Discussions autour de nos textes
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Re: Discussions autour de nos textes
Vu ce qui précédait, j'ai du mal à croire qu'en l'occurrence, il s'agissait d'émulation. Quand bien même c'eût été le cas, vous n'avez pas à me dire ce que vous attendez de moi. C'est comme si, commentant le texte de telle ou telle personne, je lui disais : la prochaine fois, je veux voir plus de ceci, plus de cela. Je donne mon avis, je SUGGERE des améliorations, je donne des PISTES, pas des ORDRES.Yugoski a écrit:Quoi qu'il en soit, je le répète, vous n'avez rien à "attendre" de moi, je ne suis pas votre disciple.
Décidément, ça vous reste entre la gorge, le fait que je fasse passer l'émulation artistique avant les rancœurs et les frustrations personnelles.
Je comprends et apprécie, pourquoi pas, l'émulation. Mais j'aimerais qu'elle se déroule dans un climat où il n'y ait pas de dissymétrie dans les statuts. Là, j'avais vraiment l'impression qu'on me rendait ma copie, devant les autres élèves, avec une mauvaise note et en commentant à haute voix.
La seule fois où ça m'est arrivé, j'attendais, j'attendais, ma rédac' ne venait pas, et je me demandais pourquoi. On m'a rendu et commenté à haute voix, mais pour des raisons d'excellence. C'était au CES et c'était bien la première fois que je me rendais compte que j'étais doué pour écrire. Jusqu'avant, j'avais toujours pensé que c'était naturel et que les autres, ma foi, pouvaient en faire autant.
Ubik.
Re: Discussions autour de nos textes
Désolé de déranger monsieur dans sa splendide toute-puissance. Ce que je considérais jusqu'ici comme un jeu intéressant vient de se transformer en dispute, parce que ma manière d'exprimer les choses divergent de la votre. C'est quand même grave. Je risque de vous pomper l'air longtemps, c'est moi qui vous le dis.
Re: Discussions autour de nos textes
Le jeu était intéressant tant qu'on échangeait des arguments. Mais vos deux dernières réponses sont des pirouettes, des façons d'esquiver le débat sur le fond, en changeant de sujet. Et là, si vous la jouez comme ça, moi aussi je sais faire. Mais ça ne m'intéresse pas. Je suis pour la logique et les arguments valables. Pas les attaques personnelles.
Je n'ai pas de magnificence. J'ai différents domaines où je m'exprime et pour l'écriture, ce sont les autres qui ont décrété que ça valait le coup. Dehors, ça a réagi, des gens m'ont dit, "on publie", etc. Voilà. S'ils m'avaient dit "ça ne vaut rien", je les aurais crus. Quand j'ai envoyé mon premier roman, à une femme qui gravite dans l'orbite polar noir, elle m'aurait répondu que c'était nul, je me serais dit bon, ma foi... Là, elle a transmis à un type qui l'a montré à un éditeur, en moins d'une semaine c'était plié, je ne connaissais ni le type ni l'éditeur. Ce sont les autres souvent qui décrètent que nous sommes faits pour ceci plutôt que pour cela.
Sur le terrain de la dispute, je ne vous suivrai pas : ne m'intéresse en aucune façon. Surtout si ça virevolte en répondant à côté, en changeant de sujet, en ayant recours à des attaques personnelles et autres procédés de manipulateurs. Désolé, ce sera sans moi. Je m'en tiens au terrain de ce qui est argumenté, logique, irréfutable.
De toutes façons, il me semble que j'ai dit ce que j'avais à dire, quand j'ai fait référence à la musique, au rapport entre le fond ( les idées ) et la forme ( la façon de s'adresser au lecteur ), l'intensité qui ne doit pas être au maxi tout le temps, etc. Plus clair que ça, on ne peut pas. Je n'ai rien à rajouter et donc pour moi, le sujet est cerné. Il est clair que lorsque on joue les prolongations sur un sujet clos, on finit par se choper, c'est presque inévitable.
L'anecdote de la rédaction est vraie. En fait, avant cet épisode, je ne me posais pas seulement la question. C'est cette prof qui m'a mis la puce à l'oreille. J'avais onze ans. Et quand j'ai écrit mon premier roman, environ vingt. Donc il y a eu neuf ans pendant lesquels, bien qu'on m'ait dit que j'étais "doué", je ne m'en suis pas spécialement occupé, et n'ai rien fait pour le cultiver. Je m'en foutais. C'est venu après, allez savoir pourquoi et comment.
Je ne vois rien d'autre à ajouter. Ce sont les autres qui m'ont dit que je devais écrire. Ils m'auraient rendu mes nouvelles, puis mon roman, en me disant que ça ne valait rien, je les aurais crus.
Ubik.
Je n'ai pas de magnificence. J'ai différents domaines où je m'exprime et pour l'écriture, ce sont les autres qui ont décrété que ça valait le coup. Dehors, ça a réagi, des gens m'ont dit, "on publie", etc. Voilà. S'ils m'avaient dit "ça ne vaut rien", je les aurais crus. Quand j'ai envoyé mon premier roman, à une femme qui gravite dans l'orbite polar noir, elle m'aurait répondu que c'était nul, je me serais dit bon, ma foi... Là, elle a transmis à un type qui l'a montré à un éditeur, en moins d'une semaine c'était plié, je ne connaissais ni le type ni l'éditeur. Ce sont les autres souvent qui décrètent que nous sommes faits pour ceci plutôt que pour cela.
Sur le terrain de la dispute, je ne vous suivrai pas : ne m'intéresse en aucune façon. Surtout si ça virevolte en répondant à côté, en changeant de sujet, en ayant recours à des attaques personnelles et autres procédés de manipulateurs. Désolé, ce sera sans moi. Je m'en tiens au terrain de ce qui est argumenté, logique, irréfutable.
De toutes façons, il me semble que j'ai dit ce que j'avais à dire, quand j'ai fait référence à la musique, au rapport entre le fond ( les idées ) et la forme ( la façon de s'adresser au lecteur ), l'intensité qui ne doit pas être au maxi tout le temps, etc. Plus clair que ça, on ne peut pas. Je n'ai rien à rajouter et donc pour moi, le sujet est cerné. Il est clair que lorsque on joue les prolongations sur un sujet clos, on finit par se choper, c'est presque inévitable.
L'anecdote de la rédaction est vraie. En fait, avant cet épisode, je ne me posais pas seulement la question. C'est cette prof qui m'a mis la puce à l'oreille. J'avais onze ans. Et quand j'ai écrit mon premier roman, environ vingt. Donc il y a eu neuf ans pendant lesquels, bien qu'on m'ait dit que j'étais "doué", je ne m'en suis pas spécialement occupé, et n'ai rien fait pour le cultiver. Je m'en foutais. C'est venu après, allez savoir pourquoi et comment.
Je ne vois rien d'autre à ajouter. Ce sont les autres qui m'ont dit que je devais écrire. Ils m'auraient rendu mes nouvelles, puis mon roman, en me disant que ça ne valait rien, je les aurais crus.
Ubik.
Re: Discussions autour de nos textes
Je me permets d'ajouter mon grain de sel - c'est bien la première fois - sur ce sujet pour abonder dans le sens d'Ubikmagic concernant le fait de commenter des textes. Il m'a souvent semblé que certains commentateurs avaient la main bien légère en matière de commentaires : je crois qu'il ne faut jamais - JAMAIS - oublier que c'est moins notre avis qui est important que ce qu'il peut apporter à l'auteur. D'où la nécessité de la modération, du respect, de la SUGGESTION plus que de l'INJONCTION - l'un met tout le monde sur le même pied d'égalité, l'autre fait l'inverse - suggestion de pistes à explorer - ou non - par l'auteur pour améliorer telle ou telle chose...
Et je me reconnais aussi, au passage, dans les propos d'Ubikmagic concernant le manque de respect ambiant dans nos sociétés. J'ai comme tout le monde été témoin de choses choquantes ; et là il me semble que la littérature a un rôle à jouer, qu'il ne faudrait pas trop sous-estimer. Elle n'est pas simplement là pour faire rêver, mais derrière je la crois profondément civilisatrice. Qu'importent les moyens qu'elle utilise, par exemple montrer la bassesse pour appeler au respect, ou mettre en scène la courtoisie comme pour montrer une voie aux hommes, elle doit chercher à permettre l'élévation, qu'elle soit de l'ordre des sentiments, de l'esprit, des sens, de la conscience des autres et de soi. Sinon, à quoi pourrait-elle bien servir ?
Et je me reconnais aussi, au passage, dans les propos d'Ubikmagic concernant le manque de respect ambiant dans nos sociétés. J'ai comme tout le monde été témoin de choses choquantes ; et là il me semble que la littérature a un rôle à jouer, qu'il ne faudrait pas trop sous-estimer. Elle n'est pas simplement là pour faire rêver, mais derrière je la crois profondément civilisatrice. Qu'importent les moyens qu'elle utilise, par exemple montrer la bassesse pour appeler au respect, ou mettre en scène la courtoisie comme pour montrer une voie aux hommes, elle doit chercher à permettre l'élévation, qu'elle soit de l'ordre des sentiments, de l'esprit, des sens, de la conscience des autres et de soi. Sinon, à quoi pourrait-elle bien servir ?
Lord Longford- Nombre de messages : 37
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Localisation : A la lumière du Sud, parmi vallées et montagnes
Date d'inscription : 04/12/2010
Zündapp.
Hello,
Merci à notre jeune lord pour venir apporter un peu de modération dans tout ça. Mais l'essentiel de mon propos n'est pas là...
Attention, cela risque d'être long ! Que ceux qui ont autre chose à faire s'y emploient derechef.
Je veux répondre maintenant à quelqu'un d'autre, car ce que cette personne a dit éveille en moi des bribes qui, mises bout à bout, prennent forme et m'empêchent de dormir. Espérant, en cassant le processus, retrouver le sommeil, je viens ici coucher ces idées, en souhaitant pouvoir faire de même ensuite. J'espère que ce cher Louis lira, ça devrait éclairer sa lanterne pour la suite, si besoin était. Et puis, besoin ou pas, mes échanges avec lui étant passionnants...
L'économie du roman n'est pas celle de la nouvelle, encore moins du texte court. La nouvelle, à part format inhabituel, occupe une dizaine de pages, elle plante un climat, elle développe des thèmes, parfois des fausses pistes, et puis il y a chute, prévisible ou pas. Ceci demande déjà un travail rigoureux. Le texte court procède d'un exercice plus ramassé, exprimer en moins de mots beaucoup de choses, c'est contraignant.
Le roman demande une ENORME organisation, car il faut être capable, sur du long terme ( voire du très long ) de gérer ces "épissures" dont je parlais, cet entrelacs de PROGRESSIONS sur différents plans. Il faut tenir la distance, en termes de souffle, d'énergie, de "fougue" ( mais dosée, temps forts / temps faibles ), mais aussi en termes de LOGIQUE. J'ai été formé à l'école du Roman Noir Procédural, j'ai appris énormément en lisant Ellroy ( j'ai entièrement décortiqué son "Dahlia noir", paragraphe par paragraphe, avec une grille de lecture précise et en inventant, empiriquement, les outils nécessaires. Je dois dire que je me suis aidé des concepts que j'avais appris quelques années avant, auprès de Roger Bozzetto dans ces cours de littérature comparée, sur le roman policier et le fantastique, et qui m'ont bien formé l'esprit à la rigueur nécessaire )... Malgré tout ça, en dépit de l'expérience acquise à travers les romans que j'ai écrits ensuite et qui relèvent de ce genre procédural rigoureux, eh bien face à mon roman historique j'ai parfois le vertige, tant la tâche est ardue.
Jamais je n'aurais pu commencer directement par là. Je m'y serais irrémédiablement cassé les dents. L'expérience de mes six romans précédents suffit à peine, en fait.
Sans parler pour l'instant des impératifs historiques, on a quand même, sur le plan strictement de l'intrigue, l'évolution de l'attitude de Wolfgang par rapport à sa mère ; les relations de haine et de jalousie qu'il entretient avec sa jeune sœur ; La présence du père, qui au début est perçu, à son retour de la guerre, comme un élément étranger, dans une problématique quasiment œdipienne, et qui finalement va devenir un modèle, en tant que père mais aussi en tant que membre - influent - de l'antenne du parti local, et pour finir, en tant que référent masculin ; L'évolution de Franz et son emprise sur Wolfgang. La montée du sentiment amoureux de Wolfgang pour Inge, puis sa déconvenue et finalement, le processus de désinvestissement, de réduction de la dissonance en dévalorisant, en désavouant cet amour, en l'avilissant ( ce que montre le dernier extrait ). La façon dont Wolfgang peu à peu quitte sa mère, et la façon dont elle sent cette perte, son impuissance à retenir son fils près d'elle, d'un point de vue affectif, mais aussi politique. Et je pourrais en citer d'autres, ne serait-ce que la progression dramatique de ce qui arrive au personnage d'Ernst Kohl, ou encore la déchéance de Mutti, au début du roman bonne maman qui confectionne les gâteaux de Noël, à la fin méprisée de tous dans la famille, et qui ne trouve d'exutoire que dans l'alcool...
Il y a mille et un mouvements dans le roman, d'espoirs, de tentatives, d'essais, d'erreurs, d'aléas qui font que mes personnages sont à la fois constants dans certains choix idéologiques, mais guère au clair sur la façon dont ils doivent les traduire en actes. A un moment donné, ils rongent leur frein, ne sachant quoi faire après la Jeunesse Hitlérienne. Franz veut aller plus loin, s'engager.... Oui mais dans quoi ? On se chargera de les aider à trouver.
Un roman, c'est une énorme machine, quel que soit le sujet. Plus il est épais, plus il demande une construction millimétrée, puisque cela fait autant d'événements, de personnages en plus, et sur une plus longue période de temps.
Qui plus est, si le roman n'obéit qu'à ses contraintes internes, on peut s'estimer heureux. Là, ça n'est pas le cas.
L’Histoire est là, pour imposer au roman des contraintes externes. Et mon travail est d'arriver à concilier ce qui peut l'être.
