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Atelier de radoub

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Message  Invité Lun 21 Sep 2009 - 12:54

je me demande pourquoi tu as laissé à l'écart la ruralité dans ton texte, je la guettais d'un yeux (j'écris yeux parce que j'ai toujours pas le o siamois avec le e)

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Message  silene82 Lun 21 Sep 2009 - 13:48

pandaworks a écrit:je me demande pourquoi tu as laissé à l'écart la ruralité dans ton texte, je la guettais d'un yeux (j'écris yeux parce que j'ai toujours pas le o siamois avec le e)

La ruralité? J'en ai pas trop l'emploi, là.
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Message  silene82 Lun 21 Sep 2009 - 14:14

Putain, en plus, j'avais pas pensé...comment je vais faire, j'ai porté des fringues mettables, mais il faut que je prenne une douche; bordel, je comptais sur Nico, enculé, je vais quand même pas aller aux douches municipales. Bon, je vais appeler Marie à la halte de jour...

― Marie, c'est toi? C'est Luc...
― Salut Luc, non, c'est Sophie, tu veux parler à Marie, je vais te la chercher...
― Ouais, Luc, ça va?
― Ouais ouais, ça va, ça va...dis moi, tu peux me rendre un service?
― Ben, ça dépend quoi, mon grand; si c'est te prêter 20 000 euros, par exemple, tu oublies...
― J'aurais besoin de prendre une douche...
― Hein? On t'as coupé l'eau?
― Je sais pas comment te dire...Je vais à un concert ce soir, j'ai pas le temps de remonter...
― Qu'est-ce que c'est que cette salade? Bon, tu veux prendre une douche, on aura tout vu; les éducs qui viennent piquer l'eau chaude aux zonards...faut le faire...
― Non, mais après la fermeture...
― Je me doute bien que tu vas pas arriver à la halte et les lourder pour squatter la salle de bains; donc il faut que je t'attende...faudra speeder, hein, parce que je suis à la bourre en ce moment...
― Dès que je ferme, j'arrive...
― OK

La halte de jour. Lieu excentré, sis dans un des quartiers périphériques de Bartaban: les zonards à piercings, tronches patibulaires et chiens déjantés marquent mal en centre-ville. La municipalité, assez nettement positionnée sur la droite de la droite, entretient de bons rapports avec la halte, surtout quand le centre-ville en est purgé de ses mutants. L'électorat, très présent dans les tranches sexa, septua, octua et plus si oxygénation, semble modérément apprécier le baroque joyeusement bigarré des néos-citadins caninisés -certains, les filles notamment, enjolivant leurs épaules, à défaut de boa, d'un rat équeuté-.
Les lieux ont été aménagés, dans des temps plus anciens, par l'équipe de Luc.

― Salut Marie, tu vas bien?
― Ça roule, qu'est-ce que c'est ce plan? Tu vas à un concert classieu alors? Tu roules opéra maintenant?
― Non non, c'est ici...
― Mais qu'est-ce que c'est ce bintz, quel concert bordel, j'en ai même pas entendu parler?
― Un truc, tu sais, des guitarros...
― Putain, génial, c'est où?
― Je sais pas vraiment...
― Tu me prends pour une conne ou quoi? Tu viens prendre une douche pour un concert et tu sais pas où il est? T'es barge ou quoi? Qu'est-ce que tu mijotes?
― Ouais, j'ai un rencart...
― Quoi? En plus tu trompes Alicia? Enculé! Vous êtes bien tous les mêmes...j'espère qu'elle va te faire pareil, en pire...
― Déconne pas, tu dis rien...
― Tu me dégoûtes...t'as une perle et monsieur va faire le joli cœur...tu la mérites pas...
― Arrête tes conneries; personne mérite personne, jamais. J'avais envie de changer un peu...
― Si elle le sait, pour changer, ça va te changer: aussi bien elle te châtre...
― Ça me fait pas rire...
― Bon, allez, assez perdu de temps, va prendre ta douche...
― Tu viens me savonner?
― Non mais tu te dopes au viagra ou quoi? Que je viennes te savonner?Déjà que je suis à deux doigts d'appeler Alicia pour lui expliquer la musique...
― Tu ferais pas ça...
― J'en suis pas loin...

Merde de merde, de plus en plus nul. Je sens que je vais me le prendre sur le coin de la gueule, ça se voit gros comme une maison. A un moment ou un autre il va y avoir une fuite, putain de putain de merde, mais qu'est-ce que je suis con...

― Bon ben, merci de ta patience, Marie...
― J'aurais su pour quoi c'était, je t'aurais envoyé chier; elle est adorable, Alicia...
― Arrête, je sais qu'elle est adorable, tu m'apprends rien...

Faut le faire quand même; ce qui aurait dû être une fête, et somme toute un piment supplémentaire, palliatif au quotidien, célèbre tueur d'amour, parce que si on regarde bien, le sentiment de culpabilité que ce genre de situation induit, convenablement sublimé, amène petites attentions, escapades de fin de semaine, petits cadeaux, bref, tout un tourbillon joyeux qui éloigne le spectre du train-train à pesanteur de baleine. Allez, je vais aller m'en jeter quelques uns, pour me redonner de l'entrain. J'en ai besoin.
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Message  Invité Lun 21 Sep 2009 - 14:46

Excellent ! J'ai vraiment ri. Pauvre Luc, dire que c'est en partie à cause de moi que tu lui fais toutes ces méchancetés, pour un peu il m'attendrirait.
Plus sérieusement, ce qui est très bien vu c'est le côté : "Je sens que ça va tourner au caca mais j'y vais quand même", là ça sonne vrai, ouh là là !

J'ai éclaté de rire à :
"― Tu viens me savonner?
― Non mais tu te dopes au viagra ou quoi ?"

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Message  Sahkti Lun 21 Sep 2009 - 16:34

Le voilà redevenu bien sérieux le Luke Skywalker. Ses conneries, même lui y réfléchit de temps à autre. Attention toutefois que ça ne le rende pas trop ch...t ou centré vers son nombril à se complaire dans la misère d'un monde qu'il porterait sur ses épaules. Sans compter que ses monologues, surtout au moment de sa description béate de la pitchounette, ben... ça me paraît un brin laborieux. Ouais, deviendrait presque emmerdant le Luc !

La partie espagnole traduite ne me paraît pas non plus des plus légères, mais c'est le procédé traduction entre parenthèses qui veut ça... je ne suis pas fan du procédé.

Bon, à la fin, le Luc s'apprête à se prendre une gamelle; ça me plaît déjà plus :-)
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Message  Sahkti Lun 21 Sep 2009 - 16:36

silene82 a écrit:Pour Célinette, elle consomme des produits bios
Mangez bio !
Vous serez fort comme Rambo

J'ai un doute, tout de même, léger... :-)))

PS: mon commentaire d'avant ne s'adressait qu'à l'avant-dernière partie du texte posté. Je poursuis ma lecture...
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Message  Sahkti Lun 21 Sep 2009 - 16:42

La municipalité, assez nettement positionnée sur la droite de la droite, entretient de bons rapports avec la halte, surtout quand le centre-ville en est purgé de ses mutants.
Sordide réalité joliment évoquée !

― Quoi? En plus tu trompes Alicia? Enculé! Vous êtes bien tous les mêmes...j'espère qu'elle va te faire pareil, en pire...
― Déconne pas, tu dis rien...

La réaction minable et sans c...
C'est bien, devient moins jojo le Luc.

― (...) J'avais envie de changer un peu... (...)
― Tu viens me savonner?

