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Re: Réponses aux commentaires
lu-k a écrit :
Là où tu parles d'orgueil lu-k, je parlerais de dignité. Question de perspective ?Sinon, moi, je pense simplement que toutes les drogues (sauf l'héroïne, peut-être) ne sont absolument pas dangereuses pour l'individu qui se maîtrise, qui contrôle son unité psychique et qui a assez d'orgueil pour ne pas se laisser dépasser par des substances.
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Re: Réponses aux commentaires
Je pense que tu as raison également. Orgueil, dignité, amour-propre, honneur... ?
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Re: Réponses aux commentaires
Estime de soi, également... De ce que j'ai vu des grands consommateurs, j'ai remarqué que tout simplement, ils ne s'estiment pas dignes d'une meilleure vie. Ils ne s'aiment pas, puisque tu parles d'amour-propre, lu-k.
Re: Réponses aux commentaires
lu-k a écrit:
Sinon, moi, je pense simplement que toutes les drogues (sauf l'héroïne, peut-être) ne sont absolument pas dangereuses pour l'individu qui se maîtrise, qui contrôle son unité psychique et qui a assez d'orgueil pour ne pas se laisser dépasser par des substances.
Je suis assez d'accord pour dire que si on se contrôle on peut ne pas se laisser dépasser par les fraises tagada ou les dragibus, mais sinon faut que t'ailles faire un tour à Dam, tu vas vite changer d'avis :-)))
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
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Re: Réponses aux commentaires
Vous ne savez rien de mon expérience personnelle, Peter Pan.
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Re: Réponses aux commentaires
lu-k a écrit:Kash Prex a écrit:Lu-k, on t'a reconnu !coline Dé a écrit:
je connais (...) un jeune mec qui écrit de beaux textes et arrive à tenir dans une forme de réalité grâce aux retours qu'il a sur ses écrits (la plupart de ses commentateurs ignorant sa maladie)
Kash Prex, désolé mais tu te trompes !
Sinon, moi, je pense simplement que toutes les drogues (sauf l'héroïne, peut-être) ne sont absolument pas dangereuses pour l'individu qui se maîtrise, qui contrôle son unité psychique et qui a assez d'orgueil pour ne pas se laisser dépasser par des substances.
Après, pour parler de drogue et de littérature, je suis mitigé. Je pense que les substances peuvent améliorer l'acuité, la vision, et certains moments, certaines choses, grandissent ainsi considérablement, contiennent une beauté cachée, de la vérité... de cette façon, l'écriture peut en sortir grandie, davantage lucide, ou éclatée, tourmentée (et les écritures tourmentées sont souvent grandes), on retranscrit des moments magiques, qui échappent à la rationalité, et cela peut contribuer à une grande force littéraire (Artaud, Baudelaire etc, on connaît). Mais il y a, je pense, un côté ambigu, à double-tranchant... on pourrait dire que c'est par la drogue que l'homme se sauve, mais c'est par la drogue que l'homme se perd, pour modifier vulgairement Alain. Si, effectivement, la drogue permet d'élucider certaines choses, la vision exacerbée et envoûtante de mondes inconnus ou plus véritables, elle peut tromper, et si je disais plus haut que les écritures tourmentées étaient souvent grandes, encore faut-il savoir la maîtriser, l'écriture, et si faire exploser les carcans est en soi une bonne chose, la littérature contient forcément de la structure, des signes, sans quoi l'on écrit pour soi et non pour une entité platonique appelée masse... alors, il faut savoir jongler, je pense, équilibrer, respecter le lecteur et parallèlement lui servir une écriture tout en contrastes, à la fois délirante, enflammée, subversive, mais aussi raisonnée, codifiée, articulée...
Il y a des personnalités addictes, d'autre pas. Certains fumeront dix joints et s'arrêteront et d'autres ne pourront plus. Souvent les alcooliques, par exemple, sont aussi de gros fumeurs.
Et ce n'est ni une question de dignité, ni de volonté, ni d'orgueil, ni d'amour-propre ni rien de tout cela. C'est une question de prédisposition psychique et également physiologique.
L'ennui c'est qu'on ne sait pas si on a un tempérament addict ou pas et, pour certains, quand ils s'en aperçoivent c'est trop tard bien sûr !
Ces prédispositions sont parfois héréditaires, donc si on a un parent alcoolique ou drogué : méfiance, on a peut-être hérité de ses gênes défectueux.
Le mieux, c'est encore de ne pas essayer. Ça n'apporte rien en fait. Baudelaire aurait eu certainement le même talent sans drogues. Et quelqu'un qui n'a aucun talent n'en aura pas davantage une fois drogué (j'ai appris ça à mes dépends, je croyais écrire des choses sublimes après avoir fumé un pétard et je n'ai fait que ricaner comme une bécasse pendant deux heures).
Ce qui donne du talent, c'est plus la souffrance je crois, hélas. Mais ce n'est qu'une idée à moi.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Réponses aux commentaires
Narbah a écrit:
Dommage qu'il ne réponde pas à nos critiques celui-là. Il faut aller voir les images qu'il fait sur son blog. C'est plus que bon à mon avis.
http://archange-poetique.kazeo.com/?page=photo&idp=1943694#it
Si c'est lui qui fait ça, chapeau. En revanche, il ne s'étouffe pas dans la modestie. Archange poétique, rien que ça ! Mais à 18 ans, on a le devoir de croire en soi. Bravo Damien Corbet, en tous cas pour les images.
Silene à répondu :
Pas de chapeau, puisque ce sont des photographes espagnols. Plutôt cavalier de ne pas citer les auteurs, soit dit en passant, mais enfin...appropriation illicite, pillage et plagiat faisant à présent partie des arts libéraux...
Man Ray n'était pas dégueu non plus, remarque. En plus onirique.
Je suis bien d'accord que ce n'est pas du tout correct !
Invité- Invité
Re: Réponses aux commentaires
Il y a des personnalités addictes, d'autre pas. Certains fumeront dix joints et s'arrêteront et d'autres ne pourront plus. Souvent les alcooliques, par exemple, sont aussi de gros fumeurs.
Et ce n'est ni une question de dignité, ni de volonté, ni d'orgueil, ni d'amour-propre ni rien de tout cela. C'est une question de prédisposition psychique et également physiologique.
L'ennui c'est qu'on ne sait pas si on a un tempérament addict ou pas et, pour certains, quand ils s'en aperçoivent c'est trop tard bien sûr !
Je suis bousculé par la certitude avec laquelle tu affirmes tout ça, Plotine.
Je ne crois pas du tout à cette obsession pour la génétique, qu'on colle partout où on a peur des autres interprétations possibles.
Le vécu de la personne, son éducation, sa situation sociale, tout ça n'aurait donc aucune influence sur l'addiction potentielle à une drogue ? Non, tout est de naissance.
D'accord pour dire qu'on est plus ou moins disposé à devenir dépendant. Pas d'accord pour dire que c'est un tempérament inné.
Re: Réponses aux commentaires
Kash Prex a écrit:Il y a des personnalités addictes, d'autre pas. Certains fumeront dix joints et s'arrêteront et d'autres ne pourront plus. Souvent les alcooliques, par exemple, sont aussi de gros fumeurs.
Et ce n'est ni une question de dignité, ni de volonté, ni d'orgueil, ni d'amour-propre ni rien de tout cela. C'est une question de prédisposition psychique et également physiologique.
L'ennui c'est qu'on ne sait pas si on a un tempérament addict ou pas et, pour certains, quand ils s'en aperçoivent c'est trop tard bien sûr !
Je suis bousculé par la certitude avec laquelle tu affirmes tout ça, Plotine.
Je ne crois pas du tout à cette obsession pour la génétique, qu'on colle partout où on a peur des autres interprétations possibles.
Le vécu de la personne, son éducation, sa situation sociale, tout ça n'aurait donc aucune influence sur l'addiction potentielle à une drogue ? Non, tout est de naissance.
D'accord pour dire qu'on est plus ou moins disposé à devenir dépendant. Pas d'accord pour dire que c'est un tempérament inné.
