Ça s'est passé près de chez moi

Ah, la candeur.

ha-ha Janis...trop mignon...!

Je viens de me marrer en lisant quelques lignes de mon Suisse qui bossait en décalé ce jour et était complètement à l'ouest...

Ce midi, après avoir été faire des courses à la Migros, j'avais juste le temps de manger un truc avant de partir bosser.
Des röstis avec des morceaux de gruyère et des petits oignons, hop-hop vite fait dans les temps et tout. Je pose la bouteille de grapefruit sur le bord du frigo près du micro ondes, la bouteille glisse et tombe sur la cuisinière au milieu de la poêle.
Effet cascade, catapulte, tous les röstis sont partis en l'air, suivis de la poêle et de la bouteille ! Il y en avait dans toute la cuisine et plus rien à manger ! :)) Je crois que je suis resté là 10 secondes à regarder ça, sans y croire

Pour un peu, il serait bien un lointain cousin de Lyrette :-)

T'es mariée avec Gaston Lagaffe ?

Ben non, d'habitude non, mais il a dû se transformer pendant son sommeil.

Y a un marsu dans la baignoire avec de l'eau chaude, un bouquin et deux chats assis au pied de la baignoire en train de le regarder. De miauler aussi. Avant de sauter sur le bord de la baignoire. Les deux. De glisser timidement une patte dans l'eau. Puis de moins en moins timidement. Puis de se pousser l'un l'autre pour avoir la meilleure place pour glisser le mieux possible la patte dans l'eau. Et de se pousser encore un peu. Juste un peu. Mais assez. Ce qui devait arriver est arrivé. C'est le petit roux qui a plongé. Sans bruit, sans rien. Il est ressorti de la même manière. Sans bruit, sans rien. Avant de se secouer dans la salle de bain. L'air de rien. Même pas eu peur. Lui. Parce que le marsu, oui. Pour le chat, un peu. Pour ses jambes, beaucoup. Des fois que des griffes de peur seraient sorties.
Le petit roux vient de regrimper sur le bord. L'autre n'a même pas remué la moustache. Et les voilà qui se repoussent.
J'attends l'appel à l'aide du marsu... :-)

Une copine me raconte ça :

elle est à Marseille, elle fait son créneau (réussi !)
Un jeune type frappe à sa portière
Il a l'air un peu strange, elle baisse un tout petit peu la vitre
Il dit :
Je vais fracasser la voiture qui est juste devant vous, ça vous pose un problème ?

euh (elle évalue sa stature)
...
non...

Bonne réponse !

L'instant d'après en effet il défonce littéralement la voiture, à coups de barre de fer.
Un genre de 4X4 de luxe.

Puis il s'éloigne, non sans lui avoir fait un petit signe amical.

Dingue !

Dimanche dernier, ma fille a perdu son téléphone dans le sable, sur la plage.
Recherches infructueuses pendant deux heures, malgré des appels avec le portable de quelqu'un d'autre. Elle s'est résignée à quitter la plage, non sans avoir délimité l'aire occupée avec quatre bâtons.
Ce matin de bonne heure, soit près d'une semaine après, elle retourne sur la plage. Et là, en plein milieu de l'espace délimité, elle distingue l'objet perdu.
Des enfants, dans leurs jeux, avaient enseveli le téléphone, et le vent l'a découvert.
Moralité :
Si vous perdez un truc dans le sable, pensez à baliser l'endroit. Attendez que le vent se lève. Et retournez sur les lieux.

Un matin, je sors de chez moi prendre le bus quand je sens une odeur âcre et persistante, cette odeur caractéristique du plastique qui brûle. Je me retourne et remarque effectivement une poubelle en train de brûler sous le regard de quatre, cinq voisins venus se réchauffer - il faisait froid ce matin là - et puis le feu a un pouvoir d'attraction, c'est dingue.
Tout en continuant ma route - j'avais mon bus à prendre - je demande au jeune homme qui était près de moi et que je connais par ailleurs, c'est le fils de... ça n'a pas d'importance qui sont ses parents, bref je lui demande pourquoi elle brûle la poubelle et si on a prévenu les pompiers.
Pour les pompiers, il me répond que oui, ils sont en route. Pour la poubelle il est tout aussi bien renseigné : "c'est les voisins du 2Bis, ils ne respectent pas le tri sélectif."
OK ! l'autogestion des conflits quoi...
Assise dans le bus, je restais dubitative. Je ne savais pas si c'était du lard ou cochon, mais j'avais pas envie de me faire griller la poubelle. Je pensais vivre dans une résidence paisible...
Depuis, la cuisine est devenue une vraie gare de triage, et j'en suis la chef.