Je voulais, par exemple, m'inspirer de Primo Levi qui, un jour, enfermé dans son baraquement, voulut s'emparer d'une stalactite de glace à la fenêtre pour étancher sa soif. Le SS qui le gardait le lui interdit. Warum, pourquoi ? Demanda Levi. On lui répondit : "Hier ist Kein Warum" : ici, il n'y a pas de pourquoi. Cette phrase est restée célèbre ( on la trouve dans "si c'est un homme" )... J'aurais voulu traiter les camps et mon fantasme était de faire en sorte que ce soit Franz, dans le rôle du SS rabrouant Primo Levi. J'avais préparé le terrain de longue date, prêtant l'habitude à ce personnage de répondre ainsi. Wolfgang s'étonnait, Franz répondait : il n'y a pas de pourquoi, l'ami, cesse de poser des questions. Bien, l'idée me séduisait. Seulement voilà ! C'eût été possible si mon roman avait traité des camps. Or mes amis historiens m'ont affirmé que les troupes SS responsables des camps n'avaient strictement rien à voir avec celles affectées aux unités Einsatzgruppen. Ce que mes recherches ultérieures confirmèrent sans le moindre doute. Il n'y a pas LA SS, on devrait dire LES SS, tant cette organisation tentaculaire comporte des fractions hostiles entre elles. Les vétérans de la Waffen SS n'ont que mépris pour les SS TV ( Totenkopfverbände ), dirigés par Th. Eicke, et entraînés à gérer les camps, avec la pire cruauté imaginable. Ils méprisent aussi les unités SS/Sipo/SD engagées dans ces unités d'Einsatzkommandos spécialisées dans les actions mobiles de tuerie. Les Waffen SS se considèrent comme des combattants, au même titre que les unités de la Wehrmacht - quoi qu'il soit prouvé que même la Heer ( l'armée régulière ) ait largement trempé dans toute cette Schweinerei et ait soutenu logistiquement les massacres, voire y a participé activement. Bref, la Waffen SS a une très haute opinion de ses troupes, et se voit comme une SS armée, combattante, noble, plus qu'une instance de répression. Il est vrai que les Waffen SS se sont battus avec courage, fanatisme, et parfois, maladresse, ne disposant pas de l'expérience de l'armée régulière sur le front et se faisant ainsi décimer de façon drastique. Les anciens Waffen SS n'ont que mépris pour les sbires de Heydrich et de sa Sicherheispolizei, ou de son Sicherheistdienst. Ne parlons même pas de la Gestapo.
Parenthèse refermée, tout ça pour dire que oui, j'aurais aimé prêter la réplique de Primo Levi à Franz. Mais pour des raisons historiques, Franz ne peut pas s'être retrouvé gardien de camp.
Pour d'autres raisons, j'aurais voulu parler de Stalingrad, épisode qui me tient à cœur. Mais là aussi, niet : la SS n'était pas à Stalingrad.
Je bute constamment sur ça : qu'est-ce qui est possible, compte tenu de mes intentions, des visions qui m'ont amené à imaginer ce roman. Que puis-je sauver de mes envies premières, sans trahir l'Histoire ? Je pourrais m'en fiche, mais mon roman perdrait de la valeur sur le plan de la véracité. Il est impossible de tout vérifier, d'autant que même maintenant, certains sujets sont encore l'objet de controverses. Mais je m'efforce de vérifier le plus possible. Cela doit être, sinon vrai, du moins, vraisemblable. Soit je peux prouver ce que je dis, en citant Christopher Browning, Richard Rhodes, Saul Friedlander, Raul Hillberg, Christian Ingrao, Peter Longerich, Ralf Ogoreck, Fabrice d'Almeida et autres, soit j'écris un passage en m'assurant qu'on ne peut prouver le contraire de ce que j'y raconte. Je m'efforce de ne pas être pris en défaut, parce que j'estime que maintenir une certaine qualité littéraire est louable, mais mérite également une attention particulière sur les aspects documentaires. A quoi bon un roman bien écrit, passionnant, si par ailleurs on y trouve des erreurs grossières ?
J'ai très envie de me servir de la chanson popularisée par Lale Andersen, "Lili Marlène". Mais je n'en parlerai pas avant que mon roman rejoigne l'année 1941, car même si le disque est sorti deux ans avant, il a fait un flop total, et n'a connu le succès que l'on sait qu'à partir de 41. Et tout est à l'avenant. C'est un travail de fous !
C'est pourquoi je reviens à mon idée première, celle de "fausse simplicité". L'affaire est effroyablement complexe. J'ai déjà écrit plusieurs romans touffus, qui retracent des enquêtes policières en suivant la stricte logique de l'investigation criminelle ( ce qu'on appelle le "policier procédural" ). Qui plus est, je ne me suis pas contenté du genre policier, j'y ai mêlé une ambiance noire, un climat de roman noir. Et le tout en y greffant des problématiques et des décors d'anticipation. Bref, j'avais mis la barre très haut, alors même que lorsque j'ai écrit le premier, je ne me posais pas seulement la question de le montrer à qui que ce soit. Cette question n'est apparue qu'à la fin, quand j'ai vu que j'y étais arrivé. Je suis persuadé, au passage, que lorsque on ne met pas d'enjeux à sa démarche, qu'on ne se pose pas la question de qui lira quoi, c'est là qu'on se sent le plus libre de tenter toutes les expériences ( et tous les diables, par la même occasion ), et on se lance des défis. Enfin, moi, ça m'a fait ça. J'étais en dehors de toute "coterie" littéraire et j'écrivais dans mon coin, comme un sauvage, sans en parler à personne.
Fausse simplicité, donc : cela veut dire que malgré mon expérience sur des romans complexes, foisonnants de personnages, obéissant à la logique technique du policier procédural et mélangeant les genres, je suis, là, pris au dépourvu devant l'énormité de ce à quoi je m'attaque. J'avais certes une vision assez précise de l'Allemagne de Weimar, du Troisième Reich, du background culturel, des événements politiques majeurs, tant dans ce pays qu'au niveau international. Mais j'étais loin de me douter à quel point la ( je veux dire : les ) SS formaient une hydre à mille têtes, remplies de contradictions. J'ignorais les ramifications tentaculaires de cette entité protéiforme, au niveau organisationnel, administratif, hiérarchique - sans compter les haines personnelles car sous le Troisième Reich, tous les caciques se tiraient dans les pattes et se détestaient. J'étais loin d'imaginer aussi à quel point la solution finale de la question Juive ( die Endlösung der Judenfrage ) s'était entourée de secret, avait brouillé les pistes, s'était abritée derrière mille et un codes. La langue Allemande fabrique facilement des agrégats de mots, lesquels deviennent des groupes de lettres : RSHA : Reichsicherheisthauptamt, office central de sécurité du Reich. Or, tous ces sigles, outre leur profusion, se ressemblent. Inversez deux lettres, et il s'agit d'une toute autre organisation, si ça se trouve concurrente de la première. Bref, c'est un BOXON MONSTRE ! ! !
Devant cet espèce de travail d'Hercule littéraire, je suis effaré et parfois découragé. Sans parler de la cruauté qu'il me faudra affronter, pas plus tard que tout de suite puisque dans mon roman, j'en suis maintenant à septembre 39, l'attaque sur la Pologne et donc les exactions à l'arrière.
C'est là que prend tout son sens la Fausse Simplicité : il s'agit, à partir d'un matériau éminemment complexe, multidimensionnel, voire kaléidoscopique, vertigineux, lacunaire, contradictoire, de restituer ça avec un langage clair, fluide, s'appuyant sur des images et des sons, et permettant au lecteur de saisir immédiatement de quoi il s'agit. De telle sorte qu'il puisse dire non, ça n'est pas pour moi, je referme le livre ou bien oui, j'apprécie, je pousse plus avant. Eviter qu'il soit là, à se dire : mais de quoi on me parle, au juste ? Moi je déteste ces romans qu'on commence et au bout de deux pages, on est incapable de dire de quoi il est question, on n'a pas la moindre idée de ce qu'on cherche à nous raconter.
Cette simplicité est fausse car travaillée à l'extrême. Elle demande une quantité incroyable de relectures, une exigence implacable, une férocité avec soi-même sans concessions. Je suis mon premier lecteur. Si quoi que ce soit accroche, ça saute aussitôt. Je peux laisser passer des maladresses, d'autant que j'ai des défauts récurrents, des blocages, des carences. Mais je veux que ça coule comme un ruisseau de montagne, clair, fluide, transparent. Et ça demande un énorme travail. C'est un peu l'histoire du pianiste qui a l'air de jouer son morceau facilement, car il l'a répété bien au-delà ce que qui était nécessaire. Cent fois sur le métier...
Voilà, je voulais remercier notre camarade, qui disait en substance que ce que je fais n'est pas facile. J'ai eu l'impression qu'il ouvrait une porte, mais que derrière se trouvait un bric à brac qu'il fallait éclairer, approfondir, tenter de cerner. J'ai cru utile ( mais certains pourront crier au pavé superflu, ou me dire que j'ai un ego hypertrophié, ou va savoir quoi encore ), de donner un aperçu de ce que ça peut représenter, s'attaquer au Troisième Reich certes, mais aussi à la Shoah par balles, dans un roman qui se déroule sur une certaine échelle de temps ( en gros, entre 1921 et 1970 ). Je dois dire que depuis 2008, je ne lis plus rien d'autre, que j'ai du mal à regarder des films qui parlent d'autre chose, que tout ce qui sort de ce sujet me déconcentre. Je peux certes lever le nez, passionné que je suis de musique, d'arts plastiques, etc. Mais si je me le permets trop, je n'arrive plus à replonger dans la précision et l'état d'esprit que requiert pareille entreprise. Je dois constamment garder un pied dans les années quarante, si je veux un jour écrire le mot "fin". Je suis dans mon époque, avec un ordinateur au bout des doigts, mais par exemple, quand j'écris, je regarde les actualités de la UFA ou le Deutsche Woschenchau, car ne parlant pas la langue de Goethe, je peux écouter la voix nasillarde, le ton triomphaliste, la musique emphatique, sans être gêné pour former mes propres phrases. Je maintiens une certaine ambiance. Certes c'est la propagande nazie, mais puisque mon narrateur la prenait pour argent comptant, cela me maintient dans l'univers référentiel de mon roman. Je n'en sortirai que lorsqu'il sera achevé - ou moi avant lui.
Voilà, j'espère avoir été utile à ceux que ce genre de questions intriguent, la gestion au long cours d'un roman, la cohérence interne, les progressions et épissures, les contraintes externes...
J'ai été long, c'est un fait. Et qui plus est, j'ai l'impression que le sommeil n'est toujours pas là.
Tant pis. J'espère juste que ça intéressera une personne ou deux... Sait-on jamais...
Et sinon, eh bien disons que j'ai fait une mise au point avec moi-même. Rien de tel que d'écrire pour clarifier sa pensée.
A plus,
Ubik.
Merci à notre jeune lord pour venir apporter un peu de modération dans tout ça. Mais l'essentiel de mon propos n'est pas là...
Attention, cela risque d'être long ! Que ceux qui ont autre chose à faire s'y emploient derechef.
Je veux répondre maintenant à quelqu'un d'autre, car ce que cette personne a dit éveille en moi des bribes qui, mises bout à bout, prennent forme et m'empêchent de dormir. Espérant, en cassant le processus, retrouver le sommeil, je viens ici coucher ces idées, en souhaitant pouvoir faire de même ensuite. J'espère que ce cher Louis lira, ça devrait éclairer sa lanterne pour la suite, si besoin était. Et puis, besoin ou pas, mes échanges avec lui étant passionnants...
... Alors ceci me renvoie ( motivé ou pas ) à ce que je disais plus haut, la fausse simplicité.Pascal-Claude Perrault a écrit:Ah oui, quand même quelque chose qui a son importance : s'il y en a qui croient que c'est juste assez facile d'écrire un roman, qui plus est un roman à contexte historique sans trop se prendre la tête, je leur dirai qu'ils n'ont qu'à le faire eux-même. C'est comme les mecs qui ont l'impression que jouer de la musique sur scène, ça se fait les doigts dans le nez ; ceux là, je les invite à monter sur scène.
Le travail d'Ubik est forcément fondé sur des données de l'histoire telle qu'elle s'est déroulée réellement, cela demande donc une énorme part de recherche, de documentation... Donc, double mérite de l'auteur qui n'est pas uniquement le cul sur sa chaise en train de grattouiller sa feuille blanche comme s'il écrivait des histoires de Toto !
L'économie du roman n'est pas celle de la nouvelle, encore moins du texte court. La nouvelle, à part format inhabituel, occupe une dizaine de pages, elle plante un climat, elle développe des thèmes, parfois des fausses pistes, et puis il y a chute, prévisible ou pas. Ceci demande déjà un travail rigoureux. Le texte court procède d'un exercice plus ramassé, exprimer en moins de mots beaucoup de choses, c'est contraignant.
Le roman demande une ENORME organisation, car il faut être capable, sur du long terme ( voire du très long ) de gérer ces "épissures" dont je parlais, cet entrelacs de PROGRESSIONS sur différents plans. Il faut tenir la distance, en termes de souffle, d'énergie, de "fougue" ( mais dosée, temps forts / temps faibles ), mais aussi en termes de LOGIQUE. J'ai été formé à l'école du Roman Noir Procédural, j'ai appris énormément en lisant Ellroy ( j'ai entièrement décortiqué son "Dahlia noir", paragraphe par paragraphe, avec une grille de lecture précise et en inventant, empiriquement, les outils nécessaires. Je dois dire que je me suis aidé des concepts que j'avais appris quelques années avant, auprès de Roger Bozzetto dans ces cours de littérature comparée, sur le roman policier et le fantastique, et qui m'ont bien formé l'esprit à la rigueur nécessaire )... Malgré tout ça, en dépit de l'expérience acquise à travers les romans que j'ai écrits ensuite et qui relèvent de ce genre procédural rigoureux, eh bien face à mon roman historique j'ai parfois le vertige, tant la tâche est ardue.
Jamais je n'aurais pu commencer directement par là. Je m'y serais irrémédiablement cassé les dents. L'expérience de mes six romans précédents suffit à peine, en fait.
Sans parler pour l'instant des impératifs historiques, on a quand même, sur le plan strictement de l'intrigue, l'évolution de l'attitude de Wolfgang par rapport à sa mère ; les relations de haine et de jalousie qu'il entretient avec sa jeune sœur ; La présence du père, qui au début est perçu, à son retour de la guerre, comme un élément étranger, dans une problématique quasiment œdipienne, et qui finalement va devenir un modèle, en tant que père mais aussi en tant que membre - influent - de l'antenne du parti local, et pour finir, en tant que référent masculin ; L'évolution de Franz et son emprise sur Wolfgang. La montée du sentiment amoureux de Wolfgang pour Inge, puis sa déconvenue et finalement, le processus de désinvestissement, de réduction de la dissonance en dévalorisant, en désavouant cet amour, en l'avilissant ( ce que montre le dernier extrait ). La façon dont Wolfgang peu à peu quitte sa mère, et la façon dont elle sent cette perte, son impuissance à retenir son fils près d'elle, d'un point de vue affectif, mais aussi politique. Et je pourrais en citer d'autres, ne serait-ce que la progression dramatique de ce qui arrive au personnage d'Ernst Kohl, ou encore la déchéance de Mutti, au début du roman bonne maman qui confectionne les gâteaux de Noël, à la fin méprisée de tous dans la famille, et qui ne trouve d'exutoire que dans l'alcool...