En plus, il devient con pour de bon :-)

Dans le dernier paragraphe, le mec, au lieu de se barrer vite fait en se disant "je suis qu'une grosse poule mouillée qui a peur de se faire engueuler", il arrive encore à blablater de rien du tout.
Va lui arriver des bricoles, j'espère :-))
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Message  Invité Lun 21 Sep 2009 - 18:08

Je ne dirais qu'un truc : les donneurs (donneuses) de leçon sont chiants ! Qu'il aille s'éclater le Luc, envers et contre la morale ! Ah mais !!!

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Message  Invité Lun 21 Sep 2009 - 18:09

"dirai" même , pas de conditionnel ! :-)

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Message  lol47 Lun 21 Sep 2009 - 18:44

J'avais déjà noté que t'étais rudement balaise, n'en suis qu'au début mais ça a attiré mon oeil et fait frémir mes babines...
Un avis plus " impliqué " pour plus tard.
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Message  silene82 Lun 21 Sep 2009 - 20:18

La Bodega. Lieu nocturne pseudo hispanique, où de roués gestionnaires s'y entendent à vider les poches des gogos avec un ersatz de prétendue folie espagnole. Cela dit, et même si l'on peine à trouver l'esprit festif véritable qui prévaut en Hispanie, que ce soit l'alacrité vascongade et ses déambulations de bar en bar où l'on a rang, où une connaissance que l'on rencontre relance d'une ronda pour la cuadrilla, et où l'ivresse montante se tempère et se contrôle par la robustesse goûteuse des nourritures à grignoter -omelette espagnole, oignons et pommes de terre, poivrons farcis, chorizitos légèrement frits, poêlées de champignons à la plancha, calamars et chipirons sautés à l'ail..., ou l'imprévisible folie andalouse, où l'inconnu -portant beau- rencontré dans une taverne peut faire apporter -sur un regard- un assortiment de fromages faits à cœur, manchego dur comme pierre à senteur de bergerie, jambon cru persillé de graisse blanche provenant de cochons en liberté, nourris de glands – daurades au gril, parfumées au fenouil...Rien de cela, même en rêve, à la Bodega.

C'est vrai que lorsque je descendais en Espagne avec Manuel, qu'est-ce qu'on pouvait rigoler en imaginant ces comptoirs de bars de Bilbao croulant sous la mangeaille, transportés en France, les quantités invraisemblables de nourriture qui se consomment chaque jour, mais surtout le fait que le code moral fait que le consommateur déclare ce qu'il a consommé, et que c'est cela qu'il paie. On peut supposer que le tenancier biscayen a l'œil vif, et la mémoire fraîche, mais dans ces immenses tavernes, où deux ou trois cent gaillards engloutissent imperturbablement des tonnes d'en-cas, pour tenir jusqu'au dîner, on ne peut que fonctionner sur la confiance; et il ne semble pas qu'elle soit beaucoup trahie, sinon la méthode aurait changé depuis longtemps. Nous imaginions la ruine progressive du patron qui aurait tenté d'acclimater semblable originalité au beau pays de France: quelle déconfiture; que de pugilats en perspective...
Ça me fait penser à ce phénomène du txoko...tiens, la voilà

— Tu es resplendissante, Louisa
Un pantalon corsaire noir, sobre, en laine peignée; léger pull de cachemire d'un vert Nil d'un effet très heureux avec sa chevelure aux flammèches rousses -les pointes-. Jolies chaussures noires, fines, discrètes, une ganse dorée.
— Tu ne fais pas peur non plus...
Ouf! Bien vu les fringues, pantalon en lin écru, chemise de soie indienne avec petit col propre à éviter les cravates, blouson en agneau. Mocassins de bateau, bleus. Il en raffole, et en rachète sans cesse.

— J'avais l'impression que tu marmonnais en arrivant, je te voyais de dos...
— Je me parle souvent: j'imagine des situations, et je mène une conversation...
— Tu parlais à qui là?
— A toi; j'étais en train de t'expliquer les subtilités du txoko, et ses résonances...
— Eh bien, puisque je suis là, tu vas pouvoir reprendre, mais je grignoterais bien quelque chose, je n'ai rien mangé à midi
— Quelle diététique sublime! C'est d'autant plus agaçant que tu es ...hum, parfaite...
— Jugement un peu hâtif, je le crains...
— J'ai l'habitude de voir au-delà des atours, princesse: mes malades viennent en triste équipage; il me faut deviner la beauté sous le cautère, quand ce n'est pas le fond de boîte de conserve cloué pour obturer un trou de rat...
— Alors, le txoko? C'est quoi?
— Une institution; une fenêtre qui s'ouvre et révèle une vision du monde autre -très loin de nos conceptions latines-. Le txoko, c'est un lieu privé autogéré dont les membres se sont tous cooptés: pour résumer, une cuadrilla de bons amis, des inséparables qui sortent ensemble depuis des lustres décident de monter un txoko. Ils cherchent un local. Ils l'achètent: chacun met de l'argent à part égale. Ils sont donc copropriétaires. Mais ce local, il faut l'aménager: chacun va exécuter ce qui est de sa compétence, le menuisier, évidemment, le mobilier et les huisseries, l'électricien, le plombier...Il va sans dire que cette organisation se prête mieux aux métiers non tertiaires; ils ne sont pas exclus pour autant, et peuvent apporter de l'argent; mais le rapport n'est évidemment pas le même. C'est une organisation certainement très ancienne, qui reposait vraisemblablement sur des métiers du bâtiment au départ. Bien. Les compères ont un lieu, il va falloir le faire vivre. Il va sans dire que chacun des sociétaires – c'est le terme, socios- a une clé qui lui appartient en propre. Il peut amener qui il veut avec lui, dans la mesure où celui qu'il amène est en bons termes avec les autres socios, pour autant que l'on sache. En revanche, il est inadmissible que la clé soit prêtée à qui que ce soit.
— C'est assez logique; pour l'instant, je ne vois rien de si renversant: un club de papis qui se font leur cabane. Pas plus.
— Certes; on peut le voir ainsi

Entre temps, des commandes ayant été passées, leur table avait été alimentée de nourritures diverses, pinchos d'œufs farcis, jambon, asperges, olives, chorizo et d'un excellent Rioja dont les 14° commençaient déjà à éclairer le beau regard de Louisa. Le plat de résistance se préparait dans les coulisses, une morue à la bilbaïne qui avait bonne réputation.
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Message  silene82 Lun 21 Sep 2009 - 20:24

