FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
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Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Le guépard
Assis dans le poison ocré d’un arbre, qui démarque une chambre glacée ceint dans la démesure de la savane, ombre qui confine à la solitude et qui semble extraite non pas des branches mais de l’aridité même comme si à la suprématie de la lumière venait nécessairement s’accrocher une blessure, se tenait moucheté et inatteignable celui dont les yeux rougis figurent la vigilance. A l’instar de la lumière environnante, entaillée et sucée au cœur par l’ombre, cette vigilance n’est qu’une parade ou, plus profondément, une arme. Factice ou imaginaire, l’immobilité en apparence digne et attentive de l’animal masque le gigantisme de la faiblesse ; on le sent se regarder lui-même pour projeter dans sa conscience son image de seigneur, alors que vivent et sanglotent derrière sa robe des drames et des angoisses. On le voit élancé comme la morale mêlée à la gravité implique dans l’esprit de l’autre une confusion entre autorité et justesse. Un être encore enfant ou un être lâche aura cette taille magnifique, ces membres élégants, ce regard de dieu. Il faut bien protéger l’inquiétude pour qu’on ne la perçoive : l’entreprise serait louable si l’on n’était soi-même leurré. Où partent les cauchemars si je les cache à ma peur ? Ils demeurent nulle part à se tordre dans une fureur inavouable et la bête souffre derrière son allure divine. Les chagrins entretenus une fois envolés, c’est une explosion de fleurs rouges qui malgré leur beauté ne font que décevoir : l’autre devient impitoyable.
Assis dans le poison ocré d’un arbre, qui démarque une chambre glacée ceint dans la démesure de la savane, ombre qui confine à la solitude et qui semble extraite non pas des branches mais de l’aridité même comme si à la suprématie de la lumière venait nécessairement s’accrocher une blessure, se tenait moucheté et inatteignable celui dont les yeux rougis figurent la vigilance. A l’instar de la lumière environnante, entaillée et sucée au cœur par l’ombre, cette vigilance n’est qu’une parade ou, plus profondément, une arme. Factice ou imaginaire, l’immobilité en apparence digne et attentive de l’animal masque le gigantisme de la faiblesse ; on le sent se regarder lui-même pour projeter dans sa conscience son image de seigneur, alors que vivent et sanglotent derrière sa robe des drames et des angoisses. On le voit élancé comme la morale mêlée à la gravité implique dans l’esprit de l’autre une confusion entre autorité et justesse. Un être encore enfant ou un être lâche aura cette taille magnifique, ces membres élégants, ce regard de dieu. Il faut bien protéger l’inquiétude pour qu’on ne la perçoive : l’entreprise serait louable si l’on n’était soi-même leurré. Où partent les cauchemars si je les cache à ma peur ? Ils demeurent nulle part à se tordre dans une fureur inavouable et la bête souffre derrière son allure divine. Les chagrins entretenus une fois envolés, c’est une explosion de fleurs rouges qui malgré leur beauté ne font que décevoir : l’autre devient impitoyable.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
superbe, lu-k !
(ça fait plaisir de te revoir)
(ça fait plaisir de te revoir)
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Merci beaucoup, Polixène !
Il est vrai que je passe rarement, ces temps-ci...
Il est vrai que je passe rarement, ces temps-ci...
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Où partent les cauchemars si je les cache à ma peur ?
Perle !