Il y a mille et un mouvements dans le roman, d'espoirs, de tentatives, d'essais, d'erreurs, d'aléas qui font que mes personnages sont à la fois constants dans certains choix idéologiques, mais guère au clair sur la façon dont ils doivent les traduire en actes. A un moment donné, ils rongent leur frein, ne sachant quoi faire après la Jeunesse Hitlérienne. Franz veut aller plus loin, s'engager.... Oui mais dans quoi ? On se chargera de les aider à trouver.
Un roman, c'est une énorme machine, quel que soit le sujet. Plus il est épais, plus il demande une construction millimétrée, puisque cela fait autant d'événements, de personnages en plus, et sur une plus longue période de temps.
Qui plus est, si le roman n'obéit qu'à ses contraintes internes, on peut s'estimer heureux. Là, ça n'est pas le cas.
L’Histoire est là, pour imposer au roman des contraintes externes. Et mon travail est d'arriver à concilier ce qui peut l'être.
Je voulais, par exemple, m'inspirer de Primo Levi qui, un jour, enfermé dans son baraquement, voulut s'emparer d'une stalactite de glace à la fenêtre pour étancher sa soif. Le SS qui le gardait le lui interdit. Warum, pourquoi ? Demanda Levi. On lui répondit : "Hier ist Kein Warum" : ici, il n'y a pas de pourquoi. Cette phrase est restée célèbre ( on la trouve dans "si c'est un homme" )... J'aurais voulu traiter les camps et mon fantasme était de faire en sorte que ce soit Franz, dans le rôle du SS rabrouant Primo Levi. J'avais préparé le terrain de longue date, prêtant l'habitude à ce personnage de répondre ainsi. Wolfgang s'étonnait, Franz répondait : il n'y a pas de pourquoi, l'ami, cesse de poser des questions. Bien, l'idée me séduisait. Seulement voilà ! C'eût été possible si mon roman avait traité des camps. Or mes amis historiens m'ont affirmé que les troupes SS responsables des camps n'avaient strictement rien à voir avec celles affectées aux unités Einsatzgruppen. Ce que mes recherches ultérieures confirmèrent sans le moindre doute. Il n'y a pas LA SS, on devrait dire LES SS, tant cette organisation tentaculaire comporte des fractions hostiles entre elles. Les vétérans de la Waffen SS n'ont que mépris pour les SS TV ( Totenkopfverbände ), dirigés par Th. Eicke, et entraînés à gérer les camps, avec la pire cruauté imaginable. Ils méprisent aussi les unités SS/Sipo/SD engagées dans ces unités d'Einsatzkommandos spécialisées dans les actions mobiles de tuerie. Les Waffen SS se considèrent comme des combattants, au même titre que les unités de la Wehrmacht - quoi qu'il soit prouvé que même la Heer ( l'armée régulière ) ait largement trempé dans toute cette Schweinerei et ait soutenu logistiquement les massacres, voire y a participé activement. Bref, la Waffen SS a une très haute opinion de ses troupes, et se voit comme une SS armée, combattante, noble, plus qu'une instance de répression. Il est vrai que les Waffen SS se sont battus avec courage, fanatisme, et parfois, maladresse, ne disposant pas de l'expérience de l'armée régulière sur le front et se faisant ainsi décimer de façon drastique. Les anciens Waffen SS n'ont que mépris pour les sbires de Heydrich et de sa Sicherheispolizei, ou de son Sicherheistdienst. Ne parlons même pas de la Gestapo.
Parenthèse refermée, tout ça pour dire que oui, j'aurais aimé prêter la réplique de Primo Levi à Franz. Mais pour des raisons historiques, Franz ne peut pas s'être retrouvé gardien de camp.
Pour d'autres raisons, j'aurais voulu parler de Stalingrad, épisode qui me tient à cœur. Mais là aussi, niet : la SS n'était pas à Stalingrad.
Je bute constamment sur ça : qu'est-ce qui est possible, compte tenu de mes intentions, des visions qui m'ont amené à imaginer ce roman. Que puis-je sauver de mes envies premières, sans trahir l'Histoire ? Je pourrais m'en fiche, mais mon roman perdrait de la valeur sur le plan de la véracité. Il est impossible de tout vérifier, d'autant que même maintenant, certains sujets sont encore l'objet de controverses. Mais je m'efforce de vérifier le plus possible. Cela doit être, sinon vrai, du moins, vraisemblable. Soit je peux prouver ce que je dis, en citant Christopher Browning, Richard Rhodes, Saul Friedlander, Raul Hillberg, Christian Ingrao, Peter Longerich, Ralf Ogoreck, Fabrice d'Almeida et autres, soit j'écris un passage en m'assurant qu'on ne peut prouver le contraire de ce que j'y raconte. Je m'efforce de ne pas être pris en défaut, parce que j'estime que maintenir une certaine qualité littéraire est louable, mais mérite également une attention particulière sur les aspects documentaires. A quoi bon un roman bien écrit, passionnant, si par ailleurs on y trouve des erreurs grossières ?
J'ai très envie de me servir de la chanson popularisée par Lale Andersen, "Lili Marlène". Mais je n'en parlerai pas avant que mon roman rejoigne l'année 1941, car même si le disque est sorti deux ans avant, il a fait un flop total, et n'a connu le succès que l'on sait qu'à partir de 41. Et tout est à l'avenant. C'est un travail de fous !
C'est pourquoi je reviens à mon idée première, celle de "fausse simplicité". L'affaire est effroyablement complexe. J'ai déjà écrit plusieurs romans touffus, qui retracent des enquêtes policières en suivant la stricte logique de l'investigation criminelle ( ce qu'on appelle le "policier procédural" ). Qui plus est, je ne me suis pas contenté du genre policier, j'y ai mêlé une ambiance noire, un climat de roman noir. Et le tout en y greffant des problématiques et des décors d'anticipation. Bref, j'avais mis la barre très haut, alors même que lorsque j'ai écrit le premier, je ne me posais pas seulement la question de le montrer à qui que ce soit. Cette question n'est apparue qu'à la fin, quand j'ai vu que j'y étais arrivé. Je suis persuadé, au passage, que lorsque on ne met pas d'enjeux à sa démarche, qu'on ne se pose pas la question de qui lira quoi, c'est là qu'on se sent le plus libre de tenter toutes les expériences ( et tous les diables, par la même occasion ), et on se lance des défis. Enfin, moi, ça m'a fait ça. J'étais en dehors de toute "coterie" littéraire et j'écrivais dans mon coin, comme un sauvage, sans en parler à personne.
Fausse simplicité, donc : cela veut dire que malgré mon expérience sur des romans complexes, foisonnants de personnages, obéissant à la logique technique du policier procédural et mélangeant les genres, je suis, là, pris au dépourvu devant l'énormité de ce à quoi je m'attaque. J'avais certes une vision assez précise de l'Allemagne de Weimar, du Troisième Reich, du background culturel, des événements politiques majeurs, tant dans ce pays qu'au niveau international. Mais j'étais loin de me douter à quel point la ( je veux dire : les ) SS formaient une hydre à mille têtes, remplies de contradictions. J'ignorais les ramifications tentaculaires de cette entité protéiforme, au niveau organisationnel, administratif, hiérarchique - sans compter les haines personnelles car sous le Troisième Reich, tous les caciques se tiraient dans les pattes et se détestaient. J'étais loin d'imaginer aussi à quel point la solution finale de la question Juive ( die Endlösung der Judenfrage ) s'était entourée de secret, avait brouillé les pistes, s'était abritée derrière mille et un codes. La langue Allemande fabrique facilement des agrégats de mots, lesquels deviennent des groupes de lettres : RSHA : Reichsicherheisthauptamt, office central de sécurité du Reich. Or, tous ces sigles, outre leur profusion, se ressemblent. Inversez deux lettres, et il s'agit d'une toute autre organisation, si ça se trouve concurrente de la première. Bref, c'est un BOXON MONSTRE ! ! !
Devant cet espèce de travail d'Hercule littéraire, je suis effaré et parfois découragé. Sans parler de la cruauté qu'il me faudra affronter, pas plus tard que tout de suite puisque dans mon roman, j'en suis maintenant à septembre 39, l'attaque sur la Pologne et donc les exactions à l'arrière.
C'est là que prend tout son sens la Fausse Simplicité : il s'agit, à partir d'un matériau éminemment complexe, multidimensionnel, voire kaléidoscopique, vertigineux, lacunaire, contradictoire, de restituer ça avec un langage clair, fluide, s'appuyant sur des images et des sons, et permettant au lecteur de saisir immédiatement de quoi il s'agit. De telle sorte qu'il puisse dire non, ça n'est pas pour moi, je referme le livre ou bien oui, j'apprécie, je pousse plus avant. Eviter qu'il soit là, à se dire : mais de quoi on me parle, au juste ? Moi je déteste ces romans qu'on commence et au bout de deux pages, on est incapable de dire de quoi il est question, on n'a pas la moindre idée de ce qu'on cherche à nous raconter.
Cette simplicité est fausse car travaillée à l'extrême. Elle demande une quantité incroyable de relectures, une exigence implacable, une férocité avec soi-même sans concessions. Je suis mon premier lecteur. Si quoi que ce soit accroche, ça saute aussitôt. Je peux laisser passer des maladresses, d'autant que j'ai des défauts récurrents, des blocages, des carences. Mais je veux que ça coule comme un ruisseau de montagne, clair, fluide, transparent. Et ça demande un énorme travail. C'est un peu l'histoire du pianiste qui a l'air de jouer son morceau facilement, car il l'a répété bien au-delà ce que qui était nécessaire. Cent fois sur le métier...
Voilà, je voulais remercier notre camarade, qui disait en substance que ce que je fais n'est pas facile. J'ai eu l'impression qu'il ouvrait une porte, mais que derrière se trouvait un bric à brac qu'il fallait éclairer, approfondir, tenter de cerner. J'ai cru utile ( mais certains pourront crier au pavé superflu, ou me dire que j'ai un ego hypertrophié, ou va savoir quoi encore ), de donner un aperçu de ce que ça peut représenter, s'attaquer au Troisième Reich certes, mais aussi à la Shoah par balles, dans un roman qui se déroule sur une certaine échelle de temps ( en gros, entre 1921 et 1970 ). Je dois dire que depuis 2008, je ne lis plus rien d'autre, que j'ai du mal à regarder des films qui parlent d'autre chose, que tout ce qui sort de ce sujet me déconcentre. Je peux certes lever le nez, passionné que je suis de musique, d'arts plastiques, etc. Mais si je me le permets trop, je n'arrive plus à replonger dans la précision et l'état d'esprit que requiert pareille entreprise. Je dois constamment garder un pied dans les années quarante, si je veux un jour écrire le mot "fin". Je suis dans mon époque, avec un ordinateur au bout des doigts, mais par exemple, quand j'écris, je regarde les actualités de la UFA ou le Deutsche Woschenchau, car ne parlant pas la langue de Goethe, je peux écouter la voix nasillarde, le ton triomphaliste, la musique emphatique, sans être gêné pour former mes propres phrases. Je maintiens une certaine ambiance. Certes c'est la propagande nazie, mais puisque mon narrateur la prenait pour argent comptant, cela me maintient dans l'univers référentiel de mon roman. Je n'en sortirai que lorsqu'il sera achevé - ou moi avant lui.
Voilà, j'espère avoir été utile à ceux que ce genre de questions intriguent, la gestion au long cours d'un roman, la cohérence interne, les progressions et épissures, les contraintes externes...
J'ai été long, c'est un fait. Et qui plus est, j'ai l'impression que le sommeil n'est toujours pas là.
Tant pis. J'espère juste que ça intéressera une personne ou deux... Sait-on jamais...
Et sinon, eh bien disons que j'ai fait une mise au point avec moi-même. Rien de tel que d'écrire pour clarifier sa pensée.
A plus,
Ubik.
Re: Discussions autour de nos textes
Ubik
Je trouve passionnant de te lire, qu'il s'agisse des extraits de ton roman ou des coulisses. Les coulisses de l'écriture.
Bien sur tu ne m'apprends rien sur ce qu'implique la rédaction d'un roman en général en terme de construction, je dirai d'architecture textuelle et sur la rigueur et les contraintes qu'entrainent l'élaboration d'un roman historique en particulier, tout cela nous le savons tous mais ça ne fait rien , ce que tu nous dis de toute cette machinerie infernale qu'il faut mettre en branle sans que l'énergie retombe, sans que certaines pièces ne se montrent fragiles voire faillibles, tout en maintenant le suivi des différents fils narratifs, la cohérence du tout, la véracité historique et l'intérêt du lecteur, tout cela me passionne.
Merci ubik. Ne te pose pas trop de questions sur la pertinence de cette intervention, ça relève absolument d'un site littéraire que des écrivains nous parlent de leur travail. Sinon où ?
De leur travail, de leurs difficultés, de leur façon de se mettre en condition, de leurs sources d'inspiration, des angoisses qui les taraudent.
Donc merci.
Par contre, sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais quand même, je crois que vous vous fourvoyez avec Yugoski quand vous polémiquez. Enfin discuter voire polémiquer why not ça peut être intéressant mais surtout n'en venez pas à la dispute.
(Perso ça me chagrine de voir l'ambiance qui règne sur VE depuis quelques jours y compris en poésie. Tout le monde est à cran ou quoi ?)
Yugoski traite quelque part de la même chose que toi , la violence.
Avec son style trés différent que l'on peut apprécier ou non mais le thème sous jacent c'est bien ce que l'homme est capable de faire subir à l'autre.
Tu traites de la violence orchestrée organisée planifiée, la violence de toute une société, qui se sert d'une idéologie pour justifier la violence qui ne demande qu'à surgir et tout balayer sous le fin vernis de la civilisation et ton écriture adopte la rigueur implacable et l'esthétique délectable comme une machiavélique mais désirable machine de guerre déguisée en aimable littérature, la violence institutionnelle générée par un inconscient collectif à un moment historico sociologique précis.
Yugoski je crois lui parle de la violence sauvage celle qui a débordé déjà les cadres qui ne se revendique ni d'une idéologie ni d'une esthétique collective, un agrégat de pulsions individuelles qui convergent vers le même désir, exercer sa violence. De façon irrationnelle imprévisible et carnassière.
Dans les deux cas peut être s'agit il de transformer la haine de soi en haine de l'autre, je ne sais, dans les deux cas on nous parle de ce monstre qui nous guette , en nous comme à l'extérieur : la barbarie humaine.
Je trouve passionnant de te lire, qu'il s'agisse des extraits de ton roman ou des coulisses. Les coulisses de l'écriture.