Imaginons un individu lambda (c’est moi), il a au moins un but dans la vie, c’est d’aller prendre le métro.
Marchant de façon apparemment erratique, l’être est en réalité un penseur (comble de coïncidence, il s’appelle Pascal) qui n’est pas suffisamment attentif à l’action de marcher.

On peut donc dire de notre héros « qu’il n’est pas à ce qu’il fait », pour reprendre une expression communément et habituellement et, surtout, communément exprimée dans le langage usuel communiquant des maîtres zen...

Qu’est-ce que je disais déjà ?

Bon, donc, l’être immergé dans un flux de pensées toutes plus inutiles les unes que les autres se voit, à un moment donné, rattrapé par la réalité : il arrive devant les tourniquets du métro, c’est alors qu’il sort sa carte bancaire et s’aperçoit très vite que le gabarit n’est pas en rapport avec celui de la fente prévue pour le ticket de métro.

Finalement, et c’est cela qui lui mit la puce à l’oreille : il avait enfilé sa chaussure droite à gauche et sa chaussure gauche à droite...

“Aix en bus, bonjour !
- Bonjour. Je voudrais savoir si les bus qui vont à Beaurecueil sont accessibles aux handicapés
- Il faut que vous appeliez la gare routière, ce n’est pas du ressort de “Aix en bus”
- Pourtant Beaurecueil fait partie de la communauté d’agglomération, non ?
- Oui, mais ce ne sont pas les bus de la ville c’est un autre transporteur qui dessert cette commune
- Vous pouvez me donner le numéro de la gare routière ?
- Oui, c’est le 04 42 .....
- Merci”

“Gare routière d’Aix en Provence, bonjour !
- Bonjour. Pouvez-vous me dire si les bus qui vont à Beaurecueil sont accessibles aux personnes handicapées ?
- Heu... Oui, je crois.
- Vous croyez ou vous en êtes sûr ?
- Il vaudrait mieux appeler la compagnie qui s’en occupe.
- Vous avez le numéro ?
- C’est le 04 42 ...
- Merci”

“Compagnie Blanc bonjour !
- Bonjour. Je voudrais savoir si vos bus sont accessibles aux personnes handicapées.
- Oui
- Ah ! Quelle est la fréquence des bus qui vont à Beaurecueil ?
- Nos bus ne vont pas à Beaurecueil, nous desservons Coudoux, Ventabren...
- La gare routière m’a donné votre numéro pourtant
- Ils sont mal informés, je ne peux pas vous renseigner”

Plutôt que de rappeler la gare routière, je décide de prendre les infos sur internet, arrive sur le site des transports de passagers sur Aix et alentours, cherche celui qui dessert Beaurecueil, trouve, compose le numéro.
“Ce numéro n’est plus en service, veuillez contacter le service des renseignements”

Bon...

Je rappelle la gare routière.
“Bonjour. J’ai appelé tout à l’heure mais la personne n’avait apparemment pas le bon numéro, je cherche à savoir si les bus qui vont à Beaurecueil sont accessibles aux personnes handicapées
- Beaurecueil ? C’est à côté de quelle ville ?
- Mais... Heu... Ah oui, d’accord, vous êtes où ? Sur une plate forme téléphonique ? (j’ai envie de rire d’un coup en imaginant cette femme debout sur une plate forme genre en pleine mer, un téléphone à la main)
- Oui, c’est bien ça
- Alors Beaurecueil c’est dans les Bouches-du-Rhône, à côté d’Aix en Provence
- Beaurecueil... C’est la compagnie PCB au 04 42...
- Non, ce n’est pas possible ! Je viens d’appeler, le numéro n’est plus en service
- C’est pourtant le numéro que j’ai
- Et bien ce n’est pas le bon, je viens d’appeler
- Ne quittez pas je me renseigne”

Deux minutes plus tard.

