Vos lectures

Lecture en cours "Chagrin d'école" de Daniel Pennac. On se retrouve, parfois, dans les mots de quelqu'un d'autre. Il va devenir un livre de chevet, c'est certain (sauf que j'ai pas de chevet ^^). Je fais partie de la gang des nuls sans être complètement ratée pour autant, même qu'on peut en faire des choses, sans qu'il y paraîsse. Et nul un jour ne veut pas dire nul toujours.

OUI-OUI change la courroie de son alternateur est un roman que je préconise

Je ne suis pas sûr que ce sujet est déjà était créé, mais je tente le coup quand même.

Qu'aimez-vous ? Que lisez-vous en ce moment ?

COLLOQUE SENTIMENTAL

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l’heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l’on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.

— Te souvient-il de notre extase ancienne ?
— Pourquoi voulez-vous donc qu’il m’en souvienne ?

— Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom ?
Toujours vois-tu mon âme en rêve ? — Non.

— Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! — C’est possible.


Qu’il était bleu, le ciel, et grand l’espoir !
— L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.

Verlaine, Fêtes Galantes

Humpf, pas trop sûre de la finalité de ce fil (partage, discussion, échange, recherche d'idées de lecture, un peu tout ça à la fois ?)
En tout cas, et pour info il existe des fils ressemblants :

http://www.vosecrits.com/t746-lecture
http://www.vosecrits.com/t2770-vos-deux-meilleurs-bouquins?highlight=bouquins
http://www.vosecrits.com/t9804-vos-lectures

puis je une suggestion?

enlever le "ce que vous lisez", garder le "ce que vous aimez"

parce que ça je crois que ça n'existe pas déjà.
et puis ça peut donner des idées, et aussi faire plaisir à lire parce que ce serait positif...le verre à moitié plein.

en attendant, je fais un essai, on verra bien si ça "prend"
un exemple parmi plein d'autres formes possibles à décliner comme on veut:

j'aime ce qui ne m'insupporte pas.
ceux qui ne m'insupportent pas.
l'essence des choses comme antidote à l'écume du vague.
les êtres-là dont on n'a pas besoin d'aller voir ailleurs s'ils y sont.

ben mon but était de découvrir de nouveaux textes, de nouveaux auteurs...

Un de mes poèmes préférés
Au vieux Roscoff (berceuse en Nord-Ouest mineur) de Tristan Corbière

Trou de flibustiers, vieux nid
A corsaires ! - dans la tourmente,
Dors ton bon somme de granit
Sur tes caves que le flot hante...

Ronfle à la mer, ronfle à la brise ;
Ta corne dans la brume grise,
Ton pied marin dans les brisans ...
- Dors: tu peux fermer ton oeil borgne
Ouvert sur le large, et qui lorgne
Les Anglais, depuis trois cents ans.

-Dors, vieille coque bien ancrée;
Les margats et les cormorans
Tes grands poètes d'ouragans
Viendront chanter à la marée ...

- Dors, vieille fille-à-matelots ;
Plus ne te soûleront ces flots
Qui te faisaient une ceinture
Dorée, aux nuits rouges de vin,
De sang, de feu ! - Dors... sur ton sein
L'or ne fondra plus en friture.

- Où sont les noms de tes amants...
- La mer et la gloire étaient folles ! -
Noms de lascars ! noms de géants !
Crachés des gueules d'espingoles...

Où battaient-ils, ces pavillons,
Echarpant ton ciel en haillons !...
-Dors au ciel de plomb sur tes dunes...
Dors : plus ne viendront ricocher
Les boulets morts, sur ton clocher
Criblé-comme un prunier-de prunes...

- Dors : sous les noires cheminées,
Ecoute rêver tes enfants,
Mousses de quatre-vingt-dix ans
Epaves des belles années...
.............................................................
Il dort ton bon canon de fer,
A plat-ventre aussi dans sa souille.
Grêlé par les lunes d'hyver...
Il dort son lourd sommeil de rouille,

- Va : ronfle au vent, vieux ronfleur,
Tiens toujours ta gueule enragée
Braquée à l'Anglais !.. .et chargée
De maigre jonc-marin en fleur

c'est cool =)

ok, oups
pas de problème, je la boucle! :-)
(je sais faire)

de toutes façon ce sujet va tomber à l'eau^^

Je ne sais si ce fil est dédié uniquement à la poésie.