— Où les choses prennent de l'ampleur, belle enfant, c'est quand on considère le mode de fonctionnement de ce petit phalanstère...
— Ton lyrisme et ton envie de me convertir à ces héros t'emportent, Luc...
— Que non pas! Que font ces braves papis dans leur cabane? Je tiens néanmoins à te représenter que papis ne sont point, en général ils sont dans la force de l'âge, comme ton serviteur...
— Qui s'attribue des vertus qu'on veut bien lui concéder à l'aveugle, mais qui demanderont expertise...
— Es-tu mandatée pour cela aussi?
— Certes
— Donc ces valeureux copropriétaires ont besoin d'éteindre leur grande soif, et de remplir leurs nobles panses: à cet effet, ils ont édifié une cuisine devant laquelle nombre de chefs renommés baveraient: nous sommes au pays des comilonas, des banquets festifs en temps et hors de temps, entre amis, entre pairs, parce qu'il fait beau, parce qu'il faut fêter un saint...tout est prétexte...
— Ce régime doit fabriquer de bien jolis petits tonneaux...
— Indéniablement; mais pas si difformes qu'on pourrait croire: ils ont le culte de l'effort physique, ils marchent, ils dansent...
— Ça peut difficilement suffire...
— Écoute, je ne vais pas te vendre qu'ils sont sveltes; mais comparés à d'autres humanoïdes bouffis de mauvaise graisse, ils sont plus sains: leur embonpoint est un excédent de santé: n'oublie pas que c'est une vieille race, avec des gènes éprouvés
— Bien; alors, leur cuisine, qu'est-ce qu'ils en font?
— Des merveilles, madames: rends-toi compte que les femmes ne peuvent rentrer que sur invitation, et que celles-ci sont rares: deux ou trois par an, tout au plus. Ces jours-là, les dames s'assoient et les hommes cuisinent et servent. Le reste du temps, pareil, mais entre eux...
— Bien;mais je n'ai pas encore compris la raison de tes cris d'extase sur l'organisation...
— Attends! Attends! (accent africain) Il y a des monceaux de provisions dans le txoko, jambons entiers, salchichas, boîtes de tout ce qui se mange, thon, mojojones, calamars, olives. Des quantités d'huile d'olive invraisemblables, par bidons de 10 litres. Asperges, saucissons en tous genres. Et la cave! Le vignoble de la Rioja, le meilleur d'Espagne, est tout près: des expéditions sont organisées au motif de ramener un grand rioja en quantités industrielles, qui sera mis en bouteille sur place.
— Aussi bon que celui que nous dégustons?
— Plutôt meilleur: quand tu vas prospecter, et que tu représentes un achat de 5 ou 6000 litres, tu peux imaginer qu'on te soigne...
— Bien sûr
— Mais le point qui moi m'a sidéré, c'est celui-ci: j'ai la clé, j'ai donc accès, jour et nuit, à ces monceaux de victuailles, tous de choix. Il va sans dire que je puis me servir. Mais il faudra compenser. Comment cela se fait-il?
— Je ne sais pas...un cahier?
— Un genre de casse d'imprimeur en bois, avec les noms des sociétaires. — Chaque denrée à une petite fiche en carton pour être identifiée; je prends ci, ça et ça, je dépose les fiches dans mon casier à mon nom. Tous les mois on comptabilise et on apure. Cela fonctionne sur la totale confiance et le sens de l'honneur. Il n'y a pas de trous...
— Édifiant; je comprends que cela te séduise...
— Comment ça?
— Tu crois en plein de choses, la droiture, l'honnêteté, le travail bien fait, la parole donnée...
— Et ça te paraît ridicule?
— Pas du tout; hors du temps présent, déconnecté de la réalité dans laquelle nous sommes, oui; mais j'aime ça chez toi, parce que ça sonne vrai...
— Si tu le dis...
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Message  Invité Lun 21 Sep 2009 - 20:26

Oui, ambiance bien campée, les deux protagonistes ont sorti leurs tenues respectives de baise-en-ville (comment il a fait pour se changer, Luc, puisqu'il ne rentrait pas chez lui ? tu l'as peut-être expliqué avant, mais j'ai zappé), il y a du vin... parfait !

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Message  silene82 Lun 21 Sep 2009 - 20:30

socque a écrit:Oui, ambiance bien campée, les deux protagonistes ont sorti leurs tenues respectives de baise-en-ville (comment il a fait pour se changer, Luc, puisqu'il ne rentrait pas chez lui ? tu l'as peut-être expliqué avant, mais j'ai zappé), il y a du vin... parfait !
Mé koman ti fé? Koman ti fé? Ti dor divan l'ordi? Ti dor pa? Jami? Ji vi poster à 4 hor li matine peur voir si ti komante.
I sel vo pli, ti li mio: ji li akspliki coman msiou Louk ila li bo costoum; li koul sir la komod, ci pa boun pour lire
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Message  Invité Lun 21 Sep 2009 - 20:31

Voilà, je viens de lire la suite, et moi aussi je suis emballée par l'idée. En fait, je pense que ça peut marcher parce que les membres se cooptent, et parce que le txoko reste en marge de leur vie (sinon ça virerait secte, vase clos, et ils finiraient sans doute par se mettre sur la gueule grave)...

Excellente description, et je me demande si oui ou non ils vont baiser ; j'attends la tuile !

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Message  Invité Lun 21 Sep 2009 - 20:32

Ah oui, pardon, il a porté (apporté ?) des fringues mettables, c'est dit juste au-dessus. Ti raison, ik koul sir la komod li zio trop loin.

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Message  Invité Lun 21 Sep 2009 - 20:39

Les agapes. Et ensuite ? Je suis curieuse de voir ce que tu vas nous servir...

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Message  silene82 Lun 21 Sep 2009 - 20:51

Easter(Island) a écrit:Les agapes. Et ensuite ? Je suis curieuse de voir ce que tu vas nous servir...
moi aussi...
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Message  boc21fr Mar 22 Sep 2009 - 1:15

Aïe aïe aïe...Louisia met notre Luc dans une position fort défavorable à la partie de jambes en l'air...la voila partie dans l'énumération des vertus morales de notre saint Luc...honnêteté, respect de la parole donnée...A 30 minutes de l’adultère c’est pour le moins maladroit !!
A la place du Luc, je n'oserais même pas l'inviter à danser...
Maladresse de Louisia ? Qu’a-t-elle en tête ? Est-ce sa façon de draguer ? Avouer maladroitement l’estime en laquelle elle tient son éduc préféré ? Résistances dues à sa crainte de s’engager ? Présence de l’idée qu’elle se fait de la femme de Luc ?
Elle pèse lourd sa femme au Luc, toutes ses relations féminines semblent la connaitre et la juger "adorable", au point qu'elle en devient même le frein principal au moteur du chapitre "débauche libérée" (je pense cela en raison de l’estime en laquelle Louisia la tient)...tout ça va finir en dérapage incontrôlé : je sens bien Luc se prendre un mur de résistance féminine en pleine poire, consolidé par l'estime en laquelle la psy tient son épouse.
C'est un peu la madame Colombo de l'histoire la femme du Luc...Très forte influence et n'apparaissant jamais sur la scène...
Je trouve ce choix tout simplement excellent.
Vivement la suite...
Comme dans toutes les histoires que j'aime beaucoup, je m'amuse à penser les différentes alternatives, les possibilités...vivement la suite…
Finalement, tu l'as eu ton com à 4 heures du mat, même si je n'ai pas eu le plaisir de te voir venir poster la suite ;o)
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Message  Invité Mar 22 Sep 2009 - 6:42

silene82 a écrit:
Easter(Island) a écrit:Les agapes. Et ensuite ? Je suis curieuse de voir ce que tu vas nous servir...
moi aussi...
:-)

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Message  silene82 Mar 22 Sep 2009 - 9:50

L'œil brillant, Louisa; quel besoin de me parler de toutes ces vertus fantasmatiques? Qu'est-ce qu'elle croit, la miss, que je me branle pas en évoquant des culs, que je fantasme pas à grands tourbillons? Évidemment que sur le versant pro je fais décemment mon boulot, heureusement. On voit que ces fifilles formées en fac et qui ont commencé à bosser directement dans un emploi repéré et bien connoté, elles n'ont aucune compréhension de ce que peut être la remise en question que représente un changement professionnel déterminant, et encore moins que pour un ancien artisan, devenir formateur, c'est avoir pendant des années une quasi impression d'usurper quelque part; je me souviens, au début, quand je comparais mon tout nouveau salaire avec ce qu'un professionnalisme intransigeant, joint à de la performance, agrémentée de surcroît d'investissements permanents et coûteux générait jusque là comme revenus moyens, ça ne plaidait certes pas en faveur de l'artisanat. En tous cas, de l'artisanat d'art, celui plein d'états d'âme, de réflexion, de volonté d'intégrité, où l'on passe sa vie, quand on restaure, à se préoccuper d'assortir au mieux, où l'on fouille dans ses caisses à bois pendant des heures pour trouver l'exact veinage que l'on va raccorder.
C'est vrai aussi que quelle idée de vouloir faire de belles choses, et de surcroît en vivre. Les plombiers n'ont pas tant d'états d'âme, et vivent mieux que les ébénistes. Mais c'est vrai que nous avons « le plus beau métier du monde... »

― Louisa?
― Oui...
― J'aimerais aller un peu au Son of Bitches; boire un verre...
― Aucun problème, on y va; je m'appuie sur toi, je tangue un peu...
― Je devrais arriver à naviguer de conserve avec toi...
― De conserve? Tu veux me mettre en boîte? Où t'as pêché ça encore?
― Belle enfant, le terme nautique a sens de faire escorte. Non que je te prennes pour une escort girl.
― Et quand bien même? J'oubliais que tu es une encyclopédie...