Contente de te rettrouver, Lu-k
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
jusqu'ici les choses se sont délitées
et pourtant nous avons lutté contre la faiblesse et les rêves, dans la rue et contre le soleil et dans le plus profond détour du miroir
nous nous sommes demandés ensemble si la chute pouvait être suffisamment lente pour que la conscience n'atteigne pas la mort
il y a bien quelque part une histoire singulière où les traces ne viennent pas du dedans et du noir, un endroit où le mythe a laissé son poids bien loin du monde et des yeux de l'autre
quand nous avons frappé et que les genoux sont venus rencontrer le menton, les mensonges ont cessé mais les cris de plus bel
je me suis demandé si de tes yeux partaient toujours les images et les fables
si de notre inexorable descente se garder le goût de la défaite
ou si sciemment tout se contractait dans la colère
mais j'espère que je te rappelle à l'époque où je n'ai rien pu sauver
jusqu'ici nous sommes parvenus à déblayer la terre
et pourtant nous avons lutté contre la faiblesse et les rêves, dans la rue et contre le soleil et dans le plus profond détour du miroir
nous nous sommes demandés ensemble si la chute pouvait être suffisamment lente pour que la conscience n'atteigne pas la mort
il y a bien quelque part une histoire singulière où les traces ne viennent pas du dedans et du noir, un endroit où le mythe a laissé son poids bien loin du monde et des yeux de l'autre
quand nous avons frappé et que les genoux sont venus rencontrer le menton, les mensonges ont cessé mais les cris de plus bel
je me suis demandé si de tes yeux partaient toujours les images et les fables
si de notre inexorable descente se garder le goût de la défaite
ou si sciemment tout se contractait dans la colère
mais j'espère que je te rappelle à l'époque où je n'ai rien pu sauver
jusqu'ici nous sommes parvenus à déblayer la terre
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
*Nous nous sommes demandé invariable
*De plus belle
*si de notre inexorable descente se garder gardait ? le goût de la défaite
*mais j'espère que je te rappelle à l'époque dans le sens de ramener à ? sinon, supprimer le à où je n'ai rien pu sauver
Belle question !
Je profite de l'occasion pour te dire à quel point je continue à penser que tu vas vraiment devenir un écrivain, un vrai, je veux dire !
Et aussi que ton commentaire sur mon poème m'a fait un immense plaisir !Merci Lu-k.
*De plus belle
*si de notre inexorable descente se garder gardait ? le goût de la défaite
*mais j'espère que je te rappelle à l'époque dans le sens de ramener à ? sinon, supprimer le à où je n'ai rien pu sauver
nous nous sommes demandés ensemble si la chute pouvait être suffisamment lente pour que la conscience n'atteigne pas la mort
Belle question !
Je profite de l'occasion pour te dire à quel point je continue à penser que tu vas vraiment devenir un écrivain, un vrai, je veux dire !
Et aussi que ton commentaire sur mon poème m'a fait un immense plaisir !Merci Lu-k.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Aux vœux pieds de nos faux abstinents je trinque ce verre maigre :
Voilà qu'encore la donne roule
Court, roucoule, suit,
Dans ta gorge qui s’ennuie de ton vaste océan
Sans larges avenirs, sans embruns, sans élans,
Son présent d’eau de mer, ton passé d’eau salée,
Qui retient et revient
écoute
Voilà qu'encore la donne roule
Court, roucoule, suit,
Dans ta gorge qui s’ennuie de ton vaste océan
Sans larges avenirs, sans embruns, sans élans,
Son présent d’eau de mer, ton passé d’eau salée,
Qui retient et revient
écoute
Jha- Nombre de messages : 1374
Age : 48
Localisation : Archaeopteryx à l'envolée
Date d'inscription : 30/05/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
sans largeurs à venir
Jha- Nombre de messages : 1374
Age : 48
Localisation : Archaeopteryx à l'envolée
Date d'inscription : 30/05/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
écoute comme il bat
Jha- Nombre de messages : 1374
Age : 48
Localisation : Archaeopteryx à l'envolée
Date d'inscription : 30/05/2011
Jha- Nombre de messages : 1374
Age : 48
Localisation : Archaeopteryx à l'envolée
Date d'inscription : 30/05/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Ah, moi je préférais
! Et d'ailleurs c'est un splendide alexandrin, Jha !sans larges avenirs"
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Voilà que tu essuies à nouveau la paresse
Dans ta gorge qui s’ennuie de son vaste océan
Sans larges avenirs, sans embruns, sans élans,
Tu bois sans cap et chef ses allées, ton allant,
Présents de l’eau salée et passés d’eau de mer
Amers qui s’embrument dispersent aux vents
(hum écrire à partir d'un seul fragment Coline marche définitivement mal mais j'aurai essayé !!)