Si on est plus ou moins disposé à devenir dépendant c'est que c'est inné, non ?
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
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Re: Réponses aux commentaires
Non, disposé par le vécu et la manière dont on l'a reçu, les marques que la personnalité en garde.
Re: Réponses aux commentaires
Si tu viens derrière les dunes je te laisserai goûter à ma pipe à opium, tu verras tout ce que ça t'apportera si tu essayes :-)Plotine a écrit: Le mieux, c'est encore de ne pas essayer. Ça n'apporte rien en fait. Baudelaire aurait eu certainement le même talent sans drogues. Et quelqu'un qui n'a aucun talent n'en aura pas davantage une fois drogué (j'ai appris ça à mes dépends, je croyais écrire des choses sublimes après avoir fumé un pétard et je n'ai fait que ricaner comme une bécasse pendant deux heures).
Ce qui donne du talent, c'est plus la souffrance je crois, hélas. Mais ce n'est qu'une idée à moi.
Vas-y lu-k raconte-moi, t'a pris quoi comme substance, un diabolo menthe ?
Si oui, tant mieux, faut pas se droguer les enfants, c'est mal et les policiers ne sont pas contents après...
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
Age : 49
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009
Re: Réponses aux commentaires
Les grands timides et introvertis peuvent fort bien utiliser la désinhibition que permettent les modificateurs de conscience, alcool ou indica ; ce n'est certes pas la patrie du Beaujol'psy qui me contredira. Quiconque a pratiqué avec quelque assiduité le culte célébré à Peshawar ou à Ketama en connait les dommages sur la mémoire immédiate. Qui revient, assurent les adeptes.Kash Prex a écrit:Estime de soi, également... De ce que j'ai vu des grands consommateurs, j'ai remarqué que tout simplement, ils ne s'estiment pas dignes d'une meilleure vie. Ils ne s'aiment pas, puisque tu parles d'amour-propre, lu-k.
Suffit d'arrêter.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
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Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Réponses aux commentaires
Peter Pan, je ne comprends pas trop votre mépris ou, du moins, la hauteur que vous prenez en vous adressant à moi. J'ai seize ans, oui. Et ? Je connais des gamins qui en ont onze et qui se claquent des douilles de salvia à la sortie du lycée, ou qui prennent des traces au coin de la rue.
Invité- Invité
Re: Réponses aux commentaires
Je suis très intéressé par cette particularité organique, qui ne s'applique manifestement qu'aux gauchers : je comprends enfin pourquoi Hendrix écrivait ses mails avec les dents - qu'il avait assez belles, pour un tox -.midnightrambler a écrit:J'ai beaucoup aimé cette histoire d'ongles longs pour jouer de la guitare, si longs qu'ils empêchent de taper sur un clavier d'ordinateur sans faire de fautes d'orthographe ! Peut-être faudrait-il choisir ?
Il se trouve que je suis guitariste à ongles longs du côté droit, et ne me sens pas spécialement affecté par cette contrainte. Question d'hémisphères ?
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Réponses aux commentaires
Salut mon Phiphi, je me souviens d'un magazine Lyonnais qui s'était fait taper sur les doigts parce qu'il avait oser dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas... le beaujolpif c'est de la piquette pour touristes en soif de sensations !silene82 a écrit:Les grands timides et introvertis peuvent fort bien utiliser la désinhibition que permettent les modificateurs de conscience, alcool ou indica ; ce n'est certes pas la patrie du Beaujol'psy qui me contredira. Quiconque a pratiqué avec quelque assiduité le culte célébré à Peshawar ou à Ketama en connait les dommages sur la mémoire immédiate. Qui revient, assurent les adeptes.
Suffit d'arrêter.
Et détends-toi lu-k, un peu d'humour ne fait pas de mal, ne deviens pas une machine de l'écriture, tu peux me tutoyer si tu veux !
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
Age : 49
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009
Re: Réponses aux commentaires
Ok, Peter Pan ! Je suis détendu, sans problème, mais je n'aime pas trop qu'on profite de mon jeune âge... je suis assez susceptible à ce niveau-là, désolé !
Invité- Invité
Re: Réponses aux commentaires
Plotine
J'ai effacé le plan sur Bo-bo delaire, qui, m'avait-il semblé, a définitivement épuisé le sujet dans les Paradis artificiels. De mémoire " pour abattre un empire, distribuez gratos la plante z'a merveilles. Plus un talent, plus une activité." Amen.
Les caféiques encore plusIl y a des personnalités addictes, d'autre pas. Certains fumeront dix joints et s'arrêteront et d'autres ne pourront plus. Souvent les alcooliques, par exemple, sont aussi de gros fumeurs.
Pas du tout d'accord. L'orgueil est indiscutablement présent. J'ai arrêté de battre ma femme du jour ou elle m'a dit que depuis que je fumais du peu nicotiné quoique afghanisé j'avais perdu la main. Je lui avais même ôté la burka.Et ce n'est ni une question de dignité, ni de volonté, ni d'orgueil, ni d'amour-propre ni rien de tout cela. C'est une question de prédisposition psychique et également physiologique.
Quand je pense à ces bébés addicts au sein de leur mère, et qui ne le savent pas...ou trop tard...L'ennui c'est qu'on ne sait pas si on a un tempérament addict ou pas et, pour certains, quand ils s'en aperçoivent c'est trop tard bien sûr !
Je pense qu'à la naissance, on devrait remettre aux nouveaux-nés un récapitulatif de l'état génétique de ses ascendants : comme ça, ils pourraient décider en connaissance de cause si ça vaut le coup. Incidemment, le produit de l'union d'un syphilitique avec une alcoolique ne peut à l'évidence donner que d'assez pathétiques résultats, surtout avec quatre rejetons passablement plombés. Pathétique, mais presque, d'ailleurs il l'a composée : cet enculé de Ludwig van aurait mieux fait de lire son profil génétique, et retourner d'où il venait.Ces prédispositions sont parfois héréditaires, donc si on a un parent alcoolique ou drogué : méfiance, on a peut-être hérité de ses gênes défectueux.
J'ai effacé le plan sur Bo-bo delaire, qui, m'avait-il semblé, a définitivement épuisé le sujet dans les Paradis artificiels. De mémoire " pour abattre un empire, distribuez gratos la plante z'a merveilles. Plus un talent, plus une activité." Amen.
La question est : que se passe-t-il si tu ne fumes pas ? Cela dit, tu montres en cela que tu es une bonne biaiseuse : tu as du talent, ne serait-ce qu'épistolier. Tu n'as pas assez fumé pour passer du bécassage à l'abattage.Et quelqu'un qui n'a aucun talent n'en aura pas davantage une fois drogué (j'ai appris ça à mes dépends, je croyais écrire des choses sublimes après avoir fumé un pétard et je n'ai fait que ricaner comme une bécasse pendant deux heures).
C'est une façon de le voir. On pourrait aussi dire que la souffrance du talent provient de ce qu'il réalise son incommunicabilité, ou presque. Ah, merde, j'ai confondu avec le génie...Ce qui donne du talent, c'est plus la souffrance je crois, hélas. Mais ce n'est qu'une idée à moi.
silene82- Nombre de messages : 3553
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Re: Réponses aux commentaires
Disons que tu fais souvent montre d'une maturité peu commune lorsque tu uses de ta plume lu-k et que Peter, pour sa part...lu-k a écrit:Ok, Peter Pan ! Je suis détendu, sans problème, mais je n'aime pas trop qu'on profite de mon jeune âge... je suis assez susceptible à ce niveau-là, désolé !
Euh...
On va dire que dans les babils et les commentaires notre ami joue souvent sur un registre volontairement...comment dire...très Peter Pan ;o)
boc21fr- Nombre de messages : 4770
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Re: Réponses aux commentaires
Plotine
Peter Pan
Aucun doute là-dessus, d'ailleurs, il ne s'est "drougui" qu'ayant accouché de quelques petites choses, dont la moindre, l'eussé-je composée, ferait ma gloire éternelle. Plotine, querida, tu parles d'or.Baudelaire aurait eu certainement le même talent sans drogues.