Son of Bitches. Évidemment, le nom n'est pas des plus heureux, et si ce n'était le seul rade de ce genre à Bartaban, je n'y foutrais jamais les pieds, rien qu'à cause du nom. Devanture minable, vitres toujours douteuses, mais il est vrai qu'avec le passage qu'il y a , la rue à ras des vitres, c'est difficile à tenir clean.
Un bouge, sombre, avec des taches de lumière assez chiches, de point en point. Mais une estrade, et dessus, du matos. Et dans la salle des musicos. En pagaille. N'importe qui peut se pointer, prendre une des grattes -il y en a toujours de branchées- et montrer ce qu'il a dans les doigts; s'il est nul, ça ronfle vite: « t'arrête de nous les casser, trouduc, barre-toi » et si le clampin a pas compris, rien de plus simple que débrancher l'ampli. L'épreuve du feu, quoi. En revanche, si le mec assure un tant soit peu, quel que soit son style de musique, et s'il a la chance qu'il y ait quelques comparses dans le coin, avec un peu de bol, au bout de quelques mesures, un percussionniste risque de le rejoindre, un bassiste, un flûtiste parfois. Ça peut très bien tourner au méga-boeuf sublime, où le temps n'existe plus, par la fusion des énergies et l'égrégore qui se forme: communion païenne peut-être, mais communion. Apollinienne de surcroît. Bien sûr, il y a des habitués, on se connait, on se renifle. On sait qui joue quoi et comment. C'est un petit monde, Bartaban.

― Ya une belle gratte là, je vais l'essayer
― Tu cherches à me séduire, décidément...

Une Di Mauro, récente, malheureusement. Mais ça reste une guitare dans la tradition manouche, qui claque comme une baffe dans la gueule, et qui miaule quand on lui titille les portamentos.
Un vieux standard de Django, pour se mettre un peu en doigts, Tears. Ça a l'avantage d'être un morceau lent, bluesy, avec une belle ligne harmonique, et qui sonne très bien même avec une seule guitare, évidemment si on se donne un peu de mal. L'autre avantage, c'est que ça attire vite les compères, allez, un bassiste qui empoigne la fretless, ah ouais je le connais, il assure, ça alors, d'habitude il fait plutôt du progressive rock, comme quoi, un batteur qui vient par-dessus, avec les balais...cool, guys.
Le morceau roule, une autre guitare vient se mettre, le mec se cale sur la grille, pour le son c'est pas ça, mais au moins il donne une assise harmonique, je peux m'amuser un peu...
En plein chorus qui montait grave....dring....

― Oui, allô
― Guapo, adonde estas? t'es où, mon beau?
― Igual que lo que te havia commentado. Estamos tocando. Où je t'avais dit. On joue
― Si, que oigo. Es lo de Django que me gusta. Estas con compinches? Oui, j'entends. C'est le truc que j'aime de Django. T'es avec tes potes?
― Pues claro, te imaginas que ouedo tocar la bateria y el bajo al mismo tiempo? C'te blague, tu crois que j'arrive à tenir la batterie et la basse en même temps?
― No sé porque no me has deja'o venir...Je sais pas pourquoi tu m'as pas laissée venir...
― Porque me gusta hacer el guapeton con las senoritas...Parce que que j'ai envie de faire le joli cœur avec les mignonnes
― Cuidad'o con lo que haces...me echas en falta...Fais gaffe à toi..tu me manques...
― Mejor, bonita...mira, te cuelgo porque m'estan pidiendo...Tant mieux, ma jolie..Bon, je raccroche, parce qu'ils me demandent...
― Vale, majo, un besito Bon, mon beau, un baiser...
― Une mamadita mejor me vendria Je préfererais une pipe
― En el telefono no la tendras, querido. Te quiero. Tu l'auras pas au téléphone. Je t'aime.
― Yo tampoco... Moi non plus
― Porque me dices eso?Pourquoi tu me dis ça?
― Porque m'encanta Gainsbourg... Parce que j'adore Gainsbourg

Applaudissements. L'atmosphère est soudainement très jazzy année 50, St Germain. J'en sais rien, j'étais pas né. Mais les films, quoi. 'Round Midnight, avec Dexter Gordon. Cette pulsation lente de la contrebasse, qui tisse une ossature sonore. Oscar Peterson. Le Modern Jazz Quartet. Le patron a l'air content, il amène des bières que personne n'a commandées, avec des clins d'œil et le pouce en l'air; d'autant plus surprenant qu'il est rock à donf.

― Les mecs...j'ai envie d'essayer un truc...
― Zyva babou, c'est toi qui conduis...
― C'est sur un poème que j'ai dégotté sur internet; j'y ai foutu un petit air, je suis curieux de voir si ça tourne
― Embraye pépé, qu'on voit...
― Ouais, mais vous allez pas vous en tirer comme ça: en plus, je le chante...
― Et quoi encore? Et avec les pieds, tu fais quoi? On t'as jamais trop entendu chanter...allez, embraye
― Bon, on démarre sur une grille en sol dièse mineur, regardez, je vous la montre, j'ai pensé à cette ligne mélodique dessus...bon, je vous le chante carrément, sur l'accompagnement:

Hôtel du Nord ou de la Gare
C'est dans ce coin-là qu'on échoue
Quand on a semé ses cailloux
De bar en bar dans le brouillard

C'est toujours par là qu'on échoue
Un soir vers minuit ou plus tard
Devant ce bar en plein brouillard
Sans avoir pris de rendez-vous...

― Ça pulse pas mal ton truc, j'aime bien la fin du couplet, ça ouvre sur la suite avec ton accord altéré...
― Bon, moi j'aurais voulu une trompinette à la Boris Vian, mais manque de pot je suis guitariste...
― Il tourne pas mal du tout ton truc, faudrait voir avec Charlie...
― Charlie?
― Le pianiste qui vient des fois, tu l'as jamais vu? Il a un jeu très cool jazz, et une putain d'oreille...il l'entend deux fois ton truc, il te le joue avec des variations
― Super, ya une chance de la choper quand?
― Eh, Fred il vient quand Charlie, en général? Plutôt les vendredis?
― OK, je passerai...

Bon allez, basta, deux punks se sont mis à torturer les guitares, je peux pas.
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Message  silene82 Mar 22 Sep 2009 - 9:57

― J'ai un peu de mal, là, on bouge?
― C'est toi le chef...
― Je le prends comment?
― Juste comme c'est dit: dispose...
― Lemita?
― Qu'est-ce que tu racontes? Tu parles en quoi là?
― En zibro...
― Zibro? Kaskici?
― En hébreu; ça veut dire :au lit...
― Je parie que j'arrive avant toi...

Le hall du Crown plaza. Le réceptionniste, sympa, coloré. West Indies,
sans doute, anglophone, un léger accent. Sourire en tendant la clé. Dans l'ascenseur, elle met ses bras autour de son cou. L'étreint. Le serre.