Dans ta gorge qui s’ennuie de son vaste océan
Sans larges avenirs, sans embruns, sans élans,
Tu bois sans cap et chef ses allées, ton allant,
Présents de l’eau salée et passés d’eau de mer
Amers qui s’embrument dispersent aux vents
(hum écrire à partir d'un seul fragment Coline marche définitivement mal mais j'aurai essayé !!)
Jha- Nombre de messages : 1374
Age : 48
Localisation : Archaeopteryx à l'envolée
Date d'inscription : 30/05/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
ma main la chambre dans la pénombre cherche écarte les volets trouée dans le feuillage Oh le jeu des jours dessine trouée dans le feuillage Oh le jeu des jours épouse ta peau ma main tremblée
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
J't'ai dans la peau princesse,
Donc je me coupe les veines,
Sors de ma peau, c'est la mienne,
J'arret'rais même pas par détresse.
Et oui j't'ai au fond d'mon crâne,
Donc j'me cogne la tête au mur,
Tu fais même fuir mes dolipranes,
J'deviens fou et j'en suis sûr !
Et t'es dans mon foutu coeur,
Donc j'l'ai transformé en pierre,
Donc j'espère qu'en brisant la fenêtre,
Mon coeur se bris'ra bien par terre !
Donc je me coupe les veines,
Sors de ma peau, c'est la mienne,
J'arret'rais même pas par détresse.
Et oui j't'ai au fond d'mon crâne,
Donc j'me cogne la tête au mur,
Tu fais même fuir mes dolipranes,
J'deviens fou et j'en suis sûr !
Et t'es dans mon foutu coeur,
Donc j'l'ai transformé en pierre,
Donc j'espère qu'en brisant la fenêtre,
Mon coeur se bris'ra bien par terre !
Lunatiic- Nombre de messages : 422
Age : 34
Localisation : Champigny (94), Banlieue Sud de Paris
Date d'inscription : 06/07/2007
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Soit dit entre nous, je crois que je préfère ne pas avoir d’argent – que l’argent est une couverture jetée sur les nerfs du réel et que, si certains disent qu’il est cet oxygène nécessaire à l’homme, d’autres répondent qu’à connaitre la plaisir on sait combien il est plus intense quand on est sur le point de s’étouffer. L’argent somme toute n’est qu’une facilité. Je ne veux pas par un confort matériel avoir l’impression de tricher avec l’existence ; parce que mes besoins primordiaux ont toujours étés (sans que je ne m’en soucie) satisfaits, il ne me restait plus qu’une poignée de désirs dont la poigne est triste. Je dois me soumettre entièrement à mes responsabilités ; pour cela je dois les découvrir et donc être un démuni. On ne me verra pas prendre la vie à la légère. Comme ces rêves qui s’échappent au matin, je dois la désespérément tirer par la manche afin de retenir sa présence.