“En effet, la compagnie a changé. Faites le 04 42...
- Merci”

“Compagnie Trans bus, bonjour !
- Bonjour. Vous êtes bien la compagnie qui assure les trajets vers Beaurecueil ?
- Oui madame
- Pouvez-vous me dire si vos bus sont accessibles aux personnes handicapées ?
- Je vous passe le responsable
- D’accord
- Bonjour
- Bonjour. Je vais faire court... (j’ai envie de dire “bus... handicapés”, je me retiens et allonge la phrase, quand même, le pauvre n’est pas au courant que ça fait à peu près 20 minutes que je me répète). Vos bus sont-ils accessibles aux handicapés ?
- Alors...
- Oui ?
- Oui oui. Quel est le voyage que vous voulez faire ?
- Aix - Beaurecueil
- Quel horaire ?
- Départ le matin d’Aix et retour le soir de Beaurecueil
- Bon...

C’est pas gagné.

- Vous m’avez dit quel horaire ?
- En fait ce que je veux surtout savoir c’est si quelqu’un qui est en fauteuil roulant peut prendre votre bus le matin pour aller travailler et le soir pour rentrer chez lui
- Ah (je le sens qui se gratte la tête). Alors j’ai trois bus, dont deux qui sont équipés pour les handicapés. Le problème c’est qu’ils sont tous les deux en réparation.
-...
- Vous en avez besoin quand ?
- Lundi (on est vendredi)
- Bon. (il commence à s’arracher les cheveux je crois). J’en ai un qui doit rentrer ce soir mais je ne sais pas quel horaire il va faire lundi, c’est quel horaire qui vous intéresse ?
- Je ne sais pas exactement, vers 8 heures le matin et 16 h 30 l’après-midi, à peu près...”

Petit moment de solitude... J’imagine qu’il doit consulter ses fiches.

“Il y en a un à 7 h 30, l’autre à 8 h 30, et l’après-midi c’est 14 h 30 et 17 h 30.
- On va dire 8 h 30 et 17 h 30 alors.
- Par contre, je ne sais pas si celui qui fera ces horaires sera celui équipé pour les fauteuils roulants...
-...
- Vous savez ce qu’on va faire ?
- Non (j’en peux plus)
- Vous me rappelez cette après-midi pour me dire si vous êtes sûre des horaires et à ce moment là je mettrai le bus équipé sur ces horaires.
- C’est gentil, merci ! Je vous rappelle tout à l’heure”.

Je n'ai pas rappelé, c'était trop compliqué, pas adapté. Amine, pour qui je faisais cette démarche, a souri lorsque je lui ai raconté tout ça, et j'ai soudain compris l'ampleur d'une des difficultés d'être en fauteuil roulant.

Aïe aïe aïe... C'est pas facile tous les jours... Le dernier monsieur a quand même eu un début de volonté de résoudre la situation... Un peu d'humanité dans cette situation ubuesque ?

Ha dis donc Phylisse, y a en effet de quoi s'arracher les cheveux !

Près de chez moi il y a un échafaudage.
C'est normal, des gens ravalent leur façade.
C'est normal, ils bloquent la rue le temps des travaux.
C'est normal, ils ne préviennent aucun voisin et ça dure depuis plus d'une semaine pour deux malheureux murs.
C'est normal, le type, sa femme et leurs deux gnards ne vous ont pas rendu un bonjour depuis deux ans qu'ils sont là.
C'est normal, ils auraient dû prévenir la mairie pour avoir une autorisation.
C'est normal, je dois demander poliment à l'artisan de pousser sa fourgonnette alors que je stationne à dix mètres des travaux.
C'est normal, je dois rentrer dans ma rue en marche arrière.
C'est normal, ils sont partis pendant la durée des travaux.
Ces gens sont tellement normaux que l'on rêve intensivement de passer à l'anormalité.

A travers le grémil, les quatre hydrangea changeaient leurs pétoncles vernaculaires en mitochondries smaragdines avec la facilité que leur offrait la sourate ambiante.
Après les glumelles d'usage, elles avaient abordé le cynodrome. Leur entrain pour développer le méristème les poussait à de joyeuses herminettes et elles s'entrelardaient fréquemment.
Il avait fallu toute la draisine et un grand soleil, mais c'était fait, le solécisme n'aurait pas lieu, quelques hyménoptères s'en réjouissaient, et ma foi, les limnanthes iraient rejoindre les épigones afférents dans le collapsus annoncé.
C'était une telle épiphanie !
Elles se promirent de recommencer.

Toi, tu dois être une descendante de Jean-François Champollion, ou un truc comme ça...

Hier à la radio, au festival de Bourges, interview des divers membres d’un groupe français.

La journaliste : et qui compose les chansons du groupe ?

La fille : à la base, c’est moi...