Chambre. Grande. Est-il besoin de préciser clean? C'est bien le moins. Cela dit, dans un trou du cul du monde comme Bartaban, ou c'est le boui-boui à papier à fleurs, reconduit depuis les années septante, et le couvre-lit fluo en synthétique, ou c'est le Crown. Hôtel de chaîne. Standardisé. Dessiné par archi, chambres identiques de Dubaï à Singapore. Il y en a même à Kunnar, Kerala. Quelle idée d'aller en foutre un à Kunnar. A cause de la fête des éléphants peut-être, qui déplace 300 000 personnes, y compris de Londres et de New-York...Pourquoi je pense à ça, elle m'a poussé sur le lit sans ménagement -oui, je note, sans ménagement-, elle s'est allongé de tout son corps sur moi, et son corps, il s'épand, il se moule, elle le laisse suivre la pesanteur, elle fouille ma bouche de sa langue impérieuse, avec une espèce de frénésie de gorgone, avide. Son corps pèse peu sur le mien, ses seins appuient sur ma poitrine, c'est un contact délicieux, ces masses de chair si aisément imparfaites. Nous sommes tout habillés, et elle commence à se dévêtir, avec des contorsions: elle ne veut pas bouger de sa position sur moi, jusqu'au moment où il n'y a pas d'autre issue que se redresser, envoyer voler son pull et son soutien-gorge noir -quels beaux seins, nom de Dieu, moi qui suis devenu si difficile, au point de me dire que je finirai homo pour ne plus voir les masses tremblotantes et gélatineuses, distendues, des femmes vieillissantes, et je m'en veux, car ce n'est que l'érosion normale qu'amène la gravité, mais vraiment je peux pas, et là, nom de Dieu, insolence de la jeunesse, ils sont superbes, gorgés de sève, juste parfaits, retombant naturellement, la courbe et la texture idéales selon mes critères, elle est belle, bon sang, elle est belle, elle tire sur ma chemise, un peu trop fort, elle va me la déchirer

― Calme-toi, tu vas me la déchirer
― Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse de te la déchirer? Pourquoi tu l'as toujours d'abord? Bouge toi, ou je te l'arrache

Le regard fixe, un peu halluciné; elle est un peu en transe, on dirait, tant mieux: la transgression a besoin de cet état hors de soi, je ne pourrais pas autrement, là, l'espèce de folie que je lis dans son œil m'excite et me provoque, il m'est important d'être là, objet de son désir, et qu'elle commence à feuler comme une féline

― Tu te bouges, oui?

Et elle se rallonge sur moi, cette fois je sens pleinement la masse onctueuses de ses seins, et c'est si bon, si plein, si fort, que j'ai envie de savourer ça, mais déjà elle se recontorsionne, se dégrafe se déboutonne ou Dieu sait quels artifices, se tortille sur moi en tirant son pantalon vers le bas, toujours allongée sur moi, comme si le contact ne devait pas être rompu et son odeur, son odeur merveilleuse, de femme pleine et belle, l'odeur de sa peau et nom de Dieu, elle sait se parfumer, moi qui n'aime que l'odeur naturelle, comment elle a réussi cette petite note de fougère, parfaite, presque imperceptible, qui s'allie à son odeur à elle, de pain chaud et de lait? Ses jambes crochettent les miennes, elle se redresse, sourcils froncés

― Et le bas? Tu crois qu'il va descendre tout seul?
― Tu sais bien que je suis manchot...

avec mon air le plus idiot, tête à claques, elle s'y colle ah c'est ça mon bonhomme, dégrafe la ceinture, fait glisser le pantalon, se rallonge sur moi, reste la dernière peau, nos ultimes oripeaux, nos dérisoires cache-sexe, et là encore elle gigote, ophidienne amante, heureusement pourvues de cuisses, et tandis qu'elle se débarrasse du sien en deux mouvements de hanche, sa main crochette et hâle le mien jusqu'au genoux, et elle se redresse et s'incline pour le retirer tout à fait, et s'étend encore sur moi, nue parfaitement, m'épousant étroitement. Mes bras l'étreignent, mes mains l'explorent, quelles fesses, moun Deou, moi qui leur voue un culte, rondes, superbes, juste ce qu'il faut de fermeté jointe à de l'élasticité saine, pas la fesse sèche de la joggeuse décharnée, non, le merveilleux équilibre de la féminité idéale, onctueuse et ferme à la fois, où la main se repaît et ronronne.

― Qu'est ce que je sens là que vous m'aviez caché, jeune homme?

Sa main glisse entre nos corps, saisit ma verge, descend aux testicules, d'un coup de rein je la culbute, la remonte sur le lit d'une main sous les fesses, constate au passage que l'antre ombreux bée, et suinte, et y dirige sans plus atermoyer l'objet de son caprice, car l'envie me prend aussi de me sentir en elle, même si les interminables prolégomènes me plaisent lors de la découverte d'un corps, sachant que la gestion de sa Majesté Pitilin premier, pour le désigner à l'espagnole, n'est pas aisée dans la jeunesse -c'est d'ailleurs peut-être un des seuls avantages du vieillissement que de pouvoir mieux contrôler monsieur l'arroseur-. Et en elle, c'est un champ d'algues, délicieux, cette sensation de fond marin, lorsque je plonge en apnée, et que les longues lanières s'enroulent autour de mon corps et me caressent, le combat amoureux se dessine, entre elle, avide, qui veut dévorer de sa grande bouche insatiable, et moi, voulant savourer cette sensation ineffable d'être au creux, à l'intime de cette femme splendide, qui s'ouvre et se déploie. Et chacun tire à hue et à dia, elle pour m'aspirer, moi pour la ralentir, et nous trouvons des rythmes, des repos suivis de galops, où je chevauche la tartare, et galope sa steppe en martelant de mes sabots, et des moments de sucre suave, où je me fonds en sa douceur, où je me liquéfie en elle, où il semble qu'elle m'ingère par son pertuis, dégorgeant de ses fluides liquoreux, détrempant sa toison, splendide -il n'eût pas fallu qu'elle s'affichât glabre, l'impudeur de l'entaille révélée me rebute, il me faut le mystère du pubis ondoyant, du frisottis exquis. Et le temps s'immobilise, et se distend, et s'accélère, au gré de notre course folle, et elle murmure constamment des borborygmes, des grognements, sans rien d'intelligible, yeux fixes, regard planté dans le mien, elle grommelle comme une vieille édentée des suites de vocables. Je sais que le combat peut durer indéfiniment,et qu'elle se nourrira de la force de mes reins, jusqu'à me laisser épuisé et sans souffle; je la retourne sur son ventre si beau, et m'approche de son étroit réduit; elle se débat faiblement, et, semble -t-il, pour la forme, car à peine suis-je entré dans le corridor abondamment détrempé qu'elle rue avec emportement et multiplie les soubresauts avec une violence encore plus effrayante que la précédente. Je tiens ses hanches avec fermeté et accélère avec de plus en plus de vigueur, jusqu'à ce que l'interrupteur séminal m'envoie hors jeu, pantelant, gorgé de jouissance. Je rampe jusqu'aux draps, nous étions sur le couvre-lit, que dira la soubrette? Épanchements amoureux, j'espère que ce sera une mama compréhensive qui sourira en pensant aux tourtereaux.