Peter Pan
Dis-donc toi, je croyais que l'ordre c'était griegounet, puis boc, puis moi, puis Reb' si elle se tient bien. C'est quoi ce plan ?Si tu viens derrière les dunes je te laisserai goûter à ma pipe à opium, tu verras tout ce que ça t'apportera si tu essayes :-)
Si lu-k n'a pas eu l'œil cacodylate suite à des absorptions raisonnées - peut-être - de plantes médicinales, de silène je passe faune.Vas-y lu-k raconte-moi, t'a pris quoi comme substance, un diabolo menthe ?
Si oui, tant mieux, faut pas se droguer les enfants, c'est mal et les policiers ne sont pas contents après...
silene82- Nombre de messages : 3553
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Re: Réponses aux commentaires
C'est comme dans la chanson du très regretté Bézu mon Phiphi, tout le monde y passera à à à à la queueleuleu...silene82 a écrit:Dis-donc toi, je croyais que l'ordre c'était griegounet, puis boc, puis moi, puis Reb' si elle se tient bien. C'est quoi ce plan ?
Et j'ai écrit des choses que même Baudelaire m'envierait boc, mais c'est pas ma faute si tu ne sais pas reconnaître un grand talent quand il se présente à toi :-)))
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
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Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
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Re: Réponses aux commentaires
Peter Pan
Ouais, mais j'espère que tu te souviens que les dunes comptent pas pour des prunes...C'est comme dans la chanson du très regretté Bézu mon Phiphi, tout le monde y passera à à à à la queueleuleu...
Tu aurais du m'en parler : je lui aurais expliqué que ce ne sont pas des choses à dire ; surtout que ton Ode au carambar amoureux du bâton de réglisse avait des accents et une envolée...Et j'ai écrit des choses que même Baudelaire m'envierait boc, mais c'est pas ma faute si tu ne sais pas reconnaître un grand talent quand il se présente à toi :-)))
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Réponses aux commentaires
Silène inné-narrable:
Excellent ! J'en reprendrais bien volontiers une louchée ou deux de ta théorie sur la génétique appliquée à l'élevage des huitres au QI défaillant ;-)))Je pense qu'à la naissance, on devrait remettre aux nouveaux-nés un récapitulatif de l'état génétique de ses ascendants : comme ça, ils pourraient décider en connaissance de cause si ça vaut le coup. Incidemment, le produit de l'union d'un syphilitique avec une alcoolique ne peut à l'évidence donner que d'assez pathétiques résultats, surtout avec quatre rejetons passablement plombés. Pathétique, mais presque, d'ailleurs il l'a composée : cet enculé de Ludwig van aurait mieux fait de lire son profil génétique, et retourner d'où il venait.
Re: Réponses aux commentaires
Moi de même, sans limitation, je suis en la matière contre les dosages homéopathétiques.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
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Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Réponses aux commentaires
Euh c'est quoi ce plan ? Je n'ai pas pris de ticket , qui sont ces forces de l'ordre qui en décrètent ainsi ? :-)))silene82 a écrit:Dis-donc toi, je croyais que l'ordre c'était griegounet, puis boc, puis moi, puis Reb' si elle se tient bien. C'est quoi ce plan ?
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Réponses aux commentaires
Pardonne-moi Reb', mais je t'avais incluse d'office aux menus plaisirs que dispensera Peter Pan à l'ombre de sa dune favorite. D'autant qu'il tourne casaque, et qu'au lieu des divertissements claironnés céans, et chuchotés ailleurs , il se rabat maintenant sur une assez commune pipe à opium, qu'il croit la panacée à ses ardeurs paniques.Rebecca a écrit:"Dis-donc toi, je croyais que l'ordre c'était griegounet, puis boc, puis moi, puis Reb' si elle se tient bien. C'est quoi ce plan ?"
Euh c'est quoi ce plan ? Je n'ai pas pris de ticket , qui sont ces forces de l'ordre qui en décrètent ainsi ? :-)))
Mais bon, en gracieux fils de Pan, que veux-tu que j'objecte quand papa dit, avec son accent inimitable " A la tune dou te zuite...prébarez...pipe"
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Réponses aux commentaires
midnightrambler
Silene82J'ai beaucoup aimé cette histoire d'ongles longs pour jouer de la guitare, si longs qu'ils empêchent de taper sur un clavier d'ordinateur sans faire de fautes d'orthographe ! Peut-être faudrait-il choisir ?
Evidement que ca ne s'applique qu'au gaucher, tu as deviné la première partie de l'astuce, mais pas la seconde, qui est que la main gauche s'occupe de la partie gauche du clavier, soit le "a", le "e" le "t", le "é", le "s", le "d", le "f", le "c" et le "v" à savoir des lettres beaucoup plus employée en français que celles située sur la partie droite.Je suis très intéressé par cette particularité organique, qui ne s'applique manifestement qu'aux gauchers : je comprends enfin pourquoi Hendrix écrivait ses mails avec les dents - qu'il avait assez belles, pour un tox -.
Il se trouve que je suis guitariste à ongles longs du côté droit, et ne me sens pas spécialement affecté par cette contrainte. Question d'hémisphères ?
michel- Nombre de messages : 124
Age : 33
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Date d'inscription : 22/07/2009
TEXTES 1500 : Saison 2 - Quelques notes de piano
Merci à Dusha, Mentor, Reginelle, Sahkti et pardon de n'avoir pas répondu plus tôt à vos si chaleureux messages.
Cela fait des dizaines (2) que je n'écris pas ou presque rien, en tout cas en français. Je me suis essayée à l'espagnol, mais je pense que j'avais visé un peu trop haut. Peut-être qu'avec ce texte, j'ai l'effet du violon qu'on joue mieux, une fois qu'on a enlevé les moufles ...
Trêve de plaisanterie à deux ronds, je vous remercie sincèrement de m'avoir lue.
Cela fait des dizaines (2) que je n'écris pas ou presque rien, en tout cas en français. Je me suis essayée à l'espagnol, mais je pense que j'avais visé un peu trop haut. Peut-être qu'avec ce texte, j'ai l'effet du violon qu'on joue mieux, une fois qu'on a enlevé les moufles ...
Trêve de plaisanterie à deux ronds, je vous remercie sincèrement de m'avoir lue.
Aire__Azul- Nombre de messages : 474
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Re: Réponses aux commentaires
à Plotine
Quand au boudin, de plus en plus fort. Réunir dans une aussi flamboyante synthèse deux interdits majeurs du cachrut, chapeau bas...
Cela dit, je n'ai toujours rien compris. A quoi ça rime ? Quelles sont les contraintes ?
Rien compris, mais rien de rien. Si c'est en rapport avec Perec, je trouve un peu déplacé la mention du fait lointain qu' a été la mort de ses parents à Auchwitz. Je sais, chez les yids, on ne parle que de ça. Ça en deviendrait chiant, presque. Pour 6 malheureux millions, que de tralala : le Pen a bien raison, un simple point de détail.Assis sur un banc,
Un flash-back d'un fait lointain,
Qu'il croyait à jamais disparu
Lui causa un profond chagrin.
Il sanglota, mais la vision du soir qui tombait lui procura un doux plaisir,
Il savait qu'il y aurait du boudin au cocktail.
Il adorait
Quand au boudin, de plus en plus fort. Réunir dans une aussi flamboyante synthèse deux interdits majeurs du cachrut, chapeau bas...
Cela dit, je n'ai toujours rien compris. A quoi ça rime ? Quelles sont les contraintes ?
silene82- Nombre de messages : 3553
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Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Réponses aux commentaires
Vu le retard que j'ai en prose, je ne lis pas les commentaires qui sont faits ici, désolée :-(
Du coup, je risque de répéter dans les miens des éléments déjà dits, mes excuses pour cela.