Bien sur tu ne m'apprends rien sur ce qu'implique la rédaction d'un roman en général en terme de construction, je dirai d'architecture textuelle et sur la rigueur et les contraintes qu'entrainent l'élaboration d'un roman historique en particulier, tout cela nous le savons tous mais ça ne fait rien , ce que tu nous dis de toute cette machinerie infernale qu'il faut mettre en branle sans que l'énergie retombe, sans que certaines pièces ne se montrent fragiles voire faillibles, tout en maintenant le suivi des différents fils narratifs, la cohérence du tout, la véracité historique et l'intérêt du lecteur, tout cela me passionne.
Merci ubik. Ne te pose pas trop de questions sur la pertinence de cette intervention, ça relève absolument d'un site littéraire que des écrivains nous parlent de leur travail. Sinon où ?
De leur travail, de leurs difficultés, de leur façon de se mettre en condition, de leurs sources d'inspiration, des angoisses qui les taraudent.
Donc merci.
Par contre, sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais quand même, je crois que vous vous fourvoyez avec Yugoski quand vous polémiquez. Enfin discuter voire polémiquer why not ça peut être intéressant mais surtout n'en venez pas à la dispute.
(Perso ça me chagrine de voir l'ambiance qui règne sur VE depuis quelques jours y compris en poésie. Tout le monde est à cran ou quoi ?)
Yugoski traite quelque part de la même chose que toi , la violence.
Avec son style trés différent que l'on peut apprécier ou non mais le thème sous jacent c'est bien ce que l'homme est capable de faire subir à l'autre.
Tu traites de la violence orchestrée organisée planifiée, la violence de toute une société, qui se sert d'une idéologie pour justifier la violence qui ne demande qu'à surgir et tout balayer sous le fin vernis de la civilisation et ton écriture adopte la rigueur implacable et l'esthétique délectable comme une machiavélique mais désirable machine de guerre déguisée en aimable littérature, la violence institutionnelle générée par un inconscient collectif à un moment historico sociologique précis.
Yugoski je crois lui parle de la violence sauvage celle qui a débordé déjà les cadres qui ne se revendique ni d'une idéologie ni d'une esthétique collective, un agrégat de pulsions individuelles qui convergent vers le même désir, exercer sa violence. De façon irrationnelle imprévisible et carnassière.
Dans les deux cas peut être s'agit il de transformer la haine de soi en haine de l'autre, je ne sais, dans les deux cas on nous parle de ce monstre qui nous guette , en nous comme à l'extérieur : la barbarie humaine.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Discussions autour de nos textes
"on peut broder tout et n'importe quoi dans le troisième reich"
J'attends un projet un peu plus original, j'attends la prise de risque et plus de fougue dans votre plume, il n'est jamais trop tard ! "
Ah oui je viens de lire ça en critique de ton texte.
Bon OK.
Mais franchement ça prête plutôt à éclater de rire qu'à invectives. Restons smart et ne tombons pas dans l'invective et l'insulte face à la naïveté de certaines réactions.
Le but du jeu c'est que tout le monde puisse s'exprimer sur un texte proposé à la lecture sans censure . Après l'auteur , et les autres lecteurs, font ce qu'ils veulent des critiques : les prendre en compte ou pas selon le degré de pertinence que l'on prête à la capacité de reflexion et d'analyse du commentateur...
J'ai vu la réaction de coline (qui n'a pas été modérée ?)et j'en suis con...trite.
Je ne dis pas que je n'ai jamais pensé qu'untel ou untel était con, seulement l'écrire en comm de comm c'est dommageable et pas seulement pour la personne visée je trouve mais pour l'ensemble des membres de VE.
La règle du jeu sur VE n'est pas que l'on se traite de con ou que l'on se cherche des poux dans la tête pour divergence d'opinion ou différence de maturité.
Garder le sens de l'humour et un peu de dérision dans le regard est à mes yeux la meilleure réponse.
Je répète : l'ambiance dégènère en ce moment.
Dommage.
Sinon ubik même si je ne commente plus trop en ce moment et même si je me demande si je vais pas m'éloigner du site pour un moment, je prendrai plaisir à lire d'autres extraits de toi.
J'attends un projet un peu plus original, j'attends la prise de risque et plus de fougue dans votre plume, il n'est jamais trop tard ! "
Ah oui je viens de lire ça en critique de ton texte.
Bon OK.
Mais franchement ça prête plutôt à éclater de rire qu'à invectives. Restons smart et ne tombons pas dans l'invective et l'insulte face à la naïveté de certaines réactions.
Le but du jeu c'est que tout le monde puisse s'exprimer sur un texte proposé à la lecture sans censure . Après l'auteur , et les autres lecteurs, font ce qu'ils veulent des critiques : les prendre en compte ou pas selon le degré de pertinence que l'on prête à la capacité de reflexion et d'analyse du commentateur...
J'ai vu la réaction de coline (qui n'a pas été modérée ?)et j'en suis con...trite.
Je ne dis pas que je n'ai jamais pensé qu'untel ou untel était con, seulement l'écrire en comm de comm c'est dommageable et pas seulement pour la personne visée je trouve mais pour l'ensemble des membres de VE.
La règle du jeu sur VE n'est pas que l'on se traite de con ou que l'on se cherche des poux dans la tête pour divergence d'opinion ou différence de maturité.
Garder le sens de l'humour et un peu de dérision dans le regard est à mes yeux la meilleure réponse.
Je répète : l'ambiance dégènère en ce moment.
Dommage.
Sinon ubik même si je ne commente plus trop en ce moment et même si je me demande si je vais pas m'éloigner du site pour un moment, je prendrai plaisir à lire d'autres extraits de toi.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Discussions autour de nos textes
J'ai lu, c'était bien. Pas seulement sur le fait que vous vous rendiez compte qu'organiser un roman historique sur le 3ème Reich est hyper casse-gueule (et que ça semble vous sortir par les trous de nez à la longue), mais parce que ce "making-of" souligne la difficulté d'écrire un roman, historique ou pas. Je viens de terminer le mien, et c'était très éprouvant moralement parlant. Ce n'est pas un long roman, ça ne m'a pas demandé beaucoup de documentation et ça se passe dans un cadre contemporain donc je n'avais comme contrainte que ma propre limite d'imagination. Et pourtant j'en ai chié. Oui, "La Morale" ne fait que 80 pages word, et c'est un roman sur la haine et la violence, le temps qui passe et l'envie de tout foutre en l'air. C'est clair qu'écrire un roman nécessite une constance de fou, au niveau des personnages, du ton employé, de leurs caractères... Mon roman est un roman à cent à l'heure, une circuit de formule 1 plein de bosse et je devais être dedans, tout le temps, mater des films alternatifs, lire des mémoires de gens bizarres, des documents sur le SIDA (le personnage principal en est atteint) etc... Sans parler de mes expérimentations sous psychotropes, j'écrivais pratiquement toujours sous influence, et j'ai émergé il y a seulement deux semaines (depuis que je poste sur ce forum, en fait)
Après, j'avais conscience de tout cela. Je ne suis pas friand de roman historique parce qu'ils délimitent des frontières trop imposante si bien que le travail de création se transforme en travail d'adaptation, ou de je ne sais quoi d'autre. C'est important de s'imposer des contraintes, mais pas si elles dénaturent le style ou tout simplement l'envie de créer.
Après, j'avais conscience de tout cela. Je ne suis pas friand de roman historique parce qu'ils délimitent des frontières trop imposante si bien que le travail de création se transforme en travail d'adaptation, ou de je ne sais quoi d'autre. C'est important de s'imposer des contraintes, mais pas si elles dénaturent le style ou tout simplement l'envie de créer.
Re: Discussions autour de nos textes
Ah non !Rebecca a écrit:je me demande si je vais pas m'éloigner du site pour un moment
Phoenamandre- Nombre de messages : 2423
Age : 33
Date d'inscription : 08/03/2009
Re: Discussions autour de nos textes
non plus !
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
La pudeur.
Bonjour,
Je réponds succinctement :
Pour le reste, on avait bien le sentiment, effectivement, que suite il y aurait.
Bon travail !
Ubik.
Je réponds succinctement :
Quand je disais le thème banal, je ne pensais pas à l'aspect virtuel. Simplement, les tours et détours de la relation amoureuse. Certes, la virtualisation du monde y ajoute sa sauce supplémentaire. Mais de manière générale, les "je t'aime moi non plus" ont été usés jusqu'à la corde. C'est donc courageux de s'y attaquer.cilou a écrit:Oui le sujet internaute est banal, j'en conviens mais faisant partie du quotidien de beaucoup de personnes j'ai essayé de rendre le sujet plus "fouillé" et attachant.
ll y aura une suite et fin que je n'ai pas eut encore le temps d'écrire, je m'en occupe dans les jours qui viennent..
Pour le reste, on avait bien le sentiment, effectivement, que suite il y aurait.
Bon travail !
Ubik.
Zündapp.
Salut,
Je vais tenter de répondre un peu à tout le monde à la fois...
Oui, je déplore qu'on soit venu sur mon texte pour insulter. D'une, il eût fallu répondre sur le fil dédié à cela. De deux, sans insulter c'eût été parfait.
En ce qui me concerne, j'ai débattu et répondu, par des arguments, tant qu'on faisait de même en face. Et quand le registre a changé, passant de réponses argumentées à des commentaires sur ma propre personne, là j'ai montré par une seule phrase que moi aussi, je pouvais rebondir comme une balle ovale, c'est-à-dire sortir du cadre de la raison et répondre n'importe quoi à la volée. Mais ça ne m'intéresse pas, comme je l'ai dit juste ensuite. J'ai été redoutable par le passé. J'ai déjà donné, j'en ai fait le tour, je ne veux plus le faire.
Je regrette, chère amie, que vous preniez autant de temps pour commenter des commentaires, au lieu de me faire bénéficier de vos lumières sur mon texte. Mais votre mise au point était nécessaire. Dont acte.
La violence comme sujet commun ? Certes. Mais j'avais l'impression que l'auteur approuvait les déglingués, que son texte était complaisant. En tous cas, je me suis senti visé car plus d'une fois, par exemple dans cette ville pourrie qu'est Marseille, il m'est arrivé des pépins ou j'ai été témoins de choses choquantes. En fait, j'y suis allé très récemment et c'est la seule occasion où là, il ne s'est rien passé de spécial. Toutes les autres fois, c'était louche. Du style un individu qui en croise une vingtaine d'autres, ils l'agressent, le plaquent entre deux voitures et le tabassent au sol.
Bref, oui, je montre la mis en place d'une violence institutionnelle. Ce n'est pas le même niveau. Mais peu importe, passons sur ça. Oui, c'est mon personnage qui la commet, au nom d'une idéologie qui le manipule. Sujet glissant ! Et cette violence vise certaines personnes, pour des raisons "raciales", religieuses, pour des conceptions dans lesquelles, finalement, sorti de la "race germanique", les autres peuples ne seraient que racaille. Soit.
Il me semble que dans les déglingués, c'est une violence arbitraire, d'individu à individu, sans aucun critère. Spontanée, car non institutionnelle. Donc, de la délinquance plus qu'un monstrueux dérapage étatique. Donc, plus anecdotique et là, on peut se sentir plus concerné, agressé. C'est contemporain, ça peut encore nous arriver, demain, sans changement politique majeur, et n'importe où. Alors oui, si l'auteur introduisait un malaise, pour montrer qu'il réprouve cette violence. Mais il semble complaisant, jubilatoire. Et ensuite, dans ses réponses, il dit "J'aime aussi le fait que vous vous sentiez proche du caissier car, en effet, la figure du caissier représente ici la quintessence de l'ennui et de l'asservissement à la société. Idéologie que moi et mes déglingués combattons". Si je sais lire, il s'identifie donc à ces gens, il les approuve, il en fait partie, et il dit "combattre" l'ennui et l'asservissement de la société. Alors je m'interroge. La famille qui est allée manger un sandwich, histoire de sortir un peu, ça lui apporte quoi, qu'on lui tombe dessus ? On lui apprend quoi ? On élève sa conscience politique ? Et le caissier qui travaille, qui n'a même pas cet état de loisir, qui est sous pression, que retire-t-il de cette humiliation, et cette situation de stress supplémentaire ? J'avoue que je ne vois pas comment ce numéro de Mad Max façon pété aux acides et déguisé en drag queen peut changer quoi que ce soit à la situation ni des clients, ni du caissier.
Ceci sur le fond du texte.
A présent, je dis clairement que je ne souhaite pas être en conflit avec cette personne. Nous avons croisé le fer, dans des logiques ou des sensibilités différentes. Là où ça a dérapé, c'est comme je le disais au-dessus, tout à coup on est passé à une attaque personnelle, après que j'aie raconté une anecdote sur mon passé qui est rigoureusement vraie. On sortait du champ de l'échange d'idées, d'arguments. Nous n'étions pas d'accord, mais c'était un débat. D'un coup, ça devenait je ne sais quoi, mais plus rien d'intéressant. J'aimerais pouvoir me dire que nous échangerons normalement par la suite. Je n'en sais rien mais le souhaite. J'attends de voir. J'avoue que j'ai mal vécu cette phrase où il attendait de moi je ne sais quoi, comme un prof annotant une copie. Il a sans doute été maladroit et il eût été plus simple pour lui d'en convenir, au lieu d'insister. Mais bon, c'est ainsi.
Je suis content qu'il soit sorti de son roman, c'est toujours une épreuve. Je serais même désireux de le lire. Mais pour moi, la frontière est nette :
Plusieurs fois, spontanément, j'ai posé la question de la violence à mon éditeur. Il m'a dit un jour : c'est clair. Si tu es complaisant, ça se sent. A toi de faire comprendre au lecteur ta position, par de petits indices. Il faut qu'il n'ait aucun doute sur ça.
Donc, un roman sur des expériences limites, parlant ou pas de violence. Mais si elle est présente, pas de complaisance.
On pourrait m'objecter que mes récits semblent l'être. En fait, je suis obligé, vu que je raconte à la première personne, de restituer les pensées de Wolfgang. Je montre qu'il est manipulé, mais il est enthousiaste à propos de l'idéologie nazie. Ce n'est que lorsque il va se retrouver à tuer, qu'il va amorcer un tournant majeur dans sa vision du monde. Pour le moment, il est encore naïf.
Pour finir, oui, le roman historique est contraignant, et je n'en ai jamais lu ni été friand. Je me suis mis à en ouvrir quelques un quand j'ai commencé le mien. Pourquoi ce livre ? Je ne sais pas. J'ai déjà dit ici que ça n'est pas moi qui l'ai choisi, mais lui qui s'est imposé à moi. L'idée est venue petit à petit, au début elle me laissait tranquille, la fréquence de ses apparitions étant espacée. Puis, de plus en plus et lors de l'été 2008, tout s'est mis à jaillir comme un geyser. J'ai résisté, mais j'entendais les bouts de phrases dans ma tête. A la fin, j'ai allumé l'ordinateur et j'ai essayé d'écrire un prologue. Mais je me sentais comme le type qui met le doigt dans un énorme engrenage.