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 35
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
(c'est une blague)
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 35
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
à deux cents ;-)Louis! a écrit:(c'est une blague)
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Et je me défait de mes forces d’acier
Je salue la colombe qui court de par mes nerfs
Je salue les drapeaux qui tendent ta peaux
Jusqu’aux quatre coins du monde pour former le réel
Le firmament se pose sur ce grand édifice
Des femmes odorantes s’y suspendent par les lèvres
On trace les frontières de la nuit où le matin hésite
A entrer dans les maisons disparates où j’ai caché mon cœur
De par mon corps il court un ruisseau
Où vont se baigner les ombres fatiguées d'être vues
Le soleil y dépose une pièce ou un sceau
Sur mes yeux brisés déjà d'avoir trop vécu
Je salue la colombe qui court de par mes nerfs
Je salue les drapeaux qui tendent ta peaux
Jusqu’aux quatre coins du monde pour former le réel
Le firmament se pose sur ce grand édifice
Des femmes odorantes s’y suspendent par les lèvres
On trace les frontières de la nuit où le matin hésite
A entrer dans les maisons disparates où j’ai caché mon cœur
De par mon corps il court un ruisseau
Où vont se baigner les ombres fatiguées d'être vues
Le soleil y dépose une pièce ou un sceau
Sur mes yeux brisés déjà d'avoir trop vécu
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 35
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Et le souvenir de ton odeur est facilement une offense, c’est un regret qui prend à l’âme ce qui lui reste de nuit. quand l’âme se verse dans un corps nu que l’on dit autre, un corps qui n'est pas le tien mais qui partage avec toi l’attribut du souvenir. Et parfois cette odeur vient d’elle-même sans que je l’explique. Il me souvient ce goût aigre d’une mer qui fond en bouche, celle que distillait ta peau brûlante, tes lèvres acides sur le drap plié en un passeport pour l'horizon. Mes doigts qui s’enfoncent dans tes cheveux y forment des statues aveugles comme celles de pâques, ma bouche, une prière, mes yeux, une scansion, le témoignage à la chair de vouloir être vue entière, de vouloir la voir au cœur même si elle est nue. Ton corps que je n’avais pas vraiment l’impression de saisir, quand je tend la main s’envole en hirondelles qui trainent par la queue le soleil pour l’emmener à l'autre bout de la peau. là les yeux sont brulants quand les doigts s'y enfoncent chercher les mots interdits, ceux que tous prononcent, « je t’aime » « je t’aime » comme un rite sans magie, des gestes inutiles d’être répétés tant qu’ils se condensent en un petit coffre fragile dont on cherchera partout la clef en émergeant de l’eau trouble de la mémoire. Ta bouche est la mesure de toutes les serrures. Dedans ton corps il y a un millier d’autres corps, tu es comme la nuit cette femme changeante. dedans ton corps il y a un milliers de bouches qui crient d’avoir faim et qui pleurent parce que je pleure aussi. quand mes yeux s’ouvrent en leur milieu, des coucous s’y nichent pour faire tomber l’iris à terre qui prendra la forme d'une île. elle pourra pourrir bientôt, tout bientôt d’être touchée par un corps étranger, et renaitre sous la forme d’une main qui crèvera ma poitrine pour disperser mes larmes dans l’espace…
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 35
Date d'inscription : 22/05/2010
Ces nattes que je ne saurais voir,
- Savez vous mon cher… (elle glisse sa main entre ses dents comme pour confesser un aveu indécent)
- Foutaises !
- Tout de même…
- Tous les mêmes, pas un pour sauver l’autre !
- Dans les peaux de tambour, vous imaginez cela ?
- Nous vivons une horrible époque de lézarde ma pauvre amie…vous-même devriez faire attention, en vous baignant à St Laurent vous chopez les microbes du Var déversés par le cul des mouettes malades
- Ah, quelle horreur !
- Je ne vous le fais pas dire, d’autant qu’à Nice l’eau est excellente
- Oui, je sais tout cela, mais voyez-vous je tombe, à chaque pas je tombe sur les galets. Qui me ramassera à la fin ? Qui ?
- Un lac, un lac feuilleté d’argent, un bonbon dans l’œil la mer tous les matins. Tomber à la renverse. Je ne quitte plus Opéra plage. Jérôme se baigne au Rhul moi…
- Ah, s’il n’y avait pas qui vous savez au Sénat, la vie, la vie serait…
Ils sont deux. Lui, petit, le col de son polo bleu pâle relevé sur un cou décharné. La tête ébouriffée qui a dû être blonde. Une sorte de Charles Trenet sur le retour sans aller. Son œil transparent coule dans le vague des remous du tram. Je me demande, tout en sifflant un baroque, s’il séduit encore les vieux gars des coursives. Sa voix est perchée. Dans l’absence d’oxygène.
Elle, grasse et nantie d’ans plus qu’il n’en faut, porte un rouge baiser de la mort sur des lèvres minces. Un lourd bracelet d’or enferme un poignet épais. Les dents sont impeccables de bridge. Les bagues sémaphores rappellent qu’elles viennent de loin.
