieurs reprises) Ici… ici… Lâcheté. (idem) Ah, ça, aucun doute. Trahison. Ils ont couché ici et leurs odeurs se sont mélangées.
- Jérémie : Je ne crois pas.
- Victor (élevant la voix) : Et moi, je te dis qu'ils ont forniqué dans ce lit, qu'ils se sont frottés sur les murs, partout, et que leur odeur est insupportable. J'habiterai jamais plus ici, tu m'entends.
- Jérémie : C'est une solution très temporaire, Victor.
- Victor : Jamais !
- Jérémie : Si je te disais que ça fait partie d'un plan ? Si je te disais que tu as tout à y gagner ? Que nous avons à y gagner, toi et moi.
- Victor : Oh, oh, oh, va doucement Jérémie. Si tu veux que je sois bien attentif, il me faudrait un peu de carburant. On cause, on cause. J'ai la bouche sèche, moi
- Jérémie : Un grand verre d'eau, alors.
- Victor : Avec une bonne histoire ? Tu rigoles ! T'as bien une bière !
- Jérémie : Victor, merde !
- Victor : Une seule, Jérémie ! Rien qu'une ! Juré ! Pour faire redémarrer la machine, quoi ! T'as bien dit qu'elle commençait demain, la purge, pas ce soir ?
Re: Sans toi ni l'oie (Théâtre) - Premières scènes
scène 12, 2/2
Jérémie secoue la tête d'impuissance, va à la cuisine. Victor va vers la salle de bains et revient avec la tête mouillée, une serviette par-dessus. Il s'asseoit.
- Victor : …t'ain ! ça fait du bien !
Jérémie revient avec une bière dans un bock.
- Victor (émerveillé par la taille du verre) : T'es un vrai pote, Jérémie.
Il lève le verre très haut, puis commence à boire d'un seul trait, mais Jérémie l'arrête d'un geste, prend le verre et le pose devant lui.
- Jérémie : Je te conseille d'économiser. On a dit une bière, Victor. Pas deux. Pas trois.
Silence
- Victor : T'es dur, mais je me rappelle que c'est bon d'être aimé, Jérémie. C'est pour ton ami, que tu fais tout ça ? (pause) Ou pour ton plan ?
- Jérémie : Trois mois que je te cherche, Victor.
- Victor : Y a des plans à… (Il mouline avec son bras) …long terme.
- Jérémie : On avait fait un petit voyage, ensemble. Tu se souviens ?
- Victor : Ouais.
- Jérémie : On a appris à s'apprécier, non ?
- Victor : Ouais. Et… la bière ?
- Jérémie : Tu trouvais des qualités à mes livres.
- Victor : T'as du talent, Jérémie. T'as juste commencé facile.
- Jérémie : Facile ? Tu entends quoi quand tu dis ça ?
- Victor : Pas mal de bruit, c'est sûr. Les voyeurs. Qui bavent en plein jour. Les jouisseurs. Qui se branlent dans le métro. Dans les cafés. Bien entourés. Une montagne de fric. A gauche. Une pute droguée. A droite. En toute impunité, bien sûr. C'est bien marqué Prix Littéraire, non ? (Jérémie serre les dents). Oh, oh, calme-toi. Ça viendra un jour, Jérémie. Sûr. T'écriras un grand livre.
- Jérémie : C'est ce que tu penses vraiment, ou c'est pour récupérer ta bière ?
Ils se regardent, rient tous les deux .Jérémie lui rend la bière, Victor boit quelques gorgées avec délectation, repose le verre.
- Victor : Alors ? Ton plan ?
- Jérémie : J'ai reçu plusieurs coups de fil de Magali.
- Victor : Premiers doutes, hein ? Premières trouilles ?
- Jérémie : Tu sais quelque chose ?
- Victor : Je connais le loustic.
- Jérémie : Elle m'a téléphoné de Berlin, de Barcelone. Ils ont eu une grosse engueulade, là-bas. Au début, c'était Magali qui s'occupait de la carrière de Noé. Mais il aurait embauché un vrai impresario. Et puis surtout, il serait de plus en plus distant, irritable. Sans compter ses absences. Il disparaît à n'importe quel moment du jour et de la nuit. Sans prévenir. Pendant des heures. Il dit qu'il a besoin d'air.
- Victor : Il goûte le frais et il revient ! L'est en progrès, le lascar. Notez, greffier !
- Jérémie : Elle va revenir, Victor. C'est une question de semaines. Il faut que tu sois prêt.
- Victor : Ah ! Ton super plan !