Maintenant, je n'ai plus d'autre choix que d'avancer, et le finir, pour pouvoir passer à autre chose. Sans doute que ce roman exorcise quelque chose. J'ignorais tout du nazisme et de la Shoah, et un beau matin, j'avais 11 ans ou quelque chose comme ça, on m'a mis sans aucune préparation devant le film de Resnais, "Nuit et brouillard". J'avoue que je n'ai plus jamais été le même après cette expérience.
La modestie ne m'étouffe pas ? Je suis quelqu'un d'assez timide, qu'on ne remarque pas dans la rue. J'aurais même tendance à raser les murs et j'ai une assez mauvaise image de moi. Mais quand je constate, à la longue, que dans tel ou tel domaine je touche ma bille, je le dis, simplement, maladroitement peut-être. Ce sont les autres qui ont décrété que j'étais doué pour ça. Mon éditeur me disait même : arrête de composer de la musique, arrête de peindre, tu t'éparpilles, ne fais qu'écrire. Ce sont les autres qui ont décidé de me publier, les autres qui ont écrit des chroniques dans l'ensemble élogieuses sur mes romans. On m'aurait dit "c'est nul", je l'aurais cru. Je sais la cohérence interne de ce que je fais. Mais une fois que c'est fait, qu'est-ce que ça "vaut" ? Comment en avoir une idée ? Moi je ne sais jamais. Je suis quelqu'un qui doute.
Mon projet est ambitieux car je veux transcender les limites imposées par l'Histoire. Je ne peux certes pas décrire un Sturmbannführer SS habillé en tutu, sur des rollers, et chantant du Freddy Mercury. Mais je peux enrober l'Histoire de petites histoires qui, elles, me laissent une grande latitude, suivant les passages, pour donner sens et vie à ce qui se déroule. L'exemple de l'autodafé de Goebbels, qui finit chez mes deux zigotos par une inoffensive grillade, est parlant. Les passages sur la peinture d'Ernst Khol ( http://www.vosecrits.com/t5880-ist-das-kunst ) - ( http://www.vosecrits.com/t5754-art-degenere#192961 ) me passionnent. Le travail lent et sournois de sape de la famille Ström par l'idéologie nazie, sa captation de la jeunesse, le lent naufrage de la mère, tout ça est de mon chef. Le délire sur les prothèses que fabrique le père, la haine qu'éprouve Franz pour son beau-père, les coups tordus qu'il lui mijote... Bref, j'ai des contraintes et me sens parfois à l'étroit, mais pas tout le temps, et je m'arrange pour me fabriquer des plages artificielles où je peux respirer.
Voilà, je crois avoir tout traité, ou l'essentiel. Je déplore les interactions venimeuses entre les gens, que j'en sois témoin, ou directement concerné. J'espère que ça ne se fera plus, mais je ne suis pas le seul dans la partie.
En espérant que les esprits s'apaiseront,
Ubik.
Je vais tenter de répondre un peu à tout le monde à la fois...
Oui, je déplore qu'on soit venu sur mon texte pour insulter. D'une, il eût fallu répondre sur le fil dédié à cela. De deux, sans insulter c'eût été parfait.
En ce qui me concerne, j'ai débattu et répondu, par des arguments, tant qu'on faisait de même en face. Et quand le registre a changé, passant de réponses argumentées à des commentaires sur ma propre personne, là j'ai montré par une seule phrase que moi aussi, je pouvais rebondir comme une balle ovale, c'est-à-dire sortir du cadre de la raison et répondre n'importe quoi à la volée. Mais ça ne m'intéresse pas, comme je l'ai dit juste ensuite. J'ai été redoutable par le passé. J'ai déjà donné, j'en ai fait le tour, je ne veux plus le faire.
Je regrette, chère amie, que vous preniez autant de temps pour commenter des commentaires, au lieu de me faire bénéficier de vos lumières sur mon texte. Mais votre mise au point était nécessaire. Dont acte.
La violence comme sujet commun ? Certes. Mais j'avais l'impression que l'auteur approuvait les déglingués, que son texte était complaisant. En tous cas, je me suis senti visé car plus d'une fois, par exemple dans cette ville pourrie qu'est Marseille, il m'est arrivé des pépins ou j'ai été témoins de choses choquantes. En fait, j'y suis allé très récemment et c'est la seule occasion où là, il ne s'est rien passé de spécial. Toutes les autres fois, c'était louche. Du style un individu qui en croise une vingtaine d'autres, ils l'agressent, le plaquent entre deux voitures et le tabassent au sol.
Bref, oui, je montre la mis en place d'une violence institutionnelle. Ce n'est pas le même niveau. Mais peu importe, passons sur ça. Oui, c'est mon personnage qui la commet, au nom d'une idéologie qui le manipule. Sujet glissant ! Et cette violence vise certaines personnes, pour des raisons "raciales", religieuses, pour des conceptions dans lesquelles, finalement, sorti de la "race germanique", les autres peuples ne seraient que racaille. Soit.
Il me semble que dans les déglingués, c'est une violence arbitraire, d'individu à individu, sans aucun critère. Spontanée, car non institutionnelle. Donc, de la délinquance plus qu'un monstrueux dérapage étatique. Donc, plus anecdotique et là, on peut se sentir plus concerné, agressé. C'est contemporain, ça peut encore nous arriver, demain, sans changement politique majeur, et n'importe où. Alors oui, si l'auteur introduisait un malaise, pour montrer qu'il réprouve cette violence. Mais il semble complaisant, jubilatoire. Et ensuite, dans ses réponses, il dit "J'aime aussi le fait que vous vous sentiez proche du caissier car, en effet, la figure du caissier représente ici la quintessence de l'ennui et de l'asservissement à la société. Idéologie que moi et mes déglingués combattons". Si je sais lire, il s'identifie donc à ces gens, il les approuve, il en fait partie, et il dit "combattre" l'ennui et l'asservissement de la société. Alors je m'interroge. La famille qui est allée manger un sandwich, histoire de sortir un peu, ça lui apporte quoi, qu'on lui tombe dessus ? On lui apprend quoi ? On élève sa conscience politique ? Et le caissier qui travaille, qui n'a même pas cet état de loisir, qui est sous pression, que retire-t-il de cette humiliation, et cette situation de stress supplémentaire ? J'avoue que je ne vois pas comment ce numéro de Mad Max façon pété aux acides et déguisé en drag queen peut changer quoi que ce soit à la situation ni des clients, ni du caissier.
Ceci sur le fond du texte.
A présent, je dis clairement que je ne souhaite pas être en conflit avec cette personne. Nous avons croisé le fer, dans des logiques ou des sensibilités différentes. Là où ça a dérapé, c'est comme je le disais au-dessus, tout à coup on est passé à une attaque personnelle, après que j'aie raconté une anecdote sur mon passé qui est rigoureusement vraie. On sortait du champ de l'échange d'idées, d'arguments. Nous n'étions pas d'accord, mais c'était un débat. D'un coup, ça devenait je ne sais quoi, mais plus rien d'intéressant. J'aimerais pouvoir me dire que nous échangerons normalement par la suite. Je n'en sais rien mais le souhaite. J'attends de voir. J'avoue que j'ai mal vécu cette phrase où il attendait de moi je ne sais quoi, comme un prof annotant une copie. Il a sans doute été maladroit et il eût été plus simple pour lui d'en convenir, au lieu d'insister. Mais bon, c'est ainsi.
Je suis content qu'il soit sorti de son roman, c'est toujours une épreuve. Je serais même désireux de le lire. Mais pour moi, la frontière est nette :
Plusieurs fois, spontanément, j'ai posé la question de la violence à mon éditeur. Il m'a dit un jour : c'est clair. Si tu es complaisant, ça se sent. A toi de faire comprendre au lecteur ta position, par de petits indices. Il faut qu'il n'ait aucun doute sur ça.
Donc, un roman sur des expériences limites, parlant ou pas de violence. Mais si elle est présente, pas de complaisance.
On pourrait m'objecter que mes récits semblent l'être. En fait, je suis obligé, vu que je raconte à la première personne, de restituer les pensées de Wolfgang. Je montre qu'il est manipulé, mais il est enthousiaste à propos de l'idéologie nazie. Ce n'est que lorsque il va se retrouver à tuer, qu'il va amorcer un tournant majeur dans sa vision du monde. Pour le moment, il est encore naïf.
Pour finir, oui, le roman historique est contraignant, et je n'en ai jamais lu ni été friand. Je me suis mis à en ouvrir quelques un quand j'ai commencé le mien. Pourquoi ce livre ? Je ne sais pas. J'ai déjà dit ici que ça n'est pas moi qui l'ai choisi, mais lui qui s'est imposé à moi. L'idée est venue petit à petit, au début elle me laissait tranquille, la fréquence de ses apparitions étant espacée. Puis, de plus en plus et lors de l'été 2008, tout s'est mis à jaillir comme un geyser. J'ai résisté, mais j'entendais les bouts de phrases dans ma tête. A la fin, j'ai allumé l'ordinateur et j'ai essayé d'écrire un prologue. Mais je me sentais comme le type qui met le doigt dans un énorme engrenage.
Maintenant, je n'ai plus d'autre choix que d'avancer, et le finir, pour pouvoir passer à autre chose. Sans doute que ce roman exorcise quelque chose. J'ignorais tout du nazisme et de la Shoah, et un beau matin, j'avais 11 ans ou quelque chose comme ça, on m'a mis sans aucune préparation devant le film de Resnais, "Nuit et brouillard". J'avoue que je n'ai plus jamais été le même après cette expérience.
La modestie ne m'étouffe pas ? Je suis quelqu'un d'assez timide, qu'on ne remarque pas dans la rue. J'aurais même tendance à raser les murs et j'ai une assez mauvaise image de moi. Mais quand je constate, à la longue, que dans tel ou tel domaine je touche ma bille, je le dis, simplement, maladroitement peut-être. Ce sont les autres qui ont décrété que j'étais doué pour ça. Mon éditeur me disait même : arrête de composer de la musique, arrête de peindre, tu t'éparpilles, ne fais qu'écrire. Ce sont les autres qui ont décidé de me publier, les autres qui ont écrit des chroniques dans l'ensemble élogieuses sur mes romans. On m'aurait dit "c'est nul", je l'aurais cru. Je sais la cohérence interne de ce que je fais. Mais une fois que c'est fait, qu'est-ce que ça "vaut" ? Comment en avoir une idée ? Moi je ne sais jamais. Je suis quelqu'un qui doute.
Mon projet est ambitieux car je veux transcender les limites imposées par l'Histoire. Je ne peux certes pas décrire un Sturmbannführer SS habillé en tutu, sur des rollers, et chantant du Freddy Mercury. Mais je peux enrober l'Histoire de petites histoires qui, elles, me laissent une grande latitude, suivant les passages, pour donner sens et vie à ce qui se déroule. L'exemple de l'autodafé de Goebbels, qui finit chez mes deux zigotos par une inoffensive grillade, est parlant. Les passages sur la peinture d'Ernst Khol ( http://www.vosecrits.com/t5880-ist-das-kunst ) - ( http://www.vosecrits.com/t5754-art-degenere#192961 ) me passionnent. Le travail lent et sournois de sape de la famille Ström par l'idéologie nazie, sa captation de la jeunesse, le lent naufrage de la mère, tout ça est de mon chef. Le délire sur les prothèses que fabrique le père, la haine qu'éprouve Franz pour son beau-père, les coups tordus qu'il lui mijote... Bref, j'ai des contraintes et me sens parfois à l'étroit, mais pas tout le temps, et je m'arrange pour me fabriquer des plages artificielles où je peux respirer.
Voilà, je crois avoir tout traité, ou l'essentiel. Je déplore les interactions venimeuses entre les gens, que j'en sois témoin, ou directement concerné. J'espère que ça ne se fera plus, mais je ne suis pas le seul dans la partie.
En espérant que les esprits s'apaiseront,
Ubik.
Re: Discussions autour de nos textes
Nous sommes sur un forum Ubik, alors on relativise ce qu'on lit. Mieux, on ne répond pas à chaud.
C'est un simple conseil.
C'est un simple conseil.
Re: Discussions autour de nos textes
"Je regrette, chère amie, que vous preniez autant de temps pour commenter des commentaires, au lieu de me faire bénéficier de vos lumières sur mon texte"
Depuis quand on se vouvoie, depuis que t'es vénère ?
:-)))
Depuis quand on se vouvoie, depuis que t'es vénère ?
:-)))
Rebecca- Nombre de messages : 12502
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Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Discussions autour de nos textes
Vous m'auriez dit d'entrée de jeu que vous étiez édité, j'aurais fermé ma gu**le ^^
Et évidemment, aucune rancœur et aucune rancoeur :-)
Et évidemment, aucune rancœur et aucune rancoeur :-)
Re: Discussions autour de nos textes
Hors polémique entre Ubimagik et toi, être édité n'est pas forcément un gage de qualité. Tout d'abord on peut s'éditer à compte d'auteur. De plus, les maisons d'édition font souvent preuve d'opportunisme, surfant sur la mode du moment. Actuellement les livres de recettes et les romans historiques font florès, si tu proposes un manuscrit abordant ces thèmes tu auras plus de chance d'être retenu.
Il ne faut pas croire que de la belle écriture t'ouvrira grandes les portes de l'édition. Il y a des logiques commerciales qui se satisfont d'autres critères.
Il ne faut pas croire que de la belle écriture t'ouvrira grandes les portes de l'édition. Il y a des logiques commerciales qui se satisfont d'autres critères.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Discussions autour de nos textes
Et tu aurais eu tort, y a pas mal de pseudos ici, qui, ailleurs, généralement dans les librairies, les FNAC, où tout autre endroits où l'on vend des livres, ont d'autres pseudos…Yugoski a écrit:Vous m'auriez dit d'entrée de jeu que vous étiez édité, j'aurais fermé ma gu**le ^^
Et, je rejoins Jano dans sa réflexion, éditer à compte d'éditeur n'est pas un gage de qualité sachant qu'un éditeur — et je m'y connais un peu — ne cherche pas de talent, mais plutôt à transformer un texte en billets de banque.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Discussions autour de nos textes
Avoir le talent de rentrer dans les cases, c'est déjà un talent.
Re: Discussions autour de nos textes
Si seulement, c'était aussi simple…Yugoski a écrit:Avoir le talent de rentrer dans les cases, c'est déjà un talent.