Je voudrais parler d'un nouvelle américaine.

Son titre: Inconnu à cette adresse.
L'auteur : Kressman Taylor.

C'est une nouvelle qui se lit rapidement, puisqu'elle ne comporte que soixante pages. Mais en lisant ces soixante pages, vous avez rendez-vous avec l'émotion et avec une certaine sensation de malaise.

Parlons du sujet :
il s'agit de la correspondance épistolaire entre deux hommes : Max Einsenstein, un juif américain, et Martin Schulse, un allemand. De solides liens d'amitié les unissent. Ils travaillent ensemble dans une galerie de peinture à San Francisco. Martin veut retourner vivre dans son pays. Nous sommes en 1932.
Leur correspondance épistolaire commence.

Ce qui est prodigieux, c'est d'assister à la progression inéluctable du ton des missives.
Au début, on se dit qu'on se manque, puis on parle de menus évènements de la vie quotidienne. Et ce faisant, on en arrive à évoquer la différence de mentalités entre les deux continents.
Et justement... en Allemagne, quelque chose se prépare sur le plan politique. Le nazisme couve. Finalement, les divergences de vue viennent entâcher, ternir une belle amitié. Les échanges se raréfient. Et la vérité est là, cruelle. Chacun est dans son camp à assister à cette dégradation de leur relation.

« Cette nouvelle incisive, courte et au dénouement saisissant est un instantané, une photographie prise sur le vif qui décrit sans complaisance ni didactisme forcené une tragédie intime et collective, celle de l'Allemagne nazie ».

J'ai découvert par une amie Christina Comencini : Quand la nuit & Sœurs

Une écriture au charme envoûtant, inquiétant, des livres qu'on ne peut pas lâcher.

Iris, ton Inconnu à cette adresse me fait penser à L'ami retrouvé de Fred Ulhman. Je n'ai pas beaucoup aimé le livre, à part la fin qui m'a ému.

Son sujet : Deux amis en Allemagne, pendant la montée du nazisme, un juif, un de parents pro-hitlérien, et une fin superbe... Fort ressemblant en tout cas à la description de ta nouvelle.
Voilà, je te le conseille, car cela semble correspondre à ta nouvelle, mais moi je sais que ce qui m'a bloqué c'est le style de l'auteur.
Alors voilà, à voir...

Autrement, j'aime beaucoup Anouilh (même si ce n'est ni de la poésie, ni de la simple prose, quoiqu'il ait bien écrit des fables)
J'adore Antigone et Eurydice (à voir dans le film vous n'avez encore rien vu de Alain Resnais)

Voilà, un petit peu mes lectures du moment...

non ce sujet n'est pas dédié qu'a la poèsie

j'adore Antigone d'anouilh

Il y a effectivement une similitude entre les thèmes de ces deux histoires : une amitié brisée par des circonstances extérieures, circonstances générées par un contexte contrariant, le même dans les deux cas, de surcroît.
Je connais l'existence de cet Ami retrouvé, mais ne l'ai pas lu. Tu m'as donné envie de le lire.

Quant à Antigone... quel merveilleux personnage !
Anouilh lui a fait servir l'idée de la résistance dans une période bien particulière, et l'on se prend à espérer que de nos jours encore, partout dans le monde, il existe des Antigone.

Une manière d'extase, de Jean Pierre Colleu, éd. La part commune

Colleu est très inspiré par Osaki Hôsaï et le dépouillement zen. D'une écriture très simple il raconte des balades à pied dans les parcs de Rennes, ce qu'il voit - et c'est très beau.
Il y a une grande sincérité dans ce qu'il écrit, une profondeur étonnante et sa vie ressemble à sa prose : simplicité, dénuement, recherche de l'harmonie.
Je le connais un peu et c'est quelqu'un qui m'impressionne.
A lire, vraiment !

humpf a écrit:non ce sujet n'est pas dédié qu'a la poèsie

j'adore Antigone d'anouilh

ah! un de mes grands chouchous :-)

il est bien intéressant ce fil-sources!

je vous propose Rainer Maria Rilke et sa Lettre à un jeune poète, très éclairant, bien que je suis loin de l'avoir terminer, on y apprend de petits truc sur comment, pourquoi écrire etc.