Elle murmure à l’oreille du cheval que la gauche penche la balance vers l’indicible. Il soupire en relevant les épaules.
Nous sommes ainsi, dans le même lieu, étanches dans nos compartiments sueur. A regarder sans voir. Dire sans parler. Frotter le temps sans âtre, sans étincelle par habitude. Étanches et narquois. Par solitude.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Il y a des visages princiers mais aussi des vallons où l'eau s'en va... il y a des bouches à, des jambes sur, des bras levés, mais rarement des mains vers. Ou alors la main tendue vers soi (un faux mouvement).
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
"Parfois tu sais, parfois... une végétation qu'on ne soupçonnerait pas - que les botanistes ignorent - s'agite dans ma poitrine. Ma peau se fige. Mes nerfs, aussi, dans une position de douleur. Mes poumons s'habillent d'un manteau de pierre. Alors je suffoque. La nuit tourne... il fait si chaud. Ces crises, comme beaucoup d'autres je les aies nommées : d'angoisse. Quand on me demande, je dis "c'est la vie qui s'échappe". En fait, c'est qu'elle n'arrive pas à rentrer.
Et, parfois, je crie, je geins, je pleure ! Mais, vrai, rien, il ne m'arrive rien. On appelle ça la vie."
Et, parfois, je crie, je geins, je pleure ! Mais, vrai, rien, il ne m'arrive rien. On appelle ça la vie."
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 35
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
le soleil de la jeunesse
A midi, il y a ce garçon qui s’est assis auprès de moi, très beau, je ne voyais que son profil, il avait les bras fiers d’être nus, nus sous ce soleil comme en juillet. Mais ce n’étaient pas des muscles lourds qu’il exhibait, ces muscles agaçant de n’être que reliefs et jamais chair; il avait le corps fin, bien fait, un beau jeunehomme tout en longueur, les membres prêts à se déployer comme ceux d’un chat. Et je le regardais, c’était bizarre, je regardais les plaines qui s’étalaient dans son visage. et remarquais ses paupières comme des lits pliés en portefeuilles, dont on ne sait pas si elles sont insouciantes ou tristes ; attentives ou fatiguées. Au bout d’un moment il a sorti un livre et, je ne sais pas, j’aurais pu tomber amoureux. je l’en voyais de ses doigts caresser la large tranche, j’essayais de lire le titre, je l’imaginais lire quelque chose qui m’aurait surpris, tenu à cœur, j'aurais pu lui demander ce qu’il en pensait, engager la conversation. je me disais que j’aurais bien aimé être ce jeune homme, qu’il semblait là, assis comme ça, dans cette posture, comme l’incarnation d’une idée. Et pendant que je le regardais par à-coups, avec cette manière de regarder qu’ont les enfants timides que la curiosité dévore, pendait que je le regardait par à-coups une femme me regardait aussi- un peu stricte, et mûre - il me semblait lui voir un air sévère, comme si elle sentait ce qui se passait en moi et que je n’osais formuler. Alors peut-être me suis-je rendu compte de cette culpabilité qui m’étreignait et que je versais en elle. Je me suis dit : a midi, j’ai rencontré mon homosexualité. Et j’ai souris. Et puis je me suis tourné vers le garçon. J’ai vu la couverture du livre. J’ai lu le titre. C’était écrit : « les joies de la méditation ». Alors j'ai soupiré. Je me suis levé, et suis parti