Re: Discussions autour de nos textes
Merci du conseil. Je n'ai pas répondu à chaud, j'ai pris le temps, au contraire, de répondre de façon posée, à chacun des points. J'ai même dit à la fin que je ne souhaitais pas rester en état de conflit, avec qui que ce soit. Mais je conçois que ça puisse vous avoir fait cet effet. Je vous demande cependant de me croire, j'étais tout à fait serein. Crevé certes, car j'ai eu une nuit pourrie, once again. Mais ça a sur moi un effet calmant, ça ralentit mon débit et m'invite donc à réfléchir encore plus à ce que je dis.Admin a écrit:Nous sommes sur un forum Ubik, alors on relativise ce qu'on lit. Mieux, on ne répond pas à chaud.
C'est un simple conseil.
Ubik.
Re: Discussions autour de nos textes
Yugoski a écrit:Vous m'auriez dit d'entrée de jeu que vous étiez édité, j'aurais fermé ma gu**le ^^
Et évidemment, aucune rancœur et aucune rancoeur :-)
Je ne vois pas ce que ça change à l'histoire. Cela ne vous ôte pas le droit d'avoir un avis...
Ubik.
Zündapp.
Désolé pour le vouvoiement, je finis par m'y mélanger les pinceaux...
Bon, pour le reste, voilà comment ça s'est passé : j'ai voulu écrire un roman, ça m'est venu brusquement, ça mijotait pendant longtemps, et d'un coup, ça s'est mis en place. Je me suis mis au travail, ça m'a pris des mois pendant lesquels je n'en parlais à personne, n'étant pas connecté avec ce milieu. Comme un sauvage dans mon coin. J'habite en pleine cambrousse.
Dans l'intervalle, j'ai envoyé par hasard des nouvelles à une femme qui dirige une revue consacrée au roman noir, elle en a casé deux. Bon, voilà que le roman est terminé. Moi, je voulais voir si j'étais capable de le faire. Me paraissait satisfaisant, en tous cas, c'était cohérent, ça retombait sur ses pattes. Maintenant, quelle évaluation les autres en auraient fait ? Aucune idée. Alors j'ai envoyé à cette dame, en lui disant, c'est votre milieu, vous êtes à Paris, voyez. Elle a transmis je ne sais comment, et l'éditeur a téléphoné. Franchement, au niveau de cette dame, elle m'aurait dit "ça ne vaut rien", non seulement je l'aurais cru, mais je n'aurais pas cherché à l'envoyer ailleurs. A cette époque de ma vie, j'avais d'autres chats à fouetter, et en fait, j'avais pris le parti de l'oublier, ce roman. Il était fini, j'en étais débarrassé, basta. J'avais bien plus la tête à la musique, en réalité.
Me voilà donc publié. Je puis dire que ça n'est pas une maison d'édition qui cherche la rentabilité à tout prix, elle a même, par certains aspects, des principes un peu étriqués qui la rendent anti-commerciale. Je gage que si j'avais sorti mes romans chez Gallimard, je serais maintenant aussi connu que d'autres du polar Français, qui ont commencé en même temps que moi, et dont les noms sont cités chaque fois qu'on parle de ce genre. Je pense à un en particulier, auquel les critiques m'ont souvent comparé ( alors que je trouve cette comparaison infamante pour moi et la désapprouve ), qui a même été adapté au cinéma et s'en est allé vers d'autres cieux, sous la bannière étoilée. Tant mieux pour lui... Bref, je suis resté dans l'ombre car publié chez ces gens, un peu Vieille France, mais par ailleurs extrêmement compétents et exigeants sur le plan éditorial. Ils ne laissaient rien passer, à la virgule près, et m'ont permis de largement m'améliorer. Sur ce plan, je leur dois beaucoup. Mon second opus, par exemple : c'est la cinquième version qui est parue. Je veux dire que j'ai du le remanier en profondeur cinq fois avant que mon éditeur admette que oui, on pouvait le publier. Donc, pas des gens faciles. Qui plus est, l'éditeur lui-même est une sacré tête de mule. Moi, à côté, je suis Oui-oui.
Voilà. Du fait de ce que je viens de d'exposer, mes romans n'ont pas généré des liasse de billets, ni pour moi ni pour mon éditeur. Mais je suis fier d'eux, à savoir que si, sur le fond, je n'écrirais plus cela maintenant, sur la forme, je les trouve d'une grande rigueur, tant sur le plan de la construction que du style. Je suis resté un pétard mouillé, quelqu'un qui fait assez parler de lui pour qu'au quotidien ça lui pourrisse la vie ( surtout à mon ex boulot, où ça s'est su, malgré mes précautions ) mais pas assez pour que ça l'extirpe de sa condition. Postier j'étais, postier je suis resté. Entouré de gens jaloux qui se servaient de mes romans contre moi, pour m'enfoncer. Enfin, c'est la vie.
Pour ce qui regarde le roman actuel, j'ai raconté plus haut comment il s'est imposé à moi. Je me fous royalement de savoir si les romans historiques ont ou pas le vent en poupe. Les modes passent, la qualité reste. Je l'écris pour moi, pour exorciser et puis, pour voir si j'en suis capable. Je suis engagé dans diverses démarches, musicales, picturales, plastiques, et toujours le moteur est un mélange de curiosité ( voir si le projet est viable ), le défi ( tiendrais-je le coup ), et le besoin de faire autre chose dans la vie que manger, déféquer et tutti quanti. Une sorte d'absurde envie de transcendance, allez savoir.
Ce roman est un tourment pour moi, et tant qu'il ne sera pas fini...
Oui, ça me sort par les trous de nez, parce que je suis dessus depuis l'été 2008. Plus de trois ans et demi, donc. Jamais un boulot ne m'a tenu aussi longtemps. Et ça n'a pas l'air fini ! ! !
Aussi parce qu'en cours de route, je n'en finis pas de tomber, non pas sur des difficultés auxquelles je m'attendais, mais d'autres, imprévues, qui m'obligent à remanier mon intrigue en profondeur. A titre d'exemple : cela fait la troisième version, là. J'ai déjà changé deux fois l'année de naissance de mon personnage, pour des raisons liées à la logique du fonctionnement de la SS et de son mode de recrutement, et puis le déroulement de la guerre à l'Est. Or, tout étant étroitement intriqué, j'ai du tout détricoter.
Enfin, le sujet lui-même est douloureux, et ça augment énormément la charge. Mes pavés précédents ne m'avaient pas éprouvé comme ça.
Et puis, je disais que LES SS constituaient une myriade d'institutions concurrentes et bourrées de contradictions, mais il faut préciser que l'ensemble du Troisième Reich est ainsi, c'était en fait un système chaotique, délirant, bourré de redondances et d'instances qui se tiraient constamment dans les pattes. Et donc, des constellations d'organisations, avec leur sigles abrégés en Allemand, langue que je ne parle pas. Lesquelles organisations changeaient constamment, disparaissant ou changeant de nom. Donc, un merdier inimaginable, même pas stable dans le temps.
Je suis parfaitement au fait de ce qu'il faudrait "pondre" pour avoir du succès. Si j'avais visé cet objectif, ça fait longtemps que je serais aussi connu que miss Gavalda, pour ne citer qu'elle. Dans la musique, les arts plastiques ( voir sur mon profil le lien ) ou autres, je n'ai jamais cherché qu'une chose : la vérité, aller jusqu'au bout, essayer, "pour voir". Et rester intègre.
Chers modérateurs, je viens de dire tout ça avec un très grand calme. En fait, c'est un peu comme si je réfléchissais à haute voix, mais sauf que je pianote. J'espère que ça vous apparaitra comme tel. Je puis vous assurer qu'il n'y a pas une once d'irritation en moi. Plutôt l'irrépressible envie d'aller dormir, mais hélas je ne peux pas : j'aide pour un déménagement et je dois y aller tout à l'heure, bien que je me sente cassé de partout.
Merci de votre attention, paix à tous,
Ubik.
Bon, pour le reste, voilà comment ça s'est passé : j'ai voulu écrire un roman, ça m'est venu brusquement, ça mijotait pendant longtemps, et d'un coup, ça s'est mis en place. Je me suis mis au travail, ça m'a pris des mois pendant lesquels je n'en parlais à personne, n'étant pas connecté avec ce milieu. Comme un sauvage dans mon coin. J'habite en pleine cambrousse.
Dans l'intervalle, j'ai envoyé par hasard des nouvelles à une femme qui dirige une revue consacrée au roman noir, elle en a casé deux. Bon, voilà que le roman est terminé. Moi, je voulais voir si j'étais capable de le faire. Me paraissait satisfaisant, en tous cas, c'était cohérent, ça retombait sur ses pattes. Maintenant, quelle évaluation les autres en auraient fait ? Aucune idée. Alors j'ai envoyé à cette dame, en lui disant, c'est votre milieu, vous êtes à Paris, voyez. Elle a transmis je ne sais comment, et l'éditeur a téléphoné. Franchement, au niveau de cette dame, elle m'aurait dit "ça ne vaut rien", non seulement je l'aurais cru, mais je n'aurais pas cherché à l'envoyer ailleurs. A cette époque de ma vie, j'avais d'autres chats à fouetter, et en fait, j'avais pris le parti de l'oublier, ce roman. Il était fini, j'en étais débarrassé, basta. J'avais bien plus la tête à la musique, en réalité.
Me voilà donc publié. Je puis dire que ça n'est pas une maison d'édition qui cherche la rentabilité à tout prix, elle a même, par certains aspects, des principes un peu étriqués qui la rendent anti-commerciale. Je gage que si j'avais sorti mes romans chez Gallimard, je serais maintenant aussi connu que d'autres du polar Français, qui ont commencé en même temps que moi, et dont les noms sont cités chaque fois qu'on parle de ce genre. Je pense à un en particulier, auquel les critiques m'ont souvent comparé ( alors que je trouve cette comparaison infamante pour moi et la désapprouve ), qui a même été adapté au cinéma et s'en est allé vers d'autres cieux, sous la bannière étoilée. Tant mieux pour lui... Bref, je suis resté dans l'ombre car publié chez ces gens, un peu Vieille France, mais par ailleurs extrêmement compétents et exigeants sur le plan éditorial. Ils ne laissaient rien passer, à la virgule près, et m'ont permis de largement m'améliorer. Sur ce plan, je leur dois beaucoup. Mon second opus, par exemple : c'est la cinquième version qui est parue. Je veux dire que j'ai du le remanier en profondeur cinq fois avant que mon éditeur admette que oui, on pouvait le publier. Donc, pas des gens faciles. Qui plus est, l'éditeur lui-même est une sacré tête de mule. Moi, à côté, je suis Oui-oui.
Voilà. Du fait de ce que je viens de d'exposer, mes romans n'ont pas généré des liasse de billets, ni pour moi ni pour mon éditeur. Mais je suis fier d'eux, à savoir que si, sur le fond, je n'écrirais plus cela maintenant, sur la forme, je les trouve d'une grande rigueur, tant sur le plan de la construction que du style. Je suis resté un pétard mouillé, quelqu'un qui fait assez parler de lui pour qu'au quotidien ça lui pourrisse la vie ( surtout à mon ex boulot, où ça s'est su, malgré mes précautions ) mais pas assez pour que ça l'extirpe de sa condition. Postier j'étais, postier je suis resté. Entouré de gens jaloux qui se servaient de mes romans contre moi, pour m'enfoncer. Enfin, c'est la vie.
Pour ce qui regarde le roman actuel, j'ai raconté plus haut comment il s'est imposé à moi. Je me fous royalement de savoir si les romans historiques ont ou pas le vent en poupe. Les modes passent, la qualité reste. Je l'écris pour moi, pour exorciser et puis, pour voir si j'en suis capable. Je suis engagé dans diverses démarches, musicales, picturales, plastiques, et toujours le moteur est un mélange de curiosité ( voir si le projet est viable ), le défi ( tiendrais-je le coup ), et le besoin de faire autre chose dans la vie que manger, déféquer et tutti quanti. Une sorte d'absurde envie de transcendance, allez savoir.
Ce roman est un tourment pour moi, et tant qu'il ne sera pas fini...
Oui, ça me sort par les trous de nez, parce que je suis dessus depuis l'été 2008. Plus de trois ans et demi, donc. Jamais un boulot ne m'a tenu aussi longtemps. Et ça n'a pas l'air fini ! ! !
Aussi parce qu'en cours de route, je n'en finis pas de tomber, non pas sur des difficultés auxquelles je m'attendais, mais d'autres, imprévues, qui m'obligent à remanier mon intrigue en profondeur. A titre d'exemple : cela fait la troisième version, là. J'ai déjà changé deux fois l'année de naissance de mon personnage, pour des raisons liées à la logique du fonctionnement de la SS et de son mode de recrutement, et puis le déroulement de la guerre à l'Est. Or, tout étant étroitement intriqué, j'ai du tout détricoter.
Enfin, le sujet lui-même est douloureux, et ça augment énormément la charge. Mes pavés précédents ne m'avaient pas éprouvé comme ça.
Et puis, je disais que LES SS constituaient une myriade d'institutions concurrentes et bourrées de contradictions, mais il faut préciser que l'ensemble du Troisième Reich est ainsi, c'était en fait un système chaotique, délirant, bourré de redondances et d'instances qui se tiraient constamment dans les pattes. Et donc, des constellations d'organisations, avec leur sigles abrégés en Allemand, langue que je ne parle pas. Lesquelles organisations changeaient constamment, disparaissant ou changeant de nom. Donc, un merdier inimaginable, même pas stable dans le temps.
Je suis parfaitement au fait de ce qu'il faudrait "pondre" pour avoir du succès. Si j'avais visé cet objectif, ça fait longtemps que je serais aussi connu que miss Gavalda, pour ne citer qu'elle. Dans la musique, les arts plastiques ( voir sur mon profil le lien ) ou autres, je n'ai jamais cherché qu'une chose : la vérité, aller jusqu'au bout, essayer, "pour voir". Et rester intègre.
Chers modérateurs, je viens de dire tout ça avec un très grand calme. En fait, c'est un peu comme si je réfléchissais à haute voix, mais sauf que je pianote. J'espère que ça vous apparaitra comme tel. Je puis vous assurer qu'il n'y a pas une once d'irritation en moi. Plutôt l'irrépressible envie d'aller dormir, mais hélas je ne peux pas : j'aide pour un déménagement et je dois y aller tout à l'heure, bien que je me sente cassé de partout.
Merci de votre attention, paix à tous,
Ubik.
Re: Discussions autour de nos textes
Ah ça, c'est terrible... courage. Je suis loin d'en être capable. 3 ans sur un roman quand la vie coule si vite, wahou... peut-être dans 20 ans, ou plus ^^Oui, ça me sort par les trous de nez, parce que je suis dessus depuis l'été 2008. Plus de trois ans et demi, donc. Jamais un boulot ne m'a tenu aussi longtemps. Et ça n'a pas l'air fini ! ! !