C'est très facile à lire et on a pas besoin d'un dictionnaire à coté pour comprendre et tout, et ce n'est pas très long.

Voilà, dans l'espoir de vous faire découvrir cet ouvrage (pourtant très connu)

Oh tant qu'à parler de Rilke (je l'aime tant que j'ai souvent l'impression qu'il m'appartient) je pense que le meilleur à lire de lui, la crème de la crème, ce sont Les Cahiers de Malte Laurids Brigge. Un petit bijou ; des histoires de fantômes intérieurs, Paris misérable, de grands châteaux hantés au Danemark, une réflexion sur la mort, la poésie. C'est sublime.

Ah ! tu m'intéresses !

Je lis « Les Yeux jaunes des crocodiles » de Katherine Pancol que je viens d'acheter dans le rayon Livres de poche de la grande surface où j'ai l'habitude de déjeuner d'une salade ou de deux trois bananes. Je ne connaissais pas l'écrivain. Je lis son livre dans le train, le bus, en marchant, j'aime lire en marchant.

Pussicat a écrit:Je lis « Les Yeux jaunes des crocodiles » de Katherine Pancol que je viens d'acheter dans le rayon Livres de poche de la grande surface où j'ai l'habitude de déjeuner d'une salade ou de deux trois bananes. Je ne connaissais pas l'écrivain. Je lis son livre dans le train, le bus, en marchant, j'aime lire en marchant.

J'ai lu et adoré ... "La valse lente des tortues" est aussi un excellent bouquin !

En ce moment je lis "l'appel de l'ange" de Mussot car je dévore tous les Mussot et les Levy.
J'affectionne également Virginie DESPENTE
Torey Hayden (dommage qu'elle nécrive plus)
Othilie BAILLY (décédée vraiment trop jeune)
Dave PELZER
Sandra SCOPPETONE dans sa série polar

ma mere aussi lit les Katherine Pancol

Les Yeux jaunes des crocodiles -> elle a aimé

voici Leconte de Lisle :

La Vérandah.

Au tintement de l’eau dans les porphyres roux
Les rosiers de l’Iran mêlent leurs frais murmures,
Et les ramiers rêveurs leurs roucoulements doux.
Tandis que l’oiseau grêle et le frelon jaloux,
Sifflant et bourdonnant, mordent les figues mûres,
Les rosiers de l’Iran mêlent leurs frais murmures
Au tintement de l’eau dans les porphyres roux.

Sous les treillis d’argent de la vérandah close,
Dans l’air tiède, embaumé de l’odeur des jasmins,
Où la splendeur du jour darde une flèche rose,
La Persane royale, immobile, repose,
Derrière son col brun croisant ses belles mains,
Dans l’air tiède, embaumé de l’odeur des jasmins,
Sous les treillis d’argent de la vérandah close.

Jusqu’aux lèvres que l’ambre arrondi baise encor,
Du cristal d’où s’échappe une vapeur subtile
Qui monte en tourbillons légers et prend l’essor,
Sur les coussins de soie écarlate, aux fleurs d’or,
La branche du hûka rôde comme un reptile
Du cristal d’où s’échappe une vapeur subtile
Jusqu’aux lèvres que l’ambre arrondi baise encor.

Deux rayons noirs, chargés d’une muette ivresse,
Sortent de ses longs yeux entr’ouverts à demi ;
Un songe l’enveloppe, un souffle la caresse ;
Et parce que l’effluve invincible l’oppresse,
Parce que son beau sein qui se gonfle a frémi,
Sortent de ses longs yeux entr’ouverts à demi
Deux rayons noirs, chargés d’une muette ivresse.