Ah bon...?
Je n'ai pas eu l'heur d'entendre les chansons en question mais je n'ai pas pu empêcher un léger doute quant à la qualité des paroles.

Les aléas du mec qui évolue en étant concentré sur un sudoku au lieu de faire attention à la réalité qui l'entoure.

Je marchais dans le hall de la gare du Nord secteur métro quand j’arrive à hauteur des tourniquets pour passer dans la zone RER, c’est à ce moment là que je sors mon briquet pour l’insérer dans la fente prévue pour le ticket... L’appareil n’a pas véritablement accepté ma proposition, il n’a pas pu me dire pourquoi car il n’est pas doué.

Il a fallu que je réfléchisse un peu à sa place afin de trouver une issue heureuse...

Hier : jour de grand vent.
J'ouvre le coffre de la voiture pour saisir un sac en plastique, afin d'y ranger des achats en vrac dans le caddie.
La poche s'envole et survole trois rangées. Je me lance à sa poursuite. Elle attendait que je sois à sa portée pour reprendre son vol. Je feinte, la laisse se reposer, fonds sur elle, lève la jambe et la plaque enfin au sol en claquant le pied dessus.
S'ensuit une glissade sur quelques mètres, mon corps en position oblique arrière.
Au prix d'une contorsion acrobatique, je rétablis l'équilibre, la ramasse, et tente, contre le vent de regagner la voiture, armée de mon air le plus digne, quelque peu contrarié par une douleur fulgurante dans les côtes, suite à l'acrobatie.
Arrivée à la voiture, le caddie, facétieux, se barre à son tour. Re-cavalcade pour le bloquer et éviter qu'il n'aille emboutir la voiture d'à côté.
Et pendant tout ce temps, claquait à grand bruit une publicité accrochée au dit-caddie.
Je me suis vengée en arrachant la pub. Et je ne sais comment, le papier s'est envolé. Cette fois, je l'ai regardé partir avec une joie indicible.

Trouvé cette pub dans ma boîte aux lettres ce matin :

Vous souhaitez vous sécuriser, changer votre porte de maison afin de faire des économies d’énergie, changer votre porte d’appartement pour un bloc porte blindé qui vous protège du VOL et du FEU

PORTES OUVERTES
DU JEUDI 30 MAI AU SAMEDI 1er JUIN 2013

Chez F … " A chaque problème sa solution "

Vous feriez confiance à une boîte pareille, vous ?

^^

Un souvenir récent :

On se promène et arrive en face de nous un couple un peu âgé, un peu poussiéreux, avec une grosse poussette et un bébé emmitouflé, je ne vois que deux grands yeux avides et un petit bout de nez.

Ils s'arrêtent à notre hauteur : allez, vous lui donnez quel âge ?
Je sens qu'il faut pas se louper.
Je dis heu, 9 mois ?
Il a 3 mois ! Vous vous rendez-compte comme il est en avance ?
Ha oui c'est incroyable, en effet (car je suis gentille)
Les vôtres ils étaient pas aussi éveillés hein
Oh que non (et toujours pas)
On pense qu'il va bientôt comment à parler
ha ?
et ainsi de suite. En gros, j'étais devant le futur Einstein du siècle.

pauvre bébé ! pensé-je en regardant s'éloigner ces parents tardifs et cinglés, avec leur vieille poussette bringueballante !

Il est chouette ce fil.
Je venais sourire avec Arielle de sa compagnie courant d'air et je tombe sur le texte de Janis ; et donc double sourire, au moins :
"Les vôtres ils étaient pas aussi éveillés hein
Oh que non (et toujours pas)"

Arielle a écrit:Vous feriez confiance à une boîte pareille, vous ?

ha ha !

Iris a écrit: (...)La poche s'envole et survole trois rangées. Je me lance à sa poursuite. Elle attendait que je sois à sa portée pour reprendre son vol. (...)

Ho, comme tout ce que tu racontes là sent bon le vécu et est bien restitué, ça rappelle des moments similaires et ces fichus sacs qui narguent et narguent encore :-)

Personnages : Margault, 13 ans, et moi, devant un tableau de Monet.
Moi : Monet était un peintre impressionniste. Tu connais ce mot, l’impressionnisme ?
Margault : heu… c’est de la peinture, comme le réalisme ?
Moi : Oui, mais l’impressionnisme vient du mot impression. Tu comprends pourquoi on a appelé ces peintres des « impressionnistes » ? C’est quoi, une impression ?
Margault réfléchit : c’est ce qui sort d’une imprimante.
Devant mon air ahuri : Ah, mais c’est vrai, ça n’existait pas encore, les imprimantes…

Je me sens parfois dépassée par le monde technologique.