― Encore, encore, me chuchote-t-elle yeux mis-clos, ses bras autour de moi, dans cet abandon après l'amour qui est un de ses plus beaux visages
― Ma chérie, il existe d'excellents artefacts qui me remplaceront à merveille, si vraiment il te faut un complément...
― Je plaisante; tout à l'heure, je ne dis pas...
― Tout à l'heure? Mais tout à l'heure, marquise, je dois assurer mon service ordinaire...
― Tu te moques déjà de moi, mauvais?
― Dodo, bébé, dodo; laisse -moi dormir...
― Tu me mets du soleil dans le ventre et tu veux que je dorme?
― Chuuut!
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Message  Invité Mar 22 Sep 2009 - 10:07

Ambiance encore une fois très vraie, ça sonne. Ah, li msiou Louk li sait plaire aux femmes, la bouffe, le vin, la zique, s'il l'allonge pas après ça c'est à désespérer.

Quelques remarques :
"elles n'ont aucune compréhension de ce que peut être la remise en question que représente un changement professionnel déterminant, et encore moins que pour un ancien artisan, devenir formateur, c'est avoir pendant des années une quasi impression d'usurper quelque part" : je me vante d'avoir une vie intérieure assez riche, mais jamais dans ma tête les monologues n'ont cette classe ; alors ji veux bien msiou Louk tri tri intiligeont mais ji crois pas li si parle koum ça dans sa tête
"Non que je te prenne (et non "prennes" ; vraiment bouri li msiou Luc)"
« t'arrêtes de nous les casser, trouduc, barre-toi »
"méga-bœuf" : kisstimfais, là, alors ki tikri "œil" pli loin ti ti fous mon gueule ? Kountiss Sigour tri tri koulir quand on touche à sa petite ligature œ chérie
"on se connaît"
"On t'a (et non "t'as") jamais trop entendu chanter"

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Message  Invité Mar 22 Sep 2009 - 10:19

Ah, je suis contente que msiou Louk il ait eu sa récompense après les couleuvres qu'il a avalées. Toujours ça que les Boches n'auront pas. Avant le pargraphe de la pénétration tous azimuths, il y a peut-être une ou deux longueurs dans le paragraphe du début, du déshabillage. Mais de la belle ouvrage, oui.

Remarques :
"elle s'est allongée (hé, msiou Louk, ci oun fame ti au courant oui ?)"
"elle fouille ma bouche de sa langue impérieuse" : un poil cliché ça pour moi
"ces masses de chair si aisément imparfaites" : ça oui, classe
"Bouge-toi"
"je sens pleinement la masse onctueuse (et non "onctueuses", le délire emporte msiou Louk) de ses seins"
"ophidienne amante, heureusement pourvue (et non "pourvues", li fait pas la partouze avec plusieurs kounasses msiou Louk) de cuisses"
"sa main crochette et hale (avec "hâle", tu dis qu'elle lui fait bronzer le pantalon jusqu'aux genoux, elle sort la lampe, tout ça) le mien jusqu'au genoux"
"Qu'est-ce que je sens là "

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Message  silene82 Mar 22 Sep 2009 - 10:29

Ti sé kouman cé, dans li fo l'aksiounn, tidikri tidikri ti rimark rien pa kestidi. Ci peur ça li fot. Ci li fot dinatantsiounn
an plus tia vu kom i la bien joué dan li tiliphoun? Lipakon, msiou Louk, lipakon, jti di
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Message  Invité Mar 22 Sep 2009 - 10:36

Je suis d'accord : le téléphone, joli coup.

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Message  boc21fr Mar 22 Sep 2009 - 12:39

Ah oui, superbe tactique de notre éduc préféré...
Heureux que le dérapage reste controlé et mène le cortège dans la "bonne" direction...c'est à dire pas celle de la frustration, des interdits, etc...
juste deux pitites fautes au début :

une quasi impression d'usurper quelque part;
C'est vrai aussi que quelle idée de vouloir faire de belles choses
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Message  Sahkti Mar 22 Sep 2009 - 12:56

Extrait 4 avant la fin (je précise vu que le temps que j'imprime et lise, tu as posté deux nouveaux morceaux :-)

J'aime comme tu te balades (plutôt que t'égarer) dans ces descriptions hispaniques rythmées, pleines de vie. C'est coloré et entraînant, ça donne du peps au texte et les réflexions sur l'échec la transposition d'un tel concept ibérique en France ne sont pas dénuées de pertinence.

Un fragment culinaire qui met l'eau à la bouche, malgré les débuts laborieux de l'échange verbal entre Luc et Louisa.
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Message  Sahkti Mar 22 Sep 2009 - 12:57

Morceau suivant (donc 3e avant fin)

Idem avec la suite, ces déclinaisons de saveurs et de papilles séduites, assorties de quelques réflexions sur le monde. Tout se tient mais en même temps, je ne trouve pas cela tout le temps très naturel. Sans doute cela tient-il au fait que tu veuilles expliquer, documenter, éclairer le lecteur et que ça se prête assez mal à un dialogue. Pourrait sans doute être allégé, vivifié, je pense.

J'aime en tout cas ce concept de txoko tel que l'utilises dans la bouche et la tête de Luc, ça colle bien au personnage je trouve.
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Message  Invité Mar 22 Sep 2009 - 13:18

boc21fr a écrit:Ah oui, superbe tactique de notre éduc préféré...
Heureux que le dérapage reste controlé et mène le cortège dans la "bonne" direction...c'est à dire pas celle de la frustration, des interdits, etc...
ah oui, moi aussi je suis bien contente qu'il ait tombé le halo Luc, non mais !

Beau traitement (!), silene.

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Message  Invité Mar 22 Sep 2009 - 13:42

J'ai lâché l'affaire , j'attends le bouquin, la curiosité dépasse l'enthousiasme maintenant. :-)

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Message  silene82 Mar 22 Sep 2009 - 14:08

pandaworks a écrit:J'ai lâché l'affaire , j'attends le bouquin, la curiosité dépasse l'enthousiasme maintenant. :-)

Au point où il en est, ce con d'éduc, il lui reste que se faire hara-couillu pour avoir la banane splittée. Je vais lui faire fermer son clapet, il commence à me courir grave.
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Message  Sahkti Mar 22 Sep 2009 - 15:04

J'ai eu peur, au début, que Luc ne devienne chiant, à force de se plaindre, de monologuer et se regarder le nombril de trop près. Heureusement, ça dure pas.

Je répète mon bémol sur le procédé espagnol traduit en français mais suis consciente que cela est hautement subjectif.

L'ambiance musicale est bien rendue à mon goût, c'est une partie que tu pourrais peut-être explorer un peu plus, en faisant attention de ne pas tomber la description trop technique.

Et enfin, Luc concrétise. Ben il était temps dis donc :-))
J'aime bien qu'il ne soit pas surhomme et que la fatigue prenne le dessus, parce que je trouve ça humain en fait, c'est tout.

Tout ça suit bien son cours Silène, avec de nombreuses portes ovuertes vers de multiples histoires, digressions, surprises et autres éléments du genre. Tu sais choyer ton lecteur :-)
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Message  Invité Mar 22 Sep 2009 - 16:38

silene82 a écrit:
pandaworks a écrit:J'ai lâché l'affaire , j'attends le bouquin, la curiosité dépasse l'enthousiasme maintenant. :-)

Au point où il en est, ce con d'éduc, il lui reste que se faire hara-couillu pour avoir la banane splittée. Je vais lui faire fermer son clapet, il commence à me courir grave.
Ouais, assez rigolé. Mais pas avant de lui faire piquer une bonne crise de culpabilité !

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Message  Rebecca Mar 22 Sep 2009 - 18:06

Même si je ne commente pas au fur et à mesure parce que je suis un peu dépassée par le temps que je n'ai plus (je suis trés lente en tout) je fais toujours partie de ton lectorat.

De ton Luctorat.

Qu'il lui arrive ce que tu voudras !