Du coup, je risque de répéter dans les miens des éléments déjà dits, mes excuses pour cela.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Réponses aux commentaires
Mais qu'est que vient faire Auschwitz là-dedans ?silene82 a écrit:à PlotineRien compris, mais rien de rien. Si c'est en rapport avec Perec, je trouve un peu déplacé la mention du fait lointain qu' a été la mort de ses parents à Auchwitz. Je sais, chez les yids, on ne parle que de ça. Ça en deviendrait chiant, presque. Pour 6 malheureux millions, que de tralala : le Pen a bien raison, un simple point de détail.Assis sur un banc,
Un flash-back d'un fait lointain,
Qu'il croyait à jamais disparu
Lui causa un profond chagrin.
Il sanglota, mais la vision du soir qui tombait lui procura un doux plaisir,
Il savait qu'il y aurait du boudin au cocktail.
Il adorait
Quand au boudin, de plus en plus fort. Réunir dans une aussi flamboyante synthèse deux interdits majeurs du cachrut, chapeau bas...
Cela dit, je n'ai toujours rien compris. A quoi ça rime ? Quelles sont les contraintes ?
Nous en étions à Perec et au fait que Poussetontraino s'en est inspiré, je suppose, pour son petit texte, par ailleurs, fort réussi.
Là-dessus, je te dis que j'ai aussi un peu pratiqué comme le prouve ce très mauvais petit extrait copié sur "la disparition" (il n'y a pas de "e" comme tu ne l'as pas remarqué). Mille excuses pour le boudin mais je ne savais pas que Perec était juif. Ce n'est pas la religion des gens qui m'importe en premier.
Toi, franchement, tu m'étonneras toujours.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Réponses aux commentaires
Sur Le puits
Tout d'abord, en ce qui concerne la phrase "J'avais pensé remédier à leur problème par ce grillage, je ne fis qu'en poser un nouveau", je m'étais rendue compte de l'ambiguité "qu'est ce qui est posé, un problème ou un grillage?", et puis je me suis dit que ce n'était pas vraiment important, parce que la suite du texte explicitait le "nouveau problème" qui entrait en compte. Quant à la mettre en début du paragraphe suivant, c'est à réfléchir, mais je crains que ce ne soit d'un drôle d'effet.
Pour Easter, tous les adolescents du village ne font pas partie d'un même groupe d'amis: par conséquent, en supposant que chaque groupe ait perdu deux ou trois copains dans le puits, cela fait une dizaine de gamins au fond du trou, et ça provoque du même coup le fait que les autres évitent désormais de traîner dans le coin, ou tout du moins de jouer à monter sur la grille qu'ils savent être dangereuse.
Quant à la fin, elle correspond pour moi à une "chute", dans le sens ou elle est hors de propos, et qu'elle appuie la cruauté de tout le monde, celle du maire comme celle des habitants. J'avais aussi pensé à rajouter une phrase qui en revient au début du texte, préciser par exemple que son astuce avait tant plu que l'année suivante, il avait été élu de nouveau, mais j'avais finalement trouvé cela superflu.
Plotine, le recueil d'histoires courtes est en préparation ;-)
Tout d'abord, en ce qui concerne la phrase "J'avais pensé remédier à leur problème par ce grillage, je ne fis qu'en poser un nouveau", je m'étais rendue compte de l'ambiguité "qu'est ce qui est posé, un problème ou un grillage?", et puis je me suis dit que ce n'était pas vraiment important, parce que la suite du texte explicitait le "nouveau problème" qui entrait en compte. Quant à la mettre en début du paragraphe suivant, c'est à réfléchir, mais je crains que ce ne soit d'un drôle d'effet.
Je vous laisse juge :-).Le mignon devait investir de nouveau: les bijoutiers faisaient fortune.
J'avais pensé remédier à leur problème par ce grillage, je ne fis qu'en poser un nouveau. Les jeunes adolescents -car il en fallait bien quelques uns pour faire une ville-, jouaient à s'effrayer en se tenant debout sur la grille. On entendait leurs rires et les cris des jolies filles qui rouspétaient, mais dont les joues étaient rosies par l'excitation.
Pour Easter, tous les adolescents du village ne font pas partie d'un même groupe d'amis: par conséquent, en supposant que chaque groupe ait perdu deux ou trois copains dans le puits, cela fait une dizaine de gamins au fond du trou, et ça provoque du même coup le fait que les autres évitent désormais de traîner dans le coin, ou tout du moins de jouer à monter sur la grille qu'ils savent être dangereuse.
Quant à la fin, elle correspond pour moi à une "chute", dans le sens ou elle est hors de propos, et qu'elle appuie la cruauté de tout le monde, celle du maire comme celle des habitants. J'avais aussi pensé à rajouter une phrase qui en revient au début du texte, préciser par exemple que son astuce avait tant plu que l'année suivante, il avait été élu de nouveau, mais j'avais finalement trouvé cela superflu.
Plotine, le recueil d'histoires courtes est en préparation ;-)
Re: Réponses aux commentaires
Perec a écrit La Disparition en hommage à ses parents, déportés et gazés à Auchwitz. Le e absent les symbolisent "eux, disparus à jamais".Plotine a écrit:Mais qu'est que vient faire Auschwitz là-dedans ?
Nous en étions à Perec et au fait que Poussetontraino s'en est inspiré, je suppose, pour son petit texte, par ailleurs, fort réussi.
Là-dessus, je te dis que j'ai aussi un peu pratiqué comme le prouve ce très mauvais petit extrait copié sur "la disparition" (il n'y a pas de "e" comme tu ne l'as pas remarqué). Mille excuses pour le boudin mais je ne savais pas que Perec était juif. Ce n'est pas la religion des gens qui m'importe en premier.
Toi, franchement, tu m'étonneras toujours.
Pour te rassurer tout à fait, Georges Perec n'était pas du tout Juif, juste israélite.
silene82- Nombre de messages : 3553
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Krieg Kunst.
Hello,
Veuillez pardonner mon relatif silence, je me suis retrouvé aujourd'hui en "service commandé" ( je fais les courses pour mon père, quasiment infirme ) et ai dû me plonger dans les affres de la Ville, des centres commerciaux et autres lieux de perdition. Le tout avec un putain de mal de dos, de cervicales, je n'en voyais plus la fin. Qu'une envie : rentrer chez moi, prendre des antalgiques, retrouver enfin mes élucubrations littéraires ( ou essayant de l'être ). La paix de ma caverne, le silence, le calme, l'absence de ce stress qui m'étouffe quand je suis entouré de gens dont je ne souhaite pas la compagnie et qui me font ( subjectivement sans doute ) l'effet d'être au mieux, indifférents, au pire, hostiles ou ne demandant qu'à le devenir, pour une place de parking, pour un regard, pour pas grand-chose... Tout ça me gonflant prodigieusement. Phobie sociale ? Sans doute. Je crains cet "effet vitrine" quand on croise les gens, chacun cherchant à se donner l'air le plus propre sur soi, les mecs roulant des mécaniques et coulant des regards méchants, les nanas faisant tout pour charmer un max, mais balançant des œillades fielleuses si on les mate trop... et puis le boucan, ce bombardement d'objets, de choix, sans compter que maintenant, dans les rayons, ils ont eu l'idée de foutre des écrans qui barjaquent tous seuls à longueur de journée, pour fourguer ceci ou cela, pas moyen d'être tranquille, ça te glapit dans les esgourdes. Même dans les coins retirés, un peu à l'écart, grouillant moins de monde, faut se taper ce baratin qui te couine "achetez, achetez"... Saoulant, tout ça.
Je vais donc "traiter" tout ça dans l'ordre... Ce sera long. Mais on s'y colle :
Y a-t-il un moment ou un endroit où on "sent" que ça décolle ? Et à quoi ça se voit ? Ceci pour ma curiosité personnelle, once again.
"Il était penché sur une toile. Je pris quelques instants pour l'admirer. Ce que j'ai vu est resté à jamais gravé dans ma mémoire".
C'est déjà un poil mieux, non ? En tous cas, merci de me l'avoir fait remarquer. Et pour les encouragements aussi.