- Jérémie : Tu seras prêt, Victor. On fera ce qu'il faut. On te cherchera un bon job. La parenthèse aura été finalement de courte durée. Pour un employeur tu auras pris un congé sabbatique. Histoire de faire le point. Tu seras une recrue de choix, pleine d'énergie, enthousiaste ! Tu cueilleras une femme toute prête à te tomber dans les bras. Fin des ennuis. Exit l'emmerdeur. Retour à la case départ. Mais pour ça, il faudra se secouer, Victor !
- Victor (riant de bon cœur, puis) : Génial !
- Jérémie : Tu te fiches de ma gueule, ou je rêve ?
- Victor (faisant des efforts pour garder son sérieux) : Moi ? Non. Non. C'est juste... ton plan, là.
- Jérémie : Dis ce que tu as à dire.
- Victor: Je résume. Petite fête organisée par mon pote Jérémie. En cadeau, un gars tout requinqué. Beau costard. Belle situation. Arrive la nana de la soirée. Tombe en morceaux, la nana. Pas grave. Le gars qu'est en forme recolle le tout. Forcément, elle lui dit merci. Vous me sauvez la vie. Forcément, ils repartent bras dessus bras dessous. Happy end. (il rit à nouveau) Bravo Jérémie ! Quel succès !
- Jérémie (explose de colère) : Excuse-moi, je n'avais pas compris que tu n'avais besoin de personne, que tu voulais continuer à nager dans la merde et perdre définitivement ta femme !
- Victor (très calme) : Faudra trier. Y'a du bon. Et du moins bon.
- Jérémie (baissant d'un ton) : Mais encore ?
- Victor: Jérémie, écoute. Écoute bien ! Il ne sera pas dit que je laisserai tomber un copain dans la panade.
- Jérémie : Qu'est-ce que …?
- Victor : Écoute-moi, Jérémie ! Regarde-nous ! Moi. Sale. Déglingué. Toi. Frais. Vitaminé. Pourtant… pourtant… t'organises quoi ? Une petite kermesse de village. Manque les feux d'artifices, mon vieux, pour faire une belle fête ! Et on les trouve où, d'après toi ? Où, Jérémie ? (pause) Dans la poche de Victor, bien sûr ! Des belles bleues ! Des belles vertes ! Des belles rouges, surtout. Alors, tu vas requinquer, Victor, c'est O.K, mais pour la fête, c'est moi qui régale. Maintenant, attention, Jérémie ! Attention ! Faudra savoir danser !
Re: Sans toi ni l'oie (Théâtre) - Premières scènes
pas Noé, Jérémie !apoutsiak a écrit:Victor (se lève péniblement, se place devant Noé, lui agrippe le col)
;-)
Re: Sans toi ni l'oie (Théâtre) - Premières scènes
Une bonne nouvelle ! Buzzword d'Adobe permet de partager les textes à des degrés divers : de co-auteur (toutes permissions) à simple lecteur (aucune). Je vous communique le lien du fichier partagé sur le mode "lecteurs", qui ne peuvent donc, ni corriger, ni commenter. Dois-je vous préciser que ce lien n'est donné que dans ces colonnes ? Si un(e) modo lit ce texte, peut-il (elle) vérifier que ce lien fonctionne correctement et remplacer celui qui est en en-tête du fil ? Merci d'avance et bonne lecture.
Le lien susdit :
https://buzzword.acrobat.com/?i=7Oocc3jRk6XgPJfHwzVVBQ
Le lien susdit :
https://buzzword.acrobat.com/?i=7Oocc3jRk6XgPJfHwzVVBQ
Re: Sans toi ni l'oie (Théâtre) - Premières scènes
pas Noé, Jérémie !apoutsiak a écrit:Victor (se lève péniblement, se place devant Noé, lui agrippe le col)
si l'auteur passe par ici et lit ce com...
:-)))
Re: Sans toi ni l'oie (Théâtre) - Premières scènes
Faut s'inscrire a priori...apoutsiak a écrit: https://buzzword.acrobat.com/?i=7Oocc3jRk6XgPJfHwzVVBQ
Re: Sans toi ni l'oie (Théâtre) - Premières scènes
Ecoutez, puisqu'ils nous enquiquinent, on va faire simple. Je vous donne le sésame. Du coup, vous y aurez accès comme moi. Si un petit malin venait faire du bazar, il me suffirait de remplacer le fichier.
adresse mail : camille.lefevre@free.fr
sésame : poussine
problème d'accès résolu ?
adresse mail : camille.lefevre@free.fr
sésame : poussine
problème d'accès résolu ?
Re: Sans toi ni l'oie (Théâtre) - Premières scènes
Bon, apou, j'ai lu via le fichier reçu plutôt qu'ici parce que je ne m'y retrouve guère avec les commentaires croisés. Je risque donc de répéter des choses déjà dites, désolée.