A propos de la femme de Luc:

On pourrait imaginer qu'elle l'aime pour de bon.
Donc elle aussi est heureuse quand il est heureux.
Et plus d'amour pour plus de gens ça ne fait pas moins d'amour pour chacun.
Comme pour les enfants : c'est pas parce qu'on en a un deuxième qu'on aime moins le premier et l'amour qu'on a pour chacun d'entre eux , dans sa singularité son unicité sa complémentarité pourrait bien irradier et bénéficier aux deux
Mais bon on peut aussi imaginer qu'elle est banalement "trompée "et qu'il s'agit d'un "adultère" et qu'elle va se la jouer méli-mélo et tutti quanti.
Je déteste ces mots qui me rappellent le théâtre de boulevard mais ce n'est pas mon histoire et je peux aimer beaucoup beaucoup d'histoires et trés trés différentes pourvu qu'elles soient racontées avec conviction.
Ici c'est le cas.
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Message  silene82 Mer 23 Sep 2009 - 9:18

Réveil progressif, avec des sensations particulières, des ondes parcourant mon corps, des doigts se promènent imperceptiblement, selon un pattern qui semble organisé; de fait, le réseau dessiné par le croisement des doigts en ailes de papillon agit indiscutablement sur des centres nerveux, et Louisa, qui agace de ses dents le pourtour de ma hampe, démontre une maîtrise étonnante à ce jeu.

― J'ignorais que tes doigts étaient si intelligents, princesse; c'est ainsi que tu prends les patients en charge? Je comprends qu'ils te plébiscitent...tu sais qu'ils sont tous fous de toi dans l'atelier?
― Transfert classique, tu sais bien; tu aurais plus de filles, ce serait pareil pour toi. Et encore, l'admiration que tes gars te vouent confine pour certain à une pulsion homophile inconsciente, je pense à Hassan: non seulement tu es un père fantasmatique, mais tu regorges de dons qui font de toi une figure emblématique. S'il t'avait entendu jouer de la guitare comme hier, ce serait carrément de l'adoration...Zeus doublé d'Apollon...
― Moi qui me vois plutôt en satyre, pied fourchu, barbe hirsute, œil égrillard...
― Au niveau de la performance, il y aurait à redire: tu lances la machine et sautes du train; bel exemple de responsabilité!
― Belle enfant, j'ai presque deux fois ton âge; et n'oublie pas que très au fond de ton cerveau reptilien, que tu as habillé d'atours admirables, avec la perfidie bien connue des femelles, nez parfait, belles dents, et toute la panoplie, il y a un code qui depuis l'après big bang vise à prélever la semence à l'homme, pour en être fécondée. Tu n'en es pas plus exempte que la reine de la ruche de pondre inlassablement...
― Et que toi de réagir aux stimulis visuels, olfactifs, tactiles, et autres...
― Oui, je suis extrêmement sensible aux voix...
― Normal pour un musicien...
― Je tombe très souvent indéfectiblement amoureux des démarcheuses téléphoniques, pour peu que leur voix soit musicale et que leur intonation me parle...
― Et ça donne quoi?
― Je les oublie dès que je raccroche
― Inconstant de surcroît; nous partons bien...
― Ma toute-belle, nous ne partons, ce me semble, que pour Cythère; et encore, avec un baise-en-ville...
― Il me semble cependant que cet appendice dressé demande quelque attention...
― Simple acte réflexe, ma mie: la grenouille décérébrée bat la mesure en cadence, pour peu qu'on lui injecte le courant. Tu uses depuis un bon moment de moyens déloyaux...
― Déloyaux? Et en quoi, je te prie?
― L'imposition des mains est normalement réservée aux presbytres: femelles n'en sont point; quand à la bouche...
― Je suis couverte par le secret de la confession...
― Je n'ai rien confessé du tout...
― L'individu que j'interrogeais il y a peu était tout prêt à confesser tout ce que l'on veut; et même à verser des larmes de repentir...
― De tout temps on a recouru à la subtilité des femmes pour circonvenir les suspects...
― Et dis-moi, tu es donc circoncis? Je ne l'ai vu que ce matin...
― Est-ce que je t'explore pour savoir si tu es excisée? Curieuse pratique, en vérité: madame chausse ses bésicles pour réaliser un petit inventaire; je suppose que tu en as profité pour mesurer...
― Arrête de noyer le poisson; ata yehoud? t'es juif?
― Ken, motek, gan at? oui ma chérie, et toi?
― Ktsat. Un peu. Ma mère.
― Pas besoin de plus, fifille: sans cette règle rabbinique, il n'y aurait plus beaucoup de youds sur terre...Et tu as appris un peu d'hébreu...pourquoi?
― Parce que je me cherchais; j'ai passé plusieurs mois beeretz, j'ai fait un oulpan...
― Moi aussi; c'était quand?
― Il y a 3 ans, quand j'ai fini ma maîtrise...je me tâtais pour savoir ce que je voulais vraiment faire...
― Moi c'était il y a plus de 20 ans...avec ma princesse...
― Pourquoi tu n'es pas resté?
― Ça n'était pas un pays pour nous; nous étions des mystiques, et Israël ne pensait qu'au fric; à part les hassidim et les illuminés de Mea Shearim, bien sûr...
― J'ai encore envie...
― Non mais regardez-moi la gourmande...Et quand il te faudra attendre, tu feras comment?
― Je te persécuterai...
― Je serai injoignable...
― Bon, dans ce cas, prenons ce qui est à prendre: encore une que les boches n'auront pas...
― C'est les françaouis planqueurs de bouteilles et de jambons qui disaient ça, pas les amantes...
― Qu'est-ce que t'en sais, yehoud?

Elle m'enfourche, avec une aisance et une décontraction de belle femme, sûre d'elle, de sa beauté, et d'être fêtée et choyée. Superbe. Tout est beau dans cette statue animée, le grain de la peau, la chevelure, drue et bouclée, la poitrine, si parfaitement proportionnée, moi qui aime d'ordinaire un peu de démesure -atavisme?-, le ventre, sans mollesse mais sans voyante musculature non plus -j'aurais du mal avec une culturiste-, le bouillonnement bouclé du pubis, fascinant, superbe, tant dans son implantation que sa texture, ses cuisses, musclées sans excès. L'attache si belle de ses bras, la beauté de ses coudes, avec ce petit renflement au pli qui m'émeut tant dans la statuaire...Pas de combat cette fois, la lente prise de possession par l'amante, toute à son affaire, menant sérieusement la chose, ondulant des hanches, se couchant sur moi, me baisant le visage à petits coups rapides.
Elle se cambre, cherche la position, se donne du plaisir, un petit sourire au coin de la lippe. Je la caresse avec ravissement, des épaules aux cuisses, inlassablement. Accélérations. Immobilisme. Redémarrage.
Lors d'une chevauchée plus affirmée, elle a déclenché l'arrosage.
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Message  silene82 Mer 23 Sep 2009 - 9:24