Merci une fois de plus pour ta grande clairvoyance.
Oui, il y a indéniablement quelque chose là-dedans qui a à voir avec Dali. Je voulais montrer, indépendamment de tout ce que tu dis sur la guerre et l'horreur inhérente au statut à la fois bestial et intelligent de l'homme ( dont on sait que l'évolution fut, entre autres, conditionnée par la lutte pour la survie et donc l'agressivité, mais aussi une alimentation carnée et donc, en fait, un statut de prédateur ), sa condamnation à vivre en tant que singe savant, d'animal conscient de sa fin prochaine et tenaillé entre ses tripes, son fonctionnement organique, et ses aspirations à la rédemption, je voulais montrer que l'inspiration est un jaillissement intérieur qui se projette au-dehors, parfois avec violence, toujours avec souffrance. J'ai failli intituler cet extrait "Éruption créatrice", au sens volcanique certes, mais aussi dermatologique. Comme un prurit, une réaction cutanée, une invasion de boutons, l'art comme symptôme, exutoire. Mais puisque il était question d'art et de guerre, et qu'un mouvement dans les années 20 se réclamait du Krieg Kunst, et que cela n'apparaissait pas en clair dans le texte, j'ai opté pour ce titre. Voir, à ce sujet, le film de Menno Meyjes, "Max", que j'ai trouvé passionnant, et qu'on peut lire à différents niveaux.
Oui, Ernst "vomit" le monde, et ce faisant, il se brûle, il souffre, il se consume à travers son engagement de peintre. Il suit son chemin de croix. L'artiste, on le voit comme un doux bohème, un peu rêveur, et il l'est sans doute. Kirk Douglas disait que les créateurs ont gardé un regard enfantin, Christian Vander parle de la capacité à s'émerveiller, mais il y aussi quelque chose du vide, de l'interrogation, du doute à l'infini, et de cette souffrance de bête blessée qui se réfugie dans son petit coin pour tenter à la fois de se protéger du monde et, s'en inspirant, de l'incorporer, de l'assimiler, et recracher quelque chose qui fasse sens. Ce n'est pas tous les jours marrant. Mais cela procède d'une impérieuse nécessité intérieure.
Oui, l'art est un peu, chez certains en tous cas, comme une remontée acide, une aigreur, une incapacité à digérer le monde, une bile qui ressort, un dégueulis plus ou moins élaboré et vécu comme tel. Et, comme Icare qui s'y brûle les ailes, celui qui crée doit sortir cette lave de lui, l'extirper tant bien que mal. Le volcan, comme feu intérieur, mais aussi comme symbole de l'origine de toute vie, comme lien à la Terre, et aussi en tant que bouillonnement intérieur, comme pulsion sous pression, cherchant à sortir, par n'importe quelle issue. Besoin vital de créer, pour ne pas exploser, ne pas finir fou.
Sans vouloir abuser de ton temps, je voudrais savoir si tu as lu ce que j'ai répondu sur ton commentaire à propos de mon texte précédent, et ce que tu en penses. Enfin, si tu n'as rien de mieux à faire.
Oui, ce tableau représente à la fois la beauté poignante de certaines réalisations de l'homme ( je pense à "The Desert Music", de Steve Reich, complètement bouleversant et presque insoutenable, ou à des passages précis dans des morceaux de John Coltrane, déchirés, ultimes, célestes ), et sa sa capacité à détruire, à saccager. L'homme a composé "Le sacre du printemps", et il a inventé Auschwitz Birkenau. Il est comme Janus, au double visage, et il lui faut vivre cette double identité, cette insondable contradiction.
Je n'ai pas l'honneur de connaître Delvaux, ou Otto Dix. Je verrai si je trouve quelque chose à ce sujet.
Merci encore.
Au plaisir, toujours très grand, de te lire.
Ubik.
Veuillez pardonner mon relatif silence, je me suis retrouvé aujourd'hui en "service commandé" ( je fais les courses pour mon père, quasiment infirme ) et ai dû me plonger dans les affres de la Ville, des centres commerciaux et autres lieux de perdition. Le tout avec un putain de mal de dos, de cervicales, je n'en voyais plus la fin. Qu'une envie : rentrer chez moi, prendre des antalgiques, retrouver enfin mes élucubrations littéraires ( ou essayant de l'être ). La paix de ma caverne, le silence, le calme, l'absence de ce stress qui m'étouffe quand je suis entouré de gens dont je ne souhaite pas la compagnie et qui me font ( subjectivement sans doute ) l'effet d'être au mieux, indifférents, au pire, hostiles ou ne demandant qu'à le devenir, pour une place de parking, pour un regard, pour pas grand-chose... Tout ça me gonflant prodigieusement. Phobie sociale ? Sans doute. Je crains cet "effet vitrine" quand on croise les gens, chacun cherchant à se donner l'air le plus propre sur soi, les mecs roulant des mécaniques et coulant des regards méchants, les nanas faisant tout pour charmer un max, mais balançant des œillades fielleuses si on les mate trop... et puis le boucan, ce bombardement d'objets, de choix, sans compter que maintenant, dans les rayons, ils ont eu l'idée de foutre des écrans qui barjaquent tous seuls à longueur de journée, pour fourguer ceci ou cela, pas moyen d'être tranquille, ça te glapit dans les esgourdes. Même dans les coins retirés, un peu à l'écart, grouillant moins de monde, faut se taper ce baratin qui te couine "achetez, achetez"... Saoulant, tout ça.
Je vais donc "traiter" tout ça dans l'ordre... Ce sera long. Mais on s'y colle :
Bienvenue au club. Pas encore eu l'occase de discuter avec toi. Comme je l'ai déjà dit, pourquoi on accroche à ceci et pas à cela... C'est comme mes peintures : certains craquent pour telle image, parce qu'on y voit de l'eau verte. D'autres sont sensibles au vide, aux abimes. D'aucuns, au contraire, vont réagir aux espaces clos, voire confinés. Quelques personnes se sentiront interpellées par les brumes, les effets de flou, de vapeurs. Ou la présence d'éléments relevant de l'organique, de l'animal. En tous cas, à chaque fois, le choix se porte, sans la moindre équivoque, vers telle image, sans hésitation aucune. et puis il y a aussi bien admiration de certaines création, et rejet total d'autres qui indisposent, qui mettent mal à l'aise, réveillent je ne sais quelles réminiscences. Il en va de même pour moi : j'ai beau apprécier Hans Rudi Giger par exemple, il y a des reproductions de ses œuvres que je n'achèterais jamais, d'autres qui me fascinent. Va comprendre. Chacun réagit en fonction de sa subjectivité, qui met en jeu des critères dont il n'est pas toujours conscient. A propos de peintures et d'images, avant d'oublier, est-ce toi qui a un blog où on peut voir des compositions de Jose Almeida et Maria Flores ? Auquel cas, j'aimerais en savoir plus : infographie, photo pure ? J'ai cherché des sources sur eux, et bof, suis rentré un peu bredouille. Autre question avant d'oublier : l'effarouchée, ça fait féminin. C'est voulu ? Référence à un roman, à un titre, à quoi que ce soit de particulier ? Juste curiosité de ma part. Merci.L'Effarouchée a écrit:Je n'avais pas accroché à votre précédent extrait. Celui ci me plait beaucoup plus.
Remarque, pourquoi pas ?L'Effarouchée a écrit: Ma réaction fut surprenante. En lisant les premières lignes, je me suis dit quel dommage de décrire comme cela un tableau, on dirait un reporter de guerre qui couvre une galerie d'art.
L'Effarouchée a écrit: Et puis le texte décolle, vous vous élevez dans les métaphores.
Y a-t-il un moment ou un endroit où on "sent" que ça décolle ? Et à quoi ça se voit ? Ceci pour ma curiosité personnelle, once again.