Et l’eau vive s’endort dans les porphyres roux,
Les rosiers de l’Iran ont cessé leurs murmures,
Et les ramiers rêveurs leurs roucoulements doux.
Tout se tait. L’oiseau grêle et le frelon jaloux
Ne se querellent plus autour des figues mûres.
Les rosiers de l’Iran ont cessé leurs murmures,
Et l’eau vive s’endort dans les porphyres roux.

humpf a écrit:ma mere aussi lit les Katherine Pancol

Les Yeux jaunes des crocodiles -> elle a aimé

ta grand-mère aussi ?

Je crois pas.

Un poète amateur disparu au printemps 2011
dago laborel

Dossier numéro 26
initiales

Fiction et mémoire,
la guerre civile espagnole.

Je suis pas fan d'histoire. Ma grand-mère lit de tout^^

Valéry ! :

Le Sylphe

Ni vu ni connu
Je suis le parfum
Vivant et défunt
Dans le vent venu !

Ni vu ni connu
Hasard ou génie ?
À peine venu
La tâche est finie !

Ni lu ni compris ?
Aux meilleurs esprits
Que d’erreurs promises !

Ni vu ni connu,
Le temps d’un sein nu
Entre deux chemises !

(c'est le moins long et le plus bien^^)

Le Vin perdu


J’ai, quelque jour, dans l’Océan,
(mais je ne sais plus sous quels cieux),
Jeté, comme offrande au néant,
Tout un peu de vin précieux...

Qui voulut ta perte, ô liqueur ?
J’obéis peut-être au devin ?
Peut-être au souci de mon cœur,
Songeant au sang, versant le vin ?

Sa transparence accoutumée
Après une rose fumée
Reprit aussi pure la mer...

Perdu ce vin, ivres les ondes !...
J’ai vu bondir dans l’air amer
Les figures les plus profondes...

------------------------------------- Voilà, vous avez mes préférés (mais y a que du bon alors : http://fr.wikisource.org/wiki/Paul_Val%C3%A9ry )

Tizef a écrit:Un poète amateur disparu au printemps 2011
dago laborel

Les poèmes sont très touchants ! Merci pour la découverte, Tizef.

POUR LE RER en passant le temps sans le gâcher ou se prendre la tête!

comme un roman de PENNAC

LA PETITE CHARTREUSE de PIERRE PEJU folio 3991

Prisonnière à Téhéran de Marina NEMAT pocket 13776

ET de Muriel Barbery : l 'élégance du hérisson folio4939

et TOUT DE TATIANA DE ROSAY ...mais évidemment lire BORGES, STEINBECK, O WILDE, POE ,KUNDERA et le grand DOSTOIEVSKY,etc...

Bonjour Soussan !

Tu me fais rire avec tes interventions dignes de Mister Bean ! Il y a un fil dédié aux lectures que l'on recommande :

http://www.vosecrits.com/t12337-ce-que-vous-lisez-ce-que-vous-aimez

Il suffit d'y aller, et de cliquer sur Répondre pour ajouter son grain de sel.
Ne t'inquiète pas, ça va finir par rentrer. Y a pas d'raison ! :-))))))

ps : je partage tes goûts en lecture. Surtout pour Kundera.

Exactement !

Merci Iris d'avoir fourni le mode d'emploi à soussan.

Ô lumineux matin

Ô lumineux matin, jeunesse des journées,
Matin d'or, bourdonnant et vif comme un frelon,
Qui piques chaudement la nature, étonnée
De te revoir après un temps de nuit si long ;

Matin, fête de l'herbe et des bonnes rosées,
Rire du vent agile, œil du jour curieux,
Qui regardes les fleurs, par la nuit reposées,
Dans les buissons luisants s'ouvrir comme des yeux ;

Heure de bel espoir qui s'ébat dans l'air vierge
Emmêlant les vapeurs, les souffles, les rayons,
Où les coteaux herbeux, d'où l'aube blanche émerge,
Sous les trèfles touffus font chanter leurs grillons ;

Belle heure, où tout mouillé d'avoir bu l'eau vivante,
Le frissonnant soleil que la mer a baigné
Éveille brusquement dans les branches mouvantes
Le piaillement joyeux des oiseaux matiniers,

Instant salubre et clair, ô fraîche renaissance,
Gai divertissement des guêpes sur le thym,
- Tu écartes la mort, les ombres, le silence,
L'orage, la fatigue et la peur, cher matin...