― Tant pis pour toi, beauté; tu ne sais pas qu'il ne faut pas jouer avec la goupille?
― Si on ne peut plus le regarder sans qu'il explose...
― C'était un regard très appuyé, ma chérie...
― Ouais; je te pardonne...
― Très honnêtement, je suis très reconnaissant de cette mansuétude, mais je m'en fous éperdument, en fait...
― Déjà désagréable, le petit bonhomme...il a eu ce qu'il voulait, il se sent soulagé, tout est permis...
― Il m'a semblé, arrête moi si j'affabule, que je n'ai pas eu à insister beaucoup...
― Monsieur ne se sent plus pisser, je vois...
― Je vois que madame a du tempérament; fort bien; peut-être sera-t-il judicieux d'espacer les rencontres -si rencontres il doit y avoir- afin d'éviter les pugilats...
― C'est que...je sais pas trop quoi en faire...tu vas partir, là...et j'aurais aimé rester un peu avec toi...
― Et les autres, alors?
― Les autres?
― Ben oui, Yasmina, tu sais, parce qu'elle me fait bien à manger, Fatou, parce qu'elle est rigolote et qu'elle a un cul...un cul...Graziella, on visite les églises ensemble; elle aime les quickies dans un confessionnal, ou une abside. Dès fois sur une pierre tombale; elle s'habille en conséquence: porte-jarretelles, évidemment, le grand classique, tu sais, j'ai le fantasme très daté, bas à couture. Rien que d'y penser...
― Je vois, salaud...
― Nous y voilà: parce que tu as l 'évidence que le fantasme est plus puissant que le réel, tu grognes...est-ce que je t'ai fait grief de peut-être fantasmer sur Harrison Ford pendant ta cavalcade?
― Trop vieux...
― Tu vois: si ce n'est lui, c'en sera un plus jeune; d'ailleurs, je ne suis pas un perdreau de l'année, dis-moi...Un peu replet de surcroît...j'ai meilleur goût que toi
― Tu sais bien que ce n'est pas comme ça que ça se joue; en plus, j'aime pas les beaux...
― C'est exactement ce que dit Alicia...
― Elle est géniale...
― Tu l'as vue deux fois...
― Ça m'a suffi...Alors elle dit pareil?
― Oui; je ne me faisais guère d'illusions, mais là, je suis pleinement rassuré: deux femmes, et non des moindres, qui ont quelques bontés envers moi...
― Quelques? Il m'a semblé, et mes diverses anfractuosités de même, que le quelque couvrait un vaste territoire...
― Ne m'interrompez pas à tout bout de champ Gertrude, je vous prie; je disais que deux dames fort honorablement connues pour l'excellence de leurs appâts, clament haut et fort qu'elles n'aiment que les poux, et à l'extrême rigueur les très moches, bancals, égrottant et perclus si se peut, et me choisissent. Je me permets d'en méditer en mon for intérieur...
― Tu as bien saisi: nous avons une compulsion caritative...
― De même que moi, qui à l'instar de mon cher Millet, n'ait le goût que des femmes laides, me transcende avec vous et, d'un bond inouï, et dans un esprit sacrificiel, condescend à copuler -oh, du bout de la verge, notez bien- avec de belles femmes, variété que j'abhorre absolument
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Message  silene82 Mer 23 Sep 2009 - 9:32

― Nous sommes donc tous deux des héros, qui savons passer outre aux impressions premières...
― C'est bien ainsi que je le vois...
― Tu es en congé, là, non?
― Oui, patroun; pourquoi, je te prie?
― Comme ça; tu fais quoi?
― Ji partir l'Inde; ji Gandhi: tri povr, tri maigr, tri pa bo
― C'est vrai que tu y retournes?
― On ne peut plus vrai...
― Tu m'emmènes?
― Voilà bien les filles; madame n'a donc pas d'activités professionnelles, qu'elle puisse se permettre de planter ses petits toxicos, ses alcoolodépendants, qui ne vivent qu'à travers elle de rendez-vous en rendez-vous? Belle mentalité et beau professionnalisme, vraiment...
― Tu sais, il me reste des congés à prendre...
― Tu sais, beauté, je n'emmène déjà pas ma vieille compagne, qui est ma chair et mon sang, parce que ma manière de voyager est trop rude pour elle: je prends les transports locaux, et sa carcasse les redoute...
― Moi je suis jeune...
― J'ai besoin de voyager seul, princesse: les limitations que m'amènent le périple à deux me sont trop pénibles: j'en viendrais à haïr mon covoyageur. C'est déjà difficile quand on est très proche, dans notre cas, ce serait du délire. Et de toutes façons, ani lo rotse je ne veux pas
― Egoïste; je savais bien que tu est mauvais...
― Ah, parce que je suis clair sur ce que je veux et ne veux pas, je suis mauvais; intéressant. En tous cas, j'ai envie de voyager à ma guise, m'arrêter où ça me plaît et rester si je m'y trouve bien: mon voyage, il est autant fait de réalité tangible que de rêves, et si je veux rêver sous un banyan qui m'inspire, je veux pouvoir le faire sans contrainte. Dans mon dernier voyage, je suis resté une semaine à Hampi, au milieu des vestiges d'un royaume disparu. J'ai vu quelques temples, vite fait: je ne suis pas un coureur de ruines, encore moins un obsédé de classement historico-archéologique. Comme en plus, mon activité de faussaire me rend assez sceptique...
― Faussaire? Tiens donc...
― Tu sais, la demande étant très supérieure à l'offre, la fabrication de pseudo antiquités est une activité dont le rythme ne faiblit jamais; je disais que j'avais passé une semaine dans l'atelier d'un fabricant de percussions, un petit génie, qui avec ses trois outils qui se couraient derrière, fabriquaient des tablas -ti sé keski cé tablas, midmozielle?-
― Dis toujours
― La percu indienne, celle de Ravi Shankar, de Mc Laughlin avec Shakti...
― Mouais...
― Je vois que tu suis...il va falloir que je te fasse écouter ça...donc j'ai été 8 jours avec lui, à parler, à observer, à boire le thé noir, à jouer -il a une clientèle qui vient de très loin, des pointures-, à jouer avec son bébé, à manger le riz biriani que sa femme avait fait, et qu'aucun blanc, à mon avis, n'a vue: il est moslim. Il m'a fabriqué dans ce laps de temps un dholak, une percussion horizontale, a deux côtés, basse et aigü, et des tablas...
― Tu joues des percussions...
― Un peu; c'est surtout mon petit dernier...lui est vraiment bon
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Message  Invité Mer 23 Sep 2009 - 9:52

J'aime bien ce dialogue, détendu bien que peut-être un poil trop écrit ; pour moi, dans l'ensemble, il sonne vrai.

Bien marrant, notamment, ça :
"je disais que deux dames fort honorablement connues pour l'excellence de leurs appâts, clament haut et fort qu'elles n'aiment que les poux, et à l'extrême rigueur les très moches, bancals, égrotants (et non "égrottant") et perclus si se peut, et me choisissent. Je me permets d'en méditer en mon for intérieur...
― Tu as bien saisi: nous avons une compulsion caritative...
― De même que moi, qui à l'instar de mon cher Millet, n'ait le goût que des femmes laides, me transcende avec vous et, d'un bond inouï, et dans un esprit sacrificiel, condescend à copuler -oh, du bout de la verge, notez bien- avec de belles femmes, variété que j'abhorre absolument"

Remarques :
"― Tu sais, il me reste des congés à prendre...
― Tu sais, beauté," : un peu dommage, les deux répliques successives qui commencent de la même façon"
"si je veux rêver sous un banian qui m'inspire"
"à jouer avec son bébé, à manger le riz biriani que sa femme avait fait, et qu'aucun blanc, à mon avis, n'a vue: il est moslim." : ici; le "et qu'aucun blanc" fait référence, d'après le sens, à l'épouse indienne, mais, à cause de la conjonction "et", la construction indique que c'est le riz qu'aucun blanc n'a jamais vu, selon moi ; je pense qu'il faut revoir, qu'il y a ambiguïté
"à deux côtés, basse et aigü (s'agit-il des côtés, alors "bas et aigu", ou des percussions (sans doute), alors "basse et aiguë" ?)"

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Message  Invité Mer 23 Sep 2009 - 13:04

― Tu sais, beauté, je n'emmène déjà pas ma vieille compagne, qui est ma chair et mon sang, parce que ma manière de voyager est trop rude pour elle: je prends les transports locaux, et sa carcasse les redoute...
― Moi je suis jeune...


Ah, la vache ! Ah, la perfide !

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