Danke Schön. Cela ne m'aurait pas gêné, tu sais. En fait, j'ai étudié cette période de la peinture et me suis basé sur un peintre particulier, George Grosz. Donc si on avait retrouvé les clichés de cette période, ça aurait montré que j'avais atteint mon but. C'est comme quand je composais un morceau de musique et qu'on me disait : "on dirait du Steps Ahead". Et là, je souriais intérieurement, car cela correspondait exactement au but que je m'étais fixé. Suivre les traces de ce groupe et arriver à voir, à travers une application pratique, si j'avais bien intégré et digéré les éléments pertinents, pour que dès les premières mesures on me confirme que j'étais en plein dedans. Donc cette réflexion montrait que, bingo, j'avais mis dans le mille. J'aurais pu me vautrer, me rouler allègrement dans la peinture des années 20 et ses clichés, ça m'aurait grandement satisfait. Du reste, dans d'autres extraits de ma prose si tu en as la curiosité, tu verras que je me conforme à ce modèle. Ici, c'est un peu différent, j'ai laissé les choses voguer d'avantage vers le surréalisme et notamment quelque chose qui pourrait être en filiation directe avec l'œuvre de Salvador Dali.L'Effarouchée a écrit: A cet exercice difficile, décrire un tableau qui rend lui même compte de l'horreur de la guerre, vous réussissez avec brio grâce à une rythmique impeccable sans tomber dans les clichés de la peinture de l'entre deux guerre.
Très touché... Qu'entends-tu par ta dernière phrase ? Comment as-tu "exploré", quelles expériences ? On peut en voir des bouts ici ou là ?L'Effarouchée a écrit: Ce morceau est de la trempe d'un moment fondateur. C'est vraiment une belle matrice psychologique. Ce que j'y vois derrière est très vrai (cela touche en partie à un domaine de recherche que j'ai un peu exploré).
Merci. On va tâcher de ne pas craquer en route.L'Effarouchée a écrit: Bonne continuation
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Tu es un peu dur avec lui... Mais en tous cas, pour l'époque, il n'était pas con ce type, et tu vois, il y a des gens qui peignaient avec autant de talent que lui, qu'on a oubliés. Lui a trouvé un "truc", SON truc, qui fait qu'on se souvient encore de lui. Dans mes peintures, je me sers de toutes sortes de "sources", potagères ou pas, mais contrairement à lui, je m'efforce qu'on ne les reconnaisse pas, je les intègre, là où lui les met en avant. Je mélange joyeusement champignons, vieux tubes de télé, vers de bois, insectes, gouttières rouillées et pièces mécaniques, mais le but est bien d'arriver à un rendu homogène et je m'amuse à brouiller les pistes. Non, j'espère bien qu'avec mon petit délire je n'ai enterré personne. Il y aura bien assez de morts et de disparitions dans mon roman, n'en rajoutons pas. Mais merci du compliment.silene82 a écrit:Arcimboldo est enterré à tout jamais, là...
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Les autres, que je ne cite pas : merci pour vos compliments et vos remarques. Tout cela m'est précieux ! On continue : Non non, c'est très bien, au contraire. Tout à fait fondé comme remarque. Certes, Wolfgang guette ces peintures avec avidité et gourmandise. Mais il a beau être à l'affût, il faut un minimum de temps pour pouvoir mémoriser les détails. Je vais modifier la chose. Je propose donc ceci :Easter(Island) a écrit:Je chipote, ça me ressemble... J'ai quand même du mal à croire que le garçon ait pu retenir TOUS ces infimes détails n'ayant vu la toile qu'un instant.
"Il était penché sur une toile. Je pris quelques instants pour l'admirer. Ce que j'ai vu est resté à jamais gravé dans ma mémoire".
C'est déjà un poil mieux, non ? En tous cas, merci de me l'avoir fait remarquer. Et pour les encouragements aussi.
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Hello,Louis a écrit:Ce nouveau tableau, peint par Ernst, est aussi fascinant que les précédents.
Au premier plan, un autoportrait, comme une toile de Magritte, de Delvaux ou de Dali. Le peintre représente son crâne sous la forme d’un volcan en éruption et le reste de son corps sous la forme d’un paysage qui subit les effets ravageurs de cette coulée de lave incandescente.
Un double symbolisme me semble présent dans cette représentation.
Celle d’abord de la création artistique : l’œuvre d’art ne vient pas du haut, d’une inspiration qui serait céleste, dans un éclair de génie, mais du plus profond, des profondeurs de l’être humain. Un magma informe remonte de ces profondeurs inconscientes et obscures et trouve dans une incandescence, une sublimation, un cratère où se déverser en laves ardentes, formes et œuvres d’une transfiguration.
L’éruption, c’est encore l’image d’une colère, d’une rage, celle du soldat qui a subi l’épreuve de la guerre. Mais c’est aussi celle des souvenirs brûlants qui remontent des profondeurs de la mémoire et marquent le corps de leur feu.
L’arrière-plan indique, en effet, un passé. Le recul dans l’espace du tableau est aussi un recul dans le temps. Un passé guerrier. Ce sont des scènes de combats et d’horreurs. Scènes de feu. Scènes d’incendies et d’émanations de « nuées ardentes » et de matières en fusion : partout des petits volcans. Ainsi « Un char d’assaut à la tourelle déchiquetée vomissait des émanations grasses, noires »
Partout le mort, et partout ces armes terribles comme forgées dans le cratère où réside le Vulcain de l’industrie moderne, pour la produire en grande quantité déjà. Le feu de la guerre embrase et brûle les hommes. Le chaos guerrier se retrouve dans le magma informe des profondeurs humaines. Le fond magmatique de l’homme le pousse à la guerre, et la guerre fait de l’homme un volcan vivant.
A la nature perçue comme force, grande santé, énergie et vitalité, Ernst répond que ce fond de la nature est chaos, brutalité, violence, pulsion de mort.
Quoi de plus naturel qu’un volcan ? Ce même volcan qui pourtant inflige tant de dommages à l’environnement, ainsi les arbres « embrasés, aux troncs noircis », le volcan qui détruit, ravage, répand le feu de l’enfer.
Ou la sublimation de ce qui gronde au fond de l’être humain dans la culture, dans l’art et le beau, ou la bestialité et la barbarie.
Ernst fait penser au peintre Otto Dix, qui a peint les horreurs de la première guerre mondiale, que les nazis ont détesté, jusqu’à brûler certaines de ses toiles.
Bravo Ubik pour la peinture superbe de ce tableau.
Merci une fois de plus pour ta grande clairvoyance.
Oui, il y a indéniablement quelque chose là-dedans qui a à voir avec Dali. Je voulais montrer, indépendamment de tout ce que tu dis sur la guerre et l'horreur inhérente au statut à la fois bestial et intelligent de l'homme ( dont on sait que l'évolution fut, entre autres, conditionnée par la lutte pour la survie et donc l'agressivité, mais aussi une alimentation carnée et donc, en fait, un statut de prédateur ), sa condamnation à vivre en tant que singe savant, d'animal conscient de sa fin prochaine et tenaillé entre ses tripes, son fonctionnement organique, et ses aspirations à la rédemption, je voulais montrer que l'inspiration est un jaillissement intérieur qui se projette au-dehors, parfois avec violence, toujours avec souffrance. J'ai failli intituler cet extrait "Éruption créatrice", au sens volcanique certes, mais aussi dermatologique. Comme un prurit, une réaction cutanée, une invasion de boutons, l'art comme symptôme, exutoire. Mais puisque il était question d'art et de guerre, et qu'un mouvement dans les années 20 se réclamait du Krieg Kunst, et que cela n'apparaissait pas en clair dans le texte, j'ai opté pour ce titre. Voir, à ce sujet, le film de Menno Meyjes, "Max", que j'ai trouvé passionnant, et qu'on peut lire à différents niveaux.