Re: Discussions autour de nos textes
Merci à Ubik pour ses éclairages. J'ai commencé à prendre conscience du travail de fou que représente l'écriture d'un roman historique en lisant le dernier de A.Pérez-Reverte (Cadix, ou la diagonale du fou), Ubik a très bien synthétisé l'idée que je m'en faisais. Bravo.
Invité- Invité
Re: Discussions autour de nos textes
Ubik, allez s'il vous plait vous ouvrir un sujet ailleurs, je sais pas, fondez votre parti politique, votre école de narration, votre musée du verbe, mais par pitié, taisez-vous. Ce fil s'intitule "discussions autour de nos textes" et pas "étalage de ma putain de vie tous les quarts d'heure". Vous polluez. Et ne prenez pas la peine de me répondre, SURTOUT PAS, on se connait pas, ni rien, je suis juste un utilisateur occasionnel de ce forum, et puis vous en avez assez dit, on a compris, bravo pour votre roman, votre biographie, vos animaux domestiques (si jamais vous en avez). Mettez-vous un instant à la place de ceux qui veulent intervenir ici et seront certains d'être noyés dans votre flot de pensées toutes plus novatrices les unes que les autres.
Merci.
Vigdys Swamp- Nombre de messages : 57
Age : 48
Date d'inscription : 31/12/2009
Re: Discussions autour de nos textes
Vigdys Swamp, à quel clan de la SS appartenez-vous :-)))))) pour interdire à quelqu'un de s'exprimer ? Les propos d'Ubik sont passionnants et concernent les textes met en ligne. Cela dit sans animosité.
Cordialement
Invité- Invité
Re: Discussions autour de nos textes
ouh punaise
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Discussions autour de nos textes
Ubik,
là ça commence à devenir lourd.
Je crois que chacun aura compris, et le propos, et la démarche. Et la plus grande qualité d'un auteur reste encore celle de se taire entre deux bouquins !
là ça commence à devenir lourd.
Je crois que chacun aura compris, et le propos, et la démarche. Et la plus grande qualité d'un auteur reste encore celle de se taire entre deux bouquins !
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Discussions autour de nos textes
Je comprends l'agacement de Vigdys Swamp envers les longues tirades d'Ubikmagic, qui donne plus l'impression de se mettre en avant que d'exposer réellement sa vision de l'écriture. Le plus choquant c'est sa façon de dire et répéter qu'il a été édité, comme si ça lui octroyait une légitimité naturelle, un statut d'écrivain affirmé qui devrait forcer les malheureux scribouillards que nous sommes à nous incliner bien bas.
Il y a pourtant, comme l'a souligné Yali, d'autres intervenants sur Vosécrits qui ont eu les joies de la publication mais ne paradent pas pour autant. En tout cas jamais ils ne se servent ainsi de leurs oeuvres pour s'affirmer démesurément.
Il est possible que j'interprète de travers vos propos Ubikmagic, mais je vous assure qu'ils renvoient une forte dose d'égocentrisme.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Discussions autour de nos textes
Ce sont mes Déglingués qui lui font cet effet ! :-)))
Blague à part, votre réaction est si vive que j'ai limite envie d'écrire une suite... Une suite non pas pour en rajouter une louche, mais parce que vos suppositions sur cette nouvelle étaient si déplacées que je pense ne pas être assez clair.
Re: Discussions autour de nos textes
Bien, sans faire de tirade :
1 ) Je ne pollue rien, mais je réponds, vu qu'il y a eu polémique, afin que tout soit clair. Et dans un esprit d'apaisement. Alors je suis surpris de voir certains ( peu importe qui ) venir jeter de l'huile sur les braises, au lieu de les laisser refroidir.
2 ) Nous sommes en démocratie, il y a des règles, que les MODERATEURS sont censés rappeler. Vous n'êtes pas modérateurs. Donc si j'abuse, je suppose que les personnes habilitées à me le dire se manifesteront.
3 ) Publié ou pas, ça n'a aucune importance. Je parle de ma PRATIQUE, de ce qui se passe pendant le travail d'écriture. L'éventuelle publication, c'est après. Ne mélangeons pas. J'ai expliqué comment je me suis retrouvé publié dans un seul but : montrer que c'était fortuit, et qu'à l'époque je m'en fichais complètement, ou presque. Et si j'ai parlé de ça, c'est suite à cette remarque, "si j'avais su, etc". C'est l'unique raison pour laquelle j'ai raconté les circonstances de ma publication. Et on m'accuse de vouloir épater le monde. Conclusion : belle démonstration de l'art de ne rien comprendre à rien, et plus encore, de l'art de retourner une chose en son contraire, ce qui pour moi, n'est pas fortuit, mais traduit une intention. Laquelle ? Je préfère ne pas trop y réfléchir. Je laisse à d'autres le loisir d'interpréter l'attitude d'autrui. Moi, ça ne me branche pas.
4 ) La conversation m'a amené à parler du roman historique. On me disait que c'était contraignant, j'expliquais que oui, mais qu'on pouvait aussi s'y aménager un espace de liberté. J'ai eu la naïveté de croire que ça pouvait intéresser, surtout des gens censés eux-mêmes écrire. Vous vous en foutez ? Très bien, je n'en dirai plus un mot. Mais si je sens qu'on ne peut s'exprimer librement ici, mon envie de poster ou commenter des textes va s'en trouver sérieusement écornée. Oui, vous vous en foutez aussi, j'ai compris.
5 ) En fait, si j'ai été aussi long, c'est que, logique, j'ai eu le tort de répondre à tout et tous, en traitant les questions point par point, parce que pour moi, c'est le minimum de la correction. Quand je vois les réactions, je me dis qu'à l'avenir, je ne me fatiguerai plus. La clarté, la correction, ça se perd, c'est d'une autre époque. Plus on est soucieux de clarté, plus on explique et répond, plus en face il y a des gens qui n'ont qu'une envie, qu'on se taise. Alors soit.
6 ) Je suis frappé de voir l'attitude de certains, qui consiste à systématiquement interpréter mes propos, les déformer pour leur attribuer des intentions qui ne sont pas les miennes, et insinuer que je pontifie, cherche à me faire mousser, ou autres. Je PARTAGE, exactement dans l'esprit d'émulation dont on me parlait récemment. Mais je ne le vois guère, cet esprit. Ce que je sens, ce sont des relents de je ne sais quelle aigreur, cornichonesque dirait notre ami, pas casher en tous cas. Et là, également, mon attrait pour un tel site en prend un coup. Je trouve passionnant de discuter des difficultés du métier, et des astuces pour les contourner. Je comprends que certains s'en moquent, mais ils ne sont pas obligés de me lire. Je trouve que c'est enrichissant d'échanger à propos de nos doutes, des aléas qui pèsent sur l'écriture et influent sur le résultat. Si d'autres le faisaient, je les lirais avec grand intérêt.
7 ) Sans nommer personne, je constate que ce sont toujours ou souvent les mêmes qui, tout en prenant l'air de ne pas vouloir se mêler, tout en affichant avec un grand sourire une neutralité de bon aloi, viennent chaque fois balancer le petit truc qui met le boxon. Moi qui ai toujours été sociable et désireux du contact avec autrui, là, franchement, ils me refroidissent. Je ne comprends pas ce genre d'attitudes, je n'arriverai jamais à m'y faire. Ce besoin de souiller tout, enfin, ça m'échappe.
Bref, si le but est de me décourager de rester, continuez, vous y êtes presque. Quoi qu'il en soit, que je poste ou pas ici, mon roman, je ne le lâcherai pas. Poster ici n'est qu'un moyen de sortir un peu de mon isolement. Mais au point où j'en suis...
Pour la modération : le ton ici n'est pas agressif, mais dépité. Je suis déçu, surpris, des réactions que j'observe. Et si je réponds point par point, vous noterez que je le fais sans insulter personne.
Il fut une époque où non seulement je ne parlais pas de ma pratique mais même, je ne répondais pas, ou presque pas, aux commentaires, malgré mon envie de le faire. Je me méfiais. Peu à peu, l'attitude de personnes ici m'a mise en confiance. Je vois que j'ai eu tort.
Sur ce, je vous laisse. Je sens que je vais me faire rare, ou du moins, laconique. Ce n'est pas la peine de développer des sujets pour des gens que manifestement, ça n'intéresse pas.
Mes salutations,
Ubik.
1 ) Je ne pollue rien, mais je réponds, vu qu'il y a eu polémique, afin que tout soit clair. Et dans un esprit d'apaisement. Alors je suis surpris de voir certains ( peu importe qui ) venir jeter de l'huile sur les braises, au lieu de les laisser refroidir.
2 ) Nous sommes en démocratie, il y a des règles, que les MODERATEURS sont censés rappeler. Vous n'êtes pas modérateurs. Donc si j'abuse, je suppose que les personnes habilitées à me le dire se manifesteront.
3 ) Publié ou pas, ça n'a aucune importance. Je parle de ma PRATIQUE, de ce qui se passe pendant le travail d'écriture. L'éventuelle publication, c'est après. Ne mélangeons pas. J'ai expliqué comment je me suis retrouvé publié dans un seul but : montrer que c'était fortuit, et qu'à l'époque je m'en fichais complètement, ou presque. Et si j'ai parlé de ça, c'est suite à cette remarque, "si j'avais su, etc". C'est l'unique raison pour laquelle j'ai raconté les circonstances de ma publication. Et on m'accuse de vouloir épater le monde. Conclusion : belle démonstration de l'art de ne rien comprendre à rien, et plus encore, de l'art de retourner une chose en son contraire, ce qui pour moi, n'est pas fortuit, mais traduit une intention. Laquelle ? Je préfère ne pas trop y réfléchir. Je laisse à d'autres le loisir d'interpréter l'attitude d'autrui. Moi, ça ne me branche pas.
4 ) La conversation m'a amené à parler du roman historique. On me disait que c'était contraignant, j'expliquais que oui, mais qu'on pouvait aussi s'y aménager un espace de liberté. J'ai eu la naïveté de croire que ça pouvait intéresser, surtout des gens censés eux-mêmes écrire. Vous vous en foutez ? Très bien, je n'en dirai plus un mot. Mais si je sens qu'on ne peut s'exprimer librement ici, mon envie de poster ou commenter des textes va s'en trouver sérieusement écornée. Oui, vous vous en foutez aussi, j'ai compris.
5 ) En fait, si j'ai été aussi long, c'est que, logique, j'ai eu le tort de répondre à tout et tous, en traitant les questions point par point, parce que pour moi, c'est le minimum de la correction. Quand je vois les réactions, je me dis qu'à l'avenir, je ne me fatiguerai plus. La clarté, la correction, ça se perd, c'est d'une autre époque. Plus on est soucieux de clarté, plus on explique et répond, plus en face il y a des gens qui n'ont qu'une envie, qu'on se taise. Alors soit.
6 ) Je suis frappé de voir l'attitude de certains, qui consiste à systématiquement interpréter mes propos, les déformer pour leur attribuer des intentions qui ne sont pas les miennes, et insinuer que je pontifie, cherche à me faire mousser, ou autres. Je PARTAGE, exactement dans l'esprit d'émulation dont on me parlait récemment. Mais je ne le vois guère, cet esprit. Ce que je sens, ce sont des relents de je ne sais quelle aigreur, cornichonesque dirait notre ami, pas casher en tous cas. Et là, également, mon attrait pour un tel site en prend un coup. Je trouve passionnant de discuter des difficultés du métier, et des astuces pour les contourner. Je comprends que certains s'en moquent, mais ils ne sont pas obligés de me lire. Je trouve que c'est enrichissant d'échanger à propos de nos doutes, des aléas qui pèsent sur l'écriture et influent sur le résultat. Si d'autres le faisaient, je les lirais avec grand intérêt.
7 ) Sans nommer personne, je constate que ce sont toujours ou souvent les mêmes qui, tout en prenant l'air de ne pas vouloir se mêler, tout en affichant avec un grand sourire une neutralité de bon aloi, viennent chaque fois balancer le petit truc qui met le boxon. Moi qui ai toujours été sociable et désireux du contact avec autrui, là, franchement, ils me refroidissent. Je ne comprends pas ce genre d'attitudes, je n'arriverai jamais à m'y faire. Ce besoin de souiller tout, enfin, ça m'échappe.
Bref, si le but est de me décourager de rester, continuez, vous y êtes presque. Quoi qu'il en soit, que je poste ou pas ici, mon roman, je ne le lâcherai pas. Poster ici n'est qu'un moyen de sortir un peu de mon isolement. Mais au point où j'en suis...
Pour la modération : le ton ici n'est pas agressif, mais dépité. Je suis déçu, surpris, des réactions que j'observe. Et si je réponds point par point, vous noterez que je le fais sans insulter personne.
Il fut une époque où non seulement je ne parlais pas de ma pratique mais même, je ne répondais pas, ou presque pas, aux commentaires, malgré mon envie de le faire. Je me méfiais. Peu à peu, l'attitude de personnes ici m'a mise en confiance. Je vois que j'ai eu tort.
Sur ce, je vous laisse. Je sens que je vais me faire rare, ou du moins, laconique. Ce n'est pas la peine de développer des sujets pour des gens que manifestement, ça n'intéresse pas.
Mes salutations,
Ubik.
Re: Discussions autour de nos textes
Rebecca a écrit:
Merci ubik. Ne te pose pas trop de questions sur la pertinence de cette intervention, ça relève absolument d'un site littéraire que des écrivains nous parlent de leur travail. Sinon où ?
De leur travail, de leurs difficultés, de leur façon de se mettre en condition, de leurs sources d'inspiration, des angoisses qui les taraudent.
Donc merci.
Re: Discussions autour de nos textes
« Confessions d'un Ubik magique », moi je trouve les interventions très intéressantes. J'ai toujours un peu rêvoter d'écrire un roman historique, mais c'est encore un peu trop tôt pour ne serait-ce qu'y songer ! Et Ubik me conforte dans mes positions, tiens. C'est un travail à plein temps.
Remus- Nombre de messages : 2098
Age : 34
Date d'inscription : 02/01/2012
Principe d'économie.
Hello,Remus a écrit:Et Ubik me conforte dans mes positions, tiens. C'est un travail à plein temps.
La nuit portant conseil, j’ai pris certaines décisions, que je vais présenter ici.
Ceci est le DERNIER « pavé » que vous lirez sur ce fil.