A midi, il y a ce garçon qui s’est assis auprès de moi, très beau, je ne voyais que son profil, il avait les bras fiers d’être nus, nus sous ce soleil comme en juillet. Mais ce n’étaient pas des muscles lourds qu’il exhibait, ces muscles agaçant de n’être que reliefs et jamais chair; il avait le corps fin, bien fait, un beau jeunehomme tout en longueur, les membres prêts à se déployer comme ceux d’un chat. Et je le regardais, c’était bizarre, je regardais les plaines qui s’étalaient dans son visage. et remarquais ses paupières comme des lits pliés en portefeuilles, dont on ne sait pas si elles sont insouciantes ou tristes ; attentives ou fatiguées. Au bout d’un moment il a sorti un livre et, je ne sais pas, j’aurais pu tomber amoureux. je l’en voyais de ses doigts caresser la large tranche, j’essayais de lire le titre, je l’imaginais lire quelque chose qui m’aurait surpris, tenu à cœur, j'aurais pu lui demander ce qu’il en pensait, engager la conversation. je me disais que j’aurais bien aimé être ce jeune homme, qu’il semblait là, assis comme ça, dans cette posture, comme l’incarnation d’une idée. Et pendant que je le regardais par à-coups, avec cette manière de regarder qu’ont les enfants timides que la curiosité dévore, pendait que je le regardait par à-coups une femme me regardait aussi- un peu stricte, et mûre - il me semblait lui voir un air sévère, comme si elle sentait ce qui se passait en moi et que je n’osais formuler. Alors peut-être me suis-je rendu compte de cette culpabilité qui m’étreignait et que je versais en elle. Je me suis dit : a midi, j’ai rencontré mon homosexualité. Et j’ai souris. Et puis je me suis tourné vers le garçon. J’ai vu la couverture du livre. J’ai lu le titre. C’était écrit : « les joies de la méditation ». Alors j'ai soupiré. Je me suis levé, et suis parti
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 35
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Mes jours sont longs et mes nuits courtes.
Le temps est incertain, il file entre mes doigts en pelote de laine folle se dévidant à toute allure, la peau brûle et la rétine aussi, à tenter de suivre le mouvement et de le retenir.
A trop vouloir maîtriser le cours des événements, à fermer les doigts dessus comme on s’accroche, on s’y coupe.
La vie s’écoule des blessures en petit filet inéluctable et ploc sur le sol en gouttes grenat. Fascinantes.
Au bout du fil, la laine tricotera peut-être une couverture d’espoir dans laquelle se blottir une courte nuit avant d’affronter les longues journées.
Le temps est incertain, il file entre mes doigts en pelote de laine folle se dévidant à toute allure, la peau brûle et la rétine aussi, à tenter de suivre le mouvement et de le retenir.
A trop vouloir maîtriser le cours des événements, à fermer les doigts dessus comme on s’accroche, on s’y coupe.
La vie s’écoule des blessures en petit filet inéluctable et ploc sur le sol en gouttes grenat. Fascinantes.
Au bout du fil, la laine tricotera peut-être une couverture d’espoir dans laquelle se blottir une courte nuit avant d’affronter les longues journées.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Que se passera-t-il si la surchauffe continue?
Les scénarios dépasseront toutes les limites de l’ébullition.
Les marrons-glacés se craquèleront et s’avachiront sous un sirop brûlant.
Les îles submergées ne se signaleront plus que par quelques rides circulaires.
Les émigrés climatiques erreront comme des âmes en chaîne.
Dans la fournaise, les bouffées de chaleur paraîtront risibles et l’échelle Fahrenheit s’élancera comme une échelle de corde.
La fièvre de vivre sera plus que jamais omniprésente.
On offrira des promenades à dos de chameaux dans le rio à sec de la Seine.
Les incendies ne seront plus maîtrisés et tout dégénèrera en une gargantuesque fondue.
Les scénarios dépasseront toutes les limites de l’ébullition.
Les marrons-glacés se craquèleront et s’avachiront sous un sirop brûlant.
Les îles submergées ne se signaleront plus que par quelques rides circulaires.
Les émigrés climatiques erreront comme des âmes en chaîne.
Dans la fournaise, les bouffées de chaleur paraîtront risibles et l’échelle Fahrenheit s’élancera comme une échelle de corde.
La fièvre de vivre sera plus que jamais omniprésente.
On offrira des promenades à dos de chameaux dans le rio à sec de la Seine.