Oui, Ernst "vomit" le monde, et ce faisant, il se brûle, il souffre, il se consume à travers son engagement de peintre. Il suit son chemin de croix. L'artiste, on le voit comme un doux bohème, un peu rêveur, et il l'est sans doute. Kirk Douglas disait que les créateurs ont gardé un regard enfantin, Christian Vander parle de la capacité à s'émerveiller, mais il y aussi quelque chose du vide, de l'interrogation, du doute à l'infini, et de cette souffrance de bête blessée qui se réfugie dans son petit coin pour tenter à la fois de se protéger du monde et, s'en inspirant, de l'incorporer, de l'assimiler, et recracher quelque chose qui fasse sens. Ce n'est pas tous les jours marrant. Mais cela procède d'une impérieuse nécessité intérieure.
Oui, l'art est un peu, chez certains en tous cas, comme une remontée acide, une aigreur, une incapacité à digérer le monde, une bile qui ressort, un dégueulis plus ou moins élaboré et vécu comme tel. Et, comme Icare qui s'y brûle les ailes, celui qui crée doit sortir cette lave de lui, l'extirper tant bien que mal. Le volcan, comme feu intérieur, mais aussi comme symbole de l'origine de toute vie, comme lien à la Terre, et aussi en tant que bouillonnement intérieur, comme pulsion sous pression, cherchant à sortir, par n'importe quelle issue. Besoin vital de créer, pour ne pas exploser, ne pas finir fou.
Sans vouloir abuser de ton temps, je voudrais savoir si tu as lu ce que j'ai répondu sur ton commentaire à propos de mon texte précédent, et ce que tu en penses. Enfin, si tu n'as rien de mieux à faire.
Oui, ce tableau représente à la fois la beauté poignante de certaines réalisations de l'homme ( je pense à "The Desert Music", de Steve Reich, complètement bouleversant et presque insoutenable, ou à des passages précis dans des morceaux de John Coltrane, déchirés, ultimes, célestes ), et sa sa capacité à détruire, à saccager. L'homme a composé "Le sacre du printemps", et il a inventé Auschwitz Birkenau. Il est comme Janus, au double visage, et il lui faut vivre cette double identité, cette insondable contradiction.
Je n'ai pas l'honneur de connaître Delvaux, ou Otto Dix. Je verrai si je trouve quelque chose à ce sujet.
Merci encore.
Au plaisir, toujours très grand, de te lire.
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A tous, merci. Au plaisir d'échanger avec vous encore, et de continuer cette passionnante ( et déstabilisante ) aventure. Ubik.
Lames affûtées.
Hello,silene82 a écrit:Dans le jeu que tu décris, je discerne une violence maléfique et effrayante, qui commence à se dévoiler. Je reste toujours songeur en repensant aux lois de Nuremberg, et que pour ne pas perdre leurs biens, beaucoup de fils d'Israel ont préféré ne pas croire qu'il leur serait fait le sort que Mein Kampf annonçait avec une détermination parfaitement claire.
Pour moi, l'horreur commence avec ce paragraphe, si anodin.
Courage, frère : il va falloir aller au bout. Ne serait-ce que pour t'en purger.
On m'a recommandé la lecture du Raul Hillberg, "La destruction des Juifs d'Europe", et j'ai commencé. Il dit au début que souvent, face à l'oppression, beaucoup de Juifs ont eu la réaction de se dire que ça ne serait pas si pire, que ça s'arrangerait. Ou alors, essayer d'apaiser les choses, de ne pas entrer dans le conflit. Quand Baldur Von Schirach a été nommé à Vienne, sa réputation l'avait précédé : un bel esprit, un homme de culture, aimant les arts, le théâtre, la peinture... Après le Gauleiter Burkell, brute avinée et sadique, ça ne pouvait être que mieux. Ils se sont dit que ça allait adoucir le climat. Ils se trompaient. Les trains pour l'Est ont roulé de plus belle.
Je ne sais pas si l'horreur commence ici. Il me semble qu'avant déjà, elle pointait le bout de son... sabot fourchu. Mais c'est vrai que plus on avance, plus ça se précise. On me disait : où est le sang ? J'ai répondu, il viendra bien assez tôt. Plus on y va, moins j'ai envie de le montrer. Comme si j'éprouvais de la honte à écrire de telles choses. Je ne sais comment exprimer ce que je ressens. Quelque part, j'accepte de me corrompre, tu comprends ?
Le fait est que l'incident du massicot est révélateur, emblématique de la suite. Si ce qu'on sait ne s'était pas produit, on se dirait, blague de gamin à la grande gueule. Mais non, ça va bien plus loin, la mécanique est déjà en branle, les engrenages de Mein Kampf tournent depuis 1925, diffusés à des milliers d'exemplaires. Le poison a été inoculé dans les veines de l'Allemagne. Et même de nos jours, elle n'en est pas complètement guérie. Les groupuscules néo nazis ne manquent pas.
Merci de ton indéfectible soutien, Phil. See you later.
Ubik.
Re: Réponses aux commentaires
Salut. Eh oui, un peu raconté, puisque Wolfgang raconte après coup. C'est l'inconvénient du récit à la première personne. Il a les défauts de ses qualités. Effets poupées russes ? Là tu m'intrigues. Je ne vois pas trop. En quoi ça consisterait ?Narbah a écrit:C'est la deuxième fois que je te lis. C'est bien écrit, un peu "raconté", avec pas assez d'effet "poupées russes" dans tes descriptions. Elles sont un peu posées les unes derrière les autres avec trop d'application pour mon goût. Mais si c'est un roman, il y aura certainement l'occasion d'une écriture deuxième souffle.
Si, très certainement. Je n'ai pas tout lu de lui, mais fus impressionné par la réussite de "La part de l'autre", et aussi "Quand j'étais une œuvre d'art". Exercice difficile que d'imaginer ce qu'aurait pu devenir Hitler si sa peinture avait été appréciée. Marrant, au moment où, complètement par hasard, je suis tombé sur ce bouquin, j'étais précisément en train de me dire que ce serait un sujet intéressant à traiter. Si Hitler avait été accepté aux beaux-arts. Et là, je ne sais comment, j'ouvre le livre et je me dis : laisse tomber, déjà fait. Dégoûté. Mais je dois avouer qu'il s'en est magnifiquement bien tiré.Narbah a écrit:Tel que c'est écrit là ça me fait penser à du Eric Emmanuel Schmitt. Je ne sais pas si c'est un compliment ou pas !
Donc, compliment, oui. Sans aucun doute, ne serait-ce que pour ce roman-là.
Sinon, tu as raison, je m'applique. Je fais moins chien fou qu'avant, je me civilise. C'est l'âge, que veux-tu.
A te lire,
Ubik.
Re: Réponses aux commentaires
A Ubik, pour ce qui est de l'effarouchée, je plaide coupable dans le choix de ce nom. C'est donc le titre d'une revue lancée il y a quelques mois avec des amis. Chacun peut y publier un texte sur un thème défini à l'avance. L'idée était simple, faire ses gammes écrire ensemble et se corriger mutuellement. Nous en sommes aux quatrièmes harmonies qui sont donc des écritures communes sur un même thème. J'en reviens au nom, il m'a été soufflé par JJ Rousseau (oui des gens lisent vraiment Rousseau), c'est un mot qu'il aime à employer. L'autre raison est que l'idée de revue a germé dans mon esprit après la lecture du Diable au Corps de Radiguet et que l'effarouchée aurait été un beau titre pour ce roman. Le destin de Radiguet est fascinant et le diable au corps m'a vraiment beaucoup marqué ( on a les héros que l'on peut). Donc l'effarouchée est un collectif essentiellement masculin, bien que notre comité de lecture soit composé de quelques filles et que nous avons publié une demoiselle récemment. Moi c'est Hadrien, c'est un peu difficile à suivre nous sommes deux à poster sous ce pseudonyme, la division est vite faite, j'aime la prose et mon compère, Aurélien, aime les vers.
Pour ce qui est du moment ou cela décolle. Je pense que c'est dès que tu te mets à situer. Je ne sais pas si tu as déjà mis le nez dans les salons de Diderot (si tu ne l'as jamais fait tu peux y jeter un oeil, c'est assez croustillant) , mais j'ai trouvé un peu la même façon de quadriller le tableau qui est très efficace pour en extraire les images et en rendre compte. C'est ce qui se passe chez Diderot, quand le tableau est beau, il le recrée totalement sous les yeux du lecteur, c'est assez plaisant à lire.