Tomi Ungerer : Acadie
Journal de bord d'un indisposé de la grande ville. Cette plongée en pays sauvage que je qualifierai de rural tout simplement, donne l'envie de demeurer loin de la foule.

moi j'ai repris les peter dexter
spooner

&

craig davidson
Juste être un homme

tout un programme

Bonsoir!
J´ai recu pour mon anniversaire La peste d´Albert Camus que je suis en train de lire... un régal!

Lectures du moment, juste histoire d'amortir le canapé : Le chinois de Henning Mankell. La documentation précise et méticuleuse remplissant les 560 pages du roman noir, noie le poisson. Dommage.

Le seigneur arrive de Gonzalo Torrente Ballester : Gros morceau de choix. Un genre saga d'où suinte parfois quelques relents du Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez.

Hm Jha, pour le poème, tu pourrais préciser qui c'est ?


J'ai moi aussi dans le projet de lire du Dostoievski un de ces jours.

Un bouquin excellent que je vous recommande : Les Hauts de Hurle-vents d'Emily Brontë

Livre ultra-célèbre en Angleterre, révolutionnaire même dans la littérature anglophone : en effet, les personnages s'écartent de très loin de ceux qu'on peut trouver à la même époque au Royaume-Uni.

Ainsi on découvrira des gens haineux, capricieux, fous, amoureux, passionnés, violents... Hauts en couleur.

D'ailleurs il revient en force de nos jours, après avoir était largement ignoré.

Je me permet de vous glisser un petit extrait, de la moitié du livre ; il suggère beaucoup mais ne dit rien :

Heathcliff s'approcha du dossier de son fauteuil et se pencha par-dessus, mais pas assez pour lui laisser voir son visage, qui était livide d'émotion. Elle se retourne pour le regarder ; il ne lui laissa pas le temps. S'éloignant brusquement, il se dirigea vers la cheminée, devant laquelle il resta debout, silencieux et nous tournant le dos. Mrs Linton le suivait d'un oeil soupconneux : chacun de ses mouvements éveillait en elle un sentiment nouveau. Après l'avoir longtemps considéré, elle reprit, en s'adressant à moi avec un accent de désappointement indigné :

- Oh ! Vous voyez, Nelly, il ne fléchirait pas un instant pour me préserver de la tombe. Voilà comme je suis aimée ! Bah ! Qu'importe ! Ce n'est pas là MON Heathcliff. Le mien, je l'aimerai malgré tout et je l'emporterai avec moi : il est dans mon âme. Et puis, ajouta-t-elle d'un air rêveur, ce qui me fait le plus souffrir, c'est cette prison délabrée, après tout. Je suis lasse d'y être enfermée. Il me tarde de m'échapper dans ce monde glorieux et d'y demeurer toujours ; de ne plus le voir vaguement à travers mes larmes, de ne plus soupirer après lui derrière les murailles d'un coeur endolori, mais d'être réellement avec lui et en lui. Nelly, vous croyez que vous ètes mieux portante et plus heureuse que moi ; en pleine santé et en pleine vigueur ; vous me plaignez... Bientôt cela changera. Ce sera moi vous plaindrai. Je serai incomparablement au-delà et au-dessus de vous tous. Je suis surprise qu'il ne veuille pas être près de moi !



Cela m'a semblait, sur l'instant être l'apogée du livre ! Je me suis vite rendu compte que la suite était encore mieux !

J'ai découvert Hubert Mingarelli avec son dernier livre "Un repas en hiver", un roman... court, fort.
Je suis en train de lire "La lettre de Buenos Aires", un recueil de nouvelles.

Hé beh, allez-y, celles et ceusses qui aiment les phrases sans effet, les hommes au plus près. C'est dépouillé, intense, j'aime beaucoup.