Les incendies ne seront plus maîtrisés et tout dégénèrera en une gargantuesque fondue.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Elle me dit j'ai froid. Je mets le chauffage. Elle me dit j'ai faim. Je commande à manger. On mange dans les barquettes, assis sur le lit. Elle me tourne le dos. Elle a pris mon pull. Elle étend ses jambes et pose ses pieds sur le radiateur. Elle a de petits ongles peints en noir. Elle me dit j'ai soif. On partage ma bière. Elle me dit je ne veux plus habiter dans cette maison. Je pense que je vais tuer cette femme.
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
bonjour Christie,
et just "fort ze feun", à votre suite...
- l'avantage.. c'est que nous pécherions des crevettes cuites !
amicalement,
et just "fort ze feun", à votre suite...
- l'avantage.. c'est que nous pécherions des crevettes cuites !
amicalement,
la femme bonhomme
la femme bonhomme
En hommage à celle qui...
Qu'est devenu la femme bonhomme ?
Elle se prive d'ennui. Son ombre reste plus bruyante qu'elle.
Que fait la femme bonhomme ?
À la poursuite des mots, elle prend la forme d'une histoire imparfaite car son passé suscite bien des envies.
À quoi pense la femme bonhomme ?
Comme elle n'a plus la maîtrise de son temps, il faut qu'elle le tue.
Où est la femme bonhomme ?
Je la ressuscite. Pour une fois, j'ai ce pouvoir, qu'elle en profite !
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Joli !
y avait-il déjà une femme bonhomme quelque part dans ce forum ?
y avait-il déjà une femme bonhomme quelque part dans ce forum ?
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Qui sait si ce n'est pas moi, ou toi ? Qui sait ?Janis a écrit:Joli !
y avait-il déjà une femme bonhomme quelque part dans ce forum ?
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
De toi tout a cessé de battre : et le temps et les choses. Tout a cessé de battre : le verbe l'eau la joie. De trop les voix se sont éteintes, de rien les choses se sont tues. Et pourtant tout respire ce que je n'ai pas pu vaincre.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
et alors tout d'un coup, je suis allée à la découverte de Lu-k
et j'ai je crois tout lu, perdant la notion du temps et dévalant les pentes de ces textes
(et des commentaires, qui parfois m'ont fait rire)
Enfin pour moi, à suivre absolument
Peu à peu ça gagne en dépouillement, mais un dépouillement habité, dense, vivant.
Alors cet âge dont personne ne parle, c'est une blague ?
et j'ai je crois tout lu, perdant la notion du temps et dévalant les pentes de ces textes
(et des commentaires, qui parfois m'ont fait rire)
Enfin pour moi, à suivre absolument
Peu à peu ça gagne en dépouillement, mais un dépouillement habité, dense, vivant.
Alors cet âge dont personne ne parle, c'est une blague ?
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
vingt dieux !
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
Merci pour ces compliments, Janis, dont la découverte fait toujours plaisir, surtout dans les périodes de grand doute.
J'écris des commentaires drôles ?
J'écris des commentaires drôles ?
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
il y a notamment un échange avec quelqu'un dont j'ai oublié le nom (mais je vais retrouver : zenobi ? il existe ?) assez drôle, parce que mordant sous un verni poli et très littéraire dans la passe d'arme, c'est drôle à lire.
Mais en tout cas, l'écriture, chapeau, 17 ans ou 77, c'est envoûtant et ça reste en tête.
Le mot juste, et c'est chamboulant.
A bientôt
Mais en tout cas, l'écriture, chapeau, 17 ans ou 77, c'est envoûtant et ça reste en tête.
Le mot juste, et c'est chamboulant.
A bientôt
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: FRAGMENTS : le fil de vos textes courts
lu-k a écrit:De toi tout a cessé de battre : et le temps et les choses. Tout a cessé de battre : le verbe l'eau la joie. De trop les voix se sont éteintes, de rien les choses se sont tues. Et pourtant tout respire ce que je n'ai pas pu vaincre.
Bô
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 35
Date d'inscription : 22/05/2010
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