Première remarque générale: tu as tendance à passer facilement d'une période à une autre dans cette histoire, à laisser s'écouler un mois, puis trois, sans créer de véritable note explicative. Là encore, le lecteur doit pouvoir s'y retrouver facilement. Si cette pièce était jouée, comment savoir que trois mois se sont passés? Les transitions me paraissent souvent abruptes.
Autre remarque d'ordre général: je trouve que c'est inégal. Les dialogues sont parfois très bons, parfois plats. Le caractère des personnages ne demeure pas identique et il y a des changements importants qui s'expliquent difficilement. Je pense par exemple à Magali, tantôt nunuche, tantôt perverse. Ou Victor, demi abruti qui ne voit rien venir mais a au bout d'un temps des pointes de lucidité sans pour autant réagir.
Jérémie me paraît aussi être une caricature d'écrivain à succès.
Bref, autant tes personnages m'ont plu au début, autant au fur et à mesure, ai-je trouvé qu'ils perdaient de leur force.
Idem pour l'intrigue. Cela finit par s'enfoncer dans quelque chose de lent, presque lourd et surtout déjà vu. Le vaudeville, ça se veut subtil pour ne pas tomber dans la comédie de boulevard si souvent vue et il me semble (mais c'est un avis très perso) que tu as perdu de cette finesse.
Sinon, quelques détails techniques:
- Scène 8 (je me réfère à la numérotation du fichier): Noé est là depuis un mois. Chez Victor et Magali donc si je comprends bien. Magali le tutoie mais pas Victor. Or il me semble qu'au début, c'est surtout Victor qui voulait faire copain avec Noé, non? Détail, certes.
- Scène 9: on retrouve Victor soliloquant en début de scène. A propos de ces monologues, longs (il y en a un plus loin avec Magali guillerette, scène 10), cela passe surtout en visuel mais par écrit, je me dis que quelques indications scéniques supplémentaires ne seraient pas superflues. Là, tu as beau dire "Victor est seul au début", la suite du texte laisse à penser qu'il s'agit d'un dialogue. Sans compter que nous ne savons pas trop, au début, si du temps s'est passé et si oui, combien.
- Plus loin dans cette scène, on voit Jérémie qui se met à boire, comme ça, sans protester alors que dans le genre "j'y touche pas", tu avais rédigé antérieurement tout un passage autour de ce buveur de tisane. J'ai du mal à me dire que par simple solidarité avec Victor, qu'il n'aime pas plus que ça, il se met à piccoler, lui qui a toujours refusé ça.
De plus tu dis plus loin qu'il a descendu la bouteille. Pas mal pour quelqu'un qui ne buvait jamais donc on peut supposer qu'il est bien mort pété, puisque pas habitué. Mais rien de tout cela, il paraît super sobre et bien lucide. Il faudra me donner la recette :-))
- Scène 10: Magali toute joyeuse monologue sur son départ, sa nouvelle vie, la fin de sa vie avec Victor et le début d'une nouvelle aventure, mais quelques secondes plus tard, la voilà au bord des larmes lorsqu'il s'agit d'expliquer la situation à Jérémie. Elle me paraissait pourtant plus sûre d'elle, vu les premières lignes de la scène. Son frère compte-il à ce point, qu'elle en a peur ou que sais-je? Si oui, il aurait été dans la confidence d'une manière ou d'une autre et ils ne seraient sans doute pas restés sans contact pendant trois mois, même dans des pays différents.
- Toujours dans cette scène, il y a une différence dans la vision de l'amour sexuel donnée par Jérémie à Victor scène précédente et dans ce qu'il explique à Magali. Cela me semble un peu confus et puis sans grand intérêt je pense, pas besoin (mais c'est avis perso) d'autant s'étendre. D'autant plus que plus haut dans le texte, on apprend que Magali et Jérémie sont très proches, qu'elle lui confie beaucoup de choses (par exemple sa relation d'avant avec Noé) mais que son frère soit malheureux de la sorte, elle ne s'en doutait pas vraiment... étrange.
- Scène 11: Personne ne sait où se trouve Victor, il ne donne aucune nouvelle mais on sait qu'il boit et qu'il lâche prise. Bizarre, non?
- Toujours scène 11: je trouve que l'échange entre Noé et Magali est lourd et parfois un peu cucul. Ces "mon amour" à tout bout de champ, c'est lassant et si ça conforte la vision quelque peu nunuche que j'ai de Magali, ça déforce tout de même leur relation (et aussi le récit).
Voilà, en gros, Apou et encore désolée si je répète des éléments déjà présents dans d'autres commentaires.
Première remarque générale: tu as tendance à passer facilement d'une période à une autre dans cette histoire, à laisser s'écouler un mois, puis trois, sans créer de véritable note explicative. Là encore, le lecteur doit pouvoir s'y retrouver facilement. Si cette pièce était jouée, comment savoir que trois mois se sont passés? Les transitions me paraissent souvent abruptes.