(J'y ai effectivement vu du Dali)
Je termine actuellement une licence d'histoire et une licence de philosophie et je cherche un orientation et un sujet de Master. L'une de mes pistes en très grossier est d'étudier la représentation politique et la relation au corps. Dans ce cadre j'ai lu l'article qui s'intitule le corps interposé qui est une étude sur 1984 où l'effort défend l'idée selon laquelle Orwell a compris le fonctionnement des sociétés totalitaires, elles forgent une image d'un corps parfait inaccessible d'une part, et d'autre part détruisent les corps en série. Pour Lefort la société totalitaire broie les individus corporellement, dans la représentation de soi, c'est à dire dans la chair, dans ce qu'il y a de plus intime. Bien que cette analyse m'ait séduit, je ne fus pas totalement convaincu. Pour moi il manquait quelque chose. On ne pouvait pas broyer comme ça les représentations collectives de tout un peuple même par des massacres et la création de bouc-émissaires girardien. La lecture de Drieu La Rochelle m'avait mis sur une voie, celle d'une génération perdu sans repère en quête de puissance. Il me manquait encore quelque chose. C'est là où vous m'avez éclairé, j'avais totalement perdu de vue cette génération déjà broyée par 14-18 dont l'expression la plus criante est bien entendu l'art qui sort des tranchées, Drieu mais surtout ces Artistes allemands. Et quels Artistes!
Je ne sais pas si vous saisissez le point, mais c'est cela qui m'est apparu ici, c'est l'art comme expression d'une façon de se représenter le monde, relativement aux évènements vécus, qui contient déjà le futur atroce que l'on sait. Comme si tout était écrit dans ces tableaux, Comme si les Nazis n'avaient eu qu'à ramasser les miettes d'une société où la représentation individuelle et l'estime du corps l'image de soi avait déjà été atomisée par la guerre.
J'ai peut être un peu débordé du cadre, mais ca m'a fait très plaisir. Penchez vous, sur cet article de 5 pages, c'est brillant et bien écrit pour un philosophe.
Pour ce qui est du moment ou cela décolle. Je pense que c'est dès que tu te mets à situer. Je ne sais pas si tu as déjà mis le nez dans les salons de Diderot (si tu ne l'as jamais fait tu peux y jeter un oeil, c'est assez croustillant) , mais j'ai trouvé un peu la même façon de quadriller le tableau qui est très efficace pour en extraire les images et en rendre compte. C'est ce qui se passe chez Diderot, quand le tableau est beau, il le recrée totalement sous les yeux du lecteur, c'est assez plaisant à lire.
(J'y ai effectivement vu du Dali)
Je termine actuellement une licence d'histoire et une licence de philosophie et je cherche un orientation et un sujet de Master. L'une de mes pistes en très grossier est d'étudier la représentation politique et la relation au corps. Dans ce cadre j'ai lu l'article qui s'intitule le corps interposé qui est une étude sur 1984 où l'effort défend l'idée selon laquelle Orwell a compris le fonctionnement des sociétés totalitaires, elles forgent une image d'un corps parfait inaccessible d'une part, et d'autre part détruisent les corps en série. Pour Lefort la société totalitaire broie les individus corporellement, dans la représentation de soi, c'est à dire dans la chair, dans ce qu'il y a de plus intime. Bien que cette analyse m'ait séduit, je ne fus pas totalement convaincu. Pour moi il manquait quelque chose. On ne pouvait pas broyer comme ça les représentations collectives de tout un peuple même par des massacres et la création de bouc-émissaires girardien. La lecture de Drieu La Rochelle m'avait mis sur une voie, celle d'une génération perdu sans repère en quête de puissance. Il me manquait encore quelque chose. C'est là où vous m'avez éclairé, j'avais totalement perdu de vue cette génération déjà broyée par 14-18 dont l'expression la plus criante est bien entendu l'art qui sort des tranchées, Drieu mais surtout ces Artistes allemands. Et quels Artistes!
Je ne sais pas si vous saisissez le point, mais c'est cela qui m'est apparu ici, c'est l'art comme expression d'une façon de se représenter le monde, relativement aux évènements vécus, qui contient déjà le futur atroce que l'on sait. Comme si tout était écrit dans ces tableaux, Comme si les Nazis n'avaient eu qu'à ramasser les miettes d'une société où la représentation individuelle et l'estime du corps l'image de soi avait déjà été atomisée par la guerre.
J'ai peut être un peu débordé du cadre, mais ca m'a fait très plaisir. Penchez vous, sur cet article de 5 pages, c'est brillant et bien écrit pour un philosophe.
Re: Réponses aux commentaires
Et alors ? On n'a pas le droit de jouer à la disparition si on n'a pas de parents disparus à Auschwitz ?silene82 a écrit:Perec a écrit La Disparition en hommage à ses parents, déportés et gazés à Auchwitz. Le e absent les symbolisent "eux, disparus à jamais".
Pour te rassurer tout à fait, Georges Perec n'était pas du tout Juif, juste israélite.
D'autre part, je ne comprends rien, mais rien de rien (à mon tour), à ta dernière phrase.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Réponses aux commentaires
A tous : il n'y a pas plus de groupes néo-nazis en Allemagne qu'ailleurs dans le monde. Il faudrait leur foutre la paix, maintenant, aux Allemands.
Ils ont fait profil bas pendant 55 ans mais je crois qu'ils considèrent que ça suffit.
Ils ont fait profil bas pendant 55 ans mais je crois qu'ils considèrent que ça suffit.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Réponses aux commentaires
Tu demandais dans le post précédent ce qu'Auschwitz venait foutre avec Perec et la Disparition.Plotine a écrit:Et alors ? On n'a pas le droit de jouer à la disparition si on n'a pas de parents disparus à Auschwitz ?silene82 a écrit:Perec a écrit La Disparition en hommage à ses parents, déportés et gazés à Auchwitz. Le e absent les symbolisent "eux, disparus à jamais".
Pour te rassurer tout à fait, Georges Perec n'était pas du tout Juif, juste israélite.
D'autre part, je ne comprends rien, mais rien de rien (à mon tour), à ta dernière phrase.
"Jouer" à la disparition ? Pourquoi pas ? Ça n'a guère d'intérêt, il y a des contraintes oulipiennes autrement stimulantes. Il ne t'aura tout de même pas échappé que la totalité de l'œuvre de Perec est cryptée, et, pour ses pièces maîtresses, dont la Vie mode d'emploi, d'une complexité de construction remarquable. Il faudrait relever à ce propos que les pseudos-éditeurs, les vulgarisateurs qui rachètent les droits pour faire pisser de l'exemplaire, se gardent bien de fournir les codes et les contraintes que Perec avait définis. Si bien que des gens lisent l'ouvrage, et n'en saisissent que la surface, et encore.
Pour la judéité de Perec, c'est de l'humour à ma sauce, et j'admets fort bien qu'on n'y souscrive pas.
Shalom velekhaïm.
silene82- Nombre de messages : 3553
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Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Réponses aux commentaires
Si ça m'a complètement échappé parce que ça ne m'intéresse pas du tout les contraintes oulipiennes. Mais alors je m'en fous des contraintes oulipiennes à un point que tu ne peux même pas imaginer.
Je n'ai jamais pu supporter ni jeux de mots, ni contrepèteries, ni contraintes oulipiennes, d'autant que ceux qui s'y adonnent volontiers frisent souvent avec la pathologie mentale (en particulier en ce qui concerne les jeux de mots). Et les pathologies mentales commencent sérieusement à me fatiguer.
Je n'ai jamais pu supporter ni jeux de mots, ni contrepèteries, ni contraintes oulipiennes, d'autant que ceux qui s'y adonnent volontiers frisent souvent avec la pathologie mentale (en particulier en ce qui concerne les jeux de mots). Et les pathologies mentales commencent sérieusement à me fatiguer.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
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