MDR, Lizzie, c'est trop craquant !! et plein de bon sens, aussi, quelque part !

Arielle a écrit:Trouvé cette pub dans ma boîte aux lettres ce matin :

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DU JEUDI 30 MAI AU SAMEDI 1er JUIN 2013

Chez F … " A chaque problème sa solution "

Vous feriez confiance à une boîte pareille, vous ?

Sûr, ça porte à rire!

Quand la réalité dépasse l'affliction...

Ha ha ! Que des trucs amusants !

Comme une femme est venue se présenter comme arthérapeute, mon fils a demandé : c'est une spécialiste des artères ?


Comme je me réjouissais d'avoir retrouvé mes fonctions naturelles, un copain m'a écrit : ah ! Bientôt la première dent alors ? J'ajoute : j'ai hâte de tenir assise ! Il répond hé oui ! et après, tu tiendras debout et tu feras tes premiers pas !

écroulée de rire, j'étais.

Oui, mais quand même, pour la parole, tu es précoce !

- Il a l'air cool le nouveau pape. Du coup je vais faire baptiser ma fille.
- Ah bon ? Tu te rends compte un peu si il avait été congolais !

je ne veux surtout pas plomber l'ambiance joyeuse du jour, mais désolée, c'est à la coque de ce matin...au besoin, faites comme si de rien n'était

La guerre, c’est des armes qui trouent et du sang qui s’échappe.
Ta vie qui peut s’arrêter au détour de n’importe quel moment.
J’habite non loin d’une gare, mais je n’entends pas les trains. Parce qu’il y a un mur de pierre, un mur que je longe en voiture pour me rendre au boulot. Ce qu’on voit tous les jours, on ne le regarde pas forcément. Mais ce matin au feu rouge, machinalement mes yeux se sont posés sur lui, songeurs et mal réveillés. Et mes yeux se sont arrêtés, pour la première fois sur un détail hurlant, un souvenir gravé. Cinq rafales de mitraillette, espacées très régulièrement, en droites lignes verticales, impacts plus ou moins gros, et plus ou moins profonds. Barbarie de la scène qui me vient à l’esprit. Fusillés alignés contre un mur, liquidés à la hâte. Fulgurance, éclair violent qui en quelques secondes les déchire de l’existence, comme n’importe quel bétail. Pour quelle raison, qu’avaient ils fait, et c’est quoi avoir tort en période de guerre? Qui peut décider (de quel droit) que c’en est fini pour toi en une minute? Une minute contre une vie. J’ai la chance de ne pas avoir connu l’horreur d’une telle braderie, de la viande humaine comme si l’âme n’existait pas, l’urgence d’en finir avec ces numéros, comme si rien n’avait de prix. Cinq rafales dans la pierre, cinq flammes de sang qu’on ne voit plus, et le cœur au bord des yeux. Nos quotidiens de citadins ignorent tout de ce qu’il en est, pourtant quelque part dans le monde cela arrive encore. Et il ne s’agit pas seulement d’images à la télé, mais de corps chauds qui deviennent froids. On doit vivre fort, pour réparer ça.

Merci de poster cette réaction à chaud,effectivement, il faut vivre fort pour effacer , tu l'as si bien dit! Des vies de littérature, d'art, n'y suffiraient pas...
Ceci dit, tel quel c'est déjàtrès "remuant"(je parle de la forme), et quelque retravail en ferait un texte très puissant, voire bouleversant; peut-être en le laissant poser un peu .Peut-être en enlevant l'introduction, mais ce ne sont que mes pistes!
Bravo en tout cas.

Mon fils quand il était tout petit :
"Maman je voudrais être noir"
Forcément je me marre, ça me fais penser à quelque chose.
"Ah bon mais pourquoi ça ?"
Il prend l'air surpris et me dit :
"Mais parce que c'est beaucoup plus joli !"
Et son meilleur copain de l'époque qui n'arrêtait pas de se tartiner la peau pour la blanchir.
Y'a des fois la vie c'est pas bien fait.

Polixène a écrit:Merci de poster cette réaction à chaud

merci pour ton merci, Polixène!
je garde sous le coude tes pistes...