Autre remarque d'ordre général: je trouve que c'est inégal. Les dialogues sont parfois très bons, parfois plats. Le caractère des personnages ne demeure pas identique et il y a des changements importants qui s'expliquent difficilement. Je pense par exemple à Magali, tantôt nunuche, tantôt perverse. Ou Victor, demi abruti qui ne voit rien venir mais a au bout d'un temps des pointes de lucidité sans pour autant réagir.
Jérémie me paraît aussi être une caricature d'écrivain à succès.
Bref, autant tes personnages m'ont plu au début, autant au fur et à mesure, ai-je trouvé qu'ils perdaient de leur force.
Idem pour l'intrigue. Cela finit par s'enfoncer dans quelque chose de lent, presque lourd et surtout déjà vu. Le vaudeville, ça se veut subtil pour ne pas tomber dans la comédie de boulevard si souvent vue et il me semble (mais c'est un avis très perso) que tu as perdu de cette finesse.
Sinon, quelques détails techniques:
- Scène 8 (je me réfère à la numérotation du fichier): Noé est là depuis un mois. Chez Victor et Magali donc si je comprends bien. Magali le tutoie mais pas Victor. Or il me semble qu'au début, c'est surtout Victor qui voulait faire copain avec Noé, non? Détail, certes.
- Scène 9: on retrouve Victor soliloquant en début de scène. A propos de ces monologues, longs (il y en a un plus loin avec Magali guillerette, scène 10), cela passe surtout en visuel mais par écrit, je me dis que quelques indications scéniques supplémentaires ne seraient pas superflues. Là, tu as beau dire "Victor est seul au début", la suite du texte laisse à penser qu'il s'agit d'un dialogue. Sans compter que nous ne savons pas trop, au début, si du temps s'est passé et si oui, combien.
- Plus loin dans cette scène, on voit Jérémie qui se met à boire, comme ça, sans protester alors que dans le genre "j'y touche pas", tu avais rédigé antérieurement tout un passage autour de ce buveur de tisane. J'ai du mal à me dire que par simple solidarité avec Victor, qu'il n'aime pas plus que ça, il se met à piccoler, lui qui a toujours refusé ça.
De plus tu dis plus loin qu'il a descendu la bouteille. Pas mal pour quelqu'un qui ne buvait jamais donc on peut supposer qu'il est bien mort pété, puisque pas habitué. Mais rien de tout cela, il paraît super sobre et bien lucide. Il faudra me donner la recette :-))
- Scène 10: Magali toute joyeuse monologue sur son départ, sa nouvelle vie, la fin de sa vie avec Victor et le début d'une nouvelle aventure, mais quelques secondes plus tard, la voilà au bord des larmes lorsqu'il s'agit d'expliquer la situation à Jérémie. Elle me paraissait pourtant plus sûre d'elle, vu les premières lignes de la scène. Son frère compte-il à ce point, qu'elle en a peur ou que sais-je? Si oui, il aurait été dans la confidence d'une manière ou d'une autre et ils ne seraient sans doute pas restés sans contact pendant trois mois, même dans des pays différents.
- Toujours dans cette scène, il y a une différence dans la vision de l'amour sexuel donnée par Jérémie à Victor scène précédente et dans ce qu'il explique à Magali. Cela me semble un peu confus et puis sans grand intérêt je pense, pas besoin (mais c'est avis perso) d'autant s'étendre. D'autant plus que plus haut dans le texte, on apprend que Magali et Jérémie sont très proches, qu'elle lui confie beaucoup de choses (par exemple sa relation d'avant avec Noé) mais que son frère soit malheureux de la sorte, elle ne s'en doutait pas vraiment... étrange.
- Scène 11: Personne ne sait où se trouve Victor, il ne donne aucune nouvelle mais on sait qu'il boit et qu'il lâche prise. Bizarre, non?
- Toujours scène 11: je trouve que l'échange entre Noé et Magali est lourd et parfois un peu cucul. Ces "mon amour" à tout bout de champ, c'est lassant et si ça conforte la vision quelque peu nunuche que j'ai de Magali, ça déforce tout de même leur relation (et aussi le récit).
Voilà, en gros, Apou et encore désolée si je répète des éléments déjà présents dans d'autres commentaires.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Sans toi ni l'oie (Théâtre) - Premières scènes
ça tient la route hormis les quelques incohérences ou maladresses relevées par Sahkti
en fait, je me suis habitué à tes protagonistes et ma foi j'ai envie de continuer à faire un bout de route avec eux, ou du moins à les observer évoluer
en fait, je me suis habitué à tes protagonistes et ma foi j'ai envie de continuer à faire un bout de route avec eux, ou du moins à les observer évoluer
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