Travail à plein temps ? Je ne sais pas pour les autres époques ou civilisations, mais le Troisième Reich, c’est une pagaille indescriptible. Si on regarde les documentaires, on voit des défilés impeccables, une discipline de fer. En réalité, dans les coulisses, ce n’est que chaos. Mais la bureaucratie notait tout, méticuleusement. Alors il reste des traces… Mais c’est vrai, je m’attendais à un boulot difficile, j’étais loin de me douter à quel point ce serait costaud. Maintenant je sais, et si je pouvais revenir en arrière, je renoncerais. Cependant, n’ayant plus le choix, je continue…
Un auteur qui nous a rejoints récemment dissertait sur les propriétés de l’eau. Et, puisque il est question ici de « pavés », quand on en jette un dans la marre, on peut observer que cela génère des ondes, concentriques, parfaitement rondes, et qui peu à peu s’estompent.
Le pavé, ce fut cette incompréhension entre moi et notre jeune ami. Les ondes, c’est tout ce qui a suivi. C’est normal, dans un forum, que les heurts inter-individuels génèrent des attaques, lesquelles nécessitent des explications. Surtout si des tiers viennent s’en mêler et, mine de rien, rajouter de la pagaille en balançant quelques parpaings, tout en prétendant rester « hors polémique », ce que je trouve puant. Assez rapidement, en général les choses retournent rapidement à leur état antérieur. Sauf si on vient envenimer et, comble de la perversité, jouer les étonnés de voir que ça se prolonge.
Ayant fréquenté un temps le Droit, je suis assez logique et au lieu d’affirmer péremptoirement les choses, je préfère citer les propos, relever les contradictions, étayer ce que je dis par des arguments solides. Donc :
Si j’ai parlé de mon éditeur et des circonstances dans lesquelles j’ai été publié, c’est parce qu’on a insinué ( et ceci en s’adressant à un tiers, procédé qui fait partie de l’arsenal des manipulateurs ), que j’étais édité à compte d’auteur : faux. Que les maisons d’édition n’ont comme seul critère la rentabilité : faux encore, qu’on me relise, la mienne fonctionne au coup de cœur. Comprendront ceux qui en ont un. Que les romans historiques sont à la mode : j’ai répondu que je m’en fichais.
Bien, je continue :
Mes romans sont parus sous mon vrai nom. Et si j’use d’un pseudo ici, c’est justement pour pouvoir m’exprimer sans connexion avec mon œuvre passée. Je n’ai jamais dit le titre de mes romans, même si on me le demandait, que ce soit ici ou ailleurs sur le net. Je trouve absurde qu’on me taxe d’auto-promotion alors que je suis ici parfaitement anonyme.Yali a écrit:y a pas mal de pseudos ici, qui, ailleurs, généralement dans les librairies, les FNAC, où tout autre endroits où l'on vend des livres, ont d'autres pseudos…
Le processus est pervers : on lance des petites phrases, des sous-entendus, qui m’amènent à répondre. On dit ensuite que je monopolise la parole. Sois je laisse dire et je trouve ça inqualifiable, soit je relève point par point, et là je suis bien obligé de développer.
J’ai pris la peine d’expliquer un peu le chaos qu’était le système nazi, car on me disait qu’on pouvait écrire n’importe quoi sur ce sujet. Je n’étais pas obligé de donner ces explications, mais je l’ai fait par PASSION, parce que l’écriture me passionne. Etrange que sur un site qui lui est dédié, les gens censés se passionner s’en désintéressent. Soit. Mais qu’ils m’intiment le silence, là, ce n’est plus étrange, mais inquiétant.
Ceux que ça gonfle n’ont qu’à zapper quand ils voient mon pseudo, les « pages virtuelles » peuvent s’étirer à l’infini, on n’est limité ni par la place ni par l’encre ou le papier, et il existe des touches pour se déplacer et aller voir plus loin si j’y suis encore, ou pas. Je pensais qu'ici, il y avait de la place pour tous, qu'on pouvait faire court ou développer, selon son envie. Il semble que ça ne soit pas le cas.
J’ai lu quelque part ici :
Je n’essayais d’influencer personne, mais de partager. Mais même ça, semble impossible. Et je vois que le morceau n’est ni plus beau, utile ou fort, et qu’au contraire, il se met à puer, à sentir une vilaine odeur de fascisme.coline Dé a écrit:Quand j'essaie d'influencer quelqu'un, ce n'est pas pour en tirer gloire, mais pour tenter de faire avancer un échange, une sorte d'osmose entre ce qu'il pense et ce que je pense moi. Non pas être replié sur Sa Vérité, mais être traversé par des vérités successives, quelque chose qui circule... avec l'objectif non pas de se glorifier d'avoir emporté le morceau, mais d'avoir ensemble rendu ce morceau plus beau, plus utile, plus fort ...
Ce qui m’amène à ceci :
Ce qui est lourd, mon cher, c’est votre attitude ! De quel droit m’intimez-vous le silence ? Me suis-je jamais permis d’agir ainsi, avec vous ou quiconque ici ? ? ?Yali a écrit:là ça commence à devenir lourd.
Je crois que chacun aura compris, et le propos, et la démarche. Et la plus grande qualité d'un auteur reste encore celle de se taire entre deux bouquins !
Il y a des peintres, des musiciens, qui refusent de parler sur ce qu’ils font. Ils estiment que leur forme d’art, qui échappe au langage, se suffit à elle-même. C’est une attitude qu’on peut comprendre. L’écrivain, lui, manie le langage. Quand il n’est pas sur son texte et répond à d’autres, il fait quoi ? Il continue d’utiliser le langage ! Alors j’ai du mal à vous suivre dans votre diktat. Un écrivain, en dehors de sa production, devrait se taire ? Ma foi, c’est, à mon avis, affaire de choix. Vous avez opté pour cette option, je la respecte. Vous possédez cette rare « qualité » ? Tant mieux. Mais ce choix, en aucun cas vous n’avez à me l’imposer. En clair : vous n’avez pas à me dicter ma conduite !
Et, pire encore :
Voilà donc ce que je vous réponds. Ce sera ma seule et unique réaction :Jano a écrit:Je comprends l'agacement de Vigdys Swamp envers les longues tirades ( terme péjoratif dont le choix, à mon avis, n’est pas innocent ) d'Ubikmagic, qui donne plus l'impression ( donc, réaction subjective qu’on érige en vérité ) de se mettre en avant que d'exposer réellement sa vision de l'écriture ( affirmation parfaitement arbitraire et vile, contresens total ). Le plus choquant ( pour vous ) c'est sa façon de dire et répéter qu'il a été édité, comme si ça lui octroyait une légitimité naturelle, un statut d'écrivain affirmé qui devrait forcer les malheureux scribouillards que nous sommes à nous incliner bien bas ( exemple typique de projection, je n’ai jamais rien dit de tel et il suffit de lire les commentaires que je fais sur les autres textes pour se rendre compte que je n’ai absolument pas cette attitude. Quand j'ai parlé du fait qu'on m'a édité, ça a été pour expliquer une chose : que ce sont souvent les autres qui décident et attribuent une valeur à ce qu'on fait ).
Il y a pourtant, comme l'a souligné Yali, d'autres intervenants sur Vosécrits qui ont eu les joies de la publication mais ne paradent ( encore une pure interprétation ) pas pour autant. En tout cas jamais ils ne se servent ainsi de leurs oeuvres pour s'affirmer démesurément ( ce qui est démesuré, c’est la sournoiserie et l’hostilité de vos remarques, ainsi que leur caractère infondé, partial et péremptoire ).
Il est possible que j'interprète de travers vos propos Ubikmagic, ( vous interprétez à tour de bras, plus vite que votre ombre et oui, vous agissez de travers, de façon biaiseuse et infiniment déplaisante ) mais je vous assure qu'ils renvoient une forte dose d'égocentrisme ( je vous renvoie en miroir votre propre égocentrisme, ou du moins ce qui parait comme tel, à travers vos réponses qui semblent indiquer clairement des intentions pour le moins malveillantes, et profitent de la moindre occasion pour, presque avec l’air de rien, venir cracher votre poison ).
Chacune de vos manifestations vers moi me fait le même effet. Je trouve vos interventions fielleuses, malsaines, perverses, tordues, mesquines et hypocrites, cherchant à envenimer les choses tout en se déguisant derrière un langage calculé, qui feint le bon sens et la pondération. N’ayant pas le désir de jouer au psy du dimanche, je n’en fais pas de déductions sur votre personne, et je me moque de savoir pourquoi vous agissez ainsi. Mais, pragmatique, je vais vous adresser un unique message : je ne veux pas d’interactions avec vous. Je ne souhaite aucunement vous empêcher de vous exprimer. Mais j’ai pris le parti de ne pas vous répondre, c’est ma liberté, c’est mon choix. Toute discussion avec vous me parait vaine, et rien de bon ne pourrait en sortir. Tenter un dialogue consisterait à m’adresser à vous sur le plan de la logique, mais vous dévoyez la logique et vous l’avilissez. Vos réflexions ici semblent plus relever de l’intention d’abaisser que d’une quelconque envie d’un vrai débat, ce n’est pas la première fois que je le constate, du moins à mon endroit. J’ai décidé que je n’entrerai pas dans votre jeu. Ainsi dit, je considère cette conversation comme close. Quelle que soit votre ou vos réactions, vous ne tirerez plus rien de moi, ou sauf, à la rigueur, une formule automatique en forme de fin de non-recevoir.
Quant à « l’utilisateur occasionnel » qui me demandait de ne pas lui donner la réplique, son souhait sera exaucé : je ne réponds aux gens que lorsqu’ils se montrent corrects. Je vais traiter rapidement son intervention d'une incroyable muflerie, et basta. Réponse qu’il n’est pas obligé de lire, puisque il s’en moque.
Je ne vais initier de sujet nulle part. Je n’ai pas vocation d’ouvrir une école, ni de donner des leçons, ce qui n’est pas le cas de tous ici, manifestement. J’ai déjà dit que j’éprouvais du mal à commenter les textes des autres, car je pars du principe qu’on ne sait jamais mieux que l’auteur ce qu’il a voulu dire. Je me vois donc mal pontifier et tenir chaire. Je ne fonderai aucun parti politique. Mais vous, vous devriez. J’ai pas mal de documentation sur le Troisième Reich, je peux vous en passer si vous le voulez. Eux aussi, s’y entendaient, pour faire taire les gens. Pour qui vous prenez vous, qui avez la prétention de me réduire au silence ? Feriez-vous partie du Propagandastaffel, du Sicherheistdienst, de la Gestapo ?Vigdys Swamp a écrit:Ubik, allez s'il vous plait vous ouvrir un sujet ailleurs, je sais pas, fondez votre parti politique, votre école de narration, votre musée du verbe, mais par pitié, taisez-vous. Ce fil s'intitule "discussions autour de nos textes" et pas "étalage de ma putain de vie tous les quarts d'heure". Vous polluez. Et ne prenez pas la peine de me répondre, SURTOUT PAS, on se connait pas, ni rien, je suis juste un utilisateur occasionnel de ce forum, et puis vous en avez assez dit, on a compris, bravo pour votre roman, votre biographie, vos animaux domestiques (si jamais vous en avez). Mettez-vous un instant à la place de ceux qui veulent intervenir ici et seront certains d'être noyés dans votre flot de pensées toutes plus novatrices les unes que les autres.
Merci.
Quant à mes animaux domestiques, ramasser leurs déjections me fait le même effet que vous lire.
Comme vous souhaitez que je ne vous réponde pas, je m’en tiendrai donc à ces quelques lignes. Par la suite, silence radio.
Au vu de l’incroyable absurdité et mesquinerie des propos tenus, j’ai donc décidé non pas de me taire, mais d’adopter un minimalisme certain. Monosyllabes, onomatopées, borborygmes, phrases courtes, deux ou trois lignes dans le meilleur des cas. Non pas pour obéir à une quelconque injonction, mais par principe d’économie. Pourquoi se fatiguer à répondre, pour des gens qui, de toutes façons, vont s’arranger à tout interpréter de travers ?
C’est dans cet esprit que j’adresse une requête à la modération : je voudrais que soient effacés tous les passages où j’ai pris la peine d’expliquer ce qu’implique le fait de s’attaquer à un roman traitant du nazisme, et où j’ai exposé mon principe de fausse simplicité dans l’écriture. J’ai été pris de passion, je pensais que ça serait intéressant, je vois que ça ne soulève qu’amertume et bassesse. Ce n’est évidemment qu’une requête, la modération agira selon sa charte, ses raisons et impératifs. Elle notera toutefois que ma réponse ici, aux uns et aux autres, est restée polie, et que je n’ai insulté personne.
La modération peut même me bannir si l’envie lui en prend. Je n’écris pas ici pour briller, pour me faire mousser, juste pour sortir un peu de mon isolement, et glaner des conseils d’améliorations, souvent très pertinents du reste. Mais je suis blindé sur cette question de l’isolement, et n’en suis plus à ça près.
Si je ne suis pas banni, je continuerai à poster des textes, de plus en plus rarement, car je l’ai déjà dit par le passé, plus on s’approche de l’horreur, plus je répugne à en livrer des bribes. Je commenterai aussi, mais vous verrez un net changement : j’adopterai un ton plus que laconique.
Je regrette juste de ne pas pouvoir continuer mes passionnants échanges, surtout avec Louis. Ils me manqueront. Je demande à la modération de lui transmettre mon adresse électronique, si elle le veut bien. Je cite Louis, mais d’autres aussi, auront compris que je pense à eux. Je les remercie de m’avoir motivé, encouragé dans ma difficile entreprise. Je suppose que maintenant, je devrai m’en passer. Mais j’ai appris à me passer de beaucoup de choses, et ça n’est pas fini.
Voilà, c’était ma dernière « tirade »… Que les intéressés comprennent ou pas, qu’ils s’insurgent, m’invectivent, peu m’importe. C’est leur problème s’ils sont intolérants ou tordus dans leurs messages ici, s’ils s'imaginent pouvoir dicter quelle doit être « la meilleure qualité d’un auteur. » Je ne chercherai pas à entrer dans quelque psychologie à deux sous, me demander pourquoi. Je ne tenterai pas plus de leur faire comprendre quoi que ce soit. A partir de maintenant : principe d’économie. Je ne cède pas à leurs ordres, je décide de garder mes forces pour des choses plus intéressantes. Je pensais être dans le droit fil de ce site, dans un esprit de partage, de passion intellectuelle, d’émulation pour reprendre ce terme ; il semble que non. Soit. Dont acte.
J’insiste vraiment pour que les passages indiqués par moi soient effacés. C’est confiture jetée aux cochons. Mais la modération décidera.
Sur ce, je vous tire ma révérence. On se croisera encore, mais vous me trouverez singulièrement changé. Je suppose que vous vous en féliciterez. Après tout, on est toujours libre de ne rien comprendre à rien.
Ubik.
Re: Discussions autour de nos textes
tu pourrais faire mon exo, steup ?ubikmagic a écrit:je décide de garder mes forces pour des choses plus intéressantes.
Ubik.
grieg- Nombre de messages : 6156
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Re: Discussions autour de nos textes
l'amour